Décidément avant l’examen les missions semblaient s’enchainer à une vitesse effroyable à Kumo. Le jeune Daiki n’avait de cesse que de devoir répondre à plusieurs demandes. Depuis qu’il avait pu voir la Raikage on l’avait affublé de plus de mission et il rencontrait encore plus de gens.
Une à une il ne manquait pas de les résoudre à sa manière et du mieux qu’il pouvait. Ce n’était pas toujours à la hauteur des attentes du village, mais le travail était tout de même fait. C’était en tout cas mieux aux yeux de Daiki que d’échouer dans une de ses tâches.

Aujourd’hui encore il devait se rendre dans le bâtiment administratif principal du village. Là il avait encore une fois rendez-vous dans la salle cinq cents une. Une salle dans la quelle il avait pu obtenir bonne nombre de ses salaires pour ses prestations dans les diverses missions qu’on lui confiait. C’était même là qu’il avait pu recevoir une mission dans laquelle il devait passer le balai dans les galeries après les assauts que les ninjas du village avaient du lancer à l’intérieur.
Mais qu’importe, il passait l’accueil en saluant Izuna, la secrétaire qu’il connaissait bien et qui ne manquait pas de lui sourie à chaque fois. Peut-être même avait-elle un faible pour lui. Mais qu’importe il affrontait sa routine quotidienne avec de plus en plus d’assurance comme l’avait prédit la Raikage. Il venait même à se demander si cette dernière n’avait pas comme un pouvoir de prédiction. Ou alors sa sagesse était infiniment grande. Mais rien qui n’effrayait Daiki dans son objectif final.

Grimpant les escaliers avec une certaine vivacité, le jeune venait à marquer une pause dans sa montée. Il ressentait comme une profonde douleur. Une nouvelle fois encore il avait comme certains problèmes. Et cela semblait venir de son cœur, il avait l’impression que ce dernier se faisait transpercer de part en part sans qu’il ne puisse rien y faire. Il avait pourtant fait des examens et cela même avec des experts. Mais rien n’y faisait. Cela lui arrivait de plus en plus fréquemment. Il avait l’impression que chacune de ses veines et artères se faisaient envahir.
Mais qu’importe la douleur, cette dernière viendrait à passer. Aussi il continuait à grimper les escaliers péniblement et ne manquant pas de poser une main sur la barre d’escalier et l’autre sur son cœur.
Grimpant les marche sune à une, il finissait finalement par arriver jusqu’à l’étage de la salle de réunion. Saluant brièvement et avec un manque cruel de respects les supérieurs qu’il croisait. Le jeune homme venait à rentrer dans la salle, à l’intérieur de cette dernière déjà deux officiers supérieurs. Et avec une autre personne qui semblait plus être un civil qu’un ninja du fait de son costume. Daiki était donc arrivait avant son partenaire.

En même temps il fallait dire que ce dernier n’avait pas moins d’une dizaine de minutes d’avance. Saluant avec respect et application ses supérieurs et l’inconnu. Daiki s’en allait s’installer sur l’un des fauteuils libres dans la salle.
Après une courte attente un autre camarade de Kumo venait à rentrer dans la salle et il fut enfin l’heure de la réunion préparatoire en ce qui concernait la mission.
L’officier en charge de la présentation présenta rapidement l’inconnu comme étant l’agent d’une célèbre star dans le pays de la Foudre. Il semblerait que cette dite star soit de passage dans la cité. Daiki ne connaissait rien de cette personne, mais pour résumer la chose il devait jouer les gardes du corps. Voilà bien une mission qui pouvait lui changer de sa routine.

En sortant de la salle il ne manquait d’aller vers son coéquipier. Une petite présentation avant de se rendre aux portes du villages était le moins qu’il puisse faire.

-Bonjour, je suis Daiki et on va être partenaire comme tu as dû l’entendre le temps de cette mission. Tu t’appelles comment ? Aussi j’aimerais savoir c’est quoi tes domaines de prédilections ?

Cela faisait maintenant un peu plus d'un mois que Keiko avait intégré le village caché de Kumo. Militaire de carrière, la transition fut des plus aisées. La jeune femme avait d'ailleurs profité des enseignements de l'académie seulement pendant trois semaines, vibrant témoin de ses capacités et ses facilités à appréhender le matériel. Il faut avouer que contrairement à la majorité des élèves, la jeune femme partait de bien plus haut et n'avait rien d'une gamine tout juste sortie des jupons de sa mère. Pour une militaire aussi focalisée sur son travail, les missions étaient une part intégrale de l'image qu'elle se faisait de la profession de ninja.

Et ces dernières s'enchainaient depuis peu.

