Une légère brise balayait le visage de Keiko. La kunoïchi récemment promue se délectait des premiers rayons d'un soleil chaleureux. Elle venait de terminer son entraînement matinal quotidien. Réglée comme une horloge, la jeune femme avait depuis longtemps pris l'habitude de se lever aux aurores et de s'entretenir grâce à un footing et une séance de renforcement musculaire. C'était devenu la routine au fil des années. Une routine décennale indispensable pour être bien dans sa peau. Keiko ne resta pas des heures à se dorer la pilule au soleil. Ce n'est pas le genre de la maison. Ainsi, elle se hâta de rentrer chez elle afin de prendre un copieux petit-déjeuner et une bonne douche purificatrice.

Rien de mieux après un entraînement.

Si cette journée avait débuté comme toutes les autres, Keiko l'avait marqué d'une pierre blanche depuis longtemps. C'était le jour J. Le jour de sa première attribution de mission. Elle trépignait littéralement d'impatience et en tremblait presque en claquant la porte de son modeste appartement ! Un comble pour celle qui possédait pourtant plus de dix ans d'expérience au sein de l'armée Kaminarijin ! Des missions, la jeune femme en avait effectué un nombre incalculable ! Et pourtant, elle avait l'impression d'être une pucelle lors de sa nuit de noces. La peur en moins. Enfin façon de parler, elle n'a jamais été mariée.

La journée s’annonçait sous les meilleurs auspices.

C'était la première fois qu'elle fichait les pieds dans le Palais du Raikage mais son excitation, certes contenue par une discipline toute militaire, l'empêchait d'apprécier la bâtisse à sa juste valeur. Elle avait juste hâte de savoir quelle genre de mission ses supérieurs allaient lui confier. Si elle était une Genin tout juste promue, elle n'avait rien à voir avec ses pairs tout juste sortis des jupons de leur mère et qui n'avaient jamais vu un champ de bataille. Assurément, on lui confierait une mission d'importance. Idéalement, une mission assez prestigieuse pour lancer sa carrière et son intégration dans l'unité spéciale Yûrei, spécialisée dans l'intelligence. Son domaine de prédilection.

Keiko déchanta rapidement.

A peine eut-elle reçu le parchemin des mains de son supérieur que le ciel lui tomba sur la tête. Elle pensait que son bagage professionnel lui permettrait d'éviter les missions de débutant. Pas de bol. Elle ne remarqua même pas que la mission était de rang C, soit le haut du panier pour les Genin fraîchement sortis de l'académie. La simple mention d'une gamine perdue avait suffi à la démoraliser. Là encore, Keiko ne laissa pas filtrer sa déception, refusant catégoriquement de se montrer sous un mauvais jour à sa hiérarchie. Elle remercia et salua son supérieur, un Jônin qui devait avoir son âge avant de sortir du Palais d'un pas assuré, le menton bien haut.

Ressaisis-toi ma fille !

La kunoïchi se motiva intérieurement en se dirigeant vers les galeries souterraines, lieu supposé de la planque de la petite fugueuse. Plantée devant l'entrée de la zone à la réputation douteuse récemment source de problèmes et affublée de son uniforme de réglementaire, Keiko prit la pose une main sur la hanche, l'autre sous le menton, visiblement un peu paumée. Elle se creusa alors la soupière pour établir un plan. La mission semblait tellement facile qu'elle peinait juste à trouver de quoi stimuler un quelconque intérêt. Abattue, son seul salut venait du fait que si elle terminait cette corvée rapidement, on lui octroierait sûrement une mission de plus grand standing.

Alors que Keiko se creusait la soupière pour établir un protocole de recherche et réfléchissait à la marche à suivre, elle fut interrompue par celui qui s'évérait être son partenaire de mission. La jeune femme se ressaisit rapidement, n'étant pas vraiment le genre à être surprise ou s'étonner à tous les coins de rues. Contrairement à la majorité des Genin, elle avait de la bouteille. Son partenaire du jour semblait être du même acabit. Elle retourna ses salutations, visiblement contente de constater l'expérience de ce dernier.

"C'est ça. Enchanté."

