A peine le soleil s'était levé que Keiko avait pris la direction des Portes des Cieux. Elle n'avait pas l'air très jouasse. Même si on ne peut que trop rarement la qualifier de bon vivant. La jeune femme avait beau se dire que la chance allait tourner et qu'on allait enfin lui confier une mission à la hauteur de son talent mais c'était peine perdue. Bon d'accord ce n'était que sa troisième mission depuis sa promotion au rang de Genin et sa sortie de l'académie. Institution dans laquelle la jeune femme n'avait passé qu'un petit mois. Elle n'avait pas cru les rumeurs regardant le manque d'effectifs de Kumo mais elle commençait sérieusement à se dire que ces dernières n'étaient pas galvaudées. On aurait dit qu'ils donnaient le diplôme à tout le monde ces derniers temps. En y réfléchissant, ça voulait aussi dire que son cursus n'avait rien de réellement extraordinaire. Contrairement à ce qu'elle avait initialement pensé.

De quoi lui donner du grain à moudre...

La mission du jour, en dépit de son rang C, était de surveiller les fameuses Portes des Cieux gardant l'entrée de Kumo. Un simple boulot de garde en somme. C'était à se demander quelle genre de qualifications il fallait posséder pour effectuer cette tâche qui s'annonçait plus rébarbative que tout ce qu'elle avait pu faire depuis son arrivée au village ! Mais en bonne militaire de carrière, consciente du devoir qui était le sien et pour ne pas souiller le Nom de ses ancêtres vassaux des Sugimoto, Keiko dut se résoudre à faire bonne figure. Si un sourire était carrément trop demandé, elle se montrerait toutefois d'un professionnalisme impeccable. Comme d'habitude en somme. Le temps qu'on la considère en tant que tel.

"Je viens pour prendre la relève."

Keiko lâcha une fois arrivée devant le petit poste de garde surveillant les allées et venues. Un des ninjas se leva de derrière son bureau, lui laissant volontiers sa place. après quelques échanges insipides, la Genin prit sa place et put commencer son affectation. Elle jeta un regard sur le registre et soupira de dépit. Un sourire se dessina sur le visage du ninja partageant le bureau, visiblement du même avis que le sien. Elle se racla la gorge, gênée d'avoir montré sa déception. La jeune femme n'eut pas à porter cette croix bien longtemps, son voisin se leva à son tour en apercevant sa propre relève. La Genin suivit son regard et vit un ninja super baraqué, du genre à se spécialiser dans le Taïjutsu. Les deux hommes échangent quelques amabilités avant de se barrer. Hein, qui, que, quoi ? Paniquée en s'imaginant seule responsable de la surveillance, elle allait protester lorsqu'elle aperçut finalement une vieille femme qui semblait vouloir prendre place à côté d'elle. Keiko restait figée, droite comme un i. Elle ne comprenait pas mais improvisa par purs réflexes en tirant la chaise afin d'accommoder la nouvelle arrivante.

"Mishima Keiko. Veuillez m'excuser, je ne pensais pas passer la journée en compagnie d'une ninja de haut rang."

La Genin ne pensait pas à mal.

Keiko s'attendait à tout, sauf à ça. Ironiquement, compte-tenu de leur premier échange, elle s'attendait à bien pire. La Genin pouvait manquer de tact mais à sa décharge la situation était somme toute particulière. Ce n'était pas tous les jours qu'elle croisait une Genin plus âgée qu'elle. Jamais avait-elle imaginé qu'une ninja en activité aussi âgée pouvait exister. Elle s'imagina même l'espace d'une seconde que cette dernière lui faisait une farce. Une sorte de bizutage pour les nouveaux. Et que la vieille allait finalement lui avouer qu'elle était membre du Conseil du village ou quelque chose du genre. Après quelques secondes d'un silence embarrassant, Keiko sut qu'il n'en était rien. Elle se rassit sur sa propre chaise, réajustant le registre devant elle, partagée entre stress et inconfort. Comme d'habitude, la jeune femme se ressaisit rapidement.

