Cette rencontre avec un cousin éloigné du clan avait remué de vieux souvenir, Nanabe était plongé dans ses pensées ce matin-là. Devant son petit-déjeuner composé de quelques dates, de jus de jujube, d'œufs et de pain complet, la native des montagnes réfléchissait. Haoru serait donc le descendant des capitaines du Silver, détenteur jusqu'il y a peu du titre de capitaine Akaï. Le pirate de légende au manteau rouge. Enfin, c'était une légende pour les habitants du Yuukan, mais pour les Mekata ce n'était qu'un cousin qui faisait flotter son bateau. Cependant, il n'était pas sans importance et apportait beaucoup au clan par son activité de marin. Bien que cela n'enchantait guère la jeune femme, elle se devait d'aider Haoru dans son entreprise de récupération de navire. Privé des ressources du Silver, le clan se trouverait affaibli et sa mère vivait toujours parmi eux. Elle n'y avait pas beaucoup d'ami, mais il restait sa famille.
Aujourd'hui, elle avait donc prévu de se rendre à l'Aiguille au centre de recherche et laboratoire de Kumogakure no sato. L'endroit faisait aussi office de quartier général pour l'unité scientifique des nuages, le Kagakusha. Bien sûr, elle ne faisait pas partie de cette unité, mais elle espérait y trouver une kunoichi du clan Betsumei, la récemment promu chuunin Ayako Betsumei.

Haoru Mekata lui avait confié que cette kumojin était déjà au courant d'une partie de l'affaire, inutile de tout lui dire, mais elle essaierait de montrer assez d'intérêt pour qu'elle accepte de la laisser travailler avec elle.
L'Aiguille un sacré quartier, le village et par son biais le pays de la foudre était vraiment au taquet en matière de recherche et technologie. L'endroit reflétait bien l'idée qu'on s'en faisait, un plateau rocheux qui s'élevait si haut qu'on avait l'impression qu'il cherchait à percer l'atmosphère elle-même :

Bonjour, Genin Mekata Nanabe, je cherche à rencontrer le Chuunin Betsumei Ayako, répondit la kunoichi lorsque le shinobi de garde aux portes de l'Aiguille lui demanda le motif de sa visite.

Celui-ci après avoir contrôlé l'identité de Nanabe puis la laissa passer. Elle gravit les rocheuses par le chemin taillé pour y parvenir et atteignit enfin le plateau. Sur celui-ci, plusieurs infrastructures étaient sorties de terre, un hôpital, une bibliothèque, un centre de recherche, etc. Bien sûr, le quartier général du Kagakusha. On lui posa quelques questions à l'entrée, on vérifia son identité puis on la laissa entrer :

Bonjour que puis-je pour vous, interrogea un jeune homme fiché derrière son bureau à l'accueil.

Je suis Mekata Nanabe. Je cherche à m'entretenir avec Betsumei Ayako, elle travaille ici, affirma la Mekata.

Un instant, je vous prie, répondit le réceptionniste.

Nanabe patienta, elle n'avait pas de rendez-vous et espérait tomber un peu par hasard sur un jour où la kunoichi du clan originaire de Juruui no kuni serait là.

Penché sur le microscope j’étais en train d’analyser divers espèces composant la flore maritime de Kaminari, dernièrement nous nous étions lancés dans cette vaste opération avec l’unité et le boulot s’accumulait. Bien sûr cette activité n’était pas des plus enrichissantes et trépidantes, elle avait toutefois le mérite de payer les fournitures de mon nouveau logement à l’extérieur de la ville. Alors que j’étudiais dans le laboratoire un spécimen assez rare de fleurs violacées, on me transmis une missive stipulant quei quelqu’un m’attendait à l’entrée des locaux. Cet endroit était bien sûr réservé au personnel qualifié et j’étais bien curieuse de savoir qui était cette Mekata Nanabe… Un prénom qui ne me disait strictement rien. Les Mekata, c’était ce clan de scientifiques qui vivait non-loin du Nid de mon clan. Des gens très cultivés selon les dires de ma famille, je n’avais toutefois jamais eu l’occasion d’en rencontrer un seul. Un honneur.

