Moi stresser? Jamais. C'est juste qu'il fait un peu froid dans ce vieux taudis, c'est pour ça que je tremble hein, allez pas vous imaginez des trucs non plus... Bon ok, je flippe un peu, mais pas ma faute, j'ai jamais rencontré les hauts gradés du village. Habituellement, j'en ai plutôt rien à foutre de l'autorité supérieur, mais là c'est différent, je viens de penser à un truc. Imaginons cette rencontre, tout ce passe tranquillement et là paf je dis un truc déplacé, un truc qu'on doit pas dire aux gradés shinobi, elle m'en veut, elle me vire des forces armées et tchao la vie de super-héros. Putain je connais pas les us et coutumes des ninjas moi, je sais même comment je dois l'appeler en arrivant! Madame? Maitre? Frangine? J'en sais rien je suis dépassé là.
Une chose est sûre, hors de question d'arriver en retard, je dois lui parler de mon grand-père, faut que j'essaie de la convaincre de le placer dans un asile, ou au pire en prison, je m'en fous en fait du moment qu'il se casse d'ici! Remarque, ça fait un bail que je l'ai pas vu. La dernière fois c'était la semaine dernière, il est arrivé en pleine nuit, gueulant haut et fort "je suis ta licorne ma petite Ita! Tu veux voir mon arc-en-ciel ?" Dans le doute, j'ai fait semblant de dormir, je voulais clairement pas voir ce qui se passait. J'ai rendez-vous vers onze heure je crois, enfin je suis plus sûr mais ça doit être un truc comme ça. Faut que je travaille mes arguments pour l'interner. Violence sur mineur? Alcoolisme profond? Folie dû à la vieillesse? Ouais en fait, les arguments manquent pas. Oh tiens, ça serait pas le papier avec l'heure de mon rendez-vous ?
« Et merde... »
Putaiiiin je suis encore en retard, c'est pas possible d'être aussi nul. Là c'est sûr c'est pas le grand-père qui va finir exiler, mais c'est moi. Pas de temps à perdre, pas le temps d'enfiler mon costume, un pull et c'est parti! Merde, moi qui voulais faire bonne impression, je crois que c'est foutu, elle va me prendre pour un clandestin et clairement pas pour un shinobi là. Ohlala je suis dans la merde.
Je pris donc mes jambes à mon cou, bousculant quelques personnes sur mon passage sans penser à m'excuser, j'avais pas le temps de me morfondre en excuse inutile, j'étais en retard pour une rencontre avec la deuxième la plus haute gradée ici. Donc désolé les vieilles, mais rangez vos caddies et accéléré le pas, j'ai pas votre temps. La transpiration commençait déjà à perler sur mon visage, rendant mon crâne encore plus étincelant que d'habitude. Je sentais le fauve. Oh j'aurais mieux fait de simuler une maladie cardiaque pour rester tranquille chez moi, dans quel merdier je me suis foutu. Bon, ne pas surtout pas se démoraliser, je suis le héros de cette histoire après tout.
« Hmmhmm.. Désolé de vous déranger, j'avais rendez-vous avec Aburame Miyako, je suis un peu en retard mais c'est parce qu'en fait, j'avais pas vu l'heure et tout et... Ouais fin, je suis là quoi. »
Ok la pression monte un peu.
Dernière édition par Sugiwara Genji le Dim 4 Oct - 17:32, édité 1 fois
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- Recommence.
Essoufflée, ruisselante de sueurs, de la crasse sur tout le visage, elle regarda son adversaire, dépitée. Vingt-cinq ans de vie, plus de la moitié à s’entraîner, et elle continuait de se faire laminer par une septuagénaire qui ne semblait même pas donner un tiers de ce qu’elle savait faire. Sous sa provocation, Miyako se redressa, reprit son souffle, et lança de nouveau l’assaut. Les bras tendus, une myriade d’insectes sortit de ses manches, se dirigeant à une vitesse folle vers la vieille dame qui resta droite comme un i, les bras rejoints derrière son dos. Un petit sourire s’afficha sur son visage quand elle vit l’essaim s’approchait.
- Beaucoup mieux.
