Encore dans le studio devant ses miroirs à s'entraîner avec ses éventails, Saxa s'arrêtait lorsqu'elle remarquait la présence d'une demoiselle de compagnie dans le cadre de la porte. La jeune femme tendait une lettre à l'intention de l'Hougyoku, celle-ci rangeait ses armes à sa ceinture et lui prenait la lettre avec délicatesse. La servante fléchissait les genoux en baissant la tête avant de la laisser seule. Saxa ouvrait la lettre, un ordre de mission de la part de Kanato, comme il s'était absenté, il lui avait fait parvenir un message. Un message même plutôt inquiétant pour la rebelle puisqu'elle apprenait par la même occasion que le Daimyo connaissait maintenant l'une des positions qu'occupait le groupe de Toriwaza.
La femme fronçait les sourcils, elle et un homme de l'empereur de la roche allaient devoir se rendre dans l'un de ces villages pour imposer la crainte en son nom. Saxa fermait les yeux et prenait une profonde inspiration. Comment pouvait-elle continuer à jouer sur les deux tableaux si elle devait continuer de se débarrasser de ceux qu'elle voulait aider ? Dans la lettre il était aussi dit que l'envoyé du Daimyo l'attendrait aux portes de la capitale... Un soldat de l'empereur, ce n'était pas le type de personne facile à berner... Et s'il s'agissait d'un Kazan ? Alors, là, aucune chance d'aider les rebelles à s'évader ou c'est la mort assurée. Inutile de dire que Saxa tremblait, elle était nerveuse et c'était la première fois qu'elle redoutait autant une mission.
Enfin, la jeune femme se décidait enfin à aller se préparer pour sa mission, il ne lui restait à peine quelques heures avant de se rendre aux portes de la capitale, Saxa faisait donc assez rapidement pour ensuite prendre le temps de s'assurer qu'il ne lui manquait rien, mais surtout, pour avoir le temps d'écrire un petit message à l'intention de ce petit village pour essayer de les avertir. La kunoïchi restait dans ses habitudes, elle arborait fièrement les couleurs de son clan et se montrait toujours aussi soignée. Ses éventails à sa taille, son sac dans son dos avec ce dont elle avait besoin pour le voyage qui les attendait.
La demoiselle quittait donc son domaine familial pour se rendre aux grandes portes d'Itsuminai, mais elle faisait un léger détour pour croiser l'un de ses mendiant faisant semblant d'être estropié pour se faire plus de ryos. L'Hougyoku sortait de sa poche quelques ryos et le court message roulé prêt à avoir sa place à la patte d'un oiseau. Ils échangèrent un regard puis un sourire, le bruit des pièces qui tombaient dans son chapeau enlevait tout doute possible et le mendiant récupérait rapidement le bout de papier. Il se dépêchait de remplir sa tâche lorsque la kunoïchi s'éclipsait.
Saxa avait passée ses doigts sous les bretelles de son sac qu'elle serrait nerveusement. Ses yeux cherchaient à repérer son associé lorsqu'elle arrivait aux portes, toujours le menton bien levé, Saxa marchait un peu plus lentement, presque craintive, elle fermait les yeux pour respirer bien profondément pour tenter de se calmer. « Tout va bien aller, tu vas trouver une façon de les aider. » Pensait-elle pour essayer de se rassurer. En quelque sorte, la kunoïchi se sentait garante d'eux, en sachant ce qu'elle savait surtout... Il ne lui restait plus qu'à espérer que son petit bout de papier arrive au village avant eux.
La jeune femme passait les portes et regardait devant elle, près d'un arbre, elle remarquait une grande silhouette en uniforme aux couleurs de Tsuchi, ce devait être le soldat qui l'attendait. Saxa expirait un bon coup par la bouche et s'approchait de lui, mais ce fut comme un coup au cœur, plus elle s'approchait de lui et plus c'était claire.
_Ikta ? Demandait la demoiselle en s'immobilisant à quelques mètres de lui. Ses grands yeux écarquillés et son cœur qui se serrait dans sa poitrine. « Depuis quand est-ce qu'il est à la solde du Daimyo ? » La jeune femme faisait battre de ses longs cils surprise avant de secouer un peu la tête pour essayer de reprendre ses esprits.
_Depuis quand ? Cette question n'était peut-être pas très détaillée, mais il comprendrait.
Spoiler:
@Hiragi Ikta Sur le message envoyé par pigeon voyageur il est écrit "Ils savent" et un petit dessin des armoiries de l'empereur.
Fiche par Narja pour Never-Utopia
Dernière édition par Hougyoku Saxa le Ven 26 Mar - 16:50, édité 1 fois
S’entrainant comme à son habitude avec les Kazan. Ces derniers n’étaient guère des enfants de chœur et on ne faisait clairement aucun cadeau au jeune soldat. Après ses vacances en prison, le jeune Hiragi avait révélé un potentiel caché du côté de ses parents. Tout comme les Kazan il maitrisait le Yoton. Une bien étrange chose, mais il fut révélé que son père avait était l’un des membres du clan qui s’était éloigné de la branche fidèle à celle du Daimyo. Aussi on voyait le jeune homme comme un traitre bien qu’il n’en était rien. S’il n’y avait que le bizutage le jeune homme aurait pu le supporter, mais venait avec ça des séances d’entrainements aussi douloureuses que ses sessions de tortures ou presque du moins. One ne manquait pas de le brûler, de le trancher ou même de le perforer. Son corps souffrait de nombreuses cicatrices, il y avait de quoi le rendre repoussant. Même si son visage n’avait étrangement souffert d’aucune plaie.
Puis son instructeur venait vers lui. Un parchemin en main, il lui indiquait que le clan avait une mission pour lui. Peut-être un rite de passage. Ou bien alors simplement une mission pour le Daimyo. En ouvrant le parchemin le jeune homme avait remarqué qu’il s’agissait encore et toujours des rebelles. Aux yeux d’Ikta leur cause était juste bien que perdue d’avance. Même si les choses n’étaient pas aussi simples. Et nul doute que les rebelles avaient des traitres dans les rangs du Daimyo et même au sein de la capitale. Qui sait, se disait Ikta, il y avait peut-être même des traitres au sein du clan Kazan.
Après avoir reçu la mission, Ikta s’en allait se préparer. Il avait quelques heures pour se préparer avant son grand départ. On lui avait également assigné une autre personne à sa mission. Une bien étrange chose qui indiquait que l’on n’avait toujours pas confiance en lui. Un moyen de faire ses preuves et de ne plus subir les attaques des autres Kazan. Prenant une douche pour évacuer toute la transpiration qui avait coulé sur son corps entier durant l’entrainement. Il ne manquait pas de bien frotter au niveau des blessures. La douleur était grande, mais au moins cela avait le mérite de nettoyer quelque peu la plaie. En pressant l’éponge du sang venait à s’écouler et l’eau rouge s’évacuait dans un syphon qui se formait non loin des pieds de l’homme. Pour Ikta cette douche était un des luxes auxquels il avait droit depuis qu’il bossait pour le Daimyo. Il fallait dire que dans son quartier à l’inverse du reste de Jiyuutoshi il n’y avait pas l’eau courante ni l’électricité.
Après cette douche il enfilait sa nouvelle tenue, ce n’était pas vraiment un uniforme des Kazan ni même un des soldats. Mais les couleurs semblaient être les mêmes. Au moins on ne le prendrait pas pour n’importe qui. Même si comme on disait l’habit ne fait pas le moine. Quittant le palais en direction du lieu de rencontre avec l’autre sbire du Daimyo avec qui il devrait effectuer la mission. Il était quelque peu en avance et il espérait que l’autre le serait également. Ainsi ils pourraient se mettre en route plus rapidement vers la mission.
