Une récente mission avait conduit le Kazama à s’approcher des frontières de Hi no Kuni avec Kusa no Kuni.
Rien de bien démentiel. Des habitants de la ville d’Himawaki avaient eu besoin de renfort pour mettre en place un nouveau système de récupération du bois.
La ville étant construite au milieu de la forêt, il n’était pas rare que des incidents mineurs aient lieu.
Afin de garantir la sécurité des villageois, les shinobis de Konoha étaient souvent appelés sur les lieux.

Et comme Tenryu était rapidement intervenu sur les lieux et avait rempli avec brio sa mission, il s’était autorisé une petite escapade un peu plus au nord du pays. Vers la frontières en sommes.
Depuis l’apparition de Jinsei, un certain nombre de choses lui trottait dans la tête. Et puisqu’il se trouvait pas très loin des limites du Pays du Feu.
Pourquoi se refuser une patrouille qui dans tous les cas serait bénéfique ?

En quittant Himawaki, il s’était donc dirigé vers le Nord/Ouest en suivant le sentier.
Il n’y avait que de la forêt autour de lui, à perte de vue, une étendue d’arbre toujours plus épaisse bien que les branches des arbres se trouvaient pratiquement à nue en cette fin d’automne.
La densité des forêts de Hi l’étonnerait toujours, lui qui était pourtant arrivé sur ces terres il y a de nombreux mois maintenant.
Il continuait cependant sur ce chemin qui indiquait de plus en plus la proximité immédiate avec Kusa.
Le Mizujin n’avait encore jamais eu l’occasion de visiter ce pays, et il n’était pas question qu’il s’y risque aujourd’hui.

Les résultats officiels de l’examen de sélection des Chûnins n’étant à ce jour toujours pas communiqués.
S’il venait à être promu, il aurait alors sûrement l’occasion de découvrir d’autres contrés que les forêts interminables de Hi.
Mais cette option ne se présenterait à lui que s’il venait à être promu ce qui malgré ses bons résultats n’étaient pas encore garantis.

La météo du jour malgré l’hiver qui arrivait à toute vitesse était encore assez clémente. Les feuillages des arbres s’étaient teintés d’orange et les feuilles qui avaient amorcé leur chute en début d’automne recouvraient le sentier sur lequel il évoluait.
C’était une journée particulièrement agréable.
Sur les coups de midi, il s’était arrêté à une auberge, la dernière du côté Hijin de la frontière.
Il y avait mangé un morceau et bu un coup avant de reprendre sa patrouille.

L’après-midi avait été tout aussi belle. Comme quoi, une petite journée de détente à profiter du paysage n’était pas à prendre à la légère.
Sa patrouille le mena finalement au niveau de la source d’un des deux fleuves de Hi no Kuni.
C’est à cet endroit qu’il tomba nez à nez avec une femme possédant une écharpe aussi rouge que les yeux de Tenryu autour du cou.
Elle dégageait quelque chose de pas commun. Était-elle une ennemie ? Ou bien une simple passante ? L’avenir nous le dirait certainement. Pour l’heure, il était temps de lancer la discussion.

Tenryu devait impérativement savoir ce que cette femme faisait ici.

- Bonjour. Dit-il saluant la jeune femme de loin. Bien belle journée n’est-ce pas ? Profitons encore un peu, car l’hiver sera bientôt là.

Ft.:

Ʃkaemp はは

Bien que la végétation soit encore assez dense à certains endroits, que le vert des feuillages recouvrait encore les cimes des arbres, à certains endroits cela n’était pas le cas. Les teintes vertes laissaient place à celles colorées de l’automne. Les feuillages se teintaient d’un joli cuivre qui dégoulinait en de myriades de couleurs tirant de l’orange jusqu’au rouge, en passant par le jaune. C’était agréable à observer, et encore plus après avoir vécu quelques temps dans un paysage pauvre en végétation tel que l’était Tsuchi no Kuni. À mesure qu’elle progressait dans le pays du Feu, la beauté et la quiétude des lieux l’envahissait et lui donnait envie d’avancer encore pour en voir davantage. Était la soif d’en voir davantage ? Ou bien la nostalgie dû à la ressemblance de sa terre natale ? Quoi qu’il en soit, elle progressait tranquillement dans la forêt au Nord-Ouest du territoire, se laissant porter par ses pas et par les différentes senteurs que le vent lui apportait.

Après quelques temps de marche, la jeune femme arriva dans un petit village. Il y régnait une certaine agitation mais celle-ci restait beaucoup plus calme que ce qu’elle avait vécu auparavant. Les visages qu’elle croisait l’observaient curieusement mais ne semblait pas tellement menacés par cette présence étrangère. Se sentaient-ils protégés par la présence des shinobis du village caché de la feuille ? Ou bien celui-ci était-il bien plus loin ? La louve n’en savait rien, elle ne connaissait pas l’emplacement du dit-village. Peut-être était-ce simplement une impression. Peut-être que cette apparente quiétude cachait une véritable méfiance et une crainte inhérente à chaque individu qu’elle croisait.