A son tour, la vieille dame tendit les bras et fit sortir tout autant d’insectes que Miyako. Les deux nuées se rejoignirent et se neutralisèrent, mais le répit fut de courte durée puisqu’à peine les insectes furent-ils dispersés qu’une nouvelle technique la frappa de plein fouet au torse et la fit mordre la poussière, une nouvelle fois. Miyako resta au sol, reprenant difficilement sa respiration, tandis que son adversaire s’approchait d’elle.
- Tu fais d’énormes progrès rapidement, Miyako. - Pas assez rapidement.
Miyako se rassit, massant sa nuque endolorie. La vieille dame s’assit à côté d’elle et soigna les quelques blessures qu’elle avait rapidement. Elle ne s’était pas réellement donnée : les blessures étaient très superficielles. Son contrôle du chakra était remarquable.
- Merci.
Sa grand-mère se redressa et Miyako avec. Cho ne s’était plus réellement battue depuis de très nombreuses années, mais son talent inné et, Miyako le pensait, un entraînement régulier lui permettait de rester au top de sa forme. Son arrivée à Konoha et la charge de travail colossal qu’elle avait dû gérer l’avait éloignée des terrains d’entraînement. Ses deux principaux senseï étant, en outre, loin d’elle, elle avait négligé ce côté de la vie de shinobi. Maintenant que le village était totalement réhabilité, elle avait enfin du temps pour se consacrer au perfectionnement de ses arts shinobis. Cho étant de passage, elle en avait profité pour s’entraîner.
Elle regarda l’heure : presque 9H30. Mince, elle avait un rendez-vous dans trente minutes et elle devait encore rentrer, se laver, se changer et paraître assez occupée pour justifier son salaire. Remerciant et embrassant sa grand-mère, elle se pressa de rentrer chez elle, se déshabilla plus vite qu’un shinobi de retour de mission auprès de sa copine trois mois plus tard et prit tout de même le temps d’apprécier la chaleur de l’eau ruisselante sur son corps. Bah, au pire, elle dira qu’elle avait une urgence à gérer. Personne ne pourra la contredire.
Il était presque onze heures quand elle arriva toute pimpante dans son bureau, un gobelet de thé glacé acheté sur la route à la main (en retard pour en retard, hein…). Elle s’assit à son bureau, sortit un dossier et fut introduite à son rendez-vous. Elle allait s’excuser de son retard, « une affaire urgente », comme prévue, mais l’homme s’excusa en premier du sien.
- Il n’y a pas de mal, ne vous en faites pas. Je vous en prie, asseyez-vous.
Miyako, donc, une bras droit compréhensive et compatissante. Quelle femme incroyable.
Contre toute attente, alors que je continuais de me morfondre en excuse suite à mon retard non-négligeable, celle que j'étais venu rencontrer aujourd'hui, venait d'apparaître dans un coin de la pièce, occultant complètement mon retard d'une simple phrase, m'invitant à la rejoindre dans son bureau pour entamer notre discussion. Visiblement, être en retard n'étais pas tant une tare chez les shinobis. Fiouuu me voilà rassuré, moi qui passe ma vie à être à la bourre, c'est pas si grave finalement. La pression redescendais donc doucement, même si la seule présence de la haute gradée m'impressionnait quelque peu.
Elle ne m'impressionnait pas tant par son physique, par son charisme ou par son statut de bras droit du Hokage. Mais j'avais entendu beaucoup de légendes et autres rumeurs au sujet des shinobis, surtout sur ceux occupant les hautes instances des différents villages cachés. Je n'en avais pas encore rencontré jusque-là, du moins de simples Genin comme moi. On racontait sur eux, qu'ils étaient doués d'une maîtrise du chakra à toute épreuve, capable de déclencher des véritables cataclysmes par la simple utilisation de leur pouvoir. Un pote du pays du thé m'avais même raconté que le Capitaine Tempête - mon héros favori - ne pourrais pas vaincre un shinobi entraîné et spécialisé. Et bah, ça fout les chocottes un peu. Si ça se trouve, cette jeune femme peut me broyer en l'espace d'une fraction de seconde, juste par la pensée. Une légère goutte apparaissait donc sur mon front à la simple idée de l'énerver. Pourtant, je devais m'y attendre, j'avais tendance à agacer quelque peu.
