Une journée censée être banale s’était amorcée à Suna, un soleil chaud et un ciel dégagé à l’horizon.
Un groupe dont le nombre restait toujours inconnu avait attiré l’attention des vigies de Suna. Non loin d’un poste de garde, leur déplacement avait été aperçu par l’un des cadres et celui-ci s’était empressé de demander des renforts pour être certain de ne pas avoir à demander l’aide des unités spéciales du village, après tout, l’un des curieux s’était avéré être assez fameux, un marionnettiste sensé avoir été enfermé dans la célèbre prison... En guise de réponse, on lui avait envoyé une poignée de Genin, pourtant tous habitué au métier, mais une certaine tension continuait d’affecter les troupes, car même s’il y avait déjà plusieurs gradés, le nombre des ennemis était substantiel. L’information fut tout de même gardée secrète. Fougue d’un homme avide de promotion, ou peut-être de la bêtise humaine, celui-ci avait pris un risque en laissant son chef dans l’ombre de son bureau, mais les hommes qui n’en savaient rien, gardait une foi aveugle en lui. Après tout, Akazu Rumeï, un fameux marionnettiste gradé comme un Chunin d’expérience avait lui-même entrainé chacun des hommes constituant son unité. Du haut de son mètre quarante, il régnait d’une poigne de fer, ses sourcils fournis et son bouc venant rajouter un semblant de sérieux au vieux visage de l’homme portant un turban au couleur de son village.
Ce n’est qu’une fois sur place que Mayuri comme ses frères d’armes s’était fait expliquer la gravité réelle de la situation. Une carte venait d’être posée devant eux, sur une table de bois dont les éraflures rappelaient aux ninjas l’agressivité des décisions qui avait habité cette même pièce. C’est en passant une main dans l’écorchure laissée par ce qui semblait être un Kunai que le chef de la garde décida de ramener de l’ordre. Dans cette pièce beaucoup trop mélancolique. Le petit bonhomme commença donc par un cri pour rappeler à tous son importante supériorité.
-SILENCE ! Je n’irais pas par quatre chemins. Vous êtes tout ce qu’on peut se permettre pour cet affront. Mes hommes ont repéré ce qui semble être de la vermine directement venu de Junapura. Mes sources sont très fiables, l’homme y fut autrefois gardien et cette RACAILLE ! D’Akazu Rumeï, devrait être mort pour ses crimes.
Peut-être se laissait-il emporter par une rage plus personnelle qu’il ne le laissait croire, mes ses hommes était droit comme des mats, seuls les cinq Genin envoyés en renfort s’envoyaient des regards hébétés. Le roux, masqué comme il se l’imposait dans chaque mission, venait à gratter la cime de son nez tout en jetant un coup d’œil autour de lui. Plusieurs têtes qu’il connaissait, mais aucun de ses compagnons habituels.
-J’AI, spécialement demandé des soldats pour cette mission, regarder ici. Dit-il en plantant un Kunai dans un endroit bien spécifique de la carte. L’avait-il lancé ? Non, mais un bon observateur remarquerait ce petit fils de chakra attaché à l’anneau de l’arme. Nous avons été obligés de creuser une tranchée pour nous rapprocher d’eux, ils ont établi un refuge LÀ ! Dit-il en plantant une deuxième lame un peu plus loin. Comme vous le voyez, ils sont donc trop loin du mur, nous devons donc nous relier. ÉCOUTER BIEN! Je vais faire les équipes, vous serez envoyée en groupe de deux, protéger votre binôme comme s’il sortait du ventre de votre propre de mère vous m’entendez ! Nous n’avons pas le droit à l’erreur.
Marquant une pause, le nom de Tenma Hayate fut joint à celui d’Hizori Mayuri. Ils avaient cinq minutes pour faire connaissance avant que l’ascenseur de la tour ne les porte au sol. Ensuite, c’était la guérilla. Devant eux se présentait une table avec des tonnes d’armes, on les invitait à faire le plein, car selon les soldats qui remontaient avec diverses blessures, ils en auraient besoin. À tout ceci, le petit bonhomme au regard de feu les regardait comme un tyran, il donnait l’impression d’être un marchand d’esclaves qui envoyait ses hommes à l’abattoir.
