MISSION

Une mission d’une importance capitale venait d’être envoyé à mon bureau au complexe Kudo. J’y étais ce matin, car j’avais besoin de travailler sur différents projets, afin de les proposer à l’Hokage quand je pourrais avoir le plaisir d’un rendez-vous en sa compagnie. Pourtant, que j’avais vu l’intitulé de la mission, je n’ai pas attendu et j’avais pris mes affaires, afin de me rendre sur place. J’espérai au plus profond de mon être qu’on allait pouvoir retrouver des survivants dans l’épave.

Avant d’arriver à la porte du village, afin d’y rejoindre Tenryu, j’avais décidé de passer chez moi, afin de récupérer des affaires, des vêtements de rechange, si jamais, j’allais devoir plonger dans l’eau pour récupérer des survivants ou des cadavres. J’avais aussi pris un gros stock de différents produits de premiers secours, notamment des pansements, des bandages, des produits antiseptiques et tout un tas d’autre chose.

Puis une fois, mon sac rempli, je le mis sur mon dos, avant de partir en direction de la porte principale. Durant le voyage, je me rappelai de la mission en compagnie de Tenryu, une des premières missions que j’avais faite à Konoha. Il s’agissait à l’époque d’aller récupérer des fleurs de lune, afin de fabriquer un remède contre des blessures, dont certains ninjas inconscients avaient l’habitude de se faire. D’après les dernières nouvelles, le complexe avait réussi à synthétiser une version artificielle des fleurs, pouvant ainsi éviter d’envoyer des ninjas récupérer les fleurs.

Au bout de quelques minutes, j’étais arrivé sur place, et j’attendais mon compagnon qui ne devrait surement pas trop tarder. J’étais d’excellente humeur de retrouver Tenryu, avec qui je m’étais plutôt bien entendu durant notre première mission. Je ne savais pas trop ce qu’il avait fait comme parcours durant l’examen, mais je n’allais pas hésiter à lui poser la question. Le dos droit, une sucette coincée dans la bouche, j’avais changé un vice pour un autre, mais bon, je pense que celui-ci risque de moins déranger mon compagnon de mission. Cela faisait maintenant une vingtaine de minutes que j’avais reçu la mission, je pense que Tenryu ne devrait maintenant pas trop tarder à arriver.

Rouleau de la mission:

Avec la fin de l’examen de sélection des Chûnin, la vie avait rapidement repris son cours normal au village caché de Konoha.
L'effervescence s’en était allé, et les shinobis étaient retourné à leurs dures labeurs.
Suite au combat qu’il avait livré lors de la deuxième épreuve, Tenryu avait eu droit à un peu de repos.
C’était loin d’une longue convalescence, après tout, autre des picotements et le tremblements qu’il avait éprouvé à la fin de son combat, il s’en était plutôt bien sorti.

Les quelques soins médicaux qu’il avait reçus à la fin de son combat avaient été suffisants.
C’est pourquoi, il avait rapidement été appelé à reprendre du service.

Les résultats de l’examen n’étaient pas encore connu, c’était donc en tant que Genin de la feuille que le Kazama allait partir sur le terrain.
Depuis la mission qu’il avait accomplie avec Hyûga Shizue quelques jours avant l’examen, il n’avait plus quitté Konoha.
C’est donc avec une certaine motivation qu’il abordait cette mission.

Une certaine motivation qu’il pourrait même assimiler à de l’excitation. Et pour cause, cette mission avait lieu à proximité de la baie de Nukin.
Un coin de Hi no Kuni qu’il avait visité à plusieurs reprises dans le cadre de précédentes missions et qui présentait la particularité d’être limitrophe avec l’océan.
Les conditions étaient donc parfaitement réunies pour que le Ten’ s’épanouisse pleinement lors de cette mission.

Dès la réception de sa convocation, il s’était donc préparé à toute hâte afin de pouvoir arriver au plus vite sur le lieu de départ.
Cette fois-ci encore, il serait associé à un shinobi qu’il connaissait assez bien.
Kudo Sukunabikona… Il avait effectué une mission dans le nord du pays il y avait plusieurs mois de cela. Et plus récemment, ils avaient pris part à la mission spéciale de Nami no Kuni.
Le Kazama commençait donc à bien connaître son camarade du jour.
Ainsi… ils ne perdraient pas de temps pour se présenter.
Assez rapidement, Tenryu retrouva donc Sukunabikona aux portes du village.

- Yo Sukuna !

Dit-il en saluant d’un geste de la main son coéquipier.

- T’es prêt ?

