Minami, capitale de Kaze no Kuni, était d’une importance majeure pour les religieux. La Moniale, toute droit venue du temple d’Amaterasu, régnait d’une main ferme sur le pays, depuis de longues années déjà, malgré les années, qui ne la tarissait pas. C’était un exemple pour tous. Notamment pour les moines. Et pourtant Hirohiko n’en savait pas grand-chose si ce n’est qu’ils avaient tous les deux vécus un bon moment de leur vie au même endroit : au temple d’Amaterasu. Il lui tardait de voir la ville qu’elle avait préféré au temple. L’endroit était-il à la hauteur de ses espérances ? Il ne le saurait qu’une fois qu’il y aurait mis les pieds.

Minami, Minami… Pourquoi Minami me diriez-vous ? Pourquoi donc notre cher moine sunajine se rendait-il, pour la première fois, dans la capitale ? Pas par choix, bien évidemment. Il parait impensable qu’il ait un jour voulu, de lui-même, traverser une bonne partie du désert, par simple curiosité. Pour toute attente, l’inverse aurait été plus logique : qu’on vienne jusqu’à lui par simple curiosité de sa personne.
Parce qu’Hiro c’est un dieu vivant, vous comprenez.

Non, on ne lui avait vraiment laissé le choix. Quoi que, en soit, son libre arbitre aurait put être suffisant pour refuser une mission et qu’un prétexte aurait pu être trouvé, mais la flemme légendaire d’Hirohiko avait fait fit de ses tentatives. Il parcourra donc bientôt le désert, en direction de la capitale, afin d’apporter son aide au camp d’entrainement des Itsuru. Clan kazejine aux pratiques quoi que particulières puisqu’ils étaient tous dotés de prothèses robotisées. Hiro ne cherche pas davantage de questions sur le sujet. Les « comment » et les « pourquoi » fuseraient dans sa tête lorsqu’il serait en face de réelles personnes du clan.

Hirohiko, bien qu’il ait longtemps vécu au milieu du désert, n’appréciait pas plus que cela les longs voyages. C’était fatiguant et pas forcément simple de se repérer, surtout lorsque des nuages obstruaient la voute céleste leur servant de guide. Et puis y avait du sable. Du sable. Et du sable.
Pas ouf comme paysage.

Fort heureusement, en un sens, ils ne devraient pas avoir de problème d’orientation aujourd’hui. Le soleil s’était levé et sa couleur rougeoyante laissait à pensé que la journée serait chaude. Plus encore qu’à l’accoutumée. Et cette simple idée fit trainer les pieds à Hirohiko, qui se dirigeait vers le point de rendez-vous.
Oh oui c’était le fils du Soleil. C’était sa mère qui dardait le monde ses rayons lumineux. Mais elle ne lui faisait pas de cadeau. Et quand bien même il adorait le soleil, il n’appréciait pas – comme tout un chacun – suer à grosses gouttes, malgré les vêtements adaptés aux fortes chaleurs du désert.

Accoutré d’un ample vêtement aux teintes aussi pourpre que ses yeux, il arriva sur le lieu du rendez-vous. Il poussa un soupir à la vue de l’homme qui allait être son nouveau partenaire de mission. Encore un avec qui il allait devoir contenir son égo masculin surdimensionné pour éviter toute jalousie.
L’homme en question était vêtu d’une ample robe d’un bleu nuit, s’opposant parfaitement à la couleur de celle du moine.
Deux dromadaires attendaient déjà sur place.
Ils avaient des bandeaux ninjas.
C’était pas commun ça, des dromadaires ninjas.

« Salut à toi camarade de mission. Tu peux m’appeler Hiro. » se présenta-t-il en s’approchant davantage.
Et puis il s’arrêta net.
Là, devant.
Y avait...
Un dromadaire qui venait de lui parler ?
Il se frotta les yeux, comme pour confirmer qu’il ne s’était pas assoupi - parce qu’évidemment les yeux et les oreilles c’est connecté hein -.
Il ne rêvait pas.
UN. DROMADAIRE. VENAIT. DE. LUI. PARLER.

« P'tain je suis pas bien réveillé je crois. J'ai cru qu'il m'avait causé le bestiau. » dit-il en pointant du bout du nez le dromadaire mâle.