Parfois, il y a des moments où l’on dispose de la liberté de choisir. Et parfois, on doit juste dire oui et garder le silence. Reconnaître les deux situations n’est pas vraiment quelque chose de difficile. Lorsqu’il s’agit de renvoyer d’un ordre ou d’une demande d’un pecnot perdu au fin fond de la forêt, vous vous devez de simplement lui dire d’aller se faire voir.

Par contre, quand c’est votre très réputée grand-mère qui vous demande d’aller sauver les miches de sa petite-fille qui est elle-même votre cousine, et que cette même grand-mère est réputée comme étant la plus puissante Shinobi de votre clan, et bien vous obéissez avec le sourire.

Voilà, maintenant vous comprenez pourquoi je me retrouve à rejoindre le village de la feuille en tant que tout nouveau membre de ce merveilleux village. Après tout, qui n’a jamais rêver de se mettre au service d’un parfait inconnu pour remplir des missions qui ne vous rapporte même pas la totalité de la récompense à la clef, et tout ça pour chercher à ressusciter la pseudo-gloire passé d’un village qui avait tout d’un fiasco ?

Bref… « Le passé est derrière, demain est un mystère, mais aujourd’hui est un cadeau. C’est pourquoi on l’appelle le présent. ». Je me souviens plus vraiment où j’ai entendu cette phrase, mais est-ce que c’est vraiment important ? On va dire que ça vient de mon esprit de génie. Après tout, c’est vraiment crédible.

J’arrivais donc aux portes de cet immense village ressuscité, non sans siffler un long moment.

« Et bah ! Ils n’ont pas chômé… ! »

Il fallait dire que j’avais rarement eu l’occasion de voir d’aussi grande portes en pleins milieu d’une forêt. Y’avait pas à dire, même un géant aurait la place de passer sans prendre aucun risque. M’avançant vers ce qui semblait être des « gardes » en poste, j’affichais un beau sourire avant de me lancer.

« Bonjour, et enchanté. Natsuki, pour vous servir ! »

Petite révérence parfaitement maîtrisée pour en mettre pleins la vue aux esclaves en place, et on enchaîne.

« Je viens de loin, et j’aimerais rentrer dans ce magnifique village. »

Voyons voir comment on accueille les étrangers ici.

Des singes.

Je me retenais de rire à cette idée, alors qu’une bonne gueuse descend tout droit du ciel pour venir s’occuper des gardes. Perchée sur le rempart comme le pigeon qu’elle était, elle venait probablement quémander les miettes de la magnifique brioche fraîche que j’incarnais. Après tout, il fallait vraiment être le pire des Shinobi pour être remisé aux portes. Car certes, il faut assurer une défense minimum… Mais qui irait mettre ses meilleurs éléments pour se protéger d’une hypothétique attaque ?

Non, la vérité, c’est qu’ils étaient plus là pour faire joli et dissuader les plus téméraire. Puisqu’il n’y avait vraiment aucun intérêt d’attaquer directement une base militaire. Du moins, pas sans une armée. Et le temps que l’armée arrive jusqu’aux porte d’un village militaire, ce dernier avait largement le temps de rapatrier ses meilleurs éléments. Après tout, une armée de guerrier ne se déplacerait jamais à la vitesse d’un petit groupe de Shinobi.

Après cet aparté sur les tactiques militaires élémentaires, revenons à nos moutons. La gueuse n’avait visiblement aucune manière. Ou alors, ils avaient l’habitude de tutoyer n’importe qui se présentant aux portes. A moins qu’ils sélectionnassent en fonction de la richesse et du pouvoir visible de chaque individu ? Ce qui était, en soit, une mauvaise idée. La preuve. J’étais important, mais je n’avais nul besoin de tant d’artifices pour l’être. Le pouvoir, l’intelligence, la richesse…  C’est comme la culture. Moins on en a… Et plus on l’étale.

