J’étais arrivé autour de Konoha dans la soirée et ne préférant pas débouler dans le village de nuit, j’avais pris soin de me reposer dans une auberge de passage. Le lendemain, c’était un homme détendu qui était allé se présenter aux portes du village militaire.
J’avais pris soin pour l’occasion d’enfiler mon plus beau costume et ma plus belle montre. Je me devais d’être présentable. Beaucoup de chose passait dans la présentation. Les plus grandes légendes soignaient toujours leur accoutrement. Aussi bien celles qui se montraient dignes que celles qui abordaient une tenue négligée. Car il ne fallait pas croire, une tenue négligée, cela s’entretenait aussi.
Aussi, ce fut un homme élégant et digne qui se présenta aux gardes des grandes portes. Mon premier réflexe fut d’attirer l’attention d’un des surveillants en faisant un signe de la main. Il fallait le reconnaître, il y avait foule. Bon nombre de marchands venaient de toute la région pour commercer avec les ninjas.
Je n’allais quand même pas faire la queue comme tous ces pauvres. Je gonflais mon torse en jouant des coudes, me frayant un chemin vers le garde en me montrant le plus courtois possible avec les gens bousculaient.
-Poussez vous, j’ai plus de ryo au poignet que toutes vos marchandises réunis.
Je ne manquais pas de m’attirer le mécontentement de certains marchands qui pestèrent à mon encontre. Finalement devant le garde, je venais lui présenter la lettre que j’avais reçu de l’administration konohajine. Je leur avais écrit il y a quelques jours pour obtenir une entrevue.
-Nishimura Ishiyato, des Chiens Rugissants. Je suis attendu par l’Hokage.
Comme si un si gros poisson allait me recevoir. Je ne possédais pas encore un nom assez grand pour cela. Au gré de mes pérégrinations au Pays du Feu, j’avais appris que l’Hokage avait eut sa place en obtenant les faveurs du seigneur Nakano. Du moins c’était ce que disait la rumeur. En même temps, il ne fallait pas en attendre autrement d’un homme provenant d’une lignée de pet-cul.
Cette réflexion étira un sourire sur mon visage tandis que le ninja observait la lettre que je lui présentais d’un mauvais œil. Il n’avait sans doute pas apprécier mon arrivée, mais dans une structure militaire, l’évocation de la hiérarchie suffisait à obtenir l’attention.
Je tapotais sur mon porte-document avec ma main de libre, attendant patiemment.
Le Yamanaka sourit à ces mots avant de faire signe à son messager qu’il pouvait prendre congé. Ce n’était pas tous les jours que le village recevait une telle visite. Trop peu avait l’ambition ou l’idiotie de venir parlementer avec un village militaire. De quoi attiser donc la curiosité de l’homme d’affaires. Sans plus attendre, Makoto réajusta son costume, enfila soigneusement des gants pourpres puis son manteau de fourrure sur les épaules. Fin prêt, il se dirigea confortablement jusqu’aux remparts, là où se trouvait celui qui les avait contactés plus tôt.
Nul besoin pour lui de parler pour attirer l’attention, sa tenue ne suffisait à elle seule à le rendre tape-à-l’œil. D’ailleurs, c’était sans doute grâce à son excentricité que les gardes reconnurent immédiatement son identité. Le Yamanaka échangea alors un bref regard avec l’un d’eux, avant qu’on lui désigne l’invité du jour. Un sourire s’afficha alors sur ses lèvres tandis qu’il s’approcha de l’homme en question.
« Nishimura Ishiyato, je présume ? Je suis Yamanaka Makoto et serai votre hôte pour cette entrevue. »
En clair, c’était avec lui qu’il allait devoir présenter ses affaires. Allait-il être déçu ? Peut-être. Mais les choses en étaient ainsi. Le Konohajin observa un instant l’homme face à lui. Il était bien habillé, certainement bien éduqué également. Il ne ressemblait donc pas à un amateur. De quoi réjouir Makoto qui salua une dernière fois ses camarades pour leur dire qu’il prenait donc le relais.
