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Un voyage tranquille ? [avec Sora]
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Jirō
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Petit accompagnement musical sait-on jamais:

Il aura beau dire ce qu'il veut, Jirō ne peut nier qu'il apprécie les petits plaisirs simples de l'existence. Ainsi, il profite de l'un d'eux de bon matin, sur les terres de Taki No Kuni. De bon matin, le jeune homme a levé son camp et a repris la route pour pouvoir profiter des paysages encore brumeux du pays. La fraîcheur matinale, l'humidité ambiante, les ruisseaux, tout ça couplé aux couleurs de l'automne : avec le temps, Jirō a appris à profiter de tout cela. Ainsi, tenant les rênes du canasson tirant sa charrette, le jeune homme jette des coups d'oies apaisés, ci et là. Entre ses dents tient solidement accrochée un Kiseru, une pipe traditionnelle, remplie d'un tabac finement coupé, tout droit sorti de la contrebande d'Ida. Contrebande d'ailleurs cachée quelque part à l'arrière du chariot, sous diverses couches de babioles en tout genre. À chaque crevasse dans le chemin, tout ceci s'entrechoque et fait résonner d'étranges bruits de contenant en verre à moitié rempli, de métal. C'en est presque mélodieux. Sur les bords de la route, divers animaux habitués à ce climat commencent à s'activer. Des crapauds croassent, des libellules se rapprochent de l'étrange convoi. Celui qui le dirige semble d'ailleurs se la couler douce, laissant principalement le cheval prendre les devants. Ce dernier avance sans aide particulière. Jirō finit même par lâcher les rênes, étend ses jambes sur les deux brancards et joint ses mains à l'arrière de la tête.

Ah... Le pays du commerce, songe alors Jirō, j'espère que le marchand à qui j'ai parlé me rachètera tout ça au prix convenu. Il faudra bien que je trouve quelqu'un d'autre sinon. Pas que je serais mécontent de me retrouver à goûter à toutes ces herbes, mais il faut bien gagner son pain de temps à autres. Tirant sur sa pipe, le mutilé se redressa alors pour observer une impressionnante cascade à quelques dizaines de mètres. Son bruit recouvre tout les autres, et aussi beau soit-il, le paysage ne propose rien de plus magistral que ça durant cet instant. Alors, le regard curieux, Jirō observe ce spectacle, apercevant alors des oiseaux qui survolent le cours d'eau où plonge cette cascade. Il y trouveront certainement de quoi se concocter un sympathique encas matinal. De son côté, le Nukenin se cambre afin de récupérer un morceau de pain dans une besace à l'arrière. Entre deux bouffées de sa pipe, il croque, et constate qu'il a affaire à un déjeuner presque rassis. Mais ce n'est pas bien grave, les arômes doux du tabac viennent parfumer le tout.

Au loin, la cité d'Utaseyu montre ses premières formes. Le convoi ne l'atteindra pas avant que le soleil ne soit au zénith, mais c'est bien suffisant. Nul besoin de se presser, la marchandise ne va pas s'évaporer. Sur ces pensées, Jirō tire alors de nouveau sur sa pipe et tâche de recracher la fumée et formant de petits ronds qui s'envolent bien au-dessus de lui et disparaissent.
Jirō
(#)Jeu 18 Fév - 14:55
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Cette fois-ci, c’était une de mes premières missions en solo pour la Compagnie. Ishiyato m’avait dit qu’il fallait vraiment que je sois au poil, topissime, carrée. Pas d’écart, pas de linchage de dent ou de chevilles fracturées. C’était l’honneur des Chiens Rugissants qui était en jeu, et pas question de faire mauvaise impression. Surtout que c’était un truc facile, il avait dit, mais que la Corporation, là, c’était de gros clients.

Assurée la sécurité pendant une cérémonie ou je sais pas quoi là, il m’avait même dit que mes nouveaux habits seraient parfait pour ça.

Mais par contre, j’étais à la bourre. J’avais passé trop de temps à chasser mon p’tit dejeuner en vain, et du coup, j’avais les boules parce que j’avais du bouffer trop de viande séchée, et que du coup, fallait que je me dépêche salement.

Donc, c’est tout naturellement que j’avais pris le chemin des airs.

J’avais transformée mon énergie en un vent qui m’entraînait par dessus les arbres, et au fur et à mesure, j’en appelai un autre, qui me permettait de me propulser vers la droite, vers la gauche, vers le bas, re vers la droite, tout en continuant d’avancer. Bon, c’était rapide, c’était pas très gracieux, mais ça avait le mérite d’avancer beaucoup plus vite que de continuer sur ses sentiers de mort là, avec les cascade et tout, des lapins qui furetaient ici et là et me faisait penser à mon repas sauté.

- Waaaaaa trop beau…

Je voyais une grande cascade en contrebas, avec les feuilles de toutes les couleurs dans son bassin, et des oiseaux qui…

- PUTAIN DE PIAF DE MERDE !!!

Leurs becs m’écorchèrent la tronche et je ne pus relancer ma technique, tandis que le vent s’estompait entre mes doigts. Le sol, le sol allait se rapprocher alors que ces putains de volatiles s’en prenait à moi qui avaient osé couper leur route.

- MAIS ALLER VOUS FAIRE...

Plouf.

Au moins, j’étais dans l’eau. Pas trop de bobo. Mais le style compromis. J’avais honte, j’avais les boules, et une fois revenue à la surface, j’avais sacrément la tronche pleine de feuilles.

- Bordel de merde…

Et là, juste devant, qui fumait sa pipe, un mec avec une tronche super bizarre.

Non mais j’avais atterri où, là ?
Et vole et vole et plouf:
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(#)Ven 19 Fév - 12:34
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Terminant de manger son misérable morceau de pain, Jirō continuait son avancée sur les plaines de Taki. Le brouillard commençait à lentement s'estomper et à laisser traverser quelques rayons de soleil. Ce mélange, qui passait à travers les branchages et formait quelques faisceaux plein de lumière claire et de brume, donnait à l'environnement un aspect presque féerique. Seule le mutilé venait briser toute cette magie. Dans quel genre de conte pour enfant trouverait-on un tel personnage, défiguré et balafré des pieds à la tête. Ce dernier n'avait pourtant pas l'air touché par cette pensées. Il semblait toujours profiter des paysages verdoyants. Tout ceci contrastait pourtant avec le chargement du chariot, dont la majorité des éléments présent assumerait une boeuf en bonne forme. Le simple contenu de la pipe du contrebandier ferait sûrement tourner la tête à n'importe qui, en dehors des habitués bien sûr. Ce dernier crut d'ailleurs entendre quelqu'un au loin. Une vox aiguë, malheureusement recouverte par le bruit de l'eau.

