En Shinobi, digne et respectable... C’est au sommet d’un arbre, paisiblement assoupi sur une robuste branche de chêne que Kyoshiro passait un début de matinée ensoleillée. Retrouvant peu à peu le rythme de vie qu’il eut depuis sa plus tendre enfance, il avait réussi à concilier devoirs et détente en remplissant ses obligations avec brio depuis sa promotion au rang de Genin et n’avait que pour but d’évoluer, encore et toujours plus, afin de faire un jour la lumière sur la mort de ses parents. Une douce brise souffla, berçant les rêves d’un jeune Homme paisiblement endormi, qui profitait de l’agréable présent passé sous le joug de la paix. Un bruit cependant vint le tirer d’un sommeil profond. Entrouvrant les yeux, il ne put qu’apercevoir une silhouette qu’il ne connaissait que trop bien : un petit animal, vif, agile, rusé, courant toujours après le Kobayashi pour lui briser les noix, mais cette fois-ci était la fois de trop ! Deux secondes ne s’étaient pas écoulées que le Genin sauta littéralement de l’arbre à la poursuite de son ravisseur de panier repas contenant ses brioches confectionnées avec passion par l’un des meilleurs artisans du Village de la Feuille.

Concentrant du chakra sur la plante de ses pieds, l’écorce se fissura, preuve d’une trop grande dose de chakra concentré dans ses pieds, le but de l’exercice aujourd’hui n’était plus de doser, mais d’aller aussi vite que la physique le permettait. C’est une folle course poursuite qui débuta, la fureur du Mokuton s’abattit littéralement sur la petite bête qui encaissait les assauts sylvestres, non pour autant démordre. Le Lémurien, se faufilait tel l’éclair à travers les attaques de l’utilisateur de Mokuton qui n’allait pas laisser encore une fois s’échapper ce fauteur de troubles !

Une heure s’écoula avant que le Shinobi en repos, perdant face à cette confrontation au sommet, se fit convoquer par le centre de missions du Village, afin de remplir une mission délicate qui selon la demande, le concernait de près en tant que fin connaisseur en botanique. Il ne fallut pas moins de dix minutes pour le jeune Homme avant qu’il n’atteigne le centre en question, dont les portes s’ouvraient à lui, Kyoshiro ayant pour l’occasion fait en sorte de faire très bonne impression, de par le sérieux qu’il manifestait d’ordinaire lorsqu’il était sollicité, tout en cachant ses manies loufoques, livré à lui-même dans la nature.

« Messieurs, je viens sur vos instructions, concernant la mission que vous souhaitez me confier. »

Ayant consacré une bonne partie de sa vie dans l’apprentissage de la culture générale qui régissait le Monde, que ce soit le passé, ou le présent, il ne payait pas de mine mais le Kobayashi analysait attentivement chaque détail de la mission qui allait lui être confiée, quel que soit sa difficulté apparente. Sa curiosité fut satisfaite, émotion qu’il ne laissa pas transparaître devant son supérieur hiérarchique par excellence : Les Kobayashi et les Kinoko avaient ce lien en commun, l’amour pour la nature et les richesses qu’elles offraient au quotidien.

« Je prends congés et je me rends de ce pas au lieu de rendez-vous. »

Il n’en fallut pas un terme de plus pour faire acquiescer le jeune Shinobi qui sitôt dit, emprunta la porte pour sortir de son entretien avec les référents en charge de cet organisme, avant de dévaler les escaliers d’un pas léger et confiant vers sa destination. Kyoshiro avait ses propres objectifs qui lui inspiraient la force d’aller plus loin sur la voie su Shinobi, mais il était conscient de sa position actuelle au sein du Village, et devait faire bonne impression, pour son Clan, pour ceux qui l’avaient élevés et préservés en l’absence de ses parents, mais surtout pour lui et la haine qu’il nourrissait pour Arashi et les criminels qui lui avaient volé sa joie de vivre.

