Aux yeux des habitants de Kaminari no Kuni, Daiki n’est guère trop connu pour ne pas dire inconnu. Depuis qu'il a abandonné ses peaux de bêtes qui lui servaient de veste, il peut plus aisément se confondre avec la foule et ainsi moins se démarquer de manière générale.
S’il était apprécié au départ dans son village, aujourd’hui nul ne se souviendrait de lui là-bas si toutefois il y avait eu des survivants. Toutefois il est plutôt connu dans les auberges tout autour de Kumo pour leur avoir apporté des peaux et de la viande de bête avant qu’il ne rejoigne le village ninja.
A l’intérieur de Kumo il est connu comme étant l’apprenti d’un ninja vétéran.
Il est plutôt apprécié bien que distant, si bien que tout ceux proches de son maitre lui sourient mais sans plus.
Des cris se faisaient entendre dans tous le bâtiment. On pouvait entendre une femme qui n’avait de cesse que de gémir de douleur. Plus faiblement mais provenant de la même direction, on aurait dit également qu’il y avait une autre femme. Cette dernière semblait conseiller l’autre de manière à la rassurer et à la guider. De ses paroles on pouvait très facilement comprendre qu’elle parlait de mettre au monde un enfant. Et après des hurlements qui se faisaient de plus en plus forts, voici qu’une nouvelle voix se faisait entendre. Il s’agissait d’un nourrisson qui n’avait pas manquer de pleurer lorsque la femme vient lui coller une douce fessée. A travers la porte en pouvait entendre que la sagefemme venait à manipuler de l’eau, Certainement venait-elle à retrier l’eau chaude qui avait servi à dilater le col de la mère. Nul doute qu’elle passa un léger coup de tissu sur l’enfant pour le nettoyer avant de le confier à sa mère.
Durant un instant il n’y avait plus de voix audibles, mais simplement un lourd silence qui planait.
Puis la sagefemme venait à briser le moment qui fut comme suspendu dans le temps pour parler à la mère. Elle venait qu’à lui dire quatre mots d’une voix inquiète bien que triste également. « Il est temps madame. » Après quoi on entendait des bruits de pas s’arrêter net. Un nouveau moment de silence se faisait bien que plus court cette fois-ci. Puis on entendait de nouveau les pas de la femme qui venaient à s’orienter vers la porte avant d’ouvrir cette dernière.
La femme qui sortait n’était pas toute jeune, bien que les rides se faisaient peu nombreuses sur son visage. Dans ses menus bras elle tenait le nouveau-né qui se trouvait dans plusieurs pièces de tissus. La porte ouverte et l’un des pieds de l’autre côté du seuil, au fond on pouvait voir la mère avec le bas du corps sous une couverture et au pied de son lit un tas de draps ensanglantés.
La mère venait à tendre son bras comme pour arrêter la vieille femme et n’hésitait pas à légèrement hausser la voix : « Attends ».
La sagefemme venait à se retourner. « Laisse-moi le regarder une dernière fois et lui laisser cet anneau. » Disait la mère en tendant une de ses bagues qu’elle venait de retirer de sa main. Soupirant un coup plus par relâchement que par perte de patience, la vieille femme amener l’enfant proche de la mère. Elle venait décoller quelque peu ses bras de son torse pour le présenter à la mère qui ne manquait pas de caresser la tête de l’enfant avant de déposer sur le torse de l’enfant son anneau.
L’objet était précieux, il s’agissait d’une bague en or blanc dont la valeur pouvait certainement valoir celle d’une maison en campagne. C’était là un présent du Daimyo. Mais le métal froid venait à réveiller l’enfant qui ne manquait pas d’exprimer son mécontentement pour une série de pleurs. S’éloignant sans attendre que la mère en ait fini avec son enfant, la sagefemme venait à quitter la pièce.
Tendant une nouvelle sa main vers son enfant, la femme ne manquait pas de prononcer son nom : « Au revoir, Daiki. »
Une fois dans le couloir la sagefemme venait à presser le pas. Puis la mère venait à l’observer depuis la fenêtre de sa chambre pour la voir partir à bord d’une charrette.
Voyageant de nuit comme de jour pendant près de dix jours. Voici que la femme venait à se faire déposer dans un petit village. Le petit village en question était plus un hameau côtier dans lequel se trouvait tout juste une vingtaine de familles. Pour autant la population allait jusqu’à plus d’une centaine d’habitants. Le coin était assez reculé de la capitale pour que ce dernier ne vienne même à être marqué sur les cartes globales du pays. Seules les cartes régionales vennaient à citer ce lieu et même à ce niveau-là on n’en entendait guère trop parler. Il fallait dire que la plupart des occupations se limitaient à la pêche, la chasse et l’agriculture.
