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Une mort certaine? De faibles chances de survie? Et bien qu'attendons-nous!? [PV: Kimitsu]
 :: Reste du monde :: Pays neutres :: Tetsu no Kuni :: Mines de Kobisa Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Yorha Jorel
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Le froid.

Décidément, je suis particulièrement mal lotie pour ce qui est des missions ces derniers temps. Après le vent et la pluie, je dois désormais me farcir le froid et la neige. Et tout naturellement, je n’ai pas anticipé cet état de fait pour mon voyage, et me contente aujourd’hui de mon habituel blouson de cuir pour affronter le climat inhospitalier de Tetsu.

J’en ai fait de la route pour arriver jusqu’à la frontière. Et maintenant, je me retrouve à grelotter sur place avec mes bottes dans la neige. Le paysage est aussi peu envieux que son climat. Du blanc et de la caillasse partout. Moi qui rêvais d’une petite escapade en traîneaux, je crois avoir confondu le pays du Fer avec celui de la neige.

Je tiens le rythme pendant encore une bonne heure, la chance d’avoir un absolu contrôle sur le débit de son système sanguin, avant de tomber sur une auberge de grand chemin. Proche de l’entrée un groupe d’hommes, emmitouflés dans de longs manteaux à col haut, s’apprêtent à partir en détachant leurs chevaux. Les visages sont cachés par d’épais foulards et des chapeaux tricornes recouvrent leur tête de voyageur. Pour finir, de longs gants de cuir de très bonnes qualités protègent leurs avant-bras du froid. En voilà des types qui se sont bien mieux préparés que moi.

- Hey ! Salut les mecs, dis-je en m’approchant d’eux.

Les trois mecs me dévisagent. Je me tiens devant eux les bras croisés et les mains lovées sous les aisselles, à trembler comme un idiot.

- Bonjour voyageur. Vous ne semblez pas vraiment du coin, dit l’un deux en se tournant vers ses collègues.

Des rires s’échappent des foulards. Ils se foutent clairement de ma gueule. Dans un sens, je ne peux pas vraiment le leur reprocher. À leur place, je ferais pareil.

- Pouvons-nous quelque chose pour vous ? reprend-il après avoir cessé de rire.

- Ouais, je pense que vous pouvez, dis-je dans un sourire assez large pour révéler mes crocs. – Sont sympas vos fringues…

Après avoir broyé la gorge du premier, arraché le cœur du second et noyé le troisième en plongeant sa tête dans l’abreuvoir à cheval, je me retrouve avec une tout le nécessaire pour tenir le restant du voyage jusqu’à Tetsu. J’en viens même à prendre le temps d'admirer mon nouveau look dans une vitre en faisant un petit tour sur moi-même. Il est vrai que cette tenue à un sacré style en plus de pouvoir me faire passer incognito. J’ai même droit à un cheval rien que pour moi.

Je décide de l’appeler Trotro.

Moi et Trotro partons ainsi pour une nouvelle aventure qui se solde par deux jours de voyages jusqu’à la montagne bordant la capitale de Tetsu. De l’autre côté, se trouve la mine qui m’intéresse. Apparemment une sacrée bestiole m’attend à l’intérieur et je dois faire équipe avec … une sacrée bestiole !

Cela se voit directement à sa tête qu’elle n’est pas du coin. C’est une kunoichi, plutôt mignonne. C’est ainsi, à dos de Trotro, le visage voilé et le torse bombé dans ma nouvelle tenue de voyageur, que j’approche de la belle demoiselle.

Travailler ses entrées, c’est important.

- Bonjour mademoiselle, êtes-vous la Kunoichi missionnée pour enquêter sur cette étrange affaire dans les mines ? Si tel est le cas, vous m’en voyez fort honoré. Quelques soient les horreurs qui nous attendent dans ces bas-fonds, je me réjouis de les affronter en si charmante compagnie.

Je ne sais pas trop si le compliment va taper juste. Elle a l’air d’être du genre grincheuse à se considérer davantage comme une survivaliste que comme une femme.

Toujours est-il que cette mission m’intrigue. Peut-il vraiment exister pareille créature dans ces montagnes ? Si tel est vraiment le cas, je me dois de débarrasser la terre de cette souillure pour le jour où mon bien-aimé seigneur engloutira le monde.
Yorha Jorel
(#)Mar 16 Fév - 20:45
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Hetai Kimitsu
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Un paysage blanc s’étendait à perte de vue dans ce pays. Avec celui-ci, un silence mystique flottait dans les alentours. Elle avait déjà vu la neige une ou deux fois. Il arrivait que la météo se rafraichisse assez à Juurui no Kuni pour que des flocons se déversent sur la forêt. Le phénomène était tout de même assez rare et elle n’avait donc eu que très rarement le plaisir de fouler le coton glacé qui recouvrait les terres. La silhouette d’un canidé sombre se décrochait facilement du reste du paysage immaculé. Elle ne pourrait pas se camoufler aisément par ici. Si elle pouvait se camoufler facilement dans l’ombre des arbres des forêt, elle ne pouvait pas en faire autant dans un paysage tout de blanc vêtu. Jusqu’à preuve du contraire, elle n’était pas un caméléon et sa fourrure d’ébène ne pouvait pas prendre les teintes de son cousin du Nord. Les pattes de la bête s’enfonçaient doucement dans la neige et laissaient une trainée d’empreintes dans son sillage qu’elle ne cherchait guère à masquer. Qui se méfierait d’un loup ? À part pour le chasser et en faire un trophée au-dessus de la cheminée.

