Voilà maintenant vingt-sept que j’avais rencontré Raesthra et que je lui avais littéralement botter le cul. Mais au fil des années et de nos nombreuses batailles, nous avons finis par avoir une certaine forme de respect l’un pour l’autre. Oui, pour moi, c’est toujours un branquignol, un lâche et un faible, mais au fond, on ne peut pas tous être un Yuki. Ce jour-là, nous avions rendez-vous comme souvent, enfin, une fois par semaine généralement, pour nous retrouver et boire un petit verre, afin de nous rappeler un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.

De plus, aujourd’hui, Raesthra voulait m’apprendre une technique, il m’avait dit qu’avec mon talent naturel pour la création de glace, j’allais devenir encore plus dangereuse. Eh oui, vous pensez surement qu’à soixante-dix ans, je connaissais surement toutes les techniques en lien avec l’art de manipuler la glace, mais non… Pendant plus de soixante ans à contrôler la classe, il y a certaines techniques que je n’avais jamais pris la peine d’en apprendre la maîtrise. En tant que Général Yuki, mon rôle était d’attaquer de front avec pertes et fracas, j’étais à l’époque une guerrière et c’est pourquoi mes techniques étaient composés dans la création d’animaux de glace, afin d’attaquer. Puis quand je commençais à m’énerver, la démone de glace sortait de sa cage. En réalité, il n’y avait que peu de personne qui avait survécut à ma transformation en démone, mais Raesthra avait fait cet exploit et rien que pour cela, il avait mon respect.

Nous avions rendez-vous chez lui, comme une fois sur deux et comme toujours, j’étais parfaitement à l’heure. Je sonnai à la porte d’entrée et j’attendis qu’il vienne enfin m’ouvrir et quand il le fit, je lui dis d’une voix froide :

« Enfin… J’ai failli attendre, j’espère que tu as pensé à mon vin »

J’avais dit cela d’une voix plutôt froide et glaciale, avant de pénétrer chez lui :

« Comment ça va le gratte-caillou ?? Tu  travailles toujours à rien faire ? »

Il était de retour de sa mission de Shimo mais devait bientôt partir pour Konoha. Une histoire d’examen international pour les Genins et de sommet entre les ombres des trois villages ninja. Son rôle dans tout ça ? Il allait représenter son village et prendre part à l’organisation de ce fameux examen. Evidemment, sur le coup cela l’étonna que ce soit lui au lieu d’une personne plus apte pour ce genre de choses. Dans tous les cas, il avait accepté et était ravi de pouvoir rendre service à la Raikage et la cité des nuages. Cela sera aussi l’occasion pour lui de voir le village de Konoha de ses propres yeux, ainsi que de faire des nouvelles rencontres. Qui sait, peut-être qu’il croisera la route de personnes exceptionnelles, avec lesquelles il gardera contact. Il aura aussi l’opportunité de fouiner dans la bibliothèque de la cité des feuilles, et peut-être de découvrir des choses susceptibles de faire avancer sa quête personnelle.

Quoi qu’il en fût, pour l’heure, il était toujours à Kumo et il avait de nombreuses choses à accomplir avant d’entamer ce voyage. Des bouquins à lire, un entraînement à poursuivre, un dossier à rendre pour le Kagakusha, ainsi qu’un rendez-vous avec Fubuki. Oui, il s’agit bien de cette vieille sorcière qui lui avait fait voir de toutes les couleurs durant sa jeunesse.

Bon, en réalité, il l’avait quelque part cherché, puisque à cette époque, ses fréquentations l’amenaient souvent à commettre des délits et crimes en tout genre. Il était manipulé, aveuglé et surtout enchaîné par ce roi des montagnes dont il avait fini par lui ôter la vie. Cette époque était clairement une période de sa vie dont il préférait ne pas s’en souvenir mais, avec le temps, il avait appris à faire avec. En effet, il avait fini par comprendre qu’il ne servait à rien de se lamenter ou de se chercher des excuses pour justifier ses malheurs. Il était en outre parvenu à nuancer les choses, sans jamais chercher à justifier ses actes.

