La salle à manger de l’auberge paraît bien vide maintenant que la plupart des tables ont été décalées pour former le buffet qui cerne l’espace central. Debout sur l’estrade, plongé dans les ombres et la lumière au mieux tamisée, Chikkou les regarde tous. Une belle partie de la délégation sunajin est là : genin, chunin, et même quelques jonin. La plupart ne savent pas trop pourquoi ils sont là. Et comment ne pas les comprendre ? Ils n’ont reçu qu’une note disant :
Citation :
Rendez-vous à la salle à manger à 19h. La fatigue n’est pas une excuse. - Chikkou
Il inspire profondément… Que leur dire ? Il aurait dû y penser. Il croise un ou deux regard qu’il connaît, sourit à ce bon vieux Mayuri et commence, le micro en main.
« Si je vous ai réunis ce soir, c’est pour vous féliciter, tous. Non, pas les chunin. Non, pas les jonin, rangez moi vos airs stupides là ! » Il rit, reprend l’instant d’après : « Non, non. Ceux que nous devons féliciter, ce sont nos genins. Vous… »
Il inspire, essaye de croiser le regard de chacun.
« Vous nous avez fait honneur tout au long de cette première épreuve. Vous avez su montrer qu’il ne faut jamais sous-estimer le vent et le sable. Jamais. »
Il a l’impression de vibrer de l’intérieur, notre Chikkou. Il n’est pas bien sûr de pourquoi il fait ça ou de si cela apportera quoi que ce soit aux genins encore qualifiés. Il a juste l’impression que c’est important, qu’il faut que quelqu’un le fasse. Il penche la tête sur le côté.
« Je tiens à vous féliciter car… » Il ménage son suspens un instant : « SUNA EST LE VILLAGE AYANT LE PLUS DE QUALIFIES POUR LE SECOND TOUR ! »
Il a hurlé, bien évidemment.
« ET CA, CA C’EST UN PIED DANS LE NEZ DE... »
Il s’arrête soudain… C’est pas celle là l’expression !
« … UN PIED DE NEZ A NOS HÔTES ! »
Quelques gradés ne peuvent s’empêcher de rire. Il aura essayer, c’est déjà ça, n’est-ce pas ? Chikkou se râcle la gorge et reprend.
« Du coup, pour vous féliciter - et parce que c'est important que vous repreniez des forces, mais pas ce soir - je paierai l’ensemble » il soupire avant de conclure « de vos consommations - nourriture et boisson - ici ce soir. Ouais, même celles de ceux qui ont pas participé. »
Il sourit à l’assistance avant de descendre de l’estrade. Un open bar devrait leur faire plaisir, non ?
Spoiler:
@"suna"@"DCsuna" (sait-on jamais que ça marche mdr)
Bref, le rp se passe à notre auberge blablabla bravo les enfants
Mitsurugi avait perdu la première épreuve et pendant quelques heures, il était resté dans sa chambre à ruminer. Il s’était nettoyé, avait réussi à dormir, merci la fatigue, et il avait mangé un bout. Il était ensuite aller passer sa frustration de l’échec sur un terrain d’entraînement. Il s’était entraîné à détruire quelques arbres et quelques pierres. Cela avait été un véritable défouloir. Le résultat des coups portés par le rouquin était une nouvelle clairière de quelques mètres de large. Il était par la suite rentré à l’auberge assignée à Suna. Dans sa chambre, le fumeur avait trouvé un mot posé dans sa chambre. Il l’avait roulé en boule puis jeté comme un rappel à sa défaite. Bien sûr le Sunajin avait digéré, mais il le vivait avec beaucoup de frustration et un sentiment d’échec. Il relativisait, mais souvent ces petits rappels piquaient son orgueil déjà bien à vif.
