- Oye oye oye… Bon, j’crois que j’ai enfin compris, mais c’est vachement compliqué, votre affaire là… J’vais tout résumé pour voir si j’ai tout bon, et après on se met au travail.

Le vieux que j’avais devant moi gigotai dans son fauteuil. Moi, j’étais contre le bureau, et Ishiyato, assis derrière. Le visiteur, lui, avait une tasse de thé froide vu la longueur de son histoire, et avait à peine touché aux choux à la crème de m’dame Hudsa. Une honte. J’en englouti un, histoire de le rendre honneur, avant de le pointer du doigt.

- Donc, on a un nourrisson mort. On a sa mère qui dit que c’est son mari qui a fait le coup. Mais vous est vos copains, vous pensez que c’est elle, puisqu’elle aurait fricoté avec Koba, le bandit de Hojuziiiikô, et que son mari pouvait pas avoir de gosse. MAIS le truc relou dans l’histoire, c’est que le bandit, il a des vus sur la ville, et la Nomade a déjà eu des problèmes avec lui. OR, vu que notre mari éploré est un marchand influent, sa bonne femme présumée coupable a accès sans doute à des informations qui POURRAIENT favoriser une éventuelle attaque de la ville.

Je soupirai, en interrogeant le vieux du regard.

- C’est cela, mademoiselle, c'est cela.

- Et donc, nous, on fait quoi, là dedans ? Parce que la bonne femme, elle risque de s’faire couic nan ?

Ouais, je crois qu’ça marchait comme ça, à Kusa. Mais Hojuziko, là… J’avais pas vraiment envie d’y retourner. Faut dire que la dernière fois, j’avais un peu fait voler le couillon qui servait de chef de la garde, même si c’était un débile et un mec dangereux qui avait faillit tuer un bébé, c’était quand même le chef de la police.

Le vieux haussa un sourcil.

- Effectivement, elle risque la peine capitale pour son acte. Cette affaire se joue sur plusieurs tableaux : il faut savoir si effectivement la mère a tué son enfant, et si, effectivement, le nourrisson était le fruit d’une union adultère. De plus, si elle a pu donné des informations à ce Koba, cela peut-être très dangereux et problématique pour notre cité.

Lui aussi soupira, et pris une gorgée de thé ; son visage se détendit. Ah, madame Hudsa, c’était une reine pour ça.

- Mes collègues et moi même faisons appel à vous car votre organisation est récente sur la Nomade. Vous aurez ainsi un regard neutre sur les évènements, et si vous tirez les choses au clair, et possiblement éliminez une menace, et bien, vous aurez gagné durablement votre place sur Ryokuiki.

Un pâle sourire se dessina sur ses traits fatigués. Je consultai Ishiyato du regard.

- Ouais, vous pouvez compter sur nous, on est pro. Les histoires de mômes, ça me fou les morts. On va tirer ça au clair, et si il faut livrer quelqu’un, on le fera. Les Chiens Rugissants sont là pour ça.

Je bombai fièrement le torse, ce qui tira au vieux un véritable sourire. Héhé, c’est que Sora, elle avait bien répété pour cette situation, ça oui !

Maintenant, c’était à Ishi de décider. Tout ça était beaucoup trop compliqué.

C’était quoi cette histoire de malade… ? Un nourrisson mort, un adultère, une menace sur la ville… Rendre service aux locaux étaient important pour notre développement. Nous devions mettre en place une relation de confiance entre eux et nous mais là… Il y avait beaucoup trop de facteur à prendre en compte.

La situation nous forçait cependant à accepter. Ne serait ce que pour pas être mis à l’écart. Je coulais un regard à Sora qui pu sans aucun mal discerner mes doutes avant de finalement reposer mon attention sur le marchand.

« Votre affaire est délicate… Sachez que si nous l’acceptons, nous ne prendrons pas de gants avec les différents protagonistes. »

L’homme acquiesça doucement. Je lui fis alors parvenir un document avec nos frais. Il ne broncha pas d’un pouce, ne cherchant même pas à négocier. La situation devait être dramatique pour qu’il n’essaie même pas un peu.

« Nous allons devoir interroger cette femme pour commencer. Vous pouvez nous faire entrer dans la prison de la ville ? »

-Cela va de soi, les geôliers vont être avertis de votre arrivée.

Après une poignée de main, le vieil homme quitta les lieux. Je venais alors soupirer avant de m’affaler dans mon fauteuil. Toute cette histoire sentait mauvais.

L’après midi pointait le bout de son nez tandis que nous nous mettions en route. Le vent soufflait et j’étais obligé d’attacher mon imperméable. Une fois à la prison, nous nous annoncions au bureau à l’un des fonctionnaires.

« Nishimura Ishiyato des Chiens Rugissant. Voici Sora. On aimerait voir Mahime Katsuya. »

L’homme au bureau nous fit patienter quelques minutes, fouillant dans ses papiers. Finalement on nous fit signe de venir. Après une fouille méticuleuse, on put rejoindre les entrailles de la prison avec notre guide. Je profitais de ce petit moment pour couler un regard à Sora et lui livrer mes impressions.

« Toute cette histoire ne sent pas bon... »

Nous arrivâmes finalement devant une des nombreuses cellules de la prison.

« Tu veux la jouer comment ? »

Je le sentais bien, qu’Ishiyato voulait que je me tienne bien, que je ne fasse pas de vague, et ceci, et cela, mais le fait est que ça me foutait vraiment les nerfs, toute cette affaire. Et pour cause, je n’y comprenais strictement rien.

Très vite, les marchands comprirent la nécessité d’avoir un endroit où enfermer les gens. Ce n’était pas comme s’il pouvait les balancer par dessus bord, mais la ville, les deux fois par an où elle passait par Teppeki, la capitale du pays, larguait ses prisonniers en attente d’un jugement. Les marchands, dans l’immense majorité des cas, faisaient leur loi en ce qui concernait les trucs de marchands. Mais étrangler son môme, franchement, cette bonne femme, elle était mal mais alors mal tombée. On allait lui couper plein de bout pour lui apprendre.

La prison se situait dans la haute tour de la milice, un des établissements les plus hauts de la Nomade, qui tanguait sous les efforts de Fûjin. Il me semble qu’on lui avait fait des renforts en bambou, et ça faisait que parfois, on voyait ce truc qui tanguait encore et encore ; par les jours de tempête, on ancrait la haute structure par d’épaisses chaînes, pour pas trop que ça bouge. Terrible, ce truc.