Bref ! En parlant de Fubuki, l’archéologue devait la retrouver aujourd’hui, non pas pour un rencart, mais plutôt pour échanger comme ils avaient pris l’habitude de faire. Il était par ailleurs prévu qu’il lui enseigne la technique de multicolonnage, cette technique qu’Ayako lui avait appris quelques semaines auparavant. Un jutsu pour le moins pratique dont la vieille saura probablement en faire bon usage. A moins qu’elle ne s’en serve pour se masser le dos et s’aider à détendre ses os vieillissant ? Une image dont l’archéologue se pressa d’ôter de sa tête, avant de fouiller dans le tiroir de son bureau pour trouver et s’emparer d’un des ses nombreux parchemins. Il fit alors apparaître, à l’aide d’un mudra, une jarre de saké exceptionnelle, venu tout droit du village d’Ame. Un cadeau qui lui fut récemment offert par Oden, un marchand avec lequel il s’était lié d’amitié. A peine eut-il le temps de le déposer sur la table que la sonnerie de sa porte retenti, la sorcière était manifestement arrivée. Il traversa la pièce et alla naturellement lui ouvrir la porte. Et comme il s’y attendait, Fubuki ne manqua pas de le tailler, comme il en avait souvent l’habitude. Un très léger sourire se dessina sur le coin de ses lèvres, tandis qu’il laissa la dame prendre place sur le canapé.

« Toujours aussi de mauvaise poil, hein. Attention, à ce train-là, ton cœur va finir par te lâcher plus vite que tu ne le penses. » Finit-il par glisser, sur un ton sarcastique.

Encore fallait-il qu’elle eût un cœur, auraient probablement dit la plupart des gens qui avaient eu le malheur de croiser la route de la Yuki. L’archéologue connaissait quant à lui suffisamment Fubuki pour ne pas se laisser affecter par ses sauts d’humeur. Il s’assit finalement par terre, en tailleur, comme il avait coutume de le faire, avant de désigner la jarre du bout doigt pour répondre à la question de son invitée.

« Il vient tout droit d’Ame. J’ai évidemment une préférence pour les breuvages originaires de Mizu ou de Yuki, mais il va falloir nous contenter de ça. » Fit-il, en saisissant la jarre en question.

Il se saisit de ses récipients en forme de corne, dont la Yuki devinerait probablement la provenance, avant de les remplir et de tendre l’un à l’ancienne général.

« Je vois que tu portes ton bandeau en tout lieu. C’est bien, cela fait de toi une Genin exemplaire. » Ajouta l’archéologue pour se moquer d’elle. « Tu sais, pour une fois, j’aurais bien voulu ne rien avoir à faire. Je reviens tout juste de Shimo et je m’apprête déjà à partir pour le village de Konoha. » Ajouta -t-il, faisant mine d’être épuisé. « Et toi, dis-moi, c’est comment la vie de Genin ? J’espère que tu n’effraies pas trop tous ces jeunes qui représentent l’avenir la cité, Ahaha ! » Conclut-il, d'un léger rire.

Alors qu’il venait de m’ouvrir la porte de sa maison, je l’avis regardé de haut en bas et quand il me fit un petit compliment sur mon caractère, juste avant de s’assoir en tailleur sur le sol. Mon regard se fit glacial, avant de lui dire d’une voix mi-irrité, mi-amusé :

« Si jamais, tu retrouves mon cœur, tu me préviens. J’ai oublié où je l’ai laissé »

Un petit rire amusé sorti de mes lèvres, quelques secondes, avant de faire apparaitre un magnifique siège de glace. Me posant sur le siège, j’avais senti mon fessier épousé parfaitement la glace composant l’assise. C’était très agréable de pouvoir s’assoir, surtout quand on est dans la maison d’un homme qui préfère passer son temps assis sur le sol. Ce n’est plus vraiment de mon âge de faire des acrobaties de ce genre.

Après que j’eusse pris place sur mon siège de glace, mon camarade me montra une jarre dont il disait provenir d’Ame… Un soupire s’étira de mes lèvres, tandis qu’une mimique de dégoût s’étira sur mes lèvres. J’avais une sainte horreur du Saké, j’avais toujours trouvé que c’était une boisson de prolétaire… Il n’y a vraiment que cet homme pour me proposer du Saké. J’avais fait venir par chariot à prix fort plusieurs chars du breuvage originaire de Yuki et dont une amie possède la principale source d’approvisionnement... Le vin de glace Yuki… ça c’était une boisson parfaite pour une soirée…

« Si tu n’as que du Saké, je prendrais un verre d’eau ou un café. J’ai horreur de cette boisson, je te la laisse volontiers. »

Mon regard d’acier se posa sur l’homme, tandis qu’il continua à me taquiner sur le fait que je porte mon bandeau… Glissant mes doigts sous la couronne de mes cheveux, j’avais détaché le nœud du bandeau, avant de lancer ce dernier sur la table.