Il s’était calmé finalement et avait décidé d’y aller, pas pour lui, mais pour ses camarades qui avaient réussi. Ils étaient nombreux à avoir réussi. Mitsurugi devait être fier pour eux. Il s’habilla correctement, tronquant son tee-shirt blanc pour un noir. Il mit aussi une veste bien plus simple, elle était certes noire, mais il y avait un col mao, et une doublure blanche. Le symbole de Suna était fait grâce à de petits sabliers qui remplaçaient les boutons du col. Il quitta sa chambre et se rendit donc dans la Salle à manger. Il s’installa tranquillement au milieu des autres, il n’avait pas de sourire pour une fois.
Il écouta le discours de Chikkou, tout juste nommé Chunin. Le guerrier à l’ombrelle qu’il avait rencontré lors d’une mission où ses connaissances eurent un excellent impact sur sa réussite avait convié tout le monde pour féliciter… les qualifiés. Le visage maussade de Mitsurugi reparut aussitôt. Il soupira mais leva son verre pour féliciter ceux qui avaient réussi. Un petit sourire amusé parvint à jaillir sur son visage lorsque le compagnon champignonesque se trompa d’expression. Cela avait eu le mérite de faire sourire le jeune Kinzoku.
Il mangeait avec plaisir. Avait déjà changé de places plusieurs fois pour féliciter ceux qui avait réussi. Il finit par s’approcher de Mihoko. Il lui posa rapidement une main sur l’épaule et lui dit en se penchant vers elle. "Bravo Mihoko, tu as réussi la première épreuve, je suis fier de toi." C’était vrai, il était fier d’elle. C’était une tout jeune genin et elle avait réussi la première épreuve. Ce fut aussi le cas pour d’autres. Pour tous les autres. Seul lui et un autre avait échoué. Mais l’autre avait abandonné l’épreuve. Mitsurugi avait perdu car il n’avait pas gardé patience. Il s’en voulait tellement.
Un peu fatiguée par les émotions de ces derniers jours et totalement désintéressée, la jeune Watari était finalement arrivée en retard à la grande réunion émise par le Kinoko. Ainsi, debout au fond de la salle, elle arriva pile à temps pour entendre les félicitations stridentes de son nouveau supérieur, puis enfin son magnifique loupé concernant l’expression à utiliser.
Comme à son habitude, la poupée de porcelaine qu’elle était, ne disait pas grand-chose, mais son regard lui, en disait long. Était-ce réellement pour ça qu’il les avait tous convoqués ? Stupide. Tout comme son discours d’ailleurs. En somme, elle n’y voyait vraiment pas l’intérêt. Elle s’apprêtait d’ailleurs déjà à faire demi-tour lorsque soudain ce dernier se mit à parler de nourritures gratuites. La Watari s’arrêta nette. Qui était-elle après tout pour refuser une si généreuse proposition ?
L’air de rien donc, Mihoko alla chercher une place parmi toute cette foule. Évidemment, son regard perçant ne manqua pas de voir les quelques mains levées en sa direction pour l’inviter à les rejoindre, mais elle préféra les ignorer et se mettre ailleurs. Elle n’était d’ailleurs finalement pas si loin de celui qui avait cru bon faire la fête ce soir-là.
« Je ne savais pas qu’on gagnait autant en étant promu. »
Fit-elle alors à l’intention du Kinoko, tout en prenant place non loin de lui et sans même lui prêter un regard. Parfaitement et confortablement assise, la petite entreprit de prendre connaissance du menu à disposition avant de profiter simplement du moment.
Ses yeux se relevèrent enfin lorsqu’une main se posa sur son épaule. Elle détailla alors son aîné dans un long silence. Évidemment, elle avait été mise au courant de son échec. Elle était d’ailleurs un peu surprise de le voir ici, mais bon. Maintenant qu’il était là… Autant saisir l’occasion, non ? Elle regarda la personne à ses côtés avant de lui dire de dégager, puis attrapa le Kinzoku pour le forcer à s’assoir.
« Je ne peux pas en dire autant. »
Sa voix était toujours aussi neutre, douce et terriblement cassante à la fois. Elle le jaugea un moment avant de recommencer à manger et l’inviter à en faire autant. Pourquoi prendre le temps de lui parler ? S’amusait-elle de son malheur ? Peut-être. Peut-être pas. Elle boit une gorgée de son thé, puis reprend.