Malgré la situation alarmante, après tout, un navire avait fait naufrage et de nombreuses vies étaient sans doute menacées, Tenryu était parfaitement calme, limité enjoué.
Il était prêt à rallier la baie d’une traite si c’était nécessaire.
Le trajet durerait plusieurs heures, nul doute que les deux Konohajins trouveraient des sujets de discussion.
Tenryu n’avait pas eu l’occasion de voir Suku lors de la deuxième épreuve. Ce qui ne laissait que deux options.
Une défaite à la première épreuve ? Ou bien une non participation à l’examen.
Quoi qu’il en soit, il aurait sans doute sans réponse prochainement.
Pour l’heure, il était temps de se mettre en marche. Direction la Baie de Nukin

Le Doc. semblait être moins coincé en tout point depuis la dernière mission de rang C qu’ils avaient effectués ensemble.
À l’époque, le médecin était monté sur ses grands chevaux lorsque le Kazama avait osé l'appeler “Suku”. Sans offenser sa grand-mère qui était la seule qu’il autorisait à l'appeler ainsi, mais avec un prénom à dormir dehors. Il ne fallait pas s’attendre à autre chose.
Enfin… Cette fois-ci, il était plus détendu et visiblement il n’avait plus de problème à être appelé par la forme la plus brève de son prénom.
Un point que Tenryu notait sans un coin de sa tête. D’ailleurs, lui aussi prenait ses aises. “Ten”. Enfin… ce n’était pas comme si l’ex mizujin en avait quelque chose à foutre de la manière dont on l'appelait.

Après cette petite parenthèse. Les deux konohajins avaient pu se mettre en route vers leur destination.
Une fois une partie de la route derrière eux, Sukuna lança le sujet de l’examen de sélection des Chûnins.
Il avait soit disant “appris” pour le Kazama et venait donc au nouvelle, au sujet de son rétablissement.

- Pas trop de bobo… Finalement, c’est ce Sunajin qui s’est mis dans un sale état…

Il marqua une pause en se remémorant son combat face à Haru.

- Mais sa puissance était incroyable. Parfois la nuit, j’ai l’impression que mes bras revivent le choc qu’ils ont reçu… Mais sinon pas de problème majeur à signaler Doc. Je suis en forme, et j’ai hâte d’arriver sur les lieux.

Sa joie était difficilement compréhensible, mais pour un garçon qui avait grandi entouré d’eau, retourner auprès de celle-ci, c’était un peu comme rentrer à la maison.
Pendant ce temps-là, Suku raconta sa propre expérience vis à vis de l’examen.
Comme Tenryu l’avait supposé il avait échoué à la première épreuve.
Mais le Genin apprenait les raisons de cet échec mais également le fait que le Doc. repoussait une partie de la faute sur son binôme.

- Faut pas repousser la faute sur ton binôme, Doc-san. Dit-il en souriant amicalement. Lorsque j’ai décidé de ne pas sortir à la lumière du jour, mon binôme a préféré n’en faire qu’à sa tête. Il est parti en solitaire et a finalement fait sonner l’alarme cinq minutes plus tard.

Cela n’avait pas vraiment de rapport avec l’expérience de Sukunabikona, mais Tenryu comptait quand même exprimer l’appréciation qu’il avait eu de l’épreuve tout en mélangeant à cela, l’expérience qu’il avait pu se faire pendant des années au sein de l’armée de Mizu no Kuni.

- Cette première épreuve était pleine de pièges pour nous embrouiller. La carte indiquait-elle qu’un seul parchemin ? Devions nous nous méfier de nos binômes et leur voler le parchemin ? Devions-nous à l’inverse réussir impérativement en binôme ? Mais elle laissait également beaucoup d’indices, comme la non mention du temps, les coups d’alarmes se faisant plus fréquent au petit matin, etc. Au final… Seule la manière de raisonner importait afin d’accomplir la mission que l’épreuve représentait.

Plongeant son regard écarlate dans celui du Docteur, Tenryu repris ensuite.

- Vous vous êtes sûrement précipités. Enfin… Dans tous les cas, l’examen a eu pour tout ses participants un effet éducatif à ne pas négliger. Que cela soit pour les éliminés de la première épreuve, aux vaincus de la seconde et même chez les vainqueurs… Je me suis super bien amusé.

Parler d’amusement devait peut-être choquer, mais c’était ainsi que le Kazama avait vécu son examen. Il avait pu faire fonctionner ses méninges, bosser ses stratégies avec ses salamandres et avait même pu remarquer qu’il avait non seulement le niveau pour réussir lui-même l’épreuve, mais également pour porter son binôme. Dommage que ce dernier ait craqué dans la dernière ligne droite.

