Le rendez-vous était prévu pour sept heures pétantes du matin, cette fois-ci Nanabe ne s'était pas rendu aux plateformes d'entraînement avant la mission. Elle s'était contentée d'un échauffement musculaire, d'un renforcement musculaire et d'une longue séance d'étirement afin de bien se préparer. Le petit-déjeuner de la jeune femme avait été copieux, mais pas lourd. Il était composé de fruit sec, de fruit à coques, d'œufs brouillés, de jus de busseroles communément appelé raisins d'ours une baie des montagnes connu pour être un super antiseptique urinaire et intestinale. Avant une mission de plusieurs jours, ce n'était pas de trop. Elle avait aussi une galette de céréales et un peu de confiture pour les lipides. Ainsi repus et le corps réveillé par les exercices d'une routine matinale bien rôder, c'est au trot qu'elle se mit en route pour les portes du village.
Aujourd'hui, la native des montagnes se rendait dans l'une des chaînes de montagnes les plus dangereuses du pays de la foudre. Les chaînes du Mont Aratsumi, elles étaient peuplées d'une faune sauvage très agressive, mais prisés par les braconniers. D'ailleurs, il n'y avait pas que des braconniers qui rôdaient dans ses montagnes. Il y avait aussi bons nombres de brigands réfugiés dans ces terres sauvages pour échapper à la justice du Seigneur de la Foudre ou des kumojins du village caché par les nuages. C'était la raison pour laquelle Nanabe ainsi que Daiki avait été solliciter pour accompagner et assister l'ombre de la foudre, le Shodaime Raikage Itoe Seika. La mission était de rang B et se ferait donc sous la responsabilité de la kunoichi la plus puissante de Kumogakure no sato.

Arrivée plusieurs minutes avant l'heure prévue, la native des montagnes attendaient impatiemment de partir pour la première fois en mission avec le Raikage et pour une mission de rang B de surcroit. L'idée de passer plusieurs jours dans les montagnes un terrain qu'elle affectionnait particulièrement, l'excitait carrément. Originaire de Yama no kuni, elle espérait bien montré à son kage qu'elle était une kunoichi sur qui on pouvait compter, une vraie petite soldate capable du meilleur. Seul facteur problématique, Nanabe espérait que l'ombre de la foudre n'aurait pas trop entendu parler de son caractère de cochon et des quelques punitions qu'elle avait reçu pour son arrogance envers la hiérarchie en général.
Elle était aussi plutôt contente de partager cet honneur avec Daiki qui avait su ne pas lui tenir rigueur de son comportement grossier lors de leur dernière mission.

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C’est la chasse aux braconniers !
C’est pas tous les jours qu’on la missionne pour aller casser des bouches, encore moins avec les formations diplomatiques qu’elle essaye de donner.
La missive est arrivée comme une fleur sur son bureau. Aller au Mont Aratsumi pour s’occuper des petites frappes – ou des grosses, hein, qui sait – est forcément une bonne nouvelle. Pas que ça lui plaise de blesser des Kaminarijins, mais quand ils en blessent d’autres, faut bien leur rappeler les règles.
Protéger les victimes de leurs bourreaux … en étant un bourreau soi-même. Oh ce n’est pas beau, bien sûr que non, mais c’est tout de même mieux que de les laisser faire.
Elle est Kage, elle a une image à protéger. Et un peuple à préserver. Et vice-versa.
Bref.

Elle a fait vite à se préparer, pressée de se rendre sur le terrain.
Aujourd’hui, elle est accompagnée de deux ninjas. Mekata Nanabe, qu’elle n’a pas eu le temps de rencontrer et Daiki. Lui, par contre, elle cerne un peu le personnage.
Un jeune garçon particulier, qui n’a pas spécialement de but, excepté celui de devenir plus fort. Il n’est pas bien méchant, bien qu’il puisse paraître revêche et maladroit.
Oh, ça, oui, sacrément maladroit.
Les deux ninjas sont des Genins, ils sont donc d’autant plus sous la supervision de la Raikage, qui va les laisser profiter de la bagarre un peu plus qu’elle.
Ils sont ses accompagnateurs.
Non, pas gardes du corps, tout de même – quoique le bureau des missions pourrait s’amuser à jouer sur les mots. Accompagnateurs, ça leur va bien.

Arrivée aux portes, Itoe constate la présence de sa première équipière : Mekata Nanabe. Une femme mate de peau, aux muscles drôlement bien dessinés.
Ça c’est de la combattante. La Raikage ferait presque pâle figure à côté de cette armoire à glace.
Elle la salue d’un signe discret de la main qu’elle accompagne d’un sourire.

« Bonjour, Nanabe ! »

Elle se déride un peu, laisse aller le flot de ses émotions. Se contient moins, embrassant pleinement l’Itoe qu’elle veut être.
Une femme présente, oui, qui comprend ses subordonnés, qui bosse à leurs côtés. Mais une femme forte, impitoyable, qui se dresse face aux adversaires comme un surpuissant orage.
Une tempête qui balaye tout.
Qui ne ploie jamais.

Elle observe longuement les alentours, dans l’attente de leur dernier comparse pour la journée.
Les dossiers parlent du fait que Daiki et Nanabe aient déjà travaillé ensemble, notamment au cours d’une mission ou d’autre chose. Ils ont collaboré, c’est déjà pas mal.

« Avez-vous confiance en Daiki ? Et en vous ? »

Regard appuyé, sourire en coin.
Si la Raikage est là pour les emmener et être accompagnée par ces deux-là, elle compte bien les laisser travailler en tant que ninjas.
Eux aussi doivent faire la bagarre.
Surtout eux, à vrai dire.