Enfin ! Ça allait me changer les idées tout ça ! Remettant tous les échantillons au frais d’abord, je me dirigeais donc à la rencontre de cette jeune femme un café à la main quand même, un cerveau ça s’alimente. Une petite bouffée d’air frais en sortant bien agréable quand on passe ses journées dans un labo, et elle se tenait là : une adolescente arborant fièrement le bandeau des ninjas du village. Je n’avais pas encore croisé son petit minois auparavant, c’était certain. Je souriais car même des inconnus pouvaient facilement me trouver au village… Quand je n’étais pas en mission, c’était ici que j’occupais le plus clair de mes journées ainsi que quelques-unes de mes nuits. Quand on a un travail comme celui-ci qui nous plaît, il faut s’y accrocher !

Enchantée Nanabe, rassure-moi on ne se connait pas ? Désolé, car tu sembles savoir qui je suis mais moi je ne me souviens pas… Ton clan évidemment est originaire de l’autre bout du continent tout comme le mien, si bien que tu es la première Mekata que je croise à Kumo ! Je serais curieuse d’entendre ton histoire…

Et si elle était devenue une kunoichi du village, c’est qu’elle devait quand même être assez forte et savante, malgré son jeune âge. Pouvoir discuter avec une kunoichi native du pays des Montagnes allait sans doute s’avérer très enrichissant. Je finissais de siroter mon café avant de l’inviter à l’intérieur.

Allons parler dans mon bureau nous serons plus à notre aise.

Jusqu’ici, personne ne m’avait rien dit sur le fait de faire venir des visiteurs dans nos locaux. Connaissant Yasue, je suppose que tant que le travail était fait, nous devions être assez libres là-dessus. Mon bureau, comme à son habitude était parfaitement organisé. Enfin, quand je vous dis organisé, c’est organisé dans ma tête ! Quelqu’un de l’extérieur y verrait davantage un gros bordel mais bon, on ne se refait pas ! Encore une fois, tant que le travail était fait… Faisant s’asseoir la jeune Mekata, j’en profitais pour ramasser discrètement les plans de deux projets secrets sur lesquels l’unité bossait et que j’entassais dans l’armoire. Un peu de place et moins de bazar déjà !

Alors dis moi-tout, comment je peux t’aider jeune fille ?

Après quelques minutes, on annonça à la jeune visiteuse qu'Ayako Betsumei venait à sa rencontre ce qui soulagea Nanabe. En effet, elle aurait été désagréablement surprise de devoir revenir un autre jour ou pire prendre un rendez-vous pour dans des semaines. On ne sait jamais avec les scientifiques de laboratoire, mais la kunoichi avait visiblement de la chance aujourd'hui.
Alors elle patienta en se demandant à quoi pouvait bien ressembler la chuunin, elle qui avait déjà rencontré des membres du clan Betsumei, elle les savait très différents les uns des autres. Du reste, ils étaient particulièrement différents en ce qui concerne leurs ailes. Nanabe avait déjà croisé un frère et une sœur dont l'un portait des ailes aussi noir que celles d'un corbeau et l'autre aussi blanche que celles d'une colombe. Il n'était pas rare de croiser des Betsumei à Nomura pour commercer leur produit où de se rendre à Juruui no kuni pour commercer avec eux. Elle s'y était rendue quelques fois en mission, mais son souvenir le plus difficile, elle leur devait. Cette fameuse mission qui s'était terminée par la mort de trois Mekata et la disparition de son propre père. Depuis, elle avait une certaine rancune qu'elle dissimulait assez bien pour ce clan, mais ne portait jamais de jugement hâtif sur l'un d'eux avant de le connaître. Bien que ce travail sur soi avait mis beaucoup de temps à se faire, c'était avant sa rencontre avec l'un d'eux à qui Nanabe devait beaucoup. Bref, passons...

Ayako arriva et se montra carrément curieuse de rencontrer la jeune native de Yama no kuni, elle était de ces personnes qui vous mettent à l'aise dans l'instant. Elle évoqua rapidement leurs origines respectives et la proximité de leur clan ainsi que de leur pays de naissance. Avenante, très avenante. Trop avenante ? Calculatrice ? Manipulatrice ? Non, juste quelqu'un différent de Nanabe et qui n'était pas toujours dans la confrontation ou la froideur. Nanabe fit donc un effort, depuis peu c'était son nouveau truc ça les effort pour s'intégrer :

Enchanté, vous devez donc être Ayako, questionna-t-elle de manière rhétorique ?

Tout de suite la chuunin proposa d'aller s'installer dans son bureau donc la genin suivit son supérieur hiérarchique. Elle y découvrit un foutoir pas possible, des livres ouverts, des papiers et des documents sous enveloppe cacheté. Une tasse à moitié pleine dont ne sait qu'elle mixture, une ou deux plumes aussi, mais cela ne semblait pas déranger la scientifique :

Hum...