La demeure de « Baba Jima » se situait dans les quartiers résidentiels du Village, il fallait pourtant que le jeune Shinobi se restaure en mangeant un morceau suite à la disparition de ses sandwichs à cause du Lémurien qui n’avait eu aucune pitié et aucun scrupule à les lui prendre de force. Le Kobayashi s’arrêta un instant chez un très populaire restaurateur qui proposait ses Dango, qui faisaient un malheur au village, causant une file d’attente que le Genin supporta pour, après dix minutes d’attente, et cinq autres pour payer et récupérer son dû, pour enfin se délecter des sucreries qu’il avait en main, en reprenant le bon cap vers les quartiers qui abritaient la résidence mycélienne. La route se révéla être plus occupée que prévu, et un évènement inattendu arrêta la marche de Kyoshiro et orienta son regard surpris vers le petit garçon qui pleurait à chaudes larmes, impuissant devant un arbre.

« Hoy ! Qu’est-ce qui t’arrive pour finir dans cet état ? J’peux t’aider p’tit gars ? »

Un sourire qui faisait fi momentané de sa mission, pour laquelle il avait un bon quart d’heure d’avance et retrouvant un visage humain et compatissant devant un jeune garçon en pleurs, qui se confia au Shinobi de Konoha.

« On m’a jeté mon ballon dans l’arbre et ils s’sont enfuis ! »

L’impuissance d’un bambin devant l’assaut belliqueux de jeunes délinquants qui rôdaient dans le village, n’en faisant qu’à leur tête jusqu’à ce que quelqu’un puisse leur passer un savon… la jeunesse était pleine de surprises, même dans un village paisible comme Konoha. Kyoshiro n’eut aucun mal à bondir d’un saut tranquille et maitrisé afin de ramener la balle à son propriétaire qui semblait fou de joie et n’avait plus le goût à pleurer, mais plutôt à questionner tel un admirateur son héro.

« J’te remercie ! T’sautes super haut, t’es monté sur ressorts ! Moi c’est Kawaki, merci m’sieur !»

« T’en fais pas, dis moi où tu habites et je te reconduis chez toi, grimpes sur mon dos. » lança le Genin en s’accroupissant pour laisser l’enfant prendre place à bord de sa monture de fortune qui consulta tout de même l’heure afin de ne pas louper le fameux rendez-vous.

Le chant des oiseaux et la mélodie des feuilles qui dansaient, perchées sur leurs branchages rythmaient la marche de Kyoshiro et son compagnon de route qui semblait très attentif aux mouvements de la Nature et très sensible aux plantes environnantes qui jonchaient le chemin des deux piétons de la Feuille. Ils arrivaient alors à la résidence dont il était mention dans l’intitulé de la mission, et du rendez-vous lorsque le Kobayashi percuta enfin, en voyant Kawaki descendre subitement du dos du Genin avant de se jeter sur sa grand-mère adoptive qui le serra dans ses bras un temps, avant de porter un regard moins maternel sur le Konohajin.

« Je suppose que vous êtes… Kyoshiro c’est bien cela ? Entrez donc le temps que je prépare le nécessaire pour notre sortie, je vais nous faire un peu de thé, nous avons quand même le temps de nous présenter ! » appuya Baba Jima qui invita les deux garçons dans sa propre demeure.

Des petits gâteaux et une tasse de thé bien chaud, la mission de Kyoshiro commençait sous les meilleurs auspices et il profitait de cette pause pour observer un peu les alentours, puis la demeure dont il trouvait le design traditionnel mais très élégant. Son regard s’orienta alors vers Baba Jima qui semblait être une boule d’énergie pour son âge, ce qui rassura le Genin qui restait un être très empathique et serviable, ayant été élevé pour agir avec courtoisie avec les autres personnes, même inconnus afin de faire prospérer la boutique que tenaient ses parents autrefois. Le Shinobi profita de ce temps de repos pour amorcer la discussion, en parlant de Kawaki qu’il eut recueilli plus tôt, et ignorant son lien avec sa cliente, néanmoins, c’est Baba Jima qui coupa court et interrogea le jeune Kobayashi.

« J’aurais bien besoin d’un conseiller en botanique pendant mes courses tout à l’heure, j’ai entendu dire que vous teniez une boutique qui se distinguait parmi le Clan Kobayashi, j’en ai entendu parler il y a quelques temps de cela. »

Le Genin éleva un sourcil sous le coup de l’étonnement, il n’était pas surpris de voir quelqu’un connaître la réputation modeste de l’œuvre de ses parents, mais il s’étonnait d’en entendre parler à Konoha, par une personne qui semblait tout de même retirée et posée dans cette résidence qu’elle gardait. La réponse ne se fit pas attendre, un sourire jusqu’aux joues illumina le visage du manieur de bois.