Une nouvelle mission venait à être transmise au jeune ninja ; Une mission à laquelle, il ne s’y attendait pas. Pour revenir sur la chose il avait comme tous les matins pris son premier de sept repas de la journée au dojo qui avait pris soin de lui ces dernières années. Le repas était riche en diverses choses, pourtant le jeune homme se contentait du strict nécessaire. Il n’aimait guère trop manger avant une mission, bien qu’il soit un grand gourmet. Il préférait voir la couleur de la mission avant tout et au besoin il s’en irait pendant cette dernière prendre un petit quelque chose dans les stands qu’il pourrait croiser. Après ce repas, il ne manquait pas de saluer les occupants de sa résidence avant de se rendre au bureau de mission pour s’en aller voir son agent. On lui avait assigné une nouvelle personne, l’ancien était partie à la retraite, mais au lieu de lui donner quelqu’un de compétent en affectation. Il avait eu droit à la petite nouvelle un peu maladroite et qui ne connaissait pas bien le sens du relationnel. Peut-être ne comptait-elle que sur son apparence se disait le jeune homme pour pouvoir gérer ses clients. Il fallait dire qu’une femme jolie et maladroite venait à se rendre mignonne pour la plupart des gens. Mais Daiki s’en moquait pour lui il n’y avait que l’efficacité qui comptait. Un sentiment quelque peu déplacé, quand on observait son échec à l’examen. Mais bien que l’herbe fût toujours mieux chez le voisin, pour Daiki se diction était tout sauf vrai au vu de son narcissisme. En parlant à son nouveau supérieur, la jeune femme venait à lui confier une mission assez spéciale. C’était avec des gros que le ninja regardait les objectifs de ces derniers, bien qu’en réalité la mission ou même son rang n’avait que peu d’incidence sur son expression faciale. La vraie raison de son air ahuri était le fait que le raikage en personne vienne à participer à cette mission. Le genin savait parfaitement qu’il arrivait à cette dernière de devoir ou de pouvoir participer à des missions comme cette dernière.

C’est alors que le jeune ninja commençait à se monter des histoires dans sa tête. Il se disait que la chef du village était la spécialement pour l’évaluer ou bien quelque chose du genre ; Et l’on aurait pu penser que le jeune homme était quelqu’un d’intelligent et qu’il savait comment se comporter si la présence de la raikage était justifiée par ce motif. Néanmoins, le jeune homme se disait que plutôt que de rentrer dans le moule, il valait mieux en sortir quitte à se faire détester. Dans le pire des cas s’il venait à aller trop loin, il ne serait que renvoyer à partir du moment où il n’enfreignait pas la loi. Son choix se portait donc sur le fait de commencer par arriver en retard. Un bon moyen que de mal se voir par la raikage qui ne manquerait certainement pas de le noter dans son dossier. Il n’aurait qu’un retard d’une au plus, car le jeune homme n’aimait pas lui aussi les gens qui se permettaient ce genre de choses. Du moins tant que cela était sans raison. Des renforts qui arrivent en retard, en général tout le monde sait qu’il y a un vice quelque part dans ce genre de cas et une volonté à ne pas arriver à l’heure. C’est ainsi que Daiki arrivait les mains dans les poches au lieu fixé pour le regroupement des ninjas affectés à cette mission. En plus de la raikage dont Daiki ne connaissait pas grand-chose, il y avait la jeune femme à la forte musculature. Il avait pu croiser cette dernière au cours d’une mission sans aucun intérêt. Au moins elle serait peut-être mieux dans son élément au cours de celle-ci. Daiki n’aimait guère le combat, aussi il comptait bien laisser le duo faire tout ce qui relevait du combat. A la rigueur il irait peut-être soigner ces dames si cela s’avérait nécessaire.
Sans aucun geste ou signe pour s’annoncer il approcher du duo qui était en train de converser, bien que le jeune homme ne penchât pas plus que cela sur ce qui se disait.

L'heure de rendez-vous étant arrivée, Nanabe vit naturellement se pointer le Raikage en personne. Celle-ci la salua le plus naturellement du monde faisant clairement fit de tout protocole militaire, Seika Itoe semblait être une femme simple. Un petit signe de main, un sourire et un bonjour. Elle l'avait même appelé par son prénom, sans pression :

Bonjour, shodaime, répondit la genin sur un ton un peu plus protocolaire, mais qui se voulait simple sans chichis.

Il n'était pas facile de la jouer cool face à une kunoichi de son envergure, Nanabe qui avait pour ambition de gagner en puissance au jour le jour avait devant elle un modèle à suivre. Bien que la jeune Mekata ne soit pas une groupie, une admiratrice ou une fan, elle respectait le parcours de son aînée. C'est donc avec une certaine forme de respect, qu'elle ne dit rien de plus malgré sa curiosité pour l'ombre de la foudre et son histoire.
Néanmoins, elle observa sa supérieure hiérarchique avec attention. La native des montagnes l'avait déjà croisé au palais du Raikage, sans pour autant lui parler. C'était un kage très jeune, la petite vingtaine plutôt fine et bien proportionnée. Elle portait une longue chevelure aussi blanche que celle de Nanabe, mais la sienne avait tout de même plus de classe. Par contre, ça ne devait pas être pratique au combat une aussi longue chevelure qui n'était pas attaché, cela doit toujours vous passer devant les yeux. Autre point commun aux deux jeunes femmes, leur regard aux iris rouges. C'était la première fois que Nanabe croisait une autre femme dont les iris étaient incarnats. Ce n'était pas tout à fait le même rouge que ceux de la genin, mais on en était pas loin. Enfin, on parle de plusieurs iris, mais en réalité, ce n'était qu'une déduction, car Itoe portait une fleur en guise de cache-oeil à moins qu'elle soit borgne. On aurait dit une fleur de vanille surnommée la "fleur noire", bien qu'elle ne le soit pas du tout.

Encore une fois, le regard de Nanabe s'attardait sur les courbes d'une kunoichi, après Muku puis Sayuri. Qu'elle idée, avait-elle à fixer son regard sur d'autres femmes comme un homme amoureux ?
Enfin bref, tiré, de sa torpeur par la question de son aînée, mais ce qui l'inquiétait, ce n'était pas la question. Itoe était en train de la regarder intensément avec un sourire en coin. Avait-elle remarqué le propre regard appuyé que Nanabe lui portait depuis un temps indéfini ? Peut-être beaucoup trop long ?