Quoi qu’il en soit, la jeune femme décida de ne pas trop s’attarder et de continuer son chemin. Après quelques temps de marche de plus, elle arriva près d’une source. De nombreux oiseaux chantaient dans les alentours, à l’heure de l’apogée du soleil sur le ciel. Il était temps de s’accorder une pause. L’environnement alentours était tant calme et reposant qu’elle se savait capable de s’endormir facilement. Les clapotis de l’eau venant lécher les bords des berges de la source créaient un bruit régulier propice à la relaxation. Elle aurait eu tort de ne pas profiter de ce calme. Ainsi, elle posa son séant sur un rocher tout près de la source et entreprit de détacher ses longs cheveux d’ébènes. Les paupières closes, bercée par tous ces bruits, elle entreprit de se peigner les cheveux en utilisant ses doigts, enlevant les nœuds qu’elle y trouvait tandis que son corps entier se détendait peu à peu.

Soudain, des craquements et des pas lui vinrent aux oreilles. Immobile, elle n’essaya pas de se soustraire au regard ou à la présence de l’opportun. S’il voulait savoir quels étaient ses intentions, il en était de même pour la louve.

« - Bonjour. Bien belle journée n’est-ce pas ? Profitons encore un peu, car l’hiver sera bientôt là. »

Étonnée par des paroles si joviales et accueillantes, ses paupières s’ouvrirent pour que ses prunelles puissent se fixer sur le nouvel arrivant. Elle croisa son regard pourpre, celui-ci ne semblait pas être menaçant. Sans cesser de faire courir ses doigts de long de ses cheveux, elle acquiesça doucement. Nul besoin de se faire menaçante si ce n’était pas nécessaire.

« — Bonjour. » Le salua-t-elle en retour. « Effectivement. C’est une bien belle contrée. » Dit-elle simplement.

Elle relâcha finalement ses cheveux qui tombèrent sur ses épaules tandis qu’elle appuyait ses bras sur le rocher, se penchant un peu en avant tout en prenant garde à ne pas tomber en avant. S’il était curieux de savoir d’où elle venait et ce qu’elle venait faire ici, elle était curieuse d’en connaître un peu plus sur ce nouveau pays.

« — Nous sommes à Hi, n’est-ce pas ? » Le questionna-t-elle bien qu’elle ne sache déjà où elle était. « Pensez-vous qu’il y ait beaucoup d’animaux sauvages dans les forêts ? La chasse y est-elle bonne ? » De simples conversations. « Êtes-vous du coin ? » Demanda-t-elle à nouveau.

Décidemment, la curiosité la rendait bavarde. Ou bien était-ce un moyen de ne pas trop parler d’elle ?  

Spoiler:

Le présence de cette inconnue aussi près des frontières du pays du feu laissait le Kazama perplexe.
Pourtant, dans son éducation au-delà des mers, on lui avait inculqué à ne pas le laisser trop vite emporter par des conclusion hâtives.
Hi était un pays splendide, le tourisme y était monnaie courante. Toutefois, Tenryu n'oubliait pas les images de cette nuit-là dans ce petit village tranquille de Hi justement, où la population entière avait été calcinée et exposée à la vue des shinobis dépêchés en urgence.

C’est pourquoi, il était méfiant en toute circonstance, mais afin de savoir à qui il avait à faire, il valait mieux la jouer diplomate, plutôt que d’arriver bêtement en disant “Salut, t’es qui ? T’es un méchant ? Tu cherches la bogore ?” Dans 1000% des cas, ce genre d’initiative se solderait par une cuisante déconvenue.
Dans l’histoire, il ne devait pas oublier l’hospitalité donc Konoha avait fait preuve à son égard, et il se devait à présent d’incarner cette hospitalité en l’offrant si besoin à autrui.

L’heureuse élu serait peut-être cette jeune femme qui n’avait de cesse de coiffer ses cheveux.
Elle parlait d’une manière plutôt soutenu, le shinobi de la feuille n’avait que très rarement fait face à ce genre d’élocution.
Elle demanda si elle se trouvait bien à Hi no Kuni. Une question étrange, voyageait-elle sans but précis ?
La suite de ces questions était tout aussi farfelue, mis à part la dernière qui convenait davantage à un début de conversation entre adultes.

- Effectivement, vous vous trouvez bien à Hi no Kuni… répondit-il penseur. Vous voyagez sans carte ?

Concernant la chasse, peut-être était-ce un passe temps. Sans vraiment apprécier les balourds qui tuent pour empailler de pauvres bêtes. Ten’ préféra évoquer cette “règles” qu’il venait lui-même de créer.

- Il y a de quoi faire, la faune de notre Pays est très variée, mais afin d’en respecter la balance, la chasse se doit d’être modérée… Il marqua une pause. Afin que chaque espèce puisse vivre dans cette nature qui nous appartient à tous.

Doctorat en écosystème vivant bonjour. Toujours étant que le Kazama pensait réellement ce qu’il disait.

- Je ne suis pas vraiment de Hi, mais je suis Kazama Tenryu, un shinobi de Konoha, et vous ? Qui êtes-vous ? questionna-t-il en souriant.

À cet instant, ils partageaient le fait d’être des étrangers à Hi no Kuni.
Avaient-ils d'autres points communs ? L’histoire le dirait bien.

- Qu’est-ce qui vous amène ici ? Vous venez de loin ?

Savoir d’où elle venait serait un plus pour la suite de cette entrevue imprévue.

Ʃkaemp はは

Les prunelles dorées de la jeune femme parcouraient doucement la silhouette de l’inconnu. La curiosité quelque peu piquée au vif par la couleur peu commune de ses pupilles, elle ne pouvait s’empêcher de se questionner sur ce jeune homme. Extérieurement pourtant, elle restait presque impassible. Visiblement, il connaissait bien ces lieux même si elle ne pouvait savoir s’il était natif du pays du feu ou bien si c’était un pays de substitution. Ce qu’elle pouvait aisément observer, cependant, était le symbole du village caché par les feuilles. Du moins, c’est la seule explication qu’elle donnait au symbole gravé sur la plaque d’acier qu’il arborait fièrement sur son front.

