Intitulé : Vol à l'étalage (Rang C) Description : Depuis quelques jours, les marchés nocturnes de Minami, capitale du pays, sont victimes de vol à l’étalage. D’abord de simples victuailles, le nombre d’objets dérobés et la valeur de ces derniers ne cessent d’augmenter. Malgré la vigilance accrue des commerçants dans les étales, les marchandises continuent de disparaître. Les marchands n’ont aucune piste : ils n’ont rien en commun, ils ne vendent pas la même chose, ils ne se sont pas faits volés à la même heure… La seule chose qui les relie, c’est la présence d’enfants dans les environs et proches des étales. Kaze a demandé l’aide de son village pour enquêter.
Printemps de l'An 150 ~ Minami, Capitale ~ Sud de Kaze no Kuni
Tu es partie il y a un moment alors que tu venais de recevoir ta première mission des mains d’un des hauts-gradés du village. Cela faisait quelques semaines que tu étais installée là-bas et ton oncle avait décidé de prendre en charge les frais d’un loyer afin que tu puisses te concentrer sur ta carrière. Il avait tout prévu ton oncle. À croire qu’il était passé par là avant toi. Mais tu étais contente de ne pas devoir t’occuper de ça et tu laissais ton oncle le négociateur gérer l’aspect financier. Après tout, tu lui es loyal tout comme tu es loyale à Suna. Bandeau au bras gauche, tu représentais un clan mais plus encore, une volonté de fer et une loyauté. Tes frêles épaules le savaient puisque tu avais eu une grande discussion avec le chef de clan. Tu n’avais pas le droit à l’erreur. C’est donc armé de ton sac et d’un chapeau en osier que tu avances dans le désert avant ton camarade du moment. Tu te revois encore te présenter à lui sous ton identité avant de faire ton premier baptême du désert sans accompagnant. Mais cela ne voulait pas dire que tu ne savais pas où tu allais. Ton oncle est domicilié là-bas alors tu connais exactement le chemin qui te lie à la Capitale.
Tu penses alors à la mission. Des vols qui ne cessent d’augmenter et donc la valeur marchande ne cesse aussi d’augmenter. Cela te laisse sceptique même si cela ne serait pas la première fois que cela se produit là-bas. Tu entendais de nombreuses personnes en parler même si tu ne quittais que trop peu le domaine. Pourtant, malgré les détails que tu as reçu de Suna, tu sembles dubitative. Il semblerait que tout porte à accuser ce groupe d’enfants, mais tu en viens à te demander si c’est réellement eux. Et si oui, est-ce qu’il n’y aurait personne d’autre derrière ça. Mais tu aurais le temps de trancher sur toutes ces théories qui te traversent l’esprit. Avant de partir pour la Capitale, tu t’étais présenté auprès de ton camarade alors que tu te trouvais aux portes. De façon très polie et courtoise. Tu dois rester courtoise en tous temps. La route dans le désert ne fut pas simple non plus mais ce n’était pas la première fois que tu affrontais la folie d’Amaterasu.
« — Kyoi, dis-moi, es-tu déjà venu à Minami ? Si ce n’est pas le cas, est-ce tu souhaites une visite guidée ? »
Ton oncle ne sait pas que tu es en route pour la Capitale. Et pour le moment, tu gères ta carrière comme tu l’entends. Tu avais déjà reçu plus que des bases auprès de ton clan, il ne te reste plus qu’à t’entraîner, évoluer et comprendre par toi-même comment fonctionnent tes talents avec la lumière. Quand tu as posé la question à ton oncle, il est toujours resté flou dans ses paroles, mais tu ne les as pas oublié. Après tout, c’est le début d’une vie nouvelle pour toi. Tu montres un sourire en te disant que s’il n’est jamais venu, tu lui feras faire une visite de la ville. Tu es venue ici tellement de fois que tu as arrêté de compter. De plus, ils ont besoin qu’il fasse nuit pour enquêter et surveiller le dit marché. Or, il fait jour et il est possible d’avoir un peu de temps pour visiter certains lieux de la vie. Tu n’écartes pas la possibilité que les enfants prennent la fuite et si on ne connaît pas la ville, c’est un coup à se perdre. Peu de temps après, alors que tu allais entrer dans la Capitale, tu entends une voix qui t’interpelle. Tu souris avant de lever la tête vers l’origine de cette voix. Rapidement, tu vois une petite tête blonde qui arrive devant toi tout sourire et relativement joyeux.
« — Salut Danan. Je vois que tu as toujours autant la forme ! » « — Tu peux parler, toi et ta petite bouille ! » « — Heyyyyyyyyyyyyyyyy ! » « — Mais tu n’es pas censé être à Suna ? » « — Si, mais il semblerait que la capitale ait demandé de l’aide et Suna nous envoie enquêter. D’ailleurs, je te présente mon binôme pour l’occasion. Kyoi, je te présente Danan. » « — Enchanté ! Bienvenue à Minami. Alors sur quoi dois-tu enquêter ? » « — Vol à l'étalage au marché nocturne. Tu as des infos ? » « — Pas plus que toi mais cela semble inquiéter les commerçants ! » « — Il y a eu des vols ses derniers jours à ta connaissance ? » « — Pas que je sache, mais je peux te guider vers le responsable si tu veux ! » « — Je veux bien. Je te remercie. Quoi de neuf ? » « — Je dois partir dans quelques jours pour le temple d’Amaterasu. » « — Oh oui, c’est vrai que tu te maries. Comment va Shina ? » « — Bah, elle est complètement stressée mais ça devrait bien se passer » « — Je prierais pour vous le jour J. » « — C’est gentil. Je te remercie. Tu trouveras le responsable du côté du quartier des ports. C’est Shizane. » « — Merci pour le coup de main. Salue mon oncle pour moi si tu le vois et embrasse ta femme ! » « — Je n’y manquerais pas ! »
Tu ris un peu avant lui avant que vous vous sépariez. Tu ne t’attendais pas à le voir ici, mais il est vrai qu’avec son mariage, il a toutes les raisons du monde d’être dans cette ville. C’est alors que tu regardes ton camarade.
« — Par quoi veux-tu commencer ? Visite du marché nocturne pour du repérage, interroger Shizane du côté du port ou se présenter auprès de l’ordonnateur ? »
Tu l’observes en silence tout en gardant le sourire. Ici, tu te sens comme chez toi, mais tu fais attention à ce que tu dis et ce que tu fais. Tu as dissimulé ta bourse dans ton sac qui est bien fermé de sorte qu’on ne puisse pas te voler quoique ce soit. Tu connais cette ville et ces favelas. Donc la prudence est de mise. Peut-être trop.