Voilà, Nanabe se retrouvait devant Ayako Betsumei qui la regardait avec ses grands yeux marron presque fauve tellement ils étaient clair. Elle était plutôt jolie. Petite taille, fine taille, cheveux bruns coupés au carré à la garçonne. Une petite paire d'ailes de la même couleur que ses cheveux tirant vers le dorée qui rappelait ses yeux, bref elle avait du charme.
Le tout était maintenant de lui annoncer ce qu'elle venait faire ici sans pour autant trahir l'identité d'Haoru, oh que c'était complexe. Pourtant, il allait bien falloir la convaincre de la laisser rejoindre l'équipe de recherche. Tant pis, elle n'avait pas vraiment envie de se lancer dans cette carrière en arrivant ici, mais il fallait peut-être la brosser dans le sens du poil :

Eh bien, voilà. Il se trouve qu'au détour d'une mission, j'ai rencontré un marin à Port-Tonnerre qui m'a parlé d'un étrange phénomène chakratique. Il se trouve que comme vous l'avez souligné, je viens du pays des montagnes et ce genre de phénomène est une aubaine pour des recherches scientifiques, argua Nanabe. C'est lors de cette conversation qu'il a évoquée votre nom et m'a expliqué que vous aviez proposé de l'aider à récupérer son navire coincé sur place en étudiant ce phénomène, dit-elle avant de prendre une pause.

Un silence voulu de quelques secondes s'installa le temps qu'Ayako digère ces informations :

Je dois admettre que depuis mon arrivée à Kumogakure no sato, je n'ai que peu eu l'occasion de me pencher sur ce domaine qui nous relie, la science. Hors, je me suis renseigné sur vous et sur l'unité spéciale Kagakusha. Je pense pouvoir apporter ma patte à cette enquête et pourquoi pas à cette unité si on m'en donne l'opportunité, avoua la genin. Hors, je vous demande l'autorisation officielle d'être détaché sous vos ordres le temps de ces recherches, déclara la kunoichi du clan Mekata en tendant une lettre rédigée contenant une requête officielle de demande de détachement. Peut-être que cela favorisera un recrutement au sein du Kagakusha si l'expérience s'avère positive des deux côtés, précisa la genin.

Ce fameux flibustier ! C’était donc lui qui était à l’origine de cette rencontre… Forcément je n’ai pas vraiment donné beaucoup de nouvelles pour l’instant alors s’il a croisé une genin de kumo, forcément il a sauté sur l’occasion pour me passer le message. Après tout deux yeux et deux bras de plus sur cette affaire n’allait pas être une mauvaise nouvelle. Ça avancera sans doute plus rapidement et je pourrais retourner me concentrer sur le reste de mes travaux. On m’a aussi avertie qu’en tant que Chûnin j’allais devoir prendre en charge une équipe… Aïe aïe aïe… nous verrons bien ! Surtout que si elle était une représentante du clan Mekata, elle devait largement avoir quelques notions scientifiques, double bonne nouvelle alors. Elle semblait largement correspondre au profil pour ce genre d’assignations donc ça fera l’affaire.

Effectivement j’ai rencontré Haoru en prospectant également du côté de Port-Tonnerre pour mes travaux. Il m’a aidé et j’ai promis de lui rendre la pareille. Certes je me suis laissée un peu déborder et donc un coup de main ne fera clairement pas de mal.

Elle semblait nouvelle arrivée au village, peut-être qu’à terme une place dans l’unité lui plairait, selon comment se passent nos recherches j’en toucherais probablement un mot à Yasue, le boss. L’unité est encore jeune et cherche des bras, si elle est volontaire et que tout fonctionne dans son cortex je ne voyais pas pourquoi elle ne pourrait pas nous rejoindre !

Et bien si tu peux me donner un coup de main là-dessus j’en toucherais deux mots en hautes sphères alors si ça te convient. J’étais en train de me casser la tête sur un truc avant que tu arrives, on va remettre ça à plus tard et se casser la tête sur autre chose alors. Suis-moi.