Euh... pour passer la serpillière, j'ai toute confiance en lui, ironisa la jeune femme en référence à leur mission dans les jardins de Kumogakure no sato à ramasser les crottes de la faune locale. Je pense que notre première expérience nous aura permis de nous rencontrer. On devrait pouvoir s'entendre avec Daiki, précisa la jeune femme. Et j'ai toute confiance en moi, je m'entraîne chaque jour depuis que j'ai sept ans, finit-elle par dire.

C'est ce moment que Daiki choisi pour apparaître, la silhouette athlétique et élancé du shinobi ne pouvait pas se manquer avec sa taille avoisinant les deux mètres. Il ne pipa pas un mot, pas une salutation ou un geste pour dire bonjour. Était-il mal luné ? Ou déçu par l'idée de cette mission ? Et pourquoi était-il en retard ?

Salut Daiki, comment vas-tu, questionna Nanabe sur un ton neutre ?

Laissant un blanc pour laisser passer les civilités d'usages, la Mekata préparait déjà sa prochaine intervention :

Bon, shodaime. Je suppose que vous connaissez tout de nos capacités ou presque, mais il serait intéressant que l'on se mette d'accord sur une formation à adopter pour se balader dans la chaîne de montagnes du Mont Aratsumi, proposa la genin. J'ai un peu bosser sur la question en prévision de la mission, mais je connais mal vos capacités à tous les deux. Shodaime, votre réputation vous précède et votre clan est connu pour ses possibilités innombrables en matière de ninjutsu. Néanmoins, j'ai moins de données en ce qui te concerne Daiki, questionna-t-elle ? Notre mission de nettoyage n'a pas été très riche en jutsu, rappela la kunoichi.

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Nanabe joue la carte de l’honnêteté. Un trait d’ironie dilué dans de la franchise, qui fait sourire Itoe de plus belle.
La Mekata n’a pas sa langue dans sa poche, ça fait au moins un point pour elle.
Oh, il y a eu ce regard, aussi. Une maladresse ? Elle n’y a pas spécialement fait attention. Les figures publiques sont souvent dévisagées, d’autant plus lorsqu’elles n’ont jamais été rencontrées « pour de vrai ». C’est peut-être un choc, peut-être pas. Peut-être est-ce quelque chose de totalement différent.
L’un dans l’autre, Itoe n’y prête pas spécialement d’intérêt, concentrée sur le reste de leur conversation.

Mekata Nanabe est une combattante entraînée depuis très jeune, qui a confiance en ses capacités. Elle ne connaît pas bien ses partenaires, mais elle sait qu’elle pourra être utile.
C’est une très bonne chose.
Itoe hoche doucement la tête.

L’irruption silencieuse de Daiki fait tourner la tête de la Raikage, qui l’observe sans un mot.
Il arrive, là, nonchalant, les mains dans les poches. L’air de s’en foutre de tout, comme d’habitude. Il n’y a pas eu de trop gros progrès depuis la dernière fois, apparemment.
Que cherche-t-il à obtenir ? Ou alors est-ce simplement son état normal ?
Itoe arque un sourcil, décide de laisser couler.

Nanabe reprend les rênes aussi sec, s’enquiert de la stratégie à adopter pour la mission.
Honnête et efficace.
Plutôt pas mal, plutôt pas mal.
Ses questions portent notamment sur les capacités de la Raikage, bien qu’elle sache qu’elle soit plutôt axée sur le Ninjutsu. Ça arrache un sourire à Itoe, qui ne commente pas, se contente d’attendre la suite. Une spécialiste du Ninjutsu, tout ça rien qu’en se basant sur son appartenance clanique. Bien vu, mais maladroit.
Daiki, par contre, elle n’en sait rien de rien. Et ça la pénalise au point de vouloir en parler pour de bon.

L’avantage, c’est qu’elle prend la tête des troupes, agit comme une véritable garde du corps. C’est plus ou moins ce qui leur est demandé, après tout.
Enfin, pas vraiment, juste assez pour qu’ils aient aussi de quoi faire la bagarre.

Itoe pose son iris unique sur Daiki, avant de revenir directement sur Nanabe.

« Je ne sais de vous que ce qui est noté dans mes dossiers. C’est plutôt solide, oui, mais je préfère vous voir à l’action. »

Un sourire.
C’est bien plus intéressant de les voir se battre ou simplement se débrouiller dans une situation donnée.
Elle veut les voir à l’œuvre, pas lire les lignes qui les concernent dans un dossier.

« Comme vous l’avez bien supposé, je suis plutôt spécialiste du Ninjutsu. Attention à ne pas fermer vos déductions aux simples informations que vous détenez sur les clans, ceci dit ; vous pourriez passer à côté de nombreuses spécificités, comme le fait que je fasse de la sensorialité, ou encore du Taijutsu. »

Apprendre petit à petit, transmettre son savoir.
Et ses capacités.

« Je peux couvrir vos arrières, tout comme je peux m’assurer de constituer une défense au corps-à-corps. Peu m’importe, tant que le travail est fait. »

Son iris écarlate repart sur Daiki.
Et lui, que leur réserve-t-il ? Itoe a sa petite idée, les nouvelles vont vite dans l’administration Kumojin. Elle choisit de ne pas en parler, pour le laisser faire. C’est une mission à trois, il faut donc que tous les maillons communiquent.
Sauf s’il décide de faire son adolescent rebelle qui ne veut pas travailler.
Ça aussi, ça pourrait être drôle, finalement. Il a déjà fait une apparition peu discrète, ironiquement, en surgissant en retard. Jusqu’où ira-t-il ?

Finalement, après une série de quelques pas le jeune se trouvait donc en compagnie des deux demoiselles. L’une d’elle, Nanabe, ne manquait pas de venir questionner Daiki afin de le saluer. Un simple « Salut » et un « comment vas-tu ».  Pourtant être simple dans ses réponses était toujours mieux que de faire mille mots pour ne finalement dire qu’une seule et même chose. Au moins, alors on pouvait comprendre le sens du message. Les ninjas au moment de leurs rapports ne décrivaient pas à décrire la pluie et le beau temps. Mais Daiki s’égarait qu’un instant dans cette pensée avant de répondre à la jeune dame par l’affirmative.

-Je vais bien merci, j’ai juste un peu faim peut-être.