« Je n’arrive même pas à imaginer comment vous vous êtes pris pour échouer aussi lamentablement. »
C’était dur et même un tantinet condescendant. Néanmoins, la réalité à travers ses paroles avait une signification légèrement différente. En clair, elle respectait les capacités de son aîné et ne comprenait donc pas pourquoi il avait échoué là où elle avait réussi. M’enfin, elle n’avait aucun doute qu’il apprendrait de ses erreurs.
Boarf, ça avait été facile ; J'avais été avec un binôme pas trop con et même un petit peu cool donc dans l'ensemble ça c'était plutôt bien passé. L'histoire de l'aigle je l'avais bien aimé aussi ! Par contre un truc qui m'avait fait chier : il n'y avait eu aucun combat. J'aimais bien cet aspect là, le tabassage en guise d'entraînement mais bon, on avait d'autres objectifs en parallèle et on l'avait joué fine. Risquer Moshi-moshi n'était pas aussi de mon intention.
M'enfin bref, un gus nous avait donné rendez-vous à la salle commune de Gryffondor à 19h. C'était l'heure de bouffer pour certains -c'était mon cas- donc je comptais y aller de toute façon. Et puis c'était un supérieur qui en avait fait la demande, comment passer à côté de ça ? Ça ne me dérangeait pas de chier sur une personne mais elle devait l'avoir méritée.
Vêtu de noir et l'insigne de Suna à mon bras gauche, j'avais rejoint cette salle pour y voir une partie de la délégation Sunajin. D'après ce que j'avais entendu, nous étions beaucoup à passer à l'épreuve suivante. Je n'en connaissais pas le contenu et voulais d'avance avoir un peu d'action car cette histoire commençait à me péter les couilles.
Le gus qui nous avait convié ici bas, je ne le connaissais que de nom ; logiquement ce fut le premier à prendre la parole pour nous féliciter. C'était bien vu, honnêtement j'avais suivi un peu l'ambiance en applaudissant les vainqueurs.
Par contre il y a un truc qui me chiffonnait, Chikkou-san, il était bourré ? Nan car j'avais souvent l'occasion d'en voir des poivrots, je jouais même avec certains aux cartes et j'avais l'impression que l'organisateur de cette fiesta l'était. Peut-être que je me trompais mais en tout cas, il me faisait penser à un mec un peu imbibé.
Alors que je comptais utiliser les bons à notre disposition pour obtenir mon repas du soir, notre supérieur prit l'initiative de nous inviter. Boissons et nourriture à volonté ? Était-il fou ? Mes yeux avaient brillé aussitôt, il ne fallait surtout pas m'inviter à ce genre de chose. On m'appelait le gouffre sans fond, je pouvais engloutir des tonnes de nourriture.
Un sourire en coin, j'avais rejoint Chikkou-san et après avoir légèrement abaissé le haut de mon corps, je pris la parole.
« Arigato Chikkou-san, vous êtes quelqu'un de généreux et je ne l'oublierai pas. »
Ahaha-... dans quelle merde il s'était foutu celui-là.
Je pris place à une table relativement vide avant de regarder autour de moi. Il y avait Michoko-chan la fameuse... D'ailleurs j'avais presque oublié mais j'avais un service à lui demander. Boarf même si elle me devait bien ça, ça serait pour une autre fois.
Malaxant légèrement mon chakra, j'avais mis un gros coup sur la table -quitte à faire voler quelques débris par la même occasion- afin d'attirer l'attention de la foule.
« Afin de profiter de la générosité de notre supérieur, je propose à ceux ayant le plus de couilles de se joindre à moi. Un concours de nourriture, ça vous parle ? »
Et bien sûr ce n'était qu'une expression. Tout le monde était le bienvenue.