Cependant, un instant plus tard, Jirō eut la confirmation que quelqu'un parlait pas très loin, ou plutôt pestait. Le bougre n'avait pourtant croisé personne sur le chemin. D'où cela pouvait-il provenir ? C'est en levant la tête que le jeune homme obtint sa réponse. Une silhouette chutait, à vive allure. Haussant les sourcils, le fumeur se demanda d'où pouvait-on bien tomber à cet endroit. Par chance, ce qui semblait être une femme allait atterrir dans un l'eau. Heureusement pour elle, car apparemment, l'autre, assis sur son chariot, ne comptait pas bouger un cil. Il avait observé toute la chute sans broncher. Lorsqu'elle fut remontée à la surface, il détailla la jeune femme. Cheveux roses, et yeux de la même couleur, à moins que ce ne soit une reflet. Cette tête était même de deux petites cornes. Curieux. Le petit convoi s'arrêta alors, et son conducteur mit pied à terre. Tiens, il s'était enfin décidé à montrer une once d'intérêt face à cette étrange situation. Il tira une bouffée de son tabac, et se rapprocha du cours d'eau, avant de s'accroupir. Un grand nuage violet s'échappa alors de sa bouche avant qu'il ne prenne la parole et n'attrape sa pipe.

" Vaincue par des oiseaux ? " Lança-t-il alors en affichant un sourire railleur, ayant bien entendu ce que cette inconnue avait crié pendant sa chute.

Il observa la jeune femme, dont le visage semblait avoir été passablement éraflé, écorché, pendant sa chute, et directement nettoyé par l'eau. Seule quelques rougeurs restaient encore.
Jirō
(#)Sam 20 Fév - 14:47
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Non mais. Il est où, le mythe de l’humain charitable ? Du mec qui te tend une main avant de se prendre une belle baffe ? Ou tendre l’autre joue, j’sais plus… Le gugus avec la drôle de tête, il était là, tranquille, descendu d’son chariot en fumant sa pipe, avant de s’accroupir devant moi et de balancer sa p’tite pointe. Haha. J’suis sûre qu’il trouvait ça vachement drôle n’empêche, vachement drôle de s’foutre de ma gueule. Et beh ça allait pas se passer comme ça, j’vais…

Une grenouille sauta sur ma tête. Elle fit « croâ ». Elle repartit en faisant un « plouf » et se mit à nager autour de moi. Et l’autre, il me regardait, toujours, avec son p’tit sourire, avec ses yeux bizarres.

- Les oiseaux, j’les bouffe. J’les choppe, j’les plumes, j’les farcis, et j’les fait griller p’tain !

Je m’extirpai de l’eau en soupirant, et jetai un regard à mes habits tout neuf. Putain, qu’est-ce qu’il allait dire, Ishiyato, sérieusement… C’était tout neuf, c’était des habits de travail, et j’avais été foutu de les bousiller en quelques semaines… m’est avis qu’il va falloir que je lui emprunte des billets pour pouvoir racheter ça… Mais dans quel monde je vivais.

Je lançai un regard au mec couturé.

- Wé et merci pour l’aide hein. C’est ton délire à toi, d’regarder les gens qui tombent du ciel, comme ça ? Genre t’aurais quand même pu exploser un piaf au vol avec ton… ta…

Ouais, il avait quoi en fait ? Une carriole tirée par une bestiole, une pipe, et un air complètement à l’ouest. Et ces espèces de trucs sous ses yeux qui f’saient franchement peur. J’avais l’impression qu’il me regardait avec deux paires d’yeux, le bougre.

Toujours accroupie, je lui lançais un regard.

- Et pis, il t’es arrivé quoi, à toi ? T’as bouffé du piaf dans la tronche, où tu t’es cramé avec ta pipe ?

J’eus un p’tit rire ; elle était vachement bien, ma blague, franchement, je m’améliorai de jour en jour. Une main sur la hanche, j’lui tendis l’autre.

- Moi c’est Sora. Merci d’avoir assisté à ma chute, si j’l’avais raconté, on m’aurait pas cru.

Un p’tit instant. Fallait que je sèche, et j’avais faim.

- Dis, pour t’faire pardonner d’t’être moqué d’moi, t’as pas un truc à bouffer ? J’ai du caramel et des boulettes de viande, on fait un échange ? C’est dans une bourse imperméable hein, j’essaie pas de t’entuber promis.

Bah quoi ? Ishiyato disait qu’il fallait profiter de n’importe quelle situation.
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(#)Lun 22 Fév - 22:17
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Sacré menaces pour ces pauvres volatiles. Jirō entendrait presque leur cris de terreur jusqu'ici. Il avisa d'ailleurs une nuée volante qui s'éloignait d'eux, tandis qu'une grenouille estimait judicieux d'aggraver l'agacement de la fille aux cheveux roses. Ces oiseaux, peut-être étaient-ce eux qui avait mis cette jeune femme à mal. Tandis que cette dernière s'extirpait de l'eau, son interlocuteur, toujours accroupi, se permit une nouvelle remarque.

" Dans ces cas-là, ils ont bien fait de ne pas s'éterniser au-dessus. " Déclara-t-il alors avec un grand sourire, qui étira encore plus sa peau calcinée. Le ton de sa voix rendait difficile l'interprétation de sa phrase, sonnant aussi sincère que sarcastique.

Comme on observe un bébé faire ses premiers pas, Jirō observait cette inconnue sortir du cours d'eau. Cette fille avait décidément la langue bien pendue, mais le contrebandier l'avait bien cherché après tout. Pas un moment il n'avait essayé de lui venir en aide, pas même un bras tendu par courtoisie pour la sortie de l'eau. Il estimait qu'elle n'avait de toute manière pas l'air du genre à s'offusquer de ce genre de choses. Et puis tenter d'adoucir un comportement comme ça, ce serait du gâchis. De la tête aux pieds, le regard clair du nukenin parcourut la tenue ruinée de son interlocutrice. C'est dommage pour elle, elle avait tout l'air s'être particulièrement apprêtée pour cette sortie. Mais les becs d'oiseaux avaient réduit ces efforts en miettes. Cependant, le Sakutsu cligna des yeux à la mention des explosions. Pendant une fraction de seconde, il semblait surpris. Pourquoi parler d'une telle chose à lui en particulier ? Est-ce qu'elle faisait partie de ceux qui avaient entendu parler de l'histoire et, fait encore plus rare, pourrait reconnaître Jirō, second fils de Sakutsu Hiro ? Mais non, finalement, tout cela n'avait été qu'un curieux et hasardeux choix de mots.

À présent tout les deux accroupis, les deux êtres s'observèrent un instant. Et enfin vint l'une des questions récurrentes : l'origine des mutilations du jeune homme. Il hocha alors la tête en fixant une grenouille, qui ne le quittait pas du regard depuis une minute. Qu'est-ce qu'elle voulait ? Jirō lui souffla un nouveau nuage violet afin qu'elle détale sous l'eau et ne ressorte un peu plus loin, vexée.

