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Grillons-nous un petit lapin [Ushinatta Amaya]
 :: Hi no Kuni :: Konohagakure no Sato Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Yamanaka Chiyoko
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La découverte du village de Konoha avait été bien vite une déception pour la jeune Yamanaka. Bien des attractions et des possibilités que proposaient un lieu bourdonnant d’autant de vie ne lui étaient pas permises. D’une, elle était bien trop ignorante pour en imaginer tout le plaisir que l’on pouvait en retirer et de deux, cette solitude qu’elle s’imposait pour se protéger était bien contre-productif pour son intégration. Heureusement, Konoha n’était pas uniquement un village très habité et peuplé avec de solides défenses militaires. Il y avait également une belle végétation environnante et accessible pour les civils et les genins. Si elle trouvait cette foret de prime abord moins belle que sa foret natale, elle avait appris à force de patience et de découverte qu’elle n’en recelait pas moins quelques charmes et plaisirs.

Pendant que de jeunes filles de son âge aimaient se promener entre les échoppes des marchands et artisans pour dénicher quelques jolies robes, scintillants bijoux, acérées armes ou solides boucliers, Chiyoko préférait s’adonner à d’autres activités. A Hiwamaki, les jeunes s’amusaient à grimper des arbres, à faire quelques acrobaties sur des ponts assez mouvants ou encore chasser et pêcher. Ils s’occupaient du mieux qu’ils pouvaient, avec ce que la Nature offrait plutôt que ce que la Technologie rendait possible. Autant dire, si Konoha offrait quelques facilités, ce village avait également et inconsciemment ruiné une partie des occupations journalières de la demoiselle. Certes, elle était appelée en mission pour quelques broutilles et gagner quelques Ryos, mais les produits qu’elle achetait avec ces piécettes ne lui semblaient pas d’une excellente qualité.

Le lendemain était un jour de repos pour la militaire, et elle s’était décidée à capturer elle-même son repas du soir. Un oiseau, un lapin ou un poisson … qu’importe. Le plus important était qu’elle soit la chasseresse, et qu’elle puisse griller le tout au feu ! Et c’est avec ce désir qu’elle s’était endormie. A son réveil, avec une certaine surprise et angoisse, elle constate que son lit avait laissé place à un sol rude, ses pyjamas avaient été troqué pour une tenue plus adéquate pour la chasse et elle tenait un arc en main, prête à tirer sur un renard préoccupé par sa belle fourrure rouquine. La flèche est lancée, sans qu’elle ne cible, s’enfonçant dans un arbre, effrayant sa proie qui fuit aussitôt.

Son regard se dirige aussitôt vers le ciel, pour jauger l’heure. La matinée laissait place, petit à petit, au midi. C’était bien la première fois qu’elle avait eu une absence aussi « longue ». Heureusement pour elle, c’était son jour de repos et, surtout, elle semblait s’être inconsciemment conformée au programme de la veille. Cette conclusion l’apaisait un tantinet : elle avait, peut-être, encore un peu de pouvoir sur ces périodes « fantômes ». Un espoir qui n’était pas suffisant pour cette rage et cette frustration qui l’habite. Elle veut hurler ou pleurer mais aucun son ou aucune larme ne lui échappent. Elle se contente juste d’observer, d’un air vide, la flèche qui s’était plantée dans l’arbre. Elle remarque et entend à peine les bruis de pas qui approchent.
Yamanaka Chiyoko
(#)Lun 25 Jan - 16:07
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Ushinatta Amaya
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La forêt avait un je ne sais quoi de rassurant et effrayant à la fois. Si je devais donner le premier souvenir que j'avais de mon existence ça serait sans doute elle. Les bois a perte de vue. Les arbres aussi majestueux qu'imposants... Leur odeur me rappelait les quelques temps que j'avais passé avec les moines du temple Benzaiten, même si pourtant cela n'avait duré qu'un court instant lors de ma deuxième année – à peu près -.
Je me souvenais de mes entraînements au cœur de la forêt, pour l'armée. Des patrouilles, des planques, de la marche et même des nuits que j'avais pu passer en sa compagnie. Et c'était aussi dans une clairière, pas très éloignée d'ici, que tout avait basculé...

