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Drôle de convalescence [Rin]
 :: Hi no Kuni :: Konohagakure no Sato :: Complexe Kudo Rea Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Hyûga Shizue
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Konoha
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Drôle de convalescence
On lui a mis des sutures, des bandages. Elle a une marque dans le bras qui témoigne d’une perfusion, aussi. Peut-être à cause de tout le sang perdu.
On lui a donné des anti-douleurs, on l’a assommée pour qu’elle arrête de lutter et se laisse faire.
Trop fatiguée pour réagir ? Qu’est-ce que ça veut dire ça ? Ils sont fous, ils ne connaissent pas Shizue.
Elle a lutté encore et encore, férocement, jusqu’à ce que le médecin en ait sa claque de devoir se battre contre une furie pareille.
Il l’a mise sous sédatifs et il a attendu que ça fasse effet.

Puis, à son réveil, on lui a dit de faire attention, de ne pas faire trop d’efforts.
Pas de course.
Pas d’entraînement.
Pas de bagarre.
Pourquoi ?
Parce que sinon ça fait péter ses points.

Oh ils lui ont donné plein d’indications comme ça, sans jamais prendre une pause.
Fais pas ci, fais pas ça, va pas ici, va pas là-bas, encore et encore.
Et un jour, ils lui ont dit que ça progresse quand même pas mal, que les plaies se sont refermées, les hématomes se sont résorbés. Bref, ça va mieux.
Mais quand même, pas trop d’efforts. Pas de bagarre, pas de course, pas de trop gros effort.
La blessure de son ventre est plus petite, mais elle est toujours là.

Comme ils savent pertinemment qu’elle est incapable de les écouter, ils ont décidé de la garder en observation, bon gré mal gré, de toute façon elle n’a pas le choix.
Genkishi a peut-être soufflé l’ordre, aussi, parce que sa seule solution, au Tonton, c’est de lui casser la gueule en boucle jusqu’à ce qu’elle comprenne.
Elle a montré ses progrès, pourtant ! Sage comme une image pendant la première épreuve et …
Pas très très sage pendant la deuxième … ?
Est-ce qu’on peut réellement être sage pendant une bagarre, ceci dit ?!
Elle serre les dents.

Bon, quitte à être cloîtrée dans l’hôpital, autant en profiter pour faire des visites !
Les infirmières ont parlé d’une nouvelle arrivée, avec de belles blessures, y a de ça quelques jours.
Après s’être renseignée, Shizue a fini par apprendre que cette nouvelle venue n’est autre que Rin ! Le blondinet de la première épreuve !
Elle ne sait pas comment s’est passée sa seconde épreuve. Bien, pas bien, carnage ? Réussite totale ? Carton plein ?
Comme elle a été sa partenaire au premier tour, elle a bien envie de le savoir, en plus de s’intéresser à son adversaire. S’il l’a vaincu, pourquoi, comment ? S’il a perdu, mêmes questions !

Elle a traversé tout l’hôpital jusqu’à la chambre de Rin. Une chambre solitaire.
Les infirmières l’ont laissée faire : le Hizori a été pris en charge et il est sur la bonne voie pour récupérer totalement. De fait, tout ira pour le mieux.
Il suffira de faire attention et de pas le brusquer.
Elle a pas trop compris quand ils lui ont dit ça, mais bon. Fallait hocher la tête, donc elle a hoché la tête.

Shizue pousse la porte et entre directement.

« Salut Rin ! »

Armée de douceurs, elle pose un sachet contenant des bouchées aux fruits sur la table de chevet.
Elle chope rapidement un tabouret pour l’approcher du lit du malade.

« Eh beh, t’es sacrément amoché ! »

Qui que soit son adversaire, il y est clairement pas allé de main morte.
Elle s’assoit sur son perchoir.

« Alors, comment tu vas ? »
Hyûga Shizue
(#)Dim 7 Mar - 19:12
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Drôle de convalescence [Rin] Unknown
Apparence de Rin


Aucune visite.