Là une fois plusieurs maisons passées et être descendu de la charrette. Elle faisait quelques pas en avant, puis elle venait à rentrer dans une maison à la cheminée fumante. A l’intérieur se trouvait une autre personne, le mari de la sagefemme. Ce dernier était trop occupé à entretenir la flamme, qu’il ne prenait pas le temps d’aller l’accueillir. Le feu suffisamment stable il venait à se redresser pour observer son amour. C’est à cet instant qu’il avait pu voir l’enfant. Mais il ne fut pas surpris et il venait à questionner sa femme :
-Tu es sûre de vouloir te lancer là-dedans ? Ça pourrait-être dangereux.
-Si ça n’était pas dangereux la mère ne nous aurait pas laissé son deuxième enfant, mais je suis certaine que c’est la bonne chose à faire.
-Le deuxième ?
-Oui, elle a aussi déposé son premier enfant dans une famille. Nous avons parlé en attendant que l’enfant vienne au monde.
-Plutôt que faire des bâtards elle ferait mieux d’aller s’occuper de ses enfants avant non ? Enfin peu importe, au moins nous auront presque un enfant, chose que je n’ai jamais pu te donner.
-Ne t’inquiète pas, je ne t’en ai jamais voulu pour ça. Simplement l’un de nous deux ne peut pas avoir d’enfant.
-Est comment il s’appelle ce petit être ?
-Daiki, comme le souhaitait sa mère.
C’est ainsi que durant plusieurs années, le jeune Daiki venait à grandir dans un village de pêcheurs. Il connaissait la vielle femme et son mari comme ses grands parents et bien que les autres enfants vinssent l’embêter avec l’absence de ses parents. Lui ne semblait pas être gêné par la chose. Il se limitait à l’histoire de sa grand-mère. Elle lui avait dit que son père avait été tué durant son service par des brigands. Sa mère quant à elle était morte en accouchant. Bien que rien de tout ça ne soit vrai, le jeune homme n’avait aucun moyen de deviner la vérité.
En ce temps-là il y eût des enfants qui venaient le chahuter, il y en avait d’autres avec qui il aimait jouer. Il retrouvait régulièrement deux autres enfants qui étaient frère et sœur. Les jeux étaient divers et parfois ils aimaient se prendre pour des ninjas. Bien que la plupart du temps on les voyaient jouer avec un ballon qu’ils disputaient avec un autre groupe.
Mais voici qu’à ses douze ans le jeune Daiki venait à apprendre la mort de son grand-père. Sur le moment il fut pris d’un grand choc. Il venait même à refuser d’accepter la réalité en se confortant dans l’idée que ce dernier était un pêcheur émérite et qu’il n’aurait guère pu se noyer en pleine mer. Une semaine durant, il ne faisait qu’observer le port, attendant le retour du navire. Mais rien ne venait à paraitre. Sa grand-mère de son côté venait à d’abord exprimer une grande tristesse. Puis elle finissait par partir dans une phase de dépression, pour finalement quitter ce monde quelques mois après.
Ainsi Daiki se retrouvait seul, à l’enterrement de sa grand-mère peu étaient présents et aucun n’avait réellement voulu soutenir l’enfant en lui proposant de l’aider dans sa vie quotidienne. C’est ainsi qu’il devint un adulte que trop précocement. Peu à peu il cessait de sortir de la maison, toutefois il ne cessait pas pour autant de l’entretenir. Il ne comptait que sur les réserves de nourritures et sur ce qu’il pouvait bien ramener de la mer. Les seules fois où il sortait il ne faisait que des promenades le long de la mer pour recherche des crabes ou autres choses à manger, parfois il se posait avec une canne à pêche. Lorsqu’il attrapait de trop petit poisson et que ces derniers n’étaient pas trop blessés, il les relâchait.
Il survécu seul et au bon gré de la vie, son village le voyait peu à peu comme un paria et seuls les deux autres enfants ave qui il jouait venaient le voir. Pour autant leur famille n’approuvait pas cela. Daiki devint assez rapidement un chasseur exemplaire, de même qu’il vint à pêcher à presque à un kilomètre des côtes grâce à sa barque.
Puis un jour au village, un marchand accompagnait d’une drôle de troupe vint à passer. Daiki n’avait pas pris la peine d’aller y jeter un œil et cela fut un heureux hasard. Car voici que le groupe commençait à s’attaquer à chacun des habitants. Le pillage se faisait assez rapidement. Il y eut quelques prisonniers, mais surtout des femmes. La plupart des autres habitants gisaient sur le sol. Une à une les maisons venaient à être fouillée. Ayant remarqué les cris et les bruits des rares combats qu’il y eut, Daiki venait à se munir de son arc. Il attendait face à la porte la corde de l’arc bien tendue. Puis l’un des bandits vint à défoncer sa porte à grand coup de sabot. A peine le jeune homme voyait le voyou qu’il décochait une flèche dans sa direction. Il n’avait pas visé le torse ni un même, au lieu de ça il s’était concentré au niveau du coup pour éliminer au moins un des bandits. Si le fut mortel, il ne l’était pas immédiatement. Dans son cri d’agonie, l’homme venait à avertir chacun de ses camarades. Se pressant comme jamais. Daiki inondée l’intérieur de sa maison d’huile avant de sortir par la fenêtre arrière. Lorsqu’il put apercevoir deux hommes dans sa maison et bien au centre, il ne manquait pas d’incendier cette dernière avec une flèche qui venait taper directement dans une lampe à huile. La colonne de fumée était visible à des lieux à la ronde.