Mitsurugi savait que parler avec Mihoko risquait d’être problématique, un petit retour de flamme. Quand elle lui demanda de s’asseoir, il s’exécuta. Au moins, il pourrait discuter avec elle plus confortablement. Comme beaucoup, il avait échoué. Mais contrairement à certains qui semblaient plus là juste pour faire la fête, lui le prenait assez mal et la remarque de son amie, oui il la considérait comme une amie, le fit grincer des dents. Échouer lamentablement, les mots de la jeune Genin lui firent l’effet d’une claque dans la tronche. Il avait échoué il le savait et elle en rajoutait une couche. Mitsurugi soupira et se pencha sur son dossier et soupira longuement. "On a été trop pressé et on s’est fait chopé. Une erreur de débutant." Oui c’était une erreur de débutant et il le savait. Il était pourtant Genin depuis assez longtemps pour savoir que réfléchir et agir avec précaution était la base de tout ninjas. Et lui, il avait foncé en plein jour vers la Tour et à découvert. Il reprit doucement. "Évite de m’accabler Mihoko, je digère pas mon erreur depuis qu’on a été chopé par les examinateurs." Cependant, le fumeur n’avait aucune intention de s’arrêter. Cet échec était une motivation supplémentaire. Le Sunajin soupira et sourit quand même à son amie. "En tout cas, tu continues, alors pour la prochaine épreuve, écrase tout et poursuit sur ta lancée."
Alors que le shinobi aux cheveux rouges discutaient avec la jeune Watari, l’activité se faisait plus intense au sein de la grande salle qu’avait emprunté Chikkou. A un moment, il entendit un autre membre de la délégation, un shinobi qu’il ne connaissait pas particulièrement, proposer un concours de nourriture. Mitsurugi eut un sourire carnassier. S’il avait loupé l’examen chunin, il allait se rattraper sur la nourriture. S’excusant auprès de sa jeune amie, il se leva et s’approcha de ce compétiteur et il s’approcha de lui. Toujours armé de ce sourire qui aurait pu le faire passer pour un fou dans d’autres circonstances, il dit avec humour. "Tu crois pouvoir vaincre un puits sans fond ? Amène-toi." Mitsu s’assied face à lui prêt à entamer ce concours aussi futile que drôle.
C’était bel et bien une convocation. Ou en tout cas, ça y ressemblait drôlement. Avachis sur son bureau, se tenant la tête, loin d’être aussi calme qu’il le voudrait, le garçon fixait la note griffonnai sur son bureau en se demandant qu’est-ce qu’il avait bien pu faire de mal pour qu’on lui donne rendez-vous dans un lieu horrible, avec pleins de gens désinhibé par l’alcool, qui n’avaient de cesse de vous coller, de brailler à pleins poumons et de vous postillonner dessus avec une substance étrangère mêlant aliments, alcool et bave. Un lieu sale, mal famé et où les distances de sécurité était loin d’être respectée…
Il avait nommé : La salle à manger.
Après un instant d’incertitude, le garçon avait finalement soupiré « Pas le choix », avant de déplacer gentiment le papier à la poubelle. Certes, il aurait pu refuser en prétextant la fatigue, mais visiblement, son interlocuteur omniscient avait eu l’intelligence de le préciser sur le papier. Et Rin n’avait aucune blessure ou rien d’autre sous la main pour justifier son absence. Ce n’est pas comme s’il pouvait simplement dire qu’il avait rencontré un groupe d’amis et qu’il profitait de Konoha avec eux. Puisqu’après tout… Ce n’était pas comme s’il en avait, des amis.
Alors, le jeune homme solitaire finis par atterrir dans cette salle à manger… Avec un diable de monde ayant répondu présent à l’appel. Discrètement, le jeune homme se faufila au fin fond d’un canapé, au fin fond d’une table situé au fin fond de la pièce. Avec de la chance, il ferait office de présence, avant de partir tout aussi discrètement qu’il était arrivé.
Si, et seulement si, on ne le remarquait pas, bien évidemment. Et ce ne fut bien évidemment pas le cas. Rapidement, un groupe d’Hizori arriva à sa table, et commencèrent à l’accoster. Ils parlaient à voix basses, et se tenaient suffisamment proche du blondinet pour paraître amical. Pourtant, la tête que faisait Rin ne laissait place à aucun doute : ce n’était guère un moment de plaisir. Et visiblement, son refuge était devenu une prison.