« Par tous les dieux des glaces éternelles… Ce bandeau gratte, c’est une horreur… Itoe aurait quand même pu choisir un meilleur tissu… J’ai l’impression d’avoir du papier à gratter sur la tête… »
Au moment où mon compagnon me parla de Konoha, j’allais lui répondre, avant qu’il ne me pose la question pour savoir comment se passait la vie de Genin et surtout, si je n’effraie pas trop les nouveaux… Mon regard se posa sur lui, avant de dire d’une voix lasse…

« Bon sang… J’ai vu un peu les Genin que vous emmenez à Konoha pour l’examen… Au bout d’un moment, Itoe devrait avoir honte de les emmener… Aucun ne possède suffisamment de talent pour réussir l’examen… Enfin, si peut-être un seul, le gamin avec son serpent, il a un petit truc qui me rappelle moi à son âge. On verra bien ce qu’il en est, mais j’ai de gros doutes à ce que vous vous en sortiez avec beaucoup de victoire… Quant au fait que je fais peur aux nouveaux, je te dirais qu’au bout d’un moment quand on me met avec des branquignoles pour faire les missions… J’adore Itoe… Franchement… mais parfois, est-ce qu’elle fait les bons choix ? »

Un petit rire sortit de mes lèvres ridées par les années, tandis que je regardai mon compagnon :

« Pendant qu’Itoe n’est pas là, je garde le fort, mais toi, tu as plutôt intérêt à la ramener en entier !! »

Ma voix se fit dure et menaçante. Beaucoup à Kumo savait qu’Itoe était comme une fille pour moi, et si jamais, elle était blessée à Kumo, la démone de glace risque d’être aussi furieuse que moi et vouloir éliminer tous ceux qui était incapable de la protéger, Raesthra en premier.

Amusé par la remarque de la Yuki, l’archéologue se demandait si elle avait toujours été ainsi. Il savait qu’elle n’avait pas vraiment changé depuis leur première rencontre, contrairement à lui, mais il se demandait malgré tout si dans sa jeunesse elle n’avait pas connu une vie normale et aspirer au bonheur. Peut-être qu’elle avait eu un amant dont sa disparition l’aurait poussé à être ce qu’elle était, ou du moins ce qu’elle voulait faire croire qu’elle était, à savoir une femme sanguinaire et sans cœur.  

Peu importait, l’essentiel c’était qu’elle avait appris à se contrôler et qu’elle parvenait désormais à cohabiter avec des personnes qui ne faisaient pas partie de son clan. Assis au sol, en tailleur, comme il en avait l’habitude, Raesthra la regardait faire la difficile, puisqu'elle ignorait ses mobiliers pour s’en créer avec son pouvoir.

« Et c’est à moi de nettoyer l’eau qui s’échappera de ta glace, j’imagine. » Finit-il par glisser, en agitant légèrement la tête.

Il sortit alors le saké, et même là Fubuki faisait la difficile en lui confiant qu’elle n’avait pas l’intention de boire ce genre d’horreur. Il avait oublié à quel point elle était difficile, contrairement à lui qui pouvait se contenter des choses simples. Pas étonnant en un sens, puisque la vieille avait grandi parmi les Yuki, qui jouissaient d’une certaine réputation et d’un confort non négligeable du fait de leur position au sein de la société Yukijin. Tandis que l’archéologue lui avait connu une vie très différente, d’abord en grandissant auprès de sauvageons des montagnes du nord, ensuite en errant de gauche à droite jusqu’à finalement rejoindre Kumo.

« C’est dommage, tu ne sais pas ce que tu loupes. » Glissa -t-il, en portant sa tasse à ses lèvres. « Tu te contenteras d’un verre d’eau pour aujourd’hui. » Ajouta -t-il, en allant lui chercher un verre d’eau.    

Même avec le bandeau elle trouvait de quoi se plaindre, ce qui ne manqua pas d’amuser le Chunin.

« Bah écoute, tu peux toujours personnaliser le tiens. Je suis persuadé qu’on pourrait te remplacer le tissu actuel avec de la soie. » Glissa -t-il, en lui remettant son verre d’eau.

Au pire, elle n’avait qu’à faire comme lui et l’attacher autour de son bras.

Sinon, elle était visiblement au courante pour Konoha et se montrait très dur à l’égard des Genins qui allaient participer. Elle semblait étonnement, quoi pas vraiment avec elle, très sceptique quant à la réussite des Genins. Raesthra ignorait sur quoi elle se basait pour dire tout cela et se voulait quant à lui beaucoup plus optimiste.

« Nous ne savons pas encore en quoi consiste cet examen, du coup je te trouve très dur avec nos Genins.  Ça se trouve ce sera une épreuve d’endurance, ou peut-être quelque chose de plus intellectuelle, il n’y rien qui nous permet de dire que ce sera axé principalement sur la force. En fin de compte, tu auras peut-être raison, dans tous les cas, je trouve qu’on a des très bons Genins qu’il ne faut pas sous-estimer. » Dit-il, d’un sourire optimiste.