Sans perdre plus de temps, je suivais ma nouvelle interlocutrice, m'asseyant sur la chaise qu'elle m'avais désigné. J'étais venu lui parler de mon grand-père, il fallait que j'arrive à le faire déguerpir de ma maison, mais sans pour autant le condamné à mort hein! Mes parents seraient terriblement tristes. Ou alors... Oui, une autre idée venait de germer dans mon crâne en forme de lampadaire.
« Bonjour, madame... Maitre?... Bras droit? Je sais pas vraiment comment vous appelez, je débute juste dans le monde shinobi et... Bref. »
Une entrée en matière, somme toute, nulle à chiée. Fallait que je me ressaisisse. À l'aide de mes deux paumes de mains, je venais frapper, avec force, sur mes deux joues, laissant deux petites marques rouges sur leur passage. Au moins, j'avais les idées claires. Après un petit raclement de gorge, un peu dégueu, je reprenais donc.
« Je m'appelle Sugiwara Genji, futur super-héros du village caché et future légende de Konoha, mais passons. Si je viens vous voir, c'est que j'ai besoin de votre aide. Comme vous le savez sûrement, je suis Genin au sein des forces armées du village, mais bientôt plus haut gradé, et je voulais demander si vous aviez des baraquements, des maisons, des villas ou d'autres trucs du style mise à disposition pour les shinobis tel que moi? »
Pas mal l'idée hein? Au lieu de virer le vieux, autant le laisser crever dans ce taudis dégueulasse et allez vivre ma vida loca dans une putain de baraque. Ouais, je suis malin, je sais.
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Elle dût cligner des yeux plusieurs fois. Elle en avait reçu, des shinobis de Konoha, depuis la réouverture. Des timides, des prétentieux, des irrespectueux, des protocolaires, des hypocrites, des gentils… mais c’était bien la première fois qu’elle tombait sur ce genre de personnage. Rafraîchissant, quoiqu’un peu perturbant. Miyako ferma le dossier qu’elle avait ouvert pour prendre des notes, bien décidée à ne pas perdre une miette de son entrevue. Dans une mimique peu naturelle de la bouche, elle commença par répondre à sa première interrogation.
- Je… Comme vous voulez. Je ne suis pas à cheval sur le protocole, appelez-moi comme bon vous semble.
Futur super-héros du village, hein ? Elle ne put réprimer un léger sourire : il avait de l’audace, mais surtout de l’ambition. Le genre de shinobis qui était promis à de grandes choses s’il persistait. C’étaient ceux qui rêvaient qui réussissaient, ceux qui se donnaient les moyens d’obtenir ce qu’ils voulaient obtenir. Pas ceux qui se complaisaient dans leur médiocrité, en espérant que tout leur tombe dessus sans qu’ils aient à bouger le petit doigt. Miyako sourit à sa demande.
- Pas de villa, malheureusement. En revanche, on possède effectivement quelques studios qui conviennent généralement aux nouveaux arrivants. On prélève une partie de votre salaire comme loyer et vous pouvez jouir de l’habitation comme bon vous semble. Ce ne sont que des appartements sans prétention, mais qui en général dépannent bien. Ce qui m’étonne…
Elle rouvrit le dossier. Genji ne venait pas d’arriver au village, et il aurait été étonnant qu’il vive dans la rue depuis tout ce temps. Miyako tapota le bureau avant de continuer.
- Il me semble que vous avez déjà une adresse, non ? Et pour être tout à fait honnête, si nous n’avons pas à rougir des bien que nous proposons, les appartements qu’on loue sont en général des transitions vers quelque chose de plus personnel et de plus… adéquat, disons. Faire le chemin inverse est inédit.
Il y avait anguille sous roche, ce qui intéressait d’autant plus l’Aburame.
- Du coup, je ne comprends pas la raison qui vous pousse à réclamer un logement de fonction. Vous pouvez m’éclairer ?
Un cadavre à cacher, une trahison, un complot international ? Elle avait hâte.