Depuis sa convalescence, le garçon n’avait eu aucune visite. Est-ce que cela le surprenait ? Pas vraiment. Comme un véritable prophète, Rin savait que personne ne viendrait s’attarder au chevet d’un Hizori perdant. Est-ce qu’il craignait pour autant la défaite ? Non. C’était comme une vieille habitude pour lui. Il était la honte du clan, le paria. Son handicap ne s’expliquait pas, il ne se voyait pas, et n’était utile que lorsqu’il servait de justification aux actes de ses bourreaux.

Est-ce que c’est ça, la vie qu’il devait mener ?

Le garçon avait eu le temps de longuement réfléchir à sa situation. Il n’avait pas envie de revenir à Suna. Pour y faire quoi au juste ? Retrouver Hayate en chef d’équipe ? Les membres de son clan qui le méprisait ? La chaleur ettoufante du désert ? Le devoir de servir une femme qui ne lui inspirait guère confiance ? Le village était devenu son geôlier. Son nom de famille, sa prison. Chaque Shinobi du Sable était un ennemi supplémentaire s’il venait à quitter les effectifs du village.

Et pire, plus rien ne retiendra ceux qui lui voulait du mal. Et Hayate lui avait prouvé qu’il ne pouvait espérer en vaincre un seul. Et même la mort lui avait été refusé. Alors, qu’est-ce qu’il fallait faire ?

Alors qu’il réfléchissait encore sur sa condition, on l’interrompit dans ses songes. La porte s’ouvrit, et par réflexe, le garçon s’exécuta comme une machine, sans même regarder qui avait poussé la porte. Il se leva, ôta sa chemise et exposa son dos meurtrie pour qu’on écoute sa respiration. Après tout, qui d’autre que l’infirmière était susceptible de lui rendre visite ?

Mais lorsqu’il entendit cette voix, le garçon se retourna d’un air surpris. Avait-il rêvé ? Non, elle était là. Elle était bien là, et elle l’avait reconnu malgré sa longue tignasse blonde qui le rendait encore plus androgyne que d’habitude. Elle était venue, alors qu’ils appartenaient à deux puissances différentes. Aucun membre de son foutu village n’avait daigné venir à son chevet, mais la belle Hyûga, elle, oui.

« Shi… Shizue ?! »

Le garçon réalisa alors qu’il avait délibérément ôté sa chemise. Il bredouilla un léger « Désolé », visiblement honteux, et s’afféra pour la remettre dans la précipitation sa chemise. Shizue s’installa, et Rin fit mine d’ignorer sa table de chevet tristement vide. Il n’y avait pas eu de lettre, il n’y avait pas eu de fleur. Juste deux livres, qu’une infirmière avait fini par lui apporter pour servir de distraction. La seule douceur qu’il avait eu le droit jusqu’à présent était les friandises de Shizue. Et Shizue elle-même, bien sûr.

« Vivant. Donc ça va, j’imagine ? Je tousse encore un peu, et j’ai parfois l’impression de m’étouffer dans mon sommeil. Ce n’est pas vraiment agréable… »

Rin pencha légèrement la tête sur le côté, faisant tomber sa toute nouvelle chevelure blonde. Il haussa les épaules.

« J’ai perdu également. »

Un petit silence s’installa, que Rin finit par briser de lui-même.

« Et j’ai hâte de couper ma tignasse pour qu’on arrête de m’appeler « Mademoiselle » … »  

Pendant un instant, il fixa Shizue, avant de retenir un petit rire, comme s’il se moquait de lui-même. Le garçon aux cheveux d’or était calme, Shizue une vraie flamme. Grâce à elle, il gagnait en joie de vivre. Grâce à lui, elle gagnait en sérénité. Il formait un beau duo, malgré la distance.

« Et toi alors ? Comment ça se passe ? Je n’ai pas vraiment eu de nouvelle du Colisée jusque-là. »

Hizori Rin
(#)Dim 21 Mar - 15:35
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Drôle de convalescence
Il a enlevé sa chemise et lui a montré son dos. Alors, au-delà de toutes les cicatrices qu’il y a dessus, il s’est quand même dénudé pour l’accueillir.
Shizue ne sait pas trop comment l’interpréter, si c’est parce qu’elle a une touche avec ou si c’est juste de la maladresse.
Vu la réaction qui suit, elle décide de mettre ça sur le compte de la maladresse. Il devait pas s’attendre à la trouver là.
Bah, quand même, c’est son partenaire de la première épreuve, faut bien qu’elle aille le voir, non ?