" On m'a dit que je m'étais fait ça petit, avec un couteau et une brindille enflammée. " Il fixa alors longuement sa jeune interlocutrice avant de continuer. " Je ne sais pas ce que tu en penses, mais ça ne tient pas vraiment la route comme histoire, si ? Comment est-ce que j'aurais pu être aussi méticuleux à un si bas âge ? "

Effectivement, ça ne tenait pas vraiment la route, Jirō ne s'était pas surpassé là-dessus, il en avait déjà sorti des biens meilleures notamment cette fois où un ivrogne avait été pris face à cette lui... qui s'était apparemment arraché la peau de colère après avoir perdu une partie de shōgi. Cette dénommée Sora lui tendit alors une main en se présentant, que Jirō serra et tira même soudainement vers lui pour la relever. Il repartit ensuite en direction de son chariot, tandis que son cheval tapait du sabot sur la terre humide.

" Ravi de faire ta connaissance, Sora. " Lança le nukenin, dos à son interlocutrice. " Et non, j'ai déjà fini ce qu'il me restait à manger. " Il remonta sur son chariot et prit les rênes. " Mais il me semble que tu as déjà de quoi te remplir la panse dans ta bourse imperméable, non ? "

Serrant fermement sa pipe entre les dents, le bougre se déplace alors sur le côté et pointa alors une toute nouvelle place vide à côté de lui, avec un sourire calme.

" La seule consolation que je pourrais t'offrir, Sora la mangeuse d'oiseaux, c'est un allé simple pour la capitale. "

Libre à elle d'interpréter son surnom comme bon lui semblait, et surtout de grimper ou pas.
Jirō
(#)Mar 23 Fév - 0:46
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Je plissai les yeux. Il était bizarre, le Défiguré, vachement bizarre, même. On avait toujours l’impression qu’il se foutait de ta gueule, même quand il racontait un truc. Entre ça et la fumée bizarre qui sortait de sa pipe, ça avait tout l’air d’un filou. D’un sacré filou, même. C’était le genre de mec qui était pas censé inspirer confiance, avec son sourire dégueulasse et ses yeux qui paraissaient beaucoup plus gros qu’ils ne l’étaient. La faute aux cicatrices ça.

N’empêche, il se foutait bien d’ma gueule, le bougre. Et ça, ça j’aimais pas.

- Wé eh bah l’foutage de gueule, ça va bien cinq minutes. T’es pas un humain comme les autres toi, tu t’fous même des gens qu’t’aurais du aider, c’est vraiment pas juste.

Je soupirai. C’était toujours pareil, Sora, fallait toujours que tu croises des énergumènes. A croire que ce foutu continent qui flottait sur l’eau était constitué de monstre bien plus flippant que ceux qui se tapissaient dans mon armoire. Aucune justice.

J’essayai sans grands succès de voir ce qui animait ses grands yeux bizarres pendant qu’il me racontait son histoire tout aussi bizarre. Vraiment cinglé, ces humains, vraiment cinglés. De toute façon, j’avais parfois entendu pire, ça me choquait pas. Enfin, me choquait plus. Et j’pense que c’est vraiment ça le plus terrible, dans tout ça.

- Bwarf, répondis-je avec un vague haussement d’épaules, on fait tous des erreurs hein. J’préfère que tu m’parles d’un couteau que j’sais pas… Un lion de feu qui vient t’bouffer la tronche ? C’est moins drôle mais plus crédible.

Enfin, drôle… Tout dépendait où on se situait dans l’histoire. Moi, j’l’écoutai, et ça me passait au dessus ; en tout cas, il avait satisfait ma curiosité.

Je le suivis des yeux tandis qu’il revenait vers sa carriole. J’savais pas si c’était de la mauvaise foi ou de la pure innocence, mais me dire qu’on a rien à bouffer quand c’est un putain de cheval qui tire ses affaires… Il allait presque me faire friser la crise d’apoplexie, celui là.

- Ouais, mais c’est pas pareil, répliquai-je, ma bourse imperméable, c’pour grignoter, et là j’ai faim, et ton ch’val…

Je me mordis la lèvre avant d’en dire trop ; après tout, j’pourrais très bien sauter sur sa monture en temps voulu, quand il aurait le dos tourné. Personne le verrait, personne ne saurait… Mais bon, si lui et sa bestiole me trimballait jusqu’à la ville… Pourquoi pas. Après tout, j’étais plus si en retard, et j’avais encore sacrément les boules.

- Mangeuse d’oiseau… En même temps, c’est tellement bon, faut être débile pour résister.

En trois bonds, je me perchai à côté de lui. J’sais pas trop ce qu’il trimballait, mais à coup sur il voulait que ça reste secret. Un homme prudent ; Ishiyato aurait été fier de lui.

- C’est parti, j’veux bien qu’tu me mènes pour laver l’affront de pas m’avoir aidé. Comme ça, tu vas pouvoir me raconter c’que tu vas faire à la capitale.

Je me grattai la corne, levant pensivement les yeux au sol.

- T’imagine, si on avait été la nuit, on aurait pu faire un feu et s’raconter des histoires de fantôme. Avec nos tronches, on s’rait aller faire peur aux autres voyageurs.
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(#)Jeu 25 Fév - 15:56
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Même s'il l'avait voulu, comment le suturé aurait bien pu apporter son aide face à une telle chute ? Quitte à ne pas pouvoir secourir cette Sora, autant tourner la situation en dérision. Jirō pointa alors du doigts, le secouant légèrement à l'entente de cette explication de lion de feu pour ses cicatrices : il la nota dans un coin de sa tête. Voilà qui n'était pas mauvais comme idée... Presque dévoré par une créature mystique, aux abois, lui laissant des marques indélébiles. Le jeune homme se gratta la tempe un instant, songeant à cette idée, finalement pas si éloignée de la réalité... Le bougre tiqua cependant à la mention de son cheval. C'était donc à ce genre de nourriture qu'elle faisait référence. Hélas, le canasson était une acquisition du contrebandier. Certes, cela ne changeait pas le fait qu'il soit un tas de chair sur patte, mais ce tas de chair avait vu pays et n'avait encore jamais défailli. Le jour où cela arriverait en revanche, Jirō se ferait un plaisir de lui faire honneur et de cuir ses chairs au-dessus d'un bon feu. Après tout, il fallait rentabiliser au maximum. Il était en tout clair que les deux voyageurs ne partageaient pas le même appétit. L'un aurait pu survivre avec du pain rassis pour la vie, alors que l'autre semblait plus du genre à savourer sa côte de cheval saignante.

Toujours était-il que malgré divergences de goûts, ils semblaient décidé à continuer leur route ensemble jusqu'à la capitale. Comme le disait Sora, c'était un dédommagement comme un autre que d'offrir une place sur ce chariot. Pas sûr cependant qu'ils atteignent la ville plus rapidement que par la voix des airs, bien au contraire. Mais comme le disait l'étrange jeune femme, tout deux allaient avoir le temps de papoter. Ainsi, pipe au bec, le conducteur du petit convoi secoua ses rênes un instant, annonçant pour son cheval la fin de la pause. Il s'ébroua un instant puis la structure en bois et métal fut secouée : les voilà parti. À un bon rythme, Jirō dirigeait vaguement la monture afin qu'elle ne dévie pas trop. Mais la bête n'était pas stupide et suivait le chemin.