Dans un paysage tant immaculé, les odeurs semblaient toutes pétrifiées. Si bien que les odeurs fraiches étaient bien plus aisées à sentir. Du sang, des cadavres, la mort. Ces odeurs qui se détachaient des autres vinrent à la truffe de la louve qui ne chercha pas à se diriger dans cette direction. Ce n’était pas sur son chemin. C’était en direction des mines de Kobisa qu’elle devait se rendre. C’est donc ce qu’elle fit. Armée de sa fourrure bien fournie, le froid ne lui faisait guère peur. Et l’endurance de l’animal lui permettait aisément de progresser jusqu’à arriver proche de sa destination.

L’animal s’arrêta en haut d’une petite colline de neige et déposa sur les alentours des pupilles dorées attentives. Tout semblait figé dans un calme étonnant. Chaque bruit semblait décuplé et elle pouvait facilement entendre chaque bruissement qu’il soit proche ou loin de sa position. Ce n’était pas un lieu qui lui déplaisait. La louve avait parcouru les territoires de Tsuchi no Kuni depuis assez longtemps maintenant. Son exil avait commencé là-bas. Désormais, elle désirait continuer à progresser dans le monde qui était toujours aussi nouveau pour elle. Suite à sa dernière virée en bateau, elle avait décidé de ne pas aller en direction de Mizu no Kuni mais plutôt d’être déposée à Yu no Kuni et de remonter vers le nord pour se rendre à Tetsu no Kuni.  Elle ne mit guère longtemps à trouver un nouveau contrat, une histoire de mystérieux monstre dans les mines de Kobisa. Curieuse, la louve s’était décédée à s’y rendre, bien que cela signifiait qu’elle devrait partager ce contrat avec un inconnu.

Le regard de l’animal se posa sur ce qui devait être l’entrée des mines. Elle était probablement la première arrivée puisqu’il n’y avait encore personne au point de rencontre. Kimitsu dévala tranquillement la petite pente glacée et se rendit près de l’entrée. Elle mit fin à son jutsu de transformation canine et s’assit contre la paroi, sur un gros rocher à l’abri du vent. Là, elle dû s’assoupir car elle se réveilla quelques temps après par les ronflements d’un équidé qui se rapprochait de sa position. Le soleil déclinait peu à peu du ciel, signe que l’après-midi se terminait et que les paysages seraient bientôt teintés d’un voile sombre monochrome. La jeune femme se releva et épousseta ses vêtements un instant, rajustant sa cape en tissu chaud et son écharpe devant son nez, cachant le bas de son visage à son futur compagnon d’aventure.

L’homme qui s’approchait d’elle en éperonnant sa monture lasse, ne semblait pas plus originaire du coin qu’elle ne l’était. Elle fut frappée par sa peau blanche et par ses cheveux argentés. Recouvert de plusieurs couches de vêtements très chauds, il ne serait pas particulièrement habile dans un combat surprise. Kimitsu se cambra pour faire craquer son dos et attendit que l’homme ne commence à parler en premier pour le saluer correctement. La méfiance était de mise, elle n’avait pas toujours été gâtée par ses comparses de contrat et préférait attendre de savoir à qui elle avait à faire pour émettre un quelconque jugement.

« - Bonjour mademoiselle, êtes-vous la Kunoichi missionnée pour enquêter sur cette étrange affaire dans les mines ? Si tel est le cas, vous m’en voyez fort honoré. Quelques soient les horreurs qui nous attendent dans ces bas-fonds, je me réjouis de les affronter en si charmante compagnie. »

La jeune femme rit intérieurement devant un tel discours auquel elle ne s’était pas attendue. En voilà qui promettait d’être divertissant, c’était déjà une bonne chose. Quitte à se perdre à tout jamais dans les tréfonds des mines, peut-être saurait-il se rendre utile avec sa langue bien pendue.

« — Bonjour. » Répondit-elle simplement en guise de salut. Ce n’était pas une grande bavarde. « Mon nom est Kimitsu. » Se présenta-t-elle avant de l’interroger. « À qui ai-je affaire ? » Le ton de sa voix était assez neutre. Elle n’était ni hostile, ni familière.

Une fois présentée, il n’était pas temps de tergiverser. Ainsi, la louve fit le premier pas en direction de la mine. Elle utilisa rapidement l’odorat du loup pour essayer de sentir une quelconque odeur dans les souterrains. Mais l’humidité était si forte que son odeur poisseuse semblait coller à toutes les autres effluves et il lui était pour le moment difficilement possible de sentir quoi que ce soit si proche de l'entrée. Cela aurait été trop aisé, zut.

