Il était des jours où le Genin aurait souhaité rester au lit pendant qu’il en avait l’occasion. Le Kobayashi était entré dans la période cruciale où l’examen Chunin approchait et de ce fait, les missions avaient été mit temporairement en pause pour les jeunes Genins qui devaient économiser des forces et se préparer à affronter l’inconnu, dans l’espoir de décrocher le rôle de capitaine d’équipe, et évoluer dans la voie du Shinobi. Qu’en était-il de Kyoshiro au final ? Est-ce que lui aussi aspirait à occuper une place de plus en plus importante au sein du Village ? La réponse était oui, et sans que nul ne s’en rende compte, caché derrière son air parfois simplet, parfois déconnecté du monde réel, le manieur de Mokuton occupait le terrain d’entraînement, comme ce fameux matin.

Le soleil se levait à peine, et les quelques rayons de soleil annonçant une journée neuve éclairèrent le terrain d’où sortaient le bois à profusion. Le Kobayashi quant à lui, dos contre le pied d’un arbre un peu plus loin semblait se reposer après une difficile mise en situation. Il n’était pas encore satisfait de ses possibilités quant à son utilisation du Mokuton, et malgré ce que lui disait le Roi des Lémuriens, il se devait d’utiliser son don pour se battre, même si la cause était juste, car jamais Kyoshiro ne s’était détourné de la voie que ses parents lui avaient inculquée : une voie d’honnêteté et de détermination pour parvenir à ses objectifs. Tout cela en tête, le jeune Homme fouilla rapidement sa besace afin de grignoter les Pommes et les baies qu’il avait ramassé en faisant un tour en forêt un peu plus tôt ce matin.

Joignant les mains pour former le mudra typique pour l’utilisation de son art clanique, le Kobayashi ferma les yeux, il n’allait pas produire un jutsu hyper puissant par une force mystérieuse qui ne pourrait être expliquée que dans certains situations idéalistes baptisées « force de l’amitié », non, il se contenta d’un entraînement visuel dans son fort intérieur. Le Mokuton et lui, c’était une grande histoire et qui était vouée à se poursuivre encore très longtemps, il visualisait les sensations, la concentration du chakra pour améliorer l’efficacité de ses techniques, et se consacrait depuis quelques temps à ce type d’entraînement spirituel afin de mieux maitriser son flux de chakra, en commençant par mieux écouter son corps, et ses réactions lors de chaque étape menant au Ninjutsu.

D’abord malaxer du chakra, que Kyoshiro sentit s’accumuler, non pas dans une célérité extrême dû par exemple à un combat à mort, mais d’une paisible manière, en laissant son corps explorer ces sensations diverses constituant ces étapes fondamentales. Soufflant lentement, inspirant, puis expirant dans un rythme millimétré et détendu, le jeune membre du Clan des Forêts composa de nouveau le mudra et concentra cet afflux de chakra dans le Mokuton, dans son corps d’abord, puis, comme il l’avait lu dans différents ouvrages sur l’utilisation de ce Kekkei Genkai, jusqu’à l’étendre aux environs, en créant à partir de son chakra du Bois… mais sans succès. Haletant légèrement après tout cet effort physique et spirituel, le Genin ouvrit les yeux et prit quelques gorgées d’eau et se cala de nouveau contre l’arbre qui l’avait supporté plus tôt. Peut-être gagnerait-il cette expérience précieuse en situation réelle, face à des Shinobis prometteurs, tous plus aguerris les unes que les autres, il en avait l’espoir et commençait à se redresser lorsqu’une silhouette qu’il n’avait jamais vu se distingua, surprenant au passage le Genin qui se pensait seul, et fut curieux au point de s’approcher de l’individu.

« Salut ! Moi c’est Kyoshiro, j’espère que le boucan causé par mon entraînement ne t’a pas dérangé dans ta marche ! »

S’excusant pour l’excès de zèle dont il avait fait preuve sans, sûrement, se rendre compte du vacarme généré par tant de Bois crée par-ci par-là il releva la tête en observant son interlocuteur.

