Retrouvaille

@KAMUI HIROHIKO

Perché dans un arbre comme un vautour, le roux descendait le voile sur son visage pour s’abreuver de sa gourde. L’un de ses yeux de sable surplombant la vallée sous ses pieds à la recherche de moine égaré, ou simplement en patrouille, car il ne voulait pas gâcher l’effet de surprise, mais rien en vue.

À l’horizon cependant, se dessinaient déjà les hautes tours du plus imposant bâtiment qu’il n’ai jamais eu la chance de voir. Pourtant, du haut de ses quinze étés il avait eu la chance de faire le tour du désert plus d’une fois déjà. D’innombrables sépultures, temple et autres constructions avaient trouvé sa route, mais nul ne lui fessait sentir ce même sentiment.

  -Le temple d’Amaterasu.   Chuchota-t-il plus pour lui-même que pour sa solitude.

Abreuvé, il se permit de redescendre sur le sable chaud de midi tout en prenant une route qui le couvrirait des regards perdus. Il arriverait à destination dans moins d’une vingtaine de minutes et tout en se remémorant la raison de son retour ici, il repensait à Sora son triste et défunt ami qui deux ans plus tôt avait trouvé la paix infinie, mais également à Hiro et ses autres amis moine qui l’attendait probablement encore. Cette dernière pensée le fit sourire, comment avait vieilli le garnement ? Serait-il aussi grand que lui désormais ? Avait-il continué de pratiquer l’art Shinobi ? Tant de question. Le balafré était définitivement curieux d’en savoir d’avantage et cette seule motivation lui donna l’adrénaline nécessaire, il y serait en dix minutes.

Une fois arrivé, il prit toutes les précautions du monde, escalada l’un des murs externes et trouva un nouveau point de vue en hauteur. Une certaine nostalgie s’éprit de notre ninja alors qu’il voyait la tour, celle qui autrefois était le refuge d’un enfant turbulent, mais également le point marquant de sa transition, l’endroit où il expérimenta la mort pour la première fois. En contrebas, l’endroit où il avait passé le plus clair de son temps. Pratiquant la lance ou bien le maniement du chakra avec le singe argenté.  

Dix minutes supplémentaires, approximativement, c’était le temps qu’il lui avait fallu pour trouver sa cible. Il sortit donc un Kunaï bien aiguisé et commença son approche.

Sans qu’il ne s’en rende compte, Hiro devrait subir l’attaque d’un assassin. Celui-ci utilisa l’ombre d’un couloir et d’un coup, bondit dans son dos pour placer la lame sous son coup avant d’ajouter.

  -Je crois que tu es due pour une leçon mon cher disciple.  

Infiltration et accolade

D’une manière digne de son successeur, Hiro avait fait appel à sa foi pour se sortir d’un sale pétrin. Le coup frappa le Shinobi de plein fouet, de dos.

Surpris, celui-ci ne put que culbuter au sol en une demi-roulade alors que l’autre se tenait toujours debout, protéger par sa divine incarnation. Son Kunai toujours en main, il avait ramené l’arme contre son torse d’un réflexe prêt à le propulser sur sa cible, mais l’Immaculée Conception derrière lui… de marbre avec une expression si neutre qu’un fervent même n’aurait pue lire la moindre émotion lui enleva toute envie d’agressivité. Une platitude inégalée, qui rivalisait bien avec l’air taquin de son moine, puis elle se dissipa comme une vague brume dans l’air et même retournée au néant, elle gardait son emprise sur le cœur du manieur de sable. Voilà donc l’allié du désert…

     -Je vois que tu maitrises enfin ma technique ! Et que le petit garnement a enfin une foi inébranlable!

Encore ébranlé par la vision, le roux réalisa à retardement qu’omit une faible chaleur, aucune douleur n’émanait du coup. Décidément, le malaise octroyé par la vision était à lui seul une arme redoutable. Habituellement plutôt fier de sa mentalité pragmatique, le voilà déboussolé comme si l’illusion lui avait soufflé une vague d’apaisement, d’énergie ou même de chakra apaisant.

Il redescendit donc son masque, tout en se relevant. Toisant l’enfant devenu adolescent avant de s’avancer vers lui pour le serrer dans ses bras.

     -C’est que tu es rendu un homme mon petit !

Prenant un instant pour regarder celui-ci, le roux aux cicatrices repris de plus belle, n’ayant pas plus de temps pour les émotions, il sauta dans le vif du sujet. Un tueur était en liberté après tout.