Alors, lorsqu’un Genin annonça la venue d’un concours, le garçon saisit cette opportunité, en criant aussi fort qu’il pouvait.
« Je vais participer ! »
Retournant quelques regards vers lui.
« Je vais participer au concours de nourriture. »
Face à cette situation, Rin réussit finalement à s’extirper du groupe pour rejoindre un autre groupe. Face à eux, des grands gaillards, Rin paraissait vraiment petit. Après tout, il était svelte (voir maigre) avec un visage aux traits fins. Bref, bien loin de l’archétype d’un garçon participant à des concours de bouffe.
Et ce n’est pas sans être timide qu’il demanda.
« Du coup… Il… Il y a des… Règles peut-être ? »
Premier concours, trop de gens autour de lui. Décidément, il allait avoir mal au bide… Et l’anxiété lui coupait clairement l’appétit.
Bon, il y a quelques rires, mais tout va bien, rien de trop méchant. Très rapidement, les commandes commencent à être passées et Chikkou comprend – lentement, mais sûrement – que ça n’était pas une bonne idée. Clairement pas une bonne idée.
Il sourit à Mihoko qui, égale à elle-même, ne peut s’empêcher de s’insinuer dans les failles de ses aînés.
« Eh bien… J’ai beaucoup mis de côté, pas forcément pour ça, mais bon… Vous le méritez, tu ne crois pas ? »
Il est rapidement happé ailleurs. On le remercie, on lui sourit, et bien que notre champignon national sache que tout ceci n’est que façade et esbroufe, il ne peut s’empêcher d’apprécier. Au moins un peu.
… Puis il y a ce coup de poing, et l’un des genins – Haru de mémoire – hurle de faire un concours de nourriture… Enfin non, il ne hurle pas, mais Chikkou l’entend ainsi. Il a l’impression d’entendre l’aubergiste se frotter les mains. Ce dernier lui fait d’ailleurs un sourire de loin. Chikkou soupire.
« Bon bah j’en suis… »
Il lâche un regard à l’instigateur de tout ça, un regard qui dit quelque chose comme « Sale enfoiré… Tu me le revaudras ça. » avant de se poster à côtés. Il voit Mitsurugi arriver, à qui il lance un sourire un peu triste.
« Toi aussi ? Bon bah écoute hein… »
Puis vient un blond – Rin, s’il se souvient bien du débriefing de la première épreuve – qui demande s’il y a des règles. Chikkou lui sourit et hoche la tête. Il tape rapidement dans ses mains pour attirer l’attention des participants :
« Très bien, puisque notre cher Haru » petit regard en coin « a eu une si bonne idée, je me permets d’en instaurer les règles. Nous allons installer des tables et nous mettre en ligne. Les cuisines vont envoyer des vagues de plats équivalents pour qu’il n’y ait pas de triche. »
Il sourit, commence à aimer l’idée.
« L’idée est simple : si vous finissez votre plat, vous passez au tour suivant. Dès que tout le monde a fini, une nouvelle tournée arrive. On est bons ? »
Plusieurs confirment et les participants sont rapidement mis à contribution pour installer la ligne de tables. Chikkou s’installe à côté de Haru. Lui, il veut le vaincre. Il veut le voir sur le bord de l’explosion et lui faire avaler de nouvelles boulettes et voir le cholestérol remplir les veines de ses yeux. Il l’observe une seconde avant de hurler :
« Vous êtes tous prêts ? Personne d’autre ? »
Tandis que les plats arrivent, une première fournée de trente boulettes de viande par personne.
La réunion permettait à tous de se changer les idées après une épreuve qui avait été éprouvante, c’est le cas de le dire, pour beaucoup et qui avait été difficile à digérer pour certains. Mais la plupart avait décidé de laisser ça de côté pour ce soir. C’était le cas du ninja fumeur qui n’avait pas envie de se prendre la tête avec cette défaite. Il voulait oublier pour un soir tout ça. Après tout, il aurait bien le temps de se morfondre sur cette histoire afin de comprendre et d’enfin se relever de cette épreuve.