Les yeux de Kyoshiro s’écarquillèrent devant la prouesse que venait de réaliser le marcheur qui avait croisé son chemin sur le terrain d’entraînement. Un bâton taillé dans le Kekkei Genkai de son clan, il n’en fallut pas une seconde de plus pour faire sourire le Kobayashi en la présence d’un de ses pairs, bien que sa manière de s’exprimer et son comportement étaient très étranger à ceux du Clan, en tout cas des uns envers les autres, dans une atmosphère où le jeune Genin avait passé toute son enfance. Silencieux devant la première remarque de son interlocuteur, se demandant ce qu’il faisait dans le coin pour se permettre ce genre d’approche, les appuis qu’il cibla avec le bout de son bâton semblaient juste, ce qui désorienta le Shinobi qui reprit sa position en fonction des conseils de l’individu, et se sentit bien mieux placé.

« J’sais pas vraiment qui tu es, mais tes conseils sont bons, je me sens déjà bien mieux sur mes jambes qu’il y a cinq minutes, merci ! »

Le manieur de Mokuton avait trouvé un pair dans le Village de Konoha, qui plus est, cette personne semblait avoir déjà bien vécu, le regard qu’il portait au Kobayashi en disait long, tout autant que sa gestuelle et son arrogance subite alors qu’ils ne se connaissaient pas.  D’ordinaire, le Genin aurait simplement rit de la situation et l’aurait laissé partir après avoir montré patte blanche, n’usant pas de ses dons pour se battre sans aucune forme de raison, mais cette personne semblait être un utilisateur du même élément que le sien, ce qui l’incita à montrer un sourire plus provocateur, plus enjoué à l’idée de tester ses capacités, une question lui restait sur le bout des lèvres, et l’inconnu ne semblait pas vouloir y répondre, ce qui motiva les mots, inhabituels dans la bouche du Kobayashi.

« Si je réussis à te faire reconnaître que j’vaux quelque chose… donnes-moi ton nom ! »

Aussitôt dit, Kyoshiro, en bon utilisateur de Mokuton classique se replaça à une certaine distance, sans quitter des yeux son partenaire inattendu d’entraînement avant l’examen Chunin qui n’allait pas tarder à ouvrir ses portes aux autres nations. Montrer sa valeur ? Oui, c’était sûrement l’un des buts du Genin, mais pas pour sa propre personne, il s’agissait pour lui du seul moyen à disposition pour enfin avoir la réponse à ses questions, la mort de ses parents, accéder à un niveau où sa voix comptera, ou il pourrait enfin faire évoluer ces situations conflictuelles qui menaient à tant de sang. Retrouvant un bon rythme, calmant en un instant sa respiration jusqu’à obtenir un doux sifflement, le Genin composa une série de mudras et apposa sa main sur le sol légèrement humide à cause des très légères pluies de la nuit dernière.

« Kuchiyose No Jutsu »

Une épaisse couche de fumée se forma autour de l’invocateur, dont sa silhouette au travers de cela n’était qu’à peine visible à l’œil nu, tandis qu’un Lémurien de petite taille montrait le bout de sa queue et grimpait aussitôt sur l’épaule de son partenaire, son instrument entre les pattes avant et fxant de ses grands yeux ronds celui qui faisait face à son ami.

« J’mâchais des feuilles pour mon rencard, t’as une bonne raison mon p’tit Kyo ? »

L’instant de sérieux venait littéralement de prendre la fuite avec la brise qui venait écarter la fumée afin de dévoiler le Kobayashi en compagnie originale, qui vint se poser sur la tête de Kyoshiro avant de lui tapoter le crâne pour son dérangement, armé de deux longues branches qu’il avait utilisé plus tôt pour se gratter l’entrejambe.

« Rah mais arrêtes, j’suis en entraînement aides moi s’te plaît ! C’est lui qu’il faut affronter Bouba ! »

Le Lémurien figé sur le Blond qui se tenait devant lui, se gratta la tête avant de saisir son instrument tout en restant positionné sur l’épaule du Genin. Quelques mètres séparaient le Kobayashi du Shinobi, très certainement qui s’improvisait professeur d’entraînement. Ni une, ni deux, Kyoshiro composa un mudra typique et caractéristique, aussitôt, des racines surgirent du sol et se ruèrent vers l’inconnu d'une manière irrégulière pour empêcher une trajectoire lisible, chaque parcelle de racine sous son contrôle, sous les yeux de l’utilisateur de Mokuton qui restait bien aux affuts du moindre de ses mouvements.