Le contrebandier eut un sourire amusé face à la remarque de sa nouvelle comparse de voyage. Effectivement, une cornue, un défiguré. Avec une lumière sous le visage, n'importe qui, ou presque, aurait été pris de panique.

" Rien ne nous empêche d'essayer ce matin. Imagine... Un marchand itinérant qui se trimballe son barda sur les épaules. Il commencera à entendre des sabots, des bruits de métal qui grince, de bois qui craque. Il verra ensuite la silhouette de la charrette se rapprocher dans le brouillard pour finalement nous apercevoir. Toi, tes cornes, des longs cheveux roses mouillés, ton visage tout égratigné. Et moi. " Jirō haussa alors les épaules en se mentionnant, tirant alors une bouffé de tabac de sa pipe. " Un honnête marchand de tabac qui a gracieusement accepté de t'escorter. "

Reportant son attention sur le chemin, Jirō ne lâcha pas un mot de plus. Encore une fois, ses paroles évidemment ironique n'étaient absolument pas en accord avec son ton, qui aurait presque pu faire croire qu'il n'était qu'un grand malade qui vivait dans son propre monde. Ça avait toujours été le problème avec lui, ou surtout avec ceux qui lui parlaient. Sa voix claire et modulé prenait souvent des teintes mielleuse et doucereuses, ce qui ne rassurait en aucun cas ses interlocuteurs.

" Et toi, qu'est-ce que tu comptes aller faire à Utaseyu ? Profiter des vertus apaisantes des cascades ? "

Étrangement, Jirō ne s'attendait pas à une réponse positive.
Jirō
(#)Ven 26 Fév - 15:17
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Il était bizarre, quand même. Mais j’pense que j’devrais arrêter de me formaliser de ça ; ils étaient plus plus bizarres les uns que les autres, les humains, et à force de me prendre la tête avec ça, j’allais finir par devenir complètement cinglée. Enfin, tout est relatif, non ?

Donc on allait, cahin-caha, sur son chariot mal roulé, avec ce qui devait être des trucs pas très légaux derrière, vue la tête du bonhomme. Il conduisait son canasson d’une patte molle et tranquille, et semblait donné du mouvement dès que la bestiole semblait trop s’approcher des rares touffes d’herbes ayant survécu en cette fin d’automne.

Pas pressé, trop tranquille. Un tantinet fracassé.

- Ouais, et puis, le chariot qui grince, ta tronche dans d’la fumée… J’lui crée un monstres de feuille mortes derrière lui et hop, un marchand envoyé dans les airs ! Il aura des trucs à raconter, en rentrant chez lui. On s’ra un peu des méga-légendes, comme ça. Les fantômes des routes.

Pensive, je me mis à regarder les feuilles. Terrible, comme saison, l’automne. Y a tout qui meurt, en espérant revoir un autre printemps. Un peu comme quand on va dormir en fait. Vraiment terrible.

- Utaseyu ? Comme ça que ça s’appelle ?

J’eus un vague nom d’épaules. C’était dur, de tout expliquer. J’avais pas tout les mots nécessaires, et de toute façon, ils comprenaient toujours tout de travers, les gens.

- Travail. Je suis membre des Chiens Rugissants, une compagnie de mercenaire.

Ouais, c’était ça, le speech que je devais faire. Enfin, je crois. Enfin, j’sais plus exactement. Fallait pas toujours dire qu’on devait récupérer de l’argent, pour pas se faire passer pour un Monsieur Fisc, ou je sais pas quoi. Toujours des trucs compliqué, en somme. C’était pas très étonnant, vu que c’était encore les ficelles de monde des grands.

- Et t’sais, la Corporation, là, qui dirige le pays. Elle organise une cérémonie ou un truc avec des gens là, et ils ont besoin de renfort au niveau du service de sécurité parce qu’un je sais pas qui les avait menacé de je sais pas quoi.

Fièrement, je tapotai mon torse avec mon poing.

- Du coup, j’vais être à leur cérémonie pour faire en sorte que tout roule.

Si c’était pas plus clair pour moi que pour lui, c’était normal. Je jetai un nouveau coup d’oeil à sa marchandise.

- Et toi, pour affaires, hein ? Tu fais un bon commerçant, avec tes agrafes ?

Petit sourire. C'était de la simple curiosité.

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(#)Lun 1 Mar - 18:51
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Les fantômes de la route... Jirō pouffa du nez face à cette scène presque surnaturelle, et nota ce monstre de feuilles dont parlait son interlocutrice. Si elle était vraiment capable de ça, alors le contrebandier ne transportait pas n'importe qui à son bord. De son côté, il était bien incapable de faire quoi que ce soit de similaire. Le bougre avait déjà suffisamment de difficultés à gérer ses explosions. Il n'était pas considéré comme l'échec de son père pour rien après tout. Mais cette jeune femme, elle, qui semblait plus jeune de quelques années, parvenaient déjà à voler et à créer toutes sortes de choses à l'aide de sa maîtrise des vents. Jirō se doutait que le monstre dont elle parlait ne serait certainement que le produit d'une brise maîtrisée et rien de plus sérieux, mais il restait admiratif de ce genre de choses. Peu à peu, le jeune homme prenait ses aises. Il avait de nouveau mis ses jambes sur le brancard de son côté de sa monture, une cheville posée sur l'autre. Une chance pour lui, le Nukenin semblait être aussi souple qu'une jeune danseuse entraînée.

Décidément, les deux semblaient aussi étranges l'un que l'autre. Entre une jeune femme pleine de vitalité, de franchise et sûrement un brin dérangé et un grand escogriffe calciné et sournois, Utaseyu n'avait qu'à bien se tenir. La première mentionna alors un nom qui interpella le premier. Les Chiens Rugissants. Pensif, le marchand de tabac porta une nouvelle fois sa pipe à ses lèvres et fouilla un instant dans sa mémoire. Où avait-il entendu ce nom ? Cela lui revint alors. Il avait prit connaissance de leur existence au sein de cette singulière ville nomade, d'où ils sont originaires. Un modeste groupe de mercenaire, d'après les rumeurs. Du moins, celles qui avaient atteint les oreilles du vagabond. Ces dernière traînaient un peu partout, du fait de ses nombreux voyages. Il arrivait ainsi à se tenir relativement informé des actualités du Yuukan.

Voilà maintenant qu'il était mis au parfum des raisons de la venue de sa passagère : elle allait s'occuper de faire la sécurité lors d'une cérémonie. Décidément, quel drôle de personnage. Il n'aurait pas misé sur elle au premier abord pourtant, mais Jirō était maintenant sûr qu'une guerrière se tenait à côté de lui. Tandis que Sora expliquait vaguement les objectifs de sa venue, le vagabond fit de nombreux ronds avec sa fumée, qui se volatilisait après s'être élargie pendant quelques secondes devant eux. Il ne perdait cependant pas une miette de ses paroles.

