Un nouveau contrat pour ma pomme, il fallait croire que mes petites ruses attiraient les employeurs loufoques parce que les demandes elles aussi devenaient de plus en plus givrées. Un lièvre sacré dans le Pays du givre à aller cueillir comme un papillon cette fois-ci. C’était un matin comme les autres pour autant, où je me levais après avoir dégusté un gros morceau de saucisson et après m’être enfile une bonne bière. Quoi ? Tu veux me dire que je devrais boire de l’eau ou un chocolat chaud ? Retournes dormir ! Bref, la suite de mon histoire !

Je me trouvais de base à Nami no Kuni où j’avais été alpagué par une bande originale et un type qui avait assez de charisme pour me laisser penser que je pouvais le rejoindre. Bon, entre vous et moi, c’est surtout que j’avais rien d’autre à foutre de mes journées de chasseur de bièr.. Primes !  Mais j’étais du coup comme un petit écolier avec un règlement intérieur et un carnet de vie scolaire, mon dieu, j’aurais préféré me tirer une balle dans la tête, heureusement j’arrivais à faire prévaloir le mode de vie que j’avais toujours eu en trente ans d’existence.

Je devais donc prendre la route pour Shimo no Kuni, de manière incognito évidemment. Contrairement à sa dernière mission dans la campagne, j’allais entrer dans l’antre d’un règne Monarchique ou la paix et la sécurité de chacun était assuré par la Royauté et le Clan Nakamura, je m’étais renseigné, leur Art de la Cendre était à craindre si jamais je faisais des folies dans le coin, je devais donc jouer rusé, bon heureusement je suis pas un con hein.

Pour l’occasion je m’étais permit de rafraîchir ma garde-robe pour vous proposer un magnifique ensemble d’une collection très cotée pour Homme que j’avais… Attendez, à ce stade vous pensez que je l’ai acheté ce truc ? Hahahaha ! Un pigeon frais qui se perd dans une ruelle déserte ouais  Je l’ai largué en caleçon et il est ptet devenu une statue, faudra que j’aille voir s’il est encore vivant le squelette hahaha ! Passons, je m’étais donc vêtu de manière assez chaude pour m’aventurer parmi un groupe de touristes religieux qui prenait la route pour le Pays où je devais trouver un plan pour y récupérer le fameux bestiau.

Rien n’était acté pour le fait de le savoir en vie ou mort, mais l’avantage de ce Pays c’est que le Gel ambiant allait bien conserver la tête et j’allais pouvoir me faire de la barback et un gros steak avec le reste du corps, la recette en fin de récit pour les petits curieux ! Grâce à un informateur qui exerçait le rôle de Prêtre depuis une décennie pour répandre la Sainte parole et la religion auprès des Villages reculés de Shimo sur ordre de Murayama Uzaemon, afin d’apaiser l’âme des personnes tumultueuse et œuvrer à sa paix tant recherchée. Ce prêtre m’accorda le titre provisoire de Religieux et je me retrouvais alors à être bassiné de douces paroles sur les divinités, sur ce qu’il fallait faire, ne pas faire, mais bordel de cul penches toi que je te refasse le pare-choc la bonne sœur et on en parle plus de l’amour et le bonheur.

Je devais du coup pendant les trois jours qui précédait notre départ pour le Pays, afin de me familiariser avec les coutumes à partager avec les « personnes égarées », m’exercer au métier et servir d’éponge à confession pour tout types de personnes. Putain j’en entendais des trucs salasses, même moi j’ai gerbé dans l’eau bénite après être sorti de cette boîte à malheur, bordel et dire que je pensais être un connard ; ils sont forts ces petits cons !

« C’est la volonté des dieux , c’est la volonté des dieux !!! »

C’est ça, c’est ça, j’étais effectivement doté de talents dans certains contextes qui me faisaient penser que je pouvais effectivement être un Dieu ! Quoi ! Je parle de mon corps de flammes évidemment hahahaha ! La bonne sœur retombait comme une crêpe sur le lit tandis que je terminais d’écouter ses confessions et ses prières envers un Dieu que je ne voulais surtout pas connaître, jamais, il me donnait assez de migraines sans que j’aie à en ajouter ou à la tuer pour faire taire cette religieuse qui était aussi pervertie que moi, voir plus c’est dire ! J’étais quand même bien bluffé par les murs des chambres de cette bâtisse religieuse qui semblaient assez insonorisés pour ne faire passer aucune trace des prières religieuses qui se passaient avant d’aller dormir pour les religieux.