Keiko se voyait d'ailleurs attribuer des missions de plus en plus intéressantes. Là où on ne lui faisait confiance que pour retrouver des animaux de compagnie aventureux, on lui confiait à présent des missions plus en rapport avec ses capacités. Elle avait même l'occasion de se rendre dans des salles de réunion dans les étages du Palais du Raikage. Même si pour le coup c'était la toute première fois qu'on la conduisait dans une salle aussi huppée. Noble de naissance et plutôt de nature blasée, la jeune femme dut quand même avouer que cela avait de la gueule. Elle prit place dans un siège et écouta le briefing avec une attention toute particulière. Qui sait cette mission la propulserait peut être vers les sommets.

En vrai, toutes les missions avaient ce potentiel. Même si ce dernier était souvent bien planqué...

A la fin de la réunion, celui qui l'assisterait dans la mission d'escorte vint se présenter de lui-même. A ses paroles, il semblait plutôt social. Si Keiko aimait les cadres plus professionnels et austères, cela faciliterait les choses de laisser filtrer quelques informations à ce stade de la mission. Tant qu'il ne la harcèlerait pas durant la dite mission. Avant de rencontrer cette fameuse star montante du Pays de la foudre, elle se présenterait avec des manières toutes rigides, dignes d'un long cursus militaire. Un beau balai dans le derrière...

"Mishima Keiko. Je suis une sensorielle spécialisée dans le repérage. Je maîtrise aussi quelques bases de Taïjutsu, en Bukijutsu pour être plus précise. Et vous ?"

Keiko avait beau être du genre muette, elle appréciait l'aisance sociale du jeune Genin qui l'accompagnerait lors de cette mission d'escorte. Ce dernier lui rappelait un de ses anciens camarades très bavard qui adorait parler de tout et de rien et ce en toutes circonstances. La jeune femme n'était guère friande de ce genre de comportement, spécialement en dehors du cadre du travail, préférant de loin l'âpreté et la quiétude du terrain d'entrainement. Mais en savoir le plus possible sur un partenaire en un minimum de temps était quelque chose qu'elle appréciait. Ainsi elle s'y prêta, certes sans enthousiasme, le temps de finalement rencontrer cette fameuse star dont tout le monde parle. Ca tombait bien, ils avaient un peu de temps devant eux. Autant le mettre à profit. Même si au bout du compte le dénommé Daiki ne se confia guère. Son instinct lui disait toutefois qu'il existait de grandes chances pour que ce dernier soit du genre à fracasser des cranes à mains nues.

Ouais. A mains nues.

Faut dire qu'il ne semblait porter aucune arme. Il était sans doute doué en Ninjutsu et possiblement en Taïjutsu tout en force. Keiko assouvirait sa curiosité le moment venu. Il ne faisait aucun doute que cette simple mission d'escorte cachait plus que son intitulé voulait bien laisser paraitre. Elle prit l'air pensive alors que le duo attendait le cortège de cette dernière aux Portes des Cieux. La Genin réfléchit brièvement à la proposition de plan de son partenaire et c'était diablement simple mais cela semblait efficace. Même si elle ne se voyait guère crapahuter dans les arbres ou les hauteurs du village de Kumo. L'objet de leur protection était venue visiter, sans doute pour tester sa popularité si loin de la capitale. Keiko ne s'attendait pas à une tentative d'assassinat. Du moins en plein cœur de Kumo !

"C'est une bonne idée mais ça va être très compliqué de pratiquer mes techniques en plein cœur du village. Surtout si elle est aussi célèbre que je le crois. Regarde par là."

Un petit attroupement s'était constitué un peu plus loin. Une trentaine de personnes, toutes armées d'un papier et d'un stylo trépignaient littéralement d'impatience, prêtes à bondir sur cette Mirai. Et ce nombre n'irait qu'en augmentant, elle en était persuadée. La Genin soupira avant de se retrouver vers l'extérieur et de constater l'arrivée d'un petit groupe. Il s'agissait d'une simple carriole, de belle facture certes mais rien d'ostentatoire. Cette dernière était tirée par deux chevaux et accompagnée de plusieurs hommes à la carrure de boxeurs. Des gardes du corps assurément. Le cortège s'arrêta éventuellement devant l'entrée du village. Deux autres hommes de main émergèrent alors suivis d'une adolescente blonde d'une quinzaine d'années habillée à la toute dernière mode. Cette dernière lâcha un cri strident lorsqu'elle jeta un coup d'œil au village, visiblement émerveillée. Deux autres personnes émergent de la cariole, de gros appareils photo en mains et commencèrent à flasher Mirai avant de se tourner vers le duo et d'en faire de même.