Keiko répondit de manière laconique. Si ses manières semblaient altières, de par son éducation de noble à la capitale, elle ne les mettait jamais en avant. De la même manière, elle ne s'attendait pas à ce qu'un de ses pairs reconnaissent son nom de famille. Contrairement à son partenaire du jour dont elle avait bien évidemment entendu parler ! Qui ne connaissait pas le sous-chef de l'unité Mihari au physique élastique. De mémoire un sacré tombeur... Elle passa éventuellement à autre chose, ce dernier entrant tout de suite dans le vif du sujet. La Genin était dans le même état d'esprit. Une vraie surprise par rapport à ce qu'elle avait expérimenté depuis son arrivée au village. Pour sûr.

"En effet, je suis spécialisée dans le repérage. J'ai en effet entendu parler des opérations menées récemment dans les galeries. Vous y étiez ?"

Keiko demanda poliment en pénétrant dans les galeries, prenant la tête de facto, estimant qu'elle était plus à même de mener le duo. Sinon son partenaire ne lui aurait pas demandé si elle était douée en sensorialité. Ce n'était pas tant pour faire la conversation que pour en apprendre plus sur Hiroki. Et puis en qualité de militaire de carrière, les exploits et autres missions étaient une sorte de péché mignon. Elle pouvait passer des heures à écouter des vétérans raconter leurs histoires rocambolesques. Et puis ça fait passer le temps. Keiko s'arrêta à plusieurs croisements, visiblement très concentrée afin de guider le duo vers de potentielles présences. Elle s'arrêta éventuellement tel un chien de chasse dans une petite pièce remplie de caisses et autres tonneaux. Probablement de la contrebande.

"J'ai un retour dans cette direction. Trois individus. Pas loin. Immobiles ou en approche droit sur nous."

Keiko pointa de du doigt vers une galerie qui se courbait à une dizaine de mètres. Elle laissait à son partenaire plus gradé le soin d'aviser sur la marche à suivre.

Après avoir appris qu'Hiroki avait participé à la mission, Keiko aurait bien aimé que ce dernier lui raconte plus en détails ses pérégrinations dans les galeries souterraines. Elle n'insista pas, préférant relever que le danger était toujours bel et bien présent malgré la récente purge. Il se pouvait qu'il subsiste quelques brigands. Même si c'était dur à croire en voyant le décor et ce qui reste après le passage des kumojins.

"Mes capacités actuelles ne me permettent pas d'affiner mon rapport."

Le chakra et les capacités sensorielles étaient quelque chose de récent pour Keiko. Elle ne maitrisait ainsi pas toujours ces dernières. Même s'il y avait clairement du progrès depuis son intégration au village. Des trois constantes de la discipline, la Genin était plus douée dans l'amplitude. En concentrant son chakra dans ses yeux, elle pouvait littéralement distinguer toutes présences dans ses environs et en déterminer grossièrement la direction. Malheureusement, la précision et la portée de sa technique de repérage étaient encore à l'état embryonnaire. Elle tourna brusquement la tête, comme si elle captait autre chose.

"Ah attendez. La direction a légèrement changé. Ils semblent définitivement en mouvement ettttt... viennent de cette galerie. Juste après le coude. C'est une question de secondes."

Keiko détourna éventuellement le regard et le plongea dans celui de son collègue. Elle réfléchit rapidement et proposa un plan. Elle faisait clairement du zèle et voulait bien faire. La Genin se faisait visiblement un peu trop de soucis mais prudence était mère de sûreté. Surtout qu'à part sa réputation, elle ne connaissait pas vraiment les capacités de son collègue au physique certes avantageux. Un spécialiste du Taïjutsu peut être ? La jeune femme se demanda en détaillant la structure de ses muscles. Après tout, son épée n'était pas qu'une décoration et elle avait quelques notions.

"Si vous estimez que trois individus dont on ignore l'identité ne sont pas une menace, je vous suis. Sinon on peut toujours se dissimuler derrière tout ce fatras là. Ces caisses et ces tonneaux feront l'affaire pour une embuscade. On pourra évaluer la menace avant d'aviser. Au pire, laissez-moi me camoufler au cas où."