Ah bah il suffisait de me regarder, vêtu simplement d’un drap que j’avais mis sur mes épaules pour éviter les crocs de l’hiver qui approchaient alors : J’avais prié avec une telle violence que les pieds du lit avaient sautée dans le processus, vous vous doutez que les Dieux sont difficilement joignables, de vrais fonctionnaires devant une machine à café !

A l’approche de Shimo no Kuni, les nuits étaient enneigées ce qui me changeait beaucoup des paysages tropicaux de Nami où j’avais du rencontrer l’organisation qui allait devoir me convaincre avant d’attendre de moi quoi que ce soit, dans tous les cas, je devais réfléchir à un moyen d’abattre le lièvre sans m’attirer les foudres de tout un Pays sur le cul, j’étais déjà recherché pour ma particularité, fallait éviter de m’en rajouter une tartine, jamais le soir en plus, c’était mauvais pour la diète et mon corps athlétique hahaha !

Un brin de sérieux m’envahissait alors que je sortais quelques documents dont la carte de Shimo no Kuni que j’avais emprunté à mon informateur ainsi que de la paperasse qui recensait le passage de la bestiole à divers endroits du Pays. Elle allait pas être simple à attraper cette bestiole selon ce que j’en voyais : D’abord elle courait assez vite pour couvrir une vaste zone de Shimo no Kuni en peu de temps, ensuite elle était vénérée et d’office placée en espèce protégée par toute une royauté puissante, il fallait que je ne fasse aucune bêtise pour espérer ressortir de ce trou paumé avec ma tête sur les épaules.

Soit, je portais la bonne sœur qui était venue me réprimander pour mes actes de prise de confessions qui avaient mené à une incompréhension totale tant mes conseils, si on pouvait appeler des tentatives de meurtres des conseils, étaient absolument révoltants… Elle est où ta face de révoltée espèce de traînée au sourire béant ? Raaah calmez-moi ou je fais un génocide et je force par la grande porte ce putain de pays pour ce qu’il m’a fait subir indirectement !! Bon, j’avais au moins tiré à la carabine, c’était déjà ça de pris, et ça m’avait permis d’élaborer un plan, Merci ma sœur ! Hahahahaha, cette religion je vous jure !

Quant à moi, je revenais dans ma chambre non sans aérer la pièce pour masquer l’odeur de poisson même si c’était la saison de la pêche, il fallait que je reste impeccable jusqu’à Shimo, après quoi je pourrais enfin me consacrer au plan prévu. D’un saut et d’un seul je sautais sur un lit dont j’avais moi-même cassé les pieds et qui du coup me donnait un Futon épaisseur XXL, ce qui était loin d’être mauvais, c’était même agréable. Bon j’avais refermé la fenêtre au bout de vingt minutes parce qu’en réponse au froid, mon corps commençait à se réchauffer et les flammes pouvaient jaillir d’elles-mêmes parfois sous le choc, j’avais même tué quelqu’un en éternuant je vous jure !

Je commençais à trembler des mains, après deux bonnes journées sans fumer ma clope et enfermé dans ce trou pour prier les Dieux. J’étais sur le point de faire un massacre, entre le réveil à six heures du matin pour aller prier les divinités dans la pièce dédiée après s’être purifiés : Mais bordel de merde, il n’y avait aucun être humain assez sensible pour comprendre que la grasse matinée prévalait sur quelconque religion arriérée que ce fut ?? Et mon collègue prêtre qui m’avait dit que c’était ABORDABLE, A-B-O-R-D-A-B-L-E !! P-*-T-E !! J’allais lui coller son livre de recettes pour personnes en manque d’affection dans la vie dans la gorge à coup de maillet, j’étais à deux doigts, à doigts d’arrêter de sourire pour masquer mes vraies intentions et les tuer, TOUS !!