Ils embrayent directement sur la suite, l’examen, la bagarre, toutes ces choses.
Rin commence par lui expliquer qu’il va bien, mais parce qu’il est vivant. Donc pour lui, aller bien, c’est ça ? Vivre ?
Surtout que, de ce qu’il lui dit, il va pas au top du top de sa forme. C’est un peu nul, quand même, de se satisfaire de si peu.
Faut qu’il vise plus haut, qu’il veuille davantage.
Qu’il se batte pour ses idéaux !

Il penche la tête, lui annonce qu’il a perdu.
Boarf, est-ce que c’est si grave ?
Par contre, il lui parle de sa super chevelure, presque aussi longue que celle de Shizue. Et ça, elle comprend que ce soit chiant. Elle comprend que ça puisse lui poser des problèmes.
La brune se met à pouffer quand il lui dit qu’on se méprend sur son identité. Les gens l’appellent mademoiselle, hein ?
Le pauvre.

Il termine son rapport en s’enquérant de l’état de Shizue.
Ah, là, c’est différent. Elle hausse les épaules, un joli sourire aux lèvres.

« J’suis tombée contre une Sunajin. Ostara. C’était pas facile, mais j’ai gagné. »

Fière comme un paon, la Shizue. Elle se dandinerait presque.
Les cicatrices sur son corps sont nombreuses, mais peu visibles. Il n’y a que celle sur son poignet qui témoigne d’une bagarre brutale, violente, qui laissera autant de stigmates sur son corps que dans son esprit.
Les marques d’une lutte acharnée, pour laquelle l’Hyûga n’aurait rien lâché, rien, pas même si ça lui avait coûté la vie.

« Vous avez des pouvoirs intéressants, à Suna, quand même ! J’m’attendais pas à ça. J’trouve ça trop cool. »

Un large sourire.
Les forces et faiblesses de chacun, tous les potentiels réunis. Tous mis ensemble, là, dans la grande arène de l’examen Chûnin.
C’était vraiment incroyable.
Elle secoue la tête, reporte son attention sur Rin.

« Pour les bobos, j’peux t’examiner, si tu veux. On n’en a pas parlé, mais … Bon. J’suis interne en chirurgie, ici. J’sais pas, t’avais l’air plutôt chaud pour me montrer tout ça quand je suis arrivée. »

Se remet à rire, vraiment amusée par cette situation.
Elle tend la main, se saisit d’une mèche des cheveux du blondinet, l’enroule autour d’un de ses doigts.

« J’les aime bien tes cheveux longs, moi. Ça t’donne un p’tit style. »

Désentortille son doigt, libère le Sunajin.
Elle pose sur lui un regard plus sombre, plus dur. Moins habituel de Shizue.

« T’sais. Être vivant, c’est pas ‘aller bien’. C’est être vivant. C’pas pareil. Donc j’te le redemande. » Inspire. Laisse un temps. « Comment tu vas ? »

Et elle n’attend pas une réponse bateau comme la première, ni un détour. Elle attend une vraie réponse, en témoigne les deux prunelles écarlates qui ne lâchent plus l’Hizori.
Hyûga Shizue
(#)Dim 11 Avr - 17:35
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Hizori Rin
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Un rire.

Au moins, il avait réussi à la faire rire. Le garçon ne comprenait pas exactement pourquoi, mais il était heureux. Il ressentait au fond de lui une douce chaleur, celle que Shizue lui transmettait. C’était agréable. Peut-être une des seules choses agréables depuis ces derniers jours de solitudes. Un effet de contraste ? Peut-être. En vérité, il ne se posait pas la question.

Il se contentait d’apprécier l’instant présent, savourer sa présence.
Le reste viendrait ensuite.

A l’annonce de sa victoire, le garçon lui sourit. Un sourire sincère.

