Cette égalité que j'ai subi au dernier Colisée Explosif a été... Une terrible défaite.
J'imagine que la perte de Pikushi n'a pas aidé...

Gôzen se trouvait sur un rocher, au bord d'une montagne du pays de la Foudre. Ces terres étaient unique au monde. Des forêts ici et là, mais surtout beaucoup de montagne sur lesquels des nuages passent souvent, cachant le sommet de ces massifs rocheux. Une larme coulant sur son visage en regardant l'horizon, il s'en voulait d'avoir causer la perte de Pikushi. Son orgueil, son désir de victoire l'avait poussé à prendre des risques qu'il regrette à présent.

<< Ô Susanô, est-ce que ton orgueil a corrompu mon cœur ?
Ou est-ce que c'est ton châtiment qui s'abat sur moi ? >>


Incapable d'oublier ce moment où elle tombait dans ce précipice... Gôzen se sentait torturer, hanter par des cauchemars qui ne font que lui rappeler son péché. Il garde la marque de sa blessure, causé par une explosion dans le Colisée Explosif contre le finaliste. Cette cicatrice qu'il maudit maintenant, incapable de regarder son ventre sans repenser à cette fameuse journée.

Alors il regarda son bandeau Genin... Ce bandeau qui stipule qu'il est enfin un Ninja du village de Kumo. C'est quelque chose qu'il avait toujours rêvé devenir... C'était la preuve qu'il s'approchait déjà un peu plus de son objectif : devenir Raikage. Mais c'était aussi une source de cauchemar. En effet, même ce bandeau lui rappelait Pikushi, pour quelle raison ? Tout simplement parce que son accident est survenu le jour même de leur promotion. Ainsi, il porte sur lui le constant rappel de l'homme qu'il était, et qu'il sera toujours. Quelqu'un qui a des phases d'orgueil et de profonde mélancolie.

La tristesse et la culpabilité avait laissé place à son orgueil. C'était tout un monde qui s'écroulait devant lui. Alors, pour oublier, il se mit à s'entraîner durement dans la nature.

Courir.

Plus vite.

Encore plus vite.

Toujours plus vite.

C'était comme s'il avait envie de s'échapper de tout... Il était certes Genin, mais maintenant il a une réputation controversée et sa partenaire est maintenant entre la vie et la mort. Sombrant dans un coma dont les médecins ne savent pas si elle se réveillera. S'échapper de la réalité.

Il continuait de courir, quand soudainement il entendit une voix, et des notes de musique. Une sorte de lyre, ou de guitare... Un shamisen. Cette voix, il la reconnaissait, c'était elle..! Il changea de chemin, s'engouffrant dans cette forêt nocturne. Suivant la musique, il atteint alors sa destination.

...

Mais il en trouva absolument rien. La forêt était vide de vie. Désespéré, il se mit à rire de manière incontrôlé. Tombant à genou et les mains sur la tête. Comme s'il essayait de la faire sortir de sa tête.

<< Enfin ! seul ! On n’entend plus que le roulement de quelques fiacres attardés et éreintés. Pendant quelques heures, nous posséderons le silence, sinon le repos. Enfin ! la tyrannie de la face humaine a disparu, et je ne souffrirai plus que par moi-même. Enfin ! il m’est donc permis de me délasser dans un bain de ténèbres ! D’abord, un double tour à la serrure. Il me semble que ce tour de clef augmentera ma solitude et fortifiera les barricades qui me séparent actuellement du monde. Mécontent de tous et mécontent de moi, je voudrais bien me racheter et m’enorgueillir un peu dans le silence et la solitude de la nuit. Âmes de ceux que j’ai aimés, âmes de ceux qui m'ont aimé, fortifiez-moi, soutenez-moi, éloignez de moi le mensonge et les vapeurs corruptrices du monde, et vous, Seigneur mon Dieu Susanô ! Accordez-moi la grâce de produire quelques belles prouesses qui me prouvent à moi-même que je ne suis pas le dernier des hommes, que je ne suis pas inférieur à ceux que je méprise ! >>