Me promener en forêt avait le dont de m'aérer l'esprit et de me l'encombrer tout à la fois. C'était souvent comme ça avec moi : ressentir des sentiments contraire c'était ma spécialité.
A la base, je pensais repasser sur les lieux mais je n'en avais pas eu le courage. Pas aujourd'hui. Alors je me promenais simplement, errant sans but dans la densité de la végétation qu'offrait Hi, mon pays. Ça c'était la seule chose dont j'étais certaine.
C'était dans ce genre de moments que je m'attardais sur le piaillements des oiseaux, la course poursuite des écureuils et toutes les conneries du genre qui, en plus de n'avoir aucun intérêt, n'étaient même pas des instants qui m'appartenaient. Qu'est-ce que la faune en avait a foutre que je l'observe. C'était censée me faire me sentir bien ? Bref.
Je soupirais, reprenant ma marche après un instant contemplatif sans conviction.
Dans ma progression, je vis un renard en train de faire sa toilette sans se soucier de quoi que ce soit d'autre. C'était aussi insouciant qu'inconscient vu la façon dont il était exposé mais lui n'en avait rien a foutre. L'instant d'après, je vis une flèche se ficher dans le tronc d'arbre non loin, le faisant déguerpir en un instant. Tsss... Quel con.
L'action m'avait moi aussi surprise d'ailleurs. Qui voulait s'en prendre à ce pauvre renard ? Je n'étais pas loin et j'aurais clairement pu me prendre la flèche à sa place vu comme le tireur savait viser... Après un mudra, je sondais la zone pour en détecter les sources de chakra. Il y avait bien quelqu'un un peu plus loin. Une jeune femme vu le gabarit et qui ne représentait absolument pas une menace vu le chakra à sa disposition, mais elle avait quand même l'air shinobi.
Un peu plus sereine, je m'avançais en direction du tronc touché et me dévoilais à la vue de la chasseresse. Dans un geste précis, j'arrachai la flèche à son trophée et en observai la pointe, tout en faisant la conversation.

« Bien tenté mais la visée n'était pas terrible. »

Mon regard chercha celui de la jeune femme d'apparence chétive et frêle, les yeux presque hagards.

« Pourquoi un renard ? Pour vendre sa fourrure ? »

Je la voyais mal dépecée la bestiole mais après tout, il ne fallait pas se fier aux apparences.

« A moins que tu ne cherches qu'a apprendre a tirer. Ça expliquerait... cette trajectoire hasardeuse. »

Mais pourquoi un arc ? C'était peu commun de voir des shinobis en utiliser et j'avais senti suffisamment de chakra en elle pour comprendre que ce n'était pas qu'une simple civile. Fini de tourner autour du pot.

« Alors ? Qu'est-ce que tu fous là ? »
Ushinatta Amaya
(#)Ven 29 Jan - 14:48
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Yamanaka Chiyoko
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A Hiwamaki, la chasse n’était pas un loisir mais une nécessité. La fourrure de la bête pouvait être vendue comme gardée pour confectionner vêtements ou tapis ou tout autre textile « chaud » pour l’hiver. La viande était grillée, ou salée ou vendue. Les os servaient souvent à faire des bouillons et, pour les plus pauvres ou archaïques, des ustensiles de cuisines avec le bon polissage et verni. Bref, rien n’était perdu, littéralement. Autant dire, lorsque l’étrangère lui demande ce qu’elle fait là ou pourquoi Chiyoko avait porté son dévolu sur un renard, elle ne savait pas quoi répondre tant les réponses étaient nombreuses. Au final, son esprit analytique revient en force et dessine déjà une phrase concise et simple, qui pourrait résumer toute cette situation.

- Dans mon village natal, à Hiwamaki, je chassais beaucoup. Selon nos besoins, soit nous consommions avec la famille, soit nous vendions ce que nous ne n’utilisons pas ou ne mangeons pas.

Ironie du sort, ses talents de chasseresse lui avaient fait défaut aujourd’hui, à cause de cette énième absence. Elle se demandait sincèrement si elle était habituée par une autre entité et, si oui, qui elle était et quelle était son origine. La brunette repensait à tous les traités et articles psychologiques que ses parents avaient emmagasiné, et s’interrogeait à nouveau : avait-elle, inconsciemment, vécu des événements tragiques ? Les avait-elle refoulés ? Est-ce que ces pseudo-souvenirs reprenaient leurs droits sur une partie de sa mémoire ? La psychologie humaine était trop compliquée pour être traitée au milieu d’une forêt, en quelques minutes. Elle préfère donc retarder ces pensées pour plus tard, quand elle sera seule.