« T’es définitivement la meilleure. » lui lança le Sunajin, en référence à leur dernière rencontre. « Suna possède de merveilleux combattants, mais visiblement, Konoha n’a pas à rougir avec toi à leurs côtés. » complimenta Rin. « Dans tous les cas, bravo pour ta victoire. Tu l’as mérité. »

Une pensée sincère. Rin le pensait sincèrement. Shizue avait un don sensoriel, et apparaissait comme une combattante aguerrie. Elle n’avait rien a envié au ninjas du Sable.

Puis vint le moment de la chemise. Honteux, et rouge pivoine, le garçon se cacha tant bien que mal dans ses cheveux.

« Ah ! Désolé ! Je n’ai pas eu de visite autre que l’armada de personnels soignants pour les différents examens. Je croyais que c’était l’un d’eux… » balbutia le garçon. « C’est grave la honte… » compléta-t-il.   « Si tu veux t’entraîner… Mais c’est loin d’être joli. »

Avant que Shizue ne lui attrape une de ses mèches de cheveux. Cette fois, le garçon était rouge, mais surtout, son cœur bondissait dans sa poitrine. Qu’est-ce qui ce passait exactement ?

« Merci… Tu as de beaux cheveux toi aussi. Enfin ! Il n’y a pas que ça qui est beau ! Tu as de beaux yeux aussi, mais… ! » ça empirait. « Enfin, tu es belle et c’est tout. » finit-il par conclure. Le garçon se recache la tête dans ses cheveux.  « Mais quel nul ! » ne pouvait-il s’empêcher de penser.

Puis, vint le moment sérieux. L’instant fatidique. Le garçon perdit sa gêne, comme son sourire. Il fixait le sol, le regard inexpressif.

« Je t’assure que ça va. » conclu le garçon.

« Je n’ai pas eu d’autres visites que toi, Shizue. Alors, oui, maintenant que tu es là, je pense que ça va. »

Il ôta sa chemise.

« Entraîne-toi pendant que je t’explique. Ça risque d’être un peu long. »

Le garçon inspira longuement.

« Je suis un membre du clan Hizori, l’un des plus vieux de Suna. Des plus vieux, et des plus prestigieux, mais aussi des plus exigents. Ma mère est morte en couche, à ma naissance. Ça a détruit mon père, mon frère, et ma famille. Et apparemment, je lui ressemble beaucoup. Beaucoup à un point que le deuil ne semble pas possible d’être fait tant que je suis là. Pour faire court, mon père aurait préféré que ce soit moi, le disparût. »

Le garçon s’arrêta, respirant profondément.

« Du reste, la situation s’est aggravé lorsque l’on a découvert que je ne pouvais pas maîtriser le sable, l’affinité du clan. Que j’étais un déficient. Un raté. J’ai morflé toute ma vie à cause de ça. Et je n’ai pas eu l’occasion de me faire vraiment beaucoup d’amis. Mais je suis un Hizori… J’imagine que c’est comme ça.»

Un simple examen de son corps, notamment de ses cicatrices, prouvaient qu’il ne s’agissait pas simplement de brimade psychologique.

« Alors tu vois, t’avoir ici, c’est plutôt une chance. C’est plutôt une bonne chose. Alors oui, ça va bien. Même si ça ne semble pas grand-chose pour la plupart des gens. Je profite des plaisirs simples. »

Il s’arrêta un instant, prêt à répondre à d’éventuelles questions.

« Alors, docteur Shizue, votre verdict ? »

Hizori Rin
(#)Mar 27 Avr - 0:38
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Hyûga Shizue
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Drôle de convalescence
La meilleure ?
Roh, quand même, c’est trop d’honneur, ce qu’il lui dit là.
Son ego est piqué au plus haut point, ses chevilles enflent et semblent au bord de l’explosion. Non, non, vraiment, c’est trop d’honneur.
Et une sacrée fierté, aussi, héhé.
Elle a tout gagné, c’est vrai. Elle a remporté la première épreuve avec Rin et elle a gagné son combat.
C’est un joli palmarès.

Elle hausse une épaule.