Suku insistait pour examiner les bras du Kazama lorsque cette mission serait terminée.
Histoire de vérifier si les nerfs de ce dernier n’avaient pas été touchés.
Ten’ ne voyait pas vraiment ce que Sukuna pourrait trouver de plus que ce que le médecin avait observé à l'issue du combat.
Mais bon… Si ça lui faisait plaisir, il n’avait rien contre.
Par contre, il fallait arrêter avec les petites remarques “ça ne fait pas mal”. Sérieusement… À d'autres, mais pas au Kazama.

- T’en fais pas va… J’en ai vu d’autres.

Il était assez difficile de se faire une opinion sur le Kudo. Il pouvait un instant être un homme tout à fait normal avec qui il était plaisant de converser, et puis poof. Comme si un coup de baguette magique passait par là, il retrouverait son air de bourgeois intellectuel détestable avec le désir de vouloir irrémédiablement conclure la discussion par une “victoire”, si on pouvait vraiment appeler cela comme ça.

Que diable Tenryu avait-il dit ? Le binôme de Suku l’avait sauvé de l’estomac d’un serpent géant. Et alors ? Cela ne le dispensait pas de critique.
Suku ne faisait pas de reproche à son binôme, pourtant, c’était bien ainsi qu’il avait formulé sa phrase auparavant. “Mon binôme pensait cela, et j’ai pensé la même chose”. Alors quoi ? Parfois que le binôme avait brillé il fallait impérativement suivre sa pensée, lui baiser les pieds jusqu’à la fin de son existence.
Détestable.
Mais Tenryu préférait fermer ses écoutilles devant tant de conneries et ne préférait pas entendre cette histoire avec le serpent géant.

Il hocha donc la tête afin de clore le débat. Il n’avait pas d’énergie à perdre dans un débat qui mènerait quoi qu’il arrive nul part.
Espérons toutefois que la prochaine fois, Sukunabikona saurai fraire preuve d’esprit critique, après tout, la vie de camarade pourraient être mises dans la balance un jour ou l’autre.

Fort heureusement, ils étaient finalement arrivés à destination et la vue était plutôt magnifique.
Enfin, ça, ça dépendait de point de vue.
Certes, toutes ses tentes de fortunes laissaient présager des difficultés rencontrées, mais pour Tenryu qui revoyait sa cher mer… C’était le plus beau des tableaux.

Aujourd’hui la mer n’était pas contente, les vagues qui venaient s’échouer sur la place ou se fracasser sur les rochers l'attestent sans problème.
Le vent était également plutôt violent.

Sans attendre ils se dirigèrent donc au plus près des forces de secours qui avaient déjà été déployées et qui faisaient de leur mieux pour retrouver des survivants parmi les décombres du navire.

- Je te laisse les assister. Au cas où vous trouveriez des survivant, tu seras bien plus utile que moi.

Quant à lui, il retira son sweat laissant alors apparaître son corps criblé de cicatrice. Quand il disait qu’il en avait vu d’autres. Ce n’était pas un mensonge.

- Moi, je m’occupe des recherches en mer.

Il croqua chacun des pouces de sa main et composé une série de mudra. Il apposa ensuite ses deux mains sur le sol.
Apparaissant alors à travers un écran de fumée, deux de ses plus fidèles alliés.
Le premier, et le plus grand, Tsuno mesurait plus de dix mètres. Et le second, à moitié plus petit, Isago.

- Yaaaaaaaha. Ça fait du bien de sortir de chez soi un peu ! C’est quoi le job d'aujourd'hui patron ?

De toutes les salamandres, Isago était peut-être le plus communicatif.

- Un navire a sûrement été pris dans cette tempête. Quelques restes du bateau se sont échoués ici, mais pour l’instant, on n'a trouvé aucun survivant. Alors on va jeter un œil en mer. Je compte sur vous.

Les deux salamandres se jetèrent alors à la mer, suivi par leur invocateur. Cette sensation de l’eau sur sa peau… C’était quelque chose qu’il n’avait plus éprouvé depuis longtemps. Certes il avait pris un petit bain pendant l’épreuve de sélection des Chûnins, mais les sensations dans la mer imprévisible étaient différentes de celles du lac paisible.
Son objectif à présent était simple retrouver des survivants ou des informations concernant cet incident.

Les rôles avaient été établis.
Le Kudo allait assister les personnes sur la terre ferme à la recherche de survivants.
S’ils en retrouvaient, ses compétences de médecin seraient bien plus utiles dans l’absolu que les compétences du Kazama.