- D’ordinaire, je vise bien mieux. Je rate très rarement ma cible. J’ai été distraite, répondit-elle, le ton aussi neutre que possible. Pourtant, un observateur qui connait les tics humains pourrait saisir le trouble de la jeune fille, notamment avec ce regard légèrement fuyant ou son doigt qui a un tantinet tremblé quand elle a rabattu une mèche de cheveux derrière son oreille. Je vais devoir reprendre la traque. Si ce n’est pas un renard … peut-être un lapin.

Le choix était vaste au sein d’une forêt. Elle s’apprêtait à quitter l’inconnue, en la quittant après s’être inclinée par respect pour son aînée, mais elle se stoppe aussitôt. Elle se décide à poser une question qui lui semblait étrange, mais qui pourrait être évident pour ces « villageois » ou « citadins ».

- Est-ce interdit de chasser, aux abords de Konoha ? Ou est-il nécessaire de respecter des saisons particulières ? J’avoue que de telles questions ne se posaient pas d’où je viens. On apprend, très jeunes, à respecter un certain équilibre entre l’Homme et la Nature.  
Yamanaka Chiyoko
(#)Dim 31 Jan - 13:50
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Elle venait d'Hiwamaki... ceci expliquait donc cela. Je me souvenais d'une mission , pendant que j'étais dans l'armée Hijin, où nous étions passés par ce territoire.
Là bas, les gens vivaient au plus proche de la nature : il fallait le voir pour le croire. C'était presque comme ci l'endroit s'était trouvé hors du temps, figé à une époque révolue pour nous. Ils chassaient pour manger, vivaient primitivement... C'était très particulier et je n'avais jamais compris pourquoi un tel décalage existait. Ils n'étaient pourtant pas coupés du monde.

La jeune femme clama pourtant avec un air distrait qu'elle était habituellement bien meilleure mais qu'elle avait raté parce qu'elle avait été distraite. Je ne savais pas si c'était le fait qu'elle était douée d'ordinaire ou le fait qu'elle avait eu la tête ailleurs mais en tout cas il y avait un mensonge quelque part : parole d'une espionne adepte de la recherche d'informations et douée de sensorialité.

« Pourquoi chasser ici alors ? Pour manger ? Je doute que tu sois venue d'Hiwamaki jusqu'ici pour ça. Tu dois être à Konoha, non ? Je sens la présence de ton chakra. »

Cette précision avait pour but de lui mettre la pression si elle avait de mauvaise intention et pour la forcer a dire la vérité puisque, a priori, je pouvais déceler si elle me racontait des conneries.
Alors elle demanda des précisions sur les règles d'ici quant à la chasse.

« Je t'avoue que je n'en sais rien du tout. C'est la première fois que je vois quelqu'un chasser ici. Mais des civils se baladent parfois dans la forêt ou d'autres shinobis alors je te conseille de faire attention pour éviter de blesser quelqu'un ou de te retrouver dans un quiproquo te plaçant comme ennemie cherchant a tirer sur les Konohajins et plus largement les Hijins. »

Pourtant, quelque chose me paraissait bizarre avec cette fille... Un sentiment de mal aise. Quelque chose clochait, je le sentais.

« Tu es sûre que tout va bien ? »

Mon ton et mon froncement de sourcils devaient être sans équivoque : si quelque chose n'allait pas, il valait mieux qu'elle en parle.  
Ushinatta Amaya
(#)Jeu 4 Fév - 23:01
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- Je me suis engagée au sein de l’armée de Konoha, répondit-elle, le ton ferme et sérieux. Quand il est question de représenter la force militaire du pays, et qu’importe les erreurs passées, il fallait adopter l’attitude : ni condescendante, ni insouciante. Il fallait être le pantin, au service des grands et des puissants qui avaient une vision plus large et globale que la leur. Je vous remercie pour ce conseil, et je ferais grandement attention.

Elle se décide à ranger son arc. Elle ne comptait pas abandonner sa chasse, mais il fallait être bête pour tenter d’attraper une proie au même endroit. Il fallait être mobile, comme cette dernière, et la surprendre – ou piéger une autre pauvre et stupide âme.

- Je chasse, car c’est la seconde chose que je sais faire de mon temps libre. Je ne suis pas habituée au grand village, et à leurs activités, indiqua-t-elle, consciente qu’elle s’enfonçait davantage dans sa médiocrité. Elle était jeune, elle était brillante – à sa façon – et le village était assez grand pour qu’elle trouve une autre personne aussi marginale qu’elle. Pourtant, non, elle s’enferme encore et toujours dans cette terrible solitude. Je vais me renseigner, dès que je rentre, pour savoir si un permis de chasse est nécessaire.