Il ne lançait pas plus la conversation dans l’autre sens pour savoir comment elle allait. Une simple courbette devant la Raikagae sans un mot et sans un petit plus. Une grande modestie que voici ou bien une grande impertinence.
La jeune femme ninja et cela devant la Raikage, venait alors à mettre sur le tapis une chose pour le moins intéressante. Il était question de la manière dont le groupe devrait se comporter dans la mission et plus précisément les aptitudes de chacun. La Raikage ne manquait pas alors de se vanter en affichant ses compétences longues comme la route qui menait à son bureau.  Ainsi cette dernière était aussi bien apte à la sensorialité qu’au combat rapproché. Sans oublier qu’elle maitrisait des ninjustus. De nombreuses compétences qui masquaient quelques lacunes. Pour ce qu’avait pu comprendre Daiki, la femme n’avait ni de pacte avec un animal ni de savoir en matière de sceau. Un désavantage qui pourrait coûter cher à l’équipe.  Pessimiste, Daiki comprenait bien que la situation au cours de cette mission viendrait à évoluer. Et cette conversation amenait la Raikage à devoir combattre. Une chose qu’il faille éviter au maximum ou bien l’avenir du jeune duo en tant que ninja serait terni pour un bon moment.

C’était à Daiki de décrire ses compétences. Des compétences en avait-il réellement ? Une question qu’il ne manquait pas de se poser bien qu’en réalité n’importe qui viendrait à lui dire que oui. Il avait un début de savoir en matière de médecine bien que cela soit plus sur le plan théorique que pratique. Au corps à corps il se débrouillait pas mal, mais de là à dire qu’il puisse s’en servir en mission.

-De mon côté pour les compétences, je dois avouer que je ne sais pas trop quoi répondre. Mais je dirais que je rentre dans la case du combattant au corps à corps. Toutefois pour cette mission je propose que la Raikage s’occupe juste de la sensorialité.

Le jeune homme n’allait pas laisser la femme lui barrer la route en matière de progression dans le village. Sinon bientôt, il y aurait même la rumeur quoi il aurait droit à une promotion canapé.

La tentative de Nanabe pour prendre les choses en main portait ses fruits, Itoe Seika ne contestait pas ces dires, mais corrigeait tout de même ces affirmations. La kunoichi de haut rang précisait donc également qu'elle pratiquait en plus du ninjutsu, le taijutsu et les techniques propres aux senseurs du monde shinobi. C'était un panel bien plus large que ce qu'avait imaginée la native de Yama no kuni. D'ailleurs, elle se sentit toute petite à nouveau en présence du Shodaime Raikage. Elle qui n'avait actuellement que le taijutsu à sa disposition et commençait à peine à s'éveiller aux arts fuinjutsu. Elle était certaine que le niveau d'écart entre elle était d'au moins cent, oui Itoe devait être cent fois plus forte que Nanabe, sans aucun doute. De plus, elle devait parler de ces capacités sans trop en dire, car une ombre devait sans doute avoir des jutsu cachés voir interdit dissimulé dans sa manche.
En tout cas, Itoe s'en remettait visiblement à ses subordonnés pour décider d'une formation tactique adéquate, car elle ne pipa pas plus de mots.

Quant à Daiki, il répondit nonchalamment à la salutation. Sans pour autant demander l'état de forme de ses camarades, qu'est-ce qu'il avait ? L'autre fois, il semblait si décidé à travailler en équipe et c'est lui qui avait tiré le duo dans le bon sens pour que la mission ne s'éternise pas.
Néanmoins, il consentit à partager son savoir-faire aux restes du groupe. Daiki serait donc comme Nanabe un combattant au corps-à-corps capable de prouesses physiques. Cela n'était pas très hétérogène pour une équipe s'apprêtant à nettoyer la chaîne du Mont Aratsumi qualifiée comme étant la plus dangereuse de tout Kaminari no kuni, mais ils devraient s'en contenter :

Bon eh bien, pour ma part je suis spécialisée dans le taijutsu et je dispose de quelques compétences en fuinjutsu très légère à mon sens, admit non sans difficulté la jeune femme désolée de ne pas être plus larges dans ses compétences. Daiki a raison quitte à posséder quelqu'un doté de talents sensoriels autant qu'elle ne soit pas en première ligne et laisse la possibilité aux autres d'exprimer leurs qualités pour plus d'efficacités, ajouta la native du clan Mekata. Avec votre accord Raikage, vous serez nos yeux et nous votre bras armé.

Elle laissa un silence pour que chacun approuve son rôle :

Voici, la carte de la chaîne du Mont Aratsumi. Je propose de la traverser d'ouest en est afin de pouvoir revenir ensuite sur nos pas pour nettoyer les zones qui nous auraient échappés, travaillons méthodiquement, argua la kunoichi en montrant la zone sur la carte.


Arrivée à l'ouest de la chaîne, les trois shinobi se retrouvèrent dans un petit-bois qui débouchait sur l'une des entrées de la région. Celle-ci formait une vallée très étroite, presque un goulot fait de roches semblables à des lames coupantes comme des rasoirs. Bien qu'il soit en pleine journée, la saison d'automne étant sur le point de laisser place à l'hiver, le ciel était couvert et particulièrement gris presque noir. De plus, les rares rayons de soleil qui par transparence réussissait à apporter un peu de lumière ne perçait presque pas dans la vallée à l'ombre des pics rocheux acérés :

Ce ne sera pas de tout repos, cet endroit paraît lugubre et particulièrement dangereux, admit Nanabe sans peur dans la voix, mais avec un ton neutre et affirmatif. Les hauteurs sont difficilement praticables, mais n'oubliez pas de guetter même au-dessus de nos têtes, précisa la kunoichi en entrant dans la vallée les sens aux aguets.