Il porta de nouveau son verre à ses lèvres, avant de reprendre :  

« Finalement, tu te soucies plus des autres que tu ne veux le faire croire, hein. » Fit-il, d’un léger sourire en coin. « Ne t’en fait pas, il n’arrivera rien à Itoe-sama. Tu dois plus te soucier de nos jeunes Genins que notre Raikage. » Ajouta -t-il, en s’étirant légèrement le cou. « En parlant d’Itoe-sama, tu lui as parlé de ton projet, j’imagine ? » Fit-il, avant de se lever.

Il referma la jarre de saké bon marché qu’on lui avait offert et le scella dans un sceau. Puis, il arrangea rapidement la pièce, mettant les choses à leur emplacement, avant de s’adresser à Fubuki.

« Bon, et si on allait prendre l’air ? » Dit-il, avant d’ouvrir un portail qui les mènera à l’extérieur du village, a proximité de la chaîne d’Ametsu.

Agitant la main en direction de son compagnon et ancien adversaire, j’avais fait balayer d’un revers de celle-ci, ces questions sur l’eau qui finirait obligatoirement par couler de mon siège quand celui commencera à fondre. J’avais même eu un petit rire ironique, avant de dire d’une voix assez froide, malgré une pointe d’amusement.

« Bien entendu. Tu ne crois quand même pas que je m’en occuper ? Je ne suis pas devenu veuve, pour m’occuper de passer derrière un autre mec. »

J’avais tué mon mari quand celui-ci avait la brillante idée de m’humilier en couchant avec une stagiaire. Nous avions eu des aventures durant notre vie, car nous nous détestions depuis le premier jour. C’était un bon soldat, mais un homme épouvantable, il était d’une faiblesse de cœur et d’esprit. Une véritable carpette humaine et je n’avais que du dégoût pour ce porc. Et quand cela s’est su qu’il se taper sa stagiaire, car elle s’amusait à jouer avec des instruments sur mon mari, je n’ai pas réussi à le supporter et je m’en suis tout simplement débarrassé. A Kumo, j’avais bien sûr été suspecté pour ce meurtre, mais j’avais si habilement joué mon coup, que personne n’avait pu prouver ma culpabilité ou alors, est-ce qu’on avait délibérément fermé les yeux sur mon meurtre… Je ne sais pas et après tout, je n’en avais absolument rien à secouer.
Quand il commença à me parler des Genins, j’avais eu une mimique de dégoût à chacun de ses mots. Mon regard glacial se posa sur lui, tandis que je le regardai droit dans les yeux :

« Dit moi à la mort de ta femme, tu t’es aussi castrer en même temps que d’y laisser ton sabre ? »

Ma voix était dure et mes mots d’une violence extrême, mais sa faiblesse et sa passivité me taper littéralement sur les nerfs. Il était devenu faible et pathétique depuis la mort de sa femme. Je savais parfaitement qu’il en était éperdument amoureux, mais ce n’était pas une raison pour devenir aussi chiffe molle que cela.

« Tu crois sincèrement que c’est juste une épreuve d’endurance qui attends ses gamins où alors, une épreuve intellectuelle ? Si c’est ça, ça ne m’étonne pas que l’on soit autant en danger que ça et qu’on n’a toujours pas réussit à conquérir les autres pays. Je ne suis pas dur avec les Genins, c’est vous qui êtes trop mou avec eux. De mon temps, on les aurait laisser s’entretuer pour savoir qui en sortira vainqueur. Mais non, de nos jours, on laisse des gamins si faibles que ça s’en sortir sans rien de plus qu’un petit blâme quand ils foirent une mission. Je te paris une jarre de vin de glace qu’il n’y en aura qu’un qui sortira vainqueur des différentes épreuves. »

Mon sourire amusé croisa le sien et nous avions eu un accord mutuel en silence. Puis quand il parla d’Itoe, j’eut roulé mes yeux dans leurs orbites, avant de dire d’une voix amusée :

« Mais ne le dis à personne, hein… Faut qu’on continue de croire que je suis une garce sans cœur »

J’eut un rire amusé, avant de me reprendre pour continuer notre conversation :

« Tu sais parfaitement que je n’ai jamais pu avoir d’enfant et cela fut parmi les plus grandes souffrances de ma vie, mais depuis que je connais Itoe, je sais exactement ce que serait devenu ma fille, si elle avait pu venir au monde. Itoe tient beaucoup de moi, mis à part son côté humaniste, un peu trop irritant pour moi… Je l’adore comme ma fille et je ferais tout pour quelle puisse être en sécurité, n’importe quoi »

La fin de ma phrase fut encore plus glaciale que d’ordinaire et il dut facilement comprendre que ce que je disais était sincère et surtout, très réaliste.