"Ca va être plus compliqué que prévu. Tu veux toujours mettre ton plan à l'œuvre ? Tu restes collé à elle et moi j'observe en essayant de repérer les menaces potentielles dans la foule ? Ses gardes du corps nous seront très utiles."

Keiko commençait déjà à reculer sans même attendre la réponse de Daiki. La simple vue de la star et de son équipe de choc suffisait à lui hérisser le poil.

Daiki était presque à la limite de s’aplatir la paume de sa main sur son front pour signaler sa consternation. Il se demandait qui avait eu la brillante idée de signaler l’arrivée de la jeune star. C’est dire que même les fans étaient certainement même au courant avant les deux ninjas de tout le planning de la jeune dame. Sa camarade de mission n’avait pas forcément tort. La mission s’annonçait compliquée.

La foule grossissait peu à peu, les individus qui venaient gonfler les rangs de la masse populaire s’ajoutait par groupe de deux ou trois à la minute. Un vrai dilemme qui à la fin de la journée serait un vrai fléau. C’était à se demander si le village n’avait pas minimisé quelque peu la mission, mais qu’importe avec un peu de chance et d’intimidation il n’y aurait aucun problème. D’autant que le jeune homme bien qu’il ne l’avouerait jamais, comptait énormément sur la jeune femme qui l’accompagnait.
Il était bon de compter sur les autres et de se reposer sur eux, mais il ne fallait pas pour autant se relâcher et au cours de sa vie le jeune homme l’avait bien compris. D’où le fait qu’il n’ait guère jamais pu faire confiance à qui que ce soit après son tragique incident.

Fort heureusement l’agent de la jeune starlette avait prévu une équipe de garde du corps, qui semblaient à peine compétent dans leur fonction. Mais cela était toujours mieux que rien. Daiki demanderait certainement à ces derniers de bien vouloir s’occuper de gérer le cordon de sécurité sur le trajet de la dame pendant que le duo s’occupait de la personne de Mirai.
Une petite blonde à l’énergie débordante, du moins en image car peut-être était-ce une atout autre chose en privée. Daiki ne connaissait vraiment rien d’elle, il s’était dit qu’en voyant son visage il en aurait peut-être un vague souvenir, mais rien. Il fallait dire qu’avoir vécu dans la forêt pendant la majorité de sa vie ne devait en rien aider.

Avec la foule, les gardes du corps et j’en passe, il y avait également des photographes. Il n’était pas bon pour un ninja d’être connu publiquement sauf si l’on se trouvait être un kage, mais ce n’était là que l’avis de Daiki.

-Je pense que mon plan n’est pas parfait surtout au vu de la situation, mais bon avons-nous le choix. Puis je présume que tu ne veux pas vraiment être collé à elle vu ta réaction à son cri. Tiens prends cette oreillette on restera en contact avec et tu pourras me désigner les cibles potentiellement dangereuses. Je vais affecter les gardes du corps au cordon de sécurité. Au moins ça retiendra la masse de la foule. C’est toujours ça de gagné.

Daiki confiait donc à sa partenaire une oreille en faisait glisser sa main le long de la main de cette dernière. Il savait pertinemment qu’il allait en baver avec la star qui serait emprunte d’une trop grande joie pour lui. Et il espérait par la même qu’elle ne se soucie même pas de lui, au moins il pourrait faire son travail aisément.

Impossible pour Keiko de se faire photographier alors qu'elle souhaite intégrer le Yûrei. Déjà qu'un ninja connu comme le loup blanc c'est pas génial mais si en plus ce dernier voulait devenir une ombre afin de mener des missions relevant de l'intelligence, c'est encore pire ! Elle parvint à détourner le visage et à orienter son corps afin d'éviter la possibilité d'apparaitre en première page du journal. D'ailleurs c'était à se demander le but exact de la visite de cette starlette. Voulait-elle faire les gros titres ? Se faire photographier en compagnie de notre Raikage ? Ou tout simplement mesurer l'impact de sa popularité sur la populace ? La Genin espérait qu'il s'agissait de la dernière proposition. Même si elle se demandait comment réagirait Shodaime. Peut être que les hautes instances du village ont accédé à ces demandes et ainsi cherchaient à mettre Kumo en avant ? Montrer à quel point les ninjas des temps modernes étaient différents des violentes brutes de jadis ? Qui sait ? Ce genre de questions étaient bien au-dessus de sa paie.

"Ton plan est correct. Je suis une sensorielle, ma place est dans l'ombre. Ne la perd pas des yeux surtout. A cet âge et avec cette éducation probablement laxiste, ça m'étonnerait que tout se déroule sans accroc. Je sens qu'elle va vouloir faire du hors piste."