Traversant la ville, il y avait comme toujours une certaine activité dans cette dernière et il pouvait sentir sur ses épaules de regards insistants. On l’avait vu emmené par les gardes et le voici à présent dans les rues libres comme un flocon de neige.
Finalement malgré les regards, il finissait par atterrir devant les grandes portes où se trouvait le lieu de rendez-vous. Il se posait sous un arbre, le dos contre le tronc. De sa hauteur il pouvait éviter les zones boueuses et proches du sol.
Après une certaine attente Ikta voyait une femme qui se dirigeait vers lui. Il n’y prêtait d’abord pas attention, car il pensait à une simple passante. Mais sa direction s’orientait clairement vers lui. Il venait donc à se demander si ce n’était pas elle qui venait pour la mission. La regarder un peu plus en détail, il venait à remarquer que la silhouette en question était Saxa.
La surprise fut aussi grande chez l’homme que la joie et la déception qui venaient avec. La joie de pouvoir retrouver l’élue de son cœur et la déception de la voir travailler pour le Daimyo. Il ne pensait qu’elle viendrait à travailler pour un tel homme et il ne manquerait pas de la questionner à ce sujet.
-Saxa ? Depuis ? Ah euh depuis pas longtemps, je viens juste d’arriver. Mais toi ici ? Ce n’est pas toi quand même avec qui je dois partir ?
Ikta semblait tout aussi surpri d'être tombé sur elle pour cette mission... À vrai dire, Saxa ne s'était jamais vraiment confiée à lui sur ce qu'elle faisait... Il savait qu'elle faisait partie d'un clan et jouissait d'une certaine position dans la société, mais la jeune femme ne lui avait jamais parlée du reste... Qu'elle était surtout une kunoïchi au service du Daimyo et de son clan. Dalleur, lui aussi semblait bien garder ses secrets puisque semblerait-il que l'Hougyoku ne soit pas la seule à travailler pour le Daimyo. Ikta lui répondait que cela ne faisait pas longtemps... L'empereur continuait donc d'engager de nouveaux sbires pour défendre ses intérêts.... Toriwaza devait vraiment commencer à l'embêter. En soit, c'était une bonne chose, signe que tous ces gens ne faisaient pas tout cela en vain.
L'homme était surpri... Presque déçu même de la voir ici, il lui demandait même de lui dire que ce n'était pas elle qui devait le rejoindre pour cette quête... Saxa baissait la tête, non pas honteuse, mais il fallait se rendre à l'évidence, ils étaient tous les deux dans le même bateau... À quelques détails près. La kunoïchi sortait l'ordre de mission de sa poche et la tendait à son partenaire pour qu'il puisse voir de lui-même. Saxa regardait autour d'eux en soupirant, ils devaient rapidement s'éclipser, Kanato ignorait sans doute qu'Ikta travaillait maintenant pour le Daimyo et qu'il était son partenaire aujourd'hui, il fallait donc mieux partir avant qu'il revienne... Le croiser sur la route n'allait que leur nuire. Nerveuse, la jeune femme attrapait le shinobi par la manche de son uniforme.
_On doit se dépêcher, mieux vaut qu'on ne nous voit pas ensemble pour le moment. Convaincue de ce qu'elle avançait, Saxa se dépêchait à relever sa capuche sur sa tête pour prendre la route menant jusqu'à Toriwaza, ils avaient une longue route devant eux, plus d'une journée de voyage pour s'y rendre, il ne fallait pas traîner. Le duo s'avançait vers le pont enjambant le fleuve d'Hanmenkou. Cachée sous sa longue toge beige, la kunoïchi regardait à peine Ikta... En fait, passer près d' Usuakari no Mori avec le jeune homme la rendait un peu mal à l'aise. Tous ces souvenirs qu'ils avaient de cet endroit, autant les plus doux que les plus douloureux... La jeune femme ne pouvait s'empêcher de regarder la forêt avec tristesse.
_Tu... Tu te souviens ? Lui demandant Saxa qui relevait doucement la tête pour regarder Ikta avant de regarder de nouveau en direction de la forêt. La jeune femme avait l'impression que c'était encore hier qu'ils s'embrassaient pour la première fois et ce qui lui faisait se souvenir de tous les autres baisers qu'ils s'étaient échangés depuis... La kunoïchi rougissait, bien qu'elle avait souffert, s'il disait vrai, Saxa n'avait aucun raison de lui en vouloir vraiment, le seul qui était à blâmer devait être Kanato... Pourtant, il lui était si difficile de se laisser aller et ressentir pleinement ces émotions qui lui avaient tant coûté par le passé.
Le duo avait franchit le pont pour continuer sur la route descendant vers Toriwaza. Sans sujet de conversation, le trajet serait long et plutôt lourd. Ils devaient aussi penser à un endroit où passer la nuit... Une seconde nuit à ses côtés, la demoiselle le regardait acquiesçant un petit sourire timide, la jeune femme regardait ensuite vers le ciel gris. Il y avait de grands vents et l'air s'était rafraîchi... Il n'allait probablement pas tarder à pleuvoir.
_Il faudrait penser à un endroit pour se reposer, personnellement, je n'aie pas très envie de dormir sous la pluie. Disait la jeune femme pour engager la conversation une seconde fois. En vérité, elle voulait lui parler de beaucoup plus, mais peut-être était-ce de la timidité ou bien qu'elle ne voulait pas paraître lourde aux yeux de son compagnon. Si Saxa semblait distante ou froide, ce n'était donc pas volontaire, peut-être avait-elle besoin d'un peu plus de chaleur pour se détendre.
Sans vraiment répondre à sa question bien que cela semblait se formuler sous la forme de plusieurs questions. Ikta ne pouvait voir chez sa bien-aimée que de l’agitation et rien d’autre. La phrase que la femme venait à employer ne manquait pas de venir quelque peu inquiéter le jeune homme. Elle avait évoqué le fait qu’on ne devait pas les voir ensemble. Qu’est-ce que cela pouvait bien signifier.
Mais Ikta voyait clairement l’empressement de la dame et il ne manquait pas de tourner sa langue sept fois dans sa bouche avant de décider de se taire et de parler de tout cela bien plus tard. Finalement c’était donc bien elle qui devait l’accompagner dans sa mission. Ikta devrait donc veiller sur elle, comme elle sur lui. Dans son esprit le jeune homme la voyait comme plus forte que lui, mais peut-être se trompait-il. Mais qu’importe, il n’allait commettre la bassesse de la rabaisser au statut de femme. C’était un agent au service du Daimyo après tout.
La surprise était grande l’esprit d’Ikta, mais la chose était logique pour autant. Les nobles dans ce pays avaient souvent soit une place politique soit une place militaire dans les affaires du pays. Etant une noble à part entière la jeune femme devait donc faire partie des nobles en quête de gloire dans le domaine militaire. Bien qu’il ne vît pas comme ça ou du moins il ne l’avait pas imaginé ainsi. A présent il se posait surtout des questions et il espérait avoir des réponses de la part de la jeune femme. Cela faisait un moment qu’ils n’avaient pas pu se voir et pour c’était comme une éternité. Entre sa mission à l’autre bout du pays ou bien son arrestation à cause de cette histoire dans le bordel. Après quoi s’ne était suivi son emprisonnement. Beaucoup d’événement qu’il souhaitait à la fois raconter à la jeune dame et à la fois garder pour lui.
