Des pirates. Encore des pirates. Les bandits des terres courraient-ils les queues entre les jambes, laissant tant de place supplémentaire aux bandits marins ? Yusuke soupira doucement - peu importe qui ou ce qu’ils étaient après tout, ils restaient de la vermine de la pire espèce. Le sorte de vermine dont le monde oubliera le nom lorsqu’elle gisera morte à ses pieds. Les missions en douceur n’étaient pas son fort - loin de là, même - aussi espérait-il que son compagnon serait plus à même de finesse. Tout faire pour ne pas se faire voir comme guerrier du feu, doux comble pour lui qui ne faisait et jurait que sur le nom de Hi… Il espérait juste que ses états d’âme ne reviendraient pas au galop à la première occasion venue. C’était un soldat et il devait se montrer à même de mener ce genre d’intervention. Dans le pire des cas, il n’avait qu’à rattacher ses os à Mizu si la situation dégénérait.

Vêtu de la façon la plus sobre qui soit (pour une fois), armé d’un katana des plus banals mais avec lequel il se sentait à même de reproduire ses plus belles frappes, il attendait à l’orée du soir sur le port de Hatou, ville balnéaire du feu. Il restait une bonne heure avant que le dernier navire à destination de Nami parte d’après les quelques renseignements qu’il avait réussi à obtenir en ville. Un cargo chargé de marchandises destinées à des échanges commerciaux internationaux qui dépassaient de loin ses connaissances géopolitiques. S’il ne s’était pas trompé, ce dernier devrait arriver à Nami au petit matin, avant même les premiers rayons de soleil - le tout parfait pour une traversée sous la couverture de la nuit. Une fois sur place, cependant, le quartier libre serait à l’interprétation.

Pour éviter le moindre risque, le Kaguya avait pris la peine d’apprendre par cœur l’ordre de mission, évitant d’emporter un parchemin qui pourrait tomber entre de mauvaises mains - et il était déterminé à priver son compagnon de ce dernier si seulement il le remarquait. Massacrer n’était guère un vrai défi, mais le faire incognito… Un manque d’habitude qui justifiait des mesures drastiques de restriction et prévoyance, challenge mental non négligeable pour le bout-en-train qu’il était. Bien sûr, l’option d’éliminer purement et simplement chaque témoin impromptu lui avait traversé l’esprit, mais c’était alourdir plus encore le prix d’un échec éventuel, sans compter que cela transgressait partiellement sa morale également.

Assis sur une vulgaire caisse en bois, jambes croisées et l’air pensif, Yusuke attendait Kazama Tenryu de pied ferme au lieu de rendez-vous fixé, déterminé à réussir cette mission coûte que coûte, qu’importe les sacrifices moraux. Et qu’importe les multiples questions qui envahissaient son esprit...

Ordre de mission:

Alors qu’il finissait tout juste une journée de ronde dans les bois entourant le village de Konoha, Tenryu était loin de se douter qu’une surprise de taille l’attendait lorsqu’il sortit de sa douche.
Il avait prévu de se détendre un peu en cette fin d’après-midi. Mais la missive qu’il reçu en décida autrement.
Il s’agissait là d’une convocation pour une nouvelle mission.
Mais une mission foutrement plus haut niveau qu’allait trucider quelques sangliers récalcitrant à rester dans leur habitat naturel. Là, c’était du lourd. Et ça avait un rapport direct avec Nami.

Le Shodaime Hokage avait visiblement pris une décision au sujet du Pays des Vagues et avait semble-t- il décidé de passer outre les interdictions de séjour demandées par le Daimyo.
Les villages côtier de Nami était victime de Pirate, et comme à son habitude, le Seigneur des Vague ne faisait rien pour y remédier.
C’était en tout cas ce que laissait penser l’ordre de mission.
Ce dernier était clair, l’intervention de Konoha devait rester sous silence.

De ce fait, Tenryu laissa tout ce qui pouvait le rattacher au village, y compris la plaque qu’il aimait fièrement porter sur sa fameuse casquette.
Il hésita longtemps sur le couteau qui lui avait été remis par un forgeron de la révolution Namijine mais se décida finalement à le prendre.

En cas de pépin, il pourrait s’avérer utile. Et s’il venait à être interrogé, il ferait mine de l’avoir voler.
Sans attendre davantage, le Kazama se précipita vers la sortie du village. Il mit le cap vers Hatou, la ville dont il se souvenait bien puisqu’il y était arrivé par bateau plusieurs mois plus tôt après avoir fui Mizu no Kuni.

Lorsqu’il y arriva, la nuit commençait déjà à s’approcher. Il serait tout juste à l’heure pour le dernier bateau. Celui qui avait été prévu dès le départ, afin de favoriser une arrivée sur Nami au petit matin, là où les rayons du soleil étaient encore timides.
Son coéquipier, un certain Yusuke du clan Kaguya attendait près du pont d’embarquement, assis sur une caisse en bois.

- Yusuke-san ? Kazama Tenryu. Heureux de faire ta connaissance.

Bon, ce n’était pas que les présentations étaient barbantes mais accessoirement, ils avaient un bateau à prendre. Alors ils n’avaient pas vraiment le temps de bavarder sur la pluie et le beau temps.
Ils prirent donc place dans le cargo, sur le sommet des containers afin que leur présence soit bien gardée. Pour la sécurité des membres du navires, il était préférable qu’ils ignorent la présence de Konohajin sur leur bateau.

Le moment était donc venu pour faire un peu de dialogue, histoire de passer le temps.

- Yusuke-san… Je me demandais… Comment cela se fait-il qu'un Kaguya soit si loin de Mizu no Kuni ?

Une question un peu intrusive et teintée de curiosité. Mais pour un natif de Mizu no Kuni, Tenryu gardait en mémoire l’attache sans bornes des Kaguya envers la mère patrie… Alors en croiser, non pas un mais deux à Konoha. C’était assez choquant pour qu’il se permette une petite question.