« J’espère que vous avez fait bon voyage ? Suivez-moi. »
Fit-il tout en l’invitant à le rejoindre. Les deux hommes se mirent alors à marcher à travers les ruelles du village. Où se dirigeaient-ils ? Vers un restaurant, l’un des meilleures, mais surtout de ceux proposant des espaces privés afin de discuter librement. Une fois arrivé, il invita ce dernier à prendre place avant de faire de même.
« Faites-vous plaisir, c’est moi qui régale. »
Son visage était souriant, mais son regard perçant. Il observait avec attention les faits et gestes de l’étranger.
J’attendis quelque peu à l’entrée du village. Les gardes m’invitèrent à prendre place sur le côté pour pouvoir traiter le flux entrant. Mon attente fut assez courte. L’information avait circulé rapidement puisqu'un homme élégant vint à ma rencontre.
Je venais m’incliner poliment devant lui tandis qu’il se présentait à moi.
-Je suis enchanté.
Sans m’en rendre compte tout de suite, je laissai échapper un léger sourire en avisant l’allure de mon homologue. À dire vrai, je m’attendais à traiter avec un type en sandales et avec une veste militaire et au lieu de cela, j’étais en présence d’un homme de goût. Bon le manteau en fourrure était assez vulgaire, mais je mettais ça sur la fougue de la jeunesse.
-Ce voyage sera effectivement bon si cette rencontre est prometteuse. Je vous suis.
Je ris légèrement tout en lui emboîtant le pas. La vérité sous couvert d’humeur, ou n’y avait rien de mieux. C’était un bon moyen de mettre les pieds dans le plat. Et quel plat ! Le Yamanaka m’emmena dans un charmant restaurant. Cela me rappelait les anciennes négociations, du temps ou je n’étais qu’un vulgaire employé.
Je pris place en premier comme l’exigaient les convenances, posant mon porte document sur le côté. Il s’empressa alors de s’asseoir à son tour et on nous apporta de quoi boire.
-Je dois dire que je suis agréablement surpris. Je ne m’attendais pas à traiter avec un homme de goût. Mais dites-moi ? Quel est votre rôle exactement dans cette machinerie ?
Je levais mon index et le fit tourner légèrement pour appuyer mon propos.
-Vous n’avez pas vraiment la tête de la plupart des ninjas que j’ai croisés. À dire vrai, en d’autres circonstances, je vous aurais pris pour un cadre de chez Okada.
On nous apporta de quoi commander. En tant normal, j’aurais pris ce qui à de plus exotique et de plus cher, notamment, car je n’allais pas payer. Mais au vu du cadre, je choisis de faire dans la simplicité en prenant une pièce de viande. Je comptais attendre un peu avant de rentrer dans le vif du sujet. Il était toujours bon de faire parler son interlocuteur pour adopter la meilleure stratégie.
La question de son homologue le fit sourire. Non pas qu’elle soit surprenante, au contraire, elle était même tout à fait légitime, mais Makoto ne pouvait que s’amuser de la curiosité de son hôte. On pouvait ressentir toute la fierté et l’assurance de Konohajin dans son regard. D’ailleurs, il ne s’empressa pas de lui répondre. Non, il prit un malin plaisir à savourer l’instant, mais aussi à lui rendre la faveur.
« Je vous aurai bien rendu ce compliment, mais je dois avouer que je ne savais tout simplement pas à quoi m’attendre. Mais je suis heureux de voir que j’ai affaire à un homme sérieux. »
Ses attentes envers lui s’étaient donc légèrement élevées. Peut-être n’allait-il pas perdre de son temps. Non, dans tous les cas, il était utile de faire la rencontre d’hommes ambitieux. Et comment ne pas l’être lorsqu’on a le culot de vouloir proposer un marché à Konoha ? D’ailleurs, bien que le Yamanaka se montrait de plus en plus curieux, il savait faire preuve de patience et n’amena donc pas tout de suite le sujet. Au contraire, il prit le temps de parcourir une carte qu’il connaissait presque par cœur avant de commander un plat à base de fruit de mer.