Après s’être fait fouillé, je coulai un regard à Ishiyato.

- Ouais. Moi j’comprends pas tout, mais pourquoi la bonne femme aurait dit des trucs qu’il fallait pas dire à un mec pas recommandable.

Je baissai la voix tandis que nous montions au deuxième étage, là où était stocké la bonne femme.

- Parce que, continuai à voix basse tandis que le milicien disait un truc à son collègue, du gosse on s’en fou, mais par contre, si un bandit connaît les itinéraires de la ville, ou veut attaquer le prochain ravitaillement… Ca va pas le faire du tout.

Je jetai un regard à Ishiyato, tandis que nous patientons dans un étroit couloir. Pas de bruit, pas grand-chose. Pas d’oreilles en vue.

- Après tout, on nique les dents de ce bandit, on nique la menace. Hojuziko, on y arrive dans deux jours…

Je plissai les yeux. Elle échangeait grâce à des invocations d’aigles, la bonne femme, avec son brigand. M’est avis que c’était lui, qui pouvait faire apparaître les créatures.

- En espérant qu’il soit pas déjà passé à l’acte, le couillon.

Ouais. Y avait vraiment un truc qui puait la dedans.

Je me figeai ; y avait du remue ménage un peu plus loin, dans le couloir. Apparemment, le milicien avait du galérer avec la serrure, parce que quand il est revenu vers nous, il était tout blanc et tout rouge à la fois, tremblait, et nous regardait avec un air de chien battu.

- Monsieur Nishimura, la prisonnière, elle n’est plus là ! On a barricadé la porte de l’intérieur, on a arraché les barreaux de la fenêtre, et elle s’est enfuit.

Olalalalalala… Ca promettait.

Nous étions en train d’échanger sur nos impressions vis-à-vis de ce boulot quand un des gardes arriva en courant. Une évasion !?

Je me précipitais vers la cellule, bousculant les personnes dans le couloir au passage. Vide. Elle était vide cette putain de cellule !
Les barreaux avaient été arrachés. Je venais zyeuter par la fenêtre avant de couler un regard au sol de la pièce. En me penchant, je venais récupérer une plume.

« Elle a reçu une aide extérieure. Ce qui m’étonne c’est que personne n’a rien vu… Il y a tout un tas de gars qui bossent en hauteur pour les voiles. On aurait forcément vu quelque chose ! »

Je coulais alors un regard à Sora tout en agitant la plume dans ma main. Mes pas me conduisirent alors vers le garde.

« Quand est ce que quelqu’un est venu ici pour la dernière fois ? »

L’homme était entièrement blanc, nul doute qu’il allait sans doute en prendre pour son grade si on n’arrivait à la retrouver.

-Il y a environs quatre heures, quand on est venu lui donner à manger.

Je poussai un soupir avant de regarder à nouveau Sora.

« Nous n’allons pas pouvoir suivre l’odeur à cause des vents changeants mais nous savons tout de même dans quelle directions ils vont… »

Il fallait faire vite. Il ne nous fallut pas longtemps pour quitter le bâtiment et nous mettre en route en courant vers une des sorties de la ville.

« Nous allons leur donner la traque. La ville va suivre les courants et nous allons couper à travers les plaines. Nous devrions être à Hojuziko bien avant que la ville n’y passe. On doit désamorcer la menace avant que celle-ci ne frappe. »

Nous étions finalement arrivés à l’une des entrées de la ville. Le vent soufflait avec une extrême violence mais par chance, la cité était tellement imposante que sa vitesse n’était pas si monstrueuse que ça. Ne pouvant arrêter toute la structure, il fallait sauter au vol.
Je posais ma main sur l’épaule de Sora et ensemble, nous sautions de là.

Je venais rouler légèrement dans une pente avant de me reprendre. Après m’être relevé, je coulais un regard à mon acolyte. Ryokuiki s’en allait déjà. Il fallait que nous nous mettions également en mouvement.

« En route ! »

Pas le temps de niaiser, ni une, ni deux, on avait sauté par dessus la rambarde, et on était parti pour devancer la Nomade. Elle y arrivait dans deux jours, certes, mais elle devait aussi passer par une exploitation marchande non loin comme d’habitude, et nous y serions en une demi-journée de course folle à travers les herbes.

Réceptionné, je me tournai vers Ishiyato :

- Si l’aigle à arraché les barreaux sans se faire voir, le mec doit sacrément bien se camoufler, n’empêche… J’espère que ce qui nous attend, c’est pas un coupe-gorge… Quand j’étais à Kusa plus petite, me semble bien que notre gus là, c’était un peu le mec à appeler pour zigouiller quelqu’un discretos, beh c’était lui.

Je me grattai les cornes, pensive. Mais pourquoi elle avait tué son bébé, dans tout ça ? Elle se serait fait jeter par sa crapule, si il avait un enfant à charge ? Les humains, franchement. Incompréhensible.

- Oye, c’parti !!!

Le Shujinu Combi pris sa formation habituelle pour les grands voyages : Ishiyato avait fait appel à Cullan pour ne pas froisser son costume, et bien que je puisse tenir sur la groupe de l’Ancien, moi, je courrais derrière. Je peinais à tenir le rythme, mais j’avais l’habitude. Et puis, je fendais les vents de Fûjin comme ça, et ça, c’était vraiment plaisant comme sensation !

Mais la ville là… Bon. C’est pour ça que j’avais ma p’tite casquette bizarre, pour les grandes occasions où fallait pas qu’on me voit comme un monstre à corne. Et puis, j’avais grandi. Mon anniversaire était passé, enfin, la date à laquelle j’étais sortie de mon trou était passé.

La plaine était déserte, en cette fin d’automne ; l’herbe verte avait jauni, et la température nettement baissée. J’avais presque faim.

- On commence par où ? On fait style qu’on veut suriner un gus ?

Cullan avait disparut, et nous pénétrions dans la ville ; je faisais mon possible pour paraître décontractée, et ça marchait pas si mal.

- Parce que ça doit se savoir, que la Nomade va passer par là, et tout l’monde doit être hystérique,comme d’hab…

En marchant, comme je pouvais pas me gratter les cornes, je me grattai le menton.

- On peut aussi dire qu’on s’est fait jeter d’la Nomade et qu’on veut suriner leurs voiles…

Suriner, c’était mon nouveau mot préféré. Enfin, notre réputation et la survie d’la Nomade dépendait de cette affaire, alors autant laisser Ishi gérer parlote et stratégie, je ferais ce que je sais faire le mieux : tout casser.