" J'imagine que se trimballer une tête comme la mienne pousse à développer ses capacités de persuasion. Notamment là où on va. La clientèle est un peu moins ouverte que d'habitude. " Le jeune homme étire alors sa peau fanée dans un sourire, se rappellant de ses prochains acheteurs. " Certains n'aiment pas savoir que je suis leur seule possibilité de subvenir à leur addiction. C'est amusant de les voir essayer de garder leurs petits airs hautains alors qu'ils sont aussi minables que n'importe quel autre client. "

Et que lui, par la même occasion, après tout. Jirō faisait partie de ceux qui, en grands seigneurs, avaient coeur à tester la marchandise à plusieurs reprises pour s'assurer de sa qualité. Il ne s'en cachait même pas. À quoi bon ? Le suturé n'avait pas vraiment de barrière de la sorte, ou de limitation. Il se savait détenteur de consommations indispensables à certains, et se délectait des réactions de ces derniers quand ils voyaient qui arrivaient leur vendre leur petit stock d'opium, entre autre.

" Tu comptes te présenter à la cérémonie dans cet état ? "

Jirō avait beau être mal placé pour critiquer l'allure général de la jeune femme, il fallait être aveugle pour ne pas voir qu'elle ferait tâche dans n'importe quel événement officiel.

" Enfin... Si vos clients ont autant besoin de toi que les miens de moi, ça ne devrait pas poser de problèmes. "
Jirō
(#)Mer 3 Mar - 0:38
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Il devait se sentir en confiance, le marchand défiguré, pour s’étaler comme ça. Il fumait tranquillement sur sa pipe et s’amusait avec sa fumée ; ça avait une odeur vraiment bizarre, son truc, n’empêche. J’en avais déjà senti, mais bon, ça me faisait tout bizarre dans la gorge. Ca grattait. Pas très agréable. C’est ça, qui devait avoir peint ses brûlures en marron. La fumée, ça colorait n’importe quel intérieur. Et extérieur, du coup.

Il semblait bien pensif. A tout les coups, sa fameuse clientèle, c’était des fumeurs de chanvre comme lui. Enfin, c’était p’têtre pas du chanvre, mais c’était des trucs bizarres. Franchement, les gens qui tombaient la dedans et devaient se fournir auprès d’un bougre pareil, je les plaignai un peu. Enfin, pas trop.

- Pourquoi moins ouverte ? Et pourquoi moins minables ? Ils ont honte de leur addic-tion ? Ils arrivent pas à se regarder en face ? Non mais les nuls, comme si j’avais honte d’aimer les brochettes à la moutarde. Décidément, les humains…

J’eus un vague soupir. Lui aussi, ça avait l’air d’être un sacré énergumène. Sacré énergumène, mais son p’tit côté méfiant et blagueur lui donnait un air sympathique. Un air, façon d’parler quoi.

Par contre, j’ai pas trop aimé comme il a mentionné le fait de mes nouveaux habits tout neufs. C’était vraiment pas juste, et vraiment pas ma faute. Sa faute, même, à ce vendeur de chanvre.

- Ouais et bah, j’ai pas vraiment l’choix. C’est mes seuls habits, et à moins que t’es une jolie robe aux milieux de tes fleurs et de tes herbes…

Je lançais un coup d’oeil aux babioles derrière, et soupirais.

- Ou que tu me couses une jolie robe avec tes trucs derrière, avec les même coutures que tu t’es faites, j’suis pas difficile.

J’haussai vaguement les épaules. Parce qu’après tout, si il allait d’abord vendre ses trucs de contrebande, ça lui servait plus à rien, ce monceau de machins en tout genre. Dis moi qu’il transportait une robe. Pour un fantasme bizarre ou une princesse en détresse, m’en fou, mais une robe. Ou un pantalon, même si j’aimais pas ça.

Clients regardants… J’pense que ça allait pas l’faire.

- Ouais, t’as raison en fait. Sont plus du genre balai dans le cul en fait, t’sais les protocoles, et tout. Tu penses que y a moyen de m’arranger le coup ? J’sais pas comment mais…

Réfléchis, Sora, réfléchis.

- T’as pas moyen de leur mettre ton truc dans l’eau ou l’alcool de la réception ? Si du coup, ça les rend joyeux et tout et tout, ils regarderont pas comment j’suis sapée…

Bonne idée, ça. Difficile à mettre en place, mais ça pouvait le faire.

- Ca peut le faire tu penses ?
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(#)Mer 3 Mar - 22:58
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Jirō pouffa du nez face à la remarque, qu'il estima faussement naïve, de la jeune femme. Mais quelques chose dans son phrasé interpellait le marchand. Il la dévisagea un instant, comme s'il essayait de la percer à jour, en silence. Était-ce vraiment ironique ou avait-elle comparé ses brochettes à des drogues ? À vrai dire, son interlocuteurs avait un doute, renforcé par cette manière qu'elle avait de parler des "humains" comme si elle ne faisait pas partie de cette espèce. En dehors de ses cornes, cette fille en présentait pourtant toutes les caractéristiques. Mais le bougre décida d'en rester là pour l'instant. Il appréciait se laisser ballotter par ces petits mystères, qu'il créait parfois lui-même à partir de rien, d'un mot, d'un ton, d'une posture. Sûrement le fruit du contenu de sa pipe, à n'en point douter. La pauvre n'avait en tout cas rien d'autre pour se vêtir et faire bon impression. Le conducteur haussa alors les épaules face à sa remarque et attrapa les rênes pour recentrer un peu la direction du cheval, qui semblait très attiré par de grandes fougères virevoltant au vent frais.

À vrai dire, le contrebandier pourrait briller quelque chose pour la jeune femme. Il y avait une grande cape grise derrière, qui lui permettait de recouvrir sa peau lors des journées trop ensoleillées, notamment aux alentours de Suna. Elle était dans le même état que ses autres vêtements, comme calcinée, rapiécée. Mais elle était là. De plus, le jeune homme se trimballait toujours avec du matériel de couture. Il était bien loin d'être un expert, comme en témoignait son manteau. N'importe qui pourrait sûrement faire mieux. Mais le bougre était un adepte du recyclage. Il aimait tout ce qui était usé, vieux, qui avait du vécu et traînait une histoire. Un peu d'imagination ajouté à tout ça et le singulier personnage pourrait confectionner un vêtement de fortune. Mais au final, si ces types étaient pète-secs, ils ne seraient pas plus satisfaits. Sora allait devoir trouver autre chose. La proposition de cette dernière amusa alors le conducteur, qui ricana en regardant loin devant, crachant de sa fumée par les narines.

Droguer l'audience pour un simple problème vestimentaire, voilà qui lui plaisait bien. Il avait toute sorte de choses cachées à l'arrière, et les herbes thérapeutiques ne constituaient que le gros de la chose. D'autres petites surprises étaient cachées, comme, notamment, deux ou trois fioles dont le contenu pouvait être aisément versé dans un verre ou une carafe. Jirō envisagea alors cette option pendant quelques secondes avant de tourner son regard malicieux, aussi clair que l'eau de la rivière qu'ils longeait, vers Sora.