Keiko était certes une Genin fraîchement sortie de l'académie mais elle possédait une grande expérience du terrain. Bon d'accord on parlait de la frontière avec le Pays du gel et les alentours forestier d'Ikeyama mais elle n'avait rien de la gamine inutile. Par contre, en bonne militaire de carrière, la jeune femme connaissait sa place. Elle était contente de laisser son supérieur prendre les décisions et embrayer sur ses actions. Ce qu'elle fit en se planquant derrière une caisse à l'opposé d'Hiroki, se contentant de hocher la tête pour lui signifier son approbation. Pour la petite histoire, la caisse puait l'alcool frelaté, l'ignoble vinasse qu'on servait dans les troquets mal famés du port. L'odeur de fruits pourris lui assaillit les narines alors que les trois individus pénétrèrent dans la pièce de fortune.

Keiko se reconcentra, sa main agrippant la garde de son arme.

Dès qu'Hiroki passa à l'action, Keiko embraya aussitôt. Expérimentée, cette dernière comprit immédiatement ce que son collègue souhaitait faire. Il se chargerait du plus balèze et lui laisserait les deux autres. Elle n'était pas fan du deux contre trois mais l'effet de surprise rééquilibrait les débats. Enfin si les adversaires étaient aussi puissants que les kumojins... Elle n'avait pas le temps d'élaborer un plan élaboré et se contenta de suivre son instinct en se jetant littéralement sur le premier type. Bien aidée par la diversion d'Hiroki, Keiko émergea de sa cachette d'un bond et enfonça sa lame dans le cœur de son adversaire d'une fente fatale. Le cri de surprise et de douleur de la victime s'étouffa dans sa gorge alors qu'il s'effondra à ses pieds.

Son attaque fut décisive et mortelle.

De ce qu'elle avait déduit de l'échange silencieux avec Hiroki, il suffisait de garder un seul survivant pour que ce dernier les mène à la petite. En espérant qu'il s'agissait bien de Sakura, l'objectif de la mission. La Genin n'eut pas à regarder ce que faisait son supérieur, estimant que les légendaires capacités du clan Danseitai lui permettrait d'aisément faire un prisonnier. Elle se jeta alors sur son deuxième adversaire, désormais alerte mais encore surpris par leur embuscade. Keiko rompit la distance en un éclair et après une feinte de poignet élégante, passa la garde fébrile de son adversaire et l'embrocha au niveau de l'estomac. Une blessure fatale. Ce dernier tomba à genoux en hurlant tout en se vidant comme un poisson sur un étale du marché. La jeune femme jeta un coup d'œil à son partenaire et constata que ce dernier avait bien les choses en main.

Keiko acheva éventuellement son adversaire agonisant et attendit qu'Hiroki en termine. Après tout il était plus facile de tuer que de capturer. De plus le boss du trio était clairement d'un autre niveau. Elle en profita pour observer les techniques de son collègue, essuyant sa lame sur les fringues du cadavre qui gisait à ses pieds.

Keiko pouvait finalement voir un Chûnin à l'œuvre. Et ce n'était pas n'importe lequel. On ne parlait pas du premier venu mais bel et bien du sous-chef de la Mihari, la police de Kumo. Et si cela ne suffisait pas, il était aussi un expert en Taïjutsu. La Genin se délecta des techniques d'Hiroki. Elle s'était souvent demandée à quoi ressemblerait sa propre affinité et elle devait avouer que le Raiton possédait un certain charme et du peps à revendre. Combinée à du Bukijutsu ou même utilisée dans le cadre d'immobilisations, cette affinité semblait toute indiquée pour l'offensive. La jeune femme éprouvait le même attrait pour le Futon qui avait l'avantage d'être plus discret et certains diraient gracieux. Mais bon elle n'aurait à prendre de décision que le moment venu. Elle trouverait sûrement des tonnes d'utilité aux autres affinités.

Mais une chose était sûre, elle ferait avec.

Comme prévu, son supérieur mit fin rapidement à l'once de suspense qui restait en appréhendant le boss du trio avec aisance. Son popotin sur une caisse, Keiko fixa ce dernier, sa lame encore sortie de son fourreau et tout juste nettoyer du sang de ses camarades qui gisaient à ses pieds en se vidant de tout leur sang. Une scène a délier des langues. Hiroki fit preuve d'une grande vivacité d'esprit et joua avec l'image de la Genin. Apparemment c'était à elle que revenait le droit de mener ce simulacre d'interrogatoire. Elle ne se fit pas prier. La jeune femme approcha lentement de la victime, épée en main et un sourire inquiétant sur le visage.