Comme le pensait Kyoshiro lors de sa première apparition, son adversaire manipulait le Mokuton d’une manière plus assurée, plus efficace que la maîtrise qu’avait atteint le Kobayashi, le mettant dors et déjà dans une position incertaine quant à ses chances de réaliser quelque chose qui viendrait à surprendre un Shinobi qui avait le même attribut, le même don que le sien avec une touche d’expérience. Les racines des deux Shinobis vinrent se percuter, celles de Kyoshiro de brisant sous le contact de celles de son adversaire qui balaya avec une facilité déconcertante une attaque dirigée par le chakra et non rectiligne. Le regard de Kyoshiro se tourna aussitôt vers le Lémurien qui lui faisait tranquillement sa toilette, tandis que la première confrontation de techniques se soldaient par un nul.

« T’as encore des choses à apprendre p’tit pote ! Ton adversaire… est coriace foi de Lémurien ! Sinon, t’aurais pas quelques baies, je sors du lit j’suis pas frais ! »

« Tu vois bien que c’est pas l’moment ! Il va sûrement agir ! »

Aussitôt pensé, que le Blond invoqua à lui un hibou, qui prit place sur l’épaule du professeur improvisé qui semblait ne pas lâcher le Genin d’une semelle, ce dernier ressentait la pression exercée par son partenaire d’entraînement. Kyoshiro avait bien une idée en tête, et n’avait pas relâché le mudra qui lui servait à activer le Jutsu qu’il avait montré plus tôt. Mais, le Kobayashi sentait que son adversaire ne faisait que l’évaluer, ses racines étaient certainement plus efficaces que les siennes, et il n’aurait eu aucun mal à amorcer une contre-attaque plus sévère s’il ne s’agissait pas d’un entraînement. Le doute prit le pas sur la raison, et c’est au moment ou le jeune Homme commençait à se faire des raisons quant à sa défaite imminente qu’un coup de Ukulélé miniature vint le frapper violemment au visage, le sortant de ses maux, et le faisant râler au passage.

« Mais t’es malade Bouba ! Ca va pas d’me faire ça en plein combat ! »

Le lémurien, pendant le temps ou le Chunin présentait son hibou et se repositionna, prêt à attaquer, souffla quelques mots à son propriétaire.

« Ecoutes moi bien Kyoshiro. T’es venu à nous seul, tu veux avancer pour réaliser tes objectifs, mekestu m’fais là espèce de babouin ! J’perdrai pas contre un hibou quitte a te traîner par les pattes alors exploses moi le compteur de déter ! »

Souriant, puis rigolant un instant, tandis que son partenaire amorçait son attaque, produisant une dizaine de pieux se dirigeant vers lui, un calme d’un instant suivi le rire s’installa, un regard au Lémurien suffisait à lui faire prendre son instrument en mains, tandis que pour repousser l’assaut de son adversaire, le Genin poursuivit, comme il le faisait depuis une bonne minute déjà le malaxage de chakra.

« Chouette ton hibou ! Mais j’perdrais pas aussi facilement ! Les racines… »

Un air plus sérieux, plus mature se grava sur le visage du Kobayashi qui n’avait jamais arrêté sa technique, brisée en surface, mais toujours active et étant générée par son corps, ces racines s’étaient de nouveau développées jusqu’au pieds de son adversaire. Un grognement symbolique de l’effort généré par cette technique, fit, tel un tapis que l’on secouerait, une onde qui fit ressortir une partie de la technique sous-terraine pour bloquer une partie des pieux et les dévier pour d’autres, passant à quelques centimètres du Shinobi concentré qui fit ressortir les pointes de ces mêmes racines derrière l’instructeur Blond et les dirigeaient vers son opposant.

« C’est pas qu’en surface que ça pousse ! Maintenant Bouba ! »

Masqué par les branchages en surface qui venaient de bloquer la première salve de pieux, le Lémurien avec son ukulele se mit à jouer un air rythmique en direction de son partenaire d’entraînement, visant purement et simplement à lui insuffler le rythme de la danse qu’il serait alors obligé de suivre jusqu’à en danser lui-même, s’il était atteint par cette technique sonore.

