"Qu'as-tu pensé d'aujourd'hui Eiji ?" Sayuri se rend jusqu'à la demeure des Mojuzuka et en réponse à ses questions, la chouette hulule ou tourne la tête. Sayuri parvient à comprendre ses réponses en général, pas bien compliqué quand on passe 23h sur 24 avec l'animal depuis plusieurs années maintenant ! Le binôme n'a pas vraiment besoin de mot pour se comprendre, un geste, un bruit ou un regard suffit la plupart du temps. C'est ainsi que leur lien est. L'humaine reprend alors la parole. "Espérons que demain la mission sera plus compliquée, je suis sur ma faim là !"

Comme si la phrase était magique, les pas de la dompteuse de rapaces l'emmènent jusqu'à leur lieu de prédilection. Il faut dire que jouer à cache-cache avec une famille tortue pour les ramener à leurs propriétaires n'a strictement rien de très divertissant, ni même intéressant. Pour deux énergumènes plein d'énergie qui passent leur temps à se dépenser, Sayuri et Eiji ont manqué d'action. C'est pour cette raison que la kunoichi les emmène tout naturellement jusqu'à leur coin tranquille entouré d'arbres et rochers, à l'abri des regards et du moindre bruit pouvant les couper dans leurs activités.

Traversant les rues, descendant des escaliers et croisant de moins en moins de monde, Sayuri parvient à arriver sans le moindre soucis jusqu'à leur zone. Sayuri ferme les yeux et ouvre grands ses bras, prenant une grande inspiration afin de se sentir dans une nouvelle peau, un son vient jusqu'à ses oreilles. La brune ouvre subitement ses yeux et cherche l'origine du bruit et son lieu de provenance. Il est rare, très rare, de trouver qui que ce soit dans les environs. Les sourcils froncés, la kunoichi s'avance en écoutant intensément la provenance du son. Lorsqu'elle entend moins, Sayuri retourne sur ses pas, puis lorsqu'elle s'en rapproche, elle accélère.

Après quelques minutes à marcher plus ou moins à l'aveuglette, la Mojuzuka se trouve non loin d'un inconnu en sueur, une épée dans les mains, comptant à haute-voix à chaque coup porté contre le vent.
Sayuri l'observe quelques instants lorsque finalement il s'arrête et se laisse glisser au sol contre une souche. La demoiselle attend encore un peu, réfléchissant à ce qu'elle peut faire : s'en aller, bredouille. Ou bien rester.
Le temps qu'elle se décide, la genin entend le jeune homme respirer fortement. Il dort.

Elle le regarde depuis sa position et remarque sur son visage plusieurs gouttes de sueurs perler. Au vu du froid, il est clair qu'il risque de tomber malade en restant ainsi, alors Sayuri s'avance simplement et délicatement tout en sortant de sa besace un morceau de tissus blanc. La brune arrive à proximité du garçon et l'expression de son visage lui fait pincer des lèvres, il semble que son esprit le travail dans ses rêves. Sans trop se poser de question, Sayuri s'accroupi et essuie la sueur de l'inconnu avec délicatesse, tentant tant bien que mal d'éviter de le réveiller.

Finalement, puisqu'il semble totalement exténué, la Mojuzuka s'en sort pas trop mal et fini par se relever après avoir accomplit sa tâche. Puis en voyant la buée sortir de ses lèvres à chaque respiration, elle finit par se dire que même ainsi, le brun risque d'attraper froid. Résignée, la kunoichi sort de sa sacoche un tissus plié. Une couverture préparée en cas de besoin si déplacement est nécessaire. Elle lui sera utile aujourd'hui au moins. Sayuri la déplie et la pose tout naturellement sur le corps de l'inconnu et s'en va quelques pas plus loin pour faire ce pour quoi elle est venue : s'entraîner à aiguiser ses sens.

Assise au centre de la zone, Eiji volant autour des arbres, Sayuri s'entraîne à repérer l'animal aux sons qu'il dégage.... ce qui est très compliqué étant donné la nature d'Eiji. Les chouettes sont réputées pour leurs vols silencieux.
Si elle se trompe, Eiji vole jusqu'à elle et vient poser brusquement ses pattes sur l'une des épaules de sa maitresse et repart exercer cette dernière.

Durant une bonne petite demie-heure Sayuri s'exerce à repérer son compagnon, elle y parvient une fois sur cinq. Autant dire que le ratio est assez médiocre, il se trouve que son domaine de prédilection est la dissimulation. Cependant, la brune ne perd en aucun cas espoir, l'assiduité est la clé pour obtenir des résultats concluants et satisfaisants.