« Primo, je m’en contrefiche des Genin, s’ils se font blesser, c’est tant pis, ils n’avaient qu’à être plus puissant que ça et surtout moins stupide. Deuxio, oui, Itoe est parfaitement au courant de mon projet, à ton avis qui m’a conseillé de devenir genin, afin de pouvoir légitimer la recréation du conseil ? »

Un sourire amusé s’étira sur mes lèvres, puis il grandit encore plus quand il me dit qu’il souhaita aller prendre l’air. Comme toujours, il ouvrit un portail pour rejoindre un point inconnu de la carte de notre pays. En sortant du dit portail, j’avais pu reconnaitre les célèbres chaîne d’Ametsu. En sortant du portail, j’avais eu un petit sourire avant de retirer rapidement mes souliers pour les porter à ma main. Puis poussant un soupire de plaisir, je sentais enfin la fraicheur du sol sous mes pieds et je recommençai à vivre. Me tournant vers mon compagnon de soirée, j’eu un sourire d’amusement et de plaisir, avant de lui dire :

« Merci beaucoup… Tu sais que j’adore marché pied nue »

Petit à petit, nous avons commençait une ballade, moi pieds nus et mon compagnon à côté. Pour parfaire cette soirée, il ne manquait plus qu’un petit combat….

Lui reprocher de ne plus être lui-même, ou du moins de ne plus être celui qu’elle avait connu par le passé, était une chose, mais imputer ce changement à la mort de son épouse en était une autre. Pourtant, aussi crues et impitoyables fussent les paroles de Fubuki, elles n’en demeuraient, dans le fond, pas moins vraies. Malgré tout, il y avait des limites dont même elle n’était pas autorisée à franchir. Aussi, derrière ce mystérieux sourire qui se dessinait sur le visage de l’ex-mercenaire, se cachait une sorte d’avertissement, dont l’ancienne général n’aurait probablement pas de mal à déchiffrer. Ainsi, elle pouvait le critiquer autant qu’elle le voulait, cela ne l’affectera jamais, à condition de ne pas mettre la mort de son épouse sur la table.

Toujours dans le but d’avoir le dernier mot, ou du moins de bien se faire entendre, Fubuki se lança dans un long monologue pour mieux exposer son point de vue sur les Genins. « Ils ne valent rien, ce ne sont que des bons à rien, les formations d’aujourd’hui sont trop tendre, etc.. » Voilà à peu près ce que retenait Raesthra, qui ne semblait, par ailleurs, guère étonné que son interlocutrice songe à des épreuves où les Genins seraient amenés à littéralement s’entretuer, pour que le survivant fût désigné vainqueur.

« Va plutôt pour une jarre de saké. » Glissa finalement Raesthra, lorsque Fubuki lui proposait de parier sur la performance des Genins.

De quoi probablement irriter la vieille, qui n'appréciait guère ce genre de breuvage. En tout cas, concernant le pari, l'archéologue était persuadé que les Genins sauront faire bonne figure durant l'examen. Cependant, dans le fond, qu'ils sortent vainqueur ou non l’importait peu. L’essentiel était pour lui qu’ils repartent sans regret.

Quoi qu’il en fût, la Yuki admit par la suite, du moins implicitement, qu’elle n’était pas vraiment la personne que les autres pensaient, mais qu’il fallait laisser les gens croire du contraire, ce qui ne manqua pas d’arracher un léger sourire au Chûnin.

Portant sa coupe à ses lèvres, Raesthra écoutait son interlocutrice rebondir sur la personne de la Raikage. Fubuki se livra en faisant preuve, pour une fois, d’un peu de sincérité. Etonnement, elle avait l’air de considéré Itoe un peu comme sa fille. Elle allait même plus loin en pensant que la Seika tenait beaucoup d’elle, chose qui ne manqua naturellement pas de surprendre l’ex-mercenaire. Rien ne paraissait pour autant sur son visage.

« Tu es quand même étonnante, hein. Tu rejettes tous ceux qui ont besoin d’attention et de sécurité, et tu portes de l’affection et un intérêt particulier envers la seule personne qui pourrait s’en passer. » Glissa finalement l’archéologue, en haussant les épaules.