« - Effectivement, vous vous trouvez bien à Hi no Kuni… Vous voyagez sans carte ? »

Son regard tomba à nouveau sur le sien et elle laissa simplement ses épaules se soulever brièvement. Voyager avec une carte ? Quelle drôle d’idée. La carte résidait dans les millions de récepteurs que composaient la muqueuse olfactive de sa truffe. Alors le bout de papier approximatif pouvait bien aller se rhabiller. Bien sûr, cette question quelque peu innocente lui arracha un rictus amusé. Elle tenta de contenir un rire mais celui-ci s’échappa tout de même. Elle s’empressa de reprendre la parole ensuite pour qu’il ne se vexe pas de ce manque de tact.

« — Inutile, mon flair est bien plus précis ! » Lui dit-elle avec un sourire. « Enfin… » Elle marqua un temps de pause et se demanda si elle ne ferait pas mieux de déformer un peu la réalité, au cas où. « Mon chien est très fort pour me guider où je veux aller. »

Elle n’ajouta rien. Évidemment, il n’y avait pas de chien à ses côtés mais s’il posait des questions, elle pourrait toujours le faire apparaitre.

Le jeune homme reprit la parole ensuite et la louve se tût afin de laisser libre court à sa voix chantante.

« - Il y a de quoi faire, la faune de notre Pays est très variée, mais afin d’en respecter la balance, la chasse se doit d’être modérée… Afin que chaque espèce puisse vivre dans cette nature qui nous appartient à tous. »

Nouvel haussement d’épaules de la part de la jeune femme. Elle ne chassait pas pour empailler des bêtes mais tout juste pour se remplir la panse. Elle considérait cela comme une chasse modérée. De toute manière, ces derniers temps elle avait été moins derrière les proies et s’était contentée de vivre de manière un peu plus civilisée. Bien qu’elle savoure une fois de temps en temps un gibier fraichement achevé et encore bien sanglant, un repas tout près en auberge était tout autantsatisfaisait. C’était surtout le côté grisant de la chasse. Sentir le vent dans sa fourrure, se laisser enivrer par la peur de la bête chassée, apprécier le moment de la mise à mort où elle planterait ses crocs dans la gorge serrée de la pauvre proie… Il n’y avait rien de plus addictif pour un prédateur.

Elle ne répondit donc rien car déjà il continuait de cette même voix.

« - Je ne suis pas vraiment de Hi, mais je suis Kazama Tenryu, un shinobi de Konoha, et vous ? Qui êtes-vous ? »

Voilà que sa curiosité montrait finalement le bout de son museau. Au moins, il répondait à la question qu’elle s’était posée un peu plus tôt : Il était bien un shinobi de Konoha. Curieuse quant à l’existence de ce village caché, elle se pencha un peu plus en avant, posant des prunelles brillantes sur le jeune homme. Elle n’avait rien d’effrayant. Du moins, elle n’avait pas pour vocation de l’étriper tout de suite. Tuer des animaux, elle aimait ça. Tuer des humains, beaucoup moins.

« — Je m’appelle Kimitsu. » Répondit-elle, passant volontairement sous silence son nom. Il n’avait pas tellement besoin de savoir qui elle était tout à fait. Et puis ce nom ne lui apportait pas grand-chose finalement. « Enchanté, Tenryu. » Ajouta-t-elle.

« - Qu’est-ce qui vous amène ici ? Vous venez de loin ? »

Voilà qu’il se lâchait. La louve émit un petit rire à nouveau et balança ses épaules en arrières, dodelinant de la tête.

« — Je viens d’un petit pays aux jolies forêts où la vie de tous les êtres vivants est respectée. » Elle marqua un temps d’arrêt, pensive, et ajouta. « Peut-être pas la vie de tous… Certains sont avares et fondamentalement égoïstes. » Elle secoua doucement la tête, passa une main sur sa nuque pour se gratter inconsciemment la peau. « J’aime me balader où je le souhaite, vivre à l’ombre des arbres, ne compter que sur moi-même. Avant de fouler les terres de Hi, j’étais au pays de la Terre mais je me suis vite lassée de ce paysage rocheux et de sa population désagréable. » Elle marqua une nouvelle pause, fit la moue. « À quoi bon quitter des gens désagréables pour en rejoindre d’autres ? » Elle sembla lui poser la question.

Un bref silence s’installa qu’elle brisa finalement d’elle-même.

« — Je ne suis probablement que de passage. » Ajouta-t-elle. « Et vous, d’où venez-vous ? » Le questionna-t-elle à son tour. « Qu’est-ce que c’est de vivre dans un village shinobi ? » Elle réfléchit un instant. « La liberté ne vous manque pas ? »

Elle se plaisait à en dire sans trop rentrer dans les détails. Elle avait appris à être méfiante et à ne pas accorder sa confiance trop tôt. Elle avait également perfectionné l’attaque ou la défense si elle devait en venir à une telle extrémité.