Le piège qu’avait préparé Kyoshiro et son compagnon poilu commençait à prendre forme lorsque les jambes de la cible finirent par se laisser entraîner dans le Genjutsu subtil du Lémurien, dont nul ne pouvait dire qu’il irait jouer un tour aussi malsain simplement en étant armé d’un ukulele. La musique était atypique et plongeait le Chunin sous son emprise, lorsque non sans se dépêcher, il appela sa propre invocation à prendre part au combat, ce que le hibou fit en soufflant littéralement Kyoshiro et le Lémurien d’un coup magistral de Futon. Le courant d’air était assez pénible pour empêcher le Kobayashi de garder appui sur ses jambes malgré l’aide de son chakra envoyé au sol pour y adhérer, s’il ne l’avait pas fait, les deux auraient fini leurs courses salement amochées au fond des bois qui les entouraient.

« Arf, cette bourrasque était puissante, Bouba ça va ? » souffla le Genin en reprenant ses appuis et fixant le Chunin qui leur faisait face.

« Pas d’mal, mon ukulele a rien ! Ça décoiffe ce truc, dingue le flow de son piaf ! » amorça le Lémurien en se recoiffant avec ses pattes avant, avant de bondir sur l’épaule de son partenaire.

Cet enchaînement avait demandé une quantité considérable de chakra et le fait d’avoir brisé sa formation aussi facilement avait placé Kyoshiro dans une mauvaise posture, ayant également relâché le mudra qui lui permettait d’enchaîner, mais il avait au moins réussi à l’atteindre et expira un grand coup, comme pour évacuer toute la pression due à un affrontement où il avait montré ses meilleurs atouts actuellement. Soudainement, le Kobayashi ressentit la tension redescendre également de l’autre côté, alors que le Konohajin lui soufflait quelques compliments sur la tactique qu’il avait adopté, et c’est un sourire qui illumina d’abord le visage du manieur de bois avant d’être légèrement plus surpris par sa dernière question.

« Je… »

Considérant rapidement la question, Kyoshiro réfléchissait intérieurement tout en essayant de trouver les mots en expliquant sa situation. Finalement, il parvint à se ressaisir et reprit la parole d’un air plus assuré.

« A vrai dire, j’ai grandi dans une famille où mes parents aidaient les autres à se soigner à l’aide de plantes curatives. Je n’ai suivi la voie de combattant qu’assez tard comparé à d’autres membres du Clan, et mon éventail de techniques et un peu maigre pour le moment. »

Sur ces mots, et composant un mudra avant de faire de nouveau jaillir les racines comme lors de leur affrontement, le Genin souffla, comme pour marquer une dépense conséquente en chakra suite à son entraînement matinal et maintenant cet entraînement en conditions plus réelles. Il se contenta d’expliquer simplement à son interlocuteur ce qu’il avait en tête.

« Cette manipulation du bois me permet d’être plus ou moins polyvalent selon les situations, que ce soit pour attaquer sous plusieurs angles, me protéger avec le bois, ou assister les autres. J’ai bien d’autres capacités, mais rien qui se spécialise en défense.»

Sur ces paroles, le Kobayashi relâcha sa technique et souffla de manière plus soutenue suite à ces dépenses onéreuses en chakra qui ne le laissaient pas de marbre, dans le mauvais sens du terme. Il se contenta alors de fixer le Konohajin, et souriant de manière niaise, il lui posa simplement la question.

« Du coup, j’ai gagné notre petit défi, je veux savoir le nom de celui qui m’a permis de m’entraîner ! »

D’une manière simple et directe, Kyoshiro avait été laissé sans réponse en demandant le nom de son entraîneur, chose qu’il n’avait pas laissé de côté et comptait bien le savoir.

Ainsi le Kobayashi, jeune pousse de son Clan avait trouvé un maître qui maitrisait le Mokuton et qui, malgré le fait de ne pas avoir révélé son nom au Genin, lui avait prodigué de précieux conseils, et même donné rendez-vous au même endroit dès le lendemain matin, afin de poursuivre leur conversation et leur entraînement. Qu’est-ce que Jin entendait par des techniques défensives et surtout, qu’allait-il enseigner au jeune Shinobi qui rentrait chez lui, après avoir salué son ainé de manière souriante et courtoise ? Il n’en savait rien mais c’est ce qui faisait tout l’attrait de la situation.