Alors certes, Tenryu aurait pu faire appel à ses invocations pour aider à soulever des morceaux de l’épave du navire. Mais il avait réellement besoin d’elles avec lui en mer.
Les choses étaient carrés, il n'allait pas y revenir brusquement.

La mer était déchaînée, la puissance des vagues fracassantes.
Pourtant, tel un poisson dans l’eau le Kazama s’éloignait du rivage accompagné de Tsuno et Isago.
Le remous, le fracas des vagues et le sifflement du vent à la surface rendait l’endroit très bruyant.
Il était donc obligé de hurler pour communiquer avec ses précieux acolytes.

- ON SE SÉPARE !!

À l’aide de ses bras, il indiqua à San Tsuno et San Isago les directions qu’ils devaient prendre et continua ensuite dans sa propre direction.
Il nagea sans s’arrêter pendant près d’une heure, mais il ne trouva rien.
Pas la moindre source de vie aux environs. Rien, si n’était l’étendue d’eau à perte de vue qui s’étalait sur des kilomètres à la ronde.

Ce naufrage avait peut-être tout simplement englouti dans les abîmes marines chaque vie présente sur ce bateau.
C’est alors qu’il fut alerté par des remous à la surface de l’eau, il s’agissait de Tsuno qui surfait à la surface de l’eau peu impacté par les vagues grâce à sa taille.

- Ten’, j’en ai retrouvé. Ils étaient accrochés à un bout d’épave qui flottait à la surface.

Tenryu grimpa alors sur le dos de la salamandre où 3 matelots se serraient les uns aux autres, paralysés par le froid.

- Bonjour, je suis Tenryu de Konoha. Ne vous faites plus de soucis, vous êtes sains et saufs.

Il s’accroupit à côté d’eux.

- Savez vous si d'autres membres de votre équipage ont pu s'accrocher à des restes du navire ?
- Il... Il… Il y en avait qua...quatre autres des rad… radeaux comme le...le notre.
- Merci, tenez bon… Tsuno dit-il en s’adressant à son invocation. On continue les recherches, allons dans la direction où est allé Isago.

Sans attendre, la grande salamandre fit route défiant les lois de la mer et ses caprices.
Ils mirent une bonne demi-heure pour rejoindre la Salamandre noire qui se trouvait dans une situation assez critique.
Cette dernière tenait fermement dans sa gueule un bout de corde. Un bout de corde auquel était accroché des débris du navire sur lesquels on pouvait maigrement distinguer plusieurs silhouettes.
La radeau de fortune était comme aspiré par un syphon, et la salamandre ne pouvait pas les ramener avec la corde dans sa gueule, et sans appuie, il était difficile pour elle de déployer toute sa puissance.

On pouvait donc dire que Tsuno et Tenryu tombaient à pic.
Le Kazama sauta du dos de Tsuno pour atterrir sur celui d’Isago.
Il prit en pain la corde et commença à tirer de toutes ses forces. Pendant ce temps, Tsuno lui aussi attrapa un bout de la corde dans sa gueule.
Ce ne fut pas sans difficulté mais à eux trois, il parvinrent à tirer le radeau et à faire monter les 5 survivants qui s’y trouvaient sur le dos de Tsuno.

Profitant du courant favorable des vagues qui les ramenaient vers le rivage.
Ils parvinrent après un total de quatre heures passées dans l’eau à retrouver la terre ferme.
Tsuno marcha jusqu’à l’entrée de la tente médical où les huit personnes retrouvées allait pouvoir être prises en charge.
Sukuna saurait très certainement se montrer à la hauteur.

Tenryu se dirigea vers l’un des membres de forces de l’ordre présent pour demander combien de personnes il y avait sur ce navire.

- 60… La mer est vraiment impitoyable...

8 survivants ? Il restait donc plus qu’à savoir si les recherches sur le sable avait été plus fructueuse.
Mais étant donné qu’ils avaient déjà commencé les recherches avant que les deux konohajins arrivent. Les chances étaient plutôt maigres, et le bilan de cette catastrophe risquait d’être lourd.

N'étant pas du genre à abandonner il y retourna et deux nouvelles heures passèrent.
Mais lorsqu'il revint, déçu, de sa seconde expédition. Les gens sur la plage comprirent que cette fois-ci, il n'y aurait pas plus de repêchés.

Après un total de six heures passaient à quadriller la mer à l’aide de ses Salamandres, Tenryu dû se résoudre à l'évidence.
Il n’y aurait plus le moindre survivant à ajouter à une liste déjà bien maigre.
Sur les soixante personnes à bord du navire, seulement huit avaient été reconduits sur le rivage victime de blessure plus ou moins grave.