" Je crois que j'ai oublié de me présenter, Sora la mangeuse d'oiseaux. Je m'appelle Jirō. " Déclara-t-il alors avant de lui tendre les rênes.

Sans attendre ou prévenir, le bougre replia ses jambes et enjamba la structure pour se retrouver à l'arrière. Il se mit alors à chercher et tira un cageot dont l'intérieur était fait de sorte à contenir une quinzaine de fioles. Chacun étaient remplies de liquides aux couleurs tantôt voyantes, tantôt très sombres. Du vert canard, du jaune citron, du noir, du rouge bordeaux. Tout ou presque y était. Coiçant solidement sa pipe entre ses dents, agenouillé, le marchand tâcha de retrouver l'objet entre toutes ses jumelles.

Enfin, le suturé trouva le bon flacon, plein a rebord d'un liquide transparent. Il se rapprocha alors de l'avan de la charrette et s'accouda aux planches de bois qui séparaient l'avant de l'arrière, mettant le petit objet en évidence aux yeux de sa passagère, et maintenant conductrice.

" Cette petite fiole redonnerait le sourire à un mort. À forte dose, c'en est presque dérangeant. Mais bien dilué, tout le monde aura l'impression d'être sur un petit nuage. "

Le retour à la réalité était souvent compliqué avec cette mixture, mais ce n'était absolument pas important pour Jirō.

" Ils trouveront alors ta tenue très originale, subversive même, et se vanteront à tous leurs invités de cette fille qui gère la sécurité, aussi bien apprêtée qu'efficace. En attendant, on peut continuer notre route. "


Sur ces mots, le jeune homme s'affala à l'arrière, appuyant ses bras sur les planches de bois, prenant toute la place avec ses jambes et tirant toujours sur sa pipe.

" Rien ne nous dit qu'on ne tombera pas sur une fille en pleine marche matinale, prête à échanger sa tenue contre la tienne. "
Jirō
(#)Ven 5 Mar - 0:24
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Wa ça y est ! C’était moi ! Moi qui avait le pouvoir ! Le grand escogriffe m’avait foutu les bouts de cuir dans les mains, et avait enjambé le bastingage pour aller derrière ! Enfin, c’était pas un bastingage, je crois pas, mais j’avais appris ce mot en allant à Mizu poutrer ce gros requin, et j’avais jamais eu l’occasion de le replacer.

Et du coup c’était moi, moi qui avait le pouvoir sur le cheval dans les mains ! Si je comprenais comment ça marchait, je pourrais le faire aller à droite, à gauche, dans le fossé si je voulais ! Mais après, c’était dur, il fallait laisser la bonne longueur, et puis, pas trop tirer, ou il allait bouger la tête, et puis…

Et puis, le Jiro, il est revenu, et il brisa complètement mon rêve. Bon, Sora, déprime pas, t’avais jamais eu une telle sensation de pouvoir entre les mains, et il fallait un début à tout. Une chose à la fois. Aujourd’hui, tu les as eu en même. Demain, ou tout à l’heure, tu pourras tirer dessus.

Il me tendit une fiole avec de l’eau dedans. Enfin, il pouvait se foutre de ma gueule, et j’écoutai ses explications en essayant de me concentrer. Après tout, autant essayer sa solution, parce que sinon, ça allait vraiment pas sentir bon pour Sora.

- Merci en tout cas, Jiro le Couturé. Qu’est-ce que je peux t’offrir en échange ? M’est avis qu’un baroudeur comme toi, ça attend toujours un p’tit quelque chose.

Je plissai les yeux. Ishiyato m’avait dit qu’il fallait jamais laisser une dette en suspend, parce que le mec pouvais surgir de nulle part pour réclamer son bien. N’empêche, avec sa remarque d’après, je ne pus m’empêcher de rire.

Il étirait ses grandes jambes, et continuait à tirer sur sa pipe. Je me penchai vers lui, une lueur complice dans le regard.

- Ca c’est sur... Parce qu’un beau ruisseau comme ça, ça doit attirer pas mal de monde…

Je levais un doigt pour lui faire signe de ne pas répondre tout de suite. Puis, je joignis mes mains, et fit appel à la Sagesse de Fûjin ; des brises s’élevèrent autour de nous ; j’appelais le vent de nombreuses fois, et, fermant les yeux, lui laissait me dessiner ce qu’il voyait aux alentours.

Cette caresse de Fûjin ne se voulait pas mordante, plutôt curieuse, comme ce vent qui vint remuer vos cheveux ; et il me montra ce que je voulais voir.

- Là-bas, lançais-je en montrant du doigt. Des gamines et leurs mères qui jouent dans la rivière. On doit plus être très loin de la ville, non ?

Je rouvrais les yeux, et lui souris.

- Et tu veux les convaincre comment au pire ?

On allait se fendre la gueule.

Ca sort les techs:
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(#)Sam 6 Mar - 17:56
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Le couturé et la mangeuse d'oiseaux. Sora et Jirō semblaient décidément former une équipe des plus originales. Afin d'en avoir le coeur net, il suffisait de prêter l'oreille : ces deux ne se connaissaient que depuis quelques minutes et réfléchissait déjà la meilleure manière pour la jeune femme de récupérer de beaux habits tout propres, sans exclure la possibilité de vol. En effet, après la possibilité de droguer les convives de la fameuse cérémonie, une autre idée semblait avoir germé dans l'esprit des deux voyageurs. Pourquoi ne pas aller directement se servir sur quelqu'un. C'était tout de même bien plus simple et rapide que de devoir verser quelque chose dans une carafe probablement difficile d'accès. Jirō semblait content d'avoir ramassé une tel phénomène sur sa route. Il l'observa se pencher au-dessus de lui pour approuver son idée, tandis qu'il s'apprêtait à répondre, avant qu'elle ne le stoppe, se redressant en silence. Curieux, le bougre pencha la tête en arrière pour jeter un oeil à sa passagère.

Elle s'était mise à lancer des techniques, faisant virevolter les sombres cheveux de Jirō au gré des vents qu'elle appelait. Il regardait aux alentours en plissant les yeux, admiratif de voir de telles capacités à un si jeune âge. Enfin, il avait toujours été très bon public en matière de ninjutsu et autres choses de ce genre, il ne lui en fallait pas beaucoup pour s'émerveiller. De plus, cette maîtrise du vent avait un côté très élégant, qui rattrapait les failles que se traînait Sora en la matière. Toujours était-il qu'elle trouva finalement un groupe peu loin, apparemment composé uniquement de femmes. Une aubaine. Le balafré laissa alors échapper un "Hm..." plein de satisfaction.