« Oui ! C’est une boutique qu’avaient ouvert mes parents, et que j’ai récupéré par la suite. Je l’ai mise de côté pour devenir un Shinobi. Mais je vous aiderai à trouver les meilleures plantes du marché faites-moi confiance ! »

Le jeune Homme était de très bonne humeur, et se laissa porter par la séance « thé et gâteaux » qui se tenaient dans le salon de son hôte et cliente, dont les portes coulissantes traditionnelles donnaient sur un jardin typiquement traditionnel également, le flot d’eau de la petite mare alimentait le bambou qui frappait régulièrement, de manière apaisante la roche, quelques papillons, par-ci par-là prenaient leur envol sous ce brut conséquent et soudain, mais revenaient à leur place, danser dans ce cadre naturel. Le Genin était très sensible à ce spectacle simple, mais captivant en tant qu’homme de la forêt, il avait à cœur d’honorer le miracle de la Nature et souriait tout simplement. L’heure passait cependant, et Baba Jima se releva à l’aide d’une canne qui lui servait à parcourir de plus grandes distances que celles de sa demeure, son jardin.
Le Shinobi, droit dans ses bottes et sa mission bien en tête se releva d’un mouvement souple et détendu après un thé pour le moins réchauffant et prit de quoi entreposer les courses qu’ils allaient faire dans les allées commerçantes de la feuille, sous instruction de la commanditaire de la mission. Le Clan Kobayashi comportait également des personnes âgées et incapacités pour certaines tâches qui demandaient l’aide de jeunes qui servaient sans discuter dans une harmonie parfaite, et cela depuis des générations au sein des Kobayashi. Ainsi, le Genin des bois n’avait aucun mal, et se montrait très naturel pendant le trajet, allant jusqu’à raconter des blagues en parlant de ses récits vécus, dont son altercation avec le Lémurien fou furieux de la matinée qui venait de passer.

« C’est un Lémurien bien énergique que voilà ! »

Baba Jima rigolait en marchant, la discussion se faisait sans difficultés. Leur conversation cependant, se fit interrompre par le brouhaha des restaurateurs, des Commerçants qui faisaient inlassablement leur publicité afin de faire consommer les Konohajins, activités permettant de faire prospérer la Feuille dans son ensemble, et dans une harmonie qui rappelait à Kyoshiro celle de son Clan, ce qui n’était pas pour lui déplaire. Un rire étouffé par le Shinobi se fit discret lorsque la dame sortit de son sac une liste de courses grande comme le Monde, on y voyait notamment des plantes de tout genre ainsi que des ingrédients simples dont... un hamburger ? Le jeune Kobayashi observa rapidement sa cliente et hocha de la tête en se persuadant qu’un plat pareil devait être destiné à Kawaki qui en raffolait sûrement. Kyoshiro lui avait le goût des bons Ramens et avait une adresse certaine dans Konoha pour y goûter les meilleures spécialités dans ce domaine.

« Vous gâtez Kawaki à ce que je vois, je connais un endroit où ils servent une viande très bien travaillée, suivez-moi ! »

D’un pas enjoué mais assez lent pour ne pas semer Baba Jima, le Shinobi prenait la mission comme elle venait, comme une journée tout simplement, accompagné par une dame très sympathique et avec qui il passait du bon temps. Naturellement, le Kobayashi gardait les yeux ouverts sur ce qui les entourait et ne perdait pas de vue son rôle de garde du corps, tout en portant progressivement les courses qu’ils entreposaient dans un grand sac muni de roulettes, et que le Shinobi faisait rouler dans leur long périple qui dura quasiment une journée entière, ne jamais sous-estimer les besoins, et le rythme d’une dame âgée aussi énergique, le poids du sac à roulettes, et des autres sacs et paquets que le Shinobi avait réussi à porter en équilibre jusqu’à la demeure de Baba’ la dame, avec laquelle le Genin était devenu ami. C’est donc dans un rire commun que Baba Jima, très satisfaite de sa journée, invita son jeune ami à partager le dîner avec Kawaki, qui s’était lui aussi fait un nouvel ami.

Le soleil se couchait alors que Kyoshiro salua ses compagnons de table et retourna, avec l’aval symbolisé par le pouce levé de la dame âgée, confirmer la réussite de la mission au centres des missions.