La nuit commençait déjà à tomber, et à en juger par l’heure du naufrage, les personnes manquantes seraient très certainement considérées comme disparues en mer, avant d’être déclarées mortes.
La cruelle évidence qu’il se mangeait en pleine poire et qui n’était pas sans rappeler, que la mer aussi splendide soit elle, est sans doute encore plus dévastatrice que ce qu’elle est belle.

Tempé par ses allers et venus, Tenryu finit par remercier ses deux invocations pour travail sans faille qu’elles avaient produit, puis il entra dans la tente où se trouvait son binôme de mission.
Il n’avait pas eu l’occasion de jeter un œil au résultat des recherches sur la terre ferme, mais force était de constater que ce n’était pas fameux.

Une trentaine de corps était recouvert de drap blanc, et le Kudo était en train de s’occuper de ceux que le Kazama était parvenu à reconduire en sécurité.
Ten’ attrapa avec plaisir la serviette qu’un des médecins présent lui tendi et commença à s’avancer vers son collègue qui était alors en pleine vérification.

L’un des mecs avait visiblement plus chargé que les autres, mais Sukuna avait finit par le soigner et ce dernier n’avait plus qu’à contrôler son travail par cycle de contrôle.
Le regard du Kazama croisa celui du Kudo et sans que le Genin de la feuille n’ait besoin de parler il fit comprendre à son acolyte qu’il n’y aurait pas plus de miracle. Il attrapa son sweat qui avait été déposa sur une chaise.
Puis il rejoint le groupe qu’il avait sauvé en premier, emmitouflé sous d’épaisses couvertures et qui commençait à aller de mieux en mieux.

- Comment vous sentez-vous Messieurs ?

Demanda-t-il, inquiet de leur santé après avoir passé autant de temps dans une eau si froide.
Entre temps, Tenryu enfila son sweat qui était resté au sec pendant tout ce temps et continua sa discussion.

- Est-ce que votre mémoire vous revient ? Etes vous en mesure de nous expliquer ce qu’il s’est passé ?

À en juger par l’état de l’épave qui s’était échouée sur la berge, et le lourd bilan humain, cela ne pouvait pas s’agir d’un petit incident.
Tenryu le savait, il était parfois traumatisant de se replonger dans un funeste souvenir, mais pour les familles des victimes, Sukunabikona et lui se devaient de découvrir les circonstances de ce naufrage.

Le moins que l’on puisse dire c'est que le Kudo était un homme difficilement compréhensible.
Il avait une manière de s’adresser au gens qui lui aurait valu quelques bricoles à Mizu no Kuni.
Suku se permettait d’emprunter un ton autoritaire, il pétait plus haut que son cul et ça en devenait limite agaçant.
Tenryu avait toujours beaucoup de mal à digérer le discours qu’il avait tenu lors du rapport de la mission d’enquête à Nami no Kuni et malgré le fait qu’il se montrait le plus coopératif possible, il commençait à en avoir raz le bol, du petit chef en carton.

Tout ce climat, ne lui donnait même pas envie de boire ce foutu café. En plus ce truc était immonde. Il préféra donc le tendre aux trois hommes auprès desquels, il s’était approché.
L’un d’eux commença alors à parler.

- Nous ne savons pas trop ce qui s’est passé. Tout se passait plutôt bien jusqu’à ce que la mer s’agite. Au début c’était gérable, et puis c’est devenu cataclysmique, puis un des moteurs a subitement lâché.

Frigorifié, l’homme eut besoin de quelques instants, un autre prit le relais.

- Dès lors, l’unique moteur restant n’était pas assez fort pour lutter, on a dérivé jusqu’à heurter une sorte de rocher, c’est assez difficile à décrire, il faisait nuit.

Tout portait à croire qu’il s’agissait d’un banale incident.
L’attention dans la tente de secours s’échauffa lorsqu'une personne y pénétra à toute hâte. Un homme coincé sous les débris avait été miraculeusement retrouvé.
Le Kazama se leva et remercia les trois hommes pour leur témoignage puis, s’élança au plus vite à l’extérieur.

Le débri en question était d’une sacrée taille, et plusieurs personnes étaient déjà en galère pour le soulever.
Le Doc. demanda alors au Kazama de se préparer à passer dessous tandis qu’il allait aider les autres à porter le gros morceau de bois.
Le Kudo avait semblait il fait quelques progrès depuis la dernière fois, surtout sur le plan de la force brute.

