Chûnin.

Il ne s'en remettait pas bien qu'il pensait mériter en même temps cette promotion de grade. Voilà quelques semaines désormais qu'il était un shinobi du village et il espérait pouvoir progresser encore et toujours. Désormais, il visait le grade de jônin et un poste plus important au sein de l'unité spéciale où il était. Mais, pour commencer, le trentenaire devait faire ses preuves en tant que chûnin et il allait le commencer par une mission de rang B. La seconde pour le Danseitai.

Cependant, celle-ci semblait bien plus impressionnante rien qu'à son ordre. Trois assassins s'étaient évadés de la prison kumojine et s'étaient alors réfugiés sur l'archipel Hakouhyou. Il fallait les retrouver et deux solutions étaient possibles : les ramener ou les abattre. Hiroki avait du mal avec cette dernière option : tuer n'était pas dans ses principes et convictions, quand bien même ils étaient assassins et avaient tué des innocents.

Il tiqua également sur un fait : ils maîtrisaient aisément la Sensorialité, qui plus était était plus traqueurs que proies. Hiroki soupira, ses connaissances dans ce domaine était limité, voir même inexistants. Se rameutant aux portes du village en attente de son partenaire, il savait qu'il était accompagné par un jônin.

Senbaru Kimiko, bien reconnu pour avoir affronté le chef des Réprouvés. Il s'était échappé, mais cela voulait bien dire que Kimiko valait quelque chose. Lorsqu'elle arriva, Hiroki pouvait constater qu'il s'agissait d'une femme à la peau mate, l'air bien sérieux.

- Bonjour, je suis Danseitai Hiroki, votre partenaire pour cette mission. Prêt à débusquer les rats ?

Dit-il, en souhaitant surtout détendre un peu l'atmosphère. Désireux de ne pas passer par quatre chemins, le kumojin avait du coup deux choses à lui déclarer.

- Je dois avouer que je ne suis pas très au fait d'abattre ces trois personnes et je ne suis pas du tout doué quant à la Sensorialité.

Voilà une bonne chose de dite.

Spoiler:

Enfin libre. Peut-être avait-il fallu que Kimiko en vienne aux mains avec sa dirigeante pour que celle-ci relâche la pression qu’elle exerçait sur le bureau des missions. Cette attention montrait certainement que Seika Itoe se souciait du sort de sa Jônin, mais cela avait le don d’agacer cette dernière. Elle détestait se sentir infantilisée. Majeure et vaccinée, elle était bien capable de décider pour elle-même. Cette influence maternelle lui rappelait justement les insupportables manières de son père, la volonté qu’il affichait sans honte de faire rentrer Kimiko dans un moule. Le moule d’une héritière.

Mais la panthère n’avait pas l’intention de se limiter à l’étiquette qu’on voulait lui prêter, et elle avait eu l’occasion de le démontrer à maintes reprises depuis qu’elle s’illustrait en tant que guerrière du village. Et ce jour-ci, elle avait une nouvelle occasion de le faire savoir. Trois hommes condamnés à la peine capitale avaient réussi à se faufiler entre les mailles du filet de la justice. Ayant l’habitude de traquer des criminels et d’anciens prisonniers, Kimiko avait naturellement été attirée par cette mission.

Bien qu’elle préférait de loin travailler en solo, cela ne semblait pas plus à l’ordre du jour que lors de la mission d’investigation dont elle avait été chargée dans les souterrains. La Raikage voulait-elle de nouveau mettre à l’épreuve son leadership ? Ou était-ce une autre façon de veiller à ce que la panthère ne se tue pas à la tâche ? Peut-être que tout cela n’était que pure coïncidence. Quoi qu’il en soit, elle devait faire équipe avec un certain Danseitai Hiroki. Jamais entendu parler. Tout ce qu’elle en savait, c’était ce qu’avait bien voulu lui dire la fonctionnaire attitrée au bureau des missions : une recrue fraîchement promue chûnin. La panthère des nuages n’avait pu s’empêcher d’arquer un sourcil en apprenant la nouvelle. Alors que deux chûnins confirmés avaient peiné à être plus que des boulets, elle allait devoir se coltiner un genin tout juste assez bon pour l’échelon supérieur…

Approcher des portes du village intensifia le sentiment de liberté qui l’animait depuis ce matin. Son coeur palpitait de plus belle à chaque nouveau pas. Et il se figea lorsqu’elle aperçut un homme aux cheveux poivre et sel qui semblait l’attendre. Déformation professionnelle due à la remilitarisation du village : son partenaire de mission, bien que plus bas dans la chaîne hiérarchique, avait tout l’air d’être son aîné. Il se présenta sobrement en ponctuant le tout d’une question se voulant légère et amusante.