Quelques jours passèrent depuis ce fameux interrogatoire entre l’originaire de Shimo et la borgne de Suna nommée Sugawara Rise. Les questions de cette dernière furent classiques, tentant de balayer de long en large et en travers, à l’image de ce moine ninja assez enfantin, les grandes lignes de la vie d’Hayate. Ses origines, ses convictions, ce qui l’avait amené à vouloir franchir le Canyon d’Ocre pour venir s’engager à Suna. Naturellement, les quelques mensonges qui suivirent ces interrogations portèrent la même caractéristique et restaient donc classiques. Hayate ne s’amusait pas à changer de version avec sa première rencontre, baignant toujours entre des éléments vrais et de la fiction pour expliquer sa venue jusqu’au village ensablé. Il parvint alors à rejoindre les rangs de Suna, engageant finalement le premier pas vers la quête de vengeance qu’il s’était lancé ! Quand bien même les conséquences liées aux mystères, dont il se plaisait encore à garder à cette heure, pouvaient lui valoir de la méfiance et une surveillance accrue de sa personne ! Grand bien leur fasse. Le nouveau venu espérait être assez malin et discret pour passer outre les incertitudes vis-à-vis de lui et de ses intentions...
Le Nagakura ne cherchait aucunement à créer de la discorde au sein du village. Ni même à se créer des ennemis en ces lieux. Non. Il lui semblait seulement plus prudent de masquer son objectif et ses origines tant qu’il n’était pas certain que ceux-ci seraient accepté sans créer plus de suspicions ou encore lui fermer certaines portes. Vouloir ôter la tête d’un Daimyô était une menace qui ne serait sûrement pas pris à la légère dans ce Yuukan encore soumis à leur terrible pouvoir ! Comment pourrait-il permettre, par exemple, que l’accès à Nami lui soit refusé en conséquence ?! Cela était impossible. Alors il valait mieux faire profil bas et profiter de ce semblant d’anonymat sur son passé et ses capacités tant qu’il était encore temps. Un temps qui semblait déjà s’écouler rapidement, le contexte ne jouant pas en sa faveur. Bien sûr, il pensait à cet examen Chuunin annoncé en grande pompe par l’illustre village de Konoha, auquel il avait choisi de participer et pendant lequel ses compétences héréditaires seraient sûrement dévoilées ! Mais ce n’était pas tout, il y avait aussi cette première tâche à accomplir. Une première mission pendant laquelle il devrait justifier le fait de porter ce bandeau marqué de l’emblème du village ! Ainsi, goûtant à un début d’action, le voilà rentré en plein dans la vie de shinobi !
Tous les convoqués s’étaient alors retrouvés au lieu de rendez-vous, dans cette petite pièce trônant au-dessus d’une des tours du grand mur entourant Suna. Un léger brouhaha emplissait la pièce, crée par cette masse dans laquelle se trouvait un mélange de Genin et de shinobi chargé de la surveillance de l’avant-poste du village. Les informations circulaient déjà à vitesse grand V et avant même que le chef de cette mission à venir ne commence à parler, l’ennemi se faisait déjà connaître par les bruits de couloirs. Un marionnettiste, illustre parait-il et dont le grade parlait de sa puissance pour lui. Un être qui ne devrait en aucun cas se retrouver à l’extérieur des murs, alors que sa place était censée être au fond d’une cellule à croupir en prison. Au lieu de cela, le voilà en liberté, qui plus est, à la tête d’une unité de fidèle à même de créer une menace pour ce village qui avait déjà eu tant à gérer avec le Junapura ! Visiblement, la purge ne semblait pas être finie et un nouveau chapitre s’apprêtait à s’ouvrir dans ce recueil mortuaire...