Mais sachant pertinemment que ses flèches ne pourraient pas venir à bout de l’ensemble des brigands, il venait prendre la fuite tel un lâche. Et bien que dans le village plus personne ne lui adressait la parole, il ne pouvait s’empêcher d’avoir une petite pensée. Assez loin de son village, il se posait un instant contre un arbre. Le souvenir des trois hommes qu’il venait de tuer ne manquait pas de lui inspirer comme une sorte de dégoût et d’horreur dans son âme. Il venait à vomir le dernier repas qu’il avait pris au pied de l’arbre. Depuis sa position il entendait au même moment le son de combats dans le village.
Ne cherchant pas à comprendre ce qu’il se passait, il s’enfonçait encore plus dans la forêt jusqu’à ne plus avoir de force. Puis il s’effondrait sur le sol et venait à ramper jusqu’à un arbre pour s’adosser sur ce dernier et se reposer un instant.
Après cette éprouvante épreuve et cela jusqu’à ses seize ans, le garçon ne manquait pas de venir le pays en quête de quelque chose. Finalement il venait s’arrêter en l’an 148 au village de Kumo. Il s’agissait-là d’une ancienne place forte qui ne manquait de s’être développé malgré la fermeture de la base. Le commerce y était prospère et l’ambiance semblait convenable. Lorsqu’il vint en ville, tous n’avaient de cesse de l’observer avec son étrange apparat. Car si sa tenue de paysan du temps de son village aurait pu le faire passer pour un pêcheur ou un fermier, sa tenue actuelle le rendait en un ermite. Du bas de son dos jusqu’à son front se trouvait une peau de bête, une peau d’ours plus précisément. Les vêtements fait à partir de fourrures de divers animaux. Il n’était guère propre, mais malgré tout il s’enfonçait dans le village sous les regards inquiets.
Une fois au cœur de la ville un homme venait à le stopper en se posant devant lui et en apposant sa main sur l’épaule de Daiki. Il s’agissait d’un ninja, un homme qui avait été entrainé par son propre père et ainsi de suite. Ce dernier ne manquait pas de venir informer le jeune homme que son apparence n’était guère adéquate à la ville. Dans un élan de bienveillance, il venait à l’inviter chez lui pour lui offrir un bon repas, une nouvelle tenue et l’occasion de discuter un peu.
Au cours de la conversation, le ninja venait à entendre l’histoire de Daiki. L’homme qui avait perdu son fils aux mains des bandits devint quelque peu touché par l’histoire de Daiki. Il venait à lui proposer de rester passer la nuit. Autour du diner, l’homme venait à apprendre également que Daiki ne savait ni lire ni écrire. Un bien gros problème, qu’il fallait corriger si le garçon voulait progresser dans sa vie d’adulte. Avec une grande gentillesse il proposait à Daiki de l’instruire et si au départ le garçon était réticent, le ninja venait à lui présenter une carotte plutôt que le bâton. Il lui proposait de l’entrainer à la manière des ninjas s’il acceptait de suivre des cours pour apprendre à parler convenablement ainsi qu’à écrire et lire. Avec ça viendrait d’autres cours.
Pour Daiki l’offre paraissait trop généreuse pour être vraie, mais il ne pouvait pas passer à côté de l’occasion. Aussi il acceptait mais restait au départ sur ses gardes.
Un an venait à passer et Daiki avait bien grandit. Il avait su en peu de temps apprendre les bases de tout bon ninja tout en apprenant diverses choses de la vie quotidienne. Et cela à la plus grande surprise de son mentor, qui ne s’attendait pas à voir un enfant sauvageons apprendre aussi vite.
La même année, l’armée était de retour pour venir rouvrir la base militaire dont les bâtiments avaient été quelque peu entretenue. Daiki venait à observer les soldats en œuvre pour remettre la base sur pied bien que de loin. Puis venait le jour de l’investiture avec au cœur du cortège se trouvait une personne non sans importance. La femme qui se tenait là semblait douce et raffinée et certains l’appelait Raikage. Cette année à étudier avait permis à Daiki de compris ce que désignait ce titre ou plutôt cette fonction.
Aussi le garçon ne manquait pas de l’admirer un instant, avant d’aspirer à devenir un ninja. Il ne cherchait à prendre la place de la femme, mais simplement à en apprendre davantage sur elle. Sur les conseils de son mentor il venait à s’inscrire à l’académie qui venait de rouvrir ses portes. En à peine un an et grâce à ses bases il devint genin.
A présent genin, lui restait plus qu’à aller prendre sa première mission et rencontrer la fameuse Raikage qui se nommait Seika Itoe.