Keiko se contenta d'avouer, plus bavarde que d'habitude en empoignant l'oreillette tendue par son partenaire du jour. Elle apprécia la ressource et la rapidité d'esprit de ce dernier. Ca faciliterait grandement la communication. Lorsque le convoi s'approcha de Daiki, la Genin prit la tangente et comme si elle faisait corps avec la paysage alentour, disparue comme par enchantement dans une foule de plus en plus pressante. Elle se hâta de passer derrière tous ces gens. Son but premier était de repérer d'éventuels utilisateurs de Bukijutsu à distance ou encore d'utilisateurs de ninjutsu. Des ninjas infiltrés qui auraient pris leurs quartiers dans le village depuis quelques jours ou semaines. Daiki avait parlé de prendre de la hauteur. C'était bien vu.

"RAS pour le moment."

Keiko précédait le convoi sur les hauteurs, s'imaginant que la visite commencerait avec le district commercial. Une plateforme qu'elle connaissait bien et qui était malheureusement très exposée.

Le plan de Daiki se mettait donc en œuvre. La jeune femme ninja qui l’accompagnait venait à gagner l’ombre. Si bien qu’il n’entendait plus parler d’elle si ce n’était par le biais de l’oreillette. Une discrétion remarquable que Daiki n’était en rien capable d’imiter. Il fallait dire que le jeune homme était plus dans les assauts directs que dans la récolte de renseignements ou bien dans l’assassinats. Bien qu’ne soit ce genre de tâche ne lui aurait pas déplu.
Mais pour l’heure il ne devait pas s’interroger sur le comment pour procéder pour choisir son unité. D’autant que son corps refaisait des siennes, il ne savait pas vraiment comment réagir face à ce mal qui le tirailler de l’intérieur. Une expertise médicale supplémentaire pouvait s’avérer nécessaire. Mais cela attendrait la fin de la mission.

Les gardes du corps qui étaient venu avec elle ne manquait pas d’être un minimum compétent, au moins l’agent avait fait son boulot. Aussi la séance de dédicace à l’entrée du village ne manquait pas de bien se dérouler malgré un afflux constant de personnes pour venir voir l’étoile montante du pays.
C’était à ne rien y comprendre, qu’avait-elle à gagner en faisant cela. Certes ça donnait une meilleure image d’elle, mais la communication commerciale était minime. Et ne faisait parler d’elle qu’auprès de ces fans pour l’instant.
Il y avait quelque chose de louche dans toute cette histoire, mais on ne payait pas le jeune homme pour réfléchir simplement devait-il protéger la femme.

Finalement il fut décidé par l’agent de la dame qu’elle se rende au quartier commercial, après quoi ils iraient faire un tour au quartier résidentiel et pour finir à l’académie ninja. Une véritable petite tournée dans Kumo que l’agent proposait là.

-Tu m’entends, la prochaine étape après les portes c’est le quartier commercial. Ensuite on ira aux quartiers résidentiels puis à l’académie. Tu as quelque chose de louche en vue ?

Rien à signaler qu’elle disait. Aussi Daiki ordonnait au dispositif de se mettre en branle pour aider la jeune femme à passer les gens. La masse était pour l’heure respectueuse et tous restaient organisés.
Avançant dans les rues de la ville, c’était avec une grande surprise que Daiki venait à voir comme une scène installait là en plein milieu.

-Tu vois ce que je vois ? Je crois qu’il se fou un peu de nous l’agent-là.

Le jeune homme s’en allait voir l’agent en question pour l’interroger quant à ce qui se tramait là. Demandant des explications l’agent ne faisait que se défendre en répétant que c’était pur le bien de sa cliente. Mais qu’importe, ce genre de situation pouvait rentrer dans le dispositif bien que cela allait faire travailler davantage sa partenaire.

Grimpant sur scène avec tout un cordon tout autour. Daiki attendait derrière l’un des rideaux pour protéger la femme en cas de besoin. Les gardes du corps se trouvaient tout autour de la scène. Et amassait contre eux il y avait une très grande populace qui se trouvait là. Ils étaient venus l’écouter chanter ou quelque chose dans le genre ; Un drôle d’événement que voici, mais qui ne manquerait pas de marquer un sacré coup de pub pour la jeune femme. Bien que l’effet de cette promotion ne toucherait que le village.