Nous étions finalement arrivé sur place. Le voyage nous avait bien pris une demi-journée. L’affaire était urgente et de ce fait, nous n’avions pas pu faire de halte. Nous fîmes nos premiers pas dans la ville et j’écoutais les interrogations de Sora tout en laissant mon regard vagabonder sur les locaux.

« Un type comme ça, doit bien avoir un moyen de le contacter… Et son attaque, il ne va pas la faire seul. À mon humble avis, si on trouve le rassemblement de vaurien, on retrouve le vaurien en chef. Et si on retrouve le vaurien en chef, on retrouve la nana. C’est arithmétique… »

Je marquais une pause avant de couler un regard à Sora, la prenant de court.

« Arithmétique c’est un langage au-dessus. Presque divin. Tu te souviens du mendiant de l’autre jour qui prédisait la fin du monde en ayant les yeux révulsés ? Il est arithmétique lui. Y a des théories de miroir et de ce que l’on peut voir. Je te passe les détails mais ce qu’il faut retenir c’est que… Que… Que c’est absolu, mais que personne n’y comprend rien, à part les absolus qui connaissent le langage. »

Je venais alors me gratter la tempe.

« C’est une connerie sectaire si tu veux mon avis. »

Bon, il fallait se concentrer. Je venais offrir une tape sur l’épaule de mon assistante avant de lui désigner un débit de boissons. Toutes les investigations commençaient dans un débit de boissons. C’était arithmétique ça aussi. La principale raison était que lorsque l’on se livrait à quelque chose de gros et qu’il fallait garder le secret, on venait toujours s’en vanter après trois coups dans le nez au près de ses compagnons de beuveries.
Je poussais la porte de l’établissement avant de couler un regard à l’assistance.

« N’oublies pas ce que je t’ai appris. Le plus balèze avec la gueule la plus allumée… On se retrouve dans les chiottes d’ici deux minutes. »

Je venais alors sourire à l’attention du patron avant de me diriger vers ses latrines. Poussant la porte de celle-ci, je venais aviser les cabines une à une avant de désigner la porte du pouce à ceux qui étaient en train de les utiliser.

« Allez, hop hop hop, tout le monde dehors. »

Des grognements se firent entendre de la part des autochtones, mais peu m’importais. Les mouvements avaient été faits tellement de fois qu’ils étaient devenus des automatismes. Je venais alors ouvrir la porte d’une des cabines avant de venir soulever l’abattant. Le terrain était fin prêt pour accueillir Sora et notre homme.

En attendant, j’allais me présenter devant le miroir, réajustant ma coupe de cheveux et recouvrant mon visage d’un peu d’eau avant de me sécher avec une serviette en papier. Il ne me restait plus qu’à ôter ma veste, la posant sur le rebord. Mes manches étaient remontées et j’étais fin prêt à travailler.

A un moment donné, j’ai bien cru qu’Ishi avait lui aussi fumer des fleurs ou du chanvre, comme ils font des fois les humains pour se sentir pousser des ailes. Il me parlait de son arythmie ou je sais pas quoi, parler d’un vieux mendiant qui prédisait le futur… c’est l’air de la campagne, qui lui faisait cet effet ? Ou bien un parasite intestinal peut-être ? En tout cas, il se grattai la tempe, et moi, je me grattai la corne.

Ouais. C’est bon. Il avait repris ses esprits quand on est rentré dans le bar. Et encore heureux. Il avait l’air plus content, car après tout, on était vachement bien rodé, à faire notre petit numéro. Ma partie préféré, c’est quand j’enfonçais la tête du mec dans l’eau des chiottes. Mais d’abord, fallait l’appâter, comme quand on met le bout de carotte dans le piège pour attraper le lapin. Ishiyato se dirigea vers les latrines, et moi, vers le mec le plus énervé possible.

Il devait mesurer bien deux mètres et avaient des espèces de clous dans les oreilles ; une large cicatrice ouvrait son torse en deux, qu’il arborait en tirant le plus possible vers le bas son débardeur d’un blanc douteux. Attablé avec une pisseuse et deux molosses, il buvait une mixture rougeâtre qui puait jusque là.

Pas d’approche Saxaesque ici, pas à l’odeur qui se dégageait de leur coin ; même pas d’effort à faire pour paraître bizarre à leurs yeux. Fallait sortir du grand Sora, Sora.

- Eh, les gars…

Je bondis vers leur table en plantant mes yeux dans ceux du grand gaillard ; j’agrippai la table à deux mains et commençai à renifler.

- T’veux quoi gamine ?

Oulala il avait l’air méchant et pas content…

- Moi, c’que j’veux ? J’veux d’la plante, t’sais, d’la plante…

Je commençai à secouer nerveusement la table ; et un p’tit coup plus violent et hop, le verre de rouge qui se renverse en plein sur son pantalon et sur le bas de son débardeur ; il gueule, elle gueule, les autres aboient, et moi, ô moi, j’prends mon plus bel air de chien battu.

- Petite conne, sale petite conne !

Il commença à se lever en écartant la pisseuse qui se plaignait qu’elle en avait reçu une ou deux gouttes. J’lui laissai pas le temps de se plaindre, et lui agrippai la main.

- Allez vient aux chiottes, j’ai plein d’thunes que j’ai pris à mon papa et j’vais te nettoyer…

- Ouais, me nettoyer ouais.

Il adressa un clin d’oeil à ses molosses ; la pisseuse se mit à rougir, et moi, j’lui fis le coup de la bouche en canard, comme le fait Ishiyato.

Quand je poussai la porte des chiottes, je sentis sa grosse main contre mes fesses ; je rentrai et, avant qu’il ne se doute de quoi que ce soit, tordit son poignet et le plaquait contre la porte qui se refermait.

- Mais qu’est-ce que…

Mon autre main vint trouver sa gorge pour lui asséner un coup précis ; il se mit à tousser. Pas bon ça, il allait avaler de l’eau. Ishiyato était en train de se recoiffer devant le miroir. Classe, le bonhomme.

- Tu me diras si la merde a bon goût, gros porc.

L’interrogatoire… J’avais pas envie de poser des questions, alors, pendant qu’il reprenait son souffle et peinait à lutter, je le tirai pour lui enfoncer la tronche dans l’eau sale et les merdes qui stagnaient dedans. Et en plus, même pas je m’en suis mis sur les mains. Le professionnalisme, ça.

