Timeline:

Musique d'Ambiance

Depuis son arrivé à Suna, Rin avait soigneusement étudié la dynamique de la ville. D’apparence, afin de se familiariser avec le rythme de son nouveau lieu de vie. Mais la vérité demeurait autre part. Elle était tout autre, dissimulé à l’arrière des bonnes intentions qu’il vendait à qui trouvait ses questions ou demande étrange. La stricte vérité était que le garçon aux cheveux d’or avait étudier les meilleurs passages pour passer inaperçu, et croiser le moins de monde possible.

Le garçon guettait l’extérieur. Lorsque le soleil commença à atteindre son Zénith, il sorti de son petit appartement pour rejoindre, tel un courant d’air, l’extérieur du village. Une série de Shunshin, d’un pas léger et aérien, pour atteindre la dernière plage d’entraînement -sa plage- dissimulée derrière une immense dune.

S’assurant que personne ne le suivait, le garçon se plaça au milieu du désert, et commença à composer différentes mûdras, et à malaxer son chakra. Assis, en tailleur, il dispersa une partie de son corps sans jamais vraiment se disperser, et commença à absorber du vent, le mêlant à sa propre affinité fûton. Peu à peu, l’air ambiant commença à former quelques brises légères se dirigeant inévitablement vers le centre de son corps. Autour de lui se formait un cercle de vent, devenant de plus en plus rapide, de plus en plus tranchant. Petit à petit, le Chakra de Rin devenait de plus en plus concentré, et le vent de plus en plus virulent, formant désormais une sphère tout autour de lui. Finalement, après une bonne heure de concentration, le garçon libéra son chakra.

Bon moment de la musique

Et son corps se dispersa.

Il forma dans un premier lieu une tornade, qui souleva le sable. Puis, le vent se déchargea de plus belle, formant une sorte de cyclone au milieu du désert. La dune s’affaissa, alors qu’un nuage de sable soudain avait fait son apparition. Sans prévenir, sans signe annonciateur. Juste… une puissante brutale.

Rin était là, à l’intérieur. Là, partout comme nulle part. C’était comme si chaque bourraque, chaque tornade, était une extension de son propre corps. Cette sensation était indescriptible. Il ne brûlait pas, il ne se sentait pas humide, ou terriblement solide. Non, il était libre. Libre comme l’air. Comme si aucune limite ne pouvait lui faire face. Aussi libre qu’un courant ascendant, et aussi puissant qu’une tempête.

Car rien n’arrête une véritable tempête. On se cache, et on ne peut qu’attendre de la voir passer.

Et par ses dons de sensorialité, l’autre garçon non loin pouvait la percevoir. Ce n’était pas « un type » qui arrivait, mais une immense masse de chakra diffuse et brouillonne, qui alimentait cette tempête soudaine et menaçante. Et qui l’engloutis sans ménagement. C’est uniquement lorsqu’il fut dans la tempête que Rin pu ressentir la présence d’un étranger. Réalisant le danger que cela représentait, le garçon au cheveux d’or repris le dessus, et fit cesser les vents violents pour se reformer un peu plus loin. Tout comme elle fut arrivé, la tempête s’estompa en un instant, et le chakra qui la composait semblait se stabilisait en un seul point.

Composa une courte série de Mûdras, Rin usa de son affinité Fûton pour faire descendre plus rapidement les particules de sables en suspension dans l’air sur le sol. Finalement, sous sa capuche blanche, il fixa le jeune homme qui avait pénétré sa technique. Une pensée salvatrice « Heureusement qu’il n’a rien… » traversa alors son esprit, constatant que c’était effectivement le cas.

« Tu vas bien ? Je suis désolé, je suis prudent normalement… Je ne pensais pas qu’il y avait quelqu’un ici, à cette heure… »

Une chose étrange. Personne ne s’entraînait dans le désert à une heure pareille. A moins d’être un assimilateur du vent, et donc, de ne pas vraiment craindre la chaleur.

Rin soupira.

Un long soupir de soulagement. Imaginez juste un instant qu’il blesse grièvement un ninja de Suna durant un entraînement, quelques jours après avoir « défier » la Kazekage ? Quel message cela enverrait ? Certainement quelque chose de catastrophique, comme « Voilà, et défoncer un de tes shinobi, c’est dans mes accréditations, Salope ?! ». Enfin, quelque chose du genre. Quelque chose qui ne ressemblait absolument pas au garçon au cheveux d’or, qui semblait d’un calme olympien en toutes circonstances. Une image fausse, puisqu’il était plus en hypervigilance camouflée.

« Tant mieux. » Affirma Rin en fixant l’homme, vérifiant par ses propres yeux qu’il n’avait effectivement rien de grave.

Du moins, pour l’instant.