« — Quelles sont vos spécialités ? » Lui demanda-t-elle après quelques temps, curieuse de savoir un peu avec quel genre de personnage elle devrait faire équipe.  
•••
Hetai Kimitsu
(#)Sam 20 Fév - 18:28
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Elle ne réagit pas outre mesure à mes compliments. J’admets être quelque peu déçu, bien que guère surpris par son comportement. Il est décidément compliqué de trouver une jeune femme avec un tant soit peu de gaieté de nos jours. J'imagine que c'est le métier qui veut cela. Après tout, on peut difficilement assimiler la vie de mercenaire à celle de cabaret. Le truc, c'est que je suis du genre tenace et j'aimerais réussir à lui arracher un sourire avant la fin de cette mission.

–  Veuillez m'excuser. Qu'ais-je bien pu faire de mes bonnes manières ? Je me nomme Yorha Jorel, humble mercenaire à votre service. Enchanté de faire votre connaissance Kimitsu ! dis-je en accompagnant ma descente à cheval d'une élégante révérence. – Si c'est avec grand plaisir que j'accepte de vous parler de moi-même, je suggère tout de même de ne pas perdre de temps. Nous aurons tout le temps de discuter en route.

Je me redresse prestement pour attachr Trotro à une poutre, avant d'examiner l'intérieur de la cavité. Sombre, humide et très certainement sinueuse, elle n'invite pas vraiment aux discussions complaisantes. Il a tout de même l'air d'y faire beaucoup plus chaud qu'à l'extérieur et je ne doute pas que la température risque d'augmenter à mesure de notre avancée dans les profondeurs. J'en profite pour me débarrasser de mon tricorne et de mon écharpe que j'attache à la selle de mon équidé. Je m'empare ensuite d'une vieille lampe à huile suspendu à l'entrée. La galerie est déjà clairsemée de projecteurs électriques. Un confort dont il nous faudra très certainement nous passer une fois arrivée à un certain seuil.

Nous pénétrons ainsi dans la première galerie. Comme je m'y attendais, la température monte déjà d'un cran. Pour le moment, l'éclairage installé par les mineurs nous suffit à nous orienter. Le couloir reste assez large pour nous garder debout, même si je manque à plusieurs reprises de me taper la tête contre quelques excroissances rocheuses clairsemant la voûte.

–  Pour en revenir à votre question, sachez que je suis un Kaerichi, dis-je tout en continuant de marcher. – Originaire de Mizu. Moi et mes semblables sommes réputés pour notre ténacité en combat. Je ne puis hélas vous en dire davantage, mais sachez que vous pourrez compter sur moi au front, poursuis-je en glissant en regard dans sa direction et lui accorder un bref sourire, suffisant large pour révéler mes incisives taillées en pointe.

Les passages tendent à se resserrer alors que nous nous enfonçons dans les profondeurs de la terre, où chaque embranchement s'accompagne d'un panneau numéroté. Les nombres de plus en plus élevés indiquent que nous approchons du cœur de la montagne.

– Et vous ? Dites m'en plus à votre sujet. Qu'est-ce qui à bien pu pousser une demoiselle à se lancer dans la vie de mercenariat ? repris-je sans me départir de ma bonne humeur.

À ce stade de notre trajet, les projecteurs placés le long des murs se font de plus en plus rare. Je n'ai d'autre choix que d'utiliser cette vieille lampe devant moi pour nous éclairer. L'air y également de plus en plus lourd et humide. Il devient difficile de respirer. Les choses sérieuses ne devraient pas tarder à arriver.
Yorha Jorel
(#)Mar 23 Fév - 20:19
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L’homme en faisait trop. Il semblait effectivement tenace et cela se montrait aussi bien que dans son regard pourpre qu’au bout de cette langue bien pendue. Elle n’était pas encore certaine de savoir si elle s’entendrait bien avec lui ou pas. Mais il est clair que s’il se montrait trop entêtée, elle aurait des difficultés à le supporter. Le loup était pourtant un animal patient. Capable d’acculer sa proie longuement afin que celle-ci ne se fatigue et ne finisse par montrer une quelconque faiblesse. Il n’en était pas moins capable de retrousser les babines et sortir les crocs devant une situation qui ne lui plait guère. Elle devait attendre de jauger si elle se trouvait dans cette situation.

Et puis, elle avait surtout envie que cela se passe bien. Étant donné que la dernière fois qu’elle avait participé à un contrat avec un partenaire, ce dernier n’en était pas revenu. Elle ne souhaitait pas que cela devienne une habitude. On finirait par l’accuser de les tuer discrètement afin de récupérer toute la gloire et l’argent du contrat pour elle seule. Ce qui n’était pas le genre de l’animal.

« – Veuillez m'excuser. Qu'ai-je bien pu faire de mes bonnes manières ? Je me nomme Yorha Jorel, humble mercenaire à votre service. Enchanté de faire votre connaissance Kimitsu ! Si c'est avec grand plaisir que j'accepte de vous parler de moi-même, je suggère tout de même de ne pas perdre de temps. Nous aurons tout le temps de discuter en route. » Fit-il avec un certain entrain.