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Deux combattants au corps-à-corps, dont une qui touche un petit peu au Fûinjutsu.
Au fond, tous les deux semblent correspondre parfaitement au stéréotype du ninja « garde du corps ». Ils sont là pour protéger leur client avec leurs gros muscles et leur entraînement acharné.
Ça fait sourire Itoe, qui ne manque pas de s’amuser d’autant plus quand Daiki propose qu’elle reste en retrait.
Oh, ça ne la dérange pas, loin de là : elle va aisément les laisser se jeter dans la gueule du loup, histoire de voir comment ils se débrouilleront une fois sur le terrain.
C’est à se demander si Daiki est taillé pour cette mission, ou si son ego d’adolescent revêche finira par lui coûter plus qu’une petite coupure.
Évidemment, Itoe compte les protéger s’ils sont en danger. Par contre, s’ils créent eux-mêmes le danger, rien n’est moins sûr …

Nanabe reste très protocolaire, très sérieuse. Il y a un professionnalisme à la limite de l’excessif chez cette jeune femme. Ça en fait un très bon soldat, assurément, mais ça pourrait la mettre dans des situations problématiques si elle ne se déride pas.
Itoe se revoit un peu en elle : les règles, les règles, les règles. Et les bonnes manières.
Puis le reste.
La bagarre quand il faut la bagarre, la diplomatie quand elle est plus adaptée. Des petites choses qui font grimper une personne tout en haut de l’échelle, jusqu’à ce qu’elle réalise que sa position n’est peut-être pas la plus confortable.
Et que, d’en bas, les regards ne sont pas les plus doux. Ni les plus bienveillants.

Pour toute réponse, Itoe hoche la tête.

« Oui, pourquoi pas. »

Elle en arrière, à surveiller les environs et les chaperonner pour que la mission se déroule au mieux.
Faire le ménage au Mont Aratsumi, hein ?
D’abord d’ouest en est, puis dans l’autre sens. De quoi nettoyer la zone pour de bon.
C’est plutôt bien vu, en effet !

Le voyage se fait plutôt rapidement, les montagnes étant à proximité du village.
Alors qu’ils arrivent à l’ouest de la zone, Nanabe s’immobilise. Elle regarde tout autour, l’air sombre.
Le Mont Aratsumi est dangereux, oui. Nul ne sait ce qui se planque dans les environs, ni ce qu’ils risquent de trouver, qu’ils le cherchent ou non.

Elle leur adresse un signe de la main, le sourire aux lèvres.

« Je n’ai rien à craindre, n’est-ce pas ? J’ai mes deux superbes gardes du corps. »

La mimique sur son visage s’étire, large comme une banane. C’est à se demander s’il n’y a pas un peu de moquerie dans cette approche, en particulier quand ils ont tous les deux décidé d’être les protecteurs de la jeune femme.
Oh, elle est venue ici pour nettoyer le terrain, accompagnée de ces deux Genins pour la « protéger ».
Ils sont ses fidèles protecteurs du jour, les soldats choisis spécialement pour l’assister dans sa tâche. Ou assister à son carnage.
Ou le leur ?
Tout dépend de celui qui attaquera le premier.

« Un instant. »

Itoe prend les devants avant de s’immobiliser.
Elle se focalise sur son ouïe, son unique œil clos. Tous les sons lui parviennent, petit à petit, de plus en plus clairement.
Des bêtes sauvages, dont le pas martèle le sol avec fracas. Il y en a quelques unes, mais rien de bien méchant.
Les bruits qui l’intéressent le plus sont les pas moins lourds, plus humains. Et, il faut l’avouer, il y en a quand même une bonne flopée.

Itoe hoche la tête pour elle-même.

« Sur la ligne que nous allons surveiller, il n’y a pas de brigands, seulement des animaux. Cependant, il y a une grande quantité de braconniers dans toute la zone. Nul doute que les bêtes sauvages vont être moins nombreuses au fur et à mesure, en particulier si nous ne faisons rien. »

Hausse les épaules.

« Comme l’a dit Nanabe : gardez bien en tête que la menace peut venir de n’importe où. Je resterai sur mes gardes quoi qu’il arrive, mais vous avez choisi l’action, alors je vous laisse l’action. »

Pas de bagarre pour Itoe, au moins pas au début.
Elle a hâte de savoir comment ses deux subordonnés vont se débrouiller pour leur première mission de grande envergure.

Durant le voyage, bien que court, jusqu’au montagne. Daiki ne s’avait de cesse que de réfléchir à la raison de cette mission. Il se demandait s’il à trois ils étaient assez, d’autant qu’il y avait dans le lot de simple genin. De plus la Kage aurait peut-être dû prendre avec elle un ou deux gardes du corps afin d’avoir de quoi se protéger en cas d’ennemi improbables. Car les paroles du jeune duo pouvaient être elles, en réalité en cas de combat, aucun ne pourrait réellement assurer la protection de la femme si un adversaire coriace venait à se présenter.

Malheureusement pour le seul garçon du groupe, les montagnes se faisaient déjà visible. Il n’avait pas fallu longtemps au groupe pour rejoindre le lieu de la mission. Daiki se demandait s’il n’aurait pas dû trainer quelque peu la patte, au moins le temps d’avoir une idée de quoi faire. Mais cela ne servait à rien d’avoir des regrets.

Sur place la genin avec qui il avait pu faire cette fameuse mission de nettoyage ne manquait pas de s’exclamer à nouveau. Elle annonçait des faits évidents, soit plus précisément que tout ne serait pas aisé ou simple et qu’ils devraient fournir des efforts. Mais qu’importe il y avait toujours une personne pour venir dire ce genre de chose et certaines avaient besoin de l’entendre pour se motiver, aussi Daiki ne relevait pas le propos. Il se disait qu’il aurait mieux fait de se rendre à la bibliothèque plutôt que d’aller faire une balade en montagne en compagnie de la dirigeante du village.
Il y avait encore des évidences énoncées par la jeune femme au coup de râteau divin. Si surveiller les hauteurs était une bonne chose à rappeler, grimper les hauteurs d’une montagne n’était jamais simple, quand bien même on s’amusait à vouloir l’escaler à l’aide de chakra.

Itoe ou plutôt la Raikage, se disait Daiki, ne c’était que peu ouverte au groupe. Elle avait bien laissé son cv auprès des deux jeunes gens. Mais elle n’était restée que trop vague sans que l’on puisse vraiment savoir si elle était capable de remplir son rôle pleinement. Ou du moins dans quelles mesures elle pouvait le faire.
Elle ne manquait de lance rune petit boutade au sujet de ses gardes du corps. Du moins était-ce ainsi que le garçon prenait la chose.
Pour le jeune c’était-là peut-être le moment opportun pour en apprendre plus sur la femme. Mais sans qu’il n’ait le temps de poser la moindre question, la Raikage s’activait.