" Tu n'as qu'à garder les rênes et nous rapprocher des ces dames, on trouvera bien une idée en chemin. "

De là où il était, le jeune homme pouvait voir les nuages, qui commençaient à se découvrir, tandis que le brouillard se faisait de moins en moins épais. Peu à peu, des bruits de vie lui parvinrent aux oreilles, Sora avait bien raison : une petite famille semblait s'amuser pas loin.

" Concernant le petit quelque chose que je pourrais attendre... Je ne suis pas quelqu'un de très exigeant, au contraire. "

Il se redressa alors pour se retourner, s'asseoir entre tailleur et regarder droit devant lui, dans la direction que prenait le cheval, s'accoudant de nouveau. Il glissa alors un regard mielleux à sa passagère.

" J'apprécie simplement entretenir de bonnes relations, encore plus avec des confrères mercenaires. Qui sait, un marchand pourrait finir par avoir besoin de protection si jamais ses affaires décollent. "

Ça y est, la petite famille était en vue. Deux filles barbotaient, les pieds dans l'eau, tandis que leur mère les observait de loin, riant de bon coeur face aux pitreries des petites. Jirō eut un vague moment de réflexion, durant lesquelles il se demanda, à juste titre, quelle serait la meilleure manière pour éviter de les faire fuir au premier regard. Il tapota alors l'épaule de Sora pour lui faire signe de s'arrêter et mit pied à terre. D'un geste de la main, il attrapa sa cape et l'envoya à sa passagère.

" Enroule-toi, ne laisse dépasser que ta tête, et joue le jeu. "

Il attendit alors avant de partir vers les trois cibles de cette modeste manoeuvre.

" Madame ? Et mesdemoiselles : n'oublions personne. J'aimerais vous parler un instant. "


Il attendit alors d'avoir capté l'attention, tirant sur sa pipe, avant de sortir son autre main de la poche et la lever en l'air, dans un signe d'apaisement.

" Je vais rester ici, mieux vaut épargner à vos filles l'effort de voir un visage tel que le mien ! Ma jeune amie devrait pouvoir s'avancer vers vous en revanche, ce ne sont pas de mignonnes petites cordes qui vont vous effrayer, si ? "

Il fit alors un signe de tête à cette fameuse jeune amie, attendant d'elle qu'elle rentre dans le jeu.

" La pauvre a failli subir la colère d'un pauvre marchand en rut, à quelques lieux d'ici. Je les ai vu de loin, il commençait à la secouer, la frapper, lui taillader le visage avec un couteau. J'ai fait ce que j'ai pu pour arriver, et je m'accorde le crédit d'avoir eu la chance de tomber là pile à temps. La pauvre enfant a manqué d'être... "

Sur ces mots, Jirō entama alors son avancée vers la jeune mère de famille. Il fit alors un signe en baissant la main, montrant l'état de Sora, couverte de sa longue cape grise. Tout dans sa gestuelle se voulait doux, bienveillant.

" Enfin... J'ai pu la recouvrir de ma cape, mais elle n'a rien d'autre à se mettre... "
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(#)Lun 8 Mar - 0:41
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Et ça y est, Sora, ton plan marchait à merveille. C’était qui qui venait encore de récupérer les rennes ? C’était qui qui allait pouvoir faire c’qu’il voulait du cheval ?! C’était toi, ma grande. Allé, prend les p’tites rennes, avec une poigne ferme, mais pas trop. Bon. Vas-y, c’est ça. Ressens la bête, ressens comme elle avance. Tu gères, Sora.

Et puis, y avait Jiro qui me regardait, avec un regard plein d’un truc bizarre. De l’intérêt ? Non, plutôt, des compensations. Ouais, si il voulait que j’bosse pour lui gratuitement, ça allait pas le faire, mais m’est avis qu’Ishiyato, ça l’intéresserait. Escorter des marchandises qui rapportait un paquet, pour sûr, il prendrait ce qu’il appelle un pour-cen-tage. Il avait essayé de m’expliquer en dessinant des chiffres, une fois, mais ça avait été terrible.

- Ouais. Les Chiens Rugissants, on peut faire ça, si tu raques.

Je plissai les yeux. J’aimais pas, les regards comme ça. Mais bon, j’étais plus concentré sur ce foutu dîner sur patte que sur de potentiels par-te-na-riats. N’empêche, avec une gueule pareille, j’étais sûre de pas l’oublier, notre gugus.

Ensuite, il m’enroula dans une couverture ; plus qu’la tête qui dépassait, on aurait dit un roulé d’Sora. Et puis, tout se passa très vite. Je comprenais pas tout ce qu’il disait. Il parlait d’un marchant en rute, et j’avais pas la moindre idée de ce que c’était. Et puis, jouer le jeu, je savais faire, mais pourquoi… Pourquoi j’aurais du me faire fracasser et taillader au couteau ? J’lui aurais botté le cul, à c’foutu marchant ? Il disait qu’j’savais pas me défendre en fait ! Et j’devais jouer le jeu ! Jouer le jeu.

J’avais grave les boules. J’pouvais même pas lui envoyer une tornade à la gueule. Je me mordais la lèvre tandis qu’il gesticulait devant des gamines apeurées et leur mère pas rassuré. Et puis, c’était lui, l’enfant qui jouait à des jeux, pas moi. Nan mais.

- Vous permettez ?

La mère s’approcha prudemment vers moi, ses filles pendues à ses basques. Elle avait un regard moitié effrayé, moitié paniqué, avec une p’tite touche d’inquiétude.

- Ca va jeune fille ?

- Hhhhhmmmmm…

Pour de la non réponse, ça c’était jouer la comédie.

- Oh la pauvre… Vraiment, les routes ne sont plus sûres, depuis quelques années…

Elle se retourna vers le Cramé.

- Et elle était toute seule ?

Elle savait pas quoi faire, ça se voyait sur sa gueule. Je juger bon de lâcher un p’tit gémissement.

- Bon. J’habite AVEC mon époux et mes DEUX FILS en bordure de la ville. Suivez nous, je donnerai des vêtements à cette jeune fille.

Elle avait longuement appuyé certains mots. Bizarre.

Je jetai un regard au cramé. Un regard mauvais. Un regard qui disait, « me fait pas passer pour une p’tite chose, ou j’te bouffe, toi et ton canasson ». J’crois qu’une des gamines le vit, parce qu’elle commença à pleurer.
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(#)Mar 9 Mar - 18:57
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Jirō n'aurait pas pu rêver mieux avec Sora : son jeu était juste, sans fioriture. Elle allait droit au but. Pas de ligne de dialogue superflues, un simple marmonnement sourd, avec une pointe de mécontentement. C'était parfait, cette fille était une comédienne en herbe. Du moins, tant qu'elle se contentait de produire des sons tels que celui qu'elle venait de faire et ne parlait pas, tout était parfait. La mère restait encore très suspicieuse, mais son instinct maternel semblait prendre le dessus et elle ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter face à cette pauvre fille. Le jeune homme acquiesçait à chaque remarque de son interlocutrice, lui adressant des signes de la tête pour confirmer ses paroles. Les petites ne jouaient plus et suivaient leur mère de près. Mais finalement, la petite famille invita les deux vagabonds à rentrer avec eux pour que Sora puisse obtenir de nouveaux habits. Jirō retint un grand sourire et préféré joindre ses mains, comme une prière, en s'inclinant vers la mère de famille, l'air plein de gratitude.