"Votre nom c'est possible ou vous le considérez comme inintéressant."

Keiko n'était pas vraiment du genre à plaisanter, ni rancunière d'ailleurs. Mais elle se permit une petite pique sans animosité, préférant adopter le ton de sa collègue du jour. Elle estimait que c'était de bonne guerre. La Genin bomba même le torse et sourit jusqu'au oreilles lorsque le premier voyageur se présenta devant le duo incongru. Comme si de rien était et que l'ambiance était au beau fixe. Hors de question que son comportement, ni même celui de la vieille menace l'intégrité de cette mission. Evidemment la personne se dirigea vers Keiko et prit la parole, visiblement intimidé par sa collègue. Il tendit un papier ressemblant à une commande et un laisser-passer.

"Hasegawa, je viens livrer du fer à la forge."

Le type montra sa charrette du doigt, légèrement inquiet. Keiko se leva et inspecta méticuleusement le chargement. Elle était du genre à faire du zèle. Peut être un poil trop. Mais elle débutait et ne voulait surtout pas un blâme dans son dossier pour avoir fait entrer un étranger non autorisé voire pire un espion ou même un assassin. Cette simple notion la terrifiait et une sueur froide courut le long de son échine. L'inspection terminée, Keiko lui rendit ses papiers, l'incita à circuler et retourna s'asseoir à côté de sa collègue, gribouillant dans le registre le nom et la qualité de l'entrant. La journée s'annonçait vraiment pas des plus passionnantes.

"J'ai fait douze ans dans l'armée le long de la frontière avec le Pays du gel avant d'être affectée au village. Je m'attendais pas à croiser plus vieux que moi au même rang."

Keiko lança pour démarrer une conversation. Elle n'était pas la plus éloquente mais allait toujours droit au but. Premièrement elle était assez férue d'histoire et aimait qu'on lui conte des anecdotes, particulièrement les plus héroïques. De plus, connaitre ses camarades et plus largement ceux qui risquent de vous accompagner en mission était non seulement d'une logique implacable mais aussi une sorte de devoir à ses yeux. Elle ne cherchait pas à connaitre des détails mais simplement ce qui motivait les gens et potentiellement l'étendue de leurs capacités.

Si Keiko était surprise d'en apprendre davantage sur sa collègue, elle mit un point d'honneur à ce que cela ne se voit pas sur son visage. Sa voix en revanche trahit ses émotions, mélange de surprise et d'intérêt. Fubuki était une militaire de carrière ! Qui aurait crû que les deux femmes à l'allure si différente pouvaient se trouver tant de points communs ou du moins un point commun aussi important ? Une chose était sûre, ça lui changeait des Genins qu'elle côtoyait habituellement ! La jeune femme écouta attentivement et se montra bien plus réceptive à sa collègue.

"Générale ? C'est un honneur. Je me croyais isolée au beau milieu de ces gamins tout juste sortis des jupons de leurs mères, obligée de repartir de zéro mais je n'ose pas imaginer à quel point cela doit être dur pour vous."

Keiko avait littéralement passée sa carrière militaire sur la frontière dans des unités de surveillance. Si elle pouvait jouir d'un certain poids politique grâce à un père vassal direct du Daimyo, la jeune femme n'avait jamais eu l'ambition de gravir les échelons de l'armée, encore moins celle de devenir Générale. Sa situation loin de la capitale et de la cour lui seyait très bien. Elle avait certainement plus l'âme d'un bon soldat que celle d'un leader. Cependant, la militaire savait l'investissement que cela représentait et son estime pour Fubuki monta immédiatement en flèche. Elle prit une pose pensive, son regard se perdant dans le ciel dégagé.