Je venais hausser un sourcil en voyant Sora débarquer avec une espèce de gros balèze. Elle envoya la tête du malheureux dans la cuvette en riant. Mais c’était qu’elle commençait à avoir le coup de main ! Moi qui pensais que j’allais de voir m’y coller.

Je venais alors me rapprocher d’elle, passant ma tête au-dessus de son épaule pour aviser la situation. Elle avait le geste, mais il manquait de l’âme dans tout cela.

« Sora, Sora... »

Je venais secouer la tête avant de bousculer doucement mon acolyte, cherchant à me faufiler dans la cabine.

« T’oublies l’essentiel. »

Je venais récupérer la prise de mon apprentie sur le gaillard.

« T’as le mouvement, c’est bien. C’est ferme mais... »

Je venais alors sortir le malheureux de l’eau croupie avant de froncer les sourcils et de lui aboyer dessus.

« Où est Koba !? »

Je remettais alors sa tête dans les toilettes avant même de lui avoir laissé le temps de répondre.

« Où il-est !? »

Je recommençai ce geste si singulier que j’avais réalisé mainte et mainte fois.

« Où il-est connard !? »

Je venais alors sortir la tête du gaillard des toilettes avant de le gifler sans vergogne. Je le repoussais alors contre la cuvette. Il ne semblait pas bien. Je venais alors sortir de la cabine tout en avisant Sora et notre nouvel ami. Ce dernier semblait prêt à parler, mais je préférais faire passer cette leçon pratique avant le boulot. C’était important de maîtriser parfaitement les fondamentaux.

« Allez vas y petite. Recommences. »

Je revenais me laver les mains tout en pestant. J’entendis derrière moi l’homme gémir, suppliant même. Pauvre bougre… Au moins il allait être disposé à répondre à toutes nos questions après la deuxième couche.

Je venais alors m’essuyer les mains avant de m’en retourner au près de mon assistante, prenant des nouvelles.

Bon, pour le coup, j’pouvais pas dire que j’m’étais pas sali les mains. Inutile de raconter tout les détails ; Ishiyato m’avait dit que les histoires de merde, ça suffisait bien deux minutes. Toujours est-il que je dus me laver les cheveux dans l’évier pour enlever les morceaux et le sang, et Ishiyato user de ses plus beaux talents de diplomates avec le gérant du bar duquel nous monopolisions les chiottes. Enfin, talent de diplomates… n’en disons pas plus.

Sortons enfin de ce rad pourri après avoir fait comprendre aux raclures qui accompagnés le pov’ type que s’ils nous suivaient, ils en viendraient eux-aussi à bouffer de la merde, on avait une adresse. Enfin, une adresse… Je ramenai mon bonnet sur mes oreilles, et avisait Ishiyato d’un regard sérieux tandis que nous nous dirigions vers l’entrepôt du Koba, son territoire, pas loin des réserves de grains de la ville.

- Oye, Ishiyato, ça pue c’t’affaire n’empêche. Tu crois qu’on peut gérer ça ?

Je baissai le ton et regardai à droite, à gauche, à droite. Entre chiens et loups, même les poteaux ont des oreilles ; dans les rues, tout le monde semblaient tout content ; la venue de la Nomade, voir ses voiles poussées par la force des vents, c’était quelque chose.

- La gueuse, apparemment, elle a sucé toutes les infos d’son mari jusqu’à la moelle… Si l’autre débile attaque vraiment comme l’autre couillon nous l’a dit, il sait où sont les gardes, les armes, le Conseil… Y faut pas qu’il s’en prenne à la Nomade.

Pour la première fois depuis longtemps, j’eus peur. C’était un peu chez moi, et j’voulais qu’ça le reste. Pour qui ils se prennent, à vouloir niquer les maisons des autres ? Non mais le grand banditisme, c’est plus ce que c’était. Elles sont où les braquages que me racontait le moustachu, le mec qui a creusé un trou pour braquer Teppeki en marquand « ni arme, ni haine, ni violence » sur le mur ?

Y a tout qui s’perd.

- Et puis l’autre marchant, là, il s’est vraiment fait couillonné. Il avait pas vu, qu’sa femme, elle en bavait pour l’autre enculé ? Passer chez l’ennemi, buter un nourrisson… Y a pas vraiment de différence, dans tous les cas, c’est une belle salope.

Je levais un regard dur en fronçant les sourcils vers Ishiyato.

- J’te garantis qu’j’vais la trainer par la peau du cul pour qu’elle réponde de sa merde. On m’l’a fait pas, à moi.

Mais fallait la jouer fine, sur ce coup. C’était tout une bande, qu’il avait à ses ordres, l’autre Koba. Et la Nomade qui allait arriver demain soir… Ca serait pas mal qu’on l’accueille avec deux ou trois têtes empalées sur une pique, mais ça, c’était une autre histoire.

Arrivant vers les entrepôts de la ville, je fermais les yeux, pour me concentrer. Fallait pas déconner là, Sora.

J’avais laché ce qu’il fallait au patron du bar pour qu’il n’y ait pas de suite. L’argent avait le don de ramener le calme dans bien des espaces.
Nos pas nous conduisaient maintenant en direction d’un quartier industriel. Enfin industriel, c’était juste un amas d’entrepôts de stockages.

Je coulais un regard à Sora qui venait mettre en doute nos capacités à régler le problème. Haussant un sourcil, ma main vint à la rencontre de la nuque de la jeune femme.

« Évidemment que l’on peut gérer ça et l’on va gérer ça. C’est pas juste une histoire de pognon là Sora. On joue les prémices de notre réputation à venir. J’en ai marre que l’on s’occupe d’embrouilles entre fermier. Je veux pouvoir inviter par des Daimyos pour régler leur problème. Puis entre nous faut vraiment être une sacrée merde pour tuer un nourrisson. »

Je continuais d’écouter ses dires tout en hochant brièvement la tête à intervalle de temps régulier. Je préférais focaliser mon attention sur les environs. Mieux valait éviter une embuscade.

Nous tournions un bon moment dans les différentes rues avant de finalement trouver le fameux entrepôt. Je savais que c’était lui en raison de la dizaine de colosses devant celui-ci, armés de sabre.
Je coulais un regard à Sora tout en sifflant légèrement.

« Je vais faire diversion et les attirer ailleurs. Je te rejoindrais à l’intérieur quand j’en aurais fini avec eux. »

Je venais alors la gratifier d’un sourire, posant ma main sur sa tête avant de reposer mon attention sur la troupe.

