La mission était terminée, tout du moins l'exercice à grandeur nature. Akihiko ne pensait rien quant à cette façon de faire, il n'avait pas vraiment d'avis et il trouvait que tout les moyens étaient bons pour progresser et voir les aptitudes et attitudes des shinobis sunajin en situation réelle. C'était réellement bien joué de la part de la cheffe du village. Le garçon ne pensait plus qu'à une chose : l'examen chûnin. Réussirait-il à extirper son épingle du jeu afin de prouver qu'il était un bon shinobi capable d'obtenir une promotion ?

Ses capacités étaient néanmoins assez limités et il s'était spécialisé sur autre chose que le combat, quand bien même avait-il quelques techniques lui permettant de s'en sortir. Rise vint le trouver dans leur logement, lui indiquant qu'ils étaient convoqués par la Kazekage.

- Oh. Ce doit être Kansai qui t'a apporté le message ? Tu n'as jamais vu la Kazekage, Rise ? Elle est... spéciale, mais tu verras par toi-même.

Rise ne l'avait jamais vu, mais Akihiko, si. Il faisait parti de l'équipe X avec Kansai, dirigé par l'Ombre elle-même. Ils avaient déjà fait une mission ensemble qui ne s'était pas trop mal terminé. Le rendez-vous était fixé avant le coucher du soleil, lorsqu'ils arrivèrent tout quatre devant le bureau du Kazekage, Akihiko ne fit qu'un signe de tête pour saluer de nouveau Kansai. Dire qu'ils avaient dormi dans le même lit, il en restait encore gêné.

Pénétrant dans le bureau, Hazure leur présenta Sayora, un criminel qui était au courant de tout ce qu'il s'était passé jusque-là. C'était cet homme qui avait engagé les quelques criminels.

Ne prononçant aucun mot jusque là, Hazure annonça la promotion de Chikkou, Rise et Akihiko au grade de chûnin. Il fut surpris mais n'en montra absolument rien. Pas d'examen pour lui, c'était à la fois un soulagement et une déception pour le Sugawara. Il allait toutefois se rendre à Konoha en tant qu'arbitre ou référent.

- C'est bien reçu, Kazekage-sama.

Akihiko tourna sa tête vers sa cadette, elle allait l'accompagner, heureusement. Kansai n'était pas promue, pour elle, il était assez déçu néanmoins elle allait progresser puisqu'elle était le bras-droit du Kazekage.

Chikkou s’approche de nouveau du palais, le stress le démange. Pourquoi la kazekage veut-elle le voir ? Pourquoi veut-elle qu’il vienne dans son bureau ? Chikkou aurait probablement fait une blague ou deux si cela arrivait à l’un de ses amis… Mais là, il ne sait pas.
Il s’est donc lavé, deux fois pour être bien sûr de ne pas sentir le champignon rance. Il a pris sa plus belle et seule ombrelle avant d’y aller.

Et donc il avance, terrifié parce qui l’attend. La blonde n’aurait pas pu lui en dire plus ? Elle n’aurait pas pu trouver un moyen de canaliser tous les sentiments de notre petit Chikkou ? Non ?
Il entre dans le palais, une réceptionniste lui montre un escalier et, sans qu’il ne s’en aperçoive, s’amuse de la peur apparente qui se lit sur son visage.
Il a fait une bêtise, forcément, il aurait dû encaisser à la place de la deuxième bandit, il aurait dû la pousser pour qu’elle ne soit pas prise entre deux feux, ou peut-être que c’est parce qu’en tant que chef d’équipe, il aurait dû faire sortir Daduru de l’hôpital avant d’engager le combat, ou alors parce que la Kage a décidé que non, les champignons ne pousseront pas dans le désert.

Les visages connus le détendent en partie, surtout celui de Rise d’ailleurs. Le stress reste là, tapi dans le fond de la conscience de notre champignon, mais ça va mieux.
Il hoche la tête, se gratte les cheveux en souriant.

« Ouais, la prochaine j’essayerai de pas prendre de coup ! »

Il hoche la tête. La prochaine fois, il la verrait en dehors du travail, même si elle ne le sait pas encore.
La blonde toque, ils entrent.