Calé au fond de la salle, les yeux vermillon d’Hayate observaient la scène, en silence. Finalement, le cri de ce petit bonhomme vint briser le bourdonnement de la foule. Plus un bruit ne sortit de la pièce, pas un mouvement de la part de ces shinobis qui s’étaient tous mis au garde-à-vous. Ou presque tous. Le Tenma, un rictus sur le bout des lèvres en constatant cette attitude ultra militarisé, porta alors son regard sur le responsable de cette mission et expédition punitive à venir. Il écouta, avec une certaine concentration tout de même, ce mélange de sermons et de colère qu’exprimait le chef et qui avait de quoi faire trembler les murs ensablés de la tour ! Le groupe de Genin avaient beau être tout ce qu’on lui avait laissé comme cartes à jouer, il devait faire avec pour mettre la main et apporter le châtiment divin à ce fameux Akazu Rumei ! Heureusement pour lui, Tenma Hayate était l’une d’elles. Mais pas que...
*Hm ?* Le regard d’Hayate s’ouvrit un peu plus, constatant une particularité qu’il ne connaissait que trop peu à cet instant...
Exposant sa tactique, le petit chef fit valser un premier kunai, puis en envoya un autre de l’autre côté de la carte sans jamais qu’il ne fasse un mouvement ! Vraiment ? Les lueurs de l’astre solaire qui ne semblait jamais vraiment s’éteindre dans ces contrées mirent en évidence la vérité. Agissant comme un reflet, un étrange fil de chakra relia les doigts du Sunajin au turban aux armes. Lui aussi était donc l’un de ces fameux ninjas utilisant de redoutables outils amenant la mort et devenait de fait, peut-être le meilleur atout du village pour mener à bien cette mission. Il connaissait l’ennemi mieux que personne. Peut-être devrait-il, au-delà de cette rage apparente, expliquer à ses soldats la meilleure stratégie à adopter face à l’un des siens. Aujourd’hui, pour Hayate ou un autre, il ne s’agissait pas de mourir ! Toutefois, le briefing se finit avec la formation d’équipe et donc la rencontre avec un inconnu pour le manieur de cendre...
Hizori Mayuri ? Sans surprise, voilà un nom qu’il ne connaissait pas. Au contraire des autres qui connaissaient chacun leur partenaire, les Genin formaient rapidement des binômes et évacuèrent la pièce afin de se rendre aux étages du dessous pour préparer leur arsenal de bataille, laissant alors au Nagakura tout le soin de découvrir l’imposante silhouette de son partenaire de mission. Ils se toisèrent du regard quelques secondes, se jaugèrent, l’un restait dans la même optique que lors des derniers jours et tentait de desceller et retenir les secrets de ses nouveaux compatriotes. L’autre devait se demander qui pouvait bien être ce shinobi aux allures de nobles. Hizori ? Voilà qui donnait déjà suffisamment d’informations pour le Tenma. Son binôme était composé d’un membre de l’un des plus célèbres clans de Kaze, connu pour cette capacité unique à maîtriser le sable ! Chose qui pouvait se révéler être un net avantage au sein de cette désertique région. Un sourire marqua faussement le bout de ses lèvres, courtois comme d’habitude, Hayate engagea la conversation...
« Tenma Hayate, je viens d’arriver au village, mais la réputation de votre clan vous précède. Enchanté de faire votre connaissance. Et si nous nous mettions déjà en route ? »
Pas de main tendue, ni même de temps à perdre. Tout deux se mirent en direction de l’ascenseur, se dirigeant à leur tour vers l’arsenal, ne profitant que de quelques minutes pour faire connaissance. Bientôt devant eux se dresserait la première scène où le Nagakura devra déployer ses talents. Ce n’était pas un entraînement, ni un champ de bataille, mais sa vie était déjà en jeu...
« Tenma Hayate, je viens d’arriver au village, mais la réputation de votre clan vous précède. Enchanté de faire votre connaissance. Et si nous nous mettions déjà en route ? »
Un sourire prit forme sous le masque noir du roux. Effectivement, il avait l’air fraichement arrivé, cet homme au bouc, aux habits trahissant des origines plus riches que la moyenne. Le balafré en vint à se demander, serait-il un partenaire adéquat pour cette petite guerre en contrebas ? Il n’aurait pas le temps de lui-même tester le ninja comme à son habitude, mais se même bandeau qui les unissait, sufi à l’Hizori pour l’instant.