La soirée se déroula non sans encombre, le chakra excessivement utilisé par Kyoshiro lui avait valu quelques courbatures et des pics de fatigue, le clouant littéralement sur le canapé de son modeste appartement où il passa le reste de son temps avant le sommeil à lire. Il se coucha à une heure raisonnable, tiré sous les draps par Morphée qui lui faisait promesse de peau neuve dans le monde des songes, ce qui ne loupa pas, il s’était endormi en moins de cinq minutes après avoir fermé les yeux. Une bonne nuit de sommeil pour rétablir une base de chakra saine, une alimentation basée notamment sur des légumes cultivés et vendus par les Kobayashis s’étant spécialisés dans l’agriculture totalement bio, des merveilles pour le corps et une revitalisation impressionnante même si le Kobayashi se plaisait à finir au restaurant de Ramen tenu par un Kobayashi qui était son ainé et ami de longue date ayant percé dans les rues Commerçantes et reconnu par-delà les terres de Hi, ou devant un bon steak !

De beau matin, on pouvait entendre le chant des oiseaux guider le fils des forêts sur la route des terrains d’entraînements qui se trouvaient à bonne distances de la résidence du Clan où il habitait. Une petite brise fraîche qui marquait la fin de l’été et le rougeoiement des feuilles sur les Arbres qui se préparaient à subir la rudesse de l’hiver, tout comme certains animaux que l’on voyait stocker des vivres pour hiberner comme chaque année. Des plaisirs simples pour l’œil, agréables à voir avec un sourire qui caractérisait alors l’état mental du Kobayashi, serein et heureux tout simplement. Il arriva au bout de quinze minutes à l’emplacement où il s’entraînait la veille, et avait tout de même une pensée pour l’examen qui approchait à grands pas, ayant même vu des têtes de loin qu’il n’avait jamais vu à Konoha, preuve que le sujet était dans tous les esprits.

« Yosh on y va ! »

Une simple phrase de détermination poussée par le Genin qui commença à sautiller pour se mettre en jambes, n’oubliant pas d’échauffer son corps avant tout exercice physique, pour la simple forme également, cela faisait partie de son rite avant d’entamer la partie la plus compliquée de son entraînement : la pratique. Cinq minutes suffirent pour échauffer le Kobayashi qui gardait un œil sur l’endroit où venaient et partaient les personnes en quête d’exercice et l’endroit par lequel ce mystérieux manieur de Bois était apparu la veille, Kyoshiro était-il arrivé trop tôt, ou trop tard ? Ils n’avaient pas défini d’heure précise, ce qui n’empêcha pas le Genin de commencer un simple entraînement de jeu de jambes en attendant son enseignant du jour.

Nouvelle matinée d’entraînement, démonstration appropriée, Jin accueillait le Kobayashi avec une pointe de provocation mais souriait en le regardant, un brin de défi semblait être adressé au Genin qui avait la pêche et de l’énergie à revendre, sortant d’un échauffement qui lui permettait dès lors que son instructeur officieux lui fit face, d’être déjà prêt à assimiler et mettre en pratique autant qu’il le pourrait tout ce que l’enseignant avait à apprendre à son élève. L’atmosphère changea quelque peu alors que le blondinet observait son élève d’une manière peu commune, mais partagée, et Kyoshiro avait bien cette impression également, ressentant la même chose, d’avoir déjà croisé cet individu quelque part, mais il ne se remettait pas du tout, ni l’endroit, ni le temps, et n’en avait absolument aucun souvenir si c’était avéré, il avait une mémoire correcte pourtant, un étrange sentiment de déjà-vu.

« Je pète la forme, prêt à recevoir ton enseignement, je suis toute ouïe ! »

Secouant machinalement sa tête pour se concentrer uniquement sur une chose, un regard sérieux vint accompagner l’attitude assidue du Kobayashi qui regardait Jin tout d’abord créer un Golem Elémentaire, une technique dont il avait déjà vu des choses semblables, bien que les formes étaient complètement différentes par des membres avancés dans la maitrise de l’élément phare du Clan Kobayashi. La jeune pousse resta simplement attentive, et n’interrompit à aucun moment son instructeur, hochant la tête pour lui faire comprendre qu’il était bien attentif et allant jusqu’à prendre des notes dans son précieux carnet qu’il avait toujours sur lui et recelant toutes les formes d’expériences qu’il avait besoin de garder à portée de main au cas où…