La kage commence par les présentations, notamment du bandit qui se trouve à côté d’elle. Un dirigeant de Junapura, donc. Le chef de l’équipe adversaire du jour, l’équivalent de la kage de leur côté donc.
Le temps d’un instant, Chikkou les imagine tous les deux sur d’immenses chaises de part et d’autre d’un plateau géant de shogi et.

« Vous êtes désormais chûnin de Suna.
— Quoi ? »

Notre champignon met immédiatement sa main devant sa bouche, les yeux écarquillés. Il est quoi ? Chu-quoi ? Lui ? Mais… Quoi ? Il bat des paupières à en causer une crise d’épilepsie à la kazekage. De… Il ne comprend pas. Lui ? Et même, eux trois ? Tous dans la même équipe ?
Il avait raison tout à l’heure, du coup ? Quand il a fait sa blague sur l’élite de Suna ?

À la surprise succède l’appréhension… Les réunions ? Comme dans les réunions avec les autres kages et leurs bras droits ? Mais… Mais c’est un pignouf Chikkou, qu’est-ce qu’il irait faire là dedans ? Oh il est heureux, absolument fier, mais il n’est pas sûr de comprendre.
Il essaye de retrouver sa contenance avant de prendre la parole.

« Je… Non. Ah si ! Vous voulez un brief sur l’ensemble de mes capacités ? »

Il se souvient soudain de la présence du criminel, lui lance un regard anxieux.

« Je peux vous le faire sur papier ça… risque d’être long. »

Et il ne ment pas. Notre Kinoko est un panel de technique malgré son manque d’expérience.

Chikkou se reprend rapidement dès qu’il comprend qu’il est un peu la bête de foire du bureau avec ses émotions débordantes et sa surprise honnête. Il inspire, se calme. Il ne sourit pas, il ne se gratte pas les cheveux sous l’effet de la gêne.
Il hoche la tête lorsque la kazekage lui dit que ça n’est pas la peine de lui noter l’ensemble de ses techniques. Il se dit tout de même qu’il n’est pas l’heure de se reposer sur ses lauriers, qu’il doit travailler encore et encore, jusqu’à ne plus pouvoir s’améliorer.

Sayora sort, Chikkou hausse un sourcil lorsque la kage parle d’honnêtes gens. Le mouvement est à peine perceptible, et sans aucun a priori. Honnêtes gens ? Venant de celle qui a trompé l’ensemble de ses genins, ça amuse notre champignon, qui contient tout ça au mieux qu’il peut.
Le kinoko fronce légèrement les sourcils lorsqu’il apprend qu’il devra encadrer une équipe : il y a pensé, justement, et il a des questions à ce sujet, mais il la laisse terminer.

Le nom d’Hizori Yori ne lui dit rien, mais vu l’emphase que met leur cheffe, ainsi que la pause après le mot « absent », le champignon se doute que le ninja n’est pas simplement en mission. Il a très probablement disparu.
Ce doit être pour cela qu’elle veut passer par eux pour reprendre son poste.

Travailler de manière plus étroite avec les jumeaux fait sourire Chikkou : s’ils se sont bien débrouillés avec leur peu d’expérience cumulée, imaginez ce que ce sera lorsqu’ils auront encore développé leurs arts – par exemple lorsque Chikkou atteindra l’incarnation impériale.
Il jette un coup d’oeil à son contrat, prend la parole juste après Rise.

« J’ai une question, Shodaime. » Il inspire, essaye de trouver les mots justes. « J’ai pour projet de créer une équipe de shinobis accès sur le soutien – sensorialité, soins, défenses, que sais-je ? – pour les aider à développer leurs compétences afin de créer un groupe de soutiens capable d’être réaffiliés dans différentes équipes en fonction des besoins du village. »

Il marque une brève pause, reprend rapidement.

« Si c’est tout à fait compatible avec votre première demande – former les plus jeunes – je me demande si c’est compatible avec la seconde – l’unité spéciale. » Il se gratte les cheveux, trouve enfin les bons termes : « Pourra-t-on faire partie de cette unité tout en ayant une équipe en parallèle ou cette activité demandera-t-elle l’intégralité de notre temps de travail et une exclusivité absolue ? »

Il fait la moue, il lui faut un argument allant dans son sens, quelque chose qui puisse convaincre la kage que c’est une bonne idée si elle y est opposée de prime abord.