- Senbaru Kimiko. Je vais finir par penser que mon job est bien de dératiser le pays de sa vermine.

Kimiko faisait rarement dans l’humour. Mais c’était bien la première chose qui lui était venue à l’esprit. D’abord ce poste privilégié au sein de l’unité d’assassinat, ensuite cet affrontement contre le chef d’un groupe terroriste et maintenant cette mission. Elle était décidément désignée comme la tueuse attitrée du village caché des nuages. Pourtant, sa dernière cible courrait encore, et cela pesait incontestablement sur son moral. Ces assassins la consoleraient. Peut-être.

- Je conviens que pour certaines personnes, la mort est trop brève pour se montrer à la hauteur de leurs méfaits. Mais nous ne sommes personne pour décider de leur sort. La justice a tranché et les shinobis n’en sont que les bras armés. Alors je n’hésiterai pas à les éliminer si nécessaire. Pour autant… Elle marqua une pause. Ramener des prisonniers vivants est un exercice auquel j’aimerais m’améliorer. Alors si le contexte nous le permet, laissons les bourreaux Kumojins leur couper le souffle. Mais gardons à l’esprit que ces voyous ont déjà échappé à la justice… Nous aviserons en fonction de leurs capacités.

Elle nota que cet homme allait droit au but dans ses paroles. Une qualité qu’elle estimait particulièrement, signe selon elle d’une certaine efficacité. Ironique pour quelqu’un venant tout juste de débattre, seule, à voix haute, du sort que méritaient ces crapules. Efficace, peut-être, mais Danseitai Hiroki laissait transparaître une pointe d’idéalisme dans ses propos. Pourquoi se refusait-il d’exercer la sentence que son village avait choisie pour ces hommes ? Kimiko comptait bien creuser dans ce sens pour savoir à qui elle avait réellement à faire : il était hors de question qu’elle se laisse ralentir par un homme dont les valeurs pouvaient interférer avec la mission.

- Quant à la sensorialité… Mes connaissances en la matière sont également limitées. Mais j’en sais assez pour être convaincue qu’elle n’est pas la seule manière de traquer un homme. Bien au contraire, leurs capacités de dissimulation seront d’un intérêt limité si nous les filons autrement que par leur chakra.

Après tout, la jônin n’en était pas à sa première chasse à l’homme. Recueillir des renseignements devait être leur première priorité. Dès qu’ils seraient sur place, bien entendu.

- Mais nous aurons tout le temps de bavarder sur le chemin. En route.

Le chemin serait long, aussi n’avaient-ils pas de temps à perdre : la vie des habitants de l’archipel était entre leurs mains.

Cette mission, il ne l'appréhendait pas forcément par rapport à la capture des hommes mais bien à la signification de la mort. Il ne se trouvait pas légitime d'enlever la vie d'individus, néanmoins il allait devoir à y penser sérieusement maintenant qu'il avait rejoint l'Unité Mihari, officiellement. Il n'était désormais plus une recrue, mais bel et bien un membre des Hoankan. Protéger pouvait mener à tuer selon les diverses situations auxquels il allait être exposer, Hiroki devait forcément s'y tenir prêt quoiqu'il pouvait en penser.

C'était la dure vie d'un shinobi, après tout et il l'avait accepté en son âme et conscience.

Sa partenaire se présentait à son tour : Senbaru Kimiko, elle n'était pas inconnue au village. C'était elle qui s'était opposé à Waiya Aoyagi dans les galeries souterraines et elle avait attrapé une certaine renommée. Preuve d'honnêteté, le shinobi des Nuages avoua avoir du mal quant à la mise à mort des hommes qu'ils devaient retrouver.

Heureusement, Kimiko ne jugea pas du tout sa façon de pensée, au contraire même et il en fut surpris. Ils verraient au moment où ils arriveraient près de ces assassins.

- Il est vrai effectivement qu'il y a d'autres manières de traquer que par le chakra.

Hochement de tête, le duo kumojin se mit en route pour l'archipel Hakouyou. Il n'y était jamais allé, et allait découvrir de nouveaux horizons ce qui l'enchantait énormément. Mais, il n'aurait pas le temps de visiter. La mission avait son importance, après tout.

- Vous avez combattu face à Aoyagi. Qu'avez-vous pensé de cet homme ? Pouvez-vous m'en dire un peu plus ?

Hiroki posa son regard sur la Senbaru, elle pouvait se demander pourquoi il lui posait ces questions, il comptait y répondre rapidement.

- Je fais parti du Mihari, j'aimerai pouvoir commencer à remplir un dossier nous permettant de recenser les ennemis du village et le plus d'informations me permettra de remplir ce Bingo Book.

Il avait quelques projets pour son Unité.