"Je n'étais qu'une lieutenant d'une unité spéciale de reconnaissance et de surveillance. Mais je dois avouer que mener des hommes me manque. L'esprit de camaraderie surtout. Cette amitié née d'un danger quasiment permanent. A défaut de redémarrer au bas de l'échelle et de récurer des toilettes, c'est plutôt de ne jamais retrouver des camarades à qui je pourrais confier ma vie qui me garde éveillée la nuit. Même qui me fiche une certaine trouille. Plus que tous les ninjas que je pourrais croiser ou encore que de retourner auprès de mon père à la cour du Daimyo..."

Keiko confia, sa voix peinant à filtrer entre ses dents sur la fin. On aurait dit qu'elle se confiait littéralement à une confidente. Quelqu'un qui pouvait la comprendre. C'était triste et témoignait surtout d'une solitude que très peu de gens pouvaient connaitre. Elle se racla éventuellement la gorge.

"Désolé, je m'égare. C'est pas très intéressant. Si je peux me permettre, qu'est-ce qui a pu amener une Générale du Pays de la neige à intégrer Kumo ?"

Comme Keiko l'avait imaginé, la vie d'une générale était très différente de celle d'une officier de rang moyen. Elle n'avait pas vraiment besoin de confirmation à ce sujet, se doutant qu'une générale n'avait pas forcément les moyens ou un quelconque intérêt à se rapprocher de tous ses hommes. "Commander c'est s'éloigner de ses hommes." avait coutume de dire un de ses anciens supérieurs. La jeune femme avait eu la chance d'intégrer une équipe censée passer inaperçue et ainsi à taille humaine.

"Oh je ne savais pas. Si la survie en milieu hostile m'est familier, le monde des ninjas et plus particulièrement les différents clans me sont encore étrangers. Une lacune que je vais devoir palier. Merci de m'éclairer sur le sujet. Dans tous les cas, la destructrice est un sacré surnom."

Keiko répondit sans sourciller en arrêtant une charrette de la main, son conducteur visiblement peu jouasse à l'idée d'un contrôle. la Genin prit le temps d'encaisser ce que Fubuki venait de lui dire. L'armée n'avait rien d'un conte de fée alors ses aveux concernant le gout du sang ne changèrent guère l'opinion de Keiko à son sujet. Si ce n'avait jamais été sa mission première, elle aussi avait de l'expérience en la matière. Un avantage pour ces deux femmes dans un monde qui devenait chaque jour un peu plus chaotique. Un immense atout pour Kumo aussi.

"Mon cas est un peu différent du votre. J'avais aussi fait le tour de la surveillance. Tous les jours à arpenter la forêt et les environs d'Ikeyama à la recherche d'intrus en tout genre. Mais surtout mes capacités sensorielles ont atteint un tel niveau que mes supérieurs ont jugé opportun de me proposer une affectation à Kumo. Je n'ai pas hésité."

Keiko avoua en inspectant la charrette, se servant de ses fameuses facultés pour déceler ce qui se cache potentiellement dans des fétus de paille. Rien à signaler. La Genin invita le type à circuler avant de reporter son attention sur un couple de vieux qui peinaient visiblement à marcher. Quelque chose clochait. Ses sens étaient encore en éveil et elle repéra plusieurs éclats métalliques sous leurs vêtements. Ca ressemblait à des armes dissimulées ou une sorte d'armure. Elle ne sut pas dire. La jeune femme ne broncha pas. Elle continua son contrôle comme si de rien était mais se plaça entre Fubuki et le couple. Elle fit quelques signes discrets de la main vers sa collègue, prête à dégainer son épée courte qu'elle porte en travers dans le bas de son dos.

"Papiers, s'il vous plait."

Keiko était prête à agir. Elle attendrait que la générale passe à l'action avant d'embrayer.