Keiko ne savait pas si tout ceci était prémédité et si ces gens avaient reçu l'autorisation de se produire dans le village. Il lui était d'avis qu'il s'agissait d'un tour de force assez osé. D'autant plus que ça fichait tout le monde à Kumo dans l'embarras. Pour la jeune femme qui avait certes quitter la cour du Daimyo relativement jeune, cela sentait quand même le sapin et le coup fourré politique. Elle n'exprima évidemment pas ses craintes à son partenaire mais ne manquerait pas mentionner cet état de fait à sa hiérarchie. La Genin savait que plusieurs camps de pensée s'opposaient sur l'échiquier politique et que l'actuel Shodaime Raikage avait été choisie, non seulement pour ses capacités mais aussi sa propension à l'humanisme. Une excellente manière de trancher face à la dureté de l'ancien régime et l'image néfaste qu'avait Kumo depuis cette époque. Cela avait grandement apaisé les craintes quant à la réouverture de ce dernier. Et Kumo n'avait vraiment pas besoin de ça. Cependant les chances que tout cela soit un complot étaient très minces. Cela ne voulait pas dire inexistantes mais c'était un peu trop tiré par les cheveux.

"C'est peut être plus qu'un simple coup de force marketing. On sait jamais. Mais pour l'instant je vois rien. Fais gaffe la menace peut venir de partout."

Keiko était satisfaite du comportement de son collègue. Sa position était parfaite et empêcherait sûrement des fans un peu trop ambitieux de porter atteinte à la star. Du moins ceux qui passerait la sécurité et des gardes somme toute assez bien formés. La jeune femme se tenait dans les derniers rangs d'une foule toujours plus nombreuse. Elle était à l'affut du moindre mouvement dans les hauteurs et manque de pot, un bâtiment surplombait la scène. Niveau sécurité c'était l'enfer. Par chance la scène improvisée était dos au soleil. Elle s'attendait à voir le reflet d'une arme métallique comme un kunai. Et cela ne manqua pas. La Genin fonça alors vers le bâtiment et commença à escalader la façade à toute vitesse.

"Reflets sur le toit en face. Fais gaffe aux projectiles !"

Keiko dicta dans son oreillette en essayant de cacher son excitation. Elle se montait sans doute un peu le bourrichon pour rien. Vaut mieux prévenir que guérir. Et puis elle désirait tellement un peu d'action...

Tout se passait pour le mieux, la place se remplissait au fur et à mesure, mais les gardes du corps étaient suffisamment nombreux pour le dispositif de sécurité qui avait été prévu. Décidément l’agent avait vraiment tout prévu et c’était à se demander à quoi pouvait bien servir le duo de ninja sur cette opération. Mais qu’importe, une mission tranquille et sans bavure c’était de l’argent facile à se faire.
La compagnonne de Daiki ne manquait pas de lui parler par intermittence. Elle exprimait son point de vue. Non pas que cela dérange Daiki, il ne l’écoutait qu’à moitié. Il attendait simplement qu’elle vienne à lui donner des informations utiles.

C’était donc sur les avertissements de la femme que le jeune se montrait plus méfiant, avec un tel bain de foule. Il y avait toutes les chances pour l’éventuel assaillant de tenter quelque chose. Mais la question restait quoi ou plutôt qui.
N’ayant de cesse que d’observer les gens, le jeune homme ne semblait plus avoir où donner de la tête. La starlette sur la scène quant à elle ne semblait se soucier de rien et ne faisait que vivre l’instant présent avec son grand sourire béat.
Depuis les bars autour de la place, les clients en écoutaient la jeune femme chanter et faire sa chorégraphie plutôt sur légère sur scène.

Puis un message venait troubler l’ordre du spectacle. Keiko annonçait à Daiki une potentielle menace. Le jeune homme se disait que forcément rien en pouvait se passer tranquillement sans qu’on ne vienne gêner ce genre d’événement. Le ninja ne souhaitait pas particulièrement grimper sur scène et faire parler de lui. D’autant que s’il n’agissait pas comme il le fallait, il serait mal vu le cours du Daimyo. Après tout il était dit dans le milieu que la starlette était membre de l’une des familles nobles les plus importantes du pays ou quelque chose du genre.
Et rien qu’avec ses relations elle pouvait assez aisément pourrir la vie de Daiki et de Keiko.

-Bien reçu, je vais me rapprocher de la scène. Je te laisse gérer la menace. N’hésite pas à me contacter.

Zigzagant entre les techniciens peu nombreux mais bien concentré en un même endroit sur le derrière de la scène. Daiki parvenait à se mettre derrière un rideau non loin de la starlette. A la moindre chose suspecte ou bien si sa partenaire lui demandait d’agir faute de ne pas avoir pu arrêter le suspect à temps.

En main il avait également une sorte de commande à distance lui permettant d’actionner des fumigènes qui étaient prévu pour le clou du spectacle. Tant pis si cela devait raccourcir les choses, l’image de la star serait intacte et elle serait également en sécurité. Car un écran fumigène Daiki pourrait l’extraire aux yeux de tous sans que personne ne puisse la voir.