Dernière édition par Tegami Ayane le Sam 12 Déc - 12:56, édité 5 fois
Printemps de l'An 150 ~ Minami, Capitale ~ Sud de Kaze no Kuni
Tu es comme une petite souris, fière d’avoir vécu ici un moment. Il faut que ton oncle aime bien s’occuper des affaires politiques bien que beaucoup de membres de ton clan sont plus des soldats et des protecteurs qu’autre chose. Pourtant, tu aimes voir ton tuteur illuminé le ciel averc l’intervention de sa maîtrise de la lumière, dojutsu de ton clan depuis de très nombreuses années, si ce n’est pas siècle. Mais tu ne fais partie des gens qui se vante. Tu aimes ton clan et ton oncle, mais tu es, à l’image de ton binôme, aussi à Suna pour apprendre. Mais il s’agit juste d’une question de sécurité supplémentaire et tu vas même jusqu’à soupçonner des intérêts politiques en plus. Ton oncle est bien plus doué au jeu de la politique que du combat en lui-même. Mais tu ne vas pas te plaindre car c’est lui qui t’a appris à savoir utiliser les mots et la parole pour limiter l’usage des armes. Mais dans le fond, tu sais que parfois les mots ne suffisent plus alors pas d’autre choix que de prendre les armes. Tu te sentais à l’aise ici et plus particulièrement dans la Capitale. Ce lieu que tu as dû te familiariser à la mort de tes parents le même jour lors de la même attaque.
Il est souvent dit que le clan Tegami est reclus dans les Montagnes et c’est entièrement vrai mais certains membres sont en extérieur afin de venir s’occuper de la politique et de la gestion. C’est un peu le cas de ton oncle qui se devait de gérer son clan selon les ordres et les consignes données par le Daimyô. Et le palais de cette dernière se trouve justement surélevé à eux. C’est le bâtiment qui surplombe le reste. Tu étais plutôt contente qu’il accepte de faire le tour de la ville. Tu retires ton bandeau et tu le mets dans ton sac. Il a effectivement eu une très bonne idée et ce n’est pas plus mal de rester discrets. Cependant, il faudra probablement le montrer à l’ordonnateur afin de prouver notre affectation. Puis tu hoches la tête avant de te tourner vers la ville qui semble être en activité.
« — J’ai passé une partie de ma vie ici. Je connais donc la capitale suffisamment pour me débrouiller. Et toi, tu viens de quel pays ? »
Déduire qu’il n’est pas originaire de Kaze était assez facile à deviner vu qu’il venait de te dire qu’il était arrivé ici depuis peu. Un peu comme toi mais à Suna. Mais tu connais un peu plus Kaze que lui. Tu prends une grande inspiration avant de le regarder une seconde fois. Tu ne le connais pas, mais tu restes quelqu’un de naturellement chaleureuse. Bien sûr, tu ignores tout de lui, mais il est ton équipier pour cette mission. Alors autant s’y faire même si c’est temporaire. Et de toute façon, la nuit n’est pas encore tombée. Tu redresses la tête avant de t’apercevoir que l’astre solaire est encore bien haut dans le ciel. Encore un paquet d’heure devant toi. Tu l’invites alors à te suivre avant de lui faire une petite visite guidée. Tu penses que tu n’auras que ça à faire de la journée. Sauf si ton oncle fout la merde et demande à te voir. Seulement, tu ne dois pas oublier ta mission et celle de ton camarade. Si on vous a mis ensemble, c’est qu’il y a une excellente raison même si tu ignores laquelle pour le moment.
« — Minami est partagée en plusieurs quartiers. Au Sud, tu as le quartier des Ports. C’est de là que parte et arrive le fret maritime. Tu vois le bâtiment qui surplombe tout ? C’est le palais du Daimyô. Enfin de la Daimyô. Sano Kane y vit depuis de nombreuses années, probablement depuis bien avant ma naissance. Les bâtiments en pierres blanches qui l’entoure sont les quartiers riches. Et devant toi, tu as les favelas. C’est un peu le quartier pauvre de la ville. Entre les deux, tu trouveras le marché. »
Tu savais que plus tu t’approcherais du palais de la Daimyô, plus les quartiers seront riches, luxuriants et verdoyants. Dans le désert, on ne fait que croiser des palmiers et bien, c’est un peu différent ici puisqu’il y a même des parcs composés d’arbres et arbustes différents et qui semblent s’adapter aux conditions qui sont bien plus clémentes que partout ailleurs dans le pays du Vent. Tu étais quand même contente de revenir ici, car la chaleur est bien plus supportable ici que dans le désert que vous veniez de traverser. Tu gardes le sourire et tu lui fais signe de te suivre. C’est parti pour une visite guidée. Mais il y avait aussi quelques petits lieux touristiques à voir mais tout dépendait des goûts de ton partenaire.
Dernière édition par Tegami Ayane le Mer 4 Nov - 16:58, édité 3 fois
Au moins, Ayane avait accepté de jouer profil bas. Le jeune garçon aux cheveux blancs fit un petit signe de tête juste pour la remercier, puis il la suivit dans le silence. Il n’approuvait pas vraiment ses choix en ce qui concernait les premières choses à faire lors de cette mission, mais il savait qu’il ne devait pas clairement exposer ses idées à ses pairs shinobis, ni les imposer par la même occasion. Ce fut donc pourquoi il la suivit, tentant d’en apprendre un peu plus sur la Capitale qu’il ne connaissait absolument pas.
•• Je viens de très loin, mais si je devais te dire mon pays d’origine, j’imagine que ce serait Yuki no kuni. Tu es arrivée il y a longtemps à Suna ? ••
Fit-il avec un (faux) sourire envers sa partenaire de mission tandis qu’ils reprenaient leur marche, s’enfonçant toujours un peu plus dans la magnifique cité qu’était Minami. Les bâtiments étaient très jolis, et on sentait la différence entre les différents quartiers, comme le lui expliquait la Tegami. Elle avait énormément de connaissances sur la ville, et Kyoi se fit alors la réflexion qu’elle serait un atout indéniable pour le bon déroulement de cette mission.
Ils passèrent ainsi plus d’une heure à déambuler dans les rues tantôt malfamées, et tantôt impeccables de la Capitale. Les sens aux aguets, Kyoi tentait de noter des éléments marquants tels que l’emplacement de certaines boutiques visibles, des odeurs propres à chaque quartier. Le tout, s’enregistrant dans son petit cerveau, servirait peut-être lors de la mission. L’étude de son environnement n’était pas inné chez l’homme, et Reizoku avait bien fait en sorte que ses « protégés » en prennent bien conscience, et surtout réalisent l’importance et l’avantage que l’on avait lorsque l’on connaissait bien l’environnement dans lequel on évoluait.