Sondant la zone, elle parvenait à indiquer quelques bêtes et de nombreux bandits. Dans ses mots elle exprimait même l’urgence de la situation.

-Et bien nous allons devoir faire vite alors. Quel est le groupe le plus proche ? Une idée aussi de la formation à adopter ? Nanabe ? Raikage ? Si c’est sur un flanc de montagne il vient venir d’en haut et si c’est dans une forêt au niveau des racines, il faut aussi ajouter à cela une attaque en arc de cercle. Donc je dirais qu’une formation en chevron inversé devrait pouvoir faire l’affaire. Pour le combat en lui-même je propose que Nanabe tu passes en première ligne. Tu devrais pouvoir te charger de ceux qui arrivent au contact proche. Quant à moi je pense que je devrais me plaçait à tes arrières pour te soutenir et aider à l’attaque avec des techniques de distances moyennes. Vous Raikage bah vous restez en alerte pour nous prévenir en cas de contournement, d’encerclement, de renfort, d’embuscade ou d’autres choses du genre. Ma stratégie n’est pas parfaite et elle repose un peu trop sur Nanabe, donc si vous avez d’autres suggestions je suis toutes ouïes.

Daiki sortait de son sac à dos déjà bien léger sa trousse de soins chirurgicaux, on ne savait jamais s’il fallait s’occuper d’une vilaine blessure au combat. Il installait cette dernière à sa ceinture. Tout en écoutant les réponses de ses camarades.

Les choses bougeaient dans la vallée, les capacités sensorielles d'Itoe Seika le confirmait. Aussitôt, Daiki proposa une formation efficace avec les facteurs qu'il avait en main, la stratégie était tout à fait pertinente. D'ailleurs, la native du clan Mekata ne trouva rien à y redire et acquiesça en réponse aux propositions du genin. Ainsi, ils adoptèrent la formation en chevron inversé. Nanabe se tenait à droite. Daiki avait pris la position de gauche. Quant à la Shodaime Raikage, elle se trouvait en pointe arrière au centre.
Guidé par l'ombre de la foudre, le petit groupe se rapprochait d'abord du troupeau de bestiaux qui s'avéra être des bouquetins énormes. Ils avaient des cornes incroyablement longues et épaisses. Bien utilisées, elles transperceraient un homme comme papa entre dans maman un couteau à beurre dans la motte. Le groupe n'eut aucun mal à cacher leur présence aux animaux sauvages de la vallée. Après tout, ils étaient des ninjas. Ils dépassèrent le troupeau pour se retrouver face à un petit-bois. Localisation donnée par Itoe quant à la présence des braconniers ou autres bandits du coin.

Le groupe s'arrêta à l'orée de ce bois, Nanabe se ficha derrière un arbre de la lisière afin d'écouter ce qui pouvait bien se passer plus loin. Elle entendit plusieurs voix s'élever un peu plus loin :

Ah ! Encore une belle matinée, grommela une voix avant que son propriétaire ne crache un glaviot au sol. Combien de peaux, Hajin, questionna-t-il ?

Une vingtaine, c'est une bonne prise. Ces sales bouquetins ne s'attendaient pas à être cueilli au petit matin, c'est à peine s'ils ont pu se défendre, argua sans doute le fameux Hajin. Quelques-uns nous ont échappées, mais le peu qu'il reste du troupeau sera pris demain, sans faute, boss, assura-t-il.

La kunoichi regarda Daiki puis Itoe l'air clairement furax. Pauvres bêtes, ces braconniers décimeraient tout un troupeau pour se faire de l'argent. Les espèces des Mont Aratsumi sont protégées d'après ce que savait Nanabe :

Vous en comptez combien, Shodaime, murmura la native de Yama no kuni ?

Une fois qu'elle obtint sa réponse tous savaient ce qu'ils avaient à faire. La genin monta dans l'arbre derrière lequel elle s'était cachée puis progressa doucement de branche en branche jusqu'à se retrouver en bordure de clairière. Un feu grossissant au milieu du campement avait été installé. La kunoichi recompta de ses yeux une dernière fois le nombre de braconniers puis ils lancèrent l'assaut.
La Mekata fondit sur l'un d'eux et l'assomma d'un seul coup-de-poing. La clairière regorgeait d'herbe haute et la jeune femme n'eut qu'à laisser le corps inanimé et ligoté du bandit sur place. Ils n'étaient toujours pas repérés. Et si Daiki avait bien neutralisé son premier garde, il ne devait rester que huit hommes.

À partir de maintenant, il serait plus difficile de les neutraliser discrètement, mais Nanabe allait essayer. Elle progressa accroupie dans les hautes herbes autour du campement. Elle visait un type en train de s'épancher dans la verdure. Celui-ci finit son affaire juste avant qu'elle ne l'atteigne pas et immanquablement, il vit les herbes bougées dangereusement. La kumojin frappa, mais juste avant de perdre connaissance, il lâcha un petit :

Heyp !

Plusieurs hommes du campement entendirent cela et beaucoup d'entre eux se retournèrent dans cette direction, mais aucun ne jugea bon de se rendre sur place. Une fois que le calme fut revenu la native des montagnes s'activa pour ligoter sa dernière prise :

Y a du monde dans les broussailles, grogna la voix d'un autre type.

La kunoichi ne savait pas si c'est elle qu'on avait repéré ou l'un des deux autres, mais de toutes les manières. Les hostilités étaient lancées...

Agir pour le bien de Kaminari no Kuni

w/ @Mekata Nanabe & @Daiki

Alors qu’elle pose les bases de la mission, Daiki se lance pour énoncer une stratégie.
Il débite les mots à une vitesse phénoménale, lâche des phrases à la suite, se montre plus loquace qu’il ne l’a jamais été.
Tiens, tiens, c’est un stratège, alors ?
Itoe l’observe, amusée.
Elle ne dit rien, ne tente pas de s’interposer ou même de les empêcher d’agir à leur guise. Ici et maintenant, ils sont ses « gardes du corps ». Oh, ça ne cessera jamais de la faire rire.