Passant quelques marchands au visage souriant et même de simples voyageurs le duo s’éloignait peu à peu de la capitale. Ikta pouvait enfin respirer et il ne manquait pas de relâcher un souffle de soulagement. Il se sentait moins les yeux des agents du Daimyo sur ses épaules. Après tout il était encore en phase de surveillance et bien qu’il eût rejoins malgré lui clan Kazan. La route jusqu’à l’objectif était longue, mais au moins sur le chemin les deux amoureux auraient de quoi s’expliquer se disait le jeune homme qui ne stressait rien qu’à l’idée de devoir tout dire à la femme. Non pas pour autant qu’il ait pu faire quoi ce soit de mal du moins en pensée. Car tuer quelqu’un quand bien c’était le mal n’était pas une chose anodine. Mais le meurtre ne venait en aucun cas venir hanter l’esprit d’un jeune soldat.
Là le duo venait à passer à côté de la forêt qui avait été l’objet de nombres de leurs rendez-vous. Un doux souvenir pour le jeune homme car il ne pouvait se souvenir que des bonnes choses. Les mauvais qu’il avait concernant cette relation avec la femme à ses côtés ne concernaient que des sujets en rapport avec Kanato. Ce vilebrequin qu’Ikta ne manquerait pas de faire fondre sans hésiter.
Saxa venait alors à lui demander s’il se souvenait.
-Si je me souviens ? Je dois dire que tout semble limpide depuis que je t’ai retrouvé dans la forêt. Il reste quelques trous dans ma mémoire, mais oui je me souviens. Je me doute que pour toi il doit s’agir à la fois de bonheur et de malheur, mais pour moi il n’y a que le premier sentiment. Quand j’y repense on discutait de tout et de rien et ce fut là qu’on a eu notre première embrassade.
La route que le duo empruntait passait au-dessus de la rivière qui traversait la forêt. Aussi Il y avait un pont de puis lequel on pouvait observer la rivière emporter dans feuilles et des pétales. Faisant abstraction des marchands et charrettes qui passaient par là. Ikta décidait de prendre la main de la jeune femme pour l’emmener au milieu du pont. La prenant dans ses bras après lui avoir montré l’eau il venait à l’embrasser devant tous les passants.
Se remettant de ses émotions. Ikta décidait de poursuivre la route après ce court moment de pause. Les gens n’avaient pas manqué de siffler comme pour gêner le duo, mais Ikta n’avait pris aucune pose dans son baiser. Il lançait même après cela un regard narquois à l’égard des gens. On pouvait croire qu’il marquait son territoire sur la jeune femme, mais simplement il avait voulu tenter de revivre l’émotion du premier baiser. Ce n’avait été une réussite, bien que la sensation fût bonne. Il fallait dire que le premier baiser avait été plus intense et plus intime. Alors que là sur le pont et bien qu’en situation romantique avec la magnifique eau qui passait sous les deux, il n’avait pu reproduire la chose.
La météo devenait capricieuse de son côté. C’était presque comme-ci elle n’avait guère apprécié l’embrasse des deux jeunes gens. Le vent devenait plus fort et le Soleil commençait à se faire discret en se camouflant derrière de petits nuages. Bien que de plus gros viendraient le faire disparaitre totalement de la vue des gens. Saxa proposait de chercher un lieu dans lequel il faille s’abriter et se reposer le temps de la pluie. Ikta aurait bien proposait l’arbre, mais pas sûr que la rivière ne déborde pas ou bien même tout simplement que l’eau ne passe pas au travers des branches et des feuilles.
-Je pense en effet qu’il serait préférable que nous allions nous abriter de la pluie. Attends je vais accoster un des marchands, ils doivent bien avoir une idée d’où se reposer.
Ikta s’éloignait de la femme ne serait que cinq minutes et pas à plus de trois mètres. Il fallait dire que les gens qui prenaient cette route étaient nombreux.
-Bonjour, excusez-moi puis-je vous stopper un instant ?
-Bon jour ? Qu’entendez-vous par là ? Me souhaitez vous le bonjour ou constatez vous que c’est une belle journée, que je le veuille ou non , ou encore que c’est une journée où il faut être bon ?
-Tout cela à la fois je suppose.
Disait Ikta en regardant l’homme étrangement.
-Non je vous fais marcher. Et donc bonjour à vous aussi, que puis-je pour vous ?
Ikta répondait à l’homme en affichant un sourire, il avait bien aimé l’humour du veille homme vêtu dans un grand chapeau pointu et qui avait même un bâton à ses côtés. Certainement un bâton de marche. Bien qu’en soit il était étrange de voir quelqu’un voyager avec des feux d’artifices et tenues entièrement grise sur lui.
-En vérité, je me vois quelques embarrassé par la météo qui se profile à l’horizon. Et j’aurai bien souhaité que l’on puisse nous indiquer à moi et ma … petite-amie où l’on pourrait s’abriter et se reposer le temps de la pluie.
Ikta avait longtemps hésité à comment définir sa relation avec Saxa, mais voici qu’il prenait quelque peu les devant et non sans une certaine assurance après coup.
-Un endroit où s’abriter ? Et bien vous avez l’auberge du Poney Fringuant un peu plus loin le long de la route. C’est à peine à une dizaine de minutes en charrettes. A pied je dirais quinze minutes.
-Un grand merci à vous et soyez prudent sur la route.
-Vous aussi.
Le vieil homme continuât sa route tout comme les autres gens continuassent la leur. La rencontre avait eu été étrange bien que finalement tout se passant fort bien.
-Le marchand … de feux d’artifices je présume m’a bien indiqué une auberge un peu plus loin. Je te propose qu’on y aille.
Faisant quelque pas dans la direction de l’auberge le vent devenait plus fort. Venant en des assauts par rafales, Ikta avait l’impression que Sora venait lui jouer des tours.
- D’ailleurs il faudra que je te parle de choses assez gênantes tout comme j’aurais des questions. Si toutefois tu voudras bien y répondre.
Disait Ikta d’un ton sûr et montrant qu’il insistait vraiment sur la réponse de la jeune dame à ses questions. Il savait parfaitement quoi lui demander, mais il attendrait d’avoir une chambre dans l’auberge avant de la questionner. Après plusieurs instants à marcher en direction de l’auberge la fumée de cette dernière se faisait voir au loin dépassant de la cime des arbres.
-J’y pense mais on n’a pas vraiment parler de la mission tu en penses quoi ? Je me dis que les rebelles doivent avoir leurs raisons d’un côté, mais nous du notre on a aussi. Donc comment savoir qui a raison finalement ?
C’était là une question pour meubler la route le temps d’arriver jusqu’à l’auberge. Finalement le duo se retrouvait devant l’auberge. Ikta venait à tenir la porte à sa partenaire et bien-aimée. Puis une fois les portes passaient, il s’en allait en direction de l’accueil pour y prendre une chambre.
-Bonjour je souhaiterais une chambre je vous prie.
La dernière fois ce fut à Saxa de prendre une chambre au vu de l’état du jeune homme qui n’avait pas manqué d’avoir failli y passer.
-Une chambre ?
-Oui une chambre pour deux.
L’hôtesse venait à attraper une clef derrière elle pour la tendre au jeune homme alors qu’Ikta de son côté venait à tendre quelques pièces de quoi payer la chambre et au moins un repas. Il n’avait pris le temps de réfléchir et come ça il avait pris une chambre pour deux avec un seul lit. Voilà une situation dans laquelle il n’avait pas réellement prévu d’y retrouver. Notamment son étonnement fut grand lorsqu’il put observer le lit solitaire dans la pièce sans qu’un autre ne vienne l’accompagner. La question de savoir où il dormirait attendrait. En premier lieu il souhaitait parler à la jeune et belle femme qui l’accompagnait.