Cela lui prit plusieurs minutes avant de pouvoir soulever la coque du navire.
Et maintenant, il fallait faire vite.
La palisse qu’il tiendrait pas cinquante ans. La meilleure solution aurait été de coordonner leurs efforts plutôt que de jouer au musclor.

- Sans déconner… soupira-t-il.

Il s’avança vers la coque du navire, et se plaça sous cette dernière après avoir composé une série de mudra. Puis il expulsa une conséquente masse dos qui fit s’élever la coque et soulagea instantanément la charge portée par le Doc.
Dès lors le passage était libre et les autres médecins affectés à la situation purent marcher sans craindre de prendre un bout de bois de plusieurs millier de kilos sur la gueule.

- C’est quand même plus simple quand la voie est libre dit-il en haussant les épaules.

Sur un brancard, l’homme miraculé arriva à sa portée, il baragouinait quelques choses ou du moins, essayait de communiquer.

- Un instant s’il vous plaît, demanda Tenryu.
- Di...Diamant… Vo...volés… pa...pas...accident.

Il était dans un état assez critique, et ces mots avaient été une vraie calamité à prononcer. Mais il venait de révéler des détails qui remettaient tout en question. Le naufrage ne serait pas dû à un accident.
L'air grave, il commençait à remettre certaines pièces dans le bon ordre.

- Sukuna, cet homme ne doit pas mourir, je place mes espoirs en toi. Je m'occupe du reste. Je commence à avoir une petite idée de ce dans quoi on a été embarqué ici.

C’est l’esprit soulagé mais pas vraiment étonné que le Kazama pu se concentrer sur sa partie de cette histoire.
Sukunabikona allait tout faire pour sauver la vie de cet unique et dernier rescapé.
Tenryu quant à lui allait tâcher de résoudre le mystère de ce naufrage.

Dès le départ, les choses lui avaient semblé beaucoup trop simples, pour ne pas dire banales.
Et les quelques mots d’agonie prononcés par l’homme dont Suku allait prendre la charge porteraient à croire que les choses étaient en réalité bien plus compliquées que ce qu’elles l’étaient d’un point de vue extérieur.

Dans cette histoire, quelqu'un mentait. Soit c’était le rescapé qui avait cru voir des choses, syndrome post-traumatique ou autre. Soit la version des trois premiers sauvés ne tenait pas la route.

Suivant la hâte du médecin, Tenryu retourna donc dans la tente, où il s’installa à proximité de la sortie de cette dernière.
Il eut tout le loisir d’observer la maîtrise avancée en jutsu médical dont le Kudo fit preuve.
Ce dernier avait en effet fait beaucoup de progrès depuis la dernière fois qu’il avait réellement coopérer dans le cadre d’une mission.

Il avait semble-t-il ajouté en plus de la force brute, une autre corde à son arc. La corde du Fuinjutsu, qu’il parvenait à maîtriser avec une certaine dextérité.
Par le passé, Tenryu était capable de prodiguer certains soins par l’intermédiaire de son eau, mais depuis il avait finalement décidé d’enterrer ces capacités aux profits de quelque chose de plus offensif.

On aurait donc pu croire que le Kazama profitait du spectacle et se la coulait douce, mais son regard était rivé sur les trois premiers sauvés.
Avachi sur sa chaise, la tête appuyée dans le creux de sa main  et accoudé à une table de fortune qui traînait là.
Pour l’instant, les trois hommes restaient tranquilles. Ten’ se trompait peut-être, mais actuellement, il n’avait pas d’autre suspect.

Trente minutes passèrent avant que la magie du jutsu médical du Kudo ne fasse effet.
Le Doc. était épuisé, cela se voyait dans les traces qui s’étaient creusées sur son visage et les rougeurs devenues bien trop apparentes.
Il était lessivé, et allait sûrement avoir besoin d’un peu de repos.

C'est à ce moment-là que les trois compères se levèrent.
Tout en se rapprochant du médecin.

- Vous avez fait un travail remarquable démarra le premier.
- Nous sommes tellement soulagés de voir notre ami sauf ajouta le second.
- Vos soins nous ont totalement remis d'aplomb, nos familles nous attendent, nous ferions mieux de rejoindre nos épouses et nos enfants qui doivent être morts d’inquiétude termina la troisième.