Spoiler:

Le Kazama fut assez étonné de la réponse de la jeune femme au sujet du fait qu’elle voyageait sans carte. “Son flair était plus précis”. C’était une réponse assez étrange pour le commun des mortels.
Pourtant, l’expérience du Kazama au fil du dernier mois lui avait appris qu’il y avait toujours une explication rationnelle. Enfin… Une explication précise capable de prouver certaines paroles.

Il existait de nombreux shinobi avec un instinct, une chance inouïe. Il en existait d’autres avec des pouvoirs pouvant amplifier les capacités humaines.
Rapidement, elle avait ajouté de nouvelles informations, corrigeant ses paroles pour finalement attribuer le mérite à “son chien”.
Sauf qu’il n’y avait pas de chien.

Alors Ten’ s’imagina qu’elle avait bien est bien des capacités sensorielles bien plus développées que la moyenne.
Car, elle aurait tout aussi bien pu parler uniquement de son chien. Ce qui impliquait donc au final deux potentielles informations.
La première concernant les pouvoirs de la jeune femme, la deuxième sur sa capacité à faire apparaitre un chien, via un pacte d’invocation très certainement.
Si c’était le cas, la jeune femme et Tenryu aurait alors quelques choses en commun.

- Votre chien ? répondit-il sceptique tandis qu’il observait les alentours à la recherche de la boule de poil.

Les premiers instants de cette discussion furent assez troublants.
Cela voyageait sans carte, parlait de flair et de chien, de chasse, enfin. Rien de tout cela n’était des sujets généralement abordés en premier lors d’une conversation entre deux personnes.
Elle finit par lâcher son prénom “Kimitsu” et c’est tout.
Plus les minutes passaient et plus le Kazama s’interrogeait sur la jeune femme. Un flair développé, un chien, un nom volontaire occulté lors des présentations.

De toute évidence, elle ne faisait pas confiance à n’importe qui et mettait beaucoup d’énergie pour garder son identité secrète.
Ten’ devait donc se montrer méfiant à son tour, bien que dans son cas, qu’on puisse le connaître lui en caresser doucement les parties intimes.

- Enchanté Kimitsu, bienvenue à Hi no Kuni.

À écouter l’étrangère, elle venait d’un petit pays où la géographie était non sans rappeler celle de Hi no Kuni.
Un coin de paradis mais où comme partout, quelques cons venaient bousiller la tranquillité des gens.
Elle raconta au Konohajin une partie de ce qu’elle aimait faire dans la vie avant de dire qu’elle venait de faire un bref passage à Tsuchi no Kuni. Un passage qui ne resterait pas dans les annales si on en croyait la jeune fille. Avec les informations qu’il avait eu de Saxa, ce n’était pas vraiment une surprise d’entendre ce genre de chose.

- Rassures toi, les gens de Hi sont semblerait-il bien plus aimables dit-il en souriant.

Cela avait été le cas lorsque le Kazama était arrivé de Mizu no Kuni.
Il avait toujours eu l’impression de devoir prouver sa légitimité en tant que Shinobi de Konoha et protecteur de Hi. Mais il n’avait jamais rencontré de personnes (outre les vilains qu’il avait dû corriger) se montrer désagréable à son égard.

Kimitsu s'interrogea ensuite davantage sur les origines du Kazama et le questionna aussi sur la vie au sein d’un village Shinobi.

- Je viens de Mizu no Kuni répondit-il d’abord.

Pas sur que le flair de la jeune femme lui rappel quoi que ce soit de ce pays là, alors il allait lui donner quelques infos.

C’est un beau pays, la météo y est plutôt clémente, sauf quand la mer se fâche et le fait savoir. La vie y est sympa… Enfin… y était.

Il coupa son explication précisément à ce moment précis. Il n’était pas non plus du genre à raconter toute sa vie à la première brune qu’il croisait dans la forêt aussi sympathique qu’elle puisse être.

- Konoha est un village où il fait bon vivre. Les blessures du passé sont encore vives chez les gens, mais on essaye de tout mettre en œuvre pour protéger la population de Hi. J’ai l’impression de faire partie de quelque chose.

Quelques secondes passèrent avant qu’il ne bascule sur le sujet de la liberté. C’était étrange que des gens puissent penser que faire partie d'un village shinobi bride irrémédiablement les libertés. Cette fois-ci, c’est le Kazama qui haussa les épaules.

- Je pense que cela dépend de notre définition de la liberté. Pour ma part, je ne me sens pas cloué au village, et je suis libre d’aider mon prochain… Du coup, je ne me sens pas vraiment comme si j’étais en cage.

Il marqua une nouvelle pause.

- Le mieux c’est de se faire une idée par soi-même, si ça t’intéresse bien entendu.

Ʃkaemp はは

Certes, il n’y avait guère de chien. Et c’est là que le mensonge pouvait se révéler comme tel. Il avait un gout amer. À se demander ce qui lui était passée par la tête pour sortir un mensonge aussi gros que sa propre personne. Elle réfléchit un instant, au stratagème qu’elle pourrait mettre en place pour faire avaler la pilule au jeune homme sceptique qui lui faisait face. Elle voyait bien dans son regard qu’il ne la croyait pas. Pas entièrement du moins. Mais peut-être serait-il plus enclin à le faire si elle lui offrait une preuve de l’animal qui était censé parcourir les contrés à ses côtés.

« - Votre chien ? » Fit-il, mettant des mots sur son scepticisme.