« On fait c’qu’on peut ! »

Se dégage des compliments pour ne pas en avoir plus, bien que ça la satisfasse.
Ça reste particulier à vivre, surtout quand son principal mentor, Genkishi, n’est pas du genre à la bichonner de cette manière.
Oh, pas qu’elle mérite, hein – quoique, un peu quand même – mais voilà.
Puis, au fond, que ça vienne d’un étranger, ça la touche aussi. Rin ne la connaît pas spécialement, pourtant il a pu assister à deux de ses réussites et pas des moindres.
Donc forcément, y a un p’tit effet supplémentaire.

Pour la chemise, Rin lui annonce une vérité troublante, désagréable.
Il n’a vu personne depuis son hospitalisation. Personne à part des soignants.
Chouette.
Donc il est aussi peu aimé que ça dans son village ? Ça n’a pas de sens …
Même elle, qu’est une bonne grosse tête brûlée qui cause bien des soucis, a quand même des amis, ou au moins des connaissances avec qui elle peut parler.
Comment peut-il n’avoir personne ?
C’est des sauvages à Suna ?

Honteux, il lui propose quand même de s’entraîner, en lui indiquant que ce n’est pas beau à voir.
Bof, elle est chirurgienne, c’est son lot de voir des trucs pas très ragoutants. De ce côté, Shizue est plutôt difficile à surprendre, à vrai dire.
Elle hausse une épaule, encore une fois. Rien de mal, rien de mal.

Et puis là, paf, c’est la glissade.
Avant qu’ils ne progressent dans un sens ou dans l’autre, il se met dans tous ses états. Apparemment, elle est belle, Shizue.
Elle a de beaux cheveux, aussi.
Il est tout rouge, Rin. Il a l’air tout mal à l’aise, d’un coup.
Ça fait sourire Shizue.
Elle sait pas trop quoi répondre au fait qu’elle est jolie, à vrai dire. Qu’est-ce qu’on répond à ça ? « Merci » ? « Oui, c’est vrai » ? Bon, OK, elle a un peu de melon, quand même, mais pas à ce point.
Du coup, euh.
Bah elle reste silencieuse, se contente de lui sourire.
Ils sont probablement aussi gênés l’un que l’autre à ce moment-là, la situation est tellement cocasse !

Heureusement pour eux, la conversation dérive une énième fois et les mène sur des sujets bien plus sérieux, bien moins doux.
Rin assure à Shizue que ça va. Ça, c’est déjà ça.
Mais quand il continue, quand il lui dit encore une fois qu’elle est la seule visite qu’il ait eu, ça lui fend le cœur. Comment il peut aller bien quand il a l’air d’être seul ? Genre, vraiment seul ?

Il enlève une nouvelle fois sa chemise, cette fois en lui proposant de s’entraîner.
Peu contrariante, Shizue se met au travail. Elle pose les mains sur le dos, tâte les cicatrices, appuie sur les zones qui pourraient révéler un traumatisme.
La peau est parsemée d’innombrables stigmates, qui ne sont certainement pas du fait de son combat à l’examen. Il a de trop nombreuses cicatrices, étalées ici et là tout au long de son dos. Certaines commencent à disparaître, d’autres sont toujours très visibles.
Un dos constellé de marques qui, selon Rin, sont le fruit de sa naissance.
Il est né Hizori, d’une mère morte en couches et d’un père qui ne lui a jamais pardonné. Mais comment ça, pardonner à son enfant d’être venu au monde ?
Alors, d’accord, ça fait mal de perdre l’amour de sa vie, mais il y peut quoi, le gosse ? Il a jamais demandé à venir au monde, le petit bout.

Le dos se gonfle alors qu’il inspire très fort. Shizue balade ses mains, presse la peau, observe.
Il y en a partout, vraiment partout.
Tout ça parce qu’il n’est pas pareil.
Ce n’est pas un Hizori comme les autres : il ne manipule pas le sable. Donc il a souffert pendant presque toute sa vie.
Juste pour ça, ouais.

Shizue soupire.

Il enchaîne, en soulignant l’importance de la présence de l’Hyûga.
Pour lui, c’est bien, qu’elle soit là. C’est un de ces « petits plaisirs simples » de la vie et il s’en contente.
C’est n’importe quoi.
Non, vraiment, c’est n’importe quoi.