Le temps parut se ralentir tandis que je commençais à marcher vers eux. Je sentis une aura en moi, l’aura des légendes…
Ma main vint desserrer ma cravate avant de venir vagabonder sur mon poignet. Je relevais à tour de rôle mes manches, les retournant. Finalement j’arrivais devant les brigands en souriant. Ils m’avaient vu arriver de loin. J’inspirais alors légèrement.

« Alors les petits pédé’, on ne se prépare pas à voir la Nomade ? Ça nous excite pas toutes ces voiles flottantes, hein ? On préfère rester en famille à se grignoter la biscotte, hein ? »

Ils haussèrent alors les sourcils et se regardèrent entre eux tandis que je me penchais légèrement en avant tout en prenant une voix mielleuse.

« Dites-moi, ça vous dirait une parade de l’amour ? Allez, qui m’aime me suive ! »

Je venais alors agiter ma main avant de me mettre à courir.

Derrière moi j’entendis divers cris, mais il ce n’était pas le moment de se retourner.

Pour être de la diversion, ça, c’était de la diversion. Quand le Ishiyato des Grands Soirs s’approcha de la meute de gros baraqués, j’en profitais pour me dissimuler dans l’ombre. Bon, ils étaient pas tous parti après lui, hein, mais y en avait bien cinq, ou un peu plus, parce qu’à partir de cinq, ça devenait flou, qui lui avait ris au nez pour venir le schlasser. Ils avaient de gros gros couteaux à la ceinture, plus gros que mon bras. Et ils disaient des trucs méchants méchants, à Ishiyato, et même que j’comprenais pas tout là non plus. Compliqué, tout ça, très compliqué.

Il n’empêche, qu’ils étaient quatre ou un peu plus, et qu’ils se foutaient royalement de la gueule d’Ishiyato, en le pointant du doigt, et en faisant des trucs avec leur cul. Et ça, ça me plaisait pas du tout.

Avançant d’un pas pour me dévoiler, je joignis mes mains.

- Oye, gamine, qu’est-ce tu f…

Puis, y a eu un bruit gluant, tout liquide, et des bruits de gens qui tombent par terre. Les vents, ça coupe. Et ça préviens pas.

Ils étaient tout les cinq en train d’agoniser par terre, le corps et tout leur intérieur lacéré ; la paroi de l’entrepôt avait était profondément tagué par mes vents. Tant pis, ça faisait un style. Il y avait plus personne qui gardait l’entrée.

Joignant de nouveaux mes mains, je fis apparaître mes double, qui me sourire. Ca faisait longtemps. Et j’pense qu’on allait se fendre la gueule.

Les Soras ouvrirent les portes de l’entrepôts, et je m’avançais entre elle. A l’intérieur, une bonne femme qui se prélassait dans un espèce de canapé énorme, un mec avait des barres de fer dans le né qui étudiait une carte, et une autre bonne dizaine de gus qui meulait des épées et jouez aux cartes.

- Mais c’est quoi c’bordel, fit l’homme au carte en levant la tête. Sont où, mes hommes.

- C’est toi Koba ?

- Ton nouveau maître connasse.

La bonne femme, elle, avait l’air passablement outrée. Pas grave. Je joignis mes mains, tandis que les Soras se marraient. Il était pas si loin que ça, le Koba, et il a pas tout compris quand y a des vents qui le choppèrent. Maintenant mes mains ensemble, les vents le comprimer salement, et commençait à se teinter de rouge.

La gourde, elles hurlaient. Les gardes, ils essayaient de comprendre. Et moi, ça me faisait marrer.

- OYE ON S’CALME ! Y en a un qui bouge, je le découpe en deux.

Fallait que Ishi revienne, pour que ça soit vraiment efficace. Sinon, les Soras allaient faire un sacré carnage, ça, j’vous l’dit. La bonne femme gueulait. Les hommes savaient toujours pas quoi faire. Et le sang allait bientôt gicler.

Le temps avait l’air de se ralentir autour de moi. Les hurlements derrière moi se faisaient de plus en plus bruyant. Je discernais même un « Reviens là, sac à merde ! ». En courant, mon regard rencontra celui d’un homme couvert de tatouage. Ce dernier se tenait au côté de tout un tas d’homme.
Le tatoué me dévisagea avant de couler un regard derrière moi et de saluer un de mes poursuivants de la main.

Et merde…

Les cinq initiaux étaient devenus trente facilement. Sans doute que notre homme avait lancé un appel au différent bandit de la région.

Je manquais de tomber au sol ce qui permis à mes poursuivants de gagner du terrain. Je me risquais à jeter un regard derrière moi tout en reprenant ma course. Une grimace vint déformer mon visage en voyant tant de haine et de rage dans autant de personnes.

Et merde…

Nous étions maintenant en dehors de la ville. Je pouvais sentir le moindre muscle de mon corps tirer. La sueur venait perler sur mon front et inonder mes dessous-de-bras. Il faut dire que la peur n’aidait pas également.
Des projectiles fusèrent non loin de mes oreilles et finalement je fus projeté contre un rocher par une technique de futon.

Et merde !

Je me relevais en gémissant. La douleur venait tirer sur mon dos et sur mon bas ventre. Mon costume était foutu. En me retournant je vis la marée de brigands avec à leur tête le tatoué qui venait rire.

Je venais alors me mordre le pousse avant d'en appeler à Larry qui apparut dans un écran de fumée en grognant.
L’homme couvert de tatouage cessa de rire et il envoya ses hommes sur l’animal qui se fit une joie de sauter dans la mêler. Le manipulateur de vent lui empoigna des poings armés à sa taille qu’il enfila.

-On va danser l’ancien…

D’autres brigands se jetèrent sur moi. Je venais alors imprégner mon être de chakra pour atténuer leur assaut avant d’ouvrir grand mes mains, leur administrant des gifles à tour de bras.

-Bande de petits cons !

Donc, on était rendu là. Mes mains jointes, qui immobilisaient le grand méchant, avec ce vent tout autour de lui qui se teintait de rouge ; il avait pas compris qu’il devait arrêter de bouger, le con, tant pis, ça le faisait couiner.

Y avait la gourde qui gueulait. Elle gueulait, fort, elle gueulait sale. J’entendais vaguement « sale truie, connasse, putain de sale pute ». Mais n’empêche entre elle et moi, c’était elle, la grosse truie. Elle gigotait encore un peu trop à mon goût, fallait faire un truc.

Les gardes, ils avaient tous lâché leurs cartes. A la tronche qu’ils faisaient, c’était sur que ça devait pas être ouf, comme situation. Vraiment pas ouf du tout. C’était un de ces moments là, comme quand Ishiyato chantait, il chantait fort, il chantait cool. Et eux, ils allaient gueuler tout aussi fort.