Kimitsu attendit patiemment qu’il ne se déshabille afin de s’accorder un certain confort qui se révèlera bien plus que nécessaire en cas d’attaque d’un- de quoi que ce soit, surtout. Elle s’était avancée un peu avant lui, et le gouffre l’avait lentement avalée, l’enveloppant de cette chaleur bienvenue par la température glaciale extérieure. L’homme, ou bien Jorel, manqua de se cogner la tête quelques fois alors qu’elle, avait moins peur de heurter une stalactite. Probablement dû à sa taille un peu plus basse que celle de son acolyte, mais surtout car ses prunelles d’or étaient bien plus idéales pour voir ce qui les attendait dans l’obscurité grandissante de la cavité sinueuse.

« – Pour en revenir à votre question, sachez que je suis un Kaerichi. Originaire de Mizu. Moi et mes semblables sommes réputés pour notre ténacité en combat. Je ne puis hélas vous en dire davantage, mais sachez que vous pourrez compter sur moi au front. »

La jeune femme l’écoutait attentivement. Ayant été élevée dans un territoire de forêt, et quelque peu hors du reste du monde, les noms des différents clans ne lui évoquaient souvent que peu de choses. Alors, un « Kaerichi », elle ne connaissait pas tant ce que cela signifiait. À l’époque où elle faisait partie de cette sorte de meute qu’elle avait appelé sa famille, toute personne en dehors de ce cercle était tout autant un intrus, un étranger. Qu’il soit un Kaerichi, ou un je-ne-sais-quoi, il méritait tout autant le dédain et la torture. Quant à Mizu, elle savait simplement que c’était une île et qu’il n’était pas bon y vivre par les temps qui couraient. Ses prunelles tombèrent sur les canines proéminentes de son compagnon quand il lui les montra accompagnées d’un sourire en coin.

« — Je ne connais pas les Kaerichi. Mizu non plus d’ailleurs. » Elle haussa simplement les épaules. Pas qu’elle était désintéressée, mais plutôt qu’elle ne savait guère si elle avait envie de s’en mêler. « Et pourquoi ne pouvez-vous pas m’en dire plus ? Êtes-vous tenu au secret ? » Elle fit une pause, le toisa un instant. « Vous a-t-on menacé de vous couper la langue ? »

La jeune femme eut un bref sourire, ses propres canines apparaissant entre ses lèvres. Elle n’avait pas donné son nom, Hetai, parce qu’elle ne savait pas si cela était réellement important. Mais la question fatidique arriva et entraina un silence pendant les minutes qui s’en suivirent.

« – Et vous ? Dites m'en plus à votre sujet. Qu'est-ce qui à bien pu pousser une demoiselle à se lancer dans la vie de mercenariat ? »

À mesure que le chemin s’obscurcissait et se rétrécissait, cela devenait de plus en plus compliqué d’évoluer sur le chemin de pierres. Les pupilles de la jeune femme se muèrent en celle canines de l’animal afin qu’elle puisse y voir encore mieux. Grâce à sa nyctalopie, elle pouvait voir dans un environnement sombre tant qu’il y avait encore une source de lumière. Il arriverait un moment où elle ne verrait plus rien cependant, chaque don avec une limite après tout. Quant à la qualité de l’air qui diminuait et à l’humidité poisseuse qui régnait dans la mine, difficile d’y faire quoi que ce soit si ce n’est que de prendre son mal en patience.

Finalement, elle brisa le silence qui s’était installé.

« — Je suis une Hetai. » Commença-t-elle par expliquer, d’une voix un peu trop forte au début. Gênée par l’écho de la cave, elle diminua son ton de voix, naviguant proche de son acolyte et de sa lumière vacillante. « Je ne sais pas trop pour quoi nous sommes réputés, à vrai dire, si ce n’est notre possibilité d’utiliser les facultés d’un animal et de pouvoir changer de forme. » Elle fit une pause. Puis reprit sa respiration avant de continuer d’une voix calme. « Tous les autres Hetai que j’ai connu n’étaient guère recommandables. Mais peut-être ne le suis-je pas non plus ? »

Encore une fois, elle haussa ses épaules et dodelina de la tête. Replaçant ses cheveux derrière ses épaules, elle sembla réfléchir encore un instant. Puis sa voix s’éleva à nouveau dans le silence de la cave.

« — Quant au mercenariat… C’était ça, ou vivre parmi les animaux. » Elle émit un léger soufflement. « La compagnie d'animaux est toujours agréable, mais j’apprécie tout autant le contact humain. Enfin quand ces derniers n’essayent pas de m’éventrer. Cela semble arriver plus souvent que je ne l’aurai imaginé, d’ailleurs. » À la réflexion, le mercenariat n’apportait pas de très bonnes relations à la jeune femme. Mais le monde était ainsi fait.

« — Probablement que j’essaye simplement de trouver un but à- » Elle se tut brusquement et stoppa son pas.

Quelque chose ou quelqu’un se mettait en mouvement plus loin. Elle n’était pas capable de le discerner de ses yeux, mais elle pouvait désormais dérober une odeur. Et puis son instinct lui dictait de faire attention car quelque chose semblait les épier.

« — Il y a quelque chose. » Murmura-t-elle à son acolyte.

Un grondement ricocha sur les parois rocheuses de la cavité et les murs se mirent à trembler tout autour d’eux.  
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Hetai Kimitsu
(#)Mar 2 Mar - 22:35
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– Me couper la langue ? répété-je en lui renvoyant deux grands yeux interrogateurs, avant de me fendre d'un petit rire de bon vivant.

