Il était maintenant pratiquement dix-huit à l’horloge et j’allais bien recevoir la visite de Raesthra, je me devais de le remercier pour son aide lors de mon apprentissage du sceau explosif. J’avoue qu’avoir une nouvelle technique de fuinjutsu était quand même pas négligeable, je ne serais plus aussi peu utile en mission. Au fond, même si je faisais parti des ninjas les plus importants dans une équipe. N’en déplaise à certaines personnes, les ninjas-médecins sont les membres les plus importants dans des équipes, car notre rôle est clés, nous nous occupons de soigner les blessures, afin de pouvoir augmenter la durée des attaques de nos compagnons. C’est aussi une des raisons au fait que j’entraine autant de ninja-Médecins et même si à cause de cela, je n’ai plus beaucoup de temps pour moi. Entre mon emploi à l’hôpital, mes missions et mes enseignements, je tourne à environs 70 heures de travail par semaine, du lundi au dimanche, mais pourtant, je n’arrêterai ce métier pour rien au monde, c’est le plus beau métier du monde.

J’avais reçu un message, en début de matinée, de la part de Raesthra, afin de m’annoncer qu’il serait libre, ce soir et je lui avais répondu en lui donnant mon adresse. Et c’est quelques minutes après dix-huit heures que mon compagnon de soirée sonna à ma porte d’entrée. Allant lui ouvrir, je l’avais fait entrer chez moi :

« Bonsoir Raesthra, comment allez-vous ? »

Je l’avais fait entrer et avant de fermer la porte, j’ai fait un bref signe de tête aux deux gardes qui surveillait Raesthra, afin de les saluer. Je leurs avais même laisser deux barquettes contenant des petits biscuits et une thermos de café, si jamais, ils voulaient rester ici à l’attendre. Une fois fait, j’avais refermé la porte derrière moi, avant de dire à mon compagnon :

« Bienvenue chez moi, suivez-moi, nous allons aller dans le salon »

La première chose qu’on remarque en entrant chez moi et la propreté extrême des lieux, on dirait une salle d’opératoire, tant on peut y respirer le propre et la désinfection. Ma grand-mère m’avait toujours dit qu’une maison doit être entretenu comme un bloc opératoire, car on ne sait jamais ce qui peut arriver. Conduisant mon compagnon dans le salon, je lui avais servit un verre du fameux whisky dont je lui avais parlé avant de lui dire :

« Alors, Comment trouvez-vous notre belle ville ? Et les examens ? »

Il était environ dix-huit heures moins le quart lorsque l’archéologue quitta l’auberge pour aller retrouver Sukunabikona, le jeune médecin Konohajin qu’il avait rencontré quelques jours plus tôt. Ce jour-là, il lui avait enseigné la technique du sceau explosif et lui avait notamment donné quelques astuces sur le fuinjutsu de manière générale. Le médecin avait apprécié ses enseignements et l’avait invité à boire un verre pour le remercier, et peut-être en profiter de nouveau pour lui demander quelques leçons. Si, autrefois, Raesthra ne fut guère connu pour prendre le temps de partager son savoir de la sorte, avec les inconnus, aujourd’hui, les choses étaient relativement différentes. En effet, les choses avaient changé depuis qu’il avait rallié Kumo, peut-être même depuis qu’il avait perdu sa femme ? Difficile à dire…

Dans tous les cas, aujourd’hui, il était moins réfractaire à l’idée d’échanger avec ceux qu’il ne connaissait pas ou peu, et cela ne lui posait aucun problème de leur partager son savoir de manière générale. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, il n’y avait aussi aucune intention cachée derrière ses actes, si ce n’était le fait d’en connaître plus sur les gens qu’il croise.

Bref, maintenant que la première partie de l’examen était terminée, il se rendait comme promis chez le médecin. Bien aidé par sa carte et les consignes de Sukunabikona, il put rapidement trouver l’appartement du jeune homme, frappant alors à sa porte. Alors qu’il grignotait ses fameux chips au melon, le médecin lui ouvrit la porte et l’invita à entrer.

« Salut, Sukunabikona ! » Ces parents auraient quand même pu trouver quelque chose de plus facilement prononçable. A moins que cela ne fût un surnom qui aurait une signification bien particulière ? Difficile à dire… Mais peu importait. « Je me porte bien, merci. Et toi ? » Dit-il, en le suivant.

L’appartement était sobre et aussi propre qu’une salle de laboratoire. Pas étonnant, pour médecin, songeait l’archéologue, alors qu’il se posait sur le canapé situé au salon. Suku, oui disons comme ça pour aller plus vite, lui servit un verre de whiskey, avant de lui demander ses impressions sur la ville de Konoha ainsi que la première partie de l’examen.

« Hmm, j'imagine que ce n'est pas ce que tu recommanderais à tes patients pour garder la forme ? » Dit-il, d’abord, sur un ton ironique, en faisant allusion au Whiskey. « Konoha est magnifique et vos habitants sont plutôt charmants. » Glissa -t-il, d’un fin sourire.    

Il descella deux paquets de ses chips d’un parchemin, qu’il déposa au milieu de la table.

« ... Tiens, j’ai apporté ça de Kumo, ils sont extra, tu devrais les gouter. » Ajouta -t-il, alors qu’il reprenait de nouveau quelque chips dont le parfum devait probablement se répandre dans toute la pièce. « Sinon, je crois qu'on peut dire que la première partie de l'examen s’est plutôt bien déroulé. J’imagine que toi tu dois être un peu déçu de ne pas retrouver certains de tes camarades lors du tournoi final… » Conclut-il, avant de porter son verre à ses lèvres.