"Elle est où la gamine ? Tu passes à table ou tu meurs."

Keiko n'était pas du genre à tourner autour du pot. Plus particulièrement dans ce genre de situation. elle en avait cuisiné des types durant sa carrière le long de la frontière avec le Pays du gel. De vrais espions conditionnés qui n'avaient rien à voir avec la petite frappe qui se tenait devant elle à deux doigts de se faire dessus. Pourtant, ce dernier essaya de faire le beau en l'insultant et en la traitant de tous les noms. Alors qu'il s'apprêtait visiblement à lui cracher à la figure, la Genin apposa sa lame sur une de ses cuisses et l'enfonça d'un coup sec. Cela lui soutira un cri horrible, à vous glacer le sang. C'était cependant loin d'émouvoir la tortionnaire qui retira sa lame et la plaça sur l'autre cuisse.

"Je ne vais pas répéter ma question. Je ne suis pas réputée pour ma patience."

Le type la regarda les larmes aux yeux, son corps meurtri tout tremblant. Il avoua rapidement, montrant frénétiquement la galerie de la tête.

"Par pitié me faites plus de mal ! Elle est là-bas. Troisième alcôve, on a une petite base. On voulait juste se faire un peu de blé ! Pitié..."

Keiko avait l'air habituée à ce genre de pratique. Elle jeta un coup d'œil vers Hiroki pour qu'il décide de la suite des évènements.

Décidément, depuis son arrivée à Kumo, Keiko avait pu constater à quel point la différence entre les vies sur le front et celle bien planquée dans les montagnes étaient différentes. Les hommes étaient fait d'un autre bois dans les alentours d'Ikeyama. Jamais un ennemi n'aurait craqué devant ce simulacre de torture, ni même ne se serait évanoui pour si peu. Pour la Genin c'était démoralisant. Elle avait espéré passer au niveau supérieur en étant affectée à Kumo mais la réalité en était pour l'instant toute autre. Elle se consolait en se disant que la vie serait peut être plus trépidante lorsqu'elle aura gravit quelques échelons et que les enjeux seraient plus élevés.

Toutefois, le type avait parlé. C'était le plus important. Même si la qualité de ses informations laissait à désirer.

Cela semblait aussi convenir à son partenaire qui décida de se diriger presque immédiatement vers la fameuse troisième alcôve. Hiroki était un homme d'action et Keiko appréciait cette facette de sa personnalité. Professionnel et réactif. Elle avait connu pire partenaire et surtout bien pire supérieur. Elle se demandait même comment s'en sortait son ancien Capitaine et ses camarades depuis son départ. La Genin ne manquerait pas de s'enquérir de la situation une fois cette mission terminée. Qui sait, lorsque tous les Genins expérimentés seraient au Pays du Feu pour leur examen, peut être aurait-elle l'occasion d'aller leur rendre une petite visite. Elle fut sortie de ses rêveries par Hiroki qui lui demanda un rapport sensoriel. Elle s'agenouilla et concentra son chakra sur ses nerfs optiques. Elle sembla se fondre dans le paysage l'espace d'une seconde en passant la tête au détour de l'alcôve.

"Je distingue deux personnes. Une de grande taille et une enfant. Probablement notre cible."

Keiko répondit avec une certitude presque absolue. Les chances pour que ce soit une autre enfant étaient dérisoires. A ce niveau ça serait une malchance terrible. Bientôt des hurlements s'échappèrent de la dite alcôve et résonnèrent dans les galeries.

"Tu vas arrêter de brailler sale gamine ! Si tu continues j'te coupe la langue !"

Le type semblait à bout. C'était le moment parfait pour agir. la Genin tourna la tête vers Hiroki et lui fit le signe militaire pour passer à l'action. Elle tourna finalement ses sens vers la galerie afin de protéger son partenaire si jamais des renforts étaient alertés.

Si Keiko aimait prendre des initiatives, elle devait avouer que son partenaire était bien plus doué pour appréhender des gens. De par son titre et son rang, il devait aussi être plus capable de les tuer, même si sur le papier ses propres capacités et sa mentalité étaient semble-t-il faites pour ça. La genin était ainsi contente de laisser Hiroki se charger du dernier kidnappeur. Une fois ce dernier en pleine action et après s'être assurée qu'aucun renfort ne seraient suseptibles d'intervenir, elle s'élança à sa suite. Elle écouta ses directives et se saisit immédiatement de la petite Sakura, profitant de la diversion du Danseitai.