Décidément, être accompagnée d'une militaire de carrière, ça changeait la donne. Si Keiko et Fubuki venaient d'horizons différents, leur passif dans l'armée faisait qu'elles n'avaient pas vraiment besoin de parler pour se faire comprendre. S'il existait différents codes selon les pays et les organisations, la majorité des signes de la main étaient aisément compréhensibles en tenant compte du contexte. Si la générale avait voulu que sa collègue participe au combat, elle lui en aurait laissé l'occasion. La jeune femme comprit immédiatement, s'éclipsant immédiatement de la scène afin de chercher des renforts. Fubuki semblait capable de s'occuper des deux intrus.

En tout cas, le temps d'aller chercher de l'aide.

Certaines organisations avaient coutume de dire qu'il ne fallait jamais abandonner les siens. Pour Keiko ce n'était qu'un aveu de faiblesse. Sacrifier une vie pour en sauver d'autres ? Un choix aisé. Et Fubuki était vraisemblablement du même avis. A croire que la jeune femme aurait prospéré dans l'armée du Pays de la neige sous un commandant de la trempe de la vieille ! Même si les ninjas semblaient plus enclin à accepter ce genre de perte que l'armée régulière. Dans tous les cas, les capacités de la générale du clan Yuki l'étonnèrent. Elle aurait du mal à se défaire de l'image grandiose des loups de glace. De là à devenir une fangirl. Possible. Sa collègue lui apparaissait de plus en plus comme une supérieure qu'elle pourrait servir. Du moins à court terme.

Son ambition était d'intégrer le Yûrei après tout.

Keiko n'hésita pas longtemps et se dirigea presque immédiatement vers le bâtiment de l'unité spéciale Mihari, la Police du village. Leur sous-chef semblait être un type bien. Un coureur assurément mais quelqu'un sur qui compter. Elle se ravisa en chemin, préférant finalement longer l'immense enceinte du village afin de trouver une patrouille de Hoankan. Ces derniers n'étaient peut être pas les plus adaptés pour la situation mais ils feraient l'affaire. De plus, il fallait faire vite. La jeune femme ne risquerait sûrement pas la vie de Fubuki plus longtemps que nécessaire. Connaissant les routes patrouillées, Keiko trouva rapidement des renforts. Après une brève explication aux quatre ninjas, Le groupe se hâta vers l'entrée du village.

L'opération ne prit que quelques minutes. A tout casser. La Genin espérait que sa collègue s'en tirerait sans égratignures. Elle n'était pas très inquiète après avoir constaté les capacités de cette dernière. Si Fubuki n'était pas déjà victorieuse, le groupe prendrait les intrus à revers et ne leur laisserait aucune chance.

Si Keiko était heureuse de voir sa collègue victorieuse, son état de santé l'irrita au plus haut point. Pourquoi se mettre dans un tel état alors que les renforts sont en route ? Aurait-elle fait pareil que Fubuki dans de telles situations ? Possible. La genin n'avait toutefois pas imaginé que la vieille serait blessée à ce point. Certes le poison était une arme de lâche comme elle le dit si bien mais cela n'excusait en rien son comportement. Jamais ses anciens collègues se seraient comportés de cette manière alors que la situation n'était fondamentalement pas si dangereuse que ça. Il suffisait de les occuper quelques minutes. Ca semblait pas très risqué sur le papier. Au pire ces derniers auraient fui. En plus maintenant qu'ils sont décédés, il n'y a aucun moyen de leur extirper la moindre information. On aurait dit que Fubuki avait tenté de se prouver quelque chose à elle même, d'évacuer sa frustration. Ou alors était-ce son caractère habituel ? Keiko soupira avant de lui glisser quelques mots sur un ton plus familier qu'à l'acoutumée.

"Va t'asseoir le temps qu'un médecin arrive. Je m'occupe du reste."