Et puis, l’inconnue pose la question fatidique. Subitement, son assurance disparaît et son visage perd un tantinet de ses couleurs. Pourquoi, subitement, cette femme posait cette question ? Aurait-elle commis un impair qui aurait trahi ses « troubles » ? Risquait-elle, à tout instant, de se retrouver en rat de laboratoire ?  Cette simple idée la dégoûtait, et elle préférait jouer carte sur table … à sa façon.

- Je crois que … je crois que je suis un peu malade. J'ai encore un peu du mal à suivre tous les entraînements réservés aux jeunes recrues, ou à m'adapter à cette nouvelle vie ou encore à cet environnement.

Elle ne mentait pas totalement, mais elle ne disait pas toute la vérité. Un habile mélange, à n’en point douter. En effet, le quotidien d’un shinobi nécessite pas mal d’efforts physiques – notamment, à son avis – et le village de Konoha est bien plus animé et bien moins « vert » que sa petite bourgade à Hiwamaki.

- Vous avez sûrement raison. Je devrais ne pas continuer cette chasse, au risque de blesser quelqu’un, ou que mes intentions soient mal interprétées. Je devrais davantage me concentrer sur ma formation, plutôt qu'à ce genre d'activité ...

La petite Chiyoko n’avait plus qu’un désir : quitter cette forêt et surtout s’éloigner de cette femme au regard des plus inquisiteurs.
Yamanaka Chiyoko
(#)Dim 7 Mar - 19:11
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Pour une shinobi de Konoha elle n'avait pas l'air très futée, sans vouloir l'offenser. Son attitude ahurie, perdue dans la forêt, tout en chassant en ignorant les règles fondamentales de sécurité qu'on avait forcément dû lui apprendre à l'Académie... Ouais, cette gamine n'avait pas grand chose a foutre dans l'armée. C'était bien beau d'en avoir les convictions mais il fallait aussi avoir le mental pour. Elle allait rapidement être brisée et se rendre compte de la réalité de la voie dans laquelle elle s'était engagée et avait intérêt a s'accrocher.

Malgré tout, elle remettait son air perdu sur son état de santé, elle se pensait un peu malade même si j'avais dû mal à la croire. Pour espionner souvent les gens et donc observer leurs mimiques, son comportement trahissait plutôt une dissimulation volontaire d'informations. Je n'étais pas en service mais le sort du village et du pays comptait pour moi malgré tout, il n'était pas question de laisser une potentielle ennemie nous causer du tord.

« … Shinobi ça doit être fatiguant, rien ne t'empêche de profiter du calme de la forêt pour te reposer et te ressourcer un peu, mais oui évites la chasse ici alors qu'il pourrait y avoir des promeneurs... Je n'ai pas envie de me retrouver plantée par une flèche alors que je voulais simplement prendre l'air. »

Plaisantai-je à moitié.
Si elle était réellement du village, elle avait de quoi le prouver.

« Tu dois avoir un bandeau de genin alors ! Tu dois être fière de te balader avec. Je croise souvent de jeunes shinobis faire les idiots dans le village, en tenue. Ça nous rappelle qu'ils restent des enfants et qu'ils n'ont pas choisi la plus simple des voies... Mais certains habitants trouvent au contraire que ça fait peur de les voir si insouciants. En cas d'attaque, ils n'ont pas l'air d'être capables de tous nous protéger et plutôt prêts a mourir sur le premier adversaire venu à cause de leur manque d'expérience... »

C'était une vrai pensée que j'avais pu entendre dans les rues du village et même au bar. Que pensait la nouvelle Konohajin de tout cela ?
Ushinatta Amaya
(#)Lun 15 Mar - 11:38
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- J’ai le bandeau, mais il brille trop. Je suis repérée bien trop vite par le gibier si je le porte au front comme beaucoup de Genins, indiqua-t-elle, enlevant son gilet pour montrer le bandeau enveloppé sur son bras droit. En effet, je suis fière que ma vie puisse servir à une noble cause. Nous vivons et nous mourrons tous, quel que soit nos origines et les chemins que nous empruntons. On m’a toujours appris que je devais surtout me montrer curieuse en tout temps et en tout lieu, et mettre ce savoir accumulé au service de quelque chose, ou de quelqu’un. Alors, si d’une certaine manière, je peux servir la nation qui m’a nourri et qui pourrait nourrir d’autres générations futures, je suis bien heureuse.