Tous en cœur remercièrent le Kudo pour le travail qu’il avait fourni. Puis il se dirigèrent vers la sortie, croisant par la même occasion le Kazama qui n’avait toujours pas bougé d’un centimètre depuis le début.
Une fois ces derniers dehors, ce fut à ce moment qu’une événement imprévu se réalisa.
L’unique rescapé retrouva connaissance, cela ne dura pas longtemps, il eut tout juste le temps de lever le bras en direction de la porte de sortie, pointant faiblement dans cette direction à l’aide de son index.
Les enfoirés…

Ni une ni deux, Tenryu compris… C’était un nouvel indice.
Les trois hommes étaient déjà à une centaine de mètres de la tente.

- Messieurs ! Vous oubliez quelques choses non ? s’écria le Kazama en s’approchant en courant de ces derniers comme un imbécile.

Ces derniers s’arrêtèrent, visiblement étonnés et commirent leur toute dernière erreur.
Une fois à leur hauteur, faisant mine de reprendre son souffle.
Tenryu se redressa en les fixant du regard.

- Le Diamant. Je crois qu’il n’est pas à vous.
- Le Diamant ? Etes-vous tombé sur la tête mon ami commenta l’un des trois.
- Peut-être bien, mais votre version ne colle pas, alors soit vous déballez tout ce que vous avez pour me le prouver où alors je vous mets en pièce et je vous fouille après.

Celui qui venait de parler, n’hésita pas un instant, bien qu’agacé par tant de méfiance. Ce dernier n’avait rien.
Entre temps, deux gardes s’étaient rapprochés de la scène.

- Très bien Monsieur, vous pouvez y aller, mes collègues vont vous raccompagner jusqu’à chez vous. Merci pour votre coopération.

Chose promise, chose due et l’homme pu s’éloigner de la scène sous bonne escorte.

- Et vous ? questionna le Kazama. On ne veut pas prouver son innocence ?
- C’est indigne ! Comment osez-vous agir de la sorte ?

Encore, le même mélodrame de la toute puissance des shinobis.
Cependant, pendant que l’un parlait, l’autre se jeta sur le Kazama.
Une grossière erreur qui allait lui coûter très cher puisqu’il parvint à le maîtriser sans grande difficulté, lui maintenant la tête bien enfoncé dans le sable avec son pied.

Épris par une émotion chevaleresque, le second, qui aurait pu essayer de s'enfuir, fonça en direction de Tenryu. Mais les choses furent plus délicates que prévu puisqu'une détonation retentit au moment où l’homme posa sa main contre les bras du Kazama.
Un nuage de fumée et de nombreuses projections de sable furent un des résultats de cet assaut.

Ce mec était un shinobi, et un vrai pétard ambulant. Mais il manquait de force, la preuve étant que malgré sa détonation, Tenryu n’était que partiellement brûlé.
Le petit effronté à porter, il ne fut pas difficile pour le Kazama de le toucher à l’aide d’une souffle Suiton qui lui coupa le souffle.

Alertées par l'explosion, plusieurs personnes  accouraient.
Il était temps de les cuisiner un peu.

Sans qu’il n’ait à attendre trop longtemps, son coéquipier Sukunabikona arriva rapidement à ses côtés.
Il était arrivée à vive allure et avait demandé au Kazama si tout allait bien. Réponse qu’il n’attendit même pas pour assommer le dernier des récalcitrant. Ce ne fut qu’après qu’il revint au niveau de Tenryu pour finalement lui demander des explications.

Malgré le fait que la situation soit complètement incompréhensible, Ten’ ne put s'empêcher de ricaner joyeusement.
Jamais il n’aurait pu penser que Suku soit du genre “bastonner d’abord pour poser des questions ensuite”. Ce n’était pas ce qui transpirait du personnage à première vue. Mais c’était assez marrant pour être remarqué lorsqu’on y faisait face.
Reprenant rapidement son sérieux, il finit par expliquer la situation à son confrère.

- Lorsque nous avons sorti cet homme tout à l’heure, il a prononcé quelques mots qui m’ont semblé étranges. Cela ne collait pas vraiment avec le récit des hommes que j’avais sorti de l’eau en premier. Quand il s’est réveillé et qu’il a pointé du doigts la sortie de la tente alors que ces trois-là venaient à peine de sortir, j’ai eu comme un pressentiment.

Il expliqua ensuite qu’il les avait rattrapé et les avait confronté en leur demandant de vider leurs poches, sac, etc. Afin d’être certain qu’ils ne s’échappent pas avec le fameux diamant.
Suku pu apprendre que l’un des trois hommes avait coopéré et avait ensuite été invité à être escorté par un garde puisqu’il n’était pas en possession dudit diamant.

- Ces deux-là ont préféré m’attaquer… dit-il en haussant les épaules. Je présume que si on les fouille, on trouvera bien vite ce qu'ils ont dérobé sur le navire.