-Pour en revenir à nos moutons et avant de nous concentrer sur la mission. J’aurais quelques choses à t’annoncer. D’abord lorsqu’on s’est vu j’étais en mission en partance pour une courte mission d’infiltration chez les rebelles. Cette mission m’a valu de rejoindre la capitale. Là j’ai la connaissance d’une certaine Tenshi, une tenancière de bordel assez reconnaissable. Entre sa petite tenue et son physique, mais bref je m’égare. C’est alors que j’ai décidé de nettoyer la corruption au sein la noblesse par ma lame, mais en réalité Tenshi m’a bien piégé et m’a vendu au Daimyo. Résultat j’ai passé deux semaines si ce n’est plus à me faire torturer dans les sous-sols du palais avant de me faire enrôler pour sortir de cette prison. C’est là que j’ai appris ça.
Ikta ne disait plus un mot et il venait à générer un tout petit peu de lave dans le creux de s amain avant que cette dernière ne se change en obsidienne. Ce morceau de lave voulait tout dire. Il faisait désormais parti des Kazan par son affinité. Et bien qu’il gardât son nom et il n’en était pas moins obligé d’être pour l’heure un chien des Kazan et du Daimyo.
-Et me voici donc dans ma première mission à traquer des gens pour qui avant je n’aurai eu qu’un simple regard sans pour autant chercher à les stopper. Voilà tu sais tout.
Ikta s’en allait s’asseoir sur le lit et il redoutait le moment où il devrait se laver en retirant son haut devant la dame. Car nombreuses étaient ses cicatrices.
-Mais dis moi. Je ne savais pas que tu bossais pour le Daimyo, du moins pas en tant que militaire. C’est récent ? C’est ce que tu as fait pendant que j’étais en prison ?
Ikta posait des questions stupides, mais il s’inquiétait pour son amour.
Il se souvenait, pas de tout, mais il se rappelait du plus important, du plus beau. De tendres souvenir que Saxa portait toujours dans son cœur, bien que cela la faisait souffrir. Un petit sourire venait déloger cet air presque triste qui avait assombrit son visage. Il lui attrapait la main, ce qui surprenait la jeune femme, mais sans résister, celle-ci se laissait tirer vers lui au point le plus élever du pont. La kunoïchi traînait un peu de la patte, méfiante de ce qu'il lui préparait. Ils étaient appuyés à la rambarde comme pour observer le courant passer tel un couple amoureux, puis il prenait même la liberté de venir poser ses lèvres contre les siennes. Saxa avait penchée la tête vers l'arrière étonnée, elle le regardait de ses grands yeux dorés et se dépêchait à retenir son capuchon sur sa tête.
Sur le coup, elle n'était pas sûre, mais rapidement, la jeune femme s'autorisait un peu de romance, les applaudissements et les réactions des passants ne manquaient pas de gêner la kunoïchi qui rompait le baiser en baissant la tête comme pour se cacher dans les bras d'Ikta en cachant ses joues rouge et ce petit rire derrière ses lèvres. C'était gênant, mais mignon, une première marque d'affection en public pour Saxa, on pouvait le rayer de la liste maintenant. Ikta prenait les devants pour trouver un endroit où se mettre à l'abri pour éviter le déluge qui s'annonçait sur leur chemin. Un vieil homme sympathique échangeait avec son partenaire. Ce dernier c'était même permis d'appeler Saxa sa petite amie, ce qui lui donnait un fou-rire timide. La demoiselle tournait la tête cherchant à cacher ses joues rouges. « Sa petite amie... Alors, pourquoi pas ? » Songeait-elle.
Le vieillard indiquait une auberge non loin sur la route. Ils s'empressèrent de s'y rendre bravant le souffle puissant du vent. Le jeune homme s'exprimait sur son désir de lui parler de choses importantes, mais aussi de lui poser des questions, sur le coup, ceci convenait très bien à Saxa qui se disait n'avoir rien à lui cacher... Mais à peine terminait-elle le fil de sa penser que son air changeait... « Haiko... » Pensait-elle en détournant le regard. Il lui parlerait de choses gênantes, donc il se confierait... Alors, forcément il en demanderait tout autant de la kunoïchi. La femme ravalait sa salive et inspirait profondément, valait mieux ne pas mettre trop de temps à répondre pour ne pas l'inquiéter.
_Bien entendue, il n'y a... Aucun problème. Répondait-elle en se raclant presque la gorge au beau milieu de sa phrase. Saxa expirait enfin pour lui sourire timidement. Ikta enchaînant en parlant de la mission, comme s'il se questionnait... Qui faisait le bien dans tout ça... Qui avait les meilleures raisons... Qui le savait vraiment au fond. La kunoïchi qui tenait toujours sa capuche pour ne pas qu'elle soit balayée par le vent, levait les yeux au ciel. Les nuages étaient épais et sombres... L'orage n'allait pas tarder.
_Je ne crois pas que nous ayons vraiment notre mot à dire sur ce genre de choses... On nous donne des ordres et nous obéissons... Saxa baissait la tête en soupirant. Même si ce qu'elle disait donnait l'impression de suivre aveuglément les ordres du Daimyo comme tout bon soldat, il n'en était rien.
_Enfin, peu importe, c'est dangereux de tenir de tels propos, surtout lorsqu'on peut nous entendre Ikta... Le Daimyo avait des yeux et des oreilles dans tous les recoins du Pays, valait mieux rester vigilant. Le duo arrivait enfin à l'auberge avant l'averse qu'ils évitaient de peu. Le shinobi prenait les devants pour leur prendre une chambre et la demoiselle restait à l'écart pour écouter. La jeune femme se sentait un peu gênée dans cette situation, mais après tout, ce n'était pas si mal que l'on paie pour elle pour une fois. Une chambre pour deux... Enfin, ce ne serait pas une première fois et comme elle était maintenant sa petite amie... Ce ne serait pas la dernière. La clé en main, Ikta invitait Saxa à le suivre à leur chambre.
Ils entrent dans leur modeste chambrée pour s'y enfermer, enfin, ici ils seraient libres de parler sans risquer d'être entendus. L'endroit était simple et la présence d'un seul lit, ce qui ne la surprenait pas vraiment, après tout, on pouvait facilement les identifier comme étant un couple en voyage. Le shinobi n'avait pas perdu de temps pour engager la conversation. Alors qu'il commençait sa mise en situation, Saxa retirait sa toge beige pour la plier et la poser sur une commode. Un petit détail venait à attirer son attention, la kunoïchi s'immobilisait en penchant un peu la tête sur le côté pour tendre une oreille attentive. « Un bordel... Petite tenue... Physique... Tenshi ? Qui est cette traînée ? » Une frustration... ou était-ce autre chose qui lui pesait dans le ventre... « De la jalousie ? Non, impossible ! Moi, jalouse d'une putain ? Aucune chance. » Ikta poursuivait disant ce qu'il y faisait et que cette ''Tenshi'' l'avait trahi.
Toujours à son écoute, Saxa s'était retournée vers lui pour le regarder essayant de ne pas avoir l'air de la ''Petite amie jalouse'' lorsqu'il parlait de cette femme de petite vertue et aussi, elle ne voulait pas qu'il se sente jugé. Donc, la jeune femme se contentait de hocher la tête pour lui montrer qu'elle l'écoutait. Ikta disait avoir passé deux semaines en prison... Ce qui ne manquait pas de surprendre la demoiselle qui écarquillait les yeux. On l'y avait torturé avant de faire de lui un soldat du Daimyo... C'était donc la raison pour laquelle ils se trouvaient dans cette situation. Mais le shinobi n'avait pourtant pas terminé avec son histoire et Saxa était loin d'apprécier la suite...