-Hizori Mayuri, tout le plaisir est pour moi. Effectivement, il vaut mieux aller prêter main-forte à nos frères d’armes.
Tout en parlant, celui-ci s’était dirigé vers la table d’arme et sans avoir besoin d’augmenter son bagage personnel, il se saisit de deux tantôs qu’il croisa, évaluant les lames avant de les reposer. Il ne trouva son bonheur qu’un peu plus tard, une bobine de parchemin explosif rejoignit son sac, mais ses yeux se mirent à briller quand il trouva une lance dont le fer était finement travaillé. Un hochement de tête confirma son choix et le duo amorça sa descente vers ce qui semblait couter bien des blessures aux hommes qui en revenaient. Si bien, qu’un stress envahissait les nacelles de transport.
La vue était impressionnante, car les explosions et les décharges d’énergie, les armes de jet et les corps s’entrechoquaient partout… Une seule idée traversa l’esprit de tous, comment ce fessait-il qu’une si petite unité soi déployé ? L’un des gardes responsables du transport réagit face au visage déconfit. Indubitablement, il savait qu’une majorité d’entre eux serait sacrifiée pour l’ego du petit chef, mais n’avait pas le droit de parler.
-Une illusion supprime ces images et les bruits, ainsi le village ne sera pas alarmé. Faites votre boulot et revenez boire un verre pour …
Un discours censé émouvoir les troupes ? Les motiver ? À peine s’apprêtait-il à terminer, qu’un pantin aux airs diabolique atterri sur l’un des murs de la petite embarcation et d’un cliquetis métallique, s’autodétruit.
Le seul souvenir qu’avait eu le roux, fut d’avoir plaqué son binôme contre l’autre extrémité juste avant l’explosion qui arrachât la moitié du convoi, son sable avait eu le temps de les protéger, mais ce n’était pas le cas pour tout le monde, deux autres ninjas avaient été expulsés, propulsés vers une mort certaine... Un son strident lui faisait vriller les oreilles et la fumée inondait sa vision, mais le garde fessait des signes, incitant les Genins à sauter au combat. Sans hésiter, le roux s’assura que son compagnon soit prêt, un sourire carnassier apparaissait sous son masque. Ils avaient des méchants à punir.
Les deux individus semblaient au moins d’accords sur un point. Il n’y avait nul besoin de s’étendre dans des présentations infiniment longues, savoir le passé de l’un ou l’autre, comme Hayate avait déjà dû en justifier maintes fois depuis son arrivée au village de Suna d’ailleurs, et faire semblant de créer un lien solide entre deux shinobis croyant à une même cause. En cet instant, plus que jamais, ils étaient des soldats ! Répondant aux ordres d’un petit bonhomme nerveux et malheureusement plus haut gradé, pour le moment, afin de mettre en déroute le terrible rassemblement d’un traître aspirant à porter son courroux sur les Kazejins. Oui, ils étaient simplement des soldats. Par ailleurs, le Nagakura n’était pas venu là pour se faire des amis, tout au plus des collègues, mais surtout, il recherchait en l’un des plus grands villages ninja du Yuukan l’opportunité de devenir plus fort et faire des rencontres capables de l’aider dans son sombre projet ! Ainsi, peut-être malgré lui, le Hizori avait gagné un peu d’estime de la part du néo Sunajin avec cette simple manière d’être...
Tout deux s’étaient donc dirigés vers l’ascenseur, puis avaient découvert l’arsenal sans parler d’avantage, se concentrant déjà sur la façon dont ils allaient combattre face à ces hordes d’adversaires ! Et plus particulièrement, ce marionnettiste qui captivait toute l’attention par sa dangerosité présumé. Seulement, Hayate était encore nouveau dans ce monde périlleux qu’était celui des shinobis. En effet, la technique et le savoir approfondi des quelques élèves assidus sur les bancs de l’Académie se substituaient à un instinct plus primitif, mais aussi plus dangereux. Le bout de sa lame dansait par la force de la rage ou du destin. Ses vagues de cendres brûlantes ressemblaient, elles, plutôt à la manifestation de son désir de vengeance qui, ironiquement, lui rappelait inlassablement le meurtre par les flammes de sa famille. Comme si sa capacité héréditaire se voulait soudainement devenir une malédiction. Alors il regarda le petit entrepôt d’arme et choisit finalement de s’en tenir au katana attaché à sa ceinture et à quelques shurikens basiques.