Nanabe acquiesce assez rapidement au plan proposé par le Genin et ils se remettent en route.

Leur première prise ne tarde pas à se pointer.
Deux hommes, deux voix bien rauques et des respirations de bœufs.
L’un d’eux se gausse de leur réussite, tandis que l’autre lui indique qu’ils reviendront dès demain.
Ah, dès demain, alors ?
Oulah non.
Ils ne reviendront jamais.
Cet endroit sera leur tombeau.

La Mekata demande à l’Ombre une estimation du nombre de personnes présentes. C’est sans trop de soucis que la Raikage lui annonce qu’ils sont une dizaine, au moins dans ce coin.
De quoi terroriser aisément de pauvres bouquetins.
Ha, l’Homme …
Elle soupire.

Les deux Genins se remettent au travail aussi vite : Nanabe s’élance pour attraper un premier braconnier, qu’elle neutralise plutôt simplement.
Une bonne grosse pêche bien placée qui lui a probablement fait bien mal à la mâchoire. Il aura un beau bleu, ou quelque chose de plus drôle encore quand il se réveillera.
Amusant de voir que, cette fois, les bouquetins sont les humains. Et les ninjas les braconniers des humains.
Quelle ironie.

Itoe les observe tous les deux s’agiter de manière à mettre à mal les brigands qui leur tombent sous la main.
Alors que Nanabe s’affaire sur le côté, l’albinos constate une difficulté.
En ne faisant pas attention, elle risque de se faire attraper.
Seule face à deux ou trois gars, la Mekata ne risque pas grand chose. Quelques blessures, tout au plus, mais rien de bien grave.
Si le chiffre passe à cinq ou six, par contre, elle s’en sortira mais … pas aussi aisément.

Alors que l’un des braconniers s’approche, en quittant son troupeau de compagnons, la Raikage se prépare.
Elle voit là une opportunité en or de se manifester … Sans se battre.
Une manière douce de rappeler sa présence, ses capacités.
Et de quoi tirer Nanabe d’affaire.

Le bourru s’approche de la Mekata de sa démarche de mammouth. Il piétine les herbes, écrase la nature sous son poids. Pas qu’il en ait quelque chose à faire, le pécore : la nature, il la vend. C’est son gagne-pain. Justement, si elle meurt sous ses pieds, ça l’arrange.
Finalement, qu’il se fasse agresser par cette nature qu’il méprise tant n’est qu’un juste retour des choses, non ?
Itoe disperse du pollen dans sa direction. Un petit nuage de rien du tout, qui viendra s’installer dans ses poumons pour l’empêcher de bouger. Une paralysie lente, douloureuse, insupportable. Hmmm …

Pour Nanabe, cela devrait suffire : elle n’a plus qu’à se remettre au travail pour neutraliser les autres, celui-là ne l’embêtera plus.
C’est donc le moment idéal pour regarder comment ça se passe du côté du Genin. Elle détourne son regard, les sens toujours aux aguets.
Est-il aussi bon combattant que stratège ? Ou se fait-il malmener par les braconniers ?

Le plan de Daiki était donc approuvé par l’équipe bien que pour seule réponse de la part de la Raikage il n’eut pu obtenir qu’un simple sourire. C’était presque comme si la situation l’amusée ou bien alors se moquait-elle de Daiki, chose que se disait le jeune homme. Il n’était pas sûr de sa stratégie et il l’a trouvé assez basique, trop basique pour qu’elle soit en concordance avec les attentes qu’on avait de lui pour cette mission. Mais pour l’heure, il ne restait à espérer que le premier groupe de braconniers sur lesquels ils allaient tomber ne serait pas de taille face à la maitrise martiale des ninjas.

Faisant donc abstraction des réactions de sa supérieures, chose qu’il pouvait se permettre n’ayant pas eu de mots comme réponse. Il tachait malgré tout de garder une once de respect, non pas parce qu’elle était la Raikage mais plus parce qu’elle était comme une cible prioritaire à protéger. Après tout, se disait le jeune homme, si elle venait à mourir ici le pays se retrouverait dans une sale position.

Qu’importe le trio s’enfonçait donc dans la forêt en suivant les instructions d’Itoe pour savoir quelle direction prendre afin de tomber sur des individus peu recommandables.
Avant que le jeune ninja ne puisse tomber sur les malfrats, leur chemin les avaient conduits directement sur un des derniers troupeaux présents dans les monts Aratsumi. Les bêtes étaient plutôt grandes et leur apparence semblait féroce. Dans une plaine il était certain que ces bestioles pouvaient rapidement devenir dangereuses, mais au cœur d’une forêt et en montagne qui plus est, leur capacité de charge se trouvait plutôt réduite. Passant avec un minimum de distance de sécurité des animaux, le trio s’en allait donc vers les braconniers.
Là tous venaient à se stopper en prenant des arbres comme couvert. La discrétion était primordiale, du moins pour le début, il fallait que les deux genins puissent bénéficier d’un effet de surprise. Pour assurer les positions hostiles et vérifier qu’il n’y aurait pas de mauvaise surprise, Itoe venait à sonder une fois encore sur demande de la Mekata. Elle demandait le nombre, après tout c’était toujours bon d’avoir un compteur mental pour connaitre le statut de la mission.

Du coin de l’œil, Daiki observait le sol pour ne pas poser le pied par erreur sur l’une des nombreuses branches qui jonchaient le sol. Si les braconniers ne devaient pas, en théorie, maitriser le chakra. Il n’en restait pas moins qu’ils avaient des sens plus aiguisés que la moyenne des gens étant donné le simple fait qu’ils traquaient des bêtes parfois plus discrètes que leur gibier du jour.
Itoe venait à donner un nombre plus révélateur qu’auparavant. Bien qu’en réalité ce soit le premier nombre qu’elle avait offert au deux genins. Daiki, silencieux, écoutait les deux femmes se parler avant que ne vienne le moment d’agir. Nanabe semblait vouloir prendre la voie des airs. Une curieuse idée que voici, mais qui n’était pas vide de sens pour autant.
Moins judicieux, le choix de Daiki se portait sur une option plus terrestre de l’infiltration du campement. Sur la dizaine d’hommes, Daiki se figurait qu’il devait y avoir au moins quatre sentinelles peut-être moins. Le reste devait vaquer à ses occupations.

