L'attaque de Kuidouraku avait laissé un goût très amer dans la bouche de Yūsei. Ils avaient tous pensé que les attaques ne s'arrêteraient pas, mais de là à s'en prendre à l'île principale du Pays, c'était osé. Les survivants des premières attaques et habitants du village agricole n'avaient pas pu anticiper l'attaque des anciens prisonniers. Une nuit noire et sanglante, un assaut surprise et une panique totale. Le phare était hors service, ou du moins plus sous le contrôle du peuple de l'Eau à ce moment, et malgré les rondes et les gardes, rien n'avait pu être mis en place pour extraire les civils rapidement. Ainsi, même l'effectif de ninjas et soldats sur place avait été désorienté. Ce n'était pas un combat frontal, c'était une guerilla. Les assaillants débarquaient dans les habitations, déboulaient dans les rues et tuaient à volonté. Personne n'avait su réagir en conséquence à ce fléau, personne n'y était habilité. L'armée ne s'était pas déplacée et les effectifs sur place étaient maigres et trop peu formés comparés à des bandits en nombre, assoiffés de sang dont certains étaient de renom. Ce soir là, la jeune Kunoichi ne réfléchissait plus par le devoir mais par l'instinct. C'était chacun pour sa peau, malgré l'envie de défendre les siens. Il suffisait de cligner des yeux ou de se retourner pour voir quelqu'un mourir sans pouvoir y faire grand chose. Les attaques provenaient de tous les côtés. L'assimilatrice avait finit par prendre la fuite, craignant pour sa vie et dirigée par la peur. Elle laissait derrière elle des collègues et énormément de civils dont il était de son devoir de protéger.
Et le banquet qui avait suivit remuait le couteau dans la plaie déjà béante de la culpabilité. Yūsei était certaine que si elle était restée, elle serait morte comme le reste. Mais avoir fuit laissait une impression de dégoût d'elle-même. Elle détestait cette partie là, celle qui la faisait se sentir si piètre. Des gens avaient donné leur vie en échange d'un service, celui de nourrir les assaillants avec les récoltes de leurs propres terres lors d'un grand banquet. Terres que ces mêmes assaillants avaient choisit de piller complètement et de saccager ce qu'ils n'avaient pu prendre. C'était l'ultime soumission. C'était horrible. La kunoichi avait apprit que l'armée principale s'était déplacée pour faire fuir les anciens prisonniers, mais le mal était déjà fait. Depuis le début des attaques des anciens résidents d'Arashi, la Mujitsuame est impliquée dans cette affaire. Cela fait deux ans, environ, que les premiers assauts ont débutés sur les Iles Ouest du Pays de l'Eau. Et depuis deux ans, la médecin ne cesse d'aider au maximum à réparer les dégâts qui ont été causés.
Revenir au Village de Kuidouraku était une expérience déstabilisante. Quand bien même, la jeune femme s'était décidée à le faire. Elle se devait d'être là le plus possible, même aux endroits qui étaient les plus touchés, surtout aux endroits les plus touchés. Elle ne pouvait s'imaginer la peine de ceux qui étaient restés, mais elle pouvait s'imaginer leur solitude. Et Yūsei se devait d'accompagner ces gens vers un futur meilleur. Habillée non pas en robe mais en tenue de voyage solide et surtout, équipée contre l'humidité et les sols traîtres des marécages de l'Ouest de l'Ile, la kunoichi avait fait le voyage du village de Taketomi en redescendant sur les routes marécageuses jusqu'à arriver à sa destination. Elle considérait celle-ci comme un cauchemar, et pour cause. Elle, faisait fréquemment des cauchemars de cette nuit meurtrière.
Dernière édition par Yūsei Mujitsuame le Mer 21 Avr - 10:26, édité 1 fois
Mais sa volonté de réparer les dégâts causés était plus grande que la peur qui s'était gravée en elle. Ce lieu l'angoissait certes, mais donner une nouvelle vie, une nouvelle énergie à ses habitants était