Lorsqu’il déballa la suite, Rin blêmit. D’un blanc proche de celui d’un cachet d’aspirine. Chose relativement étrange pour un habitant du désert, que d’avoir une peau d’une pâleur aussi préservée et expressive. Était-ce grâce à sa cape blanche qui le protégeait des rayons du soleil ? Probable. Ça, un peu de génétique, et la situation délicate qu’il devait faire face.

Et même pas avait-il eu le temps d’ouvrir les lèvres que le garçon qui se prénommait visiblement Mugensai Natsuo lui expliquer qu’il venait d’arriver au village et qu’il ne découvrait que maintenant les plages d’entraînement. Mugensai… Le clan manipulant la chaleur. Le zénith harassant. Tout faisait soudainement sens… Puis, il lui tendit la main. Le garçon aux yeux de saphir avait envie de grogner, et d’hurler face à cette manie débile que les gens avaient de vouloir absolument se toucher pour se dire bonjour. « Sérieusement, un bonjour ne suffisait pas de lui-même ?! » Grommela-t-il intérieurement, alors qu’il fixait la main avec angoisse.

« Mon nom est Rin. Hizori Rin. »

Maintenant, il fallait trouver une excuse viable pour éviter de toucher cette main probablement moite et pleine de sable. Mais oui… Eurêka.

« Désolé, j’ai les mains moites. »

Décidément, il commençait à être plutôt bon pour esquiver les poignées de mains sauvages.

« Non, je ne fais pas ça souvent. » reprit-il pour répondre à la première question « C’est une technique Fûton de rang A. Disons que je m’entraîne, mais je suis bien loin de pouvoir y arriver… Il me faut environs une heure de concentration pour arriver à un tel niveau de puissance. » avait-il finalement conclu. Une réponse brève, mais qu’il jugeait satisfaisante. Mais malgré tout, le jeune homme se risqua à demander « Que penses-tu avoir vu exactement ? »

Il fallait qu’il soit certains que cet « imprévue » ne lui apporte pas plus d’ennui à l’avenir.

« Et merde. »

Ce fut la première pensée qui traversa l’esprit de Rin lorsqu’il comprit que ce… Mugensai Natsuo avait vu des choses qu’il ne devait pas voir. Dans un premier lieu, Rin avait répondu à sa question concernant la maîtrise de la technique.

« Le temps et l’énergie. C’est une dépense colossale. »

Une explication brève, mais qui condensait l’essentiel en quelques mots. Rin n’avait clairement pas encore le niveau, mais la sensation de puissance qu’il en découlait était vraiment grisante, si bien qu’il ne pouvait s’empêcher s’exercer à ce genre de Jutsu de haute volée. Même s’il n’était pas Hizori, et qu’il avait clairement développer un pouvoir étrange et loin d’être commun, le garçon appréciait être dans cet état second. C’était un peu comme une bouffée d’oxygène dans ce monde de fou. Être libre, au lieu d’être enfermée dans un quotidien étouffant.

Alors, lorsqu’il lui informa qu’il l’avait vu prendre forme humaine, le garçon se figea pendant un instant, dévisageant le jeune homme en face de lui. Il apparaissait surpris… Ce qui en soit, pouvait être crédible. N’avez-vous jamais été surpris d’entendre une énormité de la part de quelqu’un ? Après tout, qui pouvait sincèrement croire qu’un esprit du vent désertique s’amusait à se faire passer pour un Ninja de Suna ?

« Eurêka bis ! » pensa le garçon aux cheveux d’or « Rin, tu es un génie ! »

Donc, le garçon aux yeux de saphir pensait être un génie du désert ? N’est-ce pas là un synonyme d’être un Djinn ? Badaboom Tss ! Maintenant, finissons de faire joujou, et passons à l’application du plan djinnesque de notre petit esprit du vent en herbe.

Rin baissa la tête…

« Si seulement tu n’avais pu voir que ta vie et la tempête… » soupira-t-il, avant de relever la tête, en fixant le jeune homme « En effet, je suis un esprit du Vent. Un « Djinn » aérien. Mon nom vrai nom est Kazeshini. » Un nom charmant que l’on pouvait traduire par Vent de la mort. Stylée, n’est-ce pas ?

« Mon rôle est de guider les âmes perdues du Désert dans leur dernière demeure. Et je suis ici pour toi… Mugensaï Natsuo. »

Rin fixait le garçon d’un calme olympien, assuré, et sérieux. Presque trop sérieux.

« Si tu te poses la question sur les circonstances de ta mort, sache que tu es mort d’hyperthermie et de déshydratation suite à un entraînement dans le désert un peu trop intense. La tempête soudaine, c'était juste ton passage vers le monde des esprits.»