Assis sur son siège à bascule, je buvais une lente gorgée de whiskey, quand il me fit une remarque ironique sur le fait que je ne recommanderai pas cela à mes patients. AU moment, où il me dit cela, j’avais eu un léger sourire amusé, avant de lui dire d’une voix douce et chaleureuse :

« Détrompez-vous, le Whiskey possède des antioxydants très bon pour le cœur, ainsi qu’une particularité assez étrange. A petite dose, le Whiskey lutte contre les maladies cérébrales, comme la démence sénile. »

Un sourire s’étira sur mes lèvres, ensuite quand il me parla de Konoha et de ses habitants. Je l’avais regardé avec un sourire amusé, avant de lui dire d’une voix douce :

« On raconte aussi que Kumo est superbe, surtout en cette saison. J’aurais adoré avoir la possibilité de venir visiter votre centre médical, mais bon, j’ai quelques doutes que je puisse avoir l’autorisation, d’y aller. »

Un rire franc et doux sortit de mes lèvres, puis je me tus quand il commença à me parler du tournoi. Prenant l’un de ses fameuses chips, j’en mis une dans ma bouche.

« Alors vous avez appris que j’avais été éliminé du tournoi… Eh oui… Mais bon… Bien que je sois sorti, pour moi, ce n’est pas un échec, car j’ai fait plus que ce que je pensais capable en débutant. Après tout, je suis un médecin et ce n’est que depuis quelques semaines que je me suis mis au taïjutsu. Bien que ce ne soit pas non plus, ma grande spécialité, j’essaie d’apprendre des techniques que possédait ma grand-mère, mais bon, ce n'est que partit remise, je m'entrainai plus pour la prochaine fois. »

Le regardant droit dans les yeux, j’avais eu le plaisir de reprendre une gorgée de whiskey, avant de continuer mon discours.

« Pourtant, malgré on élimination, je vais pouvoir retourner à mon poste et comme je pense qu’il risque d’y avoir des combats par la suite et connaissant certains énergumènes de Konoha, je vais m’occuper des blessées des différents combats. Et vous ? Qu’est-ce que vous allez faire par la suite ? Continuer en étant l’arbitre des combats ou vous avez arrêté pour le moment ? »

Un sourire continua de s’étirer sur mes lèvres, tandis que je buvais doucement mon verre de whiskey.

« Oh, c’est bon à savoir. » Dit-il, d’un léger sourire.

Cela ne devait néanmoins pas lui servir de prétexte pour boire à sa guise, tout excès était après tout nuisible. Dans tous les cas, il avait appris quelque chose du jeune homme, chose qu’il aura probablement l’occasion d’aborder et d’affirmer avec ses scientifiques préférées, à savoir Yuri et Ayako.  Pour l’heure, il portait son verre à ses lèvres, tandis que le médecin rebondissait sur ses impressions sur le village de Konoha, en lui confiant notamment qu’il aurait aimé de son côté pouvoir visiter la cité de Kumo. Ça pouvait se comprendre, ne serait-ce que pour danser avec les nuages, au moins une vie dans sa vie, s’en amusait intérieurement l’archéologue, tandis qu’un fin sourire se dessinait sur le coin de ses lèvres.

« Je te comprends. Kumo est une cité un peu unique dans son genre. Son architecture et sa position la rendent vraiment exceptionnelle. » Fit-il, avant de porter son verre à ses lèvres.

Il pouvait donner l’impression de chercher à mettre sa cité en avant par rapport à Konoha ou d'autres, mais ce n’était pas spécialement le cas, loin de là. Il avait vraiment été impressionné la première fois qu’il avait vu la cité des nuages et il restait persuadé que ce sera le cas pour la plupart de ceux qui la visiteront un jour.

Concernant la question des autorisations, c’était un peu délicat, aussi Raesthra ne serait guère surpris d’apprendre que le Hokage refuse de livrer une autorisation à Suku pour se rendre à Kuo, tout comme il ne serait point étonné que la Raikage elle-même ne tolère pas ce genre de visite. Il faudrait effectivement se montrer patient et trouver une véritable raison pour justifier ce genre de visite que l’argument d’une simple visite visant à satisfaire une curiosité personnelle.

« Tu peux toujours demander à tes supérieurs mais, sans une véritable justification, il y a en effet des chances que cela te soit refusé, malheureusement. » Finit-il par glisser, avant de piocher dans son paquet de chips.

Aborder la question de l’examen rendit le médecin quelque peu nerveux, ou du moins silencieux. Cela lui donna une soudaine envie de sauter sur les chips au melon, ce qui était peut-être assez révélateur, avant qu’il ne finisse par en parler, par se justifier, en définitive par se confier.

Raesthra l’écouta attentivement, sans l’interrompre, hochant de temps à autre la tête pour signifier qu’il suivait.

« C’est l’état d’esprit qu’il faut avoir. Ne pas se laisser à abattre et se servir de cette expérience pour tirer des enseignements, pour travailler davantage et rester motivé. » Dit-il, simplement, se surprenant à parler comme un shinobi.

Oui ce bien ce genre de speech que sortirait un shinobi pour encourager les siens. Des belles paroles, toute faite. Il fallait croire que vivre parmi eux ces derniers mois commençaient à se déteindre sur notre archéologue. Il le reconnaissait lui-même, ce qui ne manquait pas de le faire légèrement sourire.

« Quant à moi, j’ai fait la promesse de m’apporter mon aide durant tout l’examen, alors j’aurais probablement un rôle à jouer pendant le tournoi final, d’une manière ou d’une autre, j'imagine. » Ajouta -t-il, en haussant légèrement les épaules.

Que ce soit arbitre, juge, conseiller ou concierge, peu importait.

« Sinon, par simple curiosité, votre Hokage, quel genre d’homme est-il selon toi ? » Conclut-il, en picorant quelques chips.

Peut-être qu'il aura l'occasion de croiser sa route d'ici la fin de l'examen...