Il était une heure du matin... Tout seul dans sa forêt, il s'entraînait d'arrache-pied. Grimpant aux arbres en utilisant son chakra dans ses pieds... Il tombait à de nombreuses reprises et se faisait mal. Mais la douleur qu'il ressentait pendant son acharnement lui faisait oublié ce qu'il avait fait, ce qu'il était réellement. Il ressentait un sentiment d'absence, de manque. Elle avait été avec lui pendant toute l'année. Le supportant lui et tous ses défauts... Et finalement, donna l'ultime sacrifice de sa vie pour le sauver. Toujours en courant et en grimpant aux arbres, sautant de branche en branche...
Il pensa :

Alors que je réfléchis à toi
Je te pense tout à moi
Cruel paradoxe dont je suis la pauvre victime
Tu t'éloignes de moi et me voilà dans l'abyme

Cette fille, Toi, tu me tortures
Toi, et ton coeur pure
Tu ne cesses de me rendre fou
Ton absence me laisse avec un grand trou

Vide de tout sens, et de bon sens
Je ne sais plus vers où aller
Sans pour autant m'en mordre au sang
Je sais que peut-être je devrais me laisser aller

Mais la tentation n'est pas assez grande
J'ai un honneur et une patrie à sauver
Garde-toi de me gêner et écoute mes demandes
Toi et ton horrible emprise je vous demande de dégager

Notre jeune ninja de vingt et un an semblait méchant. Cette femme lui avait sauvé la vie alors qu'elle n'avait pas encore d'aile pour pouvoir s'envoler à sa rescousse. Elle a sauvé un homme imbus de lui-même. Mais selon lui, il ne l'a JAMAIS demandé. Il n'a jamais voulu être ami avec elle... Ni s'éprendre d'elle ! Et quelle malédiction pour lui ! Lui qui voulait uniquement se consacrer à son objectif sombre maintenant dans des sales affaires : prostitution, boisson alcoolisé, drogue...

Mais qu'importe le nombre de femme avec qui il couchait, cette pensée lui restait en tête encore et encore. Et un sentiment de culpabilité s'emparait de lui à chaque fois qu'il avait fini son affaire. Dégoûté de lui-même, il repartait en payant simplement... Et il ne revint jamais.

Après cela, il essayait d'oublier qu'il avait fait toutes ces choses... Finalement, ça vie n'était là que pour oublier. Encore et encore oublier.

<< Ô Femme au cœur de qui mon triste cœur a cru,
Je te convoite, ainsi qu’un trésor disparu.

Je te maudis, mais en t’aimant… Mon cœur bizarre
Te recherche, Pierre précieuse admirablement rare !

Que je suis exilée ! Et que pèse le temps là haut,
Malgré le beau soleil des midis de éclatants de Kumo !

Retombant chaque soir dans un amer silence,
Je pleure sur le plus grand des maux : sur l’absence ! >>

Quelles étaient les solutions alors pour Gôzen Sakutsu ? Écarté de son clan, de son village...
Honteux d'avoir causer indirectement la profonde blessure de sa partenaire...
Il faudrait se contenter de pratiquer l'oubli et le pardon pour en finir et pour liquider les conflits.
Plus facile à dire qu'à faire évidemment. Certains pourraient dire : << Rien n'est plus bienfaisant que les longs oublis. >> Mais d'autre pourrait alors vous répondre que... non.

Le père de Gôzen lui disait à propos de l'oubli :

<>

Mais ce que Gôzen ne savait pas c'était que tout n'était qu'un cycle. À l'amour succède l'anéantissement. Puis l'amour revient à la décharge.

Le cycle de la haine. C'est une thématique qui revient souvent dans le monde des hommes. Quelqu'un pourrait tuer un autre pour telle ou telle raison. Mais la famille de celui qui a été tuer ne va pas rester là sans rien faire, sauf si ces derniers ont été éduqué pour tendre l'autre joue. Ainsi, cette famille victime va tuer. Et provoquer la haine de l'autre... Et ainsi de suite, c'est un paradoxe qui n'en finit pas sauf si l'un des deux acceptent de ... tout oublier. Cela s'appelle "faire un pas vers l'autre". Mais quand personne ne veut oublier leurs morts, le cycle n'arrête jamais.