J'ignore où est-ce qu'elle essaie d'en venir, mais cette question posée sérieusement, et pourtant si maladroite, a quelque chose d'amusant, voir d'attachant.

– Je ne suis nullement tenu au secret, mais j'évite de clamer haut et fort mon potentiel. Ma famille est victime disons... de certains préjugés... qui nous placent bien malgré-nous dans les mauvaises grâces de nos pairs.

Elle ne connaît pas les Kaerichi. Dans un endroit aussi reculé du monde, ce n'est pas si étonnant, et c'est tant mieux quelque part. Je ne peux hélas nier le fait que mes origines facilitent rarement mes relations sociales en dehors du travail.

« Un Kaerichi ? Un tueur fanatique et sanguinaire ? C'est exactement ce qu'il nous faut pour ce job. Engagez-moi ce type. » disent les commanditaires.

« Je suis désolé Jojo, t'es vraiment quelqu'un de formidable, mais je pense qu'on est trop différent pour rester ensemble. C'est pas toi, c'est moi ! » disent la plupart des femmes qui finissent par un tant soit peu me connaître.

Ho ! Et il y a aussi ce type de nana qui, lorsqu'elles découvrent mes origines, demandent à être attachée et mordue dans le cou tout en m'appelant Edward. Je n'ai jamais compris pourquoi.

Enfin, je ne sais trop où ranger cette Kimitsu. Elle a un petit côté bizarre que je ne saurais expliquer. Seulement mon visage s'illumine tel celui d'un gamin rencontrant son idole à une kermesse alors qu'elle dévoile ses canines au clair. Des crocs ! Elle a des crocs elle aussi ! Ok, elle vient instantanément de passer du statue de belle inconnue un peu bougonne à celui de nana indubitablement cool.

J'espère sincèrement que l'on va survivre à cette mission.

Elle s'estime comme n'étant pas une bonne fréquentation, ce qui ne manque pas de me faire sourire intérieurement.

– Cela nous ferait un point commun supplémentaire en plus de nos belles quenottes. Dans ce cas, tâchons de nous tenir compagnie « entre individu peu recommandable », si possible sans nous éventrer, je vous en serais gré, dis-je en levant l'index pour souligner mon propos.

Alors que nous poursuivons notre chemin à travers les profondeurs, Kimitsu s'interrompt soudain pour me mettre en garde. Nous approchons visiblement du but, bien qu'il me soit impossible de discerner quoi que ce soit. Fort enorgueillie du vie de conflit et de danger constant, je n'hésite pas une seconde à prendre les devants en emboîtant le pas. Éclairé par ma lanterne, je ne distingue rien de plus que la suite du tunnel s'échouant dans les ténèbres de la montagne.

– Êtes-vous certaine de ce que vous avancez ? dis-je, guère inquiété, en prenant la peine de me retourner pour faire face à ma partenaire. – À ce propos, vous dites être une Hetai, mais de quelle espèce êtes-vous...
 
Une vive douleur me saisit brusquement à la poitrine. Je vois le regard de Kimitsu saisi de surprise. En baissant les yeux sur mon torse, je réalise qu'une multitude de filaments noirs viennent de me transpercer le buste en un point précis. À la lueur de la lanterne, mon manteau déjà bien terne s’assombrit davantage à mesure que l’épaisse tache de sang s'imprègne dans le tissu.

Mon sourire disparaît.

Devant ce constat, plus consternant qu'inquiétant, je me contente de faire craquer ma nuque en inclinant la tête de gauche à droite afin de me préparer psychologiquement et physiquement à ce qui va suivre.

– Bon...J'imagine qu'on se revoit dans quelques minutes ? dis-je juste avant de me faire brutalement happé en arrière, vers les profondeurs de la montagne. Ne laissant derrière moi qu'une lanterne fracassé et un gant sur le sol.
Yorha Jorel
(#)Lun 26 Avr - 22:20
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L’homme aux canines proéminentes sembla soulager, d’une certaine manière, que la louve ne connaisse pas les particularités de son clan. Elle avait le sentiment qu’il n’était pas toujours bien vu d’être un Kaerichi mais peut-être était-elle en train de fabuler sur des impressions. De son côté, elle n’avait jamais ressenti de réel rejet en rapport avec son clan bien qu’on l’ait déjà traité du si joli nom de « chienne ». Ce qui n’était assurément pas la réalité, car une chienne serait bien plus docile qu’elle ne l’était.

« – Je ne suis nullement tenu au secret, mais j'évite de clamer haut et fort mon potentiel. Ma famille est victime disons... de certains préjugés... qui nous placent bien malgré-nous dans les mauvaises grâces de nos pairs. » S’expliqua-t-il.

La jeune femme acquiesça à ses paroles. Visiblement, il n’avait pas tout à fait la langue dans sa poche et cela ne la dérangeait pas tant que ça. Peut-être avait-elle trop croisée des brutes sans cerveau ni paroles ces derniers temps. C’était une bonne chose que de changer de coéquipiers. Bien qu’elle ne le connaisse pas encore assez pour réellement juger de l’individu qui marchait à ses côtés.