« Je ne pense pas me tromper en affirmant que nous savons tous deux qu’il vaut mieux se méfier des apparences, n’est-ce pas ? »
Reprit-il avant de commander un vin de goût pouvant accompagner leur plat. Il demanda évidemment l’opinion de son invité avant de reprendre le sujet de la conversation. Son regard ne manqua pas de jauger son interlocuteur, sous-entendant bel et bien qu’il ne doutait pas un seul instant qu’il ne devait pas sous-estimer son invité malgré sa tenue commerciale.
« Vous n’avez pas à craindre de mes capacités martiales, enfin, tout dépend de vos intentions. » Fit-il sur un ton plaisantin en faisant référence à son allure hors-norme afin de l’assurer qu’il était bien et bien un shinobi. « Je suis actuellement Jonin de Konoha et second du département de développement du village. » Il n’était donc pas tout en haut de l’échelle, mais loin d’être tout en bas. Et évidemment, la première étape pour Ishiyato était de parvenir à le convaincre pour espérer avoir son soutien et ainsi l’approbation des hautes sphères.
« Maintenant que vous avez une meilleure idée de qui se tient au bout de cette table, peut-être me feriez-vous également l’honneur de m’en dire un peu plus sur votre personne ? À qui ai-je donc affaire ?»
Et vient-il faire ici ? Mais cette question-ci tombait sous le sens. Chaque chose en son temps. Ce dernier ne devrait plus trop tarder à amener le sujet de sa visite.
Je venais mastiquer ma viande tout en écoutant mon interlocuteur au sujet de ses capacités. Comme si j’avais quelque chose à craindre de lui. A dire vrai, je pensais sérieusement avoir mes chances si les coups devaient pleuvoir malgré le grade qu’il disait avoir. Non le véritable soucis résidait entre moi et la sortie, à savoir une bonne partie de l’armée du daimyo.
Enfin, pourquoi devions nous en venir aux mains ? Dans le pire des cas, je m’en irais sans rien avoir obtenu.
Je pris soin de me rincer la bouche avec de l’alcool avant de prendre la parole.
- Je suis le fondateur et l’actuel dirigeant de la compagnie des Chiens Rugissants. Il s’agit d’un groupuscule de mercenaires basé à Ryokuiki, la cité nomade de Kusa. Nous sommes encore modeste mais nous prenons petit à petit de l’ampleur. Nos principaux faits d’armes actuels sont d’avoir abattu un ressortissant d’Arashi en mer d’Amamikyu et d’avoir évité une attaque sur la Nomade. Mais bon tout cela, vous le savez déjà je présume. J’ai encore quelques amis dans l’administration hijine et j’ai ouïe dire que le budget consacré aux affaires extérieures du pays du Feu a explosé depuis la réouverture du village.
Je venais alors reporter mon attention sur mon assiette, continuant à manger. Tout cela était bien entendu faux mais ça, il ne le savait pas. Ainsi, tout en me vendant, je venais subtilement glisser un commentaire sur la puissance de Konoha, la mettant en valeur, tout en venant lui foutre le doute. Nul doute qu’après cette rencontre, il allait chercher ses « amis » imaginaire dans l’administration. Après, il y avait de forte chance pour que ce budget est vraisemblablement augmenté avec la réouverture de Konoha.
Je venais alors mâcher un nouveau morceau de viande tout en gratifiant le Yamanaka d’un sourire. Il était grand temps de mettre en place un peu de familiarité pour le mettre en confiance.
- Vous savez, je suis content que cela soit vous. Entre mercenaire, j’ai tendance à dire que l’on se comprend. Enfin « mercenaire », j’entends par là que votre famille aussi, il y a fort longtemps, a exercé cette profession. Vous êtes donc plus à même d’être réceptif à mes propos.
Son regard semblait interrogative quant à cette remarque. Aussi, je pris soin de lui répondre tout en mettant en place la dernière pierre des fondations.
- J’ai reçu une éducation assez stricte. J’ai du apprendre, dans ma jeunesse, l’histoire des principaux clans du pays du feu. Mon défunt père était soldat dans l’armée de l’ancien Daimyo et il pensait m’offrir une vie similaire. D’où la nécessité de savoir ces choses là. C’est important de connaître la personne qui donne l’ordre.