Nous nous dirigions dans la grande bibliothèque commune aux deux branches. Je suppose qu’en plus c’est chez les explorateurs que nous trouverons des renseignements potentiellement utiles. Récapitulons quel genre d’ouvrage devrions nous chercher… Globalement tout ce qui concerne Mizu no Kuni je pense déjà, probablement des ouvrages sur les anomalies observées et inexpliquées aussi… Il ne faudrait pas non plus négliger les ouvrages présents dans la grande bibliothèque de l’Aiguille. Segikaku Ren, le bibliothécaire devrait être enchanté de nous aider à dégoter deux trois bouquins là-dessus. Surtout que ce bougre avait pas mal voyagé, on pourrait lui en parler également et voir ce qu’il en dit...

Tout d’abord, qu’est ce que tu en penses de ce phénomène ? En théorie, la méthode scientifique consiste à faire des hypothèses pour aborder ce genre d’études. En tant que Mekata tu es forcément une scientifique et tu devrais avoir un avis là-dessus. Alors comment aurais tu tendance à expliquer son histoire ?

Lui laissant le temps de réfléchir à tout cela, je commençais par former un clone simple pour se rendre voir le bibliothécaire. Il fallait économiser un peu de chakra parce qu’à mon avis on allait avoir beaucoup trop d’ouvrages à éplucher et j’allais devoir faire appel à beaucoup de clones simultanément...

Bonne nouvelle ! Ayako ne semblait pas être réfractaire à l'idée de la jeune Mekata, c'était un bon point. Elle n'aurait pas à batailler durant des heures pour intégrer les recherches sur ce phénomène tout particulier. Et puis qui sait, peut-être que de travailler avec cette femme lui ouvrirait des portes qu'elle ne soupçonnait pas encore ? Voir même une autre possibilité, elle pourrait apprécier travaillé en collaboration avec cette unité et vouloir réellement l'intégrer.
Le type à la tête du Kagakusha jouissait d'une réputation intéressante, grosse expérience dans le domaine, il a vu du pays et ce n'est pas la moitié d'un cerveau. De plus, il est en avance sur son temps, il ne manque pas d'idée novatrice ce qui lui a valu des problèmes dans le temps disait-on. Nanabe aussi avait eu deux ou trois problèmes pour s'être opposé à quelques vieux comportements encore pratiqués à Yama no kuni. C'est d'ailleurs l'une des raisons qui l'ont poussé à quitter les montagnes de son enfant pour venir vivre à l'ombre des montagnes de sa vie d'adulte :

Très bien, je vous suis, répondit la jeune femme en réponse à la demande de la chuunin.

Toutes les deux se dirigèrent vers la grande bibliothèque du quartier général du Kagakusha, la Mekata comprit rapidement que c'était un lieu qui abritait plusieurs pôles ou unités de recherche. Cependant, elle ne s'étendit pas sur le sujet et attendit les instructions de sa nouvelle supérieure hiérarchique provisoire.
À ce moment, Ayako Betsumei s'enquit de connaître les impressions de sa nouvelle subordonnée sur le phénomène. L'exercice était simple, il s'agissait de formuler une ou plusieurs hypothèses en fonction des éléments que Nanabe pouvait avoir appris au cours de sa discussion avec Haoru :

Eh bien... j'ai eu le temps de réfléchir à la question avant de venir vous voir. Je dirais qu'à ce stade et avec si peu d'éléments beaucoup de causes sont envisageables. D'abord, les perturbations chakratique de ce genre sont très rare et il n'est même pas avéré qu'elles existent. Néanmoins, je dirais que plusieurs hypothèses sont plausibles, commença par expliquer la jeune femme. Premièrement, imaginons que la cause puisse être naturelle. Nous savons que le chakra est un subtil mélange d'énergie physique et spirituelle dans le cas d'un être humain. Pourtant, rappelons que l'énergie chakratique peut-être produite tout autour de nous être vivant, faune, flore, air, terre et mer. Là, on parlerait de phénomène naturel perturbant le chakra sur une large zone en mer, lié possiblement à un phénomène météorologique, poursuivit la native de Yama no kuni.

Elle marqua une pause dans son discours puis reprit :

Phénomène météorologique pourquoi pas de manière naturelle, phénomène naturel aussi qui serait donc hors de notre contrôle. Cependant, il n'est pas à exclure que ce phénomène soit provoqué volontairement par une personne maîtrisant les chakras naturels dit "extérieur au corps humain ou à l'esprit humain". On serait donc en présence d'une personne pratiquant le senjutsu, c'est une maîtrise très rare, mais on sait que cela est possible. Elle relève donc du contrôle, de l'utilisation et de l'appropriation de l'énergie naturelle pour son propre compte, finit-elle par dire Nanabe. Si tel est le cas, notre client est quelqu'un à qui il ne vaut mieux pas se frotter sans une bonne préparation ses réserves de chakra pourrait être possiblement illimité, admit la kunoichi.