Le plus intéressant ne fit qu’arriver, lorsque le tandem de soldats parvint à rejoindre l’extérieur et fut témoin du théâtre de guerre qui se déroulait sous leurs yeux. Quelques détonations par là, des étincelles causées par le choc des lames par ici. La bataille battait son plein et emportait avec elle les vies des plus faibles, attendant avec appétit que les suivantes arrivent. C’était donc dans cela que ce petit chef à la bouche bien pendue comptait les envoyer ? Décidément, ce n’était clairement pas un entraînement ! Les yeux écarlate d’Hayate continuèrent d’observer et il se demanda alors comment tout le tumulte et le fracas provoqué par cette déclaration de guerre à l’encontre de Suna ne semblait pas alerter les civils qui se trouvaient au sein des grands murs ensablés. Mais alors que cette interrogation fut enfin répondue par l’un des gardes chargés du transport des régiments, dévoilant alors qu’un Genjutsu fut utilisé pour empêcher la panique de démarrer, la réalité de la bataille vint rapidement se rappeler à eux !
Tout à coup, n’ayant pas le temps de finir sa phrase, une de ces terribles marionnettes voltigea jusqu’à eux et s’écrasa, tel l’être sans risque de douleur qu’elle était, sur l’un des murs de la petite embarcation. Sa bouche claqua en répétition, annonçant son imminente autodestruction alors que les Sunajins avaient tout le temps d’admirer, lors de ses fractions de secondes paraissant être des minutes, les yeux sans vie du pantin diabolique. Le garde se retourna, vit avec des yeux écarquillés le terrible destin qui l’attendait, mais pour lui, il était déjà trop tard. De la lumière apparue ensuite, ses rayons transpercèrent les fentes mécaniques de l’arme infernale et furent suivi d’une puissante détonation ! Le manieur de cendres fut poussé à une extrémité de la nacelle de transport par son binôme, puis vit un mur de sable devant eux que ce Hizori avait eut le temps de créer avec que l’explosion ne leur fasse des dégâts. Rien, hormis cet ultrason désagréable transperçant leurs oreilles...
L’originaire de Shimo claqua la langue, puis laissa son ego prendre le dessus sur un remerciement qui ne viendrait jamais de sa bouche en de telles circonstances, dégageant alors d’un bon coup le bras encore tendu de Mayuri qui pouvait se targuer de l’avoir protégé une fois. Le regard vermillon d’Hayate se fit tout à coup plus sévère, plus sombre, alors qu’il observait les conséquences de ce pantin piégé d’une terrible bombe, voyant que déjà certains êtres faibles avaient péris sous les coups de leur adversaire. Venger leurs compagnons ? Ce n’était certainement pas cela qui allait motiver le Nagakura, mais cela, le Hizori ne pourrait le savoir à cette heure. Il voulait plutôt laver l’affront que cela était d’oser s’en prendre à sa fière personne et se dresser sur son chemin. Il était Suna, certes, mais il s’aidait surtout lui-même en se débarrassant de ses ennemis ! Son regard se porta un instant sur son camarade, puis s’en détourna, alors qu’il bondit en dehors de la nacelle, rejoignant le mur ensablé pour observer une dernière fois cette scène sanglante à laquelle il allait prendre part.