Et par cette dernière réplique je lui fais comprendre que je suis originaire du pays et que ma famille a eut des liens minimes avec l’armée. Il ne lui faudra pas bien longtemps pour trouver le dossier militaire de mon père dans les archives et pour voir qu’il s’agissait d’un simple officier parmi tant d’autres. L’intérêt de tout ça ? Il y a des chances pour qu’il me considère comme un « mec de la maison ».
C’était avec une attention toute particulière que le Yamanaka écoutait la présentation de son très cher invité. Dirigeant d’une compagnie de mercenaire ayant soi-disant abattu un ancien prisonnier d’Arashi, entre autres. Avait-il été mis au courant de ces hauts faits ? Pas plus que cela. Il en fallait un peu plus pour réussir à capter son intérêt outre-mer. Il ne cacha néanmoins point sa surprise, haussant ainsi un sourcil, lorsque ce dernier crut bon de l’informer d’un éventuel ami au sein de l’administration. Le croyait-il ? Difficile à dire. Dans tous les cas, il allait effectivement faire son enquête ultérieurement. Déjà, pour consolider ses dires, mais aussi pour licencier personnellement cet éventuel informateur.
Mais pour l’heure, Makoto ne dit rien, n’ajoute rien. Après tout, ce n’était pas lui qui avait quelque chose à dire. Il ne faisait qu’honorer ce dernier de sa présence et d’une oreille attentive. Il mangea donc soigneusement son plat, attendant patiemment que ce dernier continue. Et la suite n’était pas décevante. Enfin, presque. Visiblement, le mercenaire avait fait ses devoirs. Rien d’étonnant, le clan Yamanaka était plutôt connu et reconnu à travers le Yuukan. Ainsi, bien que le konohajin afficha un sourire au coin, légèrement amusé par ses propos, il ne montra pas plus d’intérêt sur ce sujet et dégusta alors simplement sa boisson.
Son regard se reposa finalement lorsque son interlocuteur lui parla de son père et donc de ses origines hijins. Il appartenait donc, fut un temps, au Pays du feu. Évidemment, Makoto alla devoir vérifier ses dires. Maintenant, il le toisa longuement. Ishiyato semblait plutôt fier de lui. Il était vrai qu’il parvenait à piquer l’intérêt, toutefois…
« Oh…. Et puis-je savoir ce qui vous a détourné de ce chemin, exactement ? »
Bien que le konohajin gardait un sourire de politesse, ses yeux démontraient toute la gravité de son intonation et son insinuation. Pensait-il pouvoir gagner son amitié en partageant ses origines ? Grave erreur, car si on partait de ce principe, le fait qu’il ne soit ni à Konoha, ni à l’armée du Daimyo en faisait plus un traître qu’autre chose. S’il y avait une chose qui amusait particulièrement Makoto dans cette situation, c’était de voir ce dernier essayer de se rattraper de ce mauvais pas.
« Qu’est-ce que vous amène au Pays ? La nostalgie ? Envie de faire honneur à votre père ? »
S’il n’avait pas compris qu’il était dans le pétrin, cette fois il n’y avait plus de doute, car ils savaient très bien tous les deux que cela n'étaient point le cas. D’ailleurs, Makoto posa son coude sur les bordures de la table, avant de relever son bras et déposer sa tête dans le creux de sa main. Sa posture était ainsi bien moins formelle et lui permettait de prendre une allure plus méprisante. Il le regardait, il le jugeait et il se moquait en silence.
Je venais sourire un peu plus en entendant les questions de mon interlocuteur. Il avait failli presque me prendre de court… Bon je devais le reconnaître, il me prit complètement de court avec sa remarque, mais je tâchâi de faire au mieux pour ne pas le montrer.
Retrouvant du poil de la bête, je terminais mon assiette tout en répondant à sa question.
-Et bien, comme tout jeune, j'ai à un moment donné défié l’autorité paternelle. Je ne me suis pas engagé et à la place, j’ai préféré prendre le chemin des affaires.
J’attrapais une serviette et je venais m’essuyer la bouche tandis que le Yamanaka continuait à insister. Il était peut-être temps pour moi de commencer à parler sérieusement. Aussi je décidais de lui répondre en lançant au passage mon hameçon.
