Au départ, il ne devait pas être en retard. Au départ, d’ailleurs, il ne l’était pas. Mais comme chaque faux départ, il finit par l’être. Et vous imaginez bien que concernant notre « Héros », il y a toujours une histoire à raconter ? Alors, revenons un peu avant qu’il ne soit introduit à la Raikage car, quelques minutes auparavant, le voilà qu’il arrivait seulement, essoufflé et déjà décoiffé.

Tout commence quand il entend son père qui s’exclame de toute sa voix qu’il - il parle alors de Khan, sachez-le- a encore oublié de se lever. Sa mère, déjà aux fourneaux, se questionne sur la journée prévue par le Genin, demandant, de façon pas si innocente en vérité car elle connaît parfaitement son planning, si ce n’est pas aujourd’hui qu’il avait sa convocation avec la Raikage. Imaginez brièvement un homme, barbe qui tourne lentement au gris, au corps travaillé par les années, qui explose littéralement -une fois de plus- la porte fermée à clef de la chambre de son fils. « Mais qu’est-ce que tu fous encore à dormir, espèce de fils indigne ? », lui hurle-t-il dessus. « On ne fait jamais attendre notre Raïkage ! Lève-toi, fissa ! Ou je t’y envoie moi-même ! », continue-t-il de parler trop fort. Et, définitivement, vous ne voulez pas voir comment le père peut s’y prendre. Mais c’est toujours trop douloureux.

C’est ainsi qu’il partit bel et bien à l’heure. Grâce à ses parents encore trop bienveillants, malgré son âge.

Donc, au départ, il est à l’heure. Et il finit en retard. Vous savez pourquoi ? Il s’est perdu. Une bonne odeur de nouilles. Un virage raté parce que l’odeur était définitivement trop bonne. Puis il a continué sur la mauvaise route pendant encore quelques carrefours, l’esprit occupé par sa convocation, l’estomac attiré par les nouilles sautées qu’il imaginait déjà prendre à son retour. Sauf que … Il s’était royalement raté. C’est ainsi qu’il était arrivé un peu trop à l’heure. Tout pile, semble-t-il, alors qu’il entrait dans le Bureau de la Raikage. Il ne tenait définitivement pas en place, l’appétit déjà ouvert à l’idée du plat à venir. Mais il devait faire bonne impression auprès de la Cheffe.

Sinon c’était sa mère qui lui tirerait une oreille. Et s’il avait peur de l’énergie dévastatrice de son père, vous ne vouliez pas connaître le regard sombre de sa mère. Aussi, posant ses fesses sur l’une de chaise, il plisse les yeux. Était-ce une question rhétorique où il ne devait pas répondre et seulement hocher de la tête ou devait-il véritablement ouvrir la bouche aussi tôt dans la conversation ? Seconde option. Toujours la seconde option plutôt que trop réfléchir, évidemment.

Il hausse les épaules, un peu trop de façon décontractée. « Soit j’ai fait une bêtise récemment, et je m’en excuse d’avance, je ne maîtrise pas toujours mes explosions. Surtout dans les virages, en fait, cela demande encore un peu d’ajustements. » Puis relevant la tête, les yeux encore plissés alors qu’il regarde le plafond, il enchaîne. « Ou alors … » Il tape dans sa paume droite de son poing gauche. Définitivement, il a trouvé la bonne réponse. « Vous m’envoyez enfin en mission ! » Sautillant sur sa chaise, avant de se relever et de se redresser pour se pencher sur le bureau, à la recherche du bout de papier. « C’est laquelle ?! Je pars dehors ? Vous avez trouvé un criminel à pourchasser et à capturer, c’est ça ? », enthousiaste à l’idée d’affronter enfin un nouvel adversaire.

De. L’action. Il était plus que temps pour le Genin qui commençait à s’ennuyer. Devenir Shinobi, vous parlez d’une aventure épique.