Tandis que son esprit se focalise sur les environs, elle entend l'animal se mouvoir, ce qui est déjà un exploit en soit, mais la localisation exacte est une toute autre histoire. Puis finalement, Sayuri entend un tout autre bruit, différent de celui que produit le plumage de la chouette. Cette dernière qui vient rapidement rappeler à sa maîtresse de se concentrer, avant d'être subitement coupée par une voix masculine non loin d'elle.

La Mojuzuka ouvre ses yeux afin de vérifier l'origine de la voix et découvre devant elle l'homme dont elle avait prit soin plusieurs minutes auparavant. Il lui tend le tissus, supposant qu'il lui appartient... bonne déduction ! Sayuri lui sourit et récupère ce qu'on lui tend. "Pas de soucis." Une question la démange, mais la brune entend un nouveau bruit. Eiji se trouve sur son épaule et le garçon est devant elle. Un coin autant à l'écart est rarement animé de la sorte, alors la kunoichi tourne vivement la tête et découvre une nouvelle présence masculine.

Ce dernier s'adresse directement à celui dont Sayuri avait prit soin. Ils se connaissent. Merci captain obvious ! Celui qui se présente sous le nom de Sho semble être le tuteur du brun qu'il dit "loup solitaire", loin d'étonner la Mojuzuka après ce qu'elle a vu en arrivant dans les lieux. "Enchantée." Répond-elle simplement avant que l'homme ne parte aussi rapidement qu'il n'est arrivé. Une vraie tornade ce mec.
Sayuri se tourne vers celui qui reste, puis elle se relève. L'entraînement prend fin après leurs interventions au plus grand désespoir de la demoiselle.

Finalement le "loup solitaire" semble avoir quelques manières et se présente à son tour. Musashi Kensei. La shinobi l'observe un court instant, puis lui tend sa main droite en souriant simplement. "Mojuzuka Sayori." La question qu'elle souhaitait lui poser lui revient alors à l'esprit, puis la brune finit par hésiter... avant de céder. Ce n'est pas son genre de se préoccuper des manières sociales. "Est-ce que tout va bien ?" Elle penche sa tête d'un côté et explique sa question. "Je t'ai trouvé dans un état assez inquiétant tout à l'heure, évites de te surmener si c'est pour t'écrouler au milieu de nulle part."

La Mojuzuka range la couverture dans sa besace et fait de nouveau face au jeune shinobi. "Du coup si je comprends bien, tu connais peu de monde, tu viens d'arriver à Kaminari no Kuni ?"

Sayuri l'écoute lui répondre et en soit la demoiselle est assez d'accord avec ce que le jeune homme lui dit, mais... est-ce que cela mérite de se laisser autant d'ouvertures que tout à l'heure ? S'entraîner pour dépasser ses limites, oui, mais de là à laisser une opportunité de se faire ainsi attaquer, très mauvaise idée. "Tu ne t'es pas réveillé quand je me suis occupée de toi, dépasses tes limites oui, mais l'objectif c'est aussi d'être capable de rester attentif même quand on est au plus mal. L'entraînement ne doit pas être à double tranchant." Elle lui rappelle ce simple fait, qu'il soit d'accord ou non avec elle. Dans tous les cas, ce n'est pas dans l'intérêt de la kunoichi de changer l'attitude d'une personne rencontrée à l'instant, si pour lui il pense avoir bien fait, tant mieux pour lui !

Elle écoute alors la suite, la réponse qu'il lui donne concernant la question de présence dans le village caché. Deux ans qu'il vit à Kumogakure no Sato, à la tutelle de Sho. Et comme mentionné par ce dernier, Kensei se revendique lui-même comme un loup solitaire, à croire qu'il se plait dans sa solitude, ce qu'a du mal à croire la Mojuzuka. Elle a tellement apprit en rencontrant de nouvelles personnes que ça lui semble tellement nécessaire d'avoir un entourage... combien même ces rencontres ne remplaceront jamais une famille aimante.

