Ses pieds foulent le sol des terres montagneuses de Kaminari.
Revenue au bercail, elle contemple les reliefs avec calme et apaisement.
Ces semaines passées à Konoha ont été riches à bien des niveaux.
Riches en informations, qu’il s’agisse du Jinsei, des deux autres Kage et leurs subordonnés, ou simplement des compétences de ses ninjas.
Si certains se sont illustrés de la meilleure des manières, d’autres se sont écrasés bien rapidement.
Ni déçue, ni fière, Itoe considère la chose comme un enseignement. Elle doit réfléchir d’une autre manière pour faire briller les siens, leur donner de nouvelles pistes.
Si certains ont prouvé être mûrs et capables de s’élever plus haut dans la hiérarchie, d’autres n’ont fait que confirmer les doutes de la Raikage à son sujet.

Son œil unique se dépose sur la tête du cortège.
Yuki Hanae, Mojuzuka Sojin, Betsumei Ayako, Daiki, Kaito. Des visages qu’elle connaît plus ou moins, qu’elle a croisés ici et là. Certains font partie de ceux avec qui elle a travaillé, d’ailleurs.
À leurs côtés, Danseitai Hiroki, qui l’a accompagnée au sommet des Kage. Il manque Raesthra pour compléter ce tableau, mais il a annoncé à Itoe qu’il avait besoin de régler d’autres « problèmes » avant de rentrer. Ayant pleine confiance en lui, la Raikage l’a laissé partir, en lui sommant de lui envoyer régulièrement des missives pour la tenir au courant de son état.

Elle repart sur les Genins de la meute.
Yuki Hanae, fille de la glace, n’a pas été formidable à l’examen, selon les dires de son Chûnin. Accompagnée par un ninja très jeune, tête brûlée, véritable danger public pour eux deux, il n’est pas difficile de supposer la fin de l’examen. Deux personnes immatures, incapables de faire preuve de retenue … ça ne fait pas forcément bon ménage. Dommage pour Hanae, jusque-là, elle avait montré un grand sérieux, un calme inhabituel pour quelqu’un comme elle. Peut-être que son partenaire ne l’a pas aidée ?
Mojuzuka Sojin, le petit prince de Kumo pour cet examen, a bravé les obstacles de la première épreuve et vaincu son adversaire avec brio. Non sans subir et causer de graves blessures, mais il semble s’en être bien remis. Il a fait preuve d’une efficacité sans pareille, qui dénote avec nombre des autres performances Kumojines.
Betsumei Ayako, bien qu’elle n’ait pas triomphé de la première épreuve, a été égale à elle-même. Une ninja en retrait, plus douée pour le soutien que pour l’action, lâchée en pleine nature. Son partenaire est un véritable inconnu, dont Itoe n’a que peu entendu parler.
Daiki, enfin, a également été vaincu lors du premier tour, n’ayant pas sa chance de briller. Ou jouant lui-même au plus fort, sans prendre garde aux obstacles dressés devant lui ? Difficile de le dire.
Kaito, l’être hybride, capable de prendre une forme d’ours, qui a triomphé de la première épreuve mais est tombé sur un adversaire particulièrement coriace. Suffisamment virulent pour lui infliger de graves dommages, transformant ces matchs en théâtre de la souffrance et de la violence. Itoe ne peut s’empêcher de compatir à sa douleur et espérer qu’il n’ait pas subi de traumatismes mentaux supplémentaires.

Itoe fait volte-face, observe longuement Kumo.
Sa maison.
Sa tanière.
Son nid.
L’endroit qu’elle doit protéger.
Un endroit menacé par la présence d’ombres menaçantes qui n’attendent que de les engloutir.

Ses ninjas doivent progresser, mais elle aussi. Elle doit changer.
Ne plus être la douce et gentille Itoe, qui attend que la situation se dégrade pour agir.
Elle doit être prévenante. Agir d’abord, poser les questions après.
Grandir.
Mais pas grandir comme une diplomate, non, y en a assez de ça.
Elle doit grandir comme une menace. Terrifiante pour quiconque osera lever ne serait-ce que le petit doigt sur la foudre.

Un sourire sur le visage, elle se tourne vers les Kumojins.

« Bon retour à tous, prenez un peu de temps pour vous reposer. Dès demain, les activités reprennent, je vous attends tous plus prêts que jamais ! »

Une impulsion plus franche, plus humaine.
De plus en plus éloignée des bonnes manières qui lui sont caractéristiques.
Au revoir, Kusa.
Bonjour, Kaminari.
Il est temps que la foudre se mette à gronder.