Voilà plusieurs minutes que nous discutions tout les deux, il y avait réellement un bon feeling entre nous et cela me fit plaisir. Après tout, cet homme était mon aîné et il était très gentil, je pensais que je pouvais discuter de tout avec lui, il m’écoutait et me consoler sur ma piètre prestation durant l’examen. Avec un petit rire amusé, en buvant une lente gorgée de whisky, je lui avais dit :

« Vous avez appris pour le coup du serpent géant… Maintenant que l’épreuve est terminée… Bonté divine… je n’aurais jamais dû le réveiller et j’aurais dû laisser mon compagnon le récupérer avec discrétion… Personne ne le sait, mais j’ai vraiment eu la peur de ma vie à ce moment… Sans Daiki, je serais probablement mort à l’heure qu’il est… »

Ma phrase se perdit dans un souffle, tandis que je vidais mon verre d’une traite, pour faire passer le sentiment de peur que je ressentais au plus profond de mon cœur. Avant de continuer à discuter, je me suis levé, afin de nous resservir tous les deux :

« Le Hokage… »

Je réfléchissais à sa question, je ne voulais pas trop en dire, car ce n’est jamais bon de parler d’un ninja comme ça, même si pour le moment, nous sommes alliés, demain peut-être que nous serons ennemis. Partant en direction de l’un de mes placards, j’ai pris un petit sachet de fruit sec, avant de les poser sur la table dans un petit saladier.

« C’est surement l’un des ninjas les plus puissants que j’ai rencontré, il est à la bon et strict. Je n’ai absolument pas envie de me retrouver face à lui, s’il se met en colère. Selon moi… C’est le meilleur Hokage qu’on aurait pu obtenir et de très loin. »

Mon sourire s’étira vers l’homme, tandis que je pris une petite poignet de fruit sec pour les grignoter pendant que je sirotais mon verre.

« Et vous, Votre Raikage ? Seika Itoe, non ? Quel genre de femme, c’est ? »

Je lui avais posé la même question qu’il m’avait posté et c’était la curiosité qui me poussa à lui demander cela.

« On n’aurait pas laisser une telle chose se produire. Tu ne le sais peut-être pas, mais on avait un regard sur tout ce qui se passait depuis la sentinelle. » Répliqua -t-il, d’un léger sourire. « Sinon, il est vrai que vous n’avez pas agi conformément à ce qui était attendu de vous, mais au moins vous avez su rester en équipe, c’est déjà ça... » Ajouta -t-il, avant de porter son verre à ses lèvres.

Bon, c’était certes bien de rester en équipe mais, dans leur cas, cela n’aura pas été suffisant pour accéder à la deuxième partie de l’examen. Ils auront clairement manqué de discernement, comme la plupart des shinobis qui n’avaient pas pu se qualifier pour la seconde phase. Pour certains, c’était même pire qu’un simple manque de discernement… Mais peu importait.

Le médecin se leva finalement pour remplir leur verre, tandis que Raesthra en profitait pour diriger la conversation sur un tout autre terrain. En effet, Il était curieux de savoir ce que son interlocuteur pouvait lui apprendre sur Hokage. S’il était à la tête du village, c’était qu’il devait forcément être une personne exceptionnelle. En l’occurrence, Suku était bien placé pour parler de lui, même s’il semble de prime abord songeur, cherchant probablement ses mots.

Le monologue du médecin parut, finalement, aux yeux de l’archéologue assez plat, sans réel saveur. Il n’y avait en effet rien qui sortait véritablement de l’ordinaire, tous les ombres étaient après tout des personnes très fortes et craintes, aussi le Chûnin se contenta de retenir les termes « bon » et « stricte », même si ça restait à priori assez vague.

L’archéologue n’était finalement pas étonné de recevoir ce genre de réponse, car c’était un peu le genre de réplique que n’importe quel shinobi donnerait au sujet de son Kage. Aussi, il opina d’un léger signe de tête, avant de se voir à son tour interroger sur son propre Kage.

« … En effet, c’est bien elle. » Répondit-il, dans un premier temps. « … Je ne saurais me prononcer sur sa véritable force au combat, mais j’imagine que si elle Raikage c’est qu’elle capable de certaines prouesses. Toujours est-il qu’Itoe reste une femme exceptionnelle ! Je n’ai jamais vu une personne travailler autant qu’elle. C’est une leader charismatique qui a su gagner les cœurs et le respect des Kumojins en un temps record. Elle est très à l’écoute et se soucie tant des sorts des siens que du reste du Yuukan. Oui, elle est plutôt du genre humaniste. » Ajouta -t-il, d’un fin sourire.

L’archéologue venait de faire l’éloge de son Kage. Il n’avait pas cherché ses mots et se contenta d’être le plus franc possible. Certains verront probablement, à travers ce discours, une vision un peu bisounours de la Raikage, or pour le Chûnin c’était tout le contraire. Maintenant restait à savoir si la Seika saura rester fidèle à elle-même en tout, ce qui pourrait s’avérer extrêmement difficile en temps de guerre, notamment du fait des choix très cornélien qui pourraient se présenter à elle. Dans tous les cas, il était curieux de voir jusqu’où ira cette jeune femme…

« Eh bien j’espère que nos dirigeant sauront bien s’entendre pour faire face à cette nouvelle menace qu’est le Jinsei. » Fit-il, en levant légèrement son verre. « Sinon, où en es-tu dans ton apprentissage du fuinjutsu ? Tu as su perfectionner les bases de la technique que je t’ai enseigné ? » Conclut-il, d’un air curieux.  