Ce que les personnes ont oublié à propos du cycle de la haine c'est qu'il lui existe son exact contraire. Le cycle de l'amour. De l'amour nait la haine et de la haine nait la souffrance. Mais de la souffrance nait également l'amour ! Et c'est ce côté un peu masochiste que Gôzen était en train de recevoir en plein cœur.

Il voyait le monde autour de lui s'écrouler, ses rêves partir en fumée... Alors même qu'à la base, cette fille n'était même pas sensé faire partie de son plan. Qu'est-ce qui l'empêcherait de retourner à Kumo et continuer sa carrière..? Rien. Mais il a un honneur qu'il ne veut pas perdre.

<< Prends soin de ton habit dès le premier jour, et veille sur ton honneur dès ton jeune âge. >>

De ce dicton, dicté par son père, il en fera son nindô qui peut s'apparenter à l'expression suivante : l'habit ne fait pas le moine. Sauf que pour le coup, c'était exactement le contraire.

<< On devient l'homme de son uniforme. >>


Et lui se pensait clairement dans les plus grand. Il voulait devenir l'homme qui allait dirigé le pays. Et de ce fait, il devait se comporter comme tel dès maintenant. Nindô qu'il se garde toujours de respecter qu'importe la situation, même celle-ci. Alors, ce cycle de l'amour, est-il réel ? Il l'est. Il retomberait amoureux un jour, une nuit... Mais pour l'instant, il ne voulait qu'une seule chose : Pikushi.

Il courut, encore et toujours ! À la recherche de réponse... Il tomba alors sur un vieillard. Il portait un grand chapeau circulaire, une pipe à la main. Son chapeau cachait ses yeux tellement il était grand. D'une voix rauque et chaude, il lui dit :

- Quand un homme apprend à aimer, il doit aussi accepter de devoir ressentir de la haine. Car dès l'instant où l'être aimer disparaît, la haine prend place à l'amour. Mais l'amour trouve toujours son chemin dans les ténèbres car Tu es sa lumière. Tant que tu brilleras, il te retrouvera.

- Vieil homme, lui répondit-il essoufflé, pourquoi me dites-vous cela..?

L'homme âgé se leva difficile du caillou où il semblait méditer. Il retira sa pipe et tira un cou. Puis, il souffla la fumée qui découlait de sa bouche et raconta alors une histoire épique, l'histoire de Kumo.

<< Dès que le combat des légendes est abordé dans les livres, il nous est montré que Senbaru Eiko, qu'importe qui elle était, était spéciale. Pour nos ancêtres, ce nom amenait la curiosité que ce soit à Kumo ou dans le reste du Yûkan. Le nom de ses successeurs sombra dans un tabou que nul ne peut briser sous peine de lourdes conséquences... Son existence est maintenant sujette à de nombreuses questions dont un tas ne seront jamais répondu. Mais ce nom... Senbaru Eiko, nous étions sûr de ne jamais l'oublier. Ils pourraient tout essayer, même en détruisant toutes nos données sur le siècle oublié... Ce nom restera dans la légende. Fière guerrière de Kaminari, Eiko était une véritable terreur sur le champ de bataille. Elle n'avait aucun scrupule ni aucune pitié, et a tout fait pour arriver à ses fins... >>

Cette partie de l'histoire est très controverser. D'autant qu'on ne sait pas qu'elles vont être les agissement de la nouvelle Raikage... Pourtant, le peuple de Kumo, dont ce vieil homme, sait pertinnemment que si elle est là c'est parce qu'elle est tout le contraire de Eiko. Comme le dise les livres "il fallait avant tout éviter une nouvelle catastrophe, éviter de nommer une nouvelle Eiko."

Le vieil homme continua son récit tandis que Gôzen s'était assis en regardant un coucher de soleil... Il écoutait, l'Histoire du monde des shinobi l'avait toujours intéressé. Il en avait déjà appris pas mal avec son père, notamment sur l'époque de la Terreur Noir et Blanche.