La femme avait baissée les yeux vers la main que lui présentait Ikta. C'était désagréable... Cette sensation, ce frisson glacé qui lui traversait le dos, son ventre qui se serrait... Saxa en avait la chaire de poule et restait toujours aussi silencieuse... « Pas toi Ikta... Pas un Kazan... » La kunoïchi fermait les yeux et inspirait profondément pour avoir la force de les rouvrir et de regarder dans un coin de la pièce en se redressant. Déçue... Inquiète ? Terrifiée ? Peut-être toutes ces réponses. La jeune femme faisait rapidement le rapprochement, s'il était un Kazan au service du Daimyo, c'est qu'il répondait à Chikara... Donc, s'il n'avait pas entendu parlé de l'alliance entre leurs clans, ce ne serait qu'une question de temps. Perdue dans ses pensées, ses songes et ses inquiétudes, Saxa n'avait pas vraiment écoutée la suite, mais lorsqu'il partait vers le lit, la kunoïchi revenait vers lui.
Il l'interrogeait maintenant, qu'avait-elle fait lorsqu'il était en prison... Depuis combien de temps travaillait-elle pour le Daimyo... La jeune femme baissait la tête et regardait ses mains qu'elle collait ensemble. Elle massait chacun de ses doigts nerveusement et se pinçait les lèvres en cherchant par où commencer. Au bout de quelques secondes, Saxa se décidait à regarder Ikta... Déjà, elle ne lui avait jamais dit son nom de famille... Il était peut-être temps maintenant.
_Tu te souviens, je t'avais dit que je faisais parti d'une famille assez importante de Tsuchi... Et bien, ma famille sert le Daimyo et ses intérêts un peu au même titre que ton clan. Je m'appelle Hougyoku Saxa... La jeune femme levait les yeux en l'air pour fixer un coin du plafond cherchant à éviter son regard... Elle était stressée, elle avait peur, car Saxa savait qu'elle devait lui dire.
_Alors depuis combien de temps ? Je dirais... Depuis toujours... La kunoïchi se mordait la lèvre pour tenter de garder le silence ou bien peser ses mots si elle n'y arrivait pas. Cette dernière expirait et regarder Ikta de nouveau dans les yeux d'un air coupable.
_Pendant ces deux dernières semaines, j'ai fait des missions et j'ai... J'ai assistée à un banquet donné par le Daimyo. La demoiselle s'approchait d'Ikta et tentait de maintenir son regard fuyant posé sur lui. Elle cherchait ses mots, une façon d'amener la chose en douceur, mais rien ne lui venait, la jeune femme était stressé, mal à l'aise, Saxa voulait tout simplement disparaître. La jeune femme prenait place à côté de lui sur le lit. Elle était raide, ses mains étaient posées sur ses cuisses et elle fixait le sol devant elle.
_On m'a fiancé à Haiko Kazan. N'ayant pas trouvé mieux, la jeune femme s'étant donc contentée de lui lancer la chose telle qu'elle était. C'était direct, mais tout était dit. Normalement, Saxa n'avait pas de mal à répondre aux gens avec si peu d'émotion, mais pour Ikta, c'était différent, elle n'aimait pas être ainsi avec lui, mais peser ses mots, ce n'était pas naturel chez l'Hougyoku. La demoiselle serrait sa robe entre ses doigts, assez frustrée de la situation qui ne faisait pas son bonheur. La demoiselle se retournait vers son ''petit ami'' s'il l'était toujours après ça.
_Je suis désolée de te l'apprendre de cette façon... J'aurais préférée prendre mon temps pour trouver les mots... Ou juste te l'apprendre en d'autres circonstances... Mais tu es un Kazan Ikta, tu l'aurais appri tôt ou tard et je préférerais que ce soit de ma bouche plutôt que par l'un de tes confrères. Saxa relevait les yeux au plafond en inspirant profondément comme pour balayer cette boule dans son estomac... Elle y était malheureusement coincée. Elle expirait d'un coup pour ensuite tourner la tête vers lui.
_Je n'en aie pas envie saches-le. Mais je n'aie pas le choix. C'est mon rôle depuis ma naissance... J'y étais préparée et pourtant, j'ai préféré me voiler la face et tomber amoureuse du seul homme que je n'aie pas le droit d'aimer. La jeune femme baissait la tête en fermant les yeux, elle serrait les dents, ses yeux lui chauffaient, mais elle voulait retenir les larmes qui voulaient débouler le long de ses joues.
_J'ai été égoïste... J'ai pensée qu'à moi et je n'aie jamais pensée à ce que tu ressentirais. J'espère que tu pourras me pardonner. Ajoutait la femme qui tournait la tête en sentant sa mâchoire trembler.
La rage bouillonnait en Ikta. Il avait su écouter la femme tout du long de son explication et bien qu’elle eût pu faire la même chose avec son propre récit. Il ne parvenait pas à comprendre, après tout c’était là deux choses totalement différentes. Mais dans ses mots il était clair que la femme avait son choix et ses excuses ne devaient être qu’un moyen de soulager son cœur. Des excuses qu’Ikta accepterait volontiers mais non sans pour autant ne pas en souffrir.
-Je vois qu’il en est ainsi. Aussi je n’ai d’autres choix que me retirer. Si ton clan passe avant moi alors nous n’avons plus rien à nous dire. Je peux sembler dur dans mes mots mais je ne supporterais pas de te croiser chaque jour avec un autre. De savoir que bien qu’il n’ait pas au début ton cœur, il aura tout de même l’occasion de partager des moments avec toi. Puis à force tu viendras à te résigner et à m’oublier. C’est pourquoi je m’en vais quitte à mettre ma vie en danger en désobéissant aux ordres du Daimyo. De toute façon les missions qu’il me donnait ne m’intéressaient guère, je ne suis le chien de personne et j’avais eu la présence d’esprit de faire à son service uniquement pour toi.
Ikta rassemblait ses affaires alors que la pluie commençait à tomber à l’extérieur. Il était à peine arrivé, mais les trombes d’eau tombaient à l’extérieur de l’auberge.
-Je te souhaite bonne chance pour cette mission. Et bonne chance dans ta nouvelle vie, nous n’aurons plus l’occasion de nous croiser je pense. Tu auras toujours une place dans mon cœur, mais rien ne saurait me faire supporter de te voir l’autre. Ou bien alors je m’en irais le tuer et finirais à nouveau en prison bien que cette fois-ci on vienne à me tuer au lieu de me transformer en chien.
Ikta s’en allait donc. Il prenait son sac sur le dos et avançait vers l’extérieur. Le pas sur le seuil de la porte. Il ne pouvait supporter le mensonge de la femme depuis tout ce temps entre celui de son clan bien qu’il en eût eu l’idée auparavant. Mais il y avait ce mariage et Ikta n’était pas partageur. Et même si pendant ce mariage il aurait peut-être pu être l’amant de la dame pour finir elle l’aurait laissé pour se concentrer sur son mari qui aurait par gagner son cœur d’une manière ou d’une autre. Il trainait le pas dans l’espoir que la dame le retienne et de plus la pluie ne l’aidait guère à vouloir se promener à l’extérieur. Son visage n’était pas de marbre bien qu’il voulut l’avoir ainsi. Une forte expression de tristesse venait se dessiner sur ce dernier.
