Sayuri a bien entendu remplit un formulaire afin de rejoindre une équipe de ninjas, mais après plusieurs semaines d'attente, Sayuri se désespère et finit par abandonner l'idée d'un jour se retrouver en compagnie d'un chef d'équipe et de compagnons sur qui compter. Il faut dire que la brune a toujours dû apprendre seule et par elle-même, sauf dernièrement grâce à la bonne -ou mauvaise- volonté de Nanabe, mais c'est un détail plutôt récent. Jusqu'à présent, Sayuri n'a pu compter sur personne si ce n'est elle-même, elle en attend donc beaucoup de cette équipe... mais l'attente commence à se faire longue et la patience de la Mojuzuka atteint pratiquement ses limites.

Finalement vient un jour où une lettre parvient jusqu'à la demeure des Mojuzuka, un courrier qui lui est destiné. Tous, ou quasi tous, sont regroupés et observent attentivement Sayuri afin de déceler la moindre information sur ce que la jeune kunoichi peut lire. Tout ce qu'ils savent, c'est qu'il vient de la raikage et qu'il concerne Sayuri. Cette dernière étant constamment comparée à l'un de ses ainés prédestiné à devenir le successeur de la famille, elle ne fait donc pas partie des "élus" dont tout le monde parle et se doit constamment de faire ses preuves. Ils la regardent tous, attendant que la jeunesse prononce un mot afin de peut-être les soulager d'une inquiétude qui les ronge : "A-t-elle commit une faute et salit le nom du Kekkei Genkai ?!" Bon dieu que non et fort heureusement pour elle si vous voulez mon avis !

Sayuri lit le courrier qui lui est adressé de vive voix pour soulager les pensées honteuses des aînés. Tous apprennent donc que leur jeune Mojuzuka est conviée à retrouver la Raikage aux plateformes d'entraînement... sans donner plus de détail. La seule chose à retenir pour l'instant : Aucune faute n'a été commise. Voilà qui soulage les rides des anciens du Kekkei Genkai.
La brune récupère donc l'écrit et file jusqu'à ses appartements afin de relire ce qui lui est destiné, il est temps pour elle de se poser une multitude de questions : "Pourquoi?", "Vais-je voir la raikage en personne ? Vraiment ?", "Pourquoi aux plateformes ? Elle a un bureau pourtant...", etc, etc etc... Je vous passe les détails, mais tout ceci angoisse la jeune kunoichi jusqu'au jour J.


Arrivée au lieu indiqué, Sayuri pensait arriver plus tôt pour faire bonne impression, mais c'est en arrivant qu'elle remarque un visage connu, bien que Sayuri ne l'ai jamais réellement approché. C'est elle. Une longue chevelure blanche et une prestance digne d'une grande dame. C'est elle. La brune sent son coeur battre à tout rompre et son esprit commence lentement à rendre l'âme, laissant son corps agir par lui-même. On l'entendrait presque lui chuchoter un "bonne chance" en s'en allant... Croisons les doigts pour qu'il revienne rapidement, ou Sayuri risque de gaffer tout du long ! Déjà qu'elle ne sait pas dans quel état d'esprit elle doit être : craintive ? Joyeuse ? Triste ? De nombreuses suppositions lui font de nouveau face et c'est en continuant de s'avancer jusqu'à elle, que la dompteuse de rapace fini par sentir l'angoisse l'envahir jusqu'au cou. Il lui faut donc un effort surhumain pour sortir un son.. "Her-." Sayuri se racle la gorge brièvement avant de rire nerveusement et reprendre gauchement ses salutations. "B-bonjour, je suis Mojuzuka Sayuri.... vous m'avez demandé... je crois?" Non non, juste à peine.~

Sayuri s'entend bégayer et se maudit dans la seconde qui précède ses paroles. S'insultant de tous les noms au fond d'elle-même, elle sourit comme une attardée en voyant la Raikage lui sourire. Un clow. C'est bon, c'est dit, Sayuri se sent comme un clown. Elle se sent bête. Est-ce réellement le moment de se foirer aussi lamentablement pour de simples présentations..? Elle n'est pourtant pas aussi maladroite que ça en temps normal !

Enfin, entre ce qu'elle pense, ce que pense sa créatrice et ce qu'il en est réellement... il y a tout un monde.

Seika Itoe se dit ravie de faire la connaissance de la brune et cette dernière lui répond et non avec simplicité comme elle le ferait en temps normal. "Moi de même..." Une phrase sans bégayer Hallelujah. Itoe reprend la parole assez rapidement avec confiance, ça se voit qu'elle en a l'habitude. Sayuri décide d'en prendre de se ressaisir et racle doucement sa gorge. Allez ça va le faire, on y croit !
La décolorée lui sourit encore, puis elle poursuit, apprenant à la brune les raisons de cette convocation.