Quand il finit, il demande à Shizue son verdict concernant ses blessures.
Ça lui ramène les pieds sur terre assez brutalement.
Elle reste hébétée quelques secondes, avant de reprendre.

« Ah, euh. Bon. Tu cicatrises bien et les médecins ont bien pris soin de toi. Ça c’est déjà pas mal. »

D’une main adroite, elle se saisit de la chemise du jeune homme, qu’elle lui remet doucement.

« Pour le reste, euh. Y a quand même pas mal à dire. »

Ouais, vraiment pas mal.

« Déjà j’trouve ça stupide de t’en vouloir pour la mort de ta mère. ‘fin, toi aussi t’aurais aimé que ta mère continue à vivre, tu voulais pas venir au monde et la tuer. T’as même pas demandé à être là, en fait, donc pourquoi tu devrais payer ça ? C’est pas ton fardeau. »

Elle fronce les sourcils, mécontente.

« Ensuite, bah. Tu maîtrises pas le sable, bouhou le clan, bouhou t’es pas comme eux. Sauf que justement en fait, t’es pas comme eux ! Donc plutôt que de te faire chier avec tes différences, ils devraient t’aider à t’accepter. Surtout que, bon. Je les connais pas, mais concrètement … T’as fait ce qu’il fallait pour l’examen. J’suis sûre que dans la vie de tous les jours t’es un très bon ninja. P’têt’ pas un bon Hizori, mais quand on voit ce qu’ils te font, est-ce qu’ils sont bons, eux ? »

Un soupir.

« J’trouve ça complètement con. T’es pas un raté, ni un déficient. »

De retour sur son petit perchoir, Shizue dévisage Rin.
La colère la quitte progressivement, alors qu’elle canarde sa famille de toute sa rage.

« Mes deux parents étaient ninjas. Mon père descend du clan Hyûga, ma mère d’une famille sans histoire. Ils sont morts tous les deux et j’ai été élevée par ma grand-mère. Elle a jamais voulu que je devienne une ninja. J’étais censée être médecin et c’est tout. Pour elle, tous les ninjas étaient des pourris qui leur avaient enlevé leur fille. Un p’tit peu cinglée ma vieille, mais elle était marrante. Quand elle est partie, j’ai rejoint le village, parce que j’avais rien d’autre à faire, ni envie d’autre chose. Pour moi, le village, c’est tout ce qui compte. Pis, comme j’ai mon oncle à la tête du village, bon. C’était assez logique. »

Elle hausse une épaule.

« Ah j’peux te dire que j’étais une sous-douée au début, hein. Pas une vraie Hyûga. Pis t’entends comment j’parle ? Pfwah. J’fais un peu honte à mes vieux, hahaha. »

Un rire franc, qui vient de loin.

« Sauf que j’suis comme ça en fait. Ça m’empêche pas d’être une bonne ninja ni de bosser archi-dur pour le village. Et j’pense que c’est ça qui fait c’qu’on est. Pas notre sang, pas notre capacité héréditaire. Juste nous, nos actes. »

Du bout des doigts, Shizue attrape la main de Rin.

« T’es ni un raté, ni un déficient. Laisse personne te dire ce genre de merdes. »

Ses yeux écarlates se sont noyés dans les prunelles émeraudes, légèrement planquées derrière les longues mèches blondes.

« T’as survécu à trop de choses pour que qui que ce soit te dise ça. Tu peux déjà montrer au monde que t’es un colosse. »

Un sourire.

« Ah, pis c’est pas moche, ton dos. Au contraire. Arrête de te rabaisser gratuitement. »

Elle lui met une pichenette avec sa main libre, avant de reprendre sa place.
Shizue n’est pas d’accord avec le traitement subi, mais elle sait pertinemment que ce n’est pas son rôle de changer les choses.
Peut-être que ce qu’elle lui dit lui permettra de se sentir mieux, ceci dit.
Peut-être.
Hyûga Shizue
(#)Jeu 20 Mai - 16:39
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