Pendant ces explications, Sukuna avait fait en sorte de soigner les brûlures que le Kazama avait reçu des suite de l’explosion généré par l’homme qui était à cet instant assommé.
Puis, le Doc. assomma le deuxième qui était pourtant totalement maîtrisé par Tenryu qui aurait pu le remettre à plusieurs garde pour la partie ligotage.

Enfin, le Kudo supposa à juste titre qu’il serait nécessaire de les interroger. En effet… mais comment faire lorsque les personnes à interroger étaient assomées ?
Tenryu parvint à retenir un énième sourire. Décidément, cela ne manquait pas de comique de situation avec Sukunabikona.

- Fait attention à celui-ci, dit-il en pointant le premier que le Kudo avait assommé. Il est capable de générer des explosions.

Tenryu porta le second homme, et les deux konohajins les déposèrent dans la tente médicale, fermement attachés avec des liens biens serrés. Ils avaient également pris le temps de les fouiller pour finalement trouver le diamant sous les fringues d’un des deux type.

Des dizaines de minutes passèrent, dans le plus grand silence, avant que les deux se réveillent et commencent à brailler.
Pendant cet intervalle de temps, Ten’ avait invoqué Shian, son partenaire fétiche pour les interrogatoires.

- Relâchez nous ! Maudit shinobi ! Brûlez en enfer, race inférieure.

Tenryu se redressa et se pointa droit devant eux. Shian, la salamandre bleue de plus de deux mètres à ses côtés.

- Ce que tu dis n’a aucun sens… Bon, passons un peu au chose sérieuse voulez-vous. On a retrouvé le diamant. Ma question sera la suivante: Est-ce que ça valait le coup, de tuer autant de gens pour un diamant ? Et pour qui bossez-vous ?

Il se doutait que des petites frappes tels que ces deux-là ne pouvaient pas être à la tête d’un super réseau.
Tenryu tira le rideau de séparation qui était installé entre chaque zone de la tente médicale afin que ce qui se passe de ce côté de la tente, reste de ce côté de la tente.

- On dira rien. Quant aux autres, qu’ils crèvent si ça nous permet d’être riche.
- Belle mentalité… On va pas tourner autour du peu pendant mille ans, vous répondez à ma question ou je demande à mon ami de vous empoisonner conclu-t-il en désignant la salamandre.
- Ton lézard ? Ne me fais pas rire shinobi.
- UN LÉZARD ! JE SUIS UNE SALAMANDRE ! BAAAAAAKA !
- Ça ne change pas grand chose, tête d’écaille.
- Tenryu. Je peux me le faire ?
- Je n’ai rien vu, rien entendu.

La salamandre cracha à la figure de l’homme à la langue un peu trop pendue, il fut alors pris par de violente démangeaisons s’apparentant plus à des brûlures. Sa peau devint rouge, et le pire dans tout cela, c’est qu’il ne pouvait même pas se gratter.

- Vous avez pu voir que mon coéquipier est un super médecin. Il pourrait vous remettre sur pied dans l’instant, pour que mon ami recommence. Le mieux pour vous, c’est de parler...Sukuna, peux-tu soigner celui-ci s’il te plait ?

En guise de bonne foi.
L’homme comprit où était son intérêt.
Il révéla faire partie d’une bande de pirates ayant élu domicile sur un îlot au large de Nami no Kuni. Une bande de pirate qui avait décidé de piller les richesses des côtes Hijines et Namijines. Le but de leur mission était d’infiltrer l’équipage pour dérober le diamant.
Mais alors qu’ils étaient sur le point de réussir, ils furent découvert par l’homme soigné par Suku et sorti in extremis de l’épave.
La suite était assez facile à comprendre. Ils avaient préféré tout faire sauter, plutôt que de risquer d’être découverts en comptant sur leur capacité de marin pour se sortir de ce guépier.
Manque de chance pour eux, Tenryu les avait trouvés et les avait ramenés sur la terre ferme, modifiant alors leurs plans.

Que la mort de leurs époux, père, amis soit dû à l’avarice de quelques cons serait une épreuve extrêmement douloureuse pour les familles des victimes. Mais au moins, ils savaient la vérité.
Le travail du Kudo et du Kazama était sans doute terminé, Suku pouvait prendre le temps de vérifier que toutes les personnes sauvées se sentent bien avant de partir, mais ils ne devraient plus trop tarder afin de pouvoir faire leur rapport à Konoha sur cette situation et soumettre une étude une peu plus avancée sur ce gang de pirate.