Mitsurugi souhaitait donc participer au concours de mangeur pour se changer les idées. Après qu’il se soit approché, Rin, un shinobi qui avait été conseillé par Mitsurugi peu de temps avant leur départ pour Konoha s’approcha aussi pour jouer avec les deux autres. Quelques membres de l’assemblée s’approchèrent aussi près à en découdre. Des concours de nourriture étaient, au même titre qu’un combat, un bon moyen de montrer ses capacités et surtout sa résilience au combat. Puis ce fut au tour de l’instigateur de cette fête, Chikkou, de les rejoindre. Pour éviter les débordements, l’utilisateur des champignons énonça des règles.
Les tables furent alignées pendant ce temps. Une par participant. Le pauvre Shinobi aux champignons allait voir sa bourse faire une cure d’amaigrissement drastique. Se retrouver ruiné n’était pas toujours génial, mais c’était le risque lorsqu’on organisait ce genre de soirée. Les concours de bouffe, ou de buveur, finissaient généralement par coûter un bras, voire les deux. Mitsurugi s’assied à la table qui lui était assignés, juste entre Chikkou et un autre ninja du village. Il avait lui aussi échoué à la première épreuve. Il voulait sans doute se venger sur quelque chose pour compenser.
Le premier plat arriva et contrairement à certains qui se jetèrent sur le plat comme des affamés boulimiques, le ninja aux cheveux rouges commença tranquillement, mâchant paisiblement. Certains avaient déjà avalé gloutonnement la moitié de leurs assiettes que le Kinzoku entama la dixième. Il observa son voisin qui avait avalé son assiette en trois minutes. Mitsurugi resta imperturbable et avala tranquillement ses boulettes. Se goinfrer était le meilleur moyen de se retrouver perdant et même dans les premiers. Ce genre de concours était surtout un concours d’endurance, chose qui correspondait bien au natif de Tetsu. Mitsu jeta ensuite un œil de l’autre côté vers son camarade aux champignons.
Le garçon avait rejoint malgré lui ce qui semblait être un concours de nourriture improvisé. Mais au moins, l’atmosphère ici était un peu moins pesante que celle qui régnait à son ancienne table. Du moins, de façon figurée. Au sens littéral, l’atmosphère ici allait devenir lourde, et surtout, chargée en calorie.
Et ce petit être chétif participant à un concours de nourriture… Comment dire. Il y avait quand même plus harmonieux comme association. En plus d’être garçon presque androgyne, avec de nombreux traits féminins, Rin était extrêmement mince et léger. Alors, que faisait-il dans un concours de bouffe ? Personne ne savait vraiment. La fuite avait bien ce désavantage, c’est qu’on ne savait jamais exactement sur quoi on allait tomber.
Après une brève explication des règles, les plats arrivèrent à table. Le garçon fit des gros yeux. Trente boulettes de viande ? Mais comment un homme était-il censé ingurgité toute cette nourriture au juste ? Sans surprise, le garçon n’arriva même pas à finir le premier plat, qui l’avait presque autant nourri que ce qu’il avait habitude de manger en deux, voir trois jours.
« J’abandonne, j’arrête là.» annonça le garçon d’une voix timide. « Merci pour le repas. » se contenta-t-il d’ajouter.
Et il s’éclipsa.
Visiblement, il n’était pas vraiment à l’aise. Même si les festivités lui faisaient chaud au cœur, il n’avait pas vraiment l’impression d’être à sa place. Et l’anxiété à la venue de la seconde épreuve lui coupait littéralement tout appétit. Retournant jusqu’à sa chambre, Rin se posa ensuite dans son lit.
Il avait échoué ici, mais avait réussi l’épreuve. Est-ce que cet échec était de mauvais augure ? Le garçon n’en savait trop rien. Ses pensées allèrent vers sa partenaire de mission. Que faisait-elle au juste ? Il n’avait pas pu la voir. Il aurait bien aimé échanger quelques mots avec elle, mais cela lui semblait impossible.
Il eut un pincement au cœur. Sans vraiment savoir ce qui lui arrivait.
Accueil