Rassurée par Daiki dans son oreillette, Keiko escalada le mur du bâtiment en utilisant son chakra comme si sa vie en dépendait ! En fait, elle souhaitait juste un peu d'action. Et dieu sait qu'elle en avait besoin en ce moment avec cette suite interminable de missions plus minables les unes que les autres. Evidemment, la jeune femme était une professionnelle, militaire de carrière qui plus est. Elle possédait ainsi une discipline, une loyauté et une détermination rare que beaucoup de ses nouveaux collègues pouvaient lui envier. Cette mission d'escorte n'avait rien de glorieuse sur le papier mais il existait une possibilité, certes infime, que cela tourne mal et que la mission devienne plus compliquée. L'occasion de voir son rang évoluer en somme.

Cependant, la Genin n'avait pas vraiment la tête à réfléchir à ça.

Keiko bondit une dernière fois et arriva éventuellement sur le toit, lame dégainée et prête à fondre sur la moindre menace qui se présenterait à ses yeux brillants. L'excitation était à son comble ! Et redescendit presque aussitôt. Elle se retrouva nez-à-nez avec une petite bonne femme aussi grande que large en train de taper sur d'immenses tapis dans un épais nuage de poussière. Dans les bras de cette dernière dans lesquels la Genin avait espéré trouver une arme dangereuse se trouvait une espèce de spatule géante métallique. Les deux femmes se fixèrent en chiens de faïence l'espace de quelques secondes avant que la ménagère ne hurle du surprise en voyant la lame à la main de Keiko. Cette dernière soupira en rangeant son arme, rassurant maladroitement la grosse femme d'un geste de la main. Elle porta finalement une main à son oreille.

"Fausse alerte. Je répète. Fausse alerte. Je fais quand même le tour du toit pour être rassurée. Et puis je distingue mieux les menaces d'ici."

Keiko avoua franchement, une pointe de déception et d'embarras dans la voix. Si elle avait espéré de l'action, elle était tout de même étrangement rassurée qu'il ne se passe rien. La Genin se porta au bord du toi et fit un signe à Daiki qu'elle distingua, visiblement prêt à passer à l'action. Elle hocha la tête avant que son regard ne se pose sur une foule qui était visiblement non seulement plus nombreuse mais virulente. Il y avait d'ailleurs du mouvement sur la droite de la scène. Les gardes semblaient même en difficulté.

"Par contre, fais attention il y a un mouvement de foule devant la scène sur ta gauche. Le cordon de sécurité ne va pas tenir longtemps."

La mission suivait donc son cours, la jeune femme ninja semblait se précipiter vers le lieu sans vraiment cacher une pointe de joie dans sa voix. Mais qu’importe Daiki pouvait aisément comprendre ce genre de sentiment surtout dans des missions comme celle présente. La starlette de son côté ne semblait pas vraiment remarquer l’agitation de Daiki sur le côté de la scène. Le jeune homme était plus que prêt à bondir. C’est pourquoi ce fut comme une déception lorsque sa collègue vint à lui annoncer qu’il ne s’agissait là que d’une fausse alerte. Il n’y avait aucun soulagement dans le comportement de Daiki. Simplement aurait-il voulu en finir au plus vite.

-Une fausse alerte, bien reçu.

Daiki laissait sa voix platonique, il n’avait aucun sentiment dans cette dernière, presque comme-ci plus rien ne semblait l’intéresser. La femme semblait vouloir rester sur ce nouveau toit. Peut-être y voyait-elle mieux se disait le jeune qui ne manquait pas d’avoir raison grâce à la confirmation de la jeune femme. Malgré tout cette confirmation n’annonçait rien de bon, car Keiko semblait avoir perçu comme un début de faiblesse dans le cordon de sécurité. Une faiblesse qu’il serait plus que difficile à corriger du simple fait que l’ensemble des agents de la sécurité étaient déjà affecté à ce dernier.

-Je viens de voir ça en effet. La représentation est bientôt finie. Je vais évacuer notre objectif de mission, tu pourras nous suivre depuis les toits ?

Aussi Daiki se devait d’agir calmement et de manière réfléchie. Il ne servait à rien d’agir avec précipitation. Fort heureusement pour lui, il avait pu communiquer un signe avec la jeune femme avant qu’elle ne grimpe sur scène pour pouvoir lui signifier d’abréger sa prestation et de pouvoir s’en aller au plus vite. Le ninja n’hésitait pas une seconde et il signalait la chose à la jeune femme. Ne manquant pas au passage d’agacer l’agent de la demoiselle qui grinçait des dents et écartaient ses lèvres pour comme pour insulter Daiki de loin. Chose qui n’atteignait en rien le garçon et qui venait même à ignorer ce dernier. On l’avait engagé pour la sécurité de la dame et non pour être sympa avec son agent.

