Nouvelle mission, un beau matin, direction la Chaine d’Ametsu. Je connaissais l’endroit, j’y avais longtemps vécu, enfin j’étais né dans la Capitale de Kaminari, donc je connaissais forcément cette chaîne. Cependant depuis que j’étais venu m’installer à Kumo, je ne m’étais plus approché de l’endroit. Du coup, une petite balade près de mon lieu de naissance ne pouvait pas faire de mal. En plus, ça me permettrait de chercher de potentiels terreaux pour mes champignons. Je cherchai à créer des champignons à vertu médicinales. Les terres autour de Kumo n’étaient pas toujours assez fertiles, enfin pas assez pour ce que je cherchai à créer. Je laissai donc ma culture du champignon et je finis de me préparer, prenant ma lame, je sortis et pris la direction de la sortie du village. En arrivant j’étais le premier arrivé. Cela me changeait j’arrivai régulièrement en second lorsque nous partions en mission.

En attendant mon partenaire de mission, je regardai un peu le ciel. L’été avançait tranquillement, il faisait chaud et les orages étaient fréquents. La bonne période pour mes petites cultures, une bonne humidité bien gardée sous terre permettait une croissance rapide. Je cherchai encore quelques petites méthodes pour utiliser tout ça concrètement en combat. Mais les idées venaient doucement. Je pouvais déjà utiliser des techniques de moisissures, mais ce n’était pas suffisant pour expédier des affrontements pour l’instant.

Finalement, je vis arriver ma binôme. Une jeune femme blonde. Soit, de toute façon, elle devait être compétente pour être envoyée avec moi et très franchement, cela me faisait plaisir de voyager avec quelqu’un de compétent. Surtout qu’on entendait partout parler du prochain Examen Chûnin, cela ne m’intéressait pas, j’étais bien dans mes petits souliers. Je souris et la saluai tranquillement.
"Bonjour, je suis Serizawa Hien. Prête à partir ?"
J’espérai bien que oui.

Après les présentations d’usage, nous partîmes pour les montagnes de la Chaines d’Ametsu. J’avais hâte de m’y retrouver, mais en même temps, j’appréhendais ce moment, car je serais très, trop, proche de Murayouri. Et donc des tortionnaires de ma famille. Mais cela ne devait pas avoir d’importances, j’allais accomplir une mission pour Kumo.

Je n’aimais pas l’idée de bosser dans le coin, mais être ninja poussait justement à ne pas pouvoir choisir ce genre de choses. La mission était la mission et voyager vers un endroit que je connaissais ne me dérangeais pas, j’espérais ne pas avoir affaire à des gens que je connaissais même si c’était normalement des autochtones des montagnes. Le voyage fut rapide, notamment grâce à la proximité de la Chaine de montagne qui les attendait.

Hanae posa une question anodine. Je regardai le ciel en continuant d’avancer à bon rythme. J’avais souvent voyagé dans ces montagnes, et dans d’autres. J’avais suffisamment vu du Yuukan pour connaître les montagnes presque par cœur. De ce fait, je savais ce que cela faisait de les gravir, mais aussi de les descendre. Je posai mon regard carmin sur la jeune combattante et je lui souris amicalement.
"Oui. Si tu souhaites crapahuter sur cette montagne, on peut y aller. Ça nous fera gagner du temps."
Jamais plus que nécessaire. Je n’avais jamais cherché à avoir des amis, des proches. De ce fait, je ne me dévoilai jamais réellement avec mes compagnons d’armes. Une erreur peut-être, corrigible, certainement. Je continuai d’avancer.

Après quelques heures de marche, et une belle randonnée dans les montagnes, offrant une belle vue de la capitale, une vue qui m’avait énervé, malgré sa beauté évidente. Mais cette ville, Murayouri, m’avait laissé un goût plus qu’amer. Les gens qui y vivaient m’avait dégouté à jamais. Je m’étais juré de ne plus leur venir en aide. Je le ferais sans doute, malgré tout, si on m’en donnait l’ordre. Mais je ne le ferais pas de mon plein gré, Cette ville ne le méritait pas. La traversée pour rejoindre la zone des montagnes où se trouvait le lac fut rapide.

Finalement, nous arrivâmes en vue du Lac Raiun. Je connaissais l’endroit ainsi que les quelques huttes qui traînaient ça et là dans une espèce de petit village de pêcheurs de montagnes. En avançant vers le village des séchoirs à poissons mais aussi à Algues. On les voyait poser à sécher au soleil. C’était certainement ce que les autorités nous avaient envoyé vérifier. Je dis sans préambule.
"On y est."