Le Musashi montre de l'intérêt pour la brune, elle penche la tête en le voyant déblatérer ses suppositions, puis elle sourit. Sayuri réfléchit à quoi lui dire, comment lui dire et si cela en a de l'intérêt, puis elle finit par simplement dire ce qui lui vient par la tête. Comme à son habitude quoi. "Alors oui, j'appartiens à une famille noble. Les Mojuzuka sont l'un des kekkei genkai principaux de Kumo." Elle s'étonne presque de l'ignorance du jeune homme à ce sujet. "Tu en as surement déjà entendu parler d'ailleurs, par contre nous ne sommes en aucun cas des kuchiyose. Nous ne nous transformons pas." Ou pas vraiment du moins, mais elle garde ça pour elle. Puis Sayuri n'en a pas encore fait l'expérience avec Eiji, bien que l'idée de fusionner avec lui est clairement une idée qui lui trotte dans la tête depuis un bon moment... mais elle n'en a pas encore la capacité.

"Nous ne passons pas de pacte avec nos compagnons, ou tout du moins pas réellement, ce n'est pas écrit noir sur blanc sur un parchemin. Ca dépend du lien que nous créons avec eux, ils deviennent comme une partie de nous et nous devenons une partie d'eux. Nous nous complétons, animaux et humains." Sayuri caresse le pelage d'Eiji en racontant tout cela, elle se sent apaisé en le regardant se réjouir de cet instant d'affection. "Par contre, contrairement à ce que tu peux penser, le talent c'est une chose, l'appliquer en est une autre. L'entraînement est une nécessité pour parvenir à contrôler ce talent." La Mojuzuka observe Kensei froidement. "Nous ne sommes pas des fainéants."

Sayuri lâche un soupir, puis se relève afin de se positionner correctement face au jeune homme. Elle lui pointe le bandeau se trouvant sur son front, légèrement caché par son sugegasa. "Et oui, je suis moi aussi une ninja de Kumogakure." La brune regarde les environs puis s'interroge sur l'homme qui se trouve à ses côtés. "Ca fait deux ans que tu es ici, mais tu as réussit ton examen pour devenir genin récemment ? En général on accompli des missions avec d'autres ninjas, ça arrive d'être seul, mais c'est assez rare malgré tout."

Qui sait, peut-être qu'elle lui proposera son soutien. En tant que recrue de l'unité Mihari, c'est normal de soutenir ses coéquipiers. A moins qu'il ne préfère rester seul malgré leur rencontre.

Sayuri écoute le jeune homme lui répondre tandis qu'elle commence à réunir ses affaires. En effet, il est devenu shinobi récemment, grâce à ses efforts et la détermination afin de se rapprocher de ses objectifs. La demoiselle comprend très clairement ses raisons, voilà pourquoi elle hoche la tête en signe de soutien. Kensei lui explique alors que tout comme elle, lorsqu'elle est devenue genin, il a accompli certaines missions ingrates en solitaire. Etrangement, Sayuri a l'impression de se voir en lui, combien même les paroles du brun l'aient plus ou moins agacées plus tôt.

Le Musashi commence à regarder partout autour de lui, récupère le peu d'affaires qui lui appartiennent, puis il revient proche de la Mojuzua afin de la remercier à nouveau pour sa bienveillance. "C'est normal, mais fais quand même gaffe la prochaine fois." Elle continue d'insister là-dessus ce qui fait soupirer son interlocuteur. Croisant les bras, la sensorielle se fiche bien de ce que peut ressentir ce mec, si ses paroles permettent de sauver des vies, c'est tout ce qui lui importe. Sayuri s'attendait à soutenir le jeune homme au cours de l'une de ses missions, mais il semble en décider autrement lorsqu'il aperçoit le même gars que tout à l'heure. El famoso précepteur.

Le gars bruyant de tout à l'heure revient en courant, décidément trop joyeux pour Sayuri qui n'en a clairement pas l'habitude. Il les salue pour la deuxième fois et pose sa main sur l'épaule de Kensei, lui annonçant qu'il a besoin de l'aide du jeune homme et "maintenant". Bien. De toute manière, le brun ne donnait pas l'impression de souhaiter la Mojuzuka à ses côtés plus longtemps et heureusement pour elle qu'elle n'en a cure !
D'un geste de la main, Sayuri fait signe aux deux zigotos, espérant ne plus jamais les revoir par la suite si ça peut lui éviter de croiser le plus bruyant des deux. "Je vais vous laisser là pour ma part." Musashi a l'air d'hésiter, puis se retient et finit par saluer la kunoichi d'un signe de main aussi.

Puis enfin, elle finit par partir chercher un autre coin forestier où s'entrainer. Loin, bien loin d'eux.