Un petit sourire dépité s’étira sur mes lèvres, tandis que j’écoutai le Kumojin me parlait de mon épreuve, j’avais eu un petit rire amusé quand il me parla du fait qu’ils n’auraient jamais laissé le serpent me tuer… Pourtant, sur le moment, j’étais pourtant sûr qu’ils l’auraient laissé me croquer… C’était un peu déprimant en soi de s’être fait éliminer de la sorte, mais au fond… Je savais parfaitement les deux choses qui clochait dans mon répertoire de technique et j’espérais pouvoir mettre cela en place, afin de pouvoir faire mieux la prochaine fois.
Après son petit monologue sur l’examen, je fus quelques peu surpris par son discours au sujet de son kage. Au fur et à mesure de son discours, j’avais presque envie de rencontrer cette femme. Elle semblait être le genre de personne avec qui j’adorerai discuter pendant de longues heures autour d’un verre de vin, à refaire le monde. Ne faire que discuter, sans rien de plus. Dans tout les cas, l’éloge d’Itoe était réellement profond, mais peu de choses avaient été dite sur son caractère militaire. Regardant mon compagnon de soirée, je lui ai dit d’une voix douce :

« Malheureusement, je ne connais que très peu, Genkishi en dehors du palais… Donc je ne peux malheureusement que vous dire ce qu’il en est de ses capacités de guerrier… Pourtant, il est, selon moi, un peu moins humaniste que ton kage. C’est plus un guerrier qu’un humaniste »

J’avais eu un petit rire amusé, avant que celui-ci ne s’éteigne quand il commença à parler du Jinsei. Mon regard se porta sur lui, avant de lui dire d’une voix un peu triste, mais pourtant résigné :

« J’espère de tout mon cœur qu’ils pourront trouver un arrangement, car il est bien plus facile de combattre un ennemi quand on ne s’entretue pas, comme des idiots… Mais bon… Cela reste la décision des trois Kages… Mais j’espère de toutes mon être qu’on pourra s’allier pour lutter contre eux… Ils ont causé la mort de mes parents, donc vous pouvez imaginer mon désir de revanche… Pourtant, je ne souhaite pas forcément me venger, car comme dit le proverbe, « Se venger reviens à creuser deux tombes, une pour son ennemi et l’autre pour soi-même. » Par contre, je ne laisserai plus personne mourir des mains de ses brigands et je les combattrai jusqu’au bout pour protéger le monde contre leurs exactions. »

Rebuvant une gorgée de whisky pour calmer mes nerfs à fleur de peau, j’avais décidé de changer quelque peu de sujet, en lui posant une question qui me trottait dans la tête.
« Maintenant que je connais un peu votre Kage, est-ce que vous pouvez me parler un peu du Kazekage ? J’avoue que je ne sais absolument rien d’elle… Enfin, mis à part que c’est une femme… »
Avant de pouvoir me répondre, mon compagnon de boisson me posa une question sur le Fuinjutsu, je l’avais regardé avec un petit sourire en coin, avant de lui dire d’une voix douce :

« Alors pour mon apprentissage sur le fuinjutsu, je suis toujours à essayer de maîtriser certaines techniques, dont le Kai. Avec lequel, j’ai encore quelques difficultés, mais j’ai réussi à maîtriser un fuin très intéressant pour mon métier. Il s’agit d’un fuin anti-douleur… Le principe est plutôt simple, tout en étant complexe. En mélangeant mon chakra médical à un sceau, je suis capable de bloquer les récepteurs de la douleur d’un patient… J’essaie de le rendre utilisable en combat pour aider les guerriers de premières lignes à continuer le combat sans pensée à la douleur »

Un petit sourire s’étira sur mon visage et j’avais aussi oublié de dire que je travailler à l’utiliser sur moi, pour me rendre capable d’utiliser des techniques plus dangereuses pour mon corps, sans pour autant risquer les problèmes du à la douleur…

« Je vois. Dans le fond, ils doivent tous les trois être de redoutables guerriers, à n’en point douter. » Répliqua -t-il, d’un fin sourire.

Après tout, leur force faisait partie des raisons pour lesquelles ils avaient été désignés Kage de leur village respectif.

Quoi qu’il en fût, la conversation bifurqua rapidement sur le Jinsei, cette organisation qui prétendait œuvrer pour l’humanité. Oui, bien sûr… Ils disaient être à l’origine de la destruction d’Arashi, ce qui signifiait qu’ils étaient d’une façon ou d’une autre impliqué dans la mort de l’épouse de Raesthra. Il ne l’oubliera pas. Le médecin avait visiblement lui aussi été victime de cette bande de criminel. En effet, c’était ses parents qui en avaient fait les frais, malheureusement. Aussi, il espérait voir les trois ombres collaborer pour défaire cette organisation. Que cette collaboration ait finalement lieu ou non, le Jinsei aura d’une manière ou d’une autre à faire à ces trois institutions ninja. En effet, en ce qui concernait Kumo, le massacre des moines de l’annexe du temple de Susanoo ne pouvait rester impuni. Rien que ce fait était suffisant pour les traquer jusqu’aux confins du monde, c’était du moins ce que s’imaginait le Chunin.

« Je suis désolé de l'apprendre. » Finit-il par glisser. « Ils le paieront, tôt ou tard, d’une manière ou d’une autre. » Ajouta -t-il, l’air relativement neutre.

Pas simplement pour les parents du médecin. Il y avait aussi les moines et toutes les autres personnes victimes des crimes de cette organisation. L’archéologue, de son côté, n’était aucunement animé par un sentiment de vengeance, mais éprouvait toute de même une certaine aversion à l’encontre de ces criminels. Peut-être qu’il aurait été plus neutre à leur sujet, s’ils n’avaient pas massacré de civils avant de prétendre œuvrer pour l’humanité.

Quoi qu’il en fût, l’archéologue reprit une petite gorgée de sa boisson, avant d’agiter légèrement la tête en guise de réponse au médecin qui l’interrogeait sur la Kazekage.

« Je n’ai pas plus d’information que toi, malheureusement. » Glissa -t-il finalement, avant d’aborder un tout autre sujet.

Il était en effet curieux de connaître l’évolution du médecin dans sa maîtrise du fuinjutsu. Il espérait que les conseils qui lui avait donné quelques jours plutôt l’avaient aidé dans son objectif et que désormais il se débrouillait mieux avec le fuinjutsu neutre.

Suku ne tarda pas à lui répondre, lui confiant qu’il cherchait désormais à développer la technique de Kai, un jutsu plus avancé et complexe que le sceau explosif que Raesthra lui avait enseigné quelques jours plus tôt. Léger sourire aux lèvres, le Chûnin l’écouta attentivement sans l’interrompre, découvrant finalement que le médecin n’avait vraiment pas chômé depuis leur première rencontre.  