Peut-être avait-il mauvaise mémoire finalement, et que cela expliquait cet oubli d’envergure. Trois cas de défense, voir quatre cas selon le type d’action entrepris et détaillé par le Chunin qui paraît les attaques du Golem sans la moindre difficulté à l’aide de diverses techniques Mokuton dont il n’avait alors pas la maitrise. Une défense ciblée sur une partie du corps, essentiellement à partir d’un bouclier qui permettait de repousser les projectiles, puis un mur formé à partir d’un Chêne robuste qui cette fois formait littéralement un mur entre Jin et son Golem, et un dôme, qui cette fois attira toute l’attention du Genin qui, étant lui-même un manieur de Mokuton en cet instant, ne s’imaginait pas reproduire un dôme aussi robuste et complet en une fois à son niveau de maitrise actuelle.

Son professeur annula aussitôt son jutsu et se retourna, posant des questions sur l’essentiel de ce que Kyoshiro avait observé plus tôt. Il observa rapidement ses notes et prit la parole, d’une manière sérieuse.

« J’pense que les trois techniques sont efficaces et pertinentes. Le principal est de réussir à adapter sa défense aux différents schémas d’attaque de l’ennemi, pour économiser ses réserves de chakra tout en optimisant sa défense selon le cas de figure ! C’est super intéressant, je n’ai pas encore beaucoup de jutsus mais j’espère apprendre haha !»

Attendant les remarques de Jin quant à sa réponse, le jeune Kobayashi affichait un sourire qui s’étalait jusque sur ses joues, il avait hâte d’apprendre à pouvoir en faire autant. Une chose lui revint en tête et aussitôt, il composa un muda et créa un bouclier à partir de sa main assez rapidement.

« J’ai une technique similaire à la sienne, la mienne me permet de créer toutes sortes d’objets basiques, comme un bouclier, mais aussi des bâtons, reproduire des clefs pour l’infiltration entre autres, avec la même solidité. »

Tech:

Elève d’un jour, il était temps pour le jeune Kobayashi qui faisait face à son enseignant de lui montrer sa maitrise du Mokuton qui faisait la fierté du Clan. Il assimila les conseils prodigués par son Maître en la matière. Par exemple, il fit constater à Kyoshiro que sa technique de création d’outil manuels lui permettait de créer un bouclier en apparence seulement, mais qui ne pouvait pas vraiment être appelé une défense. Démonstration faite par la force des choses, quelques pieux de petite taille tirés sur le Boucliers vinrent le réduire en morceau aussitôt, confirmant ces paroles justes. La jeune pousse en devenir comprenait ces paroles, et comprenait également qu’il avait mal interprété un passage qu’il avait expliqué à son élève.

« J’ai compris, en plus de modeler la forme défensive que je souhaite adopter, je dois lui donner la forme, puis consolider et densifier encore le Bois que j’utilise pour parvenir à mes fins. Dans ce cas, je vais essayer la défense en dôme ! »

Aussitôt dit, et composant le mudra lui permettant de générer le flux de chakra nécessaire pour la création de ses techniques Mokuton, le Kobayashi ferma les yeux. Sa respiration se faisait paisiblement, assimilant les leçons du Chunin et visualisant non seulement la forme, mais aussi les spécificités de la défense en question ainsi que sa solidité. Etape par Etape, en décomposant le jutsu pour mieux l’appréhender et le contrôler à sa manière, Kyoshiro commençait par créer des racines fixées à son corps, lui permettant d’infuser son chakra dans cette structure qui commençait à prendre forme.

Le craquement léger du Bois généré se faisait à mesure que le chakra concentré dans cet élément se modelait, gagnait en épaisseur, en souplesse et en densité. Peu à peu, un demi-dôme protégeait le Shinobi comme Son enseignant l’avait fait, mais avec un dôme complet pour sa part. Il était peut-être encore un peu trop tôt pour parler dune technique accompli, néanmoins, le demi-dôme était relié au corps du Kobayashi, ce qui conférait à cette défense les mêmes propriétés que le dôme intégral du jeune homme aux cheveux blonds.