Son regard pourpre ne semblait pas la quitter. Comme s’il cherchait à la jauger ou bien à savoir ce qu’il en était réellement de ses cachoteries. Il n’y avait pourtant rien de grave derrière ses dernières. Il était juste question pour la jeune femme de ne pas trop en dire, au cas où. Au cas où ? Elle avait appris qu’elle devait prendre de la distance avec les autres individus. Ne pas trop en dire pour être en mesure de protéger ses propres intérêts, et surtout sa peau. Pas moyen de lui conter ses petites histoires avant qu’elle ne soit certaine qu’il soit digne de sa confiance. Et cela restait à prouver pour l’heure.

« - Enchanté Kimitsu, bienvenue à Hi no Kuni. » Répondit-il tout de même. Poli le garçon.

« — Merci. » Souffla-t-elle comme si ses mots lui laissaient un peu de répit avant la suite.

« - Rassures toi, les gens de Hi sont semblerait-il bien plus aimables. » Ajoutait-il.

Kimitsu lui offrit un sourire et acquiesça doucement alors qu’elle était toujours sur son rocher, battant lentement des jambes de temps en temps, un peu à la manière d’un enfant qui ne peut pas rester tout à fait immobile. Elle ne répondit pas de suite et le laissa prendre la parole et dire un peu plus de choses sur lui. Voilà qu’il se mettait à la tutoyer. Cela ne sembla pas la déranger, mais elle continuerait probablement à le vouvoyer, comme elle le faisait avec tout le monde. Elle avait certainement besoin de le connaitre un peu davantage avant de pouvoir en dire un peu plus sur elle et ses intentions, qui n’étaient guère mauvaises.

« - Je viens de Mizu no Kuni. C’est un beau pays, la météo y est plutôt clémente, sauf quand la mer se fâche et le fait savoir. La vie y est sympa… Enfin… y était. »

La louve ne connaissait pas ce pays mais elle avait entendu pas mal de choses sur ce dernier. Des choses qui ne lui donnaient guère envie d’y partir en vacances. Elle s’en était rapprochée en bateau il y a quelques temps, pour combattre un requin particulièrement gros. Mais cela s’arrêtait là. Elle n’avait pas posé ses pattes sur le territoire inconnu et avait simplement rebroussé chemin. Peut-être un jour. Mais pas tout de suite.

« - Konoha est un village où il fait bon vivre. Les blessures du passé sont encore vives chez les gens, mais on essaye de tout mettre en œuvre pour protéger la population de Hi. J’ai l’impression de faire partie de quelque chose. »

Elle l’écoutait décidemment d’une oreille bien attentive. Il y avait quelque chose de très touchant chez cet homme. Dans sa façon de lui expliquer les choses et de lui parler, on pouvait ressentir un brin de fierté alimenté par ce besoin de se rendre utile. Kimitsu connaissait fort bien ce sentiment. C’est en partie à cause de celui-ci qu’elle s’était éloignée de sa meute. Quant à son utilité pour l’instant, cela restait à prouver. Car à part casser la figure à quelques brigands, elle n’avait pas toujours l’impression de se rendre fortement utile. À petite dose au moins.

« — C’est important… De se rendre utile. » Dit-il avant qu’il ne reprenne, un sourire au bout des lèvres.

« - Je pense que cela dépend de notre définition de la liberté. Pour ma part, je ne me sens pas cloué au village, et je suis libre d’aider mon prochain… Du coup, je ne me sens pas vraiment comme si j’étais en cage. »

La louve acquiesça à nouveau. Elle comprenait son point de vue mais elle savait que, dans son cas, elle aurait du mal à ne pas se sentir comme un animal enchainé dans des fers.

« — La cage, je l’ai déjà connu. Je ne tiens pas à la retrouver. Le collier, ça suffit. » Répondit-elle.

« - Le mieux c’est de se faire une idée par soi-même, si ça t’intéresse bien entendu. »

La jeune femme grinça des dents. Elle ne comptait pas se faire embrigader aussi facilement. Les histoires de village, de conflits et de morts, cela ne l’intéressait pas. Elle ne faisait pas partie des conflits des grandes contrées. D’ailleurs, elle ne faisait pas partie des grandes contrées tout court. Les Hetai n’avaient rien à faire dans la garde d’un Kage. Elle n’avait pas envie qu’on lui enfile un collier et qu’on l’envoie mordre quiconque dirait un mot de travers pour apprendre le respect. Au final, elle faisait déjà ça de son côté mais d’une manière un peu différente puisqu’elle n’avait de compte à rendre qu’à l’ordre de contrat.

« — Effectivement, passer de Mizu no Kuni à Hi no Kuni a dû être un sacré changement pour vous. » Commença-t-elle d’une voix calme. « Je n’ai rien vu de mes propres yeux mais les informations filent vite, on entend ô comment Mizu a souffert quand les prisonniers ont pris la fuite sur vos îles. »

Elle marqua un temps d’arrêt, joua avec l’une de ses mèches de cheveux. Sans bouger du haut de son rocher, elle fit des mudras pour faire apparaitre dans un petit nuage un canidé au pelage sombre. La bête se tourna vers l’homme avant de remuer doucement la queue et de poser ses deux antérieurs sur le rocher, cherchant la main de la jeune femme pour venir la renifler, et probablement y déposer une ou deux léchouilles.

« — Le voilà mon chien. » Elle lui adressa un sourire malin alors que sa main se dérobait de la langue de l’animal pour venir le gratter entre ses deux oreilles pointues.