"Pardon?" Ah. Les premiers mots sortis sans aucun tremblement dans la voix. L'étonnement est à son comble, Sayuri n'en revient pas. Il faut dire qu'elle n'espérait plus rien de sa demande d'intégrer une équipe, puis là on lui dit qu'elle intègre celle de la raikage.
Depuis sa tendre enfance, la Mojuzuka est convaincue qu'elle est et restera à jamais une simple femme qui accomplira ce qu'on lui demandera d'accomplir. Puis là, c'est comme si on lui disait "tu es une élue". Bon, alors oui, ça n'est pas spécialement le cas, ça ne fait pas d'elle quelqu'un avec un avenir assuré, maiiiiis disons que les probabilités qu'elle le devienne ont augmenté. N'est-elle pas destinée à suivre les traces de sa famille et rester à la place de second à jamais ? Il faut croire que non, des possibilités s'offrent à elle et c'est cette révélation qui perturbe le plus la demoiselle.

"Ah excusez-moi... je ne voulais pas être impolie. Je vous laisse continuer..." Essaye-t-elle de rattraper dans la foulée afin d'écouter la suite des explications. Mais Itoe s'approche de Sayuri, permettant aux deux kunoichis de plonger leur regard dans celui de l'autre. La dompteuse de rapaces, bien que complètement perturbée, ne lâche pas son regard et imprime les paroles de sa supérieure dans sa tête. Puis vient le moment où Sayuri est invitée à s'exprimer.

"Je... donnez-moi quelques instants s'il vous plait..." N'avais-je pas déjà dit par le passé que Sayuri avait des tendances assez bizarroïdes quand une situation la surprend ? Un peu comme les compliments ? Vous allez vite vous rendre compte. La Mojuzuka recule de quelques pas, six pour être plus exacte, puis elle tourne subitement sa tête pour regarder son partenaire de toujours. "Eiji ! Tu as entendu la même chose que moi !? Hein ??? T'y crois toi !? C'pas une blague ? Non... non non c'pas possible... Elle ne se déplacerait pas d'elle-même pour une blague !" Elle plaque violement ses mains contre ses joues et lève la tête vers le ciel avant de reposer ses yeux sur l'animal qui, lui-même, n'a pas le temps de réagir. "Alors attends attends attends attends. De UN, c'est la raikage, de DEUX elle me veut dans son équipe (this is the voice), de TROIS.... attends... Trois quoi ? De TROIS ça veut dire que la famille va forcément en entendre parler, hein ? Même l'autre il n'a pas été choisi par Itoe ! Raaaaaah, qu'est-ce qu'il va m'arriver???"

Le nombre de questions qu'elle peut se poser à elle-même augmente au fur et à mesure, mais c'est Eiji qui la ramène sur terre en posant ses belles ailes blanche sur les lèvres de sa maîtresse... merci à lui de la faire taire. Il tourne sa tête en direction de la raikage et la repose sur Sayuri. Elle tourne la tête dans la direction qu'il venait de prendre, elle rougit en comprenant.

La brune s'empresse de revenir vers la décolorée d'un air totalement paniqué et désolé. "Excusez-moi ! Je ne m'y attendais pas ! Je ne pensais jamais pouvoir intégrer une équipe, donc encore moins la vôtre ! C'est un réel honneur, je tenais à vous l'exprimer !" Elle prend une légère pause et se rend à l'évidence que son monologue a forcément été entendu. "Comme vous le savez, je suis une Mojuzuka, êtes-vous sur que c'est bien mon prénom qui a été retenu pour votre équipe ? C'est un honneur pour moi d'en faire partie, mais je ne pense pas en être suffisamment digne..."

Si la famille Mojuzuka l'apprend, il risque d'y avoir deux écoles : les fiers et les jaloux. Le chef de famille actuel, réputé pour sa bonté serait surement fier de la savoir aux bons soins de la raikage, mais pour les autres...? Sayuri le saura tôt ou tard si c'est réellement elle qui est désignée pour apprendre aux côtés d'Itoe.

Sans grande surprise, la raikage fait preuve d'une extrême patience, mais aussi de bienveillance à l'égard de sa nouvelle élève. La confusion qui empare cette dernière disparait peu à peu, mais le doute persiste malheureusement, croyant presque que tout ceci n'est qu'une simple erreur de nom. Cependant Itoe prétend que Sayuri puisse être digne de son enseignement. Elle sourit, mais la jeune kunoichi n'arrive toujours pas à y croire.