Bon, finalement, j'avais stressé pour rien. Malgré qu'elle soit ma supérieure, et, d'après les légendes, capable de me tuer en un claquement de doigt, ses petits sourires lors de mes interventions me faisaient penser qu'elle était finalement une personne comme une autre. Rassurant, parce que je suis pas très doué avec les mots, donc j'avais un peu la flemme de me faire briser la nuque sur une mauvaise interprétation de mes paroles. Déjà qu'elle avait accepté mon retard sans broncher, elle s'en fichait des phrases cul-cul genre "bras-droit-du-Hokage-sama". Tant mieux, j'aimais pas trop ce genre de coutume.
« Bon, je vais t'appeler Miyako alors. »
Bah ouais, si elle s'en foutait, autant rester simple et l'appeler par son prénom, ça nous arrangeait tous les deux apparemment. Bon, ok, j'avais aussi zappé le vouvoiement, mais j'ai beaucoup de mal avec ça, fin avec tous les protocoles en général me direz-vous. Tutoiement et prénom, voilà comment partir sur de bonnes bases, et puis, après tout, certes elle est tout en haut de la pyramide, mais on reste collègue avant tout!
Bon, pas de villa. Je m'y attendais un peu, mais au moins, il y avait quand même des appartements que le village pouvait me fournir! Puis après tout, la question du salaire, c'est pas très grave, même si c'est le vieux qui paie le vieux taudis actuel, je suis très peu dépensier, juste de quoi faire quelques recettes de cuisine et acheter les nouveaux tomes de mes bouquins de super-héros. Et finalement, qu'est-ce que l'argent, quand on rêve de liberté? Fiou, pas mal celle-là, je la garde. Même si c'est un petit appartement un peu minuscule, ça sera toujours mieux que de se réveiller avec l'angoisse que le vieux est pissé dans mes draps en croyant être dans les chiottes.
Aïe, après avoir consulter mon dossier, elle venait de mettre le doigt sur un point épineux qui était pas prévu au programme. Certes, j'avais déjà une maison, mais il était hors de question que je passe le restant de ma vie de shinobi en compagnie du vieux croulant. Et puis imaginer, si j'arrive finalement à mes fins avec une petite minette de Konoha, vous croyez que je vais l'inviter dans mon taudis où il y a 90% de chances que le vieux lui mette une main au cul avant d'enchaîner les propos misogynes? Nan nan, c'est mort.
« Euh, et bien... »
Petit moment de doutes, la transpiration commençait à couler sur mon crâne lisse et brillant. Une véritable ampoule quand je transpire. « Mon appartement est investi par des cafards! Oui oui, c'est ça, des gros cafards! Même des rats aussi, je dirais, surtout un énorme rat-cafard! Il me fait flipper, j'ai beau être un shinobi qui n'as peur de rien, lui, il a l'air vachement costaud! C'est parce que ma maison est trop vieille, délabrée, lugubre, humide et tout le tralala, je pense que le rat-cafard est une espèce mutante qui a pris vie dans mon salon, il se croit sur son territoire! Donc, pour éviter d'envenimer les choses, je lui laisse le taudis, et je prends un petit appartement tranquillement de mon côté. »
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- Un rat-cafard, hein ?
Elle ferma presqu’instantanément le dossier qui était face à elle. Visiblement, le garçon mentait sur ce qui le poussait à déménager – ou en tout cas, à trouver un nouveau logement. Chagrin d’amour, problème avec le propriétaire, voisins bruyants ? Miyako ne le savait pas, mais ce qu’elle savait en revanche, c’est que les rats-cafards n’existaient pas – oui, l’Aburame était une experte en faune locale et avait une faculté d’analyse à toute épreuve.
Miyako eut un petit sourire.
- Très bien, je peux vous trouver un logement de secours. J’ai quelques deux pièces pas très loin d’ici entièrement rénovées qui pourraient vous plaire.
Elle le laissa se réjouir, sachant très bien que la joie exprimée serait de courte durée.
- Néanmoins, vous devez comprendre qu’un tel danger ne peut être laissé dans la nature. Une fois qu’il aura absorbé l’entièreté des ressources de votre appartement actuel, qui sait à qui il s’en prendra ou ce que ce… monstre deviendra.
Miyako se leva en et enfila son manteau noir et son écharpe blanche.