Il aurait pu se montrer très cinglant, tant la vieille semblait se méprendre sur la personne d’Ito, du moins de son point de vue. En effet, pour le Chûnin, la Seika n’avait rien à avoir avec Fubuki, elles n’avaient rien en commun, absolument rien, il en était tout du moins persuadé. Il avait déjà vu la vieille à l’œuvre, et pour résumer grossièrement, elle n’était rien de plus qu’une folle sanguinaire, qui se laissait souvent dominer par ses émotions. Elle ne valait pas plus que lui, et ce quand bien même les deux prétendaient avoir changé, chose qui était peut-être un peu plus vrai pour Raesthra que la Yuki. Dans tous les cas, Itoe était très au-dessus ; elle était pour ainsi dire maîtresse de ses émotions, elle était animée et guidée par de nobles ambitions. Elle portait en outre un réel intérêt pour les autres, tout le contraire de Fubuki.

Quoi qu’il en fût, la conversation entre les deux rivaux se poursuivit. Fubuki se prononça une nouvelle fois sur les Genins, déclarant qu’elle n’avait que faire de leur sort. Ensuite, elle lui assura qu’elle avait discuté avec la Raikage et que c'était grâce à elle qu’elle s’était résolue à devenir Genin.

« Je vois. En tout sache que ce n’est pas en méprisant tous ces jeunes que tu parviendras à gravir les échelons. » Rétorqua Raesthra, d’un sourire amusé.  

Après quoi, il généra un portail et invita la Genin à le suivre. Ils se retrouvèrent alors en un rien de temps au pied de la chaîne d’Ametsu, pas mieux comme endroit pour prendre l’air. Bon, ce n’était certes pas à l’abri des bandits des montagnes, mais avec la présence de Fubuki, ils avaient peut-être tout intérêt à ne pas pointer le bout de leur nez. Sinon, tant pis pour eux, hein.

Après quelques minutes de marche pour se retrouver à proximité de la rive du lac Raiun, Raesthra décida de s’arrêter. C’était le parfait endroit pour entamer l’apprentissage, se dit-il, avant de s’asseoir à même le sol.

« J’imagine que tu vas nous refaire ta chaise de glace ? » Fit-il, sur un ton sarcastique. « Bon, on va entamer l’apprentissage de la technique dont nous avions discuté. Je t’invite à prendre un peu de temps pour malaxer ton chakra. Une fois que tu es prête, tu vas essayer de générer un double de toi, peu importe sa forme. On se servira comme base pour travailler la technique. Le but est qu’à la fin, tu parviennes à créer plusieurs doubles parfaites de toi. Des clones qui soient capables de t’imiter à la perfection et de reproduire toutes techniques sans difficulté. » Ajouta -t-il, avant de dégainer le parchemin qu’il avait élaboré et utilisé pour enseigner la technique en question à Hiroki.

Je n’avais pas entendu les remarques de Raesthra et au fond, je n’en avais absolument rien à faire de son avis. Ce n’est à un vieux tigre qu’on va apprendre à arrêter de mépriser les autres. Après avoir franchi le portail, j’avais attendu que Rae me parle, mais il ne fit absolument rien et au fond, est-ce que c’était réellement grave ? Dans tout Kumo, Raesthra était celui qui me ressemblait le plus… Enfin, c’était vrai avant… Depuis la mort de sa femme, il n’était plus que l’ombre de lui-même, il était devenu Gentil… Rien que ce mot me fit monter le cœur au bord des lèvres. La gentillesse était réservée aux êtres qui n’avait pas commis des actes si irréparables qu’ils finiraient obligatoirement aux enfers. Je dois quand même avouer que j’avais une place de choix réservé en enfer, juste à la droite du maître des lieux.

Après avoir marché quelques minutes dans le froid de cette fin d’été, nous avons pu nous retrouver à proximité de la rive du lac. Je détestai par-dessus tout le soleil et la chaleur… Je suis une femme des neiges et je ne suis réellement heureuse que tant qu’il fait froid. Il m’arrive même parfois d’être agréable durant la saison de l’hiver, mais uniquement parce que son temps agis sur mon humeur. Alors que Raesthra s’était arrêté, il prit place sur le sol et j’avais poussé un soupire, avant de commencer ma technique créer un nouveau siège de glace. Puis quand il me fit la réflexion sur le coup de la chaise, j’avais eu un sourire sardonique en lui disant :

« Tu me connais si bien, Raesthra… ça devient intriguant. »

Un petit rire sorti de ma bouche, mais il fut très vite arrêté quand il me parla de la technique qu’on devait apprendre ce soir. Le multiclonage… J’avais essayé cette technique, jadis, mais j’avais eu un souci dont je devais parler avec Raesthra.