Finalement, Itoe pose une nouvelle question à la Mojuzuka, voulant connaître les raisons qui troublent Sayuri et cette dernière rougit. Une personne qu'elle estime plus digne qu'elle ? Allez savoir si la brune s'est déjà permise de se poser la question, ce serait remettre en doute les choix de la succession, ce qui serait un véritable outrage envers les anciens et le successeur. Elle n'a jamais eu l'occasion de le croiser, mais elle sait qu'il est important, tout comme l'est le chef actuel du clan.
Sayuri s'apprête à répondre, mais la raikage décide de rassurer la jeune femme.
Et ça fonctionne.

La brune sourit à son tour. "C'est un véritable honneur." Et elle le pense sincèrement. "Mais pour vous répondre..." Sayuri hésite en se mordant l'intérieur de la joue gauche, puis elle reprend la parole. "Je pensais que le futur chef du clan Mojuzuka serait plus digne de votre enseignement." Autant annoncer la vérité. "J'apprécie sincèrement la proposition, je vais très certainement apprendre énormément à vos côtés, c'est d'ailleurs pour ça qu'un autre Mojuzua en aurait surement été plus digne que moi." Sayuri baisse la tête timidement.

Toutefois, une pensée lui vient en tête. La situation se répète, Hiroki l'avait choisi pour rejoindre l'unité Mihari car il la pensait digne, dire le contraire serait remettre en cause sa décision. Il en est de même aujourd'hui, ce serait remettre en cause le choix de la raikage à son sujet. Combien même Sayuri n'en est pas digne, elle se doit de tout faire pour l'être. Alors serrant les poings et les dents, Sayuri relève la tête et plonge son regard dans celui de sa mentor. "Je ne vous décevrai pas."
C'est une promesse qu'elle lui fait et qu'elle se fait à elle-même.

La sincérité de Sayuri semble déteindre sur celle de la raikage qui, toute souriante et apaisante, n'hésite pas à aller dans le sens de son élève. La Mojuzuka préfère révéler ce qu'elle est, plutôt que de prétendre être quelqu'un d'autre que la brune ne saura assumer par la suite. De toute manière, ce n'est pas dans ses habitudes de porter un masque et imiter d'autres personnes. Elle ne sait pas faire, ou très peu disons. Puis Sayuri ne se pose pas la question tout simplement. Elle a des faiblesses et des points forts, à n'en pas douter et sa sensei saura très certainement lui enseigner ce dont elle a besoin de savoir, d'apprendre et à améliorer.

Le but de tout ceci n'est pas d'être un simple larbin à la botte d'un tyran, bien au contraire et ce serait une véritable offense de penser ça. Itoe fait preuve d'une grande empathie envers la brune et cette dernière décide de faire un pas en avant. Plutôt que de reculer, elle avance dans la direction qu'on vient de lui montrer. Cette proposition, c'est à elle qu'on la fait, Sayuri ne peut pas laisser cette chance, cette opportunité, lui filer entre les doigts.
Alors elle accepte.
Voilà tout.

Itoe lui avoue être elle-aussi honorée. Honorée par qui ? Sayuri ? La brune reste bouche-bée. De quoi ? Hein ? NANI ? Avant de s'emballer, autant écouter tout ce qu'elle a à dire ! La Mojuzuka reste ainsi bloquée devant la décolorée, le souffle coupé, à la limite de l'arrêt cardiaque, mais tout va bien... un simple choc émotionnel.
La raikage précise alors que la sensibilité de son élève la touche et l'honore. Se sentir autant estimée par une personne doit être agréable et spécial, une chose que Sayuri ne peut comprendre... mais qu'elle ne peut nier. Si cela fait plaisir à sa sensei, quoi demander de plus ?

M'enfin, après toutes ces émotions traversées par le maître et l'élève, vient enfin l'instant où l'on rentre dans le vif du sujet. EL MOMENT.
La Seika s'échauffe tandis qu'elle s'adresse de nouveau à la dompteuse de rapaces, la questionnant concernant des poisons. Détecter des poisons ? Sayuri regarde Itoe, clignotant des yeux à plusieurs reprises dans la foulée, le temps de connecter la question à son cerveau. "Oh ! Des poisons... hum... Non ?" Posant sa main droite contre son menton, elle réfléchit à un moment dans sa vie où elle aurait pu en détecter, mais rien ne lui vient. Alors quand Itoe lui propose d'en détecter, elle sourit. "Je n'ai jamais eu l'opportunité d'avoir affaire à du poison, c'est une bonne idée !" Avoue-t-elle tout simplement.

Elle hésite un instant, fronçant les sourcils sans quitter des yeux sa sensei. "Cette technique vous a déjà été utile ? C'est pas tous les jours qu'on a affaire à du poison, haha." Sayuri sourit, mais il est certain qu'en apprenant à en détecter, elle parviendra à se sortir elle ou ses camarades d'une sacré situation.