« — La différence est effrayante. » Avait-elle simplement répondu.

Le dénommé Jorel ne semblait pas tout à fait mécontent de la compagnie de la louve, il continuait de parler tandis que celle-ci lui offrait une oreille attentive.

« – Cela nous ferait un point commun supplémentaire en plus de nos belles quenottes. Dans ce cas, tâchons de nous tenir compagnie « entre individu peu recommandable », si possible sans nous éventrer, je vous en serais gré. » Ajoutait-il.

Kimitsu relâcha un rire à cette dernière phrase et hocha vivement la tête. Elle n’ajouta rien, cependant, et se contenta de continuer à marcher alors que la caverne se faisait plus étroite et humide, mais également plus chaude. Une sorte de chaleur poisse soufflait peu à peu sur ses joues à mesure qu’ils progressaient dans le boyau.

« – Êtes-vous certaine de ce que vous avancez ? » Lui demanda-t-elle, peu convaincu, encore moins apeuré.

La louve posa sur lui un regard interrogateur alors qu’il prenait le temps de se tourner vers elle. La flamme vacillante de la lanterne éclaira un instant ses prunelles dilatées cerclées d’or. Elle allait lui répondre et ouvrait déjà la bouche pour le faire mais il répondit plus vite.

« – À ce propos, vous dites être une Hetai, mais de quelle espèce êtes-vous... » Décidemment, il n’avait pas la curiosité bien placée celui-là ! Elle venait de lui dire qu’ils craignaient quelque chose et il se demandait quel animal elle pouvait bien être !

L’interrogation se changea en effroi alors que ses prunelles se posèrent sur des sortes de filaments obscures qui venaient de transpercer la poitrine de son acolyte. Le regard de celui-ci tomba sur cette même curiosité. À voir son visage, la douleur devait bien être présente, et le cœur de la jeune femme se serra à l’unisson, l’empathie lui faisant ressentir une copie irréelle de la douleur ressentie par son collègue.

« — Jorel ! » Hoqueta-t-elle, la terreur serrant ses entrailles.

L’odeur sinistre du sang emplit ses narines et son système olfactif, grésillant toute autre senteur sur le moment. Le buste de l’homme se tacha de son propre sang, d’où la couleur vermeille se discernement clairement dans la lumière douce de la lanterne qu’il tenait toujours d’une main. La lueur qui habitait les prunelles de son acolyte ne sembla pas disparaitre pour autant, mais son sourire qu’il avait arborer sans cesse depuis le début, quitta ses lèvres. Allait-elle à nouveau perdre son collègue de contrat ? Était-elle à ce point maudite ?

« – Bon...J'imagine qu'on se revoit dans quelques minutes ? » Fit-il avant d’être secoué et happé vers l’arrière.

Elle n’eut guère le temps de lui répondre qu’il était violemment aspiré dans l’obscurité de la caverne, accompagné d’un bruit sinistre qu’elle ne parvenait pas à expliquer. Dans la violence de cette attaque pernicieuse, la lanterne s’éclata sur le sol de la caverne dans un fracas. La flamme finit sa chute sur la roche froide alors qu’elle faisait un pas en arrière pour éviter d’être touchée par une étincelle ou un éclat de verre.

Toujours l’esprit embrumé par ce qui venait de se passer, elle darda son regard sur la flamme qui s’attaquait à la roche avant de mourir peu à peu. En quelques instants, toute once de lumière quitta les entrailles de la grotte et elle fut plongée dans l’obscurité la plus totale. Et ce, même avec ses pupilles animales. Impossible d’y voir davantage. Par chance, elle était toujours dotée de ses autres sens : le toucher, l’ouïe et surtout l’olfaction.

Comment pouvait-on survivre à une telle attaque ?

Cette question emplissait son esprit accompagné de l’effroi de cette rencontre, et de la terreur de retrouver le corps inanimé de son compagnon un peu plus loin dans la caverne. Elle tenta de retrouver une certaine consistance. Prenant une grande goulée d’air, elle fit apparaitre un clone canin afin qu’il puisse prendre le devant de la marche en évitant d’être prise par surprise comme cela venait de se passer. Si elle ne savait pas si son collègue était mort, elle savait pertinemment qu’elle ne survivrait pas à une telle attaque de front. Elle n’avait pas prévu de perdre la vie dans un lieu aussi sordide, encore moins par des tentacules étranges.

Afin d’avancer plus rapidement, la jeune femme prit sa forme animale, véritable copie conforme de son clone canin. Les deux canidés s’élancèrent en avant. Par chance, enfin si on pouvait appeler ça ainsi, son collègue avait perdu une grande quantité de sang et des perles vermeilles tachaient çà et là le sol de la caverne. Même si elle n’était pas capable de les voir, elle pouvait aisément sentir l’odeur de fer que dégageait son sang. L’animal pouvait donc suivre cette odeur. Elle avait également pris le temps de ramasser le gant de son compagnon qu’elle conservait dans sa gueule alors qu’elle galopait en formation proche de son propre clone.