« Excellente question, Mademoiselle ! »

J’aurais pu choisir « Gente Demoiselle », mais cette gueuse n’avait tellement rien à voir avec ce genre de personne qu’elle verrait sans aucun doute que je me foutais de sa gueule… Ce qui était le cas, soi-disant passant. Mais mieux fallait-il faire bonne impression. Ni trop pour ne pas paraître pédant, ni pas assez pour ne pas paraître grossier. Un juste équilibre.

« Je viens voir ce fameux village opulent, qui se permet d’organiser des évènements d’une envergure gargantuesque en quête de sa gloire passée inexistante… »

Je fixais l’immense porte, avant que mon regard ne se repose sur la jeune femme, mon visage s’illuminant d’un sourire espiègle.

« Je plaisante. »

Une provocation ? C’est certains. Mérité ? Également. L'occasion était trop belle, le timing trop parfait pour l'ignorer. Un village ne se souciant guère du bien-être du peuple qu’il est censé protégé ne mérite absolument aucune once de respect. Il ne m’inspire que du mépris, un peu comme les dirigeants de mon clan que Grand-mère a eu tôt fait de chassée dans sa jeunesse.

« Je suis en visite. J’apporte des nouvelles familiales à quelqu’un qui travaille et a, de facto, élu domicile ici. »

Beau sourire d’ange pour te faire avaler la couleuvre.
Maintenant, laisse-moi passer la gueuse.

La vulgarité.

Un véritable fléau de la société. Souvent venant de la part de gueux, qui, jaloux du dialecte soutenu de la noblesse, essaye de s’en distinguer et de le porter en ridicule pour se faire un nom, s’inventer une vie, se donner de l’importance. Cette petite peste ridicule faisait de même, et les gardes derrière elle ne semblait pas valoir bien mieux. Mon dieu, est-ce que c’était ça, la fierté des Shinobi de la feuille ?

« Je m’étonne de tant de vulgarité venant de la part des autorités du village de la feuille. Moi qui croyais que vous étiez un des pionniers de la civilisation, je ne vois que des gougnafiers riant aux blagues d’une gourgandine abusant du peu de pouvoir qu’on daigne bien lui offrir. Quelle vision ubuesque ! »

J’affichais un grand sourire espiègle sur mon visage. Qui croyait-elle impressionné ? Une petite garde minable qui se prend pour une grande ? J’ai hâte de faire fondre le piédestal en mousse de cette gueuse minable.

« Non, je n’attends pas véritablement un droit de passage avec aussi peu d’information, ce qui en soit, rendrait la situation encore plus ridicule qu’elle ne l’est déjà. Ce que j’attendais en revanche, c’était un minimum de professionnalisme de la part de militaire en poste. Alors comme vous n’avez rien de mieux à faire que de jaser de ceux qui demande droit d’entrée, je me questionne vraiment sur cette remarque de qui fait perdre du temps à qui. »

Je soupirais en plaçant ma délicatement main sur mon front. Devions-nous vraiment en arrivé là ?

« Je reprends, vue que vous semblez être de nature orchidoclaste avec vos camarades Coquebert. »

Si elle savait simplement que je venais de la traiter de casse-couille et ses camarades d’être stupide. Je croisais alors simplement les bras.

« Je suis Aburame Natsuki, et je viens voir ma Cousine, Aburame Miyako, Bras Droit de l’Hokage. »

Je fixais les deux êtres ayant subitement arrêter de rire derrière la petite teigne.

« Puis-je avoir vos noms complets, et passer, maintenant ? »

Alors la gueuse, quelque chose à redire ?

Même les roses les plus grossières ont des épines.

C’était la seule leçon a tirée de cette… « Rencontre », aussi grossière et dévergondée soit-elle. Si elle était effectivement ce qu’elle affirmait, je pouvais presque faire demi-tour pour rejoindre ma grand-mère et lui dire simplement de surtout, mais surtout, ne jamais rejoindre ce village d’énergumène insolent, qui vont probablement être responsable d’une guerre civile prochaine.

L’Arrogance ici n’avait donc aucune limite ?