Ah, je savais pertinemment que c’était la pire chose à faire même si un coup de pied au cul aiderait sûrement ces gens égarés à profiter de la vraie vie plutôt que se réveiller avec les poules pour croasser des formules magiques indigestes pour convoquer la bienveillance d’êtres qui n’existaient pas. Mais soit, un beau sourire, et des gens qui semblaient s’attacher à moi alors que je faisais tout pour rester transparent comme une feuille de calque, bordel de con. La dernière journée se passa relativement bien, et si j’étais au bout de ma vie, le départ annoncé le soir-même pour le matin, pour une arrivée aux heures de midi m’avait redonné le sourire en prévision du long festin, du banquet qui venait atténuer les peines des religieux après un long pèlerinage : Mon Dieu, comme cela avait été dur de culbuter une sœur en manque d’affection pour remplir son cœur d’amour… Mais je vous le promets !

Depuis cette fameuse nuit de prières, elle était tellement souriante qu’elle avait immédiatement gagné en galons religieux pour son sourire « rafraîchi » ! Ahlala les travaux de rénovation vous savez, deux coups de pelleteuses, un coup de Bulldozer et une reconstruction à neuf, ni vu, ni connu, j’étais sûrement le Mozart des temps Shinobiesques, bref !

Après des heures à se confesser, à purifier nos pêchés, il était finalement arrivé le temps de m’essayer à cet exercice, par contrainte bien entendu car chaque religieux devait se purifier avant de pratiquer. Je recevais donc une dose d’eau bénite sur la gueule. Si je vous disais que cette eau, en plus d’être salée avait un goût de chaussettes ? J’ai gerbé sur les pieds de mon informateur, le prêtre, qui visiblement, et me connaissant, se retenait de rire pour éviter de griller ma couverture et annonçait aussitôt que les tartines de ce matin ne semblaient pas être passés et que les divinités avaient révélées mon mal-être, me forçant à rester consigné dans mes appartements jusqu’au départ ou je recevrai la purification de sa part en personne, Amen !

Je commençais enfin à devenir croyant. Quelques heures passaient, pendant lesquelles j’avais pris une bonne douche et je m’étais aussi lavé les dents et même le nez à la brosse pour me retirer cette odeur infâme des narines, chose faite pour mon plus gros soulagement après une bonne heure à récurer avec foi et détermination ! La porte s’ouvrit, sans crier gare et rapidement, mon informateur venait de pénétrer dans la pièce et me donnait les informations restantes sur mon contrat, dont j’avais besoin.

« Pour le contrat que tu dois honorer, Eiein le lièvre doit s’aventurer dans un petit Village en début de soirée comme à son habitude. Il vient récupérer méthodiquement les offrandes faites en son nom dans chaque Villag qu’il frôle dans sa course. Ton timing… »

« Sera excellent si je prévois son point de chute et que je m’y colle, en évitant de m’attirer les foudres d’un Pays tout entier. Heureusement, j’ai réfléchi et je pense avoir ce qu’il me faut pour y arriver, contents toi de me conduire à ce Village et largues moi en chemin, je m’occupe du reste. »

« Bien. »

Le prêtre se retira, me laissait méditer pour le reste de la soirée. J’allais ensuite promptement me coucher, tout allait se jouer demain, je devais être au top de ma forme.

Le lendemain matin, les préparatifs se faisaient dans la joie et la bonne humeur. J’aidais à charger les affaires et les babioles religieuses à bord de charrettes recouvertes de grandes bâches servant de toit pour affronter le long voyage dans la neige et sous le joug du froid qui sévissait violemment dans un Pays reculé comme Shimo no Kuni. Une fois n’était pas coutume, la bonne sœur avec laquelle j’avais joué à Tetris voulait me recouvrir d’eau bénite pour me purifier et conserver blanche comme neige le duvet pur recouvrant ces terres prêtes à les accueillir pour des séminaires religieux et autres conneries du type.

Un regard, un regard et elle s’écartait de mon chemin, elle qui avait vu mes vraies couleurs mais qui était tenu de se taire par crainte de tout perdre suite à ses actes impurs, Mooh pauvre choupette, elle voulait que je lui donne un mouchoir ? Que je lui propose de fuir avec elle en faisant fi de la religion pour vivre d’une idylle scellée sous le sceau du blasphème, sûrement excitant pour cette catin du Monastère ? Il n’en était rien, elle commençait enfin à comprendre quel genre de jeu je jouais en permanence depuis l’âge où j’avais acquis la raison : le tissu de mensonge et la capacité à manipuler les gens par mes actions, et ce, pour mon plus grand plaisir. J’affichais alors un sourire aux religieux qui m’accueillait dans l’embarcation et sûrement ne la reverrais-je jamais, je vous aurais déçu si j’avais choisi de la sauver hahaha ! Pas mon genre de toute façon, allez voir ailleurs pour de la romance à la con !