Il était glacial, il était blessé. Le timbre de sa voix venait chercher la kunoïchi qui n'arrivait plus à se retenir. Saxa baissait les yeux pour les fermer en continuant de l'écouter. Ses poings fermés sur ses cuisses tremblaient. C'était si difficile de l'entendre parler d'elle ainsi, mais il avait raison... La jeune femme avait toujours fait passer les intérêts de son clan avant tout le reste et ça ne changeait pas. Aujourd'hui, son sens du devoir lui enlevait une fois de plus l'homme qu'elle aimait et Saxa n'avait pas la force de changer de camp. Il y avait tant en jeu... De futurs vie et l'avenir de Tsuchi, tout abandonner pour son amour, bien qu'elle aimerait, était impossible. C'est pourquoi elle restait assise sur le lit alors qu'Ikta remballait ses choses.
C'était une chose bien difficile que de le voir souffrir ainsi et la quitter de cette façon, les larmes coulaient le long des joues de Saxa qui se sentait prisonnières de ses décisions. Il prenait son sac pour le placer sur ses épaules et se dirigeait vers la porte. Saxa ne savait pas si son coeur voulait exploser ou s'arrêter, mais ce qu'elle savait, c'était à quel point c'était douloureux. Cette putain de vieille douleur qui revenait, son cœur qui se fissurait de nouveau pour ouvrir de vieilles blessures. Dans un élan de courage, la jeune femme se relevait et gagnait rapidement la porte pour attraper Ikta par le bras et le tirer vers elle. Ses yeux rougis par les larmes et ses joues trempées jusque sous son menton, Saxa se mordait la lèvre hésitant avant de porter ses mains au col de son uniforme pour le retenir.
_Je ne peux pas te forcer à rester et si tu veux partir, alors pars. Saxa venait poser sa tête sur son torse pour cacher son visage.
_Pars demain, pars durant la nuit, mais pas maintenant. Si je dois revivre ça une nouvelle fois, alors laisse-moi y croire encore un instant. Laisse-moi t'aimer une dernière fois Ikta. Elle tremblait, ses épaules avaient du mal à rester immobiles pendant que sa respiration se saccadait. Saxa ne voulait pas fondre en sanglot, elle ne voulait pas pleurer à chaudes larmes, mais ne pouvait empêcher son corps de souffrir et de s'exprimer. Se sentir contre lui, sentir sa chaleur, sentir son odeur, on dirait que juste ça, lui redonnait un semblant d'espoir, elle l'avait dans la peau.
Le jeune homme ne savait pas comment réagir face à son amour. Cette dernière dans les faits n’avait rien fait de mal. Simplement ce qu’elle venait d’annoncer à Ikta avait profondément blesser le garçon qui ne s’attendait pas à ce que cet événement survienne. Lorsqu’elle vient se blottir contre lui il n’avait d’idée en tête, c’était presque comme-ci le problème s’envoler et bien que cela ne serait que temporaire il souhaitait en profiter ne serait-ce qu’un peu. Lâchant son sac pour venir entrelacer la femem plus en premier lieu par réflexe que par envie, il finissait par en avoir envi également.
Ils étaient là tous les deux sur le seuil de la porte. Finalement le jeune homme venait à la lâcher sans un mot quelques minutes après l’embrassade de la femme. Il ne s’en allait plus vers l’extérieur d’où provenait l’intense son de la pluie battante. Se rendant sur le lit, il avait attrapé au passage son sac pour le poser au pied du lit. N’osant plus regarder la femme de face du fait de la honte qu’il éprouvait il préférait s’allonger sur le lit sans un mot et il observait le plafond. Sans nul doute la femme viendrait tôt ou tard combler le silence de ce moment. Bien qu’au final le dénouement de cette situation était évident. Et le duo d’amoureux éternel ne viendrait plus à se voir. Du moins était-ce là ce que pensait le jeune homme.
On observant le plafond il pouvait remarquer une toute petite araignée qui y faisait son nid. Solitaire tout comme lui, le jeune homme esquissait un sourire. Son cœur lui faisait mal et la honte qu’il éprouvait pour sa réaction puérile n’arrangeait pas les choses. Il se doutait bien que la femme n’avait pas le choix. Mais le temps était devenu l’ennemi d’Ikta. Il n’avait pas pu revoir son amour d’antan à cause du supérieur de cette dernière. Et à présent c’était au tour du clan Kazan de se mettre sur sa route. Le jeune homme allait devoir se débarrasser d’un grand nombre de gens s’il voulait être avec Saxa.
Mais pour arriver jusqu’à ce niveau de puissance que son entreprise demandait. Le jeune homme devrait d’avantage se concentrer sur son entrainement en délaissant tout. Nul doute qu’un voyage à l’étranger serait pour le mieux et cela pour les deux jeunes gens dans la pièce. Les sentiments forts envers Saxa qu’il avait au fond de lui l’empêchait de la laisser se débrouiller seule face au rebelle. Il finirait au moins cette mission avant de quitter pour de bon le pays. Il ne tarderait pas à revenir plus fort qu’avant et à faire en sorte de reprendre son amour d’antan si toutefois à son retour elle voudrait toujours de lui.
Il ne restait plus qu’à passer la nuit, puis après le duo irait jusqu’au village en finir avec cette mission.
-Je vais te laisser le lit, je dormirais sur le sol avec mon sac pour coussin.
D'abord, l'écho du sac qui tombait au pas de la porte et ensuite, les bras d'Ikta qui venaient entourer Saxa dans une étreinte d'abord hésitante avant d'être plus ferme. Le sentir la serrer contre lui ainsi lui faisait chaud au cœur ramenant plus de larmes déboulant le long de ses joues. Ce moment de tendresse ne durait que quelques minutes, mais autant dire une éternité, c'était si agréable que de se trouver dans ses bras, peu importe les circonstances, même frôlant la fin ça ne changeait rien à ce bien qu'il lui faisait ressentir. Il arrêtait de la serrer dans ses bras pour reprendre son sac et revenir dans la chambre. La kunoïchi essuyait ses larmes du revers de sa main puis de son pouce en le suivant du regard en tentant de se calmer. Il ne partait plus, mais il n'était pas bien. Elle l'avait blessé et ça ce voyait. Il s'était allongé sur le lit, pensif, Saxa hésitait à venir l'y rejoindre.
Après tout, c'était de sa faute s'il était dans cet état... Elle s'était lancée dans cette relation qui était déjà condamnée d'avance par le devoir qui l'aurait rattrapé tôt ou tard... Que seraient-ils devenus, si Kanato n'avait jamais interceptés Ikta, où seraient-ils ? Seraient-ils heureux et comblés, loin de toute responsabilité ? Et s'il ils ne s'étaient jamais revue ? Qu'il ne demeurerait qu'un douloureux souvenir pour elle et qu'il ne se souvenait toujours plus, est-ce que ça l'aurait été mieux ainsi ? Ne jamais s'être retrouvés, ne pas s'être aimé de nouveau... Au moins, ça l'aurait été mieux pour Ikta, le voir souffrir ainsi par sa faute lui faisait tant de mal. Celui-ci disait vouloir dormir par terre et qui était-elle pour l'en dissuader, en fait, même si elle ne voulait pas qu'il dorme par terre, elle était trop mal à l'aise pour lui dire de dormir avec elle. La jeune femme baissait la tête déçue et soupirait.