« Je le connais de nom. »

Je souriais à la jeune femme, sans jamais perdre mon expression sur le visage. Elle était la nièce de l’Hokage ? Et alors ? Ce n’est pas comme s’il avait une simple autorité sur ma personne. Au pire quoi ? Il allait me chasser du village avec un balais ? Ridicule. Totalement ridicule. Non vraiment, cela ne me faisait ni chaud, ni froid. Ou plutôt, je trouvais cela relativement amusant.

« Je ne déteste pas la… « plèbe ». En vérité, je n’ai pas vraiment encore fait mon opinion sur Konoha et ses habitants. »

Je fixais les gardes pouffant à l’arrière. Dieu du ciel, je sens que mon séjour ici va me paraître bien plus long que d’accoutumé.

« Et je ne demandais pas ces noms pour… dénoncer qui que ce soit. J’aime juste savoir à qui j’ai à faire. C’est la moindre des politesses, mais je vois qu’ici, ce n’est pas vraiment la… « coutume ». Ce n’est pas grave, mais merci de votre… délicatesse, je présume. »

J’haussais les épaules. Je présumais quelque chose d’absolument faux, mais que fallait-il faire d’autre ?

« Je vous suis. »

Mis à part la suivre bien sûre.

Entrant dans ce village sans perdre de temps, j’observais ces grands boulevards. Au moins, les rues ici ne ressemblait pas à des coupe-gorges. Comme sa population… Ils étaient plus… Idiots qu’autre chose. Faire un crime réussit demandait un peu de jugeotte. C’était donc un avantage, en quelque sorte.

« Alors, Hyûga Shizue, Prestigieuse et Ô combien importante nièce du vénérable Hokage, Comment définiriez-vous la vie à Konoha ? »

Sale insolente prétentieuse.

Michel ?

Bon, cette grognasse à l’air aussi éduqué qu’un cul de poule, avec le quotient intellectuel d’une huître ! Que dire de plus ? Rien du tout en fait. Elle était plate. Planche à pain, dans tout les sens du terme.

Vraiment, les Shinobi de la feuille n’avait pas de cerveau.

« Je vois. Oui. »

Je me contentais de cette réponse. La visite serait à l’image de sa responsable : aussi imbuvable qu’ennuyeuse. Je regrettais déjà d’être là, d’être arrivé si vite, de ne pas avoir pris plus de temps pour venir.Pourquoi grand-mère avait insistée pour me faire ramener mon beau p’tit cul dans ce trou à rat ?

Une véritable cage dorée.
Je patauge littéralement dans l’imbécilité.
Bref.

Quelques (longue) minutes plus tard, nous rejoignons enfin la tour de l’Hokage. « Amen » ne puis-je m’empêcher de libérer dans un soupir silencieux.

« Merci pour cette… »

Déplorable, infâme, détestable, horrible… Les qualificatifs ne manquaient pas.

« Visite… Shizue. Un véritable plaisir. »

Point final.

« Je vais rentrer pour demander à voir Miyako. »

Et je rentrais, m’annonçant à l’accueil comme le cousin du bras droit, ayant un message d’une haute importance à faire parvenir de la part de notre très vénérable grand-mère, etcetera etcetera !

Et pouf, quelques temps plus tard, me voilà avec un entretien avec le bras droit. Je toquais à la porte, un tantinet nerveux. J’avais presque oublié qu’est-ce que cela faisait que d’être avec un être ayant un poil d’intelligence. Entrant au moment venu, je saluais ma cousine avec un grand sourire.

« Bonjour Cousine ! »

J’avançais vers son bureau.

« Charmant ce village. L’accueil et la visite laisse… perplexe. Mais la ville en soit reste sympathique… Comment vas-tu ? Cela fait quoi, une petite décennie, Miya’-itoko-chan ? »

Je me plaçais sur un fauteuil. Je l’appelais souvent comme ça quand j’étais petit. J’espérais simplement que sa mémoire était bonne. Après tout, nous avions plutôt une bonne relation à l’époque.

« J’ai un message de notre très vénérable grand-mère… »