On pouvait dire ce qu’on voulait de cet homme, mais il n’en restait pas moins un homme d’exception, un shinobi qui avait fait ses preuves et qui connaissait bien mieux le comportement humain que la plupart de ses pairs.
❅❅❅
•• Bien, allons-voir le commanditaire désormais, je suis sûr qu’il a de nombreuses informations à nous donner en complément de ce qui était écrit dans la missive. Allez, je te suis Ayane-chan. ••
Cela faisait un moment que ça lui trottait dans la tête, mais il s’était tu jusqu’à présent. Sauf qu’aux yeux de Kyoi, errer dans les rues pour « profiter » était contre-productif, ils se devaient de recueillir le maximum d’informations avant que la nuit ne tombe, et le temps leur était compté.
En utilisant le « chan », il augmentait alors ses chances de voir sa remarque passer comme une lettre à la poste. Et ainsi, ils se mirent en route pour rejoindre une petite bâtisse située non loin du palais de la Daimyo. L’endroit ne payait pas de mine et Kyoi dut s’assurer en relisant la missive qu’ils étaient au bon endroit. Puis, tout lui apparut plus clairement, ils le rejoignaient ici pour éviter d’attirer l’attention.
C’était malin.
Tandis qu’ils arrivaient, ils se firent barrer la route par deux hommes à la stature imposante. Kyoi ne bougea pas, ce n’étaient pas les muscles qui étaient les plus impressionnants depuis l’apparition du chakra, il le savait bien. Et tandis qu’il montrait son bandeau de Suna en le sortant de son kimono, les deux hommes se radoucirent, comprenant alors que les deux shinobis en face d’eux n’étaient pas un couple de touristes un peu trop curieux.
Ils furent alors escortés à l’intérieur, où se trouvait un homme à l’aspect bourru, affalé dans un canapé. En les voyant arriver, il se redressa derechef et les accueillit avec un grand sourire et ces quelques paroles.
•• Amis Sunajins, bienvenus bienvenus… Mettez vous à l’aise je vous prie. ••
Fit-il tout en leur désignant un canapé lui faisant place. Kyoi obtempéra et s’assit, il laissa passer quelques instants avant de prendre la parole, comme on lui avait appris à le faire.
•• Poku je présume ? Je suis Kyoi, et voici ma partenaire Ayane. Nous sommes ici concernant les activités nocturnes de certains voleurs apparemment… Pourriez-vous nous en dire un peu plus s’il vous plaît ? ••
Toujours très courtois, il accompagna ses paroles d’un sourire de diplomate. Mais ses yeux, eux, ne souriaient pas et dévisageaient le commanditaire, comme pour y déceler la moindre trace de quelque chose que la parole n’aurait su exprimer.
•• Eh bien comme vous le savez, nos marchands se font dérober leurs produits depuis plusieurs jours désormais. Que ce soit des produits alimentaires, des créations artistiques, des objets divers… Tout y passe. Et pourtant, malgré nos efforts pour renforcer la sécurité, nous n’arrivons toujours pas à comprendre ce qui peut se passer. Les commerçants n’ont pas le choix de continuer à vendre leurs produits pour vivre, il est donc crucial que nous démêlions le mystère qui plane au-dessus de nos marchés. Je n’ai malheureuse pas d’autres informations… ••
Fit-il d’un air résigné, avant de se reprendre quelques instants plus tard.
•• Ah si ! Nous avons observés de nombreux enfants lors de ces marchés. Nous avons tenté de les interroger mais nous n’avons rien pu en tirer, ils n’ont rien vu d’anormal eux non plus. Sauf un, il nous a dit que…
Printemps de l'An 150 ~ Minami, Capitale ~ Sud de Kaze no Kuni
Si pour lui, c’est inutile alors tu n’es pas du tout de cet avis. Si les gamins tentent de se faire la malle, connaître la ville est un gros plus pour augmenter les chances de les retrouver. Mais chacun à ses compétences. En ce qui te concerne, tu n’auras aucun mal à t’y retrouver. Ce ne sera probablement pas le cas de ton équipier. Peu importe, tu es ici pour une bonne raison et tu comptes bien rentrer à Suna avec la satisfaction de réussite dans le cœur et dans ton esprit. Tu connaissais les volontés de ton oncle et tu n’es pas dans l’optique de le décevoir. Et ce n’est pas sûr qu’il apprécie l’échec. Tu savais que tu avais un certain stress sur les épaules, mais tu as pris l’habitude de le porter. À vrai dire, cela fait partie de ta vie et tu sais à quoi t’en tenir. Tu as bien vu son signe de tête et tu trouves ça normal. Mais ici, elle est un visage régulier. Il te demande alors depuis combien de temps tu es à Suna. Tu te mets à réfléchir et tu vérifies. Cela doit faire quoi ? Quelques semaines tout au plus. Le temps de te trouver un petit appartement avec ton oncle ainsi que de faire les papiers et ce qui va avec.
« — Quelques semaines. Je connais plus Minami que Suna pour être honnête. Et toi ? »
Il faut dire que tu as vécu plus longtemps dans la Capitale et dans les Montagnes qu’à Suna mais cela va peut-être changer. Tout dépendra de tes résultats et de ton oncle. Il tient à ce que tu sois formée pour te défendre mais aussi pour défendre ta nation qui est Kaze. Certes, tu es bien plus formée qu’aux bases des arts ninjas mais cela ne veut pas dire que tu maîtrises tout. Loin de là. C’est d’ailleurs pour ça que tu es juste Genin. Mais tu acceptes sans rechigne partant du principe que ce n’est pas un mal. Après la visite, il revient à la mission et c’est tout à fait normal. Tu n’es pas du genre à plaisanter et tu avais fait ça pour l’aider à se débrouiller dans cette immense ville portuaire. Tu ne doutes pas de tes compétences pour te repérer à Minami. Par ailleurs, tu aurais pu dire à ton compère d’aller voir ton oncle, mais tu ne le fais pas. D’ailleurs, tu ne doutes pas qu’il sait déjà que tu es en ville. Mais qu’importe, tu es ici pour une raison bien précise et tu ne prévois pas de partir sans l’avoir réussi. Tu n’es pas venu à Suna pour te tourner les pouces et tu sais très bien ce qu’il t’attend. Pas besoin de te le rappeler.