Leur père n’avait jamais prôné de grandes ambitions, si ce n’est se cultiver autant que possible et user de ce savoir à bon escient. Par conséquent, Chiyoko et sa sœur jumelle avaient grandi au milieu de livres, apprenant encore et toujours dans l’unique but de servir quelque chose, ou quelqu’un. Ce dernier ne leur avait pas été imposé, également : elles étaient libres de choisir. Pour la blondinette, la réponse était claire : servir une nation, dans son expansion et dans son développement. Evidemment, toute expansion et tout développement supposaient de la résistance et des troubles, elle était consciente, et elle acceptait malgré tout. On ne faisait pas d’omelette sans casser des œufs !

- Je confirme que je mourrais assurément si je tombe sur un adversaire ayant un brin plus d’expériences, ou plus de techniques que moi, indiqua-t-elle, le ton toujours aussi neutre et aussi détaché. Heureusement, l’état Genin est passager et je pense que je pourrais acquérir suffisamment, d’ici un premier combat, pour attaquer ou me défendre ou, au moins, fuir pour servir plus utilement sur d’autres fronts.

La fuite pouvait être lâche pour beaucoup. Pour Chiyoko, si celle-ci était réfléchie et non sous une impulsion soudaine et déraisonnée, c’était davantage une retraite stratégique.

- Cette voie n’est effectivement pas simple, d’où l’intérêt des examens et des échelons. Rien n’empêche un aspirant à abandonner lors de son premier apprentissage. A nouveau, rien n’empêche un Genin d’abandonner lors d’un premier examen. Enfin, et toujours, rien n’empêche un Chunin de se contenter d’un métier de papier et de bureaucratie. En temps de paix, ce sont des métiers nécessaires et sans danger. En temps de guerre, civils ou aspirants ou genins ou chunins, qu’importe : tout le monde participe à l’effort de guerre.

En somme, la demoiselle prouvait qu’elle avait déjà réfléchi de long en large à toutes les possibilités. Elle n’avait pas rejoint l’armée par « mode » et insouciamment. Elle avait embrassé chaque aspect, de sa Gloire à sa Mort, de son Oubli à sa Reconnaissance.
Yamanaka Chiyoko
(#)Mer 31 Mar - 15:06
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Cette gamine était curieuse : aussi fataliste que réaliste. Rien était simple dans l'armée et même les rôles en arrières postes , dans des bureaux ou autre logistique de ravitaillement, étaient importants comme elle le disait mais tout le monde n'était pas fait pour le front or , avant même de se hisser à des postes bureaucratiques, il fallait passer par le terrain et la dure réalité de la guerre en espérant survivre.
Je n'étais cependant pas d'accord avec sa vision des choses.

« Se montrer trop curieux peu parfois se retourner contre nous. Observer, analyser... c'est essentiel dans la vie pour s'adapter et survivre. Fouiner c'est parfois juste suicidaire. »

Je lui parlais de ça avec une application pour la vie de tous les jours mais, en mon fort intérieur, je pensais évidemment à la vie de shinobi et même celle d'espionne, dans mon cas.

« Tout le monde meurt un jour, effectivement, mais le plus tard est le mieux. Si jamais tu venais a perdre tes amis genins dans une guerre je pense que tu ne tiendrais pas le même discours. »

Mon ton se montra un peu plus ému à cette pensée. Toute mon équipe décimée, sous mes yeux, impuissante... J'en faisais encore des cauchemars, trois ans après.

« Tu sembles en dehors des réalités. A moins que ni la peur ni la mort ne t'atteins ? »

Cette demoiselle ressemblait à une coquille vide. Hermétique à toute émotion ou presque.

« Est-ce que tu as des amis ? »

La question m'était sortie toute seule. Elle semblait presque perdue et me faisait même un peu de peine. Est-ce que c'était aussi une gosse des rues avant de venir à Konoha ?
Je ne me souvenais plus vraiment de cette époque mais peut-être que j'étais aussi hagard qu'elle avant ? La vie dans la rue ce n'était pas une partie de plaisir mais ça avait le mérite d'apprendre le véritable sens de l'existence. La vie était une chienne et il fallait se battre pour survivre.
Ushinatta Amaya
(#)Dim 18 Avr - 20:30
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- Nous avons tous peur de mourir, naturellement. Elle anime notre instinct de survie. Il n’est pas question que je me suicide, sans me battre. Ou que j’accepte la mort d’une personne, sans être totalement atteinte. Cependant, je ne suis pas naïve au point de croire que mes amis d’aujourd’hui seront présents plus tard, et de même pour moi-même, se défendit-elle, au mieux.