-Ce qui m’amène ici ? Les affaires bien entendu. Enfin oui et non… Je ne dis pas que je ne souhaite pas faire du profit, mais mon but premier, c'est d’aider mon prochain. J’ai envie d’aider l’Humanité…
Et voilà la devise de ceux qui se faisaient appeler « Jinsei ». Je laissais un blanc s’instaurer entre nous avant d’enchaîner. Je ne devais plus le laisser me déstabiliser.
-Vous connaissez la différence entre un journaliste et un représentant de l’ordre qui enquête ? Le journaliste n’a pas besoin que ces informations soit vrai pour gagner de l’argent avec. Elles peuvent être fausses ou même embellit. Par contre, et contrairement à celles d’un enquêteur, ces informations vont être vu par beaucoup plus de personnes et une idée devient vrai à partir du moment ou l’on a quelqu’un pour y croire. Puis-je… ?
Je venais désigner mon porte document avec le doigt avant de m’en emparer. Je le plaçais sur mes genoux avant de l’ouvrir et de sortir un journal de ce dernier. Je venais alors sourire à l’attention du Yamanaka.
-Je lis énormément la presse et vous ? Je vous fais la lecture ? Ce sont les mots que le journal prêtent à un hijine : « On a demandé de l’aide il y a plusieurs mois à Konoha, et on a reçu aucune réponse de leur part. Et à côté de ça, ça dépense des milliers de ryos pour inviter des étrangers s’amuser ? » Blablabla, le journal continue sur des informations moins intéressantes avant de mentionner une femme qui vient en aide à la population du pays et là : « je n’ai aucune ambition politique. Je ne fais ça que pour l’Humanité. »
Je venais poser le journal sur la table.
-C’est un numero du Yuukan Express. En soit il ne représente pas grand-chose mais si on y ajoute ceci…
Je venais extraire un des parchemins de propagande que le Jinsei avait lâché sur la capitale du pays de l’eau. J’avais pu en avoir un exemplaire lors de mon passage à Mizu.
-Ce document a circulé au pays de l’eau à la suite de l’attaque sur la capitale. Je l’ai obtenu au près d’un pêcheur alors que j’étais au pays pour affaire. Notez la mention à la fin : « pour l’Humanité ».
Je venais refermer mon porte document pour le replacer par terre.
-Vous pouvez me traiter de conspirationniste ou que sais-je, mais je peux vous assurer que les ninjas sont méprisés dans bon nombre de pays limitrophes et je pense que nous sommes d’accord tout les deux pour dire que ce mécontentement gagnent les terres du pays du feu. C’est peut-être du vent, mais pour qu’une organisation se permettent de défier ouvertement les villages ninjas, c’est qu’elle doit avoir pas mal de soutien derrière.
Je venais alors croiser mes mains sur la table en souriant en coin.
-Et avec des pays ayant des instabilités politiques ou des dictatures autoritaire vacillante, je peux vous garantir que si ce n’est pas déjà fait, il viendra un moment où ces terroristes s’empareront d’un pays limitrophe au nôtre et l’attaque viendra aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur. Le Yuukan n’est qu’une poudrière qui ne demande qu’à exploser.
Je venais faire signe à un serveur pour avoir un dessert.
-Et pour faire des affaires depuis un moment, je peux vous dire que les opportunités naissent du désordre. Voilà pourquoi je suis ici. Je préfère encore être une opportunité pour ma patrie que pour celle du pays de la foudre ou du vent. Donc la grande question que je vais vous poser maintenant… Qu’est-ce que vous allez me proposer ?
Son sourire au coin s’élargit l’espace d’un instant lorsqu’il comprit que son interlocuteur préférait habillement changer de sujet. Apparemment, il avait effectivement appuyé sur un point sensible. Non pas content de lui, le Konohajin se replaça donc sur son siège pour mieux déguster la fin de son plat. Son regard posé dans son assiette et non plus sur le mercenaire face à lui, il ne loupa néanmoins pas une miette de son récit. D’ailleurs, sa main s’arrêta un instant lorsqu’un mot un peu trop familier sortit de sa bouche : l’Humanité. Ses yeux se relevèrent sur lui avec sérieux.