<< Cette femme était dotée d'une mission dès son plus jeune âge... Cette mission causa Senbaru Eiko à devenir sanglante et impitoyable. Il faisait évidence que cette dernière eusse voué un culte pour le Dieu Susanô, dieu des catastrophes naturelles. Elle le personnifiait parfaitement. C'était la Tempête de Kumo, impitoyable avec les ennemis comme les alliés. Une terreur. Eiko est née lorsque notre pays n'était pas encore unifié, la guerre entre les différents clans étaient courante. Les jeunes ne connaissaient que la guerre comme moyen de survie. Dans la moyenne, un enfant mourrait à peu près à l'âge de treize ans. S'il arrivait à survivre, alors il avait beaucoup plus de chance de rester longtemps en vie. Ainsi, elle réussit à se démarquer du reste et à unir le peuple dans un seul et même village : Kumo. Mais cette femme était sceptique. Elle ne faisait pas confiance aux autres villages notamment parce que ces derniers possédaient tous les Jinchûriki et elle n'en possédaient aucun. Elle était donc plus intéressée dans la domination des autres villages pour acquérir, eux aussi, de ces armes. Et derrière cela, de les soumettre à la volonté de Kumo. Ainsi, Eiko est l'antithèse de Itoe. Là où Itoe se démarquait en voulant la paix en coopérant et en faisant confiance aux autres villages, Eiko voulait la paix en soumettant les autres à Kumo. Elle avait su choisir un successeur qui lui était semblable en tous points. Le village caché par les nuages devint un enfer pour ses occupants. >>

Il fit une petite pause et Gôzen Sakutsu le reprit.

- Voilà où est le tabou... C'est l'après Eiko que nul ne doit se souvenir...

- Exactement. Le Grand Oubli, ce siècle oublié des livres et de quelconque représentation.

Le vieil homme posa la main sur un livre dans son kimono qu'il sortit. "Le Combat des Légendes".

<< Ce livre relate le combat qui opposa autrefois la grande Eiko contre l'unificatrice de Konoha Réa. Mais ne t'attend pas à une fin glorieuse car nul ne sait qui des deux combattants l'a emporté. Les théories fusent, certaines disent que la puissance d'Eiko ne pouvait pas être arrêter mais d'autres disent au contraire qu'on manque trop d'informations sur leurs styles de combats respectifs pour déterminer un vainqueur. Peut-être même qu'aucun des deux ne l'a emporté, c'était deux kunoichi respecté dans le monde entier, ce ne serait pas étonnant. C'était avec force et discipline qu'elle a réussi à unir Kumo... Mais c'est d'une simple maladie qu'elle s'est éteinte. Étrange destin pour quelqu'un d'aussi talentueux et charismatique. >>

Il se fit couper dans son élan.

- Mais le traité de "prospérité" changea toute la donne pas vrai ? dit-il en faisant des guillemets avec ses doigts.

- Et bien, oui, complètement. C'est à ce moment que la Terreur Noir s'est terminée, mais ce fut aussi le début de la Terreur Blanche.

Le vieil homme se rassit, rangeant sa pipe après avoir tirer sur les derniers grains.

<< Des parties importantes de notre être se trouve dans notre Histoire. Chaque époque peut être vu comme un dépôt de genre particulier de sagesse. Cela signifie qu'on doit retourner dans le temps pour sauver les choses qui ont disparu. Ainsi, nous devrions creuser dans le Grand Oubli pour comprendre comment une tyrannie se met en place... Mais tout a été... oublié. Pire encore, si certains ont encore vent de ce qui a pu se passer, notamment via des récits transmis de générations en générations au sein des clans Kumojin et Kaminarijin à l'oral, de bouche à oreille... Si l'on mentionne ces anciens Kage et ces « autres figures » il faudrait affronter de lourde conséquence. De ce fait on a supprimé toute l'œuvre culturelle de ces kage pour que personne ne se rappelle de ces horreurs. Une dictature dans une autre...  >>

En effet, par "Terreur Noir" et "Terreur Blanche", le vieil homme faisait référence à deux système totalitaire. La première terreur fut celle de la lignée des Raikage qui gouvernaient des politiques fascistes. Et la deuxième terreur fut celle après le Traité de Prospérité. Le tabou des Raikage était tel que certains ont disparu sans laisser de trace pour avoir ouvert leurs bouches.