Y en a deux, ils se précipitèrent sur leurs armes ; l’une des Sora, la plus grande, puisa dans l’énergie qui nous liait pour leur envoyer deux sales trancheuses ; cette fois, c’est pas les bras qui tombèrent, mais eux tout simplement. Devant la violence des vents qui se déchaînaient, les autres se firent plus hésitants. Y en a même un qui s’approcha de la bonne femme pour lui tapoter l’épaule, et il se ramassa une bonne gifle dans la gueule. Pas de chance.

- Putain chef, fit-il en se tenant la joue humiliée, j’ai pas signé pour ça merde. T’avais dit que ta pute allait nous régaler, mais là c’est nous que t’as baisé.

Ah. J’avais raison, c’était elle, la pute. Je crois que la remarque lui plu pas beaucoup, parce qu’il s’agita de plus belle, mais comme le vent, ça tranche, il couina encore plus fort, le chef. La bonne femme voulut se précipiter sur le garde, mais c’est elle qui se ramassa une sale gifle qui l’envoya bouler par terre. Bien fait.

Le garde me lança un regard. On lui lança un regard. Il soupira. Les autres savaient pas quoi faire.

- Oye, les boyyyz, grinça la plus petite Sora avec sa voix fluette, c’est pas qu’on se fait chier, mais on va pas rester comme ça cinquante ans. Moi, j’vais chercher la cavalerie, et vous, vous avez deux options : courir pour vous échapper, ou courir pour échapper aux gentils messieurs qui voudront vous foutre en prison.

- Bien parlé. On fermera les yeux, pour sûr, nous, on veut le grand chef et la truie. En plus, elle vous respecte même pas, la gourdasse, elle vous mérite pas.

La petite Sora, après un p’tit geste de la main, pris le chemin de la sortie. Y en a trois qui passèrent derrière elle, en me lançant un vague sourire. Et l’autre qui couinait en pestiférant, et la gourdasse par terre en train de pleurer. Non mais des barres, des barres, je vous dis.

Et il en restait encore cinq. J’avais fait de gros progrès pour compter, Ishiyato pouvait être fier.

- Bon, les gars, vous avez mal choisi. On vous la pas dit, mais j’suis la pire.

La grande Sora les amocha assez salement. Pas de grande résistance en face, de vulgaire péons qui suivaient les ordres ; les compétents devaient garder l’entrée, et l’autre compétent qui n’en était pas un était immobilisé.

Elle se rapprocha de la bonne femme, et l’entrepris de l’attacher solidement. Pratique. Les couinements devenaient sacrément chiants, quand même, j’espérais que l’autre ferait vite. Et qu’Ishiyato s’en sortait. Avec toutes les preuves qui étaient là, pas besoin de tout ramasser, juste attendre. Fallait juste de l’énergie pour tenir le grand méchant immobile, et j’en avait à revendre.

Court, Petite Sora, fend les vents. Tu cours plus vite, plus loin, t’as ton vent autour de toi, un p’tit cocon tout doux. Les gens te regardent bizarrement, c’est pas toi qu’ils attendent, mais la grande ville toute plein de voile.

La Cavalerie, elle est là où les gens ont l’air le plus sérieux et sont tous habillé pareil. Facile.

- OYOYEOYEOYEE !!

T’es à une dizaine de mètres, mais ils t’ont entendu, ça c’est sûr. Ils te regardent tous comme un p’tit diable adorable.

- Là-bas, v’nez ! Y a des méchants qui se préparent à attaquer Ryokuiki ! C'est Koba, le grand bandit, vous le connaissez non ?! On les a poutré, mais faut que vous veniez cueillir le grand chef !  Suivez-moi, j’vais vous guider  à l’originale !

Je trépignais d’impatience et courrai sur place. Petite Sora ne doit jamais faillir à sa mission. Qu'est-ce qu'il faisait ? Ils avaient l'air tout sérieux. Oh, mais Ishiyato ! Petite Sora sait se faire grande pour faire apparaître deux autres Sora, une grande, et une plus petite. Mais c'est qu'il faisait une grosse de tête, les gens !

- Les autres vont aider mon patron, les Chiens Rugissants, toujours près à bouter du malfrat !

Ils avaient l'air content, n'empêche. Allez suivait p'tite Sora, les gars, pendant que les autres vont aider le patron après un p'tit signe aux gardes. Et c'est comme ça qu'on partit tous en courant ramasser la gueuse et son bandit.

L’affrontement faisait rage. Le manipulateur de futon avait rejoint les festivités. Larry de son côté s’en donnait à cœur joie. Il créa, à partir de la terre environnante, un shuriken géant qui vint faucher les brigands. De mon côté j’essayais de tenir le rythme face à l’homme et à a ses poings armés, mais il était beaucoup plus rapide que moi.

Je me pris un coup, puis deux, puis trois. Finalement une bourrasque me fit reculer et déchiqueta une partie de mon costume. Saloperie !

Je reprenais mon souffle tout en l’avisant tandis qu’il préparait une nouvelle offensive. Ce vaurien était plus fort et plus rapide que moi. Si je continuais à rentrer dans son jeu, je ne risquais pas de pouvoir tenir debout encore longtemps. Il fallait créer des opportunités.

Il leva ses bras en l’air avant de les envoyer vers moi.

-Oh et puis merde !

Je me mis à courir dans sa direction, contractant le moindre de mes muscles avant de sauter en avant, jambes devant. Les vents lacèrent brièvement mon corps, mais peu m’importait. Je venais de créer une opportunité, comme en témoignait la rencontre de mes semelles sur le visage de mon adversaire.

-ISHIYATO NO JUTSU !!!

L’adversaire fut propulsé en arrière, contre un rocher. Quant à moi je venais tomber au sol et des brigands en profitèrent pour me tomber dessus.

-Finis l’autre tache Larry, je gère ici !

Je me mis en boule pour encaisser les coups tandis que mon chien se dirigea en direction de la cible avant de lui envoyer un dragon de boue en pleine face. Malheureusement La créature de boue fut littéralement coupé en deux par des lames de vents.

Putain…

Ce fut à ce moment là que je vis la solution à mon problème. Un peu plus haut, sur une colline, je vis une chevelure rose flottait au vent. Je pris sur moi pour encaisser encore un peu ce calvaire et d’un léger sifflement, j’attirais l’attention de Larry qui s’apprêtait à bondir sur le manipulateur du vent.