Le garçon fixa l’homme pendant un instant, le laissant réagir à sa « blague », avant de venir le corriger. C'était pas moins de la deuxième fois qu'un Shinobi de Suna le prenait pour une incarnation spirituelle, un esprit du désert. Son cousin avait même eu le toupet de lui demander un voeux, c'est pour dire !

« Je plaisante. » annonça-t-il sans amorcer un seul sourire. « Je me situe au centre de la technique, ce qui a dû te donner l’impression de me voir apparaître dans la tempête. Où alors, tu es victime d’un mirage à cause d’une sale insolation. Je n’en sais rien, je ne suis pas médecin. »

Le garçon le fixa d’un air plus sérieux.

« Tu devrais néanmoins éviter d’en parler, puisqu’on te prendrait probablement pour un fou. »

Et surtout, Rin n’avait aucune envie qu’on tente de faire des expériences sur lui.

Ça avait marché.

Rin se retenait de sourire malgré lui. Au fond, il avait presque un peu de peine pour ce jeune homme, mais malheureusement, il se devait de rendre cette idée totalement loufoque. Son état était un secret, et ce n’était pas pour rien. Il n’avait trouvé aucune information à propos de personnes malade comme lui. Ou infirme. Il n’en savait trop rien. Et finalement, il l’avait visiblement mis mal à l’aise. Il avait « jeté un froid », en plein milieu du désert, alors que le soleil était à son zénith. C’était à croire que c’était Rin, le Mugensaï.

Il l’avait vraiment fâché. Le blondinet affichait alors un visage surpris, presque apeuré, lorsque le dénommer Natsuo lui faisait la morale. Est-ce que les esprits existaient ? Rin n’en savait vraiment rien. En vérité, il avait déjà bien trop à faire à surveiller ses arrières pour se laisser distraire en essayant de capter des informations d’entités qui n’avaient probablement pas envie de se laisser déranger par des hommes. Après tout, si c’était le cas, est-ce que leur existence ne serait pas une certitude ?

Il n’avait même pas eu le temps de répondre que le manipulateur de chaleur entamait de lui-même un long monologue. « Tant mieux » ne pouvait s’empêcher de penser le blondinet, qui lui, au contraire, détestait faire la conversation. Et il n’aimait pas non plus les longs moments gênant de silence interminable. Finalement, le mieux était quand les gens parlaient comme un vrai moulin à paroles. Il captait l’attention, lui permettant de rester invisible, et donc, de tenir à distance les problèmes. Idéalement, il fallait que ledit moulin à paroles parle tout seul à quelqu’un d’autre.

Idéalement.

Car au bout d’un moment, le moulin allait inéluctablement s’épuiser. C’était donc la mission de Rin de lui apporter encore un peu d’eau, ou un peu de vent, selon le type de moulin qu’il avait en face de lui.

« Ce que je pense n’a pas vraiment d’importance, Natsuo… » soupirait-il « Tu es qui tu es, et tu as le droit de croire en ceux que tu veux croire. Je n’ai jamais vu d’esprit, alors je ne saurais dire s’ils existent ou non. »

La réponse avait le mérite d’être clair.

« Une gourde pour traverser un désert… »

Vraiment, il y avait parfois ou Rin se demandait pourquoi les clans avaient des traditions aussi débiles que dangereuses.

« Ce que je veux dire, c’est que je ne sais pas Natsuo. » Finit-il par admettre « J’ai aussi une tradition un peu st… similaire dans mon clan, le clan Hizori. J’ai failli en mourir, et c’est un moine du temple d’Amateratsu qui m’a retrouvé. Le soleil tapait fort, et le vent soufflait légèrement. A y voir un signe divin, il n’y a qu’un pas. »

Et ce n’était que pure vérité. Mais Rin était bien loin d’avoir le profil d’un zélé. Et puis, c’était aussi ce jour-là qu’il avait rencontré Hiro. Et qu’il avait découvert son pouvoir. Et que sa vie avait pris une toute autre direction.

« Si maintenant, pour toi, cette brise salvatrice était l’intervention d’une quelconque entité supérieure… Je ne saurais pas te contredire. »

La conversation s’arrêtait là. À vrai dire, Rin ne savait pas trop quoi dire de plus.

Il avait raison.
Effectivement, chacun était libre de croire et d’attribuer les raisons d’une réussite. A soi, à un dieu, au hasard, à la chance… Finalement, les raisons importaient peu. Certains user de la religion pour expliquer l’inexplicable, alors que d’autre préférait la science. C’était un choix personnel, propre à chacun des individus composant cette immense fourmilière qu’était Suna. Qui était une fourmilière parmi une autre à l’échelle de la planète.

« Que ce soit celui de cet homme ou celui d’Amaterasu, le résultat reste le même. C’est ce qui importe. » conclu le garçon à Natsuo. Cela sonnait un peu comme « la fin justifie les moyens », mais en vérité, l’Hizori préférait s’attacher aux plus aux conséquences qu’aux raisons. Après tout, l’inverse lui demanderait d’essayer de comprendre les bourreaux de son clan, et pour lui, rien ne pouvait justifier tant de cruauté envers un humain, envers l’un des siens.