Tu hoches la tête et tu observes autour de toi alors que tu te rends du côté des ports. Tu sais où exactement le chercher puisque tu connais cette ville. Contrairement à ton collègue, tu n’as pas besoin de relire la missive pour savoir où te rendre. Tu connaissais énormément cette ville et c’est clairement un atout quand on exécute des missions ici. Te faufilant parmi les rues, tu vérifies autour de toi. Tu sais que certaines rues ne sont pas sûres et tu sais exactement lesquelles. Tu sais donc quand tu dois éveiller tes sens et être sur tes gardes. Mais heureusement pour toi, il ne s’est rien passé, rien du tout. Heureusement. Arrivant sur place, deux hommes avec une imposante stature te barre la route. Tu lâches tout bonnement un soupir avant de montrer ton bandeau de Suna à ton tour. Il y a décidément des choses qui ne changent pas. C’est alors qu’on est escorté et tu restes silencieuse avant d’entendre une voix que tu connais. De réputation au moins. Tu croises les bras en l’écoutant. Tu laisses Kyoi gérer puisqu’il a ouvert le dialogue, mais tu restes à l’écoute. Ce qu’il révèle en premier lieu ne semble pas te donner plus d’information mais la suite te réveille un peu plus. L’aspect le plus intéressant est surtout souffler à demi-mot. Mais pour toi, pas de doute possible.
« — … qu’il aurait été embauché par un sbire de la famille Hizuru » « — Venez-vous de dire que ce serait lié à Tokoryco ? » « — Vous avez bien entendu » « — Est-ce que vous avez des preuves de ce que vous avancez ? » « — Aucune si ce n’est que les paroles de ce garçon. » « — C’est tout de même une accusation grave que vous émettez-la, Poku-dono. Vous savez ce que vous risquez en l’accusant de la sorte, n’est-ce pas ? » « — … »
Il semblerait qu’il a oublié à qui il parle. Mais qu’importe. Toi, tu connais ce fameux Tokoryko et tu sais ce qu’il est capable de faire. En ce qui te concerne, tu ne risques pas grand-chose ni ton compagnon. D’ailleurs, tu poses les yeux sur Kyoi et tu devais lui expliquer. Mais pour faire court, Poku venait de dire que le fils d’une famille influente de la ville était lié de prés ou de loin à une affaire de vol si ce n’est pas pire. Tu ne remets pas en doute sa parole, mais on ne peut pas accuser sans preuve et en ton sens, ce n’est pas avec les paroles d’un gosse unique qu’il va pouvoir plonger. Tu poses les yeux sur ton camarade avant de lui dire.
« — Tokoryco est le surnom donné au fils d’une famille influente de la ville. Ce dernier a eu quelques petits griefs sans importance avec les forces de l’Ordre de la ville mais cela n’est jamais allé plus loin. S’il est réellement mêlé à toute cette histoire, c’est la famille en question qui risque de plonger… »
Tu redresses ton regard sur Poku avant de prendre à nouveau la parole. Cette fois, tu es très sérieuse. Tu connais cette ville, ses rumeurs jusqu’à ton départ ainsi que certains faits réels dont tu as eu connaissance à travers les tiens. Cependant, on ne parle pas d’une affaire de petite envergure.
« — Dans quelles conditions avez-vous interrogé votre source ? » « — Conditions toute a faite normales. Pourquoi ? » « — Je ne fais que vérifier la véracité des paroles de cet enfant. Avez-vous oui ou non, lever la main sur ce gosse ? » « — Pour quoi me prenez-vous ? » « — Pour quelqu’un qui a été mis à l’amende pour violence sur des enfants… » « — … » « — Ne me prenez pas pour plus idiote que je ne le suis, Poku-dono. J’ai grandi dans cette ville et votre réputation vous précède » « — … » « — Où est le gamin ? » « — Il est dans les favelas nord. Il se nomme Kazakiri Hitomi. Il est assez grand, blond avec des yeux marron. Il porte toujours avec lui un haori noir déchiré avec des symboles représentant Amaterasu. » « — Merci… Vous voyez quand vous voulez »
Tu lâches un soupir et tu n’aurais jamais crû devoir faire ça un jour. Tu étais resté parfaitement calme, mais tu as joué sur l’intonation de ta voix comme te l’avait appris ton oncle. Lui ne semble pas savoir qui tu es mais toi, tu sais qui il est et tu connais sa réputation. Cela ne serait pas la première fois qu’il tente d’embobiner des personnes afin de faire asseoir sa parole sur cette ville. % Sauf qu’il est loin d’être un ange. Pour le moment, cela ne reste qu’une rumeur et il vaut mieux pour lui que cela ne reste qu’une simple rumeur. Tu gardes les bras croisés et tu regardes Poku avec un air ferme et un regard strict. Tu n’as pas eu besoin de le menacer ni rien.
Dernière édition par Tegami Ayane le Mer 4 Nov - 16:59, édité 4 fois
L’entretien prenait une tournure intéressante et le duo de shinobis se débrouillait plutôt pas mal avec le commanditaire. Tandis que Kyoi assimilait les informations dès lors qu’elles étaient prononcées, Ayane laissait parler sa connaissance du milieu de la Capitale. Sans avoir besoin de forcer, elle savait puiser dans sa mémoire pour lire entre les lignes, découvrir ce que l’homme à l’origine de la mission leur cachait.
Ils apprirent alors qu’un célèbre gamin de la Capitale aurait été lié à cette affaire. Une information bien maigre, il fallait l’avouer, mais c’était tout de même un début de piste. Kyoi nota bien son nom dans un coin de sa tête et écouta les dernières paroles du commanditaire, leur donnant alors le dernier endroit connu de ce fameux « Tokoryco ».
Kyoi sentant la fin de l’entrevue approcher, il se frotta alors le creux des mains tout en s’éclaircissant la voix, il était temps d’aller rendre une petite visite à ce fameux sale gosse.
•• Bien, merci beaucoup pour ces informations complémentaires. Nous vous tiendrons au courant une fois que nous en saurons un petit peu plus. ••
Fit-il avec un petit signe de tête avant de tourner les talons. Ce fut alors à ce moment qu’ils sortirent de la bâtisse, Kyoi en profitant pour ranger le bandeau Sunajin dans son kimono. Et tandis qu’ils marchaient, il se demandait quelle était la meilleure façon d’approcher ce fameux gamin. Devaient-ils se présenter comme des shinobis de Suna et lui mettre la pression, ou opter pour une approche plus… Délicate ?
Le membre du Kagirinai ressassait ses pensées tandis que la jeune femme du groupe les emmenait dans la bonne direction. Les favelas Nord, cela ne présageait rien de bon, et sans doute un endroit plutôt dangereux et malfamé. Le manieur de Hyoton n’avait cependant pas peur, il avait vu de nombreux endroits difficiles, des endroits ne reflétant que ce que le monde pouvait offrir de pire, des endroits où il ne voulait voir personne… excepté peut-être son père.