Son rang et son grade au sein du village l’avait permis d’accéder à la majorité des renseignements sur le groupuscule qui avait eu l’audace de les attaquer. Évidemment, bien évidemment, il s’agissait là d’un sujet hautement sensible et une préoccupation majeure non pas seulement pour le pays du feu, mais aussi pour tout le Yuukan.
Pour le coup, le Yamanaka paraissait quelque peu mécontent de la tournure de cette entrevue. Néanmoins, il laissa son invité poursuivre son petit manège tentant de comprendre où il voulait en venir exactement. Sagement, patiemment et lourdement silencieux, il le regarda sortir un journal dont il devina instantanément le contenu. Clairement, le mercenaire s’aventurait sur un terrain non seulement glissant, mais aussi intégralement miné.
Plus aucun sourire n’illuminait le Konohajin qui termina alors finalement son assiette avant de faire signe au serveur de le lui en débarrasser. Après s’être essuyé soigneusement les lèvres, ses yeux se posèrent sur le parchemin. Il parcourut avec attention son contenu avant de soupirer intérieurement. Clairement, son repas venait d’être gâché.
« Il semblerait que vous pouvez beaucoup de chose, Ishiyato-san. »
Rétorqua-t-il froidement une fois que ce dernier conclût son petit discours. Il avala gracieusement une nouvelle gorgée de sa boisson avant de reposer sa tête dans sa main. L’air désintéressé et même ennuyer par toute cette histoire, ses yeux se glissèrent à nouveau sur le parchemin devant lui. En pleine réflexion, sa seconde main se mit à tapoter sur la table de manière régulière.
« J’attends toutefois toujours d’entendre ce que vous pouvez pour nous. »
Il releva son visage en sa direction et le toisa alors longuement. Il l’avait écouté, mais tout ce qu’il avait entendu était soit des faits déjà préétabli, soit des rumeurs sans grande importance. Et il voulait qu’il lui fasse une proposition ? Pourquoi ? Oh, le Yamanaka avait sa petite idée, mais ce que lui donnait son collègue n’était guère suffisant.
« Aider l’Humanité ? »
Devait-il comprendre qu’il devait le convaincre de choisir le bon camp ? Comment pouvait-il, osait-il se montrer aussi arrogant ? Pour qui se prenait-il exactement ? Voilà le genre de question qui traversa l’esprit du jeune Konohajin. M’enfin, il était inutile de trop s’attarder là-dessus, n’est-ce pas ?
« C’est peut-être du vent, mais pour qu’une organisation se permettent ouvertement de défier un village ninja ou même de proposer son aide quel qu’elle soit, elle doit avoir pas mal de ressource derrière, n’est-ce pas ? Qu'avez-vous à me proposer ? »
S’amusa-t-il à lui renvoyer en pleine figure, un nouveau sourire aux lèvres. Après tout, comme il l’avait si bien dit précédemment, il attendait toujours de savoir ce que pouvait bien lui apporter ce dernier à travers tout ce chaos. S’il voulait collaborer avec Konoha, et peut-être même plus généralement, le Pays du Feu, il allait devoir mettre un peu plus sur la table.
Ah… Parfait. Ce sale petit merdeux avait délaissé son petit sourire satisfait. Bah alors garçon ? On avait les boules de voir que le premier venu pouvait se rendre compte que tout cela sentait mauvais ?
Je venais savourer pleinement le moindre mouvement du Yamanaka. Que ce soit ses regards sur le document ou même ses petits tapotements sur la table.
-Ce que je peux vous proposez, ce sont des ressources.
Je venais remercier le serveur d’un signe de la tête avant de commencer à déguster patiemment le dessert.
-Il n’y a pas besoin d’être une lumière pour savoir qu’il y a plusieurs zones sensibles dans le Yuukan. Mais on sait tout les deux que si le pays du feu mobilise son armée pour une intervention officielle ou s’il décide d’envoyer les ninjas de Konoha, cela conduira à renforcer votre impopularité déjà grandissante. Par contre, si vous faites appel à un organisme indépendant et privé… Vous pouvez protéger et augmenter votre sphère d’influence tout en évitant que l’opinion publique vous pointe du doigt.