Nanabe marqua une nouvelle pause, le temps qu'Ayako imprime bien ses premières hypothèses puis reprit :

Il existe aussi une hypothèse plus courante, mais tout de même mystérieuse. L'un des arts shinobi les plus mésestimés ou boudés par le monde shinobi est le fuinjutsu. L'art de créer des sceaux, il est aussi l'art le plus mystérieux d'entre tous. Les applications du fuinjutsu sont quasiment infinie pour qui cherche à s'en accaparer les pouvoirs. L'hypothèse d'un sort fuinjutsu recouvrant une zone toute entière et qui perturbe le chakra de ceux-là traversant n'est donc pas à exclure non plus, avoua la jeune scientifique en herbe. Enfin, si cette hypothèse s'avérait être la bonne, nous devrions sérieusement réfléchir à décoder ses applications et s'en servir afin de renforcer les défenses de Kumogakure no sato, suggéra Nanabe.

La kunoichi sourit :

Voilà dans l'immédiat, c'est ce qui me vient à l'esprit, mais une fois qu'on aura étudié l'intégralité des volumes qui ferait ne serait-ce que référence aux perturbations du chakra. Peut-être pourrons-nous émettre d'autres hypothèses ?

Effectivement, la Mekata semblait avoir largement eu le temps d’y penser… Sa première idée donnait du crédit à la version d’Haoru. Une « manifestation chakratique », mouais, j’avais du mal à y croire mais enfin, un scientifique ne néglige aucune piste. La deuxième avec le senjutsu me faisait également tiquer. Pour moi c’était tout bonnement une légende, un genre de mythe que se véhicule les shinobis pour faire croire que l’on pourrait capter l’énergie naturelle. Tous les bouquins y faisant référence étaient écrits aux conditionnels ou racontaient des histoires. Encore une fois, je ne négligeais aucune piste mais cette histoire de contrôle du chakra naturel… vraiment pas certain. Par contre, que son origine soit humaine j’y avais déjà réfléchi, sans parler de senjutsu, on pouvait très bien imaginer qu’un clan secret et oublié puisse contrôler la météo ou avec une excellente maîtrise du Suiton causer ce genre de manifestation. C’était on ne peux plus plausible, surtout si quelque chose était volontairement protégé ou dissimulé à cet endroit. Sa dernière hypothèse avec le fuinjutsu me laissait également dubitative mais pourquoi pas à la rigueur, cela rejoindrait l’origine humaine de ce cataclysme.

Dans l’ensemble j’étais plutôt déçue de la réflexion de Nanabe et je le laissais paraître mais ne faisait pas plus de commentaire : ce n’est parce que l’on est pas d’accord que l’on ne peut pas travailler ensemble. Avant de commencer à éplucher les bouquins je lui soumettais mon idée originelle, beaucoup plus critique :

Que penserais-tu d’une originelle naturelle tout simplement ? Pas de chakra, pas d’intervention de shinobi mais tout simplement un lieu beaucoup plus dangereux pour les bateaux que les marins en quête de gloire essaieraient de braver. J’ai discuté un peu avec Haoru mais qui me dit qu’il m’a révélé toute la vérité ou encore qu’il ne se voile pas tout simplement la face au sujet d’un tourbillon totalement naturelle explicable par la forme des fonds marins et les flux océaniques avec des courants marins particulièrement puissants. Rajoute à ça une tempête et des vents tourbillonnant et dame nature serait la seule responsable de sa tragédie...

Je ne lui demandais pas de faire de la lèche ou quoi que ce soit en validant mon opinion, simplement d’imaginer que ce marin pouvait juste être rancunier et c’est toujours plus facile de blâmer quelqu’un d’autre que soi-même.

Enfin bref, mettons nous au travail !

M’installant confortablement à une table avec une pile de bouquins, le temps était venu de lire des récits de marins !

Pendant notre petite débat, mon clone s’était rendu à la rencontre de Ren le vieux bibliothécaire. Comme à son habitude il tirait une tronche d’enterrement et scrutait attentivement que personne n’élève la voix ou ne range au mauvais endroits un de ces précieux ouvrages. Oh croyez-moi il serait au courant ! Il savait tout et était parfaitement omniscient au regard de tout ce qui se déroulait dans son repère, c’en était presque affolant parfois. Me voyant arriver il me fit un petit signe de tête et sembla esquisser ce qui serait un sourire ? Peu probable !