« Tu te souviens qu’en moi, il y a le démon des glaces, Raesthra ? Enfin, tu dois t’en rappelait à chaque fois que tu vois les cicatrices sur ton corps »

En disant cela, j’avais eu un petit rire amusé, tout en me souvenant de ma première rencontre avec l’homme devant moi. Surtout, à la déculotté que je lui avais infligé.


« Enfin bref, la dernière fois que j’ai essayé de maîtriser cette technique, j’ai fait apparaitre un clone avec l’apprendre de la démone et celle-ci à tuer plusieurs personnes avant de disparaitre. Ce n’est pas que je m’inquiète pour toi, mais tu devrais surement te méfier de ce qui pourra apparaitre. »

Utilisant ma technique de modelage de la glace, j’avais fait apparaitre un sabre de ce matériaux si beau dans la main de Rae.

« Si tu vois qu’elle apparait, sert toi en pour lui transpercer la poitrine, avant qu’elle ne prenne forme et qu’elle te transforme en tartare. »

Une fois prévenu, j’avais accepté de faire selon son choix et j’avais décidé de créer mon double après avoir malaxé du chakra. Celui-ci apparut tout à coup et comme je m’en doutais. Elle prenait peu à peu, la forme de la démone de glace. Raesthra allait devoir agir très vite, sinon même moi, je ne pourrais rien faire contre elle.

L’archéologue redirigea rapidement la conversation sur la technique qu’il devait enseigner à Fubuki, à savoir les clones d’ombres. La Yuki ne manqua pas de réagir, en lui parlant d’abord de son autre facette, dont Raesthra avait eu le malheur de découvrir, pour la première fois, il y avait de cela une vingtaine d’année. Aussi, il ne manqua pas de hocher légèrement la tête pour confirmer l’interrogation de la Genin. Quant aux cicatrices dont elle parlait, elle exagérait sans doute car, en dehors d’une qui refusait de s’en aller avec le temps, il n’y avait pas véritablement d’autres traces de leur confrontation d’antan.

Quoi qu’il en fût, l’ex-mercenaire laissa son interlocutrice poursuivre son monologue sans l’interrompre. C’était là qu’il apprit quelque chose pour le moins intriguant. En effet, Fubuki lui confia qu’elle avait déjà tenté d’apprendre cette technique de clonage, mais qu’elle avait une fois donna naissance à sa part d’ombre qui n’avait guère hésiter à massacrer plusieurs personnes avant de disparaître. Il avait du mal à expliquer cela, mais tâchait de garder cette information dans un coin de son esprit. Quant à l’inquiétude de Fubuki, elle n’avait en réalité pas lieu d’être. En effet, l’archéologue n’était plus le jeune gamin, qui fonçait tête baissée, qu’elle avait connu à proximité des montagnes de l’extrême nord du Yuki. Il lui avait d’ailleurs prouvé cela à plusieurs reprises, alors démone pas démone, il saura probablement se défendre de ce qui pourrait provenir d’un clone mal maîtrisé.

« J’en prends note. » Finit-il par lui répondre, sourire aux lèvres.

Il récupéra le sabre généré par Fubuki et lui laissa le temps de malaxer son chakra. Cependant, la Yuki n’avait pas pris le temps nécessaire et se contenta d’une brève malaxation qui ne la mettait pas dans des bonnes dispositions pour apprendre la technique. Aussi, le résultat de sa première tentative ne fut pas loin d’un échec. A la place de créer un clone, elle avait généré un double qui revêtait sa seconde personnalité, ou disons sa part d’ombre, qui cherchait à prendre conscience de son environnement. Sans bouger de sa place, Raesthra exécuta un coup de sabre diagonale, de bas vers le haut, qui trancha le double en deux. Il soupira ensuite, avant de s’adresser à Fubuki.

« Il faut que tu fasses un effort, sinon on ne risque pas de s’en sortir, hein. Tout ce que tu fais n’est que la matérialisation de ta volonté, ici peut-être de façon un peu inconsciente, donc il te faut prendre le contrôle de tes actions, de tes pensées. Commence par malaxer tranquillement ton chakra en méditant. On va se donner une dizaine de minutes, plus si nécessaire. Une fois que tu seras maître de toi et de ton énergie, tu essayeras de créer un premier clone à ton image. J’insiste, il doit te ressembler en tout point. »  

Alors que je venais de voir exactement ce que j’avais fait comme toujours, j’avais réussi à créer un double de glace qui était apparu juste à ma droite, mais celui-ci, avant l’apparence de la démone. Comme demandé à mon vieil ami, il leva rapidement son sabre de glace, avant de donner un coup diagonal, allant de haut en bas, afin de trancher le double en deux morceaux. Alors que j’étais en train de pousser un soupir d’agacement, j’avais entendu la réplique de Raesthra qui commençait gentiment à me taper sur les nerfs.