_D'accord. Répondait-elle doucement avant de s'approcher du lit s'ils ne dormaient pas ensemble, au moins, elle viendrait profiter de cet instant éveillé pour venir se blottir contre lui. Ils passèrent un moment, là, silencieux à fixer le vide, mais à être ensemble. La femme venait chercher la main d'Ikta avec la sienne pour la caresser de ses doigts. Ils étaient dans le silence, la pluie heurtant la fenêtre et le toit, lis n'avaient pas besoin de dire un seul mot, la douleur, ils la ressentaient tous les deux à leur manière... S'excuser ? Ce n'était pas nécessaire, tout avait été dit et avait été entendu. « Ikta je t'aime... » Pensait-elle n'ayant pas le courage de lui dire et risque de le blesser davantage.
***
C'était la nuit, les rayons de la lune caressaient la peau de son visage, Saxa n'arrivait pas à s'endormir. Seule dans ce grand lit, dos à la porte, la jeune femme soupirait et n'avait qu'une seule envie, être près de lui. À force d'avoir essayée toutes les postions pour s'endormir, la jeune femme se retournait pour regarder dans la direction d'Ikta qui n'avait qu'un drap blanc et son sac en guise d'oreiller... Il était dos à elle. « Arrive-t'il à dormir ? »Se questionnait la kunoïchi en resserrant un peu la couverture contre elle. « Tant pis... » La jeune femme se redressait et attrapait sa couverture et un oreiller. Le lit craquait sous ses mouvements jusqu'à ce qu'elle en descende. La demoiselle venait s'installer derrière Ikta et passait son épaisse couverture sur eux-deux. Elle se mettait toute petite, le front contre son dos. Saxa se collait contre sa silhouette épousant sa position et sa main se posait sous son bras pour l'enlacer alors que l'autre passait sous son oreiller.
Au bout d'un bref instant, la jeune femme fermait les yeux en soupirant longuement pour finir par s'endormir contre Ikta... S'ils devaient passer une dernière nuit ensemble, ils dormiraient ensemble, du moins, c'était que voulait la jeune femme.
***
Le soleil se levait, la femme s'était déjà réveillée, celle-ci regardait le contenue de son sac pour s'assurer qu'il ne manquait rien, du coup qu'ils devaient prévoir un arrêt sur leur route. Tout y était. La femme jetait quelques regards vers Ikta, incapable de lui dire quoi que ce soit, même pas un bon matin... Il était toujours là et c'était ce qui importait. Il aurait pu partir en pleine nuit, ou même là en ce moment, prendre la porte et filer... Mais décidément, il souhaitait terminer cette mission avec elle, parviendraient-ils à échanger quelques mots sur le chemin ? Saxa l'espérait, ce long silence était tout aussi affligeant que le reste. Les deux s'étaient préparés individuellement et prient un petit repas pour emporter afin de manger sur la route. Du pain, du fromage, quelques fruits et de l'eau... Inutile d'insister sur un petit-déjeuner en tête-à-tête...
_Merci d'être resté Ikta. Finissait-elle par dire pour enfin briser ce silence insoutenable. Enfin parler était libérateur, elle se sentait moins coincée par le poids de ce malaise. Ils s'enfonçaient sur la route en chemin pour Toriwaza afin de se rendre dans un petit village avoisinant. La jeune femme souhaitait que les rebelles aient reçu son message à temps, ainsi, elle n'aurait pas à faire semblant devant Ikta... C'était un autre chose qu'elle lui avait caché... Premièrement, son clan, son rôle auprès du Daimyo et maintenant, son rôle pour la résistance... Elle détestait le mensonge, mais elle cachait tant de choses... Surtout à celui qu'elle aimait... Mais pas par mauvaise foi ou par manque de confiance... Elle avait peur, peur pour sa vie et celle d'Ikta si ça venait à se savoir. Un jour, un jour il l'apprendrait, mais c'était beaucoup trop tôt... Enfin, s'ils se revoyaient un jour.
Au bout de ce long voyage, le duo pouvait enfin apercevoir le village à l'horizon. La demoiselle voulait ralentir le pas pour ne pas y arriver trop vite... C'était comme-ci le bout de cette route allait les séparer pour toujours. Elle n'aimait pas ça, mais ça semblait inévitable. Comme il l'avait si bien dit, si son clan passait avant lui, ils n'avaient plus rien à se dire... Et abandonner les siens aujourd'hui ? Abandonner son clan, son Pays et la cause ? Saxa ne pouvait pas prendre une telle décision, depuis toujours, elle est convaincue qu'elle est destinée à quelque chose de grand et aujourd'hui, elle est convaincue que cette chose, c'est cette révolution, elle n'abandonnerait pas ! Peut importe à quel point elle l'aimait, Saxa s'était engagée dans cette cause et s'arrêterait qu'une fois sa mission accomplie ou que la mort vienne la chercher. Même si cela voulait dire de devoir laisser l'homme qu'elle aime partir et en épouser qu'elle déteste... Saxa le fera quoi qu'il en coûte...
Là dans la chambre de cette auberge de chemin, le jeune Ikta se trouvait sur le lit seul Il fixait le plafond ne sachant pas quoi faire pas quoi dire. Il ne faisait qu’écouter les bruits de l’eau s’infiltrant entre les tuiles du toit. La pluie s’intensifiait à chaque instant et il était soulagement quelque peu de ne pas à devoir se promener par un temps pareil. Il venait même à compter pendant quelques secondes le bruit des gouttes tapant sur le rebord de la fenêtre avant que le vent ne vienne faire s’abattre une déferlante de gouttelettes d’eau. Ne prêtant plus attention qu’aux gouttes de pluies pour tenter de sortir ce qu’il venait de se passer il y a peu, il ne remarquait la présence de la jeune femme qui s’approchait de lui pour finalement venir l’enlacer. Elle lui avait même parlé, mais pas un mot n’avait pu sortir de sa bouche. Là sur le lit pendant un instant, les deux ne bougeaient plus. Mais Ikta finissait par s’en aller comme il l’avait dit sur le sol. Prenant son sac en guise de coussin, il se mettait de dos vis-à-vis de celle qu’il aimait toujours autant.
La nuit s’annonçait longue car le jeune homme semblait incapable de pouvoir s’endormir en ne cessant de penser à ce qu’elle allait devenir sans même penser un instant à sa propre personne. La pluie elle aussi venait l’empêcher de s’endormir, ce n’était pas une pluie agréable qui pouvait bercer quiconque l’écoutait, non il s’agissait d’un brouhaha sans nom comme-ci toute la force du ciel tombait sur le toit et les fenêtres. L’orage venait aussi amplifier la chose pour ne rien arranger. Pendant un instant il parvenait à oublier Saxa. Ikta venait alors à se demander comment il devrait agir dans cette mission qui ne l’enchantait guère. A vrai dire taper sur des gens certainement innocents ou au pire coupable d’avoir transmis une information ou deux sans que cela mette en danger autrui et assez horrifiant pour lui. Il se moquait de la liberté ou de ceux qui parlaient même de la liberté de la parole, une pensée bien naïve. C’était presque comme-ci l’on se disait que la parole avait son propre sens de la liberté dans un sens. Mais qu’il ne pût savoir ce qu’il advenu des autres missions dans le même genre. Ikta comptait au moins faire le minimum pour ne pas finir à nouveau dans le camp de vacance sous le palais.