Hayate regardait le tout de sa hauteur. Presque d’un air méprisant. Mais surtout d’un regard rempli de cette même teinte de haine et de sévérité lorsqu’il laissait son lui profond prendre le dessus. Ils ne le savaient pas encore, mais ils goûteraient un jour tous à son châtiment ! À commencer par ce groupe mené par Akazu Rumei ! Ainsi, sans dire un mot. Il bondit du mur, laissant ce vent toujours aussi chaud lui souffler à la figure et traverser ses vêtements encore marqués d’une certaine noblesse à cette heure, avant qu’il atterrisse lourdement au sol ! Une entrée fracassante comme il aimait en faire, quand bien même il ne se l’avouerait pas. Son visage se redressa doucement, laissait voir au champ de bataille tout entier les ténèbres qui emplissaient ses pupilles rouges sang. Pas une seconde de plus à perdre. Il se mit immédiatement à foncer en plein cœur de la bataille, prêt à en découdre avec le premier venu ! Son binôme n’avait qu’à essayer de suivre la cadence !
Rien ne semblait pouvoir l’atteindre à cet instant. Ou du moins, c’est ce qu’il pensait...
Alors que le brun d’une entrée fracassante rejoignait le sol sans même user de technique, Mayuri composa un mudra unique qui permit au sable d’accueillir son arrivée tout en douceur. D’une légère volute de sable, la matière lui attrapa les jambes pour amortir le choc et l’attirer jusqu’au sol chaud du désert, mais également le mettre au même niveau que son compagnon non loin devant. Celui-ci, hors de toute attente, se précipita au front à la seconde où il le put, laissant le roux derrière avec une tête de clown qui ne put que s’en mordre les lèvres.
-Oh, c’est que je l’aime bien lui !
Il n’avait pu s’empêcher de parler, mais sa voix était emplie de défi et de saine compétition. Voir son collègue du jour déguerpir comme un lapin était une habitude, mais généralement, c’était pour retrouver le terrier. Alors, voir qu’il avait affaire à un ninja aussi fou que lui, fit apparaitre son sourire carnassier. Il était temps de passer à l’action. D’un coup, il s’arracha un bout de pouce et de son sang créa au sol une série de runes qui d’un nuage de fumée fit apparaitre Seth, son chat sauvage. Celui-ci, gros comme un tigre, avait un pelage d’ébène et autant de cicatrices que le roux pour parfaire son air de prédateur. D’ailleurs, il ne fut pas bien surpris d’apparaitre dans une telle guérilla, ses yeux jaunes ne cherchèrent même pas ceux de son maitre et voila que d’un bond il atterrissait sur une première marionnette qu’il explosa d’un coup de patte bien placé. Ce n’est qu’à cet instant qu’il trouva Mayuri du regard.
-C’est quoi ces trrrucs ?
-Des pantins, ne quittent pas tes yeux du brun là-bas, nous devons revenir ensemble, compris ?
D’une protection supplémentaire, le fauve acquiesça en laissant s’échapper un petit sifflement de mécontentement, mais il obéirait, car tel était l’obligation qu’il avait reçue en acceptant le bandeau du village qui trônait autour de son cou.
Prenant à son tour ses jambes pour bondir rapidement à droite et à gauche, éliminant la distance entre lui et son noble coéquipier tout en évitant les projectiles des marionnettes, il ne put que réaliser l’évidence. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas été motivé à accomplir une mission.
Un autre pantin arriva d’un coup, surprenant le roux étant donné la mobilité quasi infinie des créations de bois, puis sa bouche s’écarquilla d’un grincement sonore pour libérer une pluie d’aiguille en direction de l’ancien soldat.
D’un coup de main, son sable réapparut pour absorber les armes de jet, puis Seth vint finir l’objet avant de repartir derrière Hayate sans faire le moindre bruit.
-Pff. Décidément, elles ont toutes sortes d’armes intégrées ses bestioles.