Je servis donc de guide dans la montagne nous menant jusqu’à ces petits villages perdus. J’avais visité fréquemment ces endroits. Mais on restait assez loin des vallées encaissées au bord du lac à cause des rumeurs. Cette fois-ci cependant, on nous demandait carrément d’y aller pour communiquer avec. Ils parlaient un mélange entre notre langue et la leur. Je les avais entendu parler mais je ne la connaissais pas et je n’avais pas eu le temps d’apprendre leur langue. Le problème était qu’ils n’étaient pas réceptifs à notre civilisation. Ils la rejetaient même en bloc. Il fallait que nous entrions dans le village et on s’avança entre les huttes. Je soufflai doucement, avant de regarder ma partenaire qui me posait une question. En fait, le seul moyen était de discuter avec le chef du village. S’il n’avait pas changé depuis ma dernière visite, il accepterait de communiquer avec nous. Je répondis calmement à Hanae.
"Nous devons discuter avec leur chef. Habituellement, c’est un chef de famille. Et normalement, ils parlent notre langue, mais n’en a pas toutes les subtilités. Les règles ici sont simple : On parle que d’un sujet à la fois. On attend que l’autre est fini. Et surtout on élève pas la voix. Un refus est total. On ne peut pas le remettre en question, sauf si on montre que la décision est mauvaise. Mais ça passe par se faire accepter du village. Autre chose, tant que le village ne t’a pas nommé comme l’un des leurs, tu ne seras pas leurs amis. Je vais les saluer d’une manière que tu ne pourras pas. Pour le saluer, il faudra que tu dises : Félicité Grand Patriarche et son nom. En espérant que ce soit toujours Dongu. Les autres ne m’appréciaient pas vraiment."
Oui, cela semblait bizarre que j’en sache autant, je repris doucement pour m’expliquer.
"Quand j’ai voyagé, je suis resté un peu à l’écart durant quelques semaines. Je faisais du commerce avec eux."
Mais leurs algues ne m’avaient jamais intéressé.

Assez proches de ce qui correspondait à la hutte de chef, je fus arrêté par deux "gardes". Mais une voix venue de l’intérieur leur donna un ordre que je ne compris pas. Les hommes de faction nous laissèrent entrer. Le chef n’avait pas changé, heureusement. Il serait plus facile de discuter avec lui. Le chef Dongu nous invita à nous asseoir et j’acceptai en inclinant la tête. Je pris place en tailleur, mon épée posée sur mon épaule. Je souris avant de dire.
"Félicité, ami Dongu. Je te présente ma compagne de voyage, Hanae. On vient te voir aujourd’hui, parce que les autres ont découvert votre culture. Je suis ici pour marchander un peu d’algues."
Je devais bien choisir mes mots. Si je voulais réussir à convaincre Dongu de nous aider. Le vieil homme sourit mais il semblait un peu contrit, comme s’il pensait que j’étais là pour autre chose. Il parla de sa voix chevrotante mais étonnamment puissante pour son âge.
"Félicité ami Hien. Félicité compagne d’Hien, Hanae. Je suis content de te voir. Mais tu tombes mal. Je ne peux accéder à ta requête tant que nos guerriers ne seront pas revenu de la chasse au Grand Wuruhi qui terrorise notre village depuis plus d’un cycle lunaire. Ami Hien, mon fils, ton frère, Songu est de ces guerriers. Aide-moi. Ramène Songu à la maison Ami Hien et j’accèderai à ta requête."
Si j’avais été seul, j’aurais accepté sans hésiter. Je regardais donc Hanae et je dis calmement.
"On l’aide ?"

Visiblement, toute ma diatribe sur les coutumes du village semblait avoir agacé la pauvre Hanae. Je pouvais la comprendre, ce n’était jamais plaisant de se faire expliquer les us et coutumes d’un peuple alors que ce n’était pas nécessairement utile. Mais je devais m’assurer qu’elle ne ferait pas d’erreurs qui pourraient froisser par méconnaissance ceux que nous allions. Ce peuple était tellement susceptible qu’une bourde pourrait nous coûter la mission, ainsi que la possibilité de commercer avec eux à l’avenir. Je pensais surtout aux potentiels relations diplomatiques avec ce peuple, ce qui était un point important de la mission, me semblait-il. Après mon exposé, nous sommes entrés dans le village et nous avons pu entrer dans la hutte du chef.

Le moins qu’on puisse dire, c’était que le chef Dongu, que je connaissais assez bien, avait de sérieux soucis. Le Grand Wuruhi était un animal des légendes locales. Songu me l’avait raconté un soir. Il s’agissait d’une bête gigantesque qui autrefois terrorisait les habitants. D’après ce que le fils du chef m’avait raconté, ils avaient beau le chasser, lui faire des offrandes, l’animal revenait sans cesse. Il avait tué de nombreuses personnes dont le grand-père de son grand-père. Bien entendu, en écoutant cette histoire, j’avais fait plus preuve de politesse que d’un réel intérêt pour cette créature. Mon but à l’époque était le commerce et un moyen de me nourrir. Pas d’écouter de vieilles légendes locales. D’après la légende, l’animal avait un jour disparu sans laisser de traces. Mais apparemment, aujourd’hui, il était revenu, il fallait donc qu’on s’en occupe pour faire avancer notre mission. Je demandais à Hanae, qui semblait d’accord pour aider. Je me retournais vers le Chef Dongu et je dis avec un sourire.
"Hanae est d’accord, alors nous allons chasser le Grand Wuruhi et ramener tes guerriers au village. Prends soin de toi ami Dongu."
Le chef semblait soulagé. Il me remercia chaleureusement, tout comme il remercia Hanae. Je pris donc congé du Chef Dongu et je sortis ensuite de la hutte. Une fois à l’extérieur, j’attendis ma camarade. J’étais pensif, certaines choses me semblaient étonnantes, mais je n’arrivais pas à trouver ce qui clochait. Lorsqu’elle sortit, je levai la tête, un air sérieux peint sur le visage.
"Soyons sérieux une seconde. Je pense qu’on file droit aux ennuis. Le Grand Wuruhi est un animal des légendes locales. C’est un grand prédateur. Fait quand même attention quand on va le rencontrer. Il a l’air puissant. Surtout si des guerriers comme Songu ne sont toujours pas revenu."
J’étais sans doute trop prudent, mais je préférais être sur mes gardes.

