Il a reçu le rapport de son fidèle conseiller.
Eikichi a fait du bon travail.
Il a graissé la plèbe dans le sens du poil, lui a dit ce qu’elle voulait entendre.
Il est encore un peu maladroit, parce qu’il croit encore à ce qu’il dit, il est encore persuadé que ses actions valent quelque chose et que ses mots ont une valeur.
Il est immature, parce qu’il pense sincèrement ce qu’il a dit à ce blondin.
Sauf qu’il est hors de question que ça se passe comme il l’a imaginé.
Hors de question que quoi que ce soit ait lieu avec Konoha, ou Hi, ou n’importe quel autre étranger venu d’au-delà de la mer.
Hors. De. Question.
Ce n’est même pas à prendre en considération.

Eikichi a encore du chemin à parcourir avant de pouvoir prétendre à quoi que ce soit.
C’est un bon conseiller, il parle avec une belle langue, manipule les mots bien mieux que lui.
Mais il est crédule, si crédule.
Il faut bien qu’il rattrape le coup maintenant. Qu’il rappelle au monde que Mizu est isolé pour une raison.
Pas parce qu’il y est contraint, mais parce qu’il le veut.
Et personne, pas même le Jinsei, ne pourra changer cette réalité.
Personne, jamais.

Il se saisit de sa plus belle plume.

« À l’Hokage de Konoha et au Daimyô de Hi no Kuni,

Je vous remercie pour votre sollicitude et l’envoi de troupes dans notre village.

Malgré l’attaque du Jinsei sur Asanagi et les arguments avancés par votre émissaire, nous ne sommes pas en mesure de répondre favorablement à votre requête. Rien ne vous indique votre bonne foi et nous ne disposons d’aucun élément concret nous permettant de vous faire confiance.
Si les apparences vous leurrent, laissez-moi vous rassurer sur une chose : Mizu no Kuni n’a pas besoin d’aide et n’en aura jamais besoin.
Nous vivons seuls depuis bien assez longtemps pour vous le certifier.

J’aimerais également vous rappeler, grâce à cette lettre, que nos terres ne sont pas un moulin. Il ne suffit pas de nous envoyer une missive nous prévenant de votre arrivée pour vous présenter.
Nous nous sommes montrés tolérants pour cette fois, n’attendez pas de nous la même bienveillance pour la prochaine.

En vous remerciant de nouveau,

Satoyama Kyokai, Daimyô de Mizu no Kuni. »

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