« Eh bien, je vois que tu t’investies pleinement depuis notre dernière rencontre. Si tu es parvenu à développer une technique « anti-douleur », le Kai ne devrait pas représenter un grand problème pour toi. Si tu veux, je peux t’aider à le maîtriser. » Fit-il, d’un fin sourire.

Il faudrait simplement aménager un peu l’espace et trouver quelques parchemins vierges sur lesquels s’exercer…

Ce ninja du village caché de la foudre était quelqu’un de très bon, rien qu’à le voir, je pouvais facilement comprendre que c’était un ninja bon. Pourtant, dans son regard, je pouvais facilement décoder une lueur qui voulait dire que sous son masque de douceur, se cachait un ninja puissant et dangereux. Je savais déjà qu’il avait un talent certain pour le fuinjutsu, mais qu’elles étaient encore ses talents cachés… je n’en sais absolument rien. La seule chose que je sais, c’est que je ne sais rien.

Tandis que je buvais mon verre de whisky, je l’avais entendu dire à quel point, il était désolé de la mort de mes parents, mais je sentais, ces condoléances quelque peu creuses. Pourtant, quand il le fut, j’eusse quand même incliné la tête pour le remercier, mais quand il dit qu’il souhaitait venger, j’avais poussé un soupire avant de lui dire :

« Certes, nous pouvons nous venger du Jinsei, mais nos attaques ne feront qu’augmenter leurs puissances, tout en créant des martyrs. Il faudrait qu’on puisse aider la population pour éviter qu’elle suive ce groupe de terroriste… Cela ne ferait que montrer à une population que nous sommes les méchants et le Jinsei, les gentils… »

Au fond, le discours du Jinsei pouvait être particulièrement accrocheur, surtout quand on connait certains daïmyo… J’avais eu le déplaisir de rencontrer le Daïmyo de Nami et c’est sans aucune hésitation que j’aurais rejoint le Jinsei, si j’avais été un habitant de Nami, pourvut qu’il me débarrasse de cette ordure.

Puis la suite la conversation se glissa vers ma propre interrogation au sujet de la Kazekage et nous regrettions tout les deux de ne pas en savoir beaucoup sur cette femme très mystérieuse. Je n’avais jamais eu le plaisir de la croiser à Konoha, elle n’avait pas semblé côtoyer les différents endroits publics de la ville… Mais bon, ce n’est qu’avec charge de revanche que je puisse en découvrir davantage, sur cette femme mystérieuse.

J’avais eu un léger sourire quand il remarqué mon investissement dans le fuin depuis notre dernière rencontre et j’avais même eu un petit rire amusé quand il me proposa son aide pour maîtriser la technique de Kai. Le regardant dans les yeux, je lui avais resservit un verre de whisky, avant de lui dire d’une voix chaleureuse :

« Raesthra, je ne vous ai pas fait venir pour cela… J’avoue que ça me gêne un peu de vous demander de l’aide, après tout, je devrais pouvoir y réussir. Quand on arrive à maîtriser un sceau aussi complexe qu’un réseau de soin, on devrait pouvoir réussir à créer un sceau pour sentir d’un bête genjutsu. »

Mon regard azur coula vers le jeune homme, tandis que je le regardai avec beaucoup de douceur et de gentilesse. Je m’en voulais qu’il annule une soirée à discuter pour m’aider avec une technique aussi simple qu’un Kaï…

« Détrompe-toi, ce n’est guère une question de vengeance mais bien de justice. » Fit Raesthra, d’un air on ne peut plus sérieux. « Aussi, les civils qui ont été victime de cette organisation, que ce soit de près ou de loin, n’ont aucun intérêt à les rejoindre. Ce sont même eux qui réclameront en premier cette justice. Quant aux autres, ils restent effectivement vulnérables à la propagande de ces criminels, qui pourraient bien se servir d’eux pour nous nuire. A nos dirigeants de prendre les bonnes décisions. » Ajouta -t-il, d’un air relativement neutre.

Restait à savoir ce que serait une bonne décision dans ces circonstances.

L’archéologue avait pour sa part une idée bien à lui pour porter un coup au cœur de cette organisation. Une idée dont il soumettra peut-être à la Raikage mais, pour l’heure, il lui fallait d’abord attendre de connaître les conséquences de ce fameux sommet des Kages.

La conversation bifurqua finalement sur la personne de la Kazekage. Seulement, ni le médecin ni Raesthra ne savait quoique ce soit à propos de cette ombre, si ce n’était qu’elle était une femme. Repartir de Konoha sans en connaître un minimum sur elle serait fort dommage, songeait l’archéologue. Autant que sa présence serve réellement à quelque chose que la simple tenue d’un examen visant à divertir des Genins. Il verra, puisqu’il avait encore un peu de temps avant son départ.

Rapidement, la conversation bascula sur la personne de Suku. L’archéologue put en apprendre davantage sur son évolution depuis leur dernière rencontre, et ne manqua naturellement pas de lui proposer son aide dans son apprentissage. Hésitant, le jeune homme chercha d’abord à remplir le verre de son interlocuteur, ce qui ne manqua pas de faire réagir le Chûnin, sourire aux lèvres.  

« Non, j’en ai assez bu pour ce soir, merci. » Glissa -t-il, d’un sourire bienveillant.

Le médecin répondit finalement à sa proposition, déclinant étonnement son offre. Il ne voulait visiblement pas le déranger, ce qui ne manqua pas d’amuser l’archéologue. Sachant que la technique de Kai n’était pas aussi simple que le médecin pouvait le croire, Raesthra se sentit un peu obligé d’insister, autant qu’il profite au maximum de sa présence, se disait-il. Aussi, il décolla son postérieur du canapé pour venir s’installer en tailleur au milieu de la pièce.

« Je ne doute pas de tes capacités à y arriver tout seul, mais puisqu’on a le temps autant en profiter, non ? Je te laisse t’exercer tout seul, je ne ferais que te regarder et j’interviens que lorsque c’est nécessaire, cela te convient-il ? » Fit-il, d’un fin sourire. « A moins que tu veuilles qu’on écourte cette soirée ? Je peux comprendre si jamais ta prévu de voir une autre personne après mon passage… » Ajouta -t-il, d’un petit clin d’œil.