Mais venant de nulle part, Saxa venait à lui passer une couverture par-dessus avant de se blottir contre lui. Une autre touche d’affection qui ne manquait pas d’être chaleureuse dans le cœur du jeune homme bien que la douleur ne manquât pas d’être revigorée. Ce n’était pas un simple pincement au cœur, mais plus comme si l’on enfonçait lentement une fine lame voire une aiguille large dans le cœur du jeune homme. Il sentait trahit, impuissant et même coupable. La femme posait sa tête contre son dos, sa main sur son bras et son autre bras venait se plaçait sous sa tête avec un oreiller entre les deux. La position ne devait pas être confortable pour elle, mais l’intention se faisait d’autant plus ressentir. Ce qui ne manquait pas de faire bien plus mal encore au jeune homme qui se sentait coupable de penser tout cela alors qu’elle faisait attention à lui. Après un instant, le jeune homme se retournait pour la prendre dans ses et en lui tenant une main tandis que son autre main allait sur le dos de la femme. Mais elle semblait s’être endormi, non que cela soit certainement dans la douleur qu’elle y parvint.
A son réveil la femme n’était plus dans ses bras. Il aurait donc dormi quelques instants de plus qu’elle. Il entendait qu’elle faisait son sac et il ne s’inquiétait donc pas de la chercher pour voir si elle n’était pas partie toute seule. Repas en poche et le package de chacun parait au départ. Le duo s’en allait donc cette auberge de malheur qui se trouvait sous l’arbre qui n’avait pas manqué de les séparer une première fois. Décidément cette forêt n’en avait pas fini avec Ikta ; Nul doute qu’elle finirait par venir à bout de lui. Car si lui était plus fort qu’un arbre, la forêt était éternelle. Il pouvait bien la raser ou l’incinérer, elle finirait toujours par renaitre de ses cendres. C’était là la vraie immortalité en ce monde.
Sur la route la femme venait à le gratifier de sa présence. Se furent pour lui ses premiers mots depuis la dispute qui ne manquait de mettre les deux au bord e la rupture bien que la distance entre eux allait forcément s’agrandir.
-Tu sais je ne t’aurais pas laissé faire cette dangereuse mission toute seule. En territoire rebelle on ne sait jamais ce qu’il se passe.
C’était là la seule phrase de l’homme avant que le village où il devait se rendre ne se dessine à l’horizon. Ce dernier semblait calme et étrangement malgré la pluie ou le froid aucune cheminée ne semblait relâchant une colonne de fumée. Avant d’entrer dans le village le jeune homme ne manquait pas de ramener sur le tapis le sujet de la veille.
-Tu sais hier je n’étais pas moi-même j’ai trop réagi sous le coup de l’émotion. Je me doute que ce mariage ne te réjouit guère. Tout comme à moi d’ailleurs.
Ikta s’arrêtait un instant pour parler à la femme et pour ne pas marcher davantage vers leur mission.
-En réalité, je me rends compte que tant que le Daimyo sera là nous ne pourrons être heureux. Tant que le clan Kazan sera ce sera pareil aussi. Aussi je pense que pour ta sécurité je vais m’en aller dans un autre pays quitte à me faire pourchasser par les Kazans et d’autres sbires du tyran de Tsuchi. Simplement il me faut finir cette mission pour ne pas te mettre en danger. Je me doute que ce mariage implique certains devoir et que je vais devoir m’y résoudre malgré moi et ce n’est pas comme-ci j’avais mon mot à dire vu mon impuissance.
À la suite de ses mots le jeune homme s’’avançait vers le village sans attendre la réponse de la femme. Mais une fois sur place tout était désert. Il n’y avait rien, pas une âme qui vive. Ikta rentrait même dans certaine maison, mais rien. Cela était plus qu’étrange.
-Tu penses qu’ils sont où ? Dire que je comptais leur demander de s’en aller gentiment plus à l’Ouest.
Ikta ouvrait enfin la bouche, à son habitude, il était toujours aussi protecteur envers elle, ce qui la faisait même sourire malgré le regret de le faire souffrir autant. Le duo poursuivait leur chemin vers le village. Plus ils s'en approchaient plus ils remarquaient qu'il était silencieux. La jeune femme pouvait enfin souffler, ils semblaient déjà avoir levés le camp avant leur arrivée, ce qui rassurait beaucoup la jeune femme, pas de blessés ni de drame aujourd'hui. Cette fois, Ikta reprenait la parole pour s'excuser et s'expliquer en quelque sorte. Pourtant, il n'en avait pas besoin, Saxa comprenait très bien sa réaction, elle ne pouvait donc pas lui en vouloir même si cela lui faisait mal, comment aurait-elle réagis si les rôles auraient été inversés ? Sa réaction aurait sans doute été bien pire. Non, il avait tous les droits d'être en colère contre elle.
Il parlait comme s'il ne lui en voulait plus, il donnait l'impression de rejeter la faute sur le Daimyo et la clan Kazan... Il ne mentionnait même pas le clan Hougyoku, qui pourtant avait son rôle dans l'histoire, tout comme Saxa. En vrai, elle aurait peu choisir de refuser et de fuir avec lui, comme ce qu'elle avait voulue quelques années plus tôt, mais elle ne l'avait pas fait et il ne le lui reprochait même pas. Est-ce qu'il s'aveuglait volontairement pour moins souffrir ? « Aah... Ikta... » Pensait la kunoïchi en le voyant tenter de garder son calme et de se convaincre que tout irait pour le mieux... Mais comment pouvaient-ils en être sûre ? La jeune femme avait beau vouloir y croire au plus profond de son coeur, elle ne pouvait promettre la suite des choses, rien n'était certain. La jeune femme le regardait silencieusement tentant de cacher sa peine derrière un visage neutre.
Le duo engageait de nouveau la marche pour entrer dans le village, c'était complètement désert, il n'y avait plus personne, ils avaient tous quitté les lieux comme pour éviter une grande attaque du Daimyo. Saxa restait un peu en retrait tandis qu'Ikta fouillait quelques maisons. La jeune femme le suivait lentement, elle avait surtout la tête ailleurs... C'est alors qu'il revenait vers elle pour lui demander où ils étaient tous passés... La suite la surprenait, il comptait les aider... La femme eut tout de suite envie de tout lui dire, mais préférait s'abstenir, il y avait autre chose de plus important à discuter pour l'heure. Il comptait partir et déserter les rangs du Daimyo, elle l'y aiderait.
_Ikta... Je ne t'en veux pas tu sais et je comprends très bien. Oui il y a le Daimyo et le clan Kazan... Mais il y a aussi mon clan... Et moi par la même occasion. Je n'aie pas d'excuse et je n'aie pas non plus de réponse. La demoiselle soupirait en regardant autour d'eux.
_Pour ce qui est de la mission, je crois qu'elle est terminée, les rebelles ne sont plus là, je trouverai quelque chose à raconter sur la route... Je dirai que tu es resté sur place au cas où ils reviendraient, ça te donnera assez de temps pour fuir avant que le Daimyo envoi l'un de ses hommes pour te retrouver. Saxa s'approchait de lui, assez pour se blottir contre son corps en venant poser ses mains sur ses joues. Celle-ci faisait glisser ses pouces sur ses joues pour les lui caresser en le regardant toujours dans les yeux. Ses autres doigts venaient lui serrer la nuque pour le tirer vers elle pour joindre ses lèvres aux siennes, elles tremblaient, la jeune femme ne voulait pas rompre le baisé, mais finissait pas reculer son visage en gardant les yeux fermés et soupirait.
Ses mains tombaient de ses joues jusqu'à glisser sur son torse, la kunoïchi le regardait et une larme venait rouler au coin de sa bouche. Son regard brouillé par ses larmes qu'elle retenait était plongé dans celui d'Ikta.
_Je t'aime. Parvenait-elle à lui dire en reprenant son souffle pour relever fièrement le menton afin d'essayer d'arrêter ses larmes. La jeune femme se reculait en laissant ses bras retourner sur le long de son corps.
_Maintenant, tu dois partir, je m'occupe du rapport.
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