Relâchant la technique après beaucoup d’efforts de création auxquels il n’était pas habitué, le Genin se redressa fièrement en fixant Jin du regard et lui adressant un sourire afin de savoir ce qu’il en avait pensé.

« Alors, qu’est-ce que tu penses de ça ? C’est pas un dôme intégral mais il me protègera quand-même, et en plus il est robuste et est rattaché à mon flux de chakra pour se régénérer, c’est bien ça le secret de cette technique ? »

Malgré une maîtrise étape par étape qui s’était relativement bien passée, Kyoshiro ayant eu l’idée lui-même d’utiliser le Mokuton pour concevoir des formes, mais également des formes plus robustes comme ses racines, Jin tint à poursuivre sur cette lancée et positionna le Kobayashi de telle sorte à ce qu’il forme sa défense, mise aussitôt à rude épreuve par les attaques du Miyazaki qui n’avaient pour but, que de mettre en lumière les lacunes à peaufiner pour bénéficier d’un protection optimale comme celle qu’il lui avait monté avant cette session.

La jeune pousse au terme de cet entraînement était très reconnaissant envers son enseignant, et même s’il échouait à ce fameux examen à venir, où qu’il réussissait, cette technique lui permettrait sûrement d’accroître significativement ses moyens de défense face aux offensives diverses de ses futures rivaux et plus tard encore, après cet Examen qui au final, n’était qu’une étape, une marche sur le parcours du Konohajin.

Aussitôt avaient-ils fini cette session, et la technique relâchée que le Genin sentait son corps le tirer, il avait utilisé plusieurs fois cette technique et le sentait à travers son corps, son chakra suivait mal toutes ces prouesses énergétiques et constructives. Reprenant lentement son souffle et faisant face à Jin qui semblait satisfait du travail accompli, rien que par son regard envers son élève.

Kyoshiro arbora un air intrigué lorsque son Maître en la maîtrise du Bois souleva un point non-négligeable qui faisait écho déjà dans la conscience du jeune Kobayashi. Effectivement, le demi-dôme était une technique redoutable pour la défense qu’elle procurait en plus de sa capacité à se régénérer. Cependant, lors d’un combat qui opposait deux Shinobis avec la soif de tuer, celle de gagner en tout les cas, Kyoshiro n’allait pas pouvoir en faire usage, et ce pour une seule et unique raison, qu’il décrivit aussitôt.

« Eh bien, je suis capable de reproduire à moitié cette technique, mais je mets beaucoup trop de temps à former ce bouclier. Je dois gagner en fluidité pour pouvoir l’utiliser comme il faut !»

Kyoshiro était certain de sa réponse, il connaissait désormais le principe pour manipuler le bois de telle sorte à en faire un demi-dôme protecteur, néanmoins, sa progression rapide devait se faire également dans le cadre d’un combat où il serait contraint à utiliser ce jutsu sans broncher et de manière efficace,  réellement satisfaisante.

« On se refait un petit duel ? J’apprends mieux en conditions réelles et c’est ce que je dois maitriser !

Les choses sérieuses commençaient pour le Kobayashi qui ne perdait pas de temps, prenant place sur le terrain tandis que Jin, lui s’éloignait pour prendre un maximum de recul et tester l’acquisition du jutsu défensif de son élève. Kyoshiro prit également un peu de recul et vit d’abord la vague de pieux, une technique que lui aussi maîtrisait, lui foncer dessus. Le jeune Homme ne devait pas forcément contre-attaquer mais plutôt parer les salves d’attaques de son enseignant sans dépenser trop de chakra.

La première règle en combat fut respectée, celle de ne jamais quitter son adversaire des yeux. Deux Kunais avaient été lancés au milieu de cette salve de pieux, la suivant de très près, prêts à faire mouche au moindre relâchement du défenseur qui commença par évaluer la distance qui le séparait de cette salve d’attaques.

Composant rapidement un mudra, Kyoshiro créa d’abord à partir de son bras deux boucliers de bois, un pour équiper chacun d’eux et interposa la première barrière de bois sur lesquelles vinrent se planter les pieux effilés qui firent exploser le premier rempart de bois. Toujours concentré et ayant bien observé les mouvements du Chunin avant de passer à l’action, il bloqua les kunais avec sa seconde protection, l’empêchant de prendre un projectile là où ça faisait mal.