•• Tiens, arrêtons-nous un moment si tu le veux bien, cela serait pas mal que nous nous accordions sur la marche à suivre pour la suite… ••
Fit notre jeune héros tout en emmenant la jeune femme légèrement sur le côté, à l’abri de la population qui s’agitait dans l’ensemble des rues de la Capitale en cette fin d’après-midi. Il voulait être sûr qu’ils étaient sur la même longueur d’onde pour le plan par la suite, la nuit approchant, il ne fallait pas qu’ils traînent, ni qu’il y ait d’accrocs.
•• Comment souhaites-tu procéder ? La nuit va bientôt tomber, et la seule information que nous avons en notre possession est ce prénom du riche gosse. Nous pouvons aller le voir, la jouer directe en nous présentant… Ou sinon, je pensais à un truc… ••
Il venait au point, directement.
•• Vu que tu sembles le connaître, je propose que tu t’infiltres auprès de lui, tandis que de mon côté je vais passer du temps sur les marchés nocturnes dès maintenant. Et nous nous retrouverons avec d’avantage d’informations ce soir ? Qu’en penses-tu ? ••
Ce n’était qu’une proposition. Il ne restait maintenant plus qu’à voir ce qu’en pensait Ayane.
Printemps de l’An 150 ~ Minami, Capitale ~ Sud de Kaze no Kuni
Honnêtement, l’entretien ne semble pas s’être si mal passé. Mais tu connaissais cette ville et tu en connaissais certains secrets, certains aspects que ton équipier ne savait pas ou n’avait purement pas connaissance. Tu avais passé une partie de ta vie ici et ceux depuis que tes parents sont morts en chemin. Depuis que tu en as pris conscience, tu n’as fait que chercher un coupable à leur mort et tu continues probablement encore. Mais tu as aussi émis l’idée que tu étais faible. À vrai dire, tu n’avais eu que les bases et tu ignorais tout de ce que voulait dire être shinobi ou kunoichi jusqu’à ce que ton oncle prenne soin de toi. Aujourd’hui, tu as des années de plus dans la bouteille et tu fais ce qu’on t’a appris. Dans la mesure où tu sais user des mots, ton oncle t’a appris à lire à travers les mots, les lignes cachées. Tu dois le remercier pour ses enseignements, mais tu n’es pas encore au bout de tes surprises. Après, il a été correct et tu n’as pas eu besoin d’aller bien loin pour lui faire cracher le morceau. Avantage quand tu as grandi dans la ville. Mais cela ne fait pas tout. Il te manque de l’expérience mais ça, cela ne viendra pas en une seule journée. Il te faudra probablement des années et des années de travail. Mais une seule chose à la fois.
Ton équipier remercie le commendataire de la mission, mais tu le sentais assez mal. Tu connaissais sa réputation et il serait bien capable de foutre le nez dans vos affaires et tu détestes les mouchards dans son genre. Mais tu mets tes ressentis de côté. Tu devais avoir les idées claires si tu voulais rentrer les mains pleines à Suna. Après tout, même si tu n’as aucun lien avec le Kazekage actuel, on te juge sur le fait que tu portes le même nom qu’elle. Mais tu t’y attendais… Ce n’est donc pas une surprise. Tu le vois tourner les talons et tu surveilles Poku de près avant de tourner aussi les talons. Tu n’avais plus rien à faire ici et à la sortie, tu planques aussi ton bandeau de Suna afin de ne pas attirer l’attention sur toi ou sur ton camarade. Tu restes silencieuse le temps de réfléchir. Tu lèves le nez vers le ciel avant de montrer un stratagème pour ce soir car oui, il faut agir vite avant que notre présence soit révélée. Car avec le commendataire et sa langue bien pendue, cela ne restera pas éternellement.
Tu laisses tes pensées vagabonder alors que tu es avec ton équipier dans les rues de la Capitale. Tu devais l’emmener dans les favelas nord au point que tu ne prêtes pas attention au temps qu’il fait. D’ailleurs, c’est lui qui te recadre en te disant que la nuit va arriver. Et tu sais qu’il a raison. Tu hoches la tête alors qu’il te tire à l’écart de la foule. Tu ne dois pas oublier la raison pour laquelle tu es là. Et plus vite, cela ira mieux ce sera. Tu écoutes Kyoi avec attention avant d’hocher la tête. Finalement, lui comme toi avaient les mêmes idées. Mais tu cherches quand même un lieu pour le retrouver une fois que les informations ont été récupérées. Tu lèves ta main vers ton menton et tu finis par dire.
« — Cela me convient. Je pensais approximativement la même chose. Pour le lieu de rendez-vous, je te propose la place du palais. C’est un endroit facile d’accès et je pense que tu n’auras aucun mal à t’y rendre. Par la suite, on ira se reposer chez mon oncle. Si tu es d’accord. Je pense pas qu’on arrivera à intervenir ce soir, surtout avec le peu d’infos qu’on a actuellement. Qu’est-ce que tu en penses ? »
En soi, tu savais parfaitement comment te comporter. Tu es une enfant qui a grandi ici alors tu as certains avantages. Après, cela ne veut pas dire que tu auras ses atouts partout où tu iras et il te faudra probablement des années pour connaître les villes principales de Kaze. Mais d’ici, tu serais probablement envoyé ailleurs, dans le Yuukan. Tu le regardes sans violence, agressivité ni même envie de vengeance. Ce dernier ne t’a rien fait. Et puis, tu profiteras de la soirée pour échanger tes informations avec lui et vice-versa. Concernant ton oncle, tu t’en occupes toi-même et d’ailleurs, le connaissant, il doit déjà savoir que tu es en ville même si tu sais qu’il ne te cherchera pas. Et lui comme toi, n’êtes pas là pour ça. Il n’y a pas de honte à admettre qu’on ne peut pas agir de suite. Si c’est le cas et si tu vas trop vite, tu as peur que les gamins ne t’échappent et que tu ne les revoies pas le soir d’après. Faut vraiment éviter de jouer avec le feu. Il vaut mieux être bien préparé avant d’agir. Surtout ici. Tu fais juste preuve de prudence. Rien de plus.
Dernière édition par Tegami Ayane le Mer 4 Nov - 16:59, édité 1 fois
Au moins, ils étaient plutôt d’accord sur la suite à donner à cette mission. Se jeter dans la gueule du loup directement était certainement l’une des dernières choses à faire, et c’était bien ce qu’ils tentaient d’éviter en suivant le nouveau plan qu’ils venaient d’échafauder. D’un côté, la locale qui connaissait la ville comme sa poche. De l’autre, le parfait inconnu juvénile qui irait en mission de reconnaissance, comme il l’avait déjà fait de nombreuses fois dans le passé lorsqu’il faisait partie du Kagirinai.