Dit-il en écrasant la tête de l’une d’elles du talon. Il ne restait plus qu’à trouver les ninjas capables de les contrôler, chose assez difficile compte tenu des dizaines de pantins qui courait dans tous les sens…
Soulevant un nuage de sable avec lequel il ne faisait qu’un, le membre du clan Hizori finit par rejoindre le néo Sunajin au cœur de la bataille. Cependant, il ne vint pas seul. Apparaissant dans un nuage de fumée, la silhouette d’un félin au pelage sombre déchira le ciel et ne tarda pas une seconde avant de montrer l’étendue de ses capacités ! Aussitôt, il écrasa de tout son poids un énième engin de la mort que représentaient les marionnettes d’Azaku Rumei et son armée. Seth, le fauve balafré, venait de faire son entrée sur le champ de bataille, apportant une force supplémentaire à ce binôme qu’était maintenant devenu un trio ! Voilà donc que le rouquin en dévoilait un peu plus sur sa palette technique, contraint certainement par le tumulte de l’instant. Néanmoins, cela ne semblait pas leur donner un quelconque avantage que ce soit à ce moment de la bataille, tant l’armée à laquelle il faisait face ne semblait pas désemplir. Cela venait même questionner la tactique mise en place par ce fier petit bonhomme qui les avait envoyé au casse-pipe sans l’ombre d’un regret.
Sentant la présence de ses deux camarades derrière lui, Hayate prit le temps d’observer la guerre qui se déroulait sous ses yeux. Ses premières pensées se poursuivaient alors, se demandant quelle stratégie il aurait été préférable d’adopter. Il n’était pas un chef de guerre, ni même un shinobi né. Cependant, il était bien conscient que Suna s’était retrouvé acculé par cette attaque surprise, ne pouvant se permettre de laisser l’armada du traître parvenir jusqu’à leurs portes et prendre le risque de provoquer une panique incontrôlable parmi les civils de leur village. Quand bien même cela leur aurait permis de constituer une riposte de grande envergure, plutôt que d’être contraint d’envoyer des troupes au compte goutte comme c’était le cas à cet instant. Il ne broncha même pas lorsque l’apparition surprise d’un autre pantin vint attaquer Mayuri. Ce dernier se contentant simplement d’élever un voile de sable en guise de protection, avant que son Kuchiyose ne finisse le travail...
Le Nagakura se redressa doucement, se résignant finalement à accepter la situation dans laquelle il se trouvait, obligé de prendre part à cet affrontement qui dépeignait bien la réalité du Yuukan ! Qu’il soit un simple Genin ne changeait rien, il était maintenant un ninja et sa vie serait en péril à chaque instant ! Un jeu auquel il avait de toute façon accepté de souscrire, plus encore lorsque le jour viendra pour lui de risquer sa vie face au Daimyô de Nami ! Bref. Ses pupilles vermillon rejoignirent le coin de ses yeux et se portèrent sur le Hizori qui s’agaçait du caractère vicieux et si récurrent des offensives de ses marionnettes. Qui sortirait vainqueur d’un duel entre deux clans aussi typique de Kaze ? Le sable infini des Hizori ou bien la technologie meurtrière des Akazu ? Au moins, ce dernier avait conservé son sourire carnassier et la même confiance qu’il affichait depuis le début ! Il était donc temps du lever de rideau ! Que les acteurs prennent place au sein de ce théâtre de la guerre !
« Hmm. Si on continue comme ça, tout ce que nous ferons, c’est nous épuiser à combattre une vague incessante de marionnette et des bandits de cette armée. Nous savons tous les deux comment arrêter cette bataille... » Répondit-il à son camarade.
D’ailleurs, si le Hizori jetait un œil au manieur de cendre, il pourrait voir où le regard ce dernier se dirigeait. En effet, ses yeux d’un rouge sang fixaient une personne dont il peinait pourtant à voir le visage vu la distance qui les séparait. Mais une personne bien précise. Sa silhouette dénotait parmi la foule. Elle se tenait à l’écart, au sommet d’une dune, observant le champ de bataille tout comme le faisaient les chefs Sunajins de leur côté. C’était le seigneur de guerre de cette attaque, le cerveau malfaisant derrière cette opération sanglante. De là où il se trouvait, Hayate ne pouvait qu’imaginer le sourire malicieux qui devait s’inscrire sur le visage de cet homme qui n’était autre qu’Azaku Rumei !
« Si on coupe la tête de ce serpent, tout le reste finira par s’écrouler. »
Le plan était donc clair, mais Mayuri serait-il du même avis ?
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