Je venais couler un regard en direction du Yamanaka, le gratifiant d’un léger sourire pour répondre au sien.
-Ne faites pas l’erreur de croire que je viens vous menacer ou même vous défier. Déjà parce que je ne possède pas les moyens matériels, puis-je n’en ai pas l’intérêt. J’ai uniquement mentionné le Jinsei pour avoir votre attention et maintenant que je l’ai, on peut parler.
Je laissais quelques secondes passer, dégustant une bouchée avant de continuer.
-Mes hommes sont mobilisables dans la plupart des pays du continent. J’ai à ma disposition aussi bien de la piétaille que des utilisateurs de chakras, ainsi que des contacts au près de certains milieux.
Bon je m’avançais un peu pour la piétaille. Disons plutôt que je savais comment mobiliser une petite troupe armée. Quand on connaissait les bonnes adresses, il n’était pas bien compliquer d’engager une multitude de petites mercenaires.
-Mon organisation peut aisément veiller sur vos intérêts. Vous voulez foutre en l’air un dictateur ou le maintenir, c’est largement dans nos cordes. Tout ceci bien entendu contre rémunération sonnante et trébuchante. Et le plus beau dans tout ça c'est que vous conservez votre image à l'internationale.
Et si on pouvait au passage se servir en pillant, c’était parfait. Je prenais soin toutefois d’être au clair avec mon interlocuteur.
Arrogant. Voilà ce qu’était son invité. Voilà ce qu’était sa proposition. Pour autant, cela ne rendit pas cette entrevue moins intéressante. Il était bon de voir et apercevoir ce qu’un groupe de mercenaire pouvait bien penser de la situation, mais aussi proposer. Il appréciait les opportunistes. Lui-même en était un. Maintenant, restait à voir si tout cela tenait réellement la route.
Très bien, l’homme connaissait avait une vague idée de sa place. Bonne chose. Il n’était pas de taille contre le Pays du Feu. Personne ne l’était. Même cette foutue organisation du nom de Jinsei ne l’était point. Et ils payeront le prix fort pour avoir ne serait-ce que pensé, le contraire. Mais une chose à la fois. Déjà, il fallait parler affaires avec son invité du jour, le reste attendra.
« Je vois… »
Fit-il alors d’un air pensif une fois que celui-ci ait fini ses explications. Sa proposition n’était pas inintéressante, au contraire. La situation actuelle n’était pas idéale, certes, mais ce n’était pas la seule raison qui rendait une telle collaboration intéressante. Agir dans l’ombre via un intermédiaire, évidemment que cela était plaisant aux oreilles du Yamanaka.
« Jinsei ou non, si ce que vous dîtes est vrai, il est difficile de refuser un partenariat aussi alléchant.»
Le sourire revint sur le visage de Makoto. Toujours amusé par la situation et intéressé par les propos que ce dernier lui offrit, sa mauvaise humeur semblait s’être envolé. D’ailleurs, il en avait profiter pour impliquer qu’une telle collaboration irait au-delà des problèmes actuels. Il n’avait après tout, pas l’intention de s’arrêter là.
« Toutefois, la confiance est de rigueur et il faudra faire vos preuves. »
Il était donc enclin à entrer en collaboration avec son organisation, mais les choses allaient devoir se faire dans l’ordre. Pour que les échanges se fassent dans les meilleures conditions, tous deux devaient apprendre à se connaître, mais aussi démontrer qu’ils pouvaient avoir confiance l’un envers l’autre. Et autant dire qu’il serait une erreur de simplement croire son interlocuteur sur parole.
« Si nous avançons dans cette direction, il me faudra un moyen de vous contacter aisément et aussi rapidement que possible afin de faire appel à vos services. »
Maintenant que Makoto se disait intéressé, il était temps de parler logistique. C’était aussi le moment de poser quelques règles de base, des conditions et de développer certains points, mais avant tout cela, il fallait que son invité se positionne à nouveau dans toutes cette affaire. Allait-il continuer à avancer avec lui ? Si oui, quel système avait-il mis au point ou programmé ? Et quelles étaient exactement ses attentes ? Bref, si tout se passait bien, ils allaient pouvoir entrer dans les détails.
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