•• Très bien, nous pouvons nous rejoindre sur la place du palais. Quant à notre intervention, à voir le moment venu. Je te propose qu’on se rejoigne deux heures après que la nuit ne soit complètement tombée, histoire que j’ai le temps d’observer certaines choses. À tout à l’heure ! ••
Fit notre jeune héros aux cheveux blancs tandis qu’il tournait déjà les talons pour se rendre sur les marchés nocturnes. L’heure avait déjà bien avancé et la nuit ne tarderait pas à tomber, ainsi il profita du peu de temps qu’il lui restait pour déambuler dans la ville, histoire de s’acclimater avec les environs en cas de problèmes, cela pourrait être utile.
❅❅❅
La nuit était désormais tombée depuis quelques dizaines de minutes que notre jeune héros resserrait sa veste afin de couper le froid qui s’infiltrait dans les rues de la Capitale. Et tandis qu’il passait entre les différents stands de nourritures et d’épices qui composaient cette partie du marché nocturne, notre jeune shinobi prenait bien soin de prendre le plus d’informations possibles sur la logistique des lieux.
Il observait les personnes, mais aussi et surtout les mouvements de foule. Il savait que les différents mouvements d’individus, même s’ils ne se faisaient pas en masse, pouvaient être révélateurs que quelque chose se passait en coulisse. Il s’arrêtait parfois à des stands, achetait de temps en temps une petite babiole pour se faire passer pour un simple passant.
Et pendant tout ce temps, il observait. Dissimulé derrière sa couverture si bien rôdée qu’il avait su perfectionner au fil de ses entraînements et missions effectués pour le compte du Kagirinai. Et c’est ainsi qu’il nota toutes les sorties un peu « inhabituelles », pouvait faire office de cachettes pour les mystérieux voleurs. Et tandis que notre jeune héros se promenait dans le marché nocturne, zonant depuis quelques minutes déjà, un marchand se mit en travers de son chemin avec son corps imposant tout en criant à ses pairs…
•• J’en tiens un les gars ! Ce gamin traîne dans le marché depuis tout à l’heure, je suis sûr que c’est un voleur !! Chopez-le ! ••
Levant les yeux au ciel, Kyoi comprit alors qu’il s’était mis dans une situation des plus compromettantes… C’était le moins que l’on puisse dire !
Printemps de l’An 150 ~ Minami, Capitale ~ Sud de Kaze no Kuni
Toi comme, vous saviez comment agir et comment réagir. Dans cette ville, il est vivement conseillé de faire attention à ses gestes et à ce qu’on dit. Cela peut rapidement dénoncer pour tout et n’importe quoi. En ce moment, tu n’as pas vraiment besoin que cela tourne au vinaigre. Cependant, tu fais confiance à ton camarade. Après tout, lui comme toi a une mission à remplir. En ce qui concerne, tu connais cette ville presque comme ta poche. Tu connaissais la ville de jour et de nuit. Tu sais donc à quoi t’en tenir mais probablement pas ton camarade. Tu hoches la tête tandis que chacun avait son rôle temporaire. Une fois que vous êtes d’accord, tu le vois s’éloigner afin de s’occuper de sa partie tandis que tu dois faire la rencontre de ce mystérieux gamin.
« — C’est parti. A nous deux, Hitomi-san ! »
Tu ne pouvais pas être plus clair. Loin de là. Tournant les talons à ton tour, tu te diriges vers la favela nord. Tu as déjà eu l’occasion de mettre les pieds là-dedans et tu as déjà remarqué que certains, beaucoup même savaient se tenir à carreau. Tant mieux. Tu marches tranquillement là-bas et tu finis par rencontrer le gamin qui ressemble à la description. Une longue conversation t’attend… Mais au moins, tu seras fixée sur de nombreux point.
La nuit est déjà tombée lorsque tu files au point de rendez-vous. Tu avais les infos que tu voulais et tu avais la preuve que la rumeur sur ton commanditaire était un être infâme qui battait des enfants. Tu t’occuperas de lui plus tard, car tu sais que tu dois faire le point avec ton camarade. Hitomi a fait la promesse de t’aider à progresser dans ton enquête, mais tu es persuadée que tout le monde sait pour la présence de ton camarade. Marchant vers la place du palais, tu lâches un soupir en essayant de chercher un moyen de tromper ton commanditaire. Surtout quand tu as un soupçon le concernant. Par ailleurs, ce serait bien son genre de faire style qu’il n’y est pour rien alors qu’il est mêlé jusqu’à la tête. Croisant les bras, tu observes la mer au niveau de la place. Fermant les yeux un moment, tu profites de la brise marine pour te vider la tête. Quelques minutes, ce n’est pas grand-chose. Pourtant, même ce calme relatif a son lot d’ennui. Tu entends des bruits de pas venir vers toi et tu ouvres les yeux pour te tourner vers l’origine des bruits. C’est qu’un des camarades d’Hitomi vient te prévenir. En effet, il semblerait que ton camarade ait besoin d’aide. Oh ? Tu demandes rapidement la situation et il te fait signe de le suivre. C’est donc sans attendre que tu le suis vers le marché. Tu n’aimes pas ça et tu sens que cela va partir en cacahouette complet. Pourvu qu’il ne fasse pas une bavure car là, tu vas aussi trinquer lorsque vous serez de retour à la cargaison militaire du pays.
Dernière édition par Tegami Ayane le Mer 4 Nov - 16:59, édité 1 fois
Interpelé, notre jeune héros aux cheveux blancs fut tout d’abord surpris de voir le marchand s’interposer. Il était plutôt énervé, ses sourcils étaient froncés et de la rage était lisible sur son visage marqué par la fatigue et l’abus d’alcool. Une veine palpitait sur son front, montrant dans quel état d’instabilité se trouvait l’homme qui faisait face à notre manieur de glace. Ce dernier, bien que la situation n’était pas enviable, resta calme et analysa son environnement.
Bien sûr, devant lui, se trouvait le mastodonte qui le menaçait de ses mains géantes. Mais ce n’était pas tout, il y avait aussi les autres marchands qui lui portaient désormais de l’attention. Tous les regards aux alentours étaient désormais braqués sur lui et le criard, chose qui gênait quelque peu le jeune genin. Il n’aimait pas être au centre de l’attention, il préférait largement faire profil bas et rester en dehors de toutes situations qui pourraient être compromettantes.