Un nouveau bruit sinistre lui vint aux oreilles avant qu’il ne soit tout à fait sur elle. Comme un fouet glissant dans l’atmosphère moite de la grotte. Alertée par ce bruit, elle parvint à éviter l’attaque qui avait certainement pour fonction de la transpercer de la même manière que son compagnon. Les deux canidés se retrouvèrent de part en part du long tissage de fils avant qu’il ne batte en retraite. La louve tenta de ne pas trop songer à la situation sensible dans laquelle elle s’était mise alors que le rythme de ses pattes sur le sol caverneux s’accélérait pour rejoindre la position de Jorel.
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@Yorha Jorel
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(#)Sam 8 Mai - 13:20
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Pour le coup, la douleur devient vraiment terrible. Tandis que je me fais traîner sur plusieurs dizaines de mètres, je sens la blessure de mon buste s'aggraver encore davantage. Le fait que le goût âcre de mon propre sang me remonte dans la bouche m'indique qu'un de mes poumons a été atteint.

Bon d'accord, cela risque d'être un peu plus compliqué que prévu.

Puis le bruit de mon corps heurtant les parois change radicalement. Là, dans les ténèbres, je devine me trouver dans un cavité bien plus large. Une sorte d'alcôve.

– Heu... y'a quelqu'un qui pourrait m'aider ?  

On ne croirait pas comme ça, mais c'est encore plus douloureux que ça en a l'air toussé-je alors étalé sur le sol, littéralement au milieu de nulle part.L'écho porté par mes mots m'indique que je dois pas être dans un espace bien grand. Cela risque d'être compliqué de combattre.

– Comment faites-vous pour pinailler avec une blessure pareille ?  déclare une voix grave.
– Ho... vous savez, c'est tout un art de vivre,  répondé-je calmement.

La réplique ne semble pas lui plaire, à tel point que je me retrouve soulevé du sol par le nœud de filament traversant mon corps, avant d'être cloué à la paroi, cette fois-ci par de multiples câbles venue transpercer mes membres. Je me retrouve ainsi crucifié face à un ennemi impossible à identifier. La douleur irradie mon corps et je dois me faire violence pour ne pas trahir un gémissement.

Ok, là, ça commence à être la merde.

Les blessures, la souffrance et toutes ces choses, nous les Kaerichi, on en connaît un rayon, mais généralement, on préfère la distribuer plutôt que de la subir.

– Puisque tu as l'air si bavard, si tu commençais pas me dire qui vous a envoyé ?
– Les autorités de la capitale. On est là pour enquêter. À ce qu'il paraît, y'a un truc étrange qui se balade et massacre tout ce qui bouge dans les mines. Vous auriez pas vu quelque chose du genre traîner dans le coin pas hasard ?

Je n'ai pas vraiment de raison lui cacher la vérité, d'autant plus si cela peut me faire gagner un peu de temps.

– Cela ne sert à rien d'essayer de gagner du temps, répond mon bourreau.

Et merde.

– Quoiqu'il arrive, tu vas m'être utile. Ton allié est bien plus adroit que toi. Il sera bientôt là.

Je ne sais pas trop si je dois me sentir conforté ou insulté. Toujours est-il que c'est bien ce qui se produit. De multiples bruit de... pattes se répercute avec écho dans la cavité et nous indique l'arrivée prochaine de Kimitsu. Elle... elles s'arrêtent non loin de nous. Je peux entendre des souffles courts et rauques à seulement quelques pas.

– À la bonne heure, lance le shinobi.

Une flamme apparaît alors, éclairant l'alcôve et projetant d'immenses ombres dansante contre ses parois. Ce que je découvre n'est pas loin d'être pire comparé à ce que j'imaginais. Il y a un individu aux membres disloqués par lesquelles s'échappent une quantité importante de fil. Une partie est généreusement plantée dans mon corps. Tandis que l'autre étant ses ramifications pour donner forme à deux entités indépendante, silhouettes cauchemardesques et désaxés, s'il en est ; chacune d'elle est dotée d'un masque. La flamme qui nous éclaire s'échappe en continue de l'un deux.

– Rends-toi bête,  gronde le shinobi à l'encontre des deux louves. – Où ton collègue en subira les conséquences. Mes fils se sont enfoncés dans son corps et un simple geste me suffit pour lui arracher le cœur.

C'est censé être l'instant héroïque où je hurle à la Hetai de ne pas se préoccuper de moi et de dézinguer cette ordure. Sauf que contrairement aux héros de grandes épopées, je n'ai absolument pas envie de mourir.

Je lance un rapide coup d’œil partant des louves vers le mercenaire dans l'espoir de faire passer un message aux canidés..

La vache une louve, enfin... deux même ! Elle a beau m'avoir prévenue, j'étais pas vraiment préparé à quelque chose comme ça. Décidément, nous formons un sacré défilé de bizarrerie entre nous et le mec avec ses fils. Reste à savoir qui est le moins humain de tous.