Mais avant qu’elle n’ait pu finir sa représentation, le cordon venait à céder. Décidément cet incompétent d’agent n’avait guère prévu le coup une telle foule. Pourtant, il aurait pu se douter que la star montante allait forcément attirer des foules. Daiki essayait d’éviter qu’il n’y ait une émeute sur la place et il s’empressait d’évacuer la jeune dame. La jeune star ne manquait de voir le ninja lui faire signe qu’il allait intervenir et elle cherchait à en finir le plus vite possible tout en restant calme. Décidément elle savait rester concentrée n toute circonstance, elle était bien plus professionnelle que son agent. Des gardes du corps d’une autre partie du cordon de sécurité étaient venus aider à combler la brèche. Cela ne faisait que ralentir la foule mais au moins cela avait le mérite de faire gagner du temps, bien que là où ils étaient affectés, le cordon venait à faiblir aussi. C’était presque comme vouloir boucher tous les trous d’une passoire.

Enfin, il pouvait intervenir. Il ne manquait pas d’envoyer plusieurs fumigènes sur la scène. Puis d’un bond il venait à saisir la femme par la taille pour ensuite l’emmener plus loin de la place. Il s’en allait jusqu’à un parc où il n’y avait personne. Une bonne chose de faite. Au moins là il pouvait soupirer.

Aussitôt averti, aussitôt Daiki repéra la brèche et put intervenir. Décidément la Genin avait de la chance avec ses coéquipiers ces derniers temps. Que ce soit la vielle Yuki ou la jeune ou encore le sous-chef de la Mihari. Faut dire qu'il était plutôt facile de collaborer avec une sensorielle. Du moins à ce que disait ses précédents partenaires. Et puis elle avait surtout la chance que ces derniers soient plutôt bourrins, spécialistes de Ninjutsu ou du Taïjutsu. Des spécialités que la jeune femme complétait à merveille. Elle espérait d'ailleurs un jour maitriser ces dernières, devenir beaucoup plus complète et ainsi faire un meilleur travail.

"Je vous guide depuis les toits."

Keiko répondit de manière laconique comme à son habitude. Cette mission lui donnait mal au crâne. Alors qu'elle voulut utiliser ses capacités pour indiquer la route à suivre à Daiki, elle fut rapidement assaillie par une violente attaque sensorielle qui la débilita et la força à s'arrêter en plein course. Tremblante, elle ferma les yeux et essaya de se calmer en faisant le vide à l'intérieur comme on lui avait appris lors de ses premiers jours à l'académie. C'était étrange cela faisait des semaines qu'elle n'avait pas subi de telles pressions. Elle les croyait derrière elle pour de bon... Lorsqu'elle reprit les commandes de son corps, la jeune femme donna quelques indications afin que le duo puisse quitter la scène et se perdre des les ruelles du district commercial jusqu'à un petit parc non loin du quartier résidentiel. Elle les rejoint peu après.

"Beau travail Daiki. Je pense qu'on est à l'abri. Vous allez bien mademoiselle ?"

La fameuse Mirai ne semblait pas très contente du traitement des deux ninjas. Elle pestait contre des mesures exagérées compte tenu de la situation. Keiko se retint de lui répondre ou de faire une quelconque remarque. Son mal de tête était toujours présent et elle n'avait pas envie de l'insulter. Et puis elle était professionnelle jusqu'au bout des ongles. Toutefois, il ne fallait pas être devin pour voir qu'elle n'était pas d'humeur. De son front perlaient quelques gouttes de sueur et ses traits étaient clairement tendus. Elle préféra se concentrer sur la fin de cette mission. La Genin se tourna vers son partenaire.

"On la ramène à l'entrée du village ? J'imagine que son entourage la retrouvera facilement là-bas."

Finalement la starlette était évacuée de la place juste avant qu’une vague humaine eu raison du cordon de sécurité. Daiki n’osait pas imaginer les gardes du corps sous les bottes des fans. Mais au moins il se disait que ce n’était pas lui et il passait rapidement à autre chose. Pour preuve que finalement il se moquait pas mal du sort des sbires de l’agent. Keiko devait annoncer le chemin à prendre, mais durant un très court laps de temps, Daiki ne parvenait à avoir de réponse de sa part. Il se demandait si cela allait, puis la femme revint annoncer dans son oreillette la route à suivre pour se stopper dans un coin tranquille.