<< Cette Terreur Blanche est encore d'actualité jeune homme. Ici, sur ces hautes montagnes, là où nul société ne peut être créer, nous sommes en paix avec nos mots. Mais dès lors que tu seras face à d'autres gens, jeunes ninjas, ne parlent jamais des horreurs de ce Grand Oubli, que ce soit en bien ou en mal. L'actuelle Raikage semblait comme je l'ai dit plus tôt, l'antithèse de Senbaru Eiko. Dans les faits, c'est plus compliqué que cela. Elle n'a effectivement pas déclarer de guerre, mais elle a répondu avec violence à la déclaration de Guerre du Jinsei.
M'enfin, après une telle attaque j'imagine que c'est bien normal. Est-ce que le pouvoir rendrait agressif ? Dans tous les cas, mon enfant, laisse-moi t'enseigner une philosophie qui te suivra toute ta vie... >>

Le vieil homme se déplaça et se dirigea dans une petite cabane. Il avait l'air de vivre seul, à l'abri de tous les regards. Gôzen pensait alors que ce dernier avait été une victime de la dictature de la pensée. Peut-être, de par son âge, connait-il trop de choses..? La plume est plus forte que le kunaï. Il s'installa comme il pouvait dans cette petite baraque et écouta attentivement le vieil homme en restant prudent...
Il n'est jamais à l'abri d'une attaque surprise ou je ne sais quelle agression.

<< L'époque du Grand Oubli et de l'ère d'Eiko peut nous apprendre mieux que n'importe quelle autre époque sur l'importance de l'honneur, la fierté, mais aussi et surtout l'indépendance militaire. Nos nouveaux ninja sont nettement moins fort que ceux qui vivaient sous Eiko. Et cela parce que la société de jadis en tuaient énormément. Ceux qui survivaient étaient alors beaucoup plus fort. Moins nombreux, mais plus talentueux. Cette époque nous montre l'importance de la discipline même si durant cette période il y avait des attitudes épouvantables fait aux hommes, tellement épouvantable que ces derniers ont préféré oublier. Les progrès ne sont jamais linéaires, il y a de la sagesse à chaque étape, ce qui nous renvoie à la tâche de l'historien ninja. Être un historien, c'est être quelqu'un qui devrait sauver, du passé, ces idées qui sont le plus nécessaires pour compenser les angles morts du présent. >>

Voici sa première leçon qu'on pourrait résumer tout simplement par : connaître et comprendre son histoire c'est connaître et comprendre son présent. Heureusement que la brute qu'est Gôzen est intéressé dans ces sujets - même si en réalité il fait mine de ne pas trop s'y intéresser. Ce vieil homme était un grand croyant dans l'apprentissage de ses ennemis intellectuels, des points de vues que nous ne partageons pas, ou qui nous sont étrangers.

<< Des fragments de la vérité sont toujours en train d'être dispersés même dans des endroits peu attrayants, ou particuliers, et tu devrais les sortir de terre en te demandant toujours, "quel sens et quelle raison pourrait être contenu dans ces phénomènes autrement effrayants ou étrangers ?" Eiko et les Raikage qui l'ont suivi par exemple, ont commis de nombreuses et terribles atrocités. Mais ce qu'il faut que tu te demandes c'est "quelle bonne idée sous-jacente  ou quel besoin important pourrait se cacher dans l'histoire sanglante d'Eiko ? C'est notamment le besoin de se sentir fier de ses origines et de s'identifier à quelque chose au-delà de ses propres réussites, et pour ancrer son identité au-delà de son ego. Les idées les plus importante et les plus véridique pourrait être dans les mains de tes pires ennemis, mon enfant. >>

C'est alors que Gôzen remarqua l'importance des mots de ce vieil homme. Ces conseils pourraient s'avérer crucial dans son ascension au pouvoir. Mais une question restait dans sa tête, pourquoi lui dire tout ça..? Avec toutes ses paroles, il lui avait fait oublié sa perte, son absence. Tiens, il lui a fait... oublié. Curieux hasard, curieuse ironie du sort.