« — Ma définition de la liberté est peut-être différente. La mienne, c’est de ne pas revivre les privations et les manipulations qui faisaient jadis partie de mon quotidien. » Dit-elle en haussant doucement les épaules. « À chaque fois qu’un groupe a une hiérarchie, ça se finit mal. C’est si facile de dire à l’autre de faire le sale boulot quand il ne fait que regarder sans se salir les pattes ! » Le ton de sa voix grimpa un instant, animée tout à coup d’une colère vive, qu’elle calma aussitôt, pudique de ses propres émotions.

« — Qu’est-ce qui vous fait dire que c’est différent dans votre village ? Je ne vois pas pourquoi elles le seraient. » Elle marqua une pause tandis que l’animal continuait à grogner de satisfaction sous sa main. « Si le mercenariat, et la vie dans sa globalité, m’a bien appris quelque chose, c’est que l’espèce humaine est vile et ne s’arrête devant rien pour faire souffrir autrui pour ses propres intérêts. » Ajouta-t-elle, amère.

Spoiler:

Elle était restée impassible.
Écoutant avec attention tout ce que Tenryu avait pu avoir à dire..
C’était plutôt rare de faire face à quelqu’un qui écoute avant de répliquer.
Habituellement, les gens ont tendance à répondre du tac-o-tac, apportant leurs avis sur tout et n’importe quoi sans attendre le dénouement d’une explication. Faussant alors la discussion et le plaisir que deux personnes pouvaient avoir à échanger sur un sujet.

Ce n’était pas le cas avec la fameuse Kimitsu qui rebondit aux dires du Kazama d’une bien étrange façon.
Au moins les deux adultes étaient d’accord sur le fait que se montrer utile était une chose importante. D’un autre côté, la vie devait être vraiment ennuyeuse si on prenait plaisir à être inutile. Un inconnu sur le plateau d'échecs qu’était la vie.

Ella ajouta ensuite de nouvelle paroles sur la propre personne, seulement Ten’ ne savait pas s’il devait les prendre au pied de la lettre, ou bien s’il s’agissait là encore d’une métaphore de mauvais goût.
Pour l’heure, il l’écouta.
Elle avait eu la politesse d’attendre la fin de son discours, alors il en ferait de même avec elle.
D’autant plus qu’elle prit du temps pour revenir sur la condition d’exil du Kazama.
Elle aussi avait entendu beaucoup de choses au sujet de Mizu no Kuni et à quelle point la situation avait été chaotique lors des déferlantes de prisonniers d’Arashi venus réclamer vengeance.

C’est ensuite que les choses devinrent encore plus intéressantes lorsque perchée sur son rocher, elle effectua une série de mudra que le Kazama ne connaissait que très bien.
L’instant d’après, un chien s’était invité à la fête. Le Chien dont elle avait parlé auparavant éclaircissant donc légèrement toute cette histoire.

Un pacte d’invocation, c’était quelque chose d’assez rare pour être souligné. Depuis qu’il avait acquis le sien, Tenryu n’avait croisé qu’une seule personne capable d’y recourir.
Kimitsu était donc la seconde.
Les interrogations du Kazama auraient pu s’arrêter là, seulement, la jeune femme s’accorda l’explication de ce qu’était la liberté selon elle, ajoutant en guise de plaidoyer sa propre expérience qui était loin d’être toute rose.

Ten’ l’écouta alors sans sourciller, pesant chaque parole de cette dernière. Bien que d’accord sur certain aspect plus que vérifié évoqué par la jeune femme, cela n’excluait pas qu’il avait pour ainsi dire, un point de vue bien moins tranché que cette dernière. Un point de vue qu’il allait pouvoir avancer maintenant puisqu’elle avait terminé sa prise de parole.

- Un pacte de Kuchiyose… C’est tellement rare ! s’exclama-t-il en souriant.

Il composa alors à son tour la série de mudra significative d’une invocation et fit apparaître. L’une de ses précieuses salamandres. Une belle bête d’environ un mètre de long possédant des écailles grisâtres.

- Voilà un point commun que nous partageons, Kimitsu-san.

Mais l’intérêt premier de cette conversation n’était pas l’étalage des capacités d’invocateurs des deux shinobis.
Ten’ rebondit alors sur ce qu’elle avait avancé précédemment.

- La cage, privations, manipulations. Vous semblez avoir eu une vie délicate. Il est vrai qu’une hiérarchie totalitaire n’apporte rien de bon… Cependant… j’aime à penser que l’absence de hiérarchie laisse place à l’anarchie… Chose qui à mon sens n’est pas bien mieux.

Un Chef était là pour encadrer ses troupes, enfin, un chef tel que je concevais le Kazama. Il était évidemment toutefois que nombreux chefs, seigneurs ou riches patrons ne remplissaient aucune de ces cases.

- Comme je vous ai dit… Je viens de Mizu no Kuni. Un pays ravagé par les prisonniers d’Arashi, j’aurais très bien pu en être un et m’infiltrer dans Konoha. On aurait donc pu m’enfermer par mesure de précaution. Mais on m’a laissé faire mes preuves.

Un régime totalitaire aurait en tout cas eu aucun scrupule à mettre derrière les barreaux  un inconnu venu d’une zone tendue.
Konoha n’avait pas été cela.

- Je ne peux pas vraiment vous contredire, il est vrai que la vie réserve parfois de funestes surprises… Toutefois, l’humanité est aussi capable de belles choses. Vu que vous connaissez le monde du mercenariat, vos différents contrats servent principalement celui que vous servez n’est-ce pas ? N’avez vous donc pas l’impression qu’une fois de plus on vous passe un collier autour du cou ?