« Tu crois réellement, que je fais exprès de faire apparaitre la démone ? Que ça me fait plaisir de voir de mes yeux, le monstre que j’ai au plus profond de moi ? Non, Raesthra, la Démone me fait réellement peur… Vas-y moque-toi de moi, ma plus grande peur est de me retrouver en face de mon double maléfique. C’est pathétique, je sais, mais les peurs sont rarement rationnelles. Si tu parles de cette peur à quelqu’un, je te dépèce avec mes ongles. »

Tendant de reprendre constance, je me suis assise sur le sol, en tailleur. Ma longue robe cachait mes longues jambes, tandis que j’avais fermé les yeux. Je tentais de malaxer une très grande dose de chakra. Il était quand même plus compliqué pour une femme de mon âge à malaxer du chakra. C’est vrai, je ne vais pas le cacher, plus on vieillit, plus cela est compliqué de conserver le chakra qu’on avait dans notre jeunesse. Nous sommes plus puissants que dans notre prime jeunesse, mais notre chakra diminue quand même comme neige au soleil. Il y a vingt ou trente ans, j’étais capable d’invoquer ma meute pendant des heures, sans le moindre souci, mais maintenant, cela devient très complexe de les maintenir plus de vingt-trente minutes.

Cela faisait maintenant plusieurs longues minutes que j’avais malaxer mon chakra, tout en méditant. J’étais en train de m’imaginer, dans la montagne de mon pays, en plein cœur de l’hiver. Un sourire s’affichait sur mon visage ridé, pendant que je continuais à méditer. Tout à coup, j’avais su que j’avais malaxer assez de chakra.

Une fois mes yeux ouverts, j’avais regardé mon vieil ami, avant de faire le signe plus, du clonage avec mes doigts, afin de faire apparaitre une copie conforme de ma personne juste à côté de moi. J’avais parfaitement réussi et après m’être tourné vers mon double, je lui avais tapé dans la main, avant de regarder Raesthra un sourire sadique sous nos lèvres.

« Je ne suis pas aussi nulle que ça au final !! »

Agacée, Fubuki me confia qu'elle ne faisait pas exprès de faire apparaître sa part d'ombre. Bien que je me doutais un peu, j'étais loin de me douter que c'était quelque chose qu'elle redoutait. En effet, elle souligna que c'était sa plus grande peur, ce qui ne manqua pas de me surprendre sur le coup, même si je ne laissai rien transparaître. Dans tous les cas, contrairement à ce qu'elle pensait, j'étais loin de trouver cela pathétique. Au contraire, j'étais disons plutôt étonné qu'elle n'eût rien fait depuis toutes ces années pour vaincre cette chose, qui, au fond, ne devait qu'être la manifestation de son propre esprit. Ou quelque chose comme ça ?

Peu importait. J'ignorais ses menaces et je me contentais de me focaliser sur ce qui importait sur le moment, à savoir l'apprentissage de la technique de clonage. En effet, je lui prodiguais quelques conseils pour la mettre dans les bonnes dispositions, l'invitant d'abord à commencer par malaxer correctement son chakra. J'imaginais que ce ne devait pas être tout à fait évident, surtout avec l'âge, mais je ne doutais pas qu'elle y parvienne sans une autre intervention de ma part.

Enfin, pendant qu'elle méditait, je profitais pour en faire de même, jusqu'à ce que je sente qu'elle était prête à passer à l'étape suivante. C’était à ce moment que j'ouvris les yeux et lui laissai le soin de réitérer la technique de clonage, en espérant qu’on n’aura pas de nouveau à faire à un double imprégné de sa seconde personnalité.

Finalement, en regardant attentivement le clone, il semblait parfait, tout du moins en apparence. Fière d’elle, Fubuki jubilait, ce qui ne manqua pas d’étirer légèrement mes lèvres.

« Il faut croire que non. » Glissai-je, sur un ton cynique. « Ton clone est parfait en apparence, je te l’accorde. Cependant, est-il capable de générer un de tes fameux loups de glace ? Je serais curieux de voir ça. » Ajoutai-je, en étirant légèrement les lèvres.

Mon regard se posa sur le clone, exigeant qu’il passe à l’action. Il y avait fort à parier qu’il échoue, voire même que cela le fasse disparaître, mais c’était un le but. Une fois que Fubuki se sera rendu compte que son clone était encore loin d’être parfait, peut-être saura -t-elle trouver ce qui lui manque. Sinon, j’interviendrais naturellement pour lui prodiguer mes conseils, après tout j’étais là un peu pour ça.