« Cela me permettrait – ainsi qu’à mes deux collègues s’ils ont l’ambition de chef d’équipe – de repérer de jeunes talents pouvant rejoindre l’unité dont vous venez de parler. »

Il souffle du nez : c’est pas mal. Ça n’est pas encore ça, il ne parle pas aussi bien qu’Otto, mais il s’améliore.

Akihiko était surpris, mais ne montrait rien. Le voilà désormais chûnin. Il n'y revenait pas, ne pensait pas mériter un tel statut après si peu de temps en tant que genin, mais semblait-il qu'il avait fait ses preuves à travers les missions qu'il avait effectué mais également cet mission qui était en fait un exercice. Si la Kazekage avait décidé qu'il serait promu, c'était qu'il le méritait et il n'allait pas remettre en doute la parole de la cheffe du village qui l'avait recueilli.

Continuant sur sa lancée après avoir fait parti Sayora, la Kazekage donnait quelques informations et autres précisions. Les nouveaux chûnins devaient être irréprochables autant dans le village qu'à l'extérieur, mais également... prendre en compte les genins du village sans pour autant stopper leur progression. Ca, c'était embêtant.

Akihiko n'était pas un professeur, il ne se voyait clairement pas le devenir. Être chef d'équipe n'était clairement pas pour lui! Pouvait-il être sensei ? Loin de là. La seconde chose concernait une unité spéciale censé être crée par Hizori Yori. L'existance de cette Unité Spéciale allait être effective dès la fin de l'examen chûnin qui se déroulait au Pays du Feu. Continuant sur sa lancée, elle espérait que le trio fasse parti de cette unité.

Trois dossiers sur la table, contenant les contrats et les explications sur cette Unité.

- Je vois. J'étudierai cela, dans ce cas.

Evidemment, Akihiko se demandait à quoi pouvait correspondre cette unité spéciale et il le saurait bien assez tôt. Néanmoins, il restait perplexe quant au fait de devoir prendre en charge des élèves.

- Sommes-nous obligés de prendre des genins à notre charge ?

Il préférait demander pour être sûr. Bien que cela ne semblait pas déranger à Rise ou bien Chikkou, ça l'était pour Akihiko.

Les questions sont vite répondues par le bras droit du Kazekage et par elle-même. Le nouveau grade de Chûnin ne l'obligeait cependant pas à prendre en charge une équipe, ce qui lui allait parfaitement. Akihiko préférait avancer dans ses projets en solitaire actuellement, mais tout pouvait véritablement changer avec le temps. Seul les idiots ne changeaient pas d'avis. Qui plus était, Akihiko formait toujours l'équipe X avec l'Ombre et son bras droit.

Il réfléchissait à ce qu'il allait pouvoir faire dès à présent. Après l'examen évidemment. L'équipe X sera-t-elle toujours d'actualité ou la Kazekage allait prendre de nouveaux genins ? Serait-il à la hauteur d'une équipe ? Et quel était réellement cette Unité Spéciale qui serait crée après l'examen de chûnin ? Akihiko pouvait peut-être assouvir ses talents de stratège ?


Peu importait, il fut surpris de savoir que Rise n'allait pas les accompagner.  Non, elle se voyait confier une toute autre mission. Ils allaient être séparés et ça… Ca, le mettait très mal. Le Sugawara ne pouvait être séparé de sa jumelle. Elle était, littéralement, toute sa vie, et il ne pouvait pas vivre sans sa cadette, la prunelle de ses yeux et la seule famille qui lui restait.

- Rise…

Il soupira.

S'inclinant alors, Akihiko quitta bien rapidement le bureau du Kazekage. Il fallait voir avec Rise ce qu'il en était pour cette mission. Était-elle dangereuse ? Probablement si c'était l'Ombre du village qui la lui donnait personnellement. Le Blasphémateur avait réellement besoin d'en savoir plus, mais il connaissait Rise : elle ne refuserait pas cette mission quand bien même la dangerosité de celle-ci.

Il y avait eu tant de nouvelles d'un coup pour les jumeaux, mais évidemment le Suwagara ne pouvait penser qu'à la sécurité de sa cadette.