Là sur un petit croisement entre deux ruelles, dans un parc, le jeune venait à rejoindre le sol. Il déposa la starlette qu’il avait tenu dans ses bras comme une princesse sur l’un des bancs. Puis Keiko venait à arriver assez rapidement. Félicitant Daiki, Keiko venait à prendre des nouvelles de la starlette.
Daiki n’avait pas vraiment relevé les premiers propos de la femme ninja. Bien qu’un empêcheur de tourner en rond aurait pu penser que la femme parler au jeune ninja comme à un chien. Mais qu’importe, l’essentiel pour l’heure était la mission.

La jeune femme alors à se plaindre du comportement des ninjas. Alors qu’il avait pu assurer sa sécurité de manière raisonnable.

-Ma collègue ne vous le dit peut-être pas, mais moi je n’ai aucune gêne à vous parler en face. Pour l’heure certains de vos gardes du corps vont devoir faire un séjour à l’hôpital. Se faire marcher dessus par plusieurs dizaines de personnes n’a rien d’agréable. Et si l’on ne vous avait pas évacué votre sort aurait été bien pire. Déchiré entre vos fans, nul doute que le tas il y aurait eu certains vices de fait. Et je ne parle pas de simples mains baladeuses. A vouloir devenir une star, on attire forcément l’attention de gens spéciaux dira-t-on. Donc quand m’a collègue vous demande comment vous vous portez, vous répondez bien ou alors vous indiqué où vous êtes blessé. Les autres plaintes ce sera à votre agent qu’il faudra les faire.

Daiki avait cela non pas sur un visage méchant ou sur un ton haussé. Au lieu de cela il avait simplement haussé un sourire et parlait avec une voix chaleureuse de quoi contraster ses propos.

-L’entrée du village ? Je ne sais pas, il doit y avoir encore des fans. Et le temps que son agent arrive, elle sera vite assaillie par la masse. Peut-être le bureau des missions. De toute façon son agent doit passer là-bas.

Daiki se tournait alors vers la femme en vedette.

-On va devoir bouger sur le toit. Je vous laisse décider qui vous portera, bien qu’il serait préférable que cela soit moi. Au moins ma comparse ici présent pourra nous trouver un chemin tranquille.  

Si Keiko avait envie de rire devant la franchise de son partenaire, elle se retint. La Genin était surtout très heureuse que ce dernier remette Mirai à sa place. Cela aurait pu dégénérer et le fait d'être une star montante de Kaminari n'excusait en rien ce comportement. L'adolescente avait besoin d'être recadrée mais ce n'était pas à Kumo et par extension aux kumojins de faire ça. Son manager en prendrait assurément pour son grade le moment venu.

"On est parti."

Keiko ne laissa pas l'opportunité à Mirai de choisir qui la porterait et se défila en sautant sur le toit le plus proche en direction du Palais du Raikage, où se situait le bureau des missions. Daiki avait l'air suffisamment convaincant et conciliant pour se charger de l'adolescente. De son côté la gamine souffrait encore de ce mystérieux mal de tête qui exacerbait toutes sortes de sons, l'empêchant par la même d'utiliser ses capacités sensorielles. Sous peine d'avoir une nouvelle attaque et de se retrouver dans l'incapacité d'effectuer son travail. Elle ne pouvait tout simplement pas se permettre un blâme dans ses états de service. Question d'éthique personnelle et de promotion rapide...

"Je préfère éviter les grosses artères. On va prendre les ruelles. Ca sera plus facile de nous repérer pour les fans hardcore mais on est clairement plus rapides."

Keiko jugea, estimant que les fans n'avaient tout bonnement aucune chance de forcer la sécurité du Palais. C'était très bien vu de la part de son partenaire qui n'était visiblement pas qu'un bourrin écervelé. Il était professionnel et vif d'esprit. Vraiment une bonne surprise. La combinaison de leurs talents respectifs leur permit d'arriver sans encombre à destination et de livrer Mirai au Bureau des missions. Un endroit qu'elle connaissait à présent presque par cœur. Faut dire qu'elle avait abattu un énorme travail ces derniers temps, surtout pour pallier au manque de Genin partis au Pays du Feu pour l'examen Chûnin. La fameuse Mirai sembla moins virulente, appréciant sans doute l'architecture et la majesté des lieux. Une fois l'entourage de cette dernière sur place, la mission était terminée. Les deux Genins firent leur rapport et Keiko ne fit pas de vieux os, encore éreintée par son mystérieux mal de tête qui lui rappelait de mauvais souvenirs. Elle espérait que ce dernier ne persiste pas, sous peine de la gêner dans la majeure partie de ses tâches de kumojin. Elle salua brièvement son partenaire d'un geste de la main.

De toute manière, elle n'était pas du genre à trainer avec ses camarades en dehors des missions.