Cependant, le mentor n’avait pas épargné son élève et avait pour le coup sorti une technique plus puissante, des racines qui ressemblaient à sa propre technique, et dont les mouvements trop bien organisés laissaient penser à un jutsu téléguidé comme lui-même le faisait avec son Mokuton.

Le Genin ne perdit pas une seconde, gardant en tête toutes les recommandations de son Maître, il savait pertinemment qu’un simple mur empêcherait une première attaque frontale mais il perdrait en visibilité et les deux autres racines qui allèrent alors chacune de leur côté lui serait fatal en combat réel. Concentrant un peu de chakra dans ses pieds pour pouvoir bondir plus rapidement en arrière, il le fit aussitôt, par chance cette technique semblait être plus lente que la précédente qui l’avait pris de court et qui aurait fait mouche s’il n’avait pas de quoi se protéger sur lui.

Le but était simple, bloquer les attaques qui devraient nécessairement s’unifier pour infliger assez de dégâts au Genin. Reculer permettait également de voir si le contrôle de cette technique se faisait sur une longue distance, ou simplement à mi-distance.

Aussitôt les racines se jetaient sur leur cible, Kyoshiro composa alors à nouveau un mudra et érigea habilement le fameux demi-dôme qui permettait une protection frontale, mais aussi latérale selon l’angle et il avait reculé assez pour pouvoir encaisser les attaques du Chunin de front. Les racines vinrent percuter la protection en Bois solide, rattachée au Kobayashi par de fines racines, permettant de reconstituer la protection en cas de destruction de celle-ci.

Ayant bloqué les deux techniques l’une après l’autre, le Genin relâcha son mudra, puis fit signe à Jin de loin pour l’interpeller.

« C’était bon comme ça ?! »

Affichant un sourire, Kyoshiro attendait le verdict de son enseignant.

Le Kobayashi connaissait l’effet que pouvait prodiguer le Mokuton à ces techniques mais n’avait pas su aller au bout de son idée, et à seulement quelques centimètres se tenaient les représentations de son erreur, cruciale en combat, trois branches de Mokuton prêtes, à quelques centimètres de Kyoshiro, à le transpercer de toutes parts sans qu’il n’y puisse rien.

Il était alors à la merci de son enseignant et avait levé les mains en l’air avec le sourire, insistant sur sa compréhension immédiate, et sur sa défaite, tandis que son jutsu se relâchait.

Kyoshiro écoutait attentivement son enseignant en la matière et acquiesça lorsqu’il lui confirmait ce qu’il avait vu et la dextérité avec laquelle il avait percé cette défense pourtant efficace frontalement : le Genin en était également capable mais s’était fait prendre de court.

« Ouaip ! Je connais bien ce genre de techniques pourtant mais j’ai mal évalué ta capacité à les manipuler et j’ai voulu mettre en pratique cette technique. Je saurai faire attention aux subtilités qui se présenteront pour la suite et je ferai de mon mieux en gardant la leçon en tête haha ! »

Jin se remettait en place, et composa une série de mudra après quelques secondes et projeta littéralement une lance de bois, d’une taille au-dessus comparée aux pieux de sa précédente technique que le Kobayashi analysa un instant. Un projectile en ligne droite, il devait positionner sa défense à un moment où son enseignant, s’il en était capable, ne pourrait pas modifier de nouveau la trajectoire de sa technique, qui s’écraserait contre cette défense que le Kobayashi eut apprise aujourd’hui.

Souriant, et attendant le dernier moment, un simple mudra cette fois permit de faire jaillir rapidement le demi-dôme, entre la Lance et le mur en bois dont la force offensive, et la force défensive du mur vinrent s’annuler, la lance se détruisant au contact tandis que la protection elle était percée, sans pour autant avoir atteint sa cible. Grâce à cette démonstration, Kyoshiro avait appris une technique, mais également la résistance que celle-ci pouvait procurer, la manière de s’en servir et sous quelles circonstances pour être le plus efficace possible avec cette nouvelle corde à son arc.

« Ouais ! Je ferai de mon mieux pour progresser ! Merci Sensei ! »

S’inclinant respectueusement, l’entraînement prit fin sur ces leçons instructives, qui permirent au jeune Kobayashi d’être mieux fourni et d’étoffer son panel de techniques en cas de besoin.