•• Fais pas l’innocent gamin ! Je t’ai vu dérober des objets au stand de porcelaine la nuit dernière !! Les gars, c’est lui le responsable, il faut le chopper ! ••
En entendant cela, notre jeune héros reçut comme un coup de massue. Il se faisait accuser de quelque chose qu’il n’avait pas commis. De plus, cela serait facilement prouvable qu’il n’était pas sur place au moment des faits qui lui sont reprochés. Alors pourquoi cet homme tentait-il de le faire accuser de quelque chose qu’il n’avait pas connu ?
Était-ce une erreur de bonne foi ? Une erreur involontaire ? Ou était-ce fait exprès ? Car tout ceci paraissait « trop gros » pour que notre jeune héros aux cheveux blancs y croit. Cela ne pouvait donc pas être une erreur de bonne foi, il y avait forcément anguille sous roche. Mais ce n’était pas le plus important pour le moment, car Kyoi devait se sortir de ce mauvais pas avant que ses ennuis ne deviennent encore plus importants.
•• Tu fais erreur mon pote… Alors bouge de là. ••
Fit notre jeune héros tandis que le gros balourd tentait de lui mettre la main dessus. D’un simple pas sur le côté, le manieur de Hyoton esquiva son attaque et en profita pour prendre de la hauteur en sautant sur le toit d’une bâtisse adjacente ; maintenant, il était sûr d’avoir toute l’attention de la foule…
Ce qu’il recherchait au final.
Car une fois en hauteur, malgré les cris, il aperçut alors des petites formes se faufiler discrètement entre les différents manifestants qui souhaitaient sûrement voir notre jeune héros répondre de « ses » actes. Et c’est alors qu’il comprit. Tout ceci n’était qu’un tour de magie, il suffisait d’avoir quelques complices…
•• Tout est plus clair désormais… ••
Fit le membre du Kagirinai tandis qu’il prenait la poudre d’escampette en sautant de toits en toits. Il suffit alors de quelques sauts pour se retrouver à l’écart de tout ce tumulte et reprendre sa route vers sa partenaire de mission et l’endroit qu’ils avaient convenu comme étant leur point de rendez-vous.
Sur le chemin, il l’apperçut alors, marchant dans sa direction. Il attendit qu’elle arrive à son niveau, tandis qu’il se trouvait dans une rue perpendiculaire, un peu à l’ombre…
•• Psst.. Ayane, par ici ! ••
Chuchota-t-il en direction de sa partenaire de mission. En attendant qu’elle arrive près de lui, il resta à l’ombre de la ruelle, comme s’il ne voulait pas qu’ils soient vus. Et lorsqu’elle arriva, il lui raconta alors ce qu’il s’était passé sur le marché, puis il termina par sa propre interprétation.
•• … Tout ça pour dire que je pense qu’ils agissent en bande organisée. Selon moi, les enfants sont les voleurs, mais il doit y avoir à chaque fois un évènement sensé distraire les marchands… Une sorte de leurre, bruyant, attractif, qui prend toute l’attention de la foule tandis que les enfants s’occupent des vols… Du moins c’est ce que j’interprète. Qu’en penses-tu ? Et toi, qu’as-tu appris ? ••
Les pièces du puzzle se mettaient en ordre toutes seules, il faut croire…
Printemps de l’An 150 ~ Minami, Capitale ~ Sud de Kaze no Kuni
Tu cours vers le marché et comme tu connais la ville, tu te permets de passer par des raccourcis. Bien entendu, tu n’exclus pas non plus le fait d’arriver par la hauteur. Tu te permets de sauter par-dessus bord afin d’atteindre plus rapidement le lieu où ton camarade s’était fait repéré. Tu ignores tout de sa position en ce moment et bien que tu pris en silence, tu espères aussi arriver à temps pour ne pas qu’il lui arrive quelque chose. Tu risques de te sentir coupable si cela venait à arriver. Pourtant, c’est d’une idée commune et bien que tu te doutes qu’il soit capable de se débrouiller. Pourtant, tu es prête à toute éventualité, y compris à celle de prendre les armes si tu l’estimes nécessaire. Ton oncle t’y avait préparé et tu avais passé des années à t’y préparer via l’académie ninja. Car même si tu as déjà de très bonnes bases, c’est un passage obligatoire vu que tu es arrivé après l’ouverture du village caché de Kaze, ce même village où ton camarade vit au même titre que toi. Arrivant à proximité, tu finis par entendre une voix et tu reconnais celle de ton camarade. Observant autour de toi, tu restes attentive et tu finis par le rejoindre. Tu t’occupes des formalités d’usage avant d’écouter sa version des faits. Voler la nuit dernière ? Autant dire que ce n’est pas très malin dans la mesure où vous étiez tous les deux en route pour Minami.
Cela te fait sourire, mais tu restes silencieuse. Tu n’en penses pas moins à vrai dire. Bien entendu, tu restes sur tes gardes. Avec ce que venait de te raconter ton confrère et le gamin des favelas, tu sembles assez sceptique. Mais tu ne dois pas oublier de lui dire ce que tu as trouvé de ton côté. Tu passes ta main sur ton menton et tu te mets à réfléchir face à son interprétation et que tu tentes de vérifier avec les infos du gamin. D’ailleurs, ce dernier t’avait sauvé la mise et en toute discrétion. Ce que tu en penses ? À vrai dire, cela ne te surprend même pas mais cela ne va t’empêcher d’expliquer ton ressenti et ton instinct. L’ensemble te laisse perplexe.
« — À vérifier auprès des marchands demain, lorsque cela se sera calme. »
Tu ne pouvais pas être plus clair. Loin de là. Tournant les talons à ton tour, tu te diriges vers la favela nord. Tu as déjà eu l’occasion de mettre les pieds là-dedans et tu as déjà remarqué que certains, beaucoup même savaient se tenir à carreau. Tant mieux. Tu marches tranquillement là-bas et tu finis par rencontrer le gamin qui ressemble à la description. Une longue conversation t’attend… Mais au moins, tu seras fixée sur de nombreux point. Si jamais, ton camarade venait à être de nouveau visible des marchands, cela risquerait de créer bien plus que ce qui s’est passé alors que tu te dépêchais d’arriver jusqu’ici. Tu regardes autour de toi et tu restes dissimulée afin de ne pas éveiller les soupçons. Il est probable que les marchands le recherchent et c’est loin d’être une merveilleuse idée. Tu repenses alors à ce que t’avait dit Hitomi un peu plus tôt dans la journée. Petit à petit, les éléments s’emboîtent et tu essaies de trouver un lien possible.