Et puis, l’inconnue lui pose une question bien surprenante. Est-ce que la jeune Yamanaka avait des amis ? « Oui », aurait-elle voulu répondre. Pourtant, étrangement, aucun nom ou aucun visage ne lui venait à l’esprit. Elle se souvient bien avoir fait bien des parties de cache-cache ou des baignades dans la rivière avec des enfants : si elle entendait les voix et les rires, les visages étaient flous. Elle se souvenait tout autant des voisins inviter pour quelques festivités, mais elle était incapable de se rappeler de leurs noms.

- Je … suis nouvelle … ici, souffle-t-elle. Par contre, j’avais bien des amis dans mon village natal.

Elle aurait voulu développer davantage mais elle avait subitement la migraine après cette intense recherche dans sa mémoire incomplète ou troublée. Voilà une des conséquences bien gênantes que ses troubles occasionnés, et qui lui gâchaient son quotidien – de jour, comme de nuit. Ni l’alcool, ni les remèdes n’arrivaient à faire taire ou à apaiser cette douleur. Seul le sommeil, s’il voulait bien la visiter, arrivait à lui offrir un instant d’accalmie.

- Je me rends compte que je ne me suis pas présentée. Je suis Yamanaka Chiyoko, et vous ? s’empressa-t-elle de demander, tentant de deviner l’identité de cette inconnue qui tenait des propos pleins de sagesse.

Si elle avait voulu garder son identité secrète, et autant que possible, la conversation s’allongerait de trop pour qu’elle puisse outrepasser de telles formalités sans éveiller de soupçons. Ce n’était pas les questions qui l’inquiétaient : il était assez aisé de deviner si une personne marginale avait des amis ou non – ses capacités sociales pâtissaient considérablement selon si elle était entourée, ou si elle était isolée –. Elle était plutôt mal à l’aise par rapport aux propos tenus par une femme civile, mais qui était assez véridique dans le domaine militaire, et surtout de ce regard qui semblait vous percer tout droit dans votre âme.  

- Je suis assez fatiguée par ma journée, je pense que je devrais rentrer chez moi. J’ai été assez heureuse de vous croiser, et je m’excuse à nouveau si je vous ai causé quelques frayeurs.

Si sa migraine la forçait à prendre sa retraite, la perspicacité de cette femme l’effrayait et l’appelait à faire preuve de prudence et à partir avant de trop dire, ou de révéler davantage de sa propre personne.


Yamanaka Chiyoko
(#)Dim 2 Mai - 0:58
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Cette gamine était finalement une Yamanaka d'après ses dires. Ça faisait d'elle une personne bien plus redoutable que les apparences laissaient voir.
Pourtant elle restait toujours aussi paumée. C'était presque comme si son pouvoir clanique la dévorait de l'intérieur. A force de se projeter dans l'esprit des autres elle semblait presque avoir oublié qui elle était vraiment. C'était en tout cas l'impression que me donnait ses réponses hasardeuses, tantôt mensonges, tantôt succins voir carrément hésitantes.
Elle disait avoir des amis dans son village natal hein ? J'aurais bien voulu voir ça. Elle paraissait complètement déconnectée des normes sociales. Et froide avec ça.

« Amaya. »

Lui répondis-je simplement, avec une neutralité apparente.
Je ne savais pas vraiment quoi mais quelque chose clochait avec cette gamine et ce n'était pas sa fuite soudaine sur prétexte de fatigue qui allait m'en dissuader. Ni cette aura de mensonge qui planait comme elle respirait.

« Tu devrais en parler à ton chef de clan. »

Continuai-je alors qu'elle s'éloignait.

« De ces... perturbations dans ton esprit, j'veux dire. »

Là dessus il était aussi temps pour moi de rentrer au bercail. Après cette rencontre et avoir failli prendre une flèche dans le genou je n'avais plus vraiment envie de traîner dans les parages aujourd'hui.
Que devais-je faire d'elle ? Suffisamment louche pour être surveillée mais aussi surtout complètement perdue par les nouveautés qu'elle vivait sans réellement les comprendre.
Peut-être devrais-je parler d'elle et de son comportement bizarre à Genkishi la prochaine fois que je le verrais ? Elle semblait suffisamment perturbée pour nous causer quelques problèmes.
Peut-être qu'elle ferait un jour partie de ma liste.  
Ushinatta Amaya
(#)Sam 22 Mai - 12:11
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