Une simple question. Mais dont la réponse refléterait ce sur quoi Tenryu voulait en venir.

- Maintenant, imaginez une mission mais dont la résolution sera bénéfique à une multitude de personnes. C’est ce qu’est Konoha. Une organisation qui ne vit pas pour elle, mais pour servir le peuple de Hi no Kuni dans sa totalité.
L’Hokage est celui qui incarne le visage du village, et qui veille à l’organisation de ce dernier. Chez nous, c’est à cela que sert la hiérarchie.

Ils ne s’en servaient pas pour opprimer, ça c’était à l’époque, mais les choses avaient changé. Ou du moins, tous les Konohajins œuvraient pour effacer les mauvais souvenirs du passé.

- Au final, ce qui détermine si les choses marchent ou non réside dans la qualité de la personne qui dirige. Si un homme avide de pouvoir se tient sur la plus haute marche, il convoitera alors toujours plus et apportera le chaos. S’il s’agit d’un homme bon, alors il agira en tant que tel.

C’était en tout cas sa façon de voir les choses.
Mais depuis son arrivée il y a pratiquement une année, il n’avait encore jamais fait face à un événement qui pourrait laisser croire que Konoha était de la mauvaise graine. Il se décida alors à évoquer l’une des missions sur laquelle il avait été dépêché. Il ne savait pas trop pourquoi c’était celle-ci qui lui était venu en tête, sans doute cette histoire de chien.

- Après, effectivement, il y a des pourris partout, prenez cette mission par exemple… Je devais me rendre à Tenzaku pour y enquêter sur l’esclavagisme de jeunes enfants de ce clan peu connu du nom de Hetai. Ces derniers capables de se transformer en chien livraient des combats de chien pour leur maître. Je ne suis pas en mesure d'expliquer la raison pour laquelle ils se sont trouvés dans cette situation, mais ce que je sais c’est que sans l’intervention de Konoha, ces enfants seraient toujours dans des cages à se battre pour survivre. Aujourd’hui, ils sont à Konoha, hébergés et rassasiés, et le village cherche un moyen pour leur permettre de retrouver leurs proches…

Il marqua un pause.

- Voilà, ce qu’est Konoha et voilà pourquoi je m’y sens libre d’apporter ma petite touche personnelle à ce monde qui en a grandement besoin.

Il accompagna sa conclusion d’un sourire franc.

Tenryu ne pouvait pas vraiment contredire la suspicion de Kimitsu.
Il ne pouvait pas la contredire car il n’en savait strictement rien, toutefois, il était possible d’émettre des hypothèses en se basant sur “Qu’aurait-il fait à leur place ?”.
Et dans ce cas, certaines révélations se voulaient beaucoup plus nettes.
Il avait très certainement été surveillé comme le lait sur le feu, il ne fallait pas en douter surtout quand on connaissait un peu plus en profondeur le caractère du Hokage et celui de son bras droit.

- Vous avez certainement raison, toujours étant que je n’en ai jamais eu l’impression. Je ne peux nier qu’au départ il y avait un peu de méfiance, quoi de plus normal après tout.

Justifiait-il en imitant la Kimitsu qui avait libéré son invocation de sa présence.

- Je pense que beaucoup aurait procédé de la même manière en accueillant un parfait inconnu chez lui ajouta-t-il en souriant. Toujours est-il que j’avais un toit et que je gagnais ma vie en accomplissant des missions aux quatre coins du pays.

Il marqua un pause, réalisant dans sa tête une analyse de cette année qui s’était écoulée depuis son arrivée et le chemin parcouru dans la confiance des gens.
Il ne regrettait pas ses choix, mais comprenait aussi ceux de la jeune femme de s’exclure de tout regroupement afin d’être pleinement maîtresse de ses décisions.
Elle voyait les shinobis comme des chiens de garde, elle n’avait pas 100% tord. En cas de guerre, Ten’ savait qu’il y serait embarqué mais est-ce que cela serait forcément contre sa volonté ?
Pas nécessairement.
Après tout, il y a parfois des combats que l’on ne peut éviter. Mais jusqu’à preuve du contraire, le monde était actuellement stable et l’ordre des shinobis y était peut-être en partie pour quelque chose.

- Il est vrai que les shinobis sont sûrement catégorisée comme arme de dissuasion, mais lorsque l’on constate les faits, Tsuchi no Kuni et Mizu no Kuni sont dans un état déplorable tandis que Kaze, Kiminari et Hi sont beaucoup plus stables.

Et la différence notable entre ces nations était l’absence de village shinobi pour Tsuchi et Mizu.
Le peuple était alors livré aux mains de leur Seigneur respectif.
Un choix qui, pratiquement deux ans après l’explosion de la prison d’Arashi s’avérait très peu concluant.
Kimitsu pourrait peut-être en convenir.

Mais il serait difficile de faire changer d’opinion la jeune femme. Être shinobi pour un village ne s’improvisait pas. C’était une vocation, un état d’esprit. Un mode de vie qui imposait il est vrai une certaine forme de sacrifice.
Et malgré tout cela, il était vrai que cela pouvait parfois tourner au vinaigre si cette fabuleuse puissance tombait entre les mains d’un illuminé.