Au lieu de ça, il tourna la tête vers la colline.

-Oh ! Sora !

Le chien bondit alors devant lui pour s’enfoncer dans la terre. Il alla par la suite tirer la jambe du ninja pour l’entraîner sous terre, ne laissant dépasser que sa tête.

-Soraaaaaaaaaaaaaaaaaa ! Magnes toi le cul !

Action:

Et on courrait, on courrait ! Y avait des trucs qui retentissaient, pas très loin, et j’étais sûre que ça pouvait être que Ishiyato ! Au loin, y avait notre maison qui roulait qui se rapprochait, on la voyait ! On était sur la colline et tout et tout, y avait Larry qui faisait un PUTAIN de carnage, et Ishiyato qui s’était fait PUTAIN de carnager, c’était pas bon. Du coup, beh on est descendu vachement vite, presque on courrait pas par terre quoi.

En même temps, on joignit nos mains pour faire apparaître de sales griffes, pour leur niquer leur tronche. En même temps, Larry avait fait un taff de ouf guedin. Alors, schla schla schla, on les finis. Et le trou du cul qui avait la tête qui dépassait du sol, c’était à Ishi de savoir quoi faire. On est pas des bêtes, merdes ! Ouais, on avait presque gagné ! Et du coup, on posa notre pied sur la tronche du type, en, lui enfonçant nos orteils dans le nez héhé.

- OYEOYE ISHIYATO, qu’on dit en même temps, c’est les Soras au rapport ! La Sora a nettoyé l’endroit, attaché la bonne femme et immobilisé le méchant ! Une Sora est allé prévenir les autorités, et nous, on est venu latter les méchants !

En attente des ordres, on sortit notre orteil du nez du mec et on lui tapota la tête. Et ça faisait boom boom boom boom boom boom….

Et on recourt on recourt, p’tite Sora ! T’as fait le chemin dans un sens, tu le refais dans l’aut’ sens ! T’as genre plein de garde derrière toi, t’as l’impression qu’ils veulent aussi t’attraper, mais c’est pas grave du tout, parce que toi, tu cours plus vite ! Y en a un, il est plus grand que les autres, ça doit être le chef des chefs, vraiment ! Trop cool !

Même si t’as fait des conneries ici, c’pas bien grave, tu te rattrapes !

- C’est cet entrepôt m’sieur ! Ils sont pas mort, mais bien amoché, c’est Sora, qui a fait ça !

- Mais vous êtes qui enfin ?

C’était le chef des gentils, qui avaient parlé. C’était l’heure de sortir le slogan.

- La Compagnie des Chiens Rugissants, pour arrêter les méchants et récupérer votre argent !

Moi, j’continuai à faire couiner le type. Bon, maintenant il m’insultait salement, en me donnant des noms pas gentils du tout. Mais mes mains étaient toujours jointes, et donc, il pouvait pas bouger, et donc, il continuait à râler. Terrible, l’attente. Grande Sora avait attaché l’autre et se curait le nez, et puis elle pleurait aussi. Les gardes au sol gémissaient de douleur. Encore plus terrible.

- C’est looooooooooooooooooooooong.

Qu’est-ce que c’était long.

Et puis, des bruits de pas. Plein.

Sora avait envoyé des clones faire le ménage. Les brigands avaient été vaincus. Je me redressais en gémissant avant de me diriger vers le manipulateur de futon. Ma chaussure alla à la rencontre de son visage tandis que Larry venait sortir de terre avant de disparaître. J’avisais une des Sora puis les hommes à même le sol.

-Va chercher les forces de l’ordre. À mon avis quand ils arriveront, une partie des gars ici présent se seront déjà relevés et ils auront pris la fuite, mais les plus dangereux seront toujours à terre. Il faut embarquez tout ça.

Je coulais ensuite un regard à l’autre Sora, lui offrant une tape sur l’épaule avant de la suivre en direction des entrepôts. Lorsque l’on arriva sur place, il y avait déjà du monde qui s’agitait. Le guet de la ville venait ramasser certains des brigands pour les emmener. En rentrant dans le bâtiment, je vis Sora maintenir notre homme en place avec ses vents. Le brigand faisait pale figure. La technique avait déchiqueté et lacéré son corps.

Je vins poser ma main sur l’épaule de la Sora originelle tandis que les représentants de l’ordre s’avancèrent.

-Ça suffit.

Les gardes agirent alors et assommèrent le chef des brigands, ne préférant prendre aucun risque. Certains échangèrent des regards et des murmures en avisant Sora. Ce qui semblait être le chef de peloton vint alors à notre rencontre.

-Nous aimerions vous parler jeune fille…

Je coulais un regard à Sora puis au représentant de l’ordre. Avait-elle fait quelque chose dans le secteur ? Je coulais alors un regard à la femme du marchand avant de la désigner du doigt.

-Nous sommes mandatés par un groupuscule de marchands de Ryokuiki. Nous devions arrêter ce brigand et ramener cette femme. J’ignore pourquoi vous voulez voir ma collaboratrice, mais elle va s’empresser de vous suivre. Je vous demanderais toutefois de me remettre cette femme là-bas.

Je coulais alors un regard à Sora tout en sortant les documents du boulot de mon costume, les présentant au représentant de l’ordre. La femme du marchand avait en soit rien fait dans les environs. Aussi il me la remit sans réellement résister. Par contre, pour Sora, c’était une autre histoire.

-Tu vas coopérer avec ses messieurs Sora. Je m’occupe de la paperasse avec le client et ensuite je viendrais te rejoindre.

Cela m’emmerdait prodigieusement qu’elle ait des soucis mais le travail passait avant tout. Nous avions un gage de qualité envers nos clients. J’embarquais donc la jeune femme, attendant le passage de la Nomade.

Ca y est, on était rendu. Quand les autres Sora étaient toutes revenus, avec les gentils gardes et Ishiyato bien amoché, y avait tout le monde qui parlait en même temps. Et ça continuait de couiner, de gémir, de se plaindre… Quand Ishiyato me posa la main sur l’épaule, je compris que c’était fini. Qu’on avait bien travaillé et tout et tout.

Je brisai l’étreinte sanglante qui le maintenait encore debout ; le chef des méchants s’écroula sur le sol, et à peine essaye-t-il de se relever que plein de gens lui sautèrent dessus pour lui mettre des menottes. Moi, ça m’avait fatigué fatigué, tout ça, surtout quand les autres Sora repartirent d’où elles venaient, ça fatiguait vachement, mine de rien. Mais on avait fait quelque chose de bien, non ? Ca effaçait tout le reste, non ?