« Qu’est-ce qu’il m’est arrivé ? » Le garçon fixa Natuso, avant de détourner le visage. « Ce qui arrive habituellement dans un désert. Le rituel du clan Hizori consiste en un pèlerinage pour prouver sa force. Les perdants meurent de chaud, ou de soif, ou par des bandits. Les gagnants rien du tout. C’est de la sélection. » Il fixait désormais le désert « Je me suis fait attaquer par des bandits, des barbares, des rustres, des monstres. Je me suis défendu, mais j’étais aux portes de la mort. De là, un moine d’Amaterasu, une sorte de paladin des temps modernes, m’a retrouvé, et m’a fait soigner. »

C’était la version officielle. En vérité, son clan avait trouvé qu’il s’agissait d’une bonne occasion pour se débarrasser du garçon. Malheureusement, son pouvoir en avait profité pour s’éveiller, et la tempête avait emporter tout ceux qui avait participé à cette monstruosité. Au départ, Rin avait été sous le choc. Aujourd’hui, cela lui semblait être la bonne conclusion.

« Ah oui… L’examen. »

Rin l’avait presque oublié celui-là. Ce moment fatidique de l’annonce, où il avait clairement mis une cible sur son dos aux yeux des Sunajin en « défiant » la Kazekage.

« C’est ça. J’y participe. Pas par choix, mais parce qu’un de mes cousins m’a inscrit de force à cause d’une bêtise. Bref… »

Le Djinn n’était pas vraiment du genre bavard.

« Et toi ? La même chose j’imagine ? »

Non pas que la réponse l’intéressait, mais il ne pouvait pas tout simplement partir en plein milieu de celle-ci. Il trouverait bien un moyen de s’éclipser, à un moment où à un autre.

Révoltant ? Le mot était faible pour ce que Rin ressentait vraiment. Et encore, Natsuo ne voyait que la partie émergente de l’iceberg, si l’on pouvait un tant soit peu encore utiliser cette expression dans un désert. Le garçon détourna le regard, fixant l’immensité du désert. Le manipulateur de chaleur n’était pas désagréable en soit, mais il n’était pas vraiment venu ici pour faire la conversation.

De toute manière, ce n’était pas comme si le garçon aux cheveux d’or était vraiment doué pour entretenir la conversation, où qu’il en portait un intérêt grandiose. Le blabla ? Très peu pour lui. Il préférait mieux la compagnie d’un bon livre avec un bon thé au bord de la mer, sans personne autour pour le mettre sous tension. Là, il y serait mieux.

« Je ne sais pas si j’ai toutes mes chances de réussir… Les gens qui vont y participer sont certainement deux fois plus fort que moi. Je n’ai pas vraiment l’intention de gagner. Et je n’aime pas vraiment me battre. »

Le garçon croisait les bras.

« Et en vérité, je m’en fiche un peu… »

Pas totalement. La stricte vérité est que cela le m’étais grave dans la merde. Quelle serait la réaction si on apprenait qu’il pouvait se transformer en vent ?  Qu’elle conséquence cela aurait sur sa carrière de Shinobi ? Les choses n’étaient pas si simples. Rin ne pouvait tout simplement pas participer à cette épreuve à pleine puissance. Il fallait donc trouver l’équilibre délicat entre se brider pour ne pas se trahir, et ne pas paraître non plus trop nul aux yeux des autres… Pour éviter qu’il ne devienne encore plus une cible.

« C’est vrai que je suis aussi curieux de voir à quoi ressemble les forêts luxuriantes. On dit que le pays du Feu est un pays idéal pour s’établir… »

Il fixa les horizons.

« Je ne sais même pas qui a eu l’idée en premier de s’installer dans un désert inhospitalier… »

Parce qu’entre le sable, qui l’insupportait, et une forêt luxuriante, fraîche et accueillante, son choix était vite fait. Mais c’était un Shinobi du Sable.

« Mh… »

Un service… Pourquoi pas. Après tout, ce n’est pas comme si cela allait lui faire un grand détour.

« Tu veux quoi exactement ? Un objet, c’est vaste. Je peux te rapporter une branche d’un arbre spécifique tout comme une babiole touristique. C’est toi qui vois. »

Et il anticipa sa question.

« Ne me regarde pas comme ça ! Je ne connais pas le pays du Feu, et j’imagine qu’ils ne passaient pas leur enfance à faire des châteaux de sables ! »

Puisque dans un désert, mis à part ça et jouer avec les scorpions, et bien il n’y avait pas grand-chose à faire. Outre survivre, bien sûr.