Il fallait donc comme la jeune femme le disait si bien, “tomber sur la bonne personne”. Elle se voulait bien plus alarmiste que le Kazama sur ces éventualités.
Lui qui avait pourtant vu de véritable horreur à Mizu no Kuni était cependant moins catégorique. Il existait beaucoup plus de bonnes personnes que de mauvaises, mais elles étaient généralement assimilées aux mauvaises créant un amalgame dont elles avaient du mal à se défaire.

La curiosité de Kimitsu se trouva piquée lorsque le Kazama évoqua cette mission avec les Hetai.
Une sombre affaire d’esclavagisme. Songeuse, elle remercia l’intervention des forces de Konoha en faveur de ces enfants puis se montra extrêmement curieuse à leurs égards montrant même une certaine connaissance de ce clan.  

- Aucun adulte n'était dans le lot… Nous supposons un enlèvement d’enfant, pour le solde de ce groupe mafieux que nous avons fait tomber… Ils étaient une dizaine. Vous semblez plutôt bien renseigné sur ce clan Kimitsu-san… Vos informations pourraient être précieuses pour permettre à Konoha de retrouver la trace des parents de ces enfants.

Les informations que possédait le Kazama sur les Hetai étaient insuffisantes, et les agissements de Konoha ne pouvaient être irréfléchis. Autant dire que malgré toute la bonne volonté du monde, cette mission s’annonçait longue et difficile. À moins que…

- Mais ce n’était pas la première fois que je devais faire face à un Hetai orphelin, j’ignore ce qu’il se passe au sein de ce clan, mais de toute évidence les enfants se retrouvent assez souvent orphelins.

Les arguments avancés par le Kazama au sujet des villages cachés ne pû qu’être approuvés par le jeune étrangère.
Des arguments qui, malgré la réticence de certains, ont plaidé en faveur des villages shinobis. Et bien que Ten’ puisse comprendre la peur et les craintes de ces anti-shinobi, il ne pouvait que constater de l’intérieur la réalité à laquelle ces derniers s’opposaient. L’anarchi était-elle mieux ? Le pouvoir d’un Seigneur omnipotent était-il mieux ? Les cas Tsuchi, Mizu et Nami no Kuni avaient démontré que non.
Le pouvoir au peuple ? Une sornette. Car sans règles, il ne peut y avoir de paix.

Mais autre ce petit débat sur l’utilité et le bien fondé des villages cachés, Tenryu avait rencontré en la personne de Kimitsu, une personne détenant bon nombre d'informations. Des informations en rapport avec des anciennes missions ayant toutes un seul et même lien: Le clan Hetai. Un clan aux capacités pour le moins étonnantes puisque ses membres étaient capables de muter en véritable animaux.
Tenryu était loin d’en connaître tous les rouages et aspects théoriques, mais c’était un pouvoir tant incroyable que dangereux pour ses utilisateurs.

Son expérience avait démontré que le Hetai était souvent pris pour cible par les braconniers. Massacrés, torturés, asservis… Ten’ avait connu plus joyeux.
Pour autant, il serait très difficile de retrouver la trace des différents familles, tribu, meutes, appelez donc ça comme vous le voulez.
La disparité du clan était à la fois une force et une faiblesse, et d’après Kimitsu, il faudrait s’armer de patience ou d’un bon pisteur pour espérer les retrouver.

C’est alors que les dernières paroles de la jeune femme eurent l’effet d’une bombe dans l’esprit du Kazama. “C’est l’expérience que j’en ai’. Un aveux effectué juste après avoir évoqué la manière dont les Hetai élèvent leurs enfants.
Tout devenait ainsi beaucoup plus clair pour le Kazama.Kimitsu était une Hetai et c’était une sacrée preuve de confiance que de l’avouer. Ou alors elle était bien plus forte que ce qu’elle semblait le laisser croire et n’avait tout simplement aucune crainte à évoquer son appartenance à ce clan.
Toujours étant que bon nombre de ses paroles précédentes trouvaient tout son sens ‘le gibier, la chasse”, tout devenait à présent limpide.

- De ce que vous m’expliquez, je comprends que votre clan se base d’une certaine mesure sur l’instinct animal de vos animaux totem respectifs. Cela explique les difficultés d’union et cette éducation très animale.

Il marqua une pause.

- Le monde est sur la corde raide, des petits malins s’amusent à dispenser de paroles de haine à l’encontre du régime shinobi en vue de le renverser. Je vous laisse imaginer ce qu’il adviendrait du Yuukan si Hi, Kaminari et Kaze no Kuni venaient à s’écrouler. Nous souhaitons à tout prix éviter cela, mais nous ne souhaitons pas non plus arrêter de travailler sur les autres aspects de notre mission.

Il plongea ses pupilles rougeoyantes dans celle de l’Hetai, toujours installé sur son rocher.

- Accepteriez-vous que je vous escorte jusqu’à Konoha ? Vous avez du flair n’est-ce pas Kimitsu-san ?

Purement hypothétique, mais si elle détenait le pacte d’invocation des Loups, il y avait peu de chance pour qu’elle soit un Hetai Brebis.

- Pourrions-nous trouver un intérêt commun à ce que vous nous aidiez à retrouver les parents de ces enfants dont l'animal totem est le chien ? Vous semblez avoir certaines dispositions avec les canidés, vous êtes donc sûrement la personne la plus capable de réussir cette mission…

Il laissa planer quelques secondes avant de tenter de recueillir les premières impressions de la jeune femme.

- Qu’en dites-vous ?