Notre voyage se passa sans accroc pour passer la frontière, grâce à la couverture de religieux en pèlerinage que j’annonçais et vêtu d’une longue robe de pratiquant de la bonne foi, je me retenais moi-même de rire à la gueule des crédules qui en voyant ma tête, s’arrêtaient quand-même à deux fois parce qu’elle était grosse, la douille que je leur collais où je pense hahaha ! Moi, religieux et puis quoi encore ? J’avais gerbé sur leur sol sacré, dans leur eau bénite, et j’avais fait réviser ses vocalises à une Sœur qui ne pouvait que me regarder arquer un rictus sans y faire quoi que ce soit, pour ne pas finir sa carrière de religieuse dans une cage et méprisée de tous ses compagnons de pèlerinage, bwahahaha ! J’adore la religion merde ! Toutes ces souffrances, toutes ces peines récompensées par le seul loisir de la mettre bien profond à un Pays aspirant à la paix et de ces Gardes qui louchaient en voyant quelqu’un comme moi leur sortir un livre de religion pour montrer ma qualité de vertueux.

Oh putain, ce qu’ils m’avaient fait faire pour rentrer dans ce Pays, je promettais en regardant le ciel enneigé d’au moins brûler un ou deux Villages paumés dans ce bled avant de repartir me la couler douce sous les tropiques !
La frontière passée, le voyage en charrette dura deux heures durant lesquelles les religieux s’adonnaient à des chants pour égayer le voyage, rendre grâce à leurs Dieux et propager la bonne parole avant même d’arriver. Je ne voyais que des arbres autour de nous, c’est original de tenter de convertir des buissons et des arbres, peut-être nous chieraient-ils des manuscrits tout préparés sans que l’on ait à les couper avant hein ? Hahaha ! Je plaisantais en souriant et en faisant fi de participer à leurs actions dénuées de sens. Vint soudain le moment que j’attendais certainement le plus depuis le but de ce périple risqué pour ma santé mentale : Le Village était atteint et la Prêtre se consacrait à me présenter comme un religieux dépêché spécialement dans ce modeste environnement pour dispenser aux enfants des cours sur la bonté, la religion, l’amour du prochain, bref vous connaissez mieux le refrain que moi !

« Bonjour à tous, je ne prénomme Benten, et que les divinités… » m’infligeais-je en me retenant de vomir du sang avant de poursuivre d’un ton plus neutre et professionnel.

« Nous accompagnent et m’accompagnent lors de mon séjour parmi vous afin que nous puissions, tous ensemble, éveiller nos esprits aux bonnes consciences et aux bonnes vertus. »

M’inclinant légèrement, l’envie de vomir était présente et surtout, mes mains tremblaient par un manque capital, CRUCIAL, de cigarette que je ne pouvais plus dissimuler, ou alors que pour très peu de temps.

Aussitôt je m’étais infiltré dans le Village pour y passer la journée et, tout en feintant d’élever les consciences à un niveau d’harmonie et de bonheur au travers de pratiques qui m’avaient fait gerber mes tripes dans la soupe, je faisais ma partie de chasse, d’une manière tellement subtile, qu’il ne devait y avoir aucune troupe sur mes traces lorsque le temps de quitter le Pays viendrait. Mes débuts étaient prometteurs en tant qu’enseignant pour commencer : j’avais réuni une dizaine d’enfants pour s’exercer aux pratiques des mathématiques pour lesquelles j’avais, en auto-didacte, appris aux travers de nombreux ouvrages.

Il m’avait été possible même de bénéficier de cours gratuits de la part d’un éminent Sensei, que j’avais ligoté sur une chaise pour m’aider à faire mes exercices et que j’avais décapité en guise de paiement.  