     -Je n’irais pas par quatre chemins, je suis venu chercher l’aide d’un moine, mais tu viens de me prouver que tu avais tout ce dont j’avais besoin. Ça t’intéresse de partir en mission avec ton mentor pour le compte du clan Hizori ?

L’oiseau vole il à son premier essaie ?

Alors que le jeune jouait les fanfarons, l’Hizori se questionnait. Son maitre de prière n’avait-il pas reçu la lettre annonçant son arrivée ? Décidément, c’était assez louche. Un indice de plus peut-être ? Les sens et méninges du roux ruminait, pourquoi tant de mystère entourant une histoire aux allures si simple, peut-être y avait-il un indice de camouflé parmi ses incohérences…

Profitant du rapprochement de celui-ci, le roux passa son bras autour de l’épaule de son jeune disciple. Pensait-il l’avoir si facilement ? Mort de rire, le mudra unique du roux vint sceller le destin des deux hommes, qui suivant la quantité précise de sable qui s’évacua à toute vitesse de la gourde du ninja, les propulsa par la fenêtre la plus proche. Il avait accepté après tout !

Profitant de l’effet de surprise, l’homme masqué utilisa sa poigne pour lancer son compagnon vers le sable, retrouverait-il la sensation de leur première chute ? Le sourire carnassier du roux se dessinait sous son masque shinobis, alors qu’il conjurait son sable pour amortir sa propre chute. Quant à son élève…

     -Prendre garde ? C’est gentil mon cher disciple ! Aller, attention à ne pas te briser le cou ! On a du chemin à faire ! Montre-moi comment l’élève dépasse le maitre ! Haha !

En contrebas, le sable offrirait un coussin des plus désagréable à notre cher moine, si celui-ci n’arrivait pas d’une façon ou d’une autre à amortir sa chute, il aurait au moins un déjeuner sablé !

De son côté, aider par sa manipulation des milliers de grains, le roux posa le pied sur le sol. Il chercha automatiquement dans son sac de voyage un rouleau qu’il lancerait à Hiro, s’il survivait. Celui-ci résumait trois points de service, trois stations non loin du temple où s’étaient produits des meurtres liés à un fanatique d’Amaterasu, seulement… Malgré son expérience personnelle, le balafré n’avait jamais entendu parler d’un moine usant de sacrifice, encore moins d’humains en guise d’offrande…

un mélange corrosif

D’une poigne de sable, le maitre releva l’élève en utilisant ses dons. Seulement quand eux-si furent à nouveau sur leurs pieds, le roux baissa sa garde en signe de paix. Il n’était effectivement plus le temps de jouer et malgré la joie que ses retrouvailles lui donnaient, Hiro avait compris la gravité de la situation. Il faudrait se mettre en route, mais avant quelques informations supplémentaires étaient de mise.

-Pour l’instant j’ignore si toutes les informations obtenues sont véridiques, mais Hiro sache que cette affaire est très sérieuse, car même si nous avons affaire à un fou, la réputation de nos deux ordres sont à risque ici.

Par là, il voulait parler du temple et de ses moines, sans oublier les Hizori. Chacun avait à perdre dans cette histoire et bien que la gorge de Mayuri se nouait à l’idée, tout pointait dans la direction d’un fanatique manieur de sable.

-Tout ce que je peux te dire, c’est que j’ai moi-même posé les yeux sur l’une des stations… C’était horrible, inhumain. Il y avait tout ce qui indiquait un rituel, mais au lieu d’une brebis, c’était des organes humains. Dans trois stations, des corps ont été retrouvés avec des signes liés à la déesse, mais ce qui inquiète le plus notre clan, c’est le sable trouvé dans les blessures.

Marquant une pause, le sénior se rapprocha un peu plus de son vieil ou jeune ami.

-Hiro, ce n’est pas simplement du sable logé par le désert, il y avait de fines déchirures, striées par les grains de sable. Or, j’ai choisi de me porter volontaire pour jouer les détectives, t’ayant toi comme allié, je suis sur que nous arriverons à trouver des renseignements qui même s’ils ne nous mènent pas au coupable, nous aiderons dans toute cette histoire.

Effectivement, manier les connaissances entre le maniement du sable et des connaissances religieuses avait été élu la meilleure tactique pour cette affaire. Il ne restait plus qu’à attendre ce que le croyant avait à dire, ensuite seulement, ils se mettraient en route vers la station suivante.