<< Le monde fait des progrès, mais seulement embardées d'un extrême à l'autre. Comme s'il cherchait à surcompenser une erreur précédente. Il y a trois mouvements nécessaires avant que le bon équilibre puisse être retrouvée, mais malgré cela le progrès ne sera jamais linéaire. L'Histoire avance ! En thèse, antithèse et synthèse. La thèse et l'antithèse contienne des parties de la vérité mais il y a souvent des exagérations et des distorsions. Par conséquent, on doit faire les faire s'affronter pour que leurs meilleurs éléments trouvent une résolution dans une synthèse. Tu ne peux pas passer de Genin à Raikage d'un seul saut, l'Histoire ne peut pas passer d'une thèse à une synthèse sans avoir eu recours à une antithèse. L'Histoire balance d'une extrême à l'autre en essayant de compenser pour les erreurs du passé. >>

Il se fit instantanément coupé, il avait une question qui ne pouvait pas attendre.

- Où sommes-nous actuellement ? Dans la Thèse ? L'Antithèse ?

- Nous sommes dans l'antihèse... Tes questions seront répondu dans mes dernières paroles.

Le vieil homme reprit alors, prenant cette fois-ci comme exemple l'Histoire de Kumo elle-même.

<< La thèse fut le début des shinobi en moins trois cent, sans conflit. L'antithèse fut la première guerre Shinobi en moins deux cent soixante sept. L'armistice en moins deux cent cinquante cinq fut leur synthèse. Le même schéma se répéta pour la deuxième grande guerre shinobi. Puis vint l'ère des Démons, l'antithèse. Puis en l'an 0 l'ère des Shinobi, thèse. Et enfin une synthèse au Traité de Prospérité.
Ensuite il y eut Arashi, la thèse. Puis sa découverte par les terroristes, l'antithèse. Et enfin, la réouverture des villages menant à une synthèse. Mais dans Kumo, nous nous ne sommes pas arrêtés à une synthèse.

Avant le traité de prospérité, Eiko possédait le rôle de la synthèse de Kumo, réussissant à unir tout le monde. Mais elle plongea Kumo rapidement dans une autre thèse, celle de la Terreur. Puis vint le traité de prospérité qui nous plongea dans la Terreur Blanche. Je le crois, nous y sommes encore dans cette antithèse. Et un jour, la thèse Eiko et l'antithèse Itoe s'affronteront pour donner naissance à la synthèse... Gôzen. >>

Les yeux de Gôzen s'illuminèrent mais se firent également remplir de surprise. C'était donc pour ça qu'il lui disait tout cela ? Il serait la synthèse des deux situations que Kumo a connu en ces murs ? Il avait du mal à y croire, mais Gôzen se sentait toujours différent et unique au monde quand il était petit. Les révélations de ce vieil homme, bien que vaine pour n'importe quelle personne qui regarderait la scène, remplit d'espoir le jeune Gôzen. Pas un seul mot ne sortit de sa bouche néanmoins.

<< Va Gôzen, accomplir ta destinée. Celle que tu aimes attend déjà depuis longtemps ton retour. Retrace tes pas, cours dans le sens inverse, retourne à la réalité. Tu as de grandes choses à accomplir et tu subiras de lourds échecs, mais quand cela arrivera n'oublie jamais ce que je t'ai dit. Fait comme tu l'as toujours fait, bats-toi, entraîne-toi pour tes rêves. Je suis sûr que tu parviendras à réaliser la volonté du peuple de Kumo. >>

Se sentant investit d'une mission, Gôzen ni une ni deux en entendant la nouvelle se dirigea vers Kumo. Elle n'était pas morte finalement ? Elle s'est réveillée de son coma ?! Trop de questions lui trottaient dans la tête en ce moment alors qu'il courait comme il n'avait jamais courut, un véritable marathon. Mais alors qu'il commençait à voir le village, il se demanda.

<< Mais comment pourrais-je me faire pardonner..? >>