Bonj…

J’avais parlé un peu fort et dirctement le vieux singe m’avait intimée le silence avec un regard noir ! Continuant en chuchotant.

Bonjour Ren, dites-moi je fais des recherches pour le kagakusha et j’aimerai savoir si vous avez déjà entendu parler d’une histoire au sujet d’une tempête chakratique au large de Mizu no Kuni…

Les commissures de ses lèvres continuèrent de pointer vers le haut et je crois bien qu’il avait justement une histoire à me raconter… Certaine que ce ne serait pas gratuit et que le vieux bougre ne fait jamais rien sans compensation, je tâchais de lui promettre de revenir lui donner un coup de main pour classer des ouvrages… Le temps était un luxe que je n’avais pas mais s’il pouvait m’aiguiller sur cette histoire de tourbillon je lui devrais bien ça…

Écoute moi mon poussin, c’était l’époque où...

Hum... Ayako n'avait peut-être pas eu toutes les infos d'Haoru. Peut-être qu'il n'avait pas tout révéler à la chuunin. Bon c'était sûr que pour le Silver, elle ne devait pas savoir, mais il lui avait bien dit que le chakra était difficile, voir impossible à malaxer dans cette zone. Nanabe n'était pas contre l'hypothèse naturelle, elle en avait d'ailleurs parlé. Néanmoins, la Betsumei complétait ces dires.
La genin était un peu perdue, mais bon, elle était en présence d'une tête, et même si elle-même avait de grosses notions scientifiques. C'était une débutante en comparaison, surtout que chose qu'elle n'avait pas encore dit ou avoué à Ayako, elle avait laissé tombée les sciences à l'âge de quoi dix ans. Alors, bien qu'elle se tienne au courant des nouvelles découverte et autres recherches dans le monde. Elle était loin d'être au niveau...

Pour toute réponse à la question de son supérieur, Nanabe répondit :

Je pense que bien sûr la thèse purement naturelle, n'est-pas à exclure, admit la native des montagnes. Cependant, mes hypothèses se basaient sur les faits que nous connaissons à savoir le témoignage de ce marin. Et j'ai émis la possibilité que ce soit juste naturel ou météorologique, expliqua-t-elle un chouia vexée qu'on n'est pas bien écoutée son discours. En tant que scientifique, il sera bien sûr de notre devoir d'écarter toute autre possibilité donc plancher sur cette possibilité, n'est pas une mauvaise idée, conclut la genin.

Une fois la conversation terminée, ils s'installèrent à des tables avec toute une tripotée de bouquins pour étudier le sujet. C'est ce moment-là que Ren le bibliothécaire choisi pour intervenir, et Ayako avait mit une pièce, alors c'était parti :

Écoutes-moi mon poussin, c’était l’époque où Mizu no kuni était encore un pays à qui on pouvait parler. Depuis, on a plus vraiment de nouvelle et il faut passer les frontières pour savoir ce qui s'y passe, ça ne doit pas être jolie d'ailleurs, commença le vieux.

L'histoire dura des heures, des heures et par moment Nanabe croyait qu'elle était là depuis plusieurs jours. Au final, elles n'avaient pas appris grand chose si ce n'est confirmé qu'un mythe sur le triangle de Ryūjin existait bel et bien. Que depuis des générations, les marins se perdaient ou perdaient leurs navires dans le coin. Néanmoins, Ren leur sortie un livre qui traitait de la légende et des phénomènes s'y rapportant :

Tiens là regarde, montra la native des montagnes du doigt. Des coordonnées, bon, elles sont plutôt approximatives d'après l'auteur, mais si on décide de s'y rendre, on saura par où commencer, c'est déjà ça, suggéra la genin.


Plusieurs jours plus tard cette fois, les deux compères bossaient toujours sur le sujet, mais Nanabe commençait à en avoir un peu marre. Alors, elle fit quelque chose qu'elle ne faisait jamais, elle entama une conversation tout à fait primaire :

On a pas trop discuté toutes les deux, tu es originaire de Juurui no kuni, non ? Alors, qu'est-ce qui t'a amené à Kumogakure no sato, s'étonna la kunoichi curieuse de savoir si leurs raisons pouvaient être commune ?