Profitant de buissons et d’arbres pour avancer en zigzag jusqu’à sa cible. Le jeune ninja parvenait assez aisément jusqu’aux arrières de sa proie. La pauvre sentinelle n’était en réalité qu’une malheureuse dame qui ne manquerait de subir le même sort que ses compagnons. Au vu des objectifs de la mission, faire des prisonniers s’annonçait être quelque chose de complexe étant donné qu’il faille par la suite traquer d’autres groupes dans les montagnes. Aussi Daiki commençait par trancher les cordes vocales de la femme à l’aide de scalpels en chakra, une idée comme une autre pour l’empêcher de donner l’alarme. La douleur devait être grande car, sous le choc, ses jambes venaient à la lâcher. Profitant qu’elle s’effondre, Daiki venait à passer sa main sur ses tendons d’Achilles pour empêcher tout mouvement de sa part avant de l’attraper.
Finalement, venait le dernier coup qui se portait au niveau de la poitrine, le cœur plus précisément. Lui trancher une artère dans son état n’était pas quelque chose de difficile. Appuyant sur le sein droit de la femme avec la pointe de ses doigts, Daiki venait porter un coup avec sa main comme s’il tenait un kunai. Puis il posait le corps de la femme sur le sol en la laissant s’étouffer dans son sang. Si elle venait à ne pas tenter quoi ce soit, elle aurait peut-être la chance de survivre à cela.

La mission du jour n’était pas pour autant terminée, il restait au moins huit braconniers à appréhender.
Soudainement l’alarme fut donnée. Daiki ne comprenait pas qui avait bien pu se faire remarquer. Et pourtant la réponse lui apparaissait assez rapidement sous les yeux. Et bien que sa tension venât à grimper en flèche de quoi le faire passer pour une personne au cœur fragile et faisant de l’hypertension. Il eut comme un soulagement dans cœur. Car ce n’était pas un des ninjas qui avait été repéré. Daiki ne savait pas ce que ses partenaires eussent pu penser de ce qui se déroulait là, mais il fallait revoir le plan. Peut-être que les femmes eurent plus voulu s’orienter vers la baston. Mais pour Daiki il valait mieux se replier et tenter une formation compacte.

Quoi qu’il en soit, ceux qui avait été repéré étaient en réalité un groupe rival de braconniers. Un assaut frontal qui trahissait leur supériorité ou bien alors était-il simplement bête. Quoi qu’il en soit, une chose était étrange. Si Itoe était à la surveillance pourquoi n’avait-elle pas pu prévenir Daiki de l'arrivée de ce nouveau groupe, peut-être avait-elle voulu lui laisser conserver sa furtivité. Quoi qu’il en soit, les deux groupes se faisaient face et Daiki se retirait en direction d’Itoe.
Le groupe de ninja allait devoir faire attention aux événements qui allaient suivre. Pour Daiki il valait mieux attendre et les laisser se massacrer entre eux plutôt que de charger dans le tas pour vainement pouvoir espérer d’un effet de surprise et de confusion au sein des ennemis. Mais il comptait d’abord laisser ses camarades en premier.

Avant que l'alerte soit donnée, un gros type aux épaules larges et musculeuses s'était approché de la genin toujours caché dans les hautes herbes. Piétinant allègrement les hautes herbes de la petite vallée. Placée comme elle était Nanabe n'aurait pas pu s'en charger sans attirer l'attention sur elle.
Pourtant, alors qu'elle se croyait dans l'impasse le mastodonte s'étala de tout son long comme pris d'une paralysie subite sans doute un coup de la Shodaime Raikage.

Cette affaire ne résoudrait pas le problème de l'alerte sonnée quelque secondes plus tard, mais rapidement la kunoichi comprit qu'aucun d'eux n'était repéré. Une escarmouche violente s'engageait au nord du camp et les bruits métalliques de lames qui s'entrechoquent se faisaient déjà entendre. Inutile de rester sur place à attendre d'être découverte par hasard, il valait mieux se replier rapidement et réévaluer la situation. Depuis sa position, elle n'avait pas assez d'information pour prendre une initiative qui pourrait s'avérer malheureuse.
Ni une ni deux, la jeune femme fit marche arrière en faisant de petits pas à reculons pour garder un œil sur les dangers potentiels venant du campement des braconniers.

Arrivée à couvert au niveau du petit-bois auprès de l'ombre de la foudre puis de Daiki qui avait aussi fait le choix de se replier visiblement, Nanabe s'enquit de la situation. En réalité, les braconniers étaient aux prises avec d'autres spécimens de leur espèce. Sans doute des concurrents avides de récupérer le butin des premiers :

Hum... je suppose qu'on est d'accord pour les laisser s'entretuer, interrogea presque de manière rhétorique la genin ? On pourrait frapper les survivants et en finir avec ses salauds, résuma-t-elle énonçant presque une vérité.

L'affrontement ne fut pas très long, mais plutôt sanglant, ses imbéciles s'étaient quasiment tous entretués. Il ne restait que quatre pauvres bougres dont trois du même camp qui allaient étriper le dernier survivant d'un groupe qui faisait déjà parti du passé.
Prenant l'initiative sans vraiment demander leur avis à Itoe et Daiki, la native des montagnes de Yama no kuni fila dans l'urgence en direction de l'affrontement. Et alors que le survivant était sur le point de prendre un coup fatal à la tête. La kunoichi arrêta le bras vengeur du braconnier avant de l'assommer d'un coup-de-poing. Surprenant tous les assaillants et la victime. Une victime qui trop heureuse d'avoir la vie sauve décida d'en profiter pour prendre ses jambes à son cou :

Gardez-en au moins un, il aura peut-être des choses à nous dire, gueula la kunoichi en partant aux trousses du fuyard !

Quelques minutes, plus tard, elle revint avec l'individu ficelé comme un rôti sur son épaule...