- Je suis Aburame, j’ai l’habitudes des insectes et des trucs bizarres. On va aller s’occuper du plus gros problème, histoire qu’il ne s’en prenne pas à d’autres habitants qui n’auraient pas votre courage. Vous venez avec moi ?
Elle s’amusait de voir quelle serait la réaction de Genji. Il semblait plein de ressources et plein d’imagination. Peut-être l’emmènerait-il dans un endroit où il y avait véritablement une bête étrange ? Ou qu’il tenterait de l’assommer pour lui faire oublier les inepties qu’il racontait ? Ou alors peut-être que ce rat-cafard existait bel et bien et qu’elle serait surprise de voir une espèce de rongeur avec six pattes et des antennes.
Quoiqu’il en soit, la suite s’annonçait intéressante. Miyako s’avança vers la porte d’un pas décidé, passant devant le garçon qui était encore assis. Elle l’ouvrit puis se retourna vers lui.
- Après vous. Je vous suis !
Bras droit de l'Hokage et exterminatrice. Décidément, elle avait vraiment tous les talents.
Ok, je crois que mon mensonge n'as pas pris. Enfin, je sais pas trop, mais à en voir son regard inquisiteur, j'ai bien l'impression qu'elle crois que je suis un mytho. Après tout, je pensais vraiment réussir à berner le bras droit du Hokage avec un mensonge aussi rincé et une histoire de bête mutante? Putain, je dois lire trop de bouquins fantastiques sur les super-héros. Qu'est-ce qu'il va m'arriver maintenant si elle s'est rendu compte que je mens? Elle va me virer de l'ordre des shinobi? Me réduire au rang de sous-fifres? Me tuer sur place pour avoir osé lui mentir? Me faire fouetter sur place publique? J'en sais rien moi, je connais pas les coutumes des ninjas.. Gloups.
Oh, bah, elle vient d'accepter ma demande de nouveau logement? Mais non? Elle est vraiment tombée dans le panneau? Cette histoire complètement éclatée a vraiment fait mouche? Comme on dit hein, plus c'est gros, plus ça passe. Mais par contre si on est vraiment dirigée par une femme aussi naïve, on est quand même pas dans la merde. Mais c'est une autre histoire ça, moi, je veux juste me barrer de mon vieux taudis et laisser le vieux croulant mourir dans son vomi en plein milieu du salon.
« Trop cool Miyako, merci! Promis, j'en prendrais soin, pas de soirées, pas de tapage nocturne, je ferais le ménage tous les jours, j'achèterais des bougies... Bon, je ferais peut-être une crémaillère, mais promis ça sera la seule! »
J'étais content, j'allais enfin avoir l'indépendance et la liberté que je recherche depuis des années et des années maintenant. Libéré du joug de mes parents et de mon vieux grand-père tout juste bon à se souvenir de qui je suis. J'entamais une légère danse de la joie, mes deux mains frappant en rythme mon crâne chauve. Je sais pas du tout d'où sort cette danse, mais faut croire que j'ai des pulsions particulières quand je suis heureux. J'étais prêt à signer le bail, un compromis ou tout autre paperasse débile pour acquérir cet appartement. Mais Miyako en décida autrement pour le moment. Et merde.
Putain j'avais pas pensé à ça! Voilà qu'elle veut aller exterminer le rat-cafard elle-même. Et merde, en plus vu dans l'état que doit être mon grand-père actuellement, il y a de grandes chances pour qu'elle le prenne pour la bête sauvage et le tue sur-le-champs. En plus, il sera tellement bourré qu'il s'en rendra pas compte, limite, il sera heureux de se faire taper dessus par une jolie jeune femme. Merde, j'ai quand même pas envie qu'il meurt le vioc. Meeeeeeeeeeeeeerde.
« Ah..ah..ah. O-oui je v-viens avec v-vous. C-c'est super s-sympa Miyako de m-m'aider. »
Mon corps agissait sans réfléchir, j'étais complètement perdu dans mes pensées et bloqué par la situation. Il fallait réfléchir, trouver une idée, un truc, une histoire, un mensonge, n'importe quoi. Je m'approchais du pas de la porte en compagnie de l'Aburame. Je marchais au ralenti, comme pour retarder l'échéance. Bon, je crois qu'il était temps de sortir le grand jeu.