Celui qui m’avait parlé, qui m’avait demandé de le suivre, c’était un monsieur très très grand avec un air très très pas content.

- D’accord, fis-je d’une petite voix. Ca sera réglé avant l’arrivée de la Nomade ? Parce que j’aimerais bien la voir déposer ses voiles, je pourrais même l’aider.

J’essayais de sourire au grand gentil qui avait quand même l’air un petit peu méchant. Il ne me mis pas ses sales morceaux de fer pour m’attacher les mains, mais il me prit quand même par le bras, sans trop serrer fort, mais un peu quand même.

- Et toi, lançais-je à la connasse qui avait buté son bébé, j’espère que tu vas bien t’faire rosser pour toutes les saloperies qu’t’a faites. On tue pas les bébés, on fait pas souffrir les autres, et on va pas s’acoquiner avec un sale petit rat qui a des désirs de grandeur.

P’tain, Sora, c’est ça, la morale ? Bah ouais, mais faut jamais toucher à ceux qui ont rien demandé, c’était la règle première pour que les choses se passent le mieux possible, nan mais.

Du coup, Ishiyato ramenait la bonne femme, et on me ramenait moi et le sale petit rat. Il me jetai un regard tellement mauvais que s’il l’aurait put me bouffer, il l’aurait fait. Et ouais, c’était ça la justice des Chiens Rugissants, on se faisait même embarquer avec.

- On a juste quelques questions à te poser jeune fille.

Eh jeune fille, y a personne qui m’appellait comme ça. Trop drôle. Mais il marqua un temps, et me lança un petit sourire, du haut de ses beaucoup plus de têtes que moi.

- Mais merci pour ton aide.

J’te garantis qu’c’était pas gratis.

Sora avait plutôt bien réagit à l’arrestation. Cela me procurait un certain sentiment de fierté. Elle commençait à comprendre les bienfaits qu’il y avait à se montrer civiliser. De mon côté, j'embarquais la femme du marchand. La Nomade devait passer dans les environs dans la matinée.
Cela me laissait donc suffisamment de temps pour éclairer un peu plus cette histoire de nourrisson. Pour l’occasion, j’avais loué une chambre dans une auberge. Assit sur le lit, j’avisais cette femme que tout accusé. Je l’avais placé sur une chaise et elle commençait déjà à clamer son innocence, ainsi que l’influence que son mari avait.

-J’exige d’être relâcher ! Vous savez qui c’est mon mari !? Je ne garantis pas votre sur’…

Je venais alors gratifier sa joue d’une gifle mémorable avant de lui présenter ma la paume de ma main tandis qu’elle se mit à gémir.

-Ça, c'est la claque d’un homme. Bien rugueuse qui accroche la peau, tu vois ? Tu parles quand je te le permets.

Je venais lui montrer les lignes de la main tandis qu’une larme coulait de son visage.

-Je-Je…

Elle se prit un nouveau coup. Cette fois-ci le revers de ma main dans l’autre joue. Les larmes coulèrent alors en abondance sur son visage qui commençait à être meurtrie.

-Ça, c'est la claque à pute, la bien saignante qui t’arraches la joue. Maintenant tu peux parler.

-Mais-Mais… Mais vous n’avez pas le droit !

Je venais alors rire tout en me levant du lit. Mes pas me conduisirent vers la commode ou j’avais déposé mon porte document. De ce dernier, je venais extirper un stylo ainsi que de quoi noter avant de lui jeter par terre.

-N’utilises pas des mots que tu n’as pas le « droit » d’utiliser. Tu as perdu tout droit dès le moment ou tu t’es retrouvé dans cet entrepôt. Maintenant tu vas écrire le nom du géniteur de ton enfant ainsi que celui de son assassin.

La femme grimaça de douleur tout en avisant le papier puis elle me regarda. Visiblement elle hésitait. Personnellement je commençais à sérieusement l’avoir mauvaise. C’était une chose que de corriger un enfant qui avait mal agit. J’étais personnellement favorable pour les châtiments corporels. C’était également une chose que de partir acheter des cigarettes pour le restant de sa vie, après tout on ne choisissait pas ses enfants, on les subissait. Mais en tuer un délibérément… Il fallait avoir de sérieux problème.

Aussi je pris le parti d'enappeler à un maître en la matière pour ce qui était de la torture. Me mordant le pouce, j’entamais une série de mudras pour invoquer Scar. L’animal apparut dans un écran de fumée avant de se mettre à rire. Il alla pour lâcher une remarque cinglante, mais je l’arrêtai net en lui agrippa le surplus de peau qu’il avait au niveau de la nuque et en tirant dessus.

-Tu la fermes et tu bosses, saleté de clebs….

L’animal continua tout de même à rire, plongeant son regard dans celui de ma prisonnière avant de se mettre à aboyer. Dès lors, le visage de cette femme se tétanisa. Elle voulut crier, mais aucun son ne sortit de sa bouche, tant elle était en état de choc. Je lâchais finalement le chien avant de retourner sur le lit. Une bonne demi-heure passa avant que finalement l’animal ne cesse ce qu’il était en train de faire. La femme s’effondra par terre, recroqueviller en boule et bavant. Visiblement elle, c'était faite dessus…

Scar quant à lui se remit à rire avant de reposer son attention sur moi.

-Chassez le naturel et il revient au galop. Pas vrai mon petit… ?

Je ne fis pas attention à lui. À la place, je venais me lever pour glisser dans la main de la femme stylo et feuille.

-On va recommencer jusqu’à ce que vous écriviez quelque chose de concret.

Elle coula un regard vers moi avant de pleurer. Il fallait que Scar rapproche son visage du sien pour qu’elle coopère enfin. L’invocation disparue alors comme elle était venu, emportant avec elle son rire.

Le reste du temps, je le passais à attendre la Nomade. Dès que la ville se présenta, j’emmenais ma prisonnière au commanditaire. Elle était complètement brisée, mais qu’importe. Au vu de ce qu’elle avait écrit, il y avait de forte probabilité pour qu’elle soit exécuté.

-Et voila. Elle est un peu… Déboussolée mais ça devrait aller. Ça, c'est ses aveux, ils sont signés. Quant à notre bandit, les autorités en bas le détiennent. Ce fut un plaisir que de travailler pour vous. Hésitez pas à refaire appel à nous.

Nous échangions brièvement, puis-je me retirais. Prochaine étape : Sora.