Keiko prit le contrôle de la situation et s'efforça de réorganiser l'entrée du village. Elle ordonna aux gardes restants de s'occuper des cadavres et de les transporter dans un lieu moins peuplé et exposé. Elle mit l'accent sur les risques de contamination au poison et sur la sécurité. On sait jamais. La genin avait entendu des tas d'histoires sur des assassins kamikazes dont le poison pouvait se répandre par simple toucher. Elle n'était pas du genre à prendre des risques. Une fois les cadavres évacués, le trafic pouvait reprendre. Keiko invita les gardes à se poster sur le côté et à rester en poste dans le but de dissuader une nouvelle tentative.

"Désolé pour la gêne occasionnée messieurs, dames. Je vous invite à vous remettre dans le rang. Les inspections reprendront sous peu."

Keiko profita de ce temps mort pour s'enquérir de la santé de sa collègue. Elle ne lui fit pas l'affront de lui demander comment elle allait. La question était débile de base et Fubuki n'était pas du genre à ce qu'on s'inquiète de son sort.

"L'arme des lâches en effet. Mais une arme efficace et souvent mortelle. On a eu de la chance que ces ninjas ne soient pas plus expérimentés. Dommage qu'on ait pas pu les interroger. Même si je suis persuadée qu'ils se seraient suicidés une fois pris. J'aurais dû revenir plus rapidement..."

C'était peut être parce que Fubuki était la première ninja dont Keiko se sentait un tantinet proche mais elle avait franchi la ligne et s'était montrée un peu trop affectueuse envers sa collègue. Cette dernière ne manqua pas de la recadrer. A plusieurs reprises... Néanmoins, la jeune femme l'avait cherché et elle ne lui en tint pas rigueur. Un peu d'empathie envers une collègue militaire allait loin dans une future collaboration. Et puis contrairement à certaines de ses connaissances nobles à la capitale, elle ne prenait pas la mouche facilement, particulièrement lors d'une mission. Keiko ne chercha même pas à argumenter alors qu'elle vérifia les cadavres en faisant très attention, légèrement à l'écart des portes du village.

"Ils n'ont rien sur eux. A part une capsule dans la bouche comme on s'en doutait. Passons officiellement le relais à la Mihari."

Keiko consigna l'incident dans le registre avant de continuer la mission. C'était ce qui importait le plus à ses yeux. Bien plus que l'état de santé de Fubuki. Ce n'était pas tant un gage de sa froideur et de son manque de sentimentalité mais plutôt de sa manière de hiérarchiser ses actions et ses pensées de sorte a toujours placer Kumo et par extension Kaminari au dessus de toute autre considération. La Genin était un bon soldat en somme. Après ce qu'il venait de se passer, la jeune femme fut bien plus concentrée et exigeante. Pas moyen de laisser passer quoique ce soit, de commettre un impair et d'avoir un échec dans son dossier !  

C'était encore plus vrai alors que tous les Genins les plus en vue se trouvaient au Pays du feu pour l'examen. C'était l'occasion d'abattre du boulot !

Probablement à cause de cet incident, de l'empoisonnement de Fubuki, mais aussi de ses remontrances, la conversation se fit plus épisodique. Cela seyait très bien à Keiko qui pouvait se concentrer à 100% sur son travail. Après tout, elle avait suffisamment cerné sa collègue expérimentée. C'était suffisant aussi pour assouvir sa curiosité à son égard pour la journée. Par contre, son zèle avait un prix. La Genin n'était pas fatiguée physiquement. Rester assise derrière un bureau et se lever pour inspecter des charrettes n'était pas très exigent. Elle était cependant lessivée mentalement et avait utilisé presque toute sa réserve de chakra. Ses techniques de repérage visuel demandaient beaucoup d'elle, surtout utilisées presque en continue pour éviter un autre incident. Et c'était sans parler de toute cette fichue paperasse...

"Qui aurait crû que ce genre de mission était aussi taxante. Je suis lessivée."

Keiko lança en s'étirant dans sa chaise alors que le soleil commençait à décliner. Une chose était sûre : Garder les Portes Célestes était bien plus compliqué qu'elle ne l'avait pensé.