Décidément, ils faisaient une bonne équipe.

Même si Keiko semblait faire une équipière parfaite pour énormément de ninjas compte tenu de ses capacités particulières et visiblement assez rares. Elle n'avait en effet croiser que très peu de sensoriels à l'Académie et par extension dans les rangs kumojin. La genin ne chercha pas midi à quatorze heures et n'épargna pas la petite Sakura, la traitant presque tel un sac à patates. Cette dernière ne se plaignit pas de la maltraitance, visiblement soulagée d'être sauvée. Plus vite la gamine serait à l'abri, plus vite Hiroki pourrait se battre l'esprit libre.

"Sakura est sécurisée !"

Keiko hurla une fois en dehors de l'alcôve, se retournant juste à temps pour voir Hiroki se prendre un méchant coup de poing. Heureusement, ce dernier semblait non seulement apte à infliger des dégâts mais aussi à en encaisser. Légèrement rassurée, la Genin glissa quelques mots de réconfort à la gamine qui avait commencé à pleurnicher. Les nerfs sans doute. L'adulte ne savait pas trop quoi faire pour consoler cette dernière et se contenta de la prendre dans ses bras et de filer vers la sortie des galeries en rebroussant chemin. Elle n'aimait pas laisser un coéquipier se battre tout seul mais elle ne voulait pas risquer que le malfrat puisse leur mettre la pression en s'en prenant à une cible aussi facile. Et puis Keiko avait à présent cerné son supérieur.

C'était assurément ce qu'Hiroki aurait voulu.

Si la petite Sakura était tendue à l'intérieur de cette prison naturelle qu'était le site des galeries souterraines, une fois qu'elle sentit de nouveau la chaleur du soleil, elle craqua et se mit à pleurer à profusion. Comme si toute la tension accumulée ces derniers jours s'était envolée et qu'elle pouvait enfin se laissait aller à ses émotions les plus enfouies. La gamine ne manqua pas de s'accrocher à Keiko telle une arapède. La Genin voulut protester, les larmes et la morve de la petite salissant allègrement son uniforme mais elle se retint. Elle ne faisait guère preuve d'empathie en règle générale mais avec les enfants c'était légèrement différent. Disons qu'elle pouvait pas les envoyer chier..

"Ne pleure pas Sakura, c'est terminé."

Keiko la réconforta légèrement, son regard se faisant plus doux l'espace de quelques secondes avant de reprendre son fameux professionnalisme lorsqu'elle posa les yeux sur l'entrée des galeries. Ce n'était pas tout à fait terminé. Son partenaire Hiroki n'était pas encore sorti. Même si elle s'imaginait qu'il n'aurait pas de difficulté à se défaire du boss de la petite bande. Elle pourrait vraiment être soulagée lorsque ce dernier referait surface. Cela ne prit que quelques minutes. La petite Sakura criant de joie lorsqu'elle aperçut son autre sauveur. Sans toutefois quitter les jupons de Keiko, sa petite main refusant de lâcher l'uniforme de cette dernière.

"Beau travail Hiroki. Je vais la ramener chez elle. Il semblerait que je n'ai guère le choix. Je vous laisse vous occuper de la paperasse."

Keiko se lamenta indirectement, en essuyant vainement les dégâts que la gamine avait fait sur son uniforme avant de la prendre par la main. Lorsqu'elle vit les unités de la Mihari se mettre en branle, elle comprit que cette mission était bel et bien terminée. Cette dernière ne s'était pas révélée très compliquée, jouant fortement sur les capacités respectives des deux participants. Mais la Genin savait qu'à son niveau c'était surtout son activité qui comptait, à défaut de ses exploits. Et puis elle avait pu voir à l'œuvre un Chûnin assez haut placé dans la hiérarchie du village.

Que demander de plus ?

Keiko salua finalement son partenaire et supérieur avant de se diriger vers le District commercial let les quartiers résidentiels. Sakura semblait fière de son sens de l'orientation. La jeune femme espérait que cette fierté n'était pas mal placée...