Après avoir voulu remplir le verre de mon compagnon, il le refusa en disant qu’il avait assez bu, ce que j’avais trouvé assez surprenant. Il n’avait bu que deux verres… Après bon, on n’a pas tous une même tolérance à l’alcool et tandis que je me resservis un verre de whisky, j’écoutai ce qu’il me disait avec beaucoup d’attention. Il commença à me proposer son aide, mais je me sentais toujours moyenne ravi à l’idée qu’il pense que je l’avais fait venir pour cela… mais bon, vu qu’il se proposait de m’aider, je n’allais quand même pas refuser son aide. Puis au moment où il commença à me parler d’aller voir quelqu’un d’autre suivi d’un clin d’œil, j’avoue que j’avais tiré un fard.

« Ah..mais..euh… Non… Je ne dois voir personne… »

Surtout qu’il n’y avait personne que j’avais envie de voir ce soir… Enfin si… mais bon… Elle est beaucoup trop loin pour que je puisse aller la voir ce soir… Au moment, où je commençais à penser à elle, j’avais senti mes joues rougir un peu plus, mon cœur battre plus fort dans ma poitrine et j’avais aussi senti des petits papillons dans mon estomac.

« Vous savez, il n’y a qu’une seule femme a réussis à faire battre mon cœur… mais hélas, nos chemins se sont séparés suite à une fin de mission. C’était une superbe brune, chef d’un clan d’Errant de Hi… Enfin pourquoi je vous parles de cela.. Je doute que cela vous intéresse. »

J’avais eu un sourire amusé, avant d’aller prendre plusieurs documents qui était posés sur mon bureau, avant de les lui apporter.

« Bien que cela me gêne un peu de vous demander cela, j’aimerai bien avoir votre avis au sujet du sceau de Kai que je suis en train de travailler. »

Lui montrant une feuille de papier, j’avais commencé par recréer le sceau en me servant d’une plume, afin de le mémoriser. Puis j’avais continué de m’entrainer à tenter de le faire apparaitre sur une feuille de parchemin que je gardais toujours avec moi.

Raesthra s’amusait de voir le médecin bafouer de la sorte, avant que ses joues ne virent au rouge et qu’il se livre finalement à lui. En effet, Suku lui confia qu’il n’y avait qu’une seule femme qui avait réussi à faire battre son cœur. Alors qu’il s’attendait à une suite croustillante, le Chûnin fut quelque peu déçu d’apprendre que le médecin n’avait jamais pu conclure avec cette demoiselle. Non, ils s’étaient simplement rencontrés qu’une seule fois et leur chemin s’était séparé à l’issu d’une mission, point final. Triste, en effet.

« Et quel est son nom ? » Demanda finalement l’archéologue, qui se goinfrait de ses chips. « Je ne savais pas que les jeunes de nos jours abandonnent si facilement… Au pire, ce n’est grave, tu as la vie devant toi, tu finiras bien par en trouver une autre, et avec de la chance c’est peut-être elle qui viendra vers toi. »  Ajouta -t-il, sur un ton cynique.

Sur ce coup, il ne l’avait pas vraiment ménagé, mais c’était peut-être exactement ce qu’il fallait au médecin pour sortir de sa zone de confort. Qui sait, peut-être qu’au fond il n’avait pas définitivement fait une croix sur cette fameuse cheffe de clan et que demain il lui écrira de sa plus belle plume pour tenter de la charmer. Quoique, n’exagérons pas. Toujours est-il que ce n’était pas les femmes qui manquaient à Konoha, aussi si Suku voulait partager son lit avec l’une d’entre elles, ou ne serait-ce que partager un repas, il lui fallait se bouger.

Arriva finalement le moment de parler de technique, et plus précisément du fuinjutsu. Tenant les documents du jeune entre les mains, Raesthra analysait attentivement les calligraphies visant à poser les bases de la technique de kai. Le médecin semblait s’être beaucoup entraîné pour réaliser ces sigles, qui représentaient en réalité l’aspect la plus facile de la technique.

« C’est un bon début, je trouve. Tu as essayé de les reproduire sur un parchemin avec ton chakra ? Vu ce que tu as déjà fait, je pense que ça ne devrait pas être trop difficile. Commençons par-là, et après on entrera dans le vif du sujet. » Dit-il, en invitant le Genin à prendre place auprès de lui et de commencer l’exercice. !

Pour le moment, il n’était que question de reproduire les sigles avec du chakra, ni plus ni moins. Une fois cette étape maîtrisée, ils pourront se concentrer sur le cœur de la technique...

Tandis que mon mentor continuait de se goinfrait de chips, il entra dans le sujet que je maîtrisais le moins… Les femmes… La plus grande et la pire calamité de l’homme. Mon père disait que ce sont des serpents et des déesses en même temps. Des êtres spirituels et perfides… Quelle jolie description pour parler du beau sexe. Mon regard était fixé sur l’homme devant, avant que je ne commence à lui répondre :

« Elle porte le nom d’Akadia…Et vous avez parfaitement raison… La vie est faite qu’il est toujours possible de trouver quelqu’un avec qui passer du temps. Pourtant, dans notre monde, j’ai quelques doutes que ce soit une bonne chose. J’ai eu le plaisir de rencontrer des femmes superbes, dont l’une des vôtres, Ayako… Pourtant, cela en restera là. Je préfère admirer la beauté, plutôt que de me brûler à ses feux… »

Une fois que j’eusse terminé ma phrase, je m’étais mit à le regarder plus intensément, avant de lui poser une simple question :

« Et vous … Est-ce que vous avez eu le privilège de faire de belles rencontres dans votre vie ? »