« — Beaucoup de choses à vrai dire. Le gamin m’a donné de nombreux indices comme le fait que des adultes leur mettaient la pression afin qu’ils volent pour eux. Pour la plupart, ce sont leurs frères et sœurs plus jeunes qui ont mystérieusement disparu et le chef du gang, surnommé le Requin, leur a dit les détenir et qu’aucun mal ne leur sera fait s’ils obéissent. Ils peuvent effectivement agir en bandes en fonction du butin, mais il est clair qu’ils ont une aide. Je soupçonne même une aide d’un marchand malhonnête. Les enfants reçoivent les consignes et le butin visé à la nuit tombée. »
On se croirait dans un film de gangster. Si si, tu pourrais le jurer. Cependant, tu ne démords pas qu’il y a quelque chose qui cloche. Tu entends du bruit et tu te tais afin d’observer autour de toi et de ton camarade. En ton sens, peu de personnes n’est censé connaître ce que les marchands apportent. C’est tout de même étrange. Même pour toi… Tu n’aimes pas du tout ce qui se complète morceau par morceau.
Printemps de l'An 150 ~ Minami, Capitale ~ Sud de Kaze no Kuni
Oui, tu avais eu des informations par ton camarade, mais tu avais besoin de souffler un peu, de réfléchir à une solution. Il fallait un plan pour parvenir à mettre la main dessus. Tu proposes donc à ton ami d’aller se reposer. En effet, c’est avec du repos qu’on y voit plus clair. Avec amusement, tu l’accompagnes chez ton oncle qui sait bien sûr que tu es là. Ta présence ici n’est pas un secret, mais tu tais la raison de ta présence. Il sait juste que tu es en mission mais le reste ne le regarde pas. Cependant, tu sais que tout finit par se savoir au sein des tiens. Tu le sais mieux que personne. Après un tour de la maisonnée, tu guides ton allié du moment vers une chambre vide où il pourra se reposer. Tu as toujours la tienne et tu ne prévois pas de l’inviter. Une fois que tu es dans ta chambre, tu t’allonges après t’être changé et tu observes le plafond en réfléchissant. Quelque chose te gêne dans cette histoire, mais tu ne sais pas encore quoi. Ta nuit sera de courte durée car finalement, tu as pris le temps de noter tout ce qui te gênait. Tu ignores si ton camarade à faire la même chose, mais tu n’as pas pu t’en empêcher. Tes yeux finissent par se fermer.
Le lendemain, tu sembles fatiguée mais cela ne t’a pas empêchée de dormir. Après un petit-déjeuner copieux auprès des tiens, tu finis par rejoindre ton camarade pour la dernière journée. En effet, tu penses savoir comment mettre la main sur le réseau. Tu avais déjà pris les devants et tu avais contacté le gamin qui t’avait tout dit. Ce dernier t’avait donné de précieuses informations la veille et tu espérais qu’il pourrait t’en dire plus. Car sans ses informations, tu ne pouvais pas lancer l’opération que tu avais pensée. Se faire passer pour eux et apporté un coup de main aux gamins peut être une bonne idée pour coincer ses malfrats. Ils osent se servir des gamins pour faire ce que bon leur semble. Tu ne peux pas le laisser continuer. Surtout si les familles des enfants sont en danger. Pas question et c’est inadmissible pour toi. Tu discutes avec Kyoi un long moment et il est décidé d’agir le soir-même. En attendant, tu devais aller auprès des marchands afin de déterminer certaines choses comme le fait d’avoir de quoi attirer leur attention ailleurs. Un subterfuge quoi ! Tu passeras d’ailleurs une bonne partie de l’après-midi à interroger un à un les marchands. Puis vous remarquez qu’il en manque un… Tu apprends de ton camarade qu’il s’agit du marchand qui l’a agressé hier soir. Tiens, tiens. Il te le décrit et tu te dis que tu vas t’occuper de son sort dans la soirée. Une chose est sûre, cet absent doit être mêlé de près ou de loin à tout ça. Tu en es persuadée.
Vient alors le soir, toi et Kyoi êtes en place et vous attendez. Tu finis par repérer Hitomi et tu l’observes en silence. Tu sais qu’il t’a donné son accord pour te guider vers les organisateurs de ce trafic. Pas question que cela ne dure qu’une nuit de plus. Quelques heures ne s’écoulent avant que tu ne voies ton ami se glisser sous les étales puis tu entends une voix gronder. Cette même voix que Kyoi connaissait. Tu lui fais signe d’y aller tandis que tu vois les gosses dont Hitomi voler sur les étales et partir dans l’autre sens. Puis, tu fais signe à ton camarade de te suivre. C’est à travers les toits que cela suit. Les enfants courent sur le sable encore chaud de la journée tandis que tu les suis depuis les hauteurs. Et là, Hitomi place une pierre afin d’empêcher la porte de se refermer. Il semble s’en tenir au plan. Après quelques vérifications basiques, tu entres dans le bâtiment suivi par Kyoi. Tu écoutes, silencieuse, ce qui se dit. Les enfants semblent être félicités pour leur travail depuis ses dernières semaines et on leur annonce que cela va se calmer pour quelques semaines le temps de faire profil. La nouvelle de la présence de deux shinobi de Suna a semble-t-il eu l’effet escompté. Seulement, c’est trop tard, car les concernés avaient déjà tout entendu. Dommage.
Sortant de ta cachette, tu salues les personnes présentes et un court combat s’ensuit. La glace et la lumière. Elles qui sont généralement des ennemis, les voilà unis et alliées le temps d’un duel, d’un combat pour sauver les vies des enfants et de leur famille. Rapidement appréhendé, il ne reste plus qu’à leur faire cracher le morceau pour savoir qui organise ça et où se trouvent les familles. Concernant ce second point, tu laisses faire les enfants qui règlent leur comptes. Tu fais signe à Kyoi de ne pas intervenir. Ce sont les concernés par ces actes odieux. Quelques heures passent avant que les trois adultes ne daignent parler. Il faut dire que le lancer de cailloux et le manger de sable n’a rien de commun. C’est alors qu’un nom que tu connais sort de la bouche de l’un d’entre eux : Paku. En fait, tu n’es pas surprise de le savoir mêler à tout ça. Il a toujours été avare et attiré par l’argent. Et quelque part, tu t’y attendais. Maintenant que tu avais un nom, il suffisait de procéder à une arrestation dans le respect des lois et des consignes de la ville. Tu livres les adultes aux forces de l’Ordre où ils passeront la nuit dans une cellule froide tandis que l’ordonnateur va suivre la cadence dans l’heure. Voilà une mission terminée et tandis que Kyoi rentre en premier à Suna, tu restes sur place afin d’aller aider les familles qui ont été utilisées pour faire pression sur les enfants. Tu finis par faire le retour le surlendemain. Après tout, on attendait ton rapport à Suna alors tu ne devais pas traîner.
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Seika Itoe