« Mouahahahahaha »
Un rire imposant, se voulant charismatique. Ma tête légèrement tournée vers le plafond, le torse bombé et les poings posés sur les hanches, j'entrais en scène.
« Tu m'as réveillé Miyako. Tu as raison, qui suis-je pour laisser une telle bête, infâme et répugnante en liberté. Puis-je vraiment prétendre au titre de super-héros de Konoha si je laisse les villageois aux mains de ce terrible rat-cafard? Je vais m'en charger seul, il est de mon devoir de réduire au silence cette infamie. »
Une légère transpiration ruisselait sur mon front désertique, tandis que je reprenais ma respiration.
« Je vais m'occuper seul de cette histoire. Une femme de ton importance ne doit pas s'abaisser à de telles broutilles. Et puis ne t'en fais pas, le super-héros de Konoha, le prochain Hok'Hage, la future légende du Yuukan est là pour assurer la protection des villageois. »
Je m'approchais de la porte, toujours le torse bombé et l'allure fière. Fait chier, il allait me pourrir la vie encore longtemps ce vieillard de mes deux. Mais bon, je pouvais pas non plus mettre sa vie en jeu pour juste un poil de liberté en plus. J'allais devoir retourner dans ce foutu taudis, laver le vomi sur les murs, rincer la pisse sur mes draps, frotter sur les tâches d'alcool collées à tous les meubles de la bâtisse.
« Ah oui et... Je t'enverrais une lettre quand ça sera réglé pour acheter le nouvel appartement hihi.»
Une phrase rapide et furtive, prononcée à la va-vite avec seulement ma tête qui dépassait de la porte que je refermais derrière moi. Bon, cette première tentative était un échec, mais c'est en échouant et en se relevant que se révèle les plus grands héros.
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Elle haussa un sourcil, un léger sourire aux lèvres. Ainsi donc, Miyako ne pourrait pas affronter le grand et puissant rat-cafard qui terrifiait le Genin victime d’alopécie, ce dernier se retirant finalement de l’offre qu’elle lui avait proposée. Dommage, elle avait déjà imaginé la façon dont elle se battrait faussement avec du vide, enchaînerait les techniques pour vaincre le néant et ressortirait vainqueur de l’air.
Mais non. Elle allait retourner à sa vie morose de bras droit de l’Hokage, à traiter des dossiers tous plus futiles les uns que les autres mais qui devaient passer entre les mains des instances dirigeantes…
- Ah… Bon, et bien bonne chance pour ton combat…
Se contenta-t-elle de dire avant de retourner vers son bureau en enlevant sa veste. Et juste avant que Sugiwara quitte la pièce, elle se permit une petite pique. Le dossier du Genin était assez complet ; son adresse mais également les personnes avec qui il vivait.
- Oh, et passez le bonjour à votre grand-père. J’espère que le rat-cafard ne lui aura pas causé trop de soucis.
Léger sourire de nouveau, tandis qu’elle le regardait quitter le bureau et qu’elle se laissait retomber dans son fauteuil. Elle peut-être plus que quiconque connaissait ce besoin d’émancipation et de liberté que quelqu’un pouvait avoir. Miyako n’avait-elle pas tout quitté pour échapper à la pression de nobles de ses parents ? Elle avait affronté l’autorité parentale pour devenir une kunoïchi ; elle ne l’aurait jamais été si elle était restée chez eux.
Tapotant son bureau, elle finit par se lever et se diriger dans une salle du premier étage réservée à l’urbanisme et au logement, les administrés étonnés de la voir débarquer ainsi dans un service qui était loin d’être la priorité des gradés du village.
- Je pourrais voir la liste des habitations réservées aux jeunes recrues arrivantes ?
La jeune femme derrière son bureau lui sortit un dossier dans lequel différents appartements et studios étaient listés. Elle en prit trois corrects, des appartements avec une chambre et une pièce à vivre assez spacieux.
- Vous pourrez envoyer ces propositions à Sugiwara Genji ? De la part d’Aburame Miyako.
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