Le village était déjà derrière nous. Une fois que j’avais discuté avec Hanae, on avait pris la route vers l’endroit donné par le chef de cette petite tribu. Le lieu de leur chasse était un petit plateau éloigné du village. La route était sinueuse mais facilement praticable, contrairement à certaines routes qu’on avait empruntées pour arriver dans cette vallée. J’espérais ne pas tomber sur un animal trop dangereux. Un combat serait compliqué si l’animal était trop féroce, à mon sens. Je restai malgré tout sur mes gardes. Et alors que j’essayai de penser à autre chose, j’entendis un gros feulement. Je m’arrêtai, calme, essayant de capter ce qu’il pouvait avoir fait ce bruit. Je me retournai et je regardai Hanae.
"Nous ne sommes pas loin. Soit Prête."
Je pense que ma partenaire était prête, mais je trouvais normal de la prévenir. Et alors que j’allais reprendre ma route, un énorme Tigre blanc sorti des fourrés. Il n’était énorme que par la taille. En effet, en regardant correctement, on avait plus l’impression de voir un tigreau blanc. Mais il semblait énervé. Comme si quelque chose n’allait pas. Alors qu’il nous fonçait dessus, je retirai ma main de la garde de mon épée. L’animal même s’il était dangereux n’en restait pas moins un bébé. Je criai à l’attention d’Hanae.
"Essaie de ne pas le blesser. Il n’est pas dangereux, juste apeuré."
Enfin je dis ça, mais j’espérai ne pas me tromper. La suite me le dirait.

Mes conseils pour Hanae ne semblaient pas l’intéresser. Ou plutôt, elle ne semblait pas encline à penser comme moi. En même temps, la guerrière de glace ne connaissait pas tellement cette tribu. Si Songu avait pu utiliser le chakra, il serait sans doute un excellent ninja. En plus d’être un combattant aguerri, il avait acquis un très bon niveau au combat. Mais je laissai la jeune femme croire ce qu’elle voulait. Après tout, nous saurons tôt ou tard ce qu’il en était.

En avançant avec prudence, même si elle n’était pas là, nous finîmes par croiser un adversaire assez surprenant. Je reconnus juste à temps un bébé tigre, Hanae s’était déjà préparer au combat. Finalement, un peu par ma faute, la kunoichi de glace fut blessée par le jeune animal de grande taille. Mais la volonté guerrière permit de finir le combat rapidement, elle enserra les pattes du tigreau avec de la glace qui en feulant ne comprenait pas pourquoi il était incapable de bouger. Hanae me demanda ce qu’on en faisait. Je m’approchai doucement de l’animal. M’observant, il semblait apeuré et méfiant. Finalement, en approchant d’une des pattes arrière, je vis une profonde ligature. Le pauvre animal avait été blessé par un piège. Je m’arrêtai, je n’avais rien pour soigner cette blessure. Mais j’allais devoir trouver une solution. Sur la patte, on pouvait voir que les mâchoires d’acier étaient encore enfoncées dans la chair de l’animal. Je soupirai, Hanae l’avait enfermé dans la glace. Je regardai vers la tête de l’animal géant et je dis avec douceur.
"Mon ami et moi, nous allons t’aider, d’accord ? On va libérer ta patte de la glace et t’enlever le piège. Ca risque de te faire mal."
Le bébé sembla hocher la tête.

Mes déductions étaient donc bonnes. Cet enfant tigre géant était un bébé kuchiyose. La blessure l’avait énervé et il agissait sous la douleur. Dégainant ma lame, je parvins avec précision à trancher la glace entourant la patte blessé puis je me mis à chercher un moyen de retirer le piège. Au bout d’un moment, je me tournais vers ma partenaire.
"Dis-moi Hanae, je peux me servir de toi ? Tu pourrais essayer de geler ce piège sans toucher au reste de la patte ?"
Je n’avais que peu de temps et c’était la solution la plus rapide. Le Grand Wuruhi n’était peut-être qu’un Kuchiyose qui s’était établi dans les montagnes et dérangeait cette tribu involontairement. Je devais aider les deux en même temps.