Il nota cependant les accentuations dans sa phrase. Avait-elle peur du couturé ? C'était assez évident qu'elle était inquiète pour la fille mais ne faisait pas confiance au contrebandier. La présence de son mari et ses deux fils, clamée haut et fort, avait pour but de mettre les choses au clair. Jirō ne se sentait nullement menacé par ces trois hommes, dont la présence était pourtant censée lui indiquer de se tenir à carreau. Il tira lentement sur sa pipe et fit signe à tout le monde de le suivre. En se retournant, le marchand nota le sombre regard de sa comparse, auquel il répondit par un clin d'oeil.

" C'est très gentil à vous. Je me déplace dans une charrette. Vous voulez monter avec nous ? " Une main dans les poches, l'air dégingandé, il tourna alors son regard vers la fille qui s'était mise à pleurer. " Si tu veux, je pourrai te passer les rênes de mon cheval ? " D'un coup d'oeil poli, le bougre chercha à rassurer la mère. " Je sais que mon allure n'est pas très commode, mais soyez sans crainte, je ne vous veux aucun mal. Je resterai à l'arrière, si ça peut vous rassurer, avec la petite. "

Ainsi, le chariot fut réinvesti par tous ces gens. Comme annoncé, le contrebandier prit place à l'arrière, une jambe dans le vide, qui frôlait le sol, et l'autre étendue à côté.

" Pourquoi est-ce que vous venez avec nous ? Je n'ai besoin que d'elle. "

Le ton très accusateur, plein de méfiance, fit sourire Jirō. Mais le choix du mot "besoin" le fit tiquer. C'était très étrange, cette tournure de phrase.

" Et bien, j'aimerais bien récupérer ma cape, déjà. Et puis, je dois de toute manière rejoindre la ville. J'ai des sacs de tabac à y écouler. "

La jeune mère de famille ne semblait excessivement convaincue par ces explications. À ses côtés, sa fille semblait cependant toute contente d'avoir pris le contrôle du véhicule, bien que le cheval n'avait besoin de personne pour se diriger. Son propriétaire savait cependant qu'un enfant appréciait toujours ce genre de petites choses. Ce dernier fixa d'ailleurs un moment Sora, avant d'éteindre sa pipe, qui n'avait plus rien à lui offrir de bon. Il tapa le fourneau contre une planche du chariot afin d'en vider son contenu sur le sol.

Après plusieurs minutes en silence, le petit convoi se mit à ralentir. La mère avait reprit le contrôle et s'arrêtait sur le bas côté. Il y avait une maison pas loin, et un grand colosse en sortit. Cheveux longs, hirsute, grosse barbe, biceps aussi gros qu'un petit tronc d'arbre. Le mari, présuma Jirō, ou l'un des fils. Mais si c'était ça, alors il ne préférait pas imaginer le père. Puis il y eut un regard rapide entre les deux, chacun plissant le regard. Ils se connaissaient. Impossible pour Jirō de se souvenir d'où, cependant. Dans le doute, il s'aplatit à l'arrière du chariot.

" Je ne vais attendre ici, le temps que vous me rendiez ma cape. "

Dans la foulée, il fit signe à Sora de se dépêcher de descendre. Dans le doute, il ne voulait pas que la montagne ne s'approche d'eux, de trop près.
Jirō
(#)Jeu 11 Mar - 11:38
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C’était qu’ça marchait pas mal du tout, cette affaire. Le grand brûlé, il était derrière, ses jambes ballantes, et moi, j’avais la mère qui me passait un bras autour des épaules en me demandant des trucs que je comprenais même pas. Marmonne, Sora, marmonne. Comme ça, t’as l’air choqué, t’as l’air traumatisé, même si tu sais pas pourquoi. Et comme ça, tu peux dire des conneries et personne se rend compte de rien, si c’est pas trop fort.

Et puis, y a eu le fait que la dame, elle voulait pas que Jiro il vienne avec nous. Elle avait juste posé une question, comme ça, mais tout son corps s’était manifestement tendue, et une gamine lui avait jeté un regard inquiet.

Ensuite, y a eu l’espace de malade, qui a déboulé. J’en avais déjà vu des comme ça, qui vivent dans les montagnes, et jamais proche d’une ville comme ça. En plus, le chemin qu’on avait emprunté, c’était une bifurcation bizarre, avec beaucoup plus d’arbre, et des statues de pierre qui bordait la route. Les feuilles, elles étaient bien plus morte qu’ailleurs. Et l’homme, il paraissait un peu plus bizarre que les autres.

Enfin, y a eu Jiro qui s’est ratatiné derrière, comme s’il voulait faire rentrer ses jambes dans son vendre tellement il voulait être petit. Bon, d’accord, il faisait peur, le barbare de la forêt, mais avec une tronche pareille, il devait en avoir vu d’autre. Et en avoir pris d’autre.

Lui jetant un regard désespéré, un regard triste à la dame, et à moitié effrayé à l’homme, je savais vraiment pas quoi faire. Bon. En joignant mes mains, j’pouvais tous les tailler en deux, mais bon, c’était peut être pas très gentil et surtout pas la bonne solution. Mais hors de question que j’y aille toute seule, dans leur cabane au fond des bois. Et puis, les gamines, avec leurs tresses blondes, elles me faisaient un brin flippé.

Joue ton rôle à fond.

- Peur…

Avec mon plus grand cri digne de Saxa, je bondis trouver refuge avec Jiro, sur ses sacs de tabacs, au passage, je lui glissai à l’oreille.

- Hors de question que tu m’envoies au casse pipe. M’inspirent pas confiance.

J’agrippai allégrement son bras comme les petits parasites qui s’accrochent à la peau des animaux, et continuai à gémir ; n’empêche, ça me faisait rire.

- Oh, pauvre petite, c’est vrai que Kog, il peut faire peur, mais il est vraiment très gentil.

J’la voyais pas, mais il y avait un truc qui tournait pas rond, dans sa voix, pas rond du tout.

- Bon, écoutez, je vais faire un effort, vous pouvez venir tout les deux, mais il ne faut pas traîner, nous avons encore beaucoup à faire, aujourd’hui.

Ouais, vraiment pas rond. Plus rectangulaire en fait, avec des angles bien aiguisé, pire que des couteaux. Je levais de grands yeux vers Jiro. J’sais pas si c’est lui qui m’avait embarqué là-dedans, ou l’inverse, mais c’qui était sur, c’est qu’il s’en sortirait pas en m’envoyant au casse pipe.

Elle nous faisait signe, la matrone, un p’tit sourire aux lèvres. Le barbu aussi, il avait une espèce de sourire qui lui déformait la tronche.
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(#)Sam 13 Mar - 17:16
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