Aussi, ses connaissances me permirent de passer inaperçu, donnant des leçons aux gosses et les employant discrètement à son service pour mener une chasse au Lièvre sacré. Pour ce faire, j’utilisais la religion en narrant à ces pauvres écervelés les bienfaits de voir de ses propres yeux la créature mythique, comme quoi la légende disait qu’elle laissait tomber des sucreries telles, que les adultes leur avait toujours menti et qu’il était dans leur intérêt de leur mentir à leur tour. Vous connaissez les enfants, vous savez pertinemment qu’une sucrerie promise et ils mettaient toute leur fougue à votre service, c’était parfait et je me délectais à l’avance de mon périmètre de recherche avec mes braves ouvriers infantiles. Tout se mettait en place, alors que j’indiquais aux parents réquisitionner les enfants pour un pèlerinage et une découverte des bienfaits de la Nature, en plein air, le climat étant adouci et favorable à une sortie en Forêt, je donnais comme consigne aux enfants de suivre le type d’empreintes que j’avais reproduit à partir d’une source fiable et que je leur montrais les traces à suivre.

Nous avions cherché pendant une bonne heure mais notre première reconnaissance était un échec, aucune trace de ce lièvre à la con. Je ramenais les enfants à leurs familles qui n’avaient rien à dire si ce n’est qu’ils s’étaient amusés en randonnée à jouer entre eux : la couverture parfaite. Pour me remercier de mon investissement et d’une journée riche en émotion, ils m’invitèrent à partager leur repas, qui précédait la préparation des offrandes sacrées à présenter aux portes du Village pour espérer la venue de cet être qui leur apporterait l’assurance d’un renouveau et d’un printemps très clément, très propice pour leurs récoltes, putain que c’était difficile de retenir son rire bordel, un lièvre qui apporte le printemps, et moi j’apporte les yaourts c’est ça ? Hahahaahahaha ! Merde je m’étouffais en avalant une patate chaude et du bouillon de travers, satanée religion, elle aurait ma peau, mais non ! J’aurais la sienne avant qu’elle ne m’étouffe !

Une heure s’écoulait pendant laquelle nous préparions des plats dont raffolait visiblement ce lièvre et ses ancêtres qui n’avaient, grâce à une bande de cons, plus besoin de chasser de gibier en hiver parce que tout leur était proposé sur un plateau et ils en avaient pris l’habitude au point que leur course était précise entre chaque Village, ce qui allait servir ma cause. Tous attendaient donc au centre du Village, en ayant au préalable déposé les vivres et les offrantes au pied des portes du Village, en attendant le Saint végétarien ! Peu pour moi, aussitôt était-je lâché de vue que je me faufilais à travers les habitations, traversant aisément les maigres murets qui séparait le Village de la Forêt et je me postais rapidement dans un arbre non loin de là. Un bruit, un nuisible, ou un envoyé des dieux, appelez ça comme vous voulez, s’élançait de loin visiblement vers le festin attendu. Mais aussitôt passait-il dans mon champ de vision qu’une luciole de ma création venait littéralement lui brûler le cul, rendant la bête déchaînée et folle de douleur.

C’est là que dans mon orchestre entraient les enfants que j’avais préparé auparavant et qui allèrent demander des sucreries au Lièvre qui leur sautait dessus et les mordait à la mort. Sous ce spectacle indigne d’une bête mythique, un grand forestier, père d’un des enfants et adepte de la hache cisela précisément au niveau de la tête, laissant mon objectif premier sur le sol, et que je me hâtais de récupérer dans un long drap blanc, faisant fi d’un religieux.

« Quelle tragédie. Bien heureusement un courageux père était là pour son enfant, abattant ainsi la menace d’une bête, d’un démon qui allait prendre des vies en plus de ses offrandes. Je rapporterai tout cela au Prêtre de ma confession qui en informera la Royauté afin qu’elle se montre clémente, au nom des Dieux. »

Je marquai une pause pour m’empêcher de rire sadiquement avant de reprendre.

« Soignons ces enfants, je prendrai la route ensuite pour que lumière soit faite sur cette affaire avec mon témoignage avéré. Bénis soit chacun d’entre nous ! »

Les villageois, comme lavés de leur pêchés reprirent les offrandes et purent s’offrir un vrai festin. Quant à moi, je repartais incognito avec la tête, et un corps bien conservé et une viande tendre que je dégustais, abrité dans une grotte pour la nuit qui arrivait ensuite, avant de reprendre la route vers mon Commanditaire et lui rapporter son joujou.