Surprise, il est fort probable que ce ne soit pas eux...
Yorha Jorel
(#)Dim 9 Mai - 22:15
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Alors que le rythme que ses pattes battaient sur le sol rocheux de la caverne résonnait dans sa tête, elle ne pouvait s’empêcher d’avoir à nouveau ce flash. Cet homme qui se faisait violemment happer. Ce trou béant que l’amas de fils avait creusé dans sa poitrine. N’avait-il pas touché son cœur ? Non, si cela avait été le cas, il n’aurait pas été en capacité de lui parler juste après. Sans cet organe mécanique responsable du bon fonctionnement du corps, il ne vivrait plus. Ce n’était pas possible. La mâchoire crispée sur le gant appartenant à l’éventuel cadavre au bout du tunnel, elle continuait de galoper, assez proche de son clone canin pour sentir le bout de la queue de ce dernier flotter sur son museau de temps à autre quand leurs foulées n’étaient pas tout à fait synchronisées.

À mesure que les deux canidés progressent le long du boyau de roche, des voix commencent à leur venir aux oreilles. Signe qu’il était encore en vie pour le moment. Encore quelques secondes et la louve ordonna à son clone de ralentir et de rester proche d’elle. Le boyau sembla s’élargir. Assez pour offrir une plus grande liberté de mouvement. Cela était plus propice au combat qui les attendait, et en même temps, le risque de manquer sa cible était tout autant présent dans un plus grand espace. Heureusement, la louve pouvait utiliser ses sens plus développés pour débusquer sa proie, l’acculer et la mettre à mort.

Les deux bêtes s’arrêtèrent non loin de Jorel, reconnaissant facilement son odeur et surtout celle de son sang qui continuait de couler à flot vu la puissance de cette odeur qui emplissait leurs truffes.

« – À la bonne heure » Entendit-elle dire une voix grave inconnue à peine arrivée.

Le souffle court, Kimitsu recracha le gant de son compagnon pour haleter afin de reprendre sa respiration et réguler son rythme cardiaque et sa température. Pendant ce temps, son clone s’approchait du comparse cloué au mur, mordillant une ou deux fois dans les nœuds de fil à sa portée en se retirant au moindre soupçon d’une attaque pernicieuse.

Soudain une flamme apparut, découvrant le monstre contre lequel le combat avait déjà débuté. Les pupilles de l’animal rétrécirent pour s’habituer à la luminosité dont elles se gorgeaient désormais. Un amas de nœuds, de fils et de chairs reconstitués ensemble se tenait là. Il n’y avait rien d’humain là-dedans. Son regard lorgna les deux silhouettes indépendantes du corps « principal » dont l’un qui tenait la flamme du bout de ses fils. Elle n’avait jamais cru rencontrer un truc aussi monstrueux que cela dans toute sa vie. Elle ne comprenait pas que cette chose parvienne à parler, encore moins à vivre.

« – Rends-toi bête… Ou ton collègue en subira les conséquences. Mes fils se sont enfoncés dans son corps et un simple geste me suffit pour lui arracher le cœur. » La menaça-t-il, presque railleur.

Bien qu’elle soit sous sa forme canine, il est évident que son visage se décomposa alors devant une telle menace. Était-elle prête à laisser partir cette monstruosité lui dicter ce qu’elle était censée faire ? L’animal tourna sa tête en direction du pauvre Jésus des temps modernes, la mâchoire légèrement ouverte puis vers son adversaire. Retroussant ses babines, elle dévoila ses crocs pendant un instant puis se ravisa. Son clone avait cessé de se mouvoir près de l’autre, dardant son regard doré sur le crucifié.

Puis soudain son corps se déforma et grandit peu à peu jusqu’à obtenir de nouveau une forme humaine, puis à reconstruire une jeune femme sans toute cette fourrure.

« — Dans ce cas, la solution est simple… » Grinça-t-elle alors qu’elle conservait ses prunelles canines sur la monstruosité. « …Il suffit de tout couper ! »

À ses mots, la jeune femme bondit en avant et transforma de concert ses ongles pour les allonger en de longues griffes tranchantes. Utilisant des gestes rapides à la manière d’une sorte de danse, ses griffes vinrent se planter de nombreuses fois dans l’amas de fils qui retenait encore son compagnon, attaquant peu à peu le « bras » de cet adversaire. Quelques secondes après, un dernier geste, précis et succinct, trancha dans les fils qui s’écrasèrent au sol à ses pieds. La louve en profita pour s’éloigner brusquement de son œuvre, restant de dos au crucifié. Celui-ci devrait être libéré de la menace des fils même s’ils restaient plantés dans son corps. Le clone canin était toujours là pour s’assurer qu’il soit toujours en vie malgré ce qui lui transperçait le torse de part en part.

« — Jorel ? Toujours parmi nous ? » Le questionna-t-il d’une voix fébrile.

Elle n’osait pas regarder en arrière, de peur que le monstre ne les attaque. Et la meilleure parade à l’attaque, était l’attaque ! Ainsi, la jeune femme ne perdit pas un instant et bondit à nouveau en avant vers l’un des masques que composait l’amas de fils. La vitesse employée fut-elle qu’elle sembla disparaitre l’espace d’un instant. Mais ce ne fut pas une jeune femme qui réapparut quand elle atteignit le masque sur lequel elle avait jeté son dévolu. Une créature canine anthropomorphe avait pris sa place. Et ses crocs s’étaient figés dans le masque.


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@Yorha Jorel
Hetai Kimitsu
(#)Jeu 20 Mai - 20:44
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