Alors que j’attendais une réponse qui je ne savais pas trop pourquoi, allée surement être dur et triste, j’avais décidé de continuer mon entrainement pour maîtriser le sceau de Kai. Après que Raesthra eut analyser mon sceau que j’avais reproduit de ma plus belle écriture, il me complimenta sur le bon début de ma maîtrise, mais ensuite, il vint à me poser une colle, me demandant si j’avais essayé de le reproduire sur un parchemin. Mon regard se porta sur l’homme et avec un sourire empli de douceur, je lui avais dit d’une voix douce :

« Oui, j’ai essayé, mais je n’arrive pas à trouver la bonne dose de chakra neutre pour faire perdurer le sceau… »

Poussant un soupire de débit, j’avais pris un parchemin que j’avais posé juste devant moi, alors que j’étais toujours assis sur mon beau tapis. Fermant les yeux, j’avais tenté de faire le vide en moi, afin de créer du chakra neutre, c’est-à-dire que je devais en priorité, retirer la partit soignant de mon chakra médical, afin de me préparer. Au bout de quelques minutes, j’avais réussi à créer suffisamment de chakra neutre. Une fois fait, j’ai posé la main sur le parchemin. Tout à coup, le sceau de Kai apparut, mais il avait une teinte légèrement rougeâtre. Cela voulait dire que j’avais raté et qu’il y avait quand même du chakra médical dans mon sceau :

« Bon… Faut que j’arrête de malaxer du chakra médical à chaque fois… C’est horripilant… »

J’avais poussé un petit rire amusé, avant de regarder mon compagnon :

« Est-ce que vous avez une idée pour mieux malaxer le chakra neutre ? »

« Akadia… C’est un joli prénom. » Fit-il, dans un premier temps. « En quoi aimer est une mauvaise chose ? Ne te laisse point corrompre par ce que disent certains shinobis. Les femmes ne sont pas plus dangereuses que les hommes, au contraire, parfois elles sont la lumière dont nous avons besoin pour nous relever et avancer. » Reprit-il, d’un air songeur. « En l’occurrence, tu ne risques rien si ce n’est, j’imagine, quelques vertiges le temps de trouver celle qui te correspond. C’est quoi quelques vertiges par rapport à ce que nous sommes amener à endurer et à faire pour protéger nos villages ? Ahaha ! » Ajouta -t-il, d’un léger rire.

Des propos pour le moins sincères, dont il s’étonnait lui-même de les livrer avec autant de facilité, puisque cela relevait finalement pas mal de choses sur sa propre personne. Peut-être que le médecin lui inspirait suffisamment confiance ? D’ordinaire, cela ne constituerait pas une raison suffisante, mais peu importait, se dit-il, tandis qu’il continuait de se goinfrer de ses chips.

« Tu as parlé d’Ayako. Tu la trouves jolie ? » Fit-il, visiblement amusé. « Nous travaillons ensemble au sein de l’unité scientifique de Kumo. C’est une chouette personne. Vous semblez d’ailleurs avoir la médecine en commun, c’est qui est plutôt un bon début, tu ne trouves pas ? Qui sait ce que vous avez d’autres en commun ou ce qu’elle pense de toi. Tu ne le sauras jamais, j’imagine ? » Ajouta -t-il, avec une pointe de sarcasme, en haussant légèrement les épaules.

Quand il lui fallut se prononcer sur ses propres rencontres, il marqua un temps d’arrêt, comme s’il semblait réfléchir. Evidemment, il n’y avait que les images d’Hanako qui défilaient dans sa tête…

« Evidemment. Mais hélas, elle n’est plus de ce monde aujourd’hui, mais on a bien profité de la vie. Ah, oui, c’est le moins qu’on puisse dire, Ahaha ! J’espère que tu ne passeras pas à côté de la tienne, car il n’y a rien de pire que d’éprouver de regrets au moment de sa mort, tu n’es pas d’accord ? » Dit-il, sourire aux lèvres.

Etonnant venant de la part de celui qui se proche la mort de son épouse et qui avait encore du mal à s’en relever. Toujours est-il qu’il avait en partie raison, du moins il en était persuadé. La vie de ninja c’était bien beau, mais finalement il n’y avait pas de voie plus certain pour mourir avec des regrets, songeait-il. Encore une fois étonnant de la part de celui qui avait embrassé cette vie. Cependant, contrairement à la plupart des shinobis, Raesthra n’avait point choisi cette voie pour sauver des habitants ou défendre la couleur d’un village ou d’un pays, mais plus pouvoir mener ses recherches. Le reste n’était que la condition qui lui permettait d’atteindre ses objectifs. Evidemment, cela ne signifiait pas pour autant dire qu’il n’éprouvât point de satisfaction à obéir et servir Kumo et Kaminari, loin de là.

Arriva finalement le moment de se pencher sur la technique de kai. Le médecin avait déjà entamé son apprentissage, mais il était visiblement encore loin de maîtriser la base de la technique. D’ailleurs, il reconnut lui-même qu’il éprouvât quelques difficulté à maintenir les sigles de la technique. Aussi, Raesthra l’invita à se poser et à essayer de reproduire les sigles sur un parchemin. Après tout, il n’y avait pas mieux comme support pour s’exercer au fuinjutsu.

Ainsi donc, il regardait son élève à l’œuvre. Celui-ci se concentrait et tâchait naturellement de s’appliquer pour consigner les bases du jutsu sur le parchemin. S’il parut avoir réussi, les sigles disparurent néanmoins assez rapidement, relevant une difficulté pour le moins anormale. Naturellement, l’archéologue observait sans rien dire, avant d’écouter les remarques du médecin qui espérait son aide.

« En principe, c’est vraiment quelque chose de très simple. Cependant, dans ton cas, tu sembles beaucoup trop habitué à recourir à ton chakra médical. J’imagine que c'est ce dont tu utilises au quotidien, contrairement à ton chakra ordinaire, je me trompe ? Dans tous les cas, pour surmonter cette difficulté, qui, en réalité, n’en est pas vraiment une, tu dois te créer des images mentales. Associe le recourt à ton chakra ordinaire à une image suffisamment forte pour que tu puisses y accéder de façon naturelle rien qu’en imaginant cette image. » Fit-il, d’un sourire bienveillant.

Imprégnant son doigt de son propre chakra, il vint l’apposer sur le sceau pour y consigner : « Suku ». Son chakra était suffisamment dense pour graver les calligraphies sur le parchemin.

« Tu vois, dans mon cas c’est très naturel. L’écriture ne s’en va pas, parce que je me sers du chakra comme de l'encre C’est ce que tu dois parvenir à faire et il faut que ce soit naturel à chaque fois que tu veux réaliser des techniques fuinjutsu. Commence par t’aider avec une image mentale et exerce toi le plus souvent possible à l'avenir pour que ça devienne naturel pour toi aussi. » Conclut-il, en réalisant un mudra.

Il posa son doigt sur ce qu’il avait consigné, faisant ainsi disparaître l’écriture. Le parchemin était de nouveau vierge, il attendait alors que le Genin réitère cette étape…    

J’avoue que discuter avec Raesthra avait quelque chose de rafraichissant pour le médecin que j’étais. C’est peut-être un chouïa condescendant de dire cela, mais je me demandais si j’arriverais à trouver une réponse avec qui parler de cela. Les petites choses, comme une discussion sur les femmes étaient un sujet que j’évitai d’avoir avec les autres ninjas. Le seul avec qui je pouvais être un homme, avant d’être un médecin, c’était Kyoshiro… Depuis qu’on s’est rencontré et qu’on a participé à de nombreuses missions, je me suis peu à peu ouvert à lui, j’ai pu lui parler de moi, sans rester dans une distanciation qu’était du à mon emploi de médecin. Raesthra fait partie des rares personnes pour qui, j’avoue avec un faible, amicalement parlant.

La Discussion sur Akadia m’avait fait rougir, mais je me suis levé, avant d’aller chercher une esquisse que j’avais fait un soir, où il n’y avait personne aux urgences. Il représentait Akadia, sa beauté, ses longs cheveux noirs. De grand yeux verts, cerclés de bleu. Elle était la beauté incarnée… J’avais pu tendre le portrait à Raesthra pour lui montrer la femme qui avait su faire battre mon cœur. Puis le regardant, j’avais eu un sourire doux et franc, avant de lui dire ce que j’avais sur le cœur :

« Ma devise est sauver ou périr… Je savais très bien qu’en l’adoptant, elle finirait par se réaliser. Un jour, peut-être dans une semaine, un mois, un an, je mourrais pour protéger mon village et ses habitants, ce serait de l’égoïsme de laisser une personne qui t’aime souffrir après ta mort… Nous vivons dans un monde très dur qui pourrait nous couter la vie, à chaque seconde. Parfois, il vaut mieux laisser ses sentiments dans un tiroir et ne penser qu’à la survie de notre mission… »

Puis quand il me parla d’Ayako, j’avais eu un léger teint rosé sur les joues, tandis que je l’écoutai avec beaucoup d’attention. Il me raconta que je devais tenter avec Ayako, mais j’avais eu un petit sourire en coin, avant de lui dire d’une voix mi-sérieuse, mi-amusé :

« Etre avec Ayako, tant que nos villages n’ont pas déclarer la paix, ce n’est pas de la trahison ? C’est une femme très belle et j’avoue que ses ailes la rendent encore plus intrigante, mais je reste avant tout un ninja de Konoha, l’amour entre les villages est une forme de trahison. Vous ne pensez pas ? »

Puis Il me parla de celle qui avait partagé sa vie, je l’avais regardé avant de poser sa main sur son épaule, avant de lui dire doucement :

« Je suis profondément désolé… Mais parfois, je suis ne pas d’accord avec toi. Je trouve qu’éprouver de la douleur à la perte de l’être cher est parfois pire que les regrets… Combien de personne se sont ôté la vie après une perte, alors que très peu, en ont fini à cause de regret… Est-ce la lâcheté, de l’égoïsme ou encore de la cruauté ou encore de la stupidité… Voir même un peu des quatre… Qui sait… »

Je l’avais regardé avec un sourire franc et chaleureux, puis nous pûmes discuter de la technique. Je l’avais regardé droit dans les yeux, avant un grand sourire, avant de lui dire doucement :

« En effet, j’utilise mon chakra médical quotidiennement, et j’utilise beaucoup moins le chakra dit ordinaire. Mais ce n’est pas uniquement pour cela, du plus loin que je me souvienne, j’avais toujours eu de la difficulté à malaxer le chakra neutre et encore plus, celui qui est élémentaire... Ma grande force a toujours été dans la maîtrise du chakra médical avec beaucoup d’excellence, sans pour autant me lancer des fleurs. Je vais suivre ton conseil »

Fermant les yeux, j’avais décidé de créer une image mentale, celle d’un symbole médical, afin de pouvoir avoir recours à mon chakra neutre. Les yeux toujours fermés, je faisais tout pour réussir à mettre en place cette image, afin de pouvoir utiliser rapidement ce chakra. Quand j’avais réouvert les yeux, j’avais pu observer l’aisance à laquelle mon enseignant avait réussi à créer un sceau portant mon nom.

« Je vais essayer de voir ce que je peux faire »

Pensant à l’image mentale, j’avais utilisé rapidement un mudra, avant de poser ma main sur un parchemin. Il apparut très rapidement, mon nom. Dans ma tête, j’avais compté jusqu’à dix, mais quand le compte à rebours fut terminé, j’avais pu remarquer que mon sceau était toujours présent. Avec un sourire rempli de joie et de passion :

« Merci beaucoup pour votre technique, je trouve qu’elle est vraiment géniale !! Cela va m’aider à maîtriser les fuin avec du chakra neutre »

Plusieurs fois, j’avais fait le test et à chaque fois, j’avais réussi à maintenir mon sceau en place.

« Quelle est la seconde partie du programme maintenant ? »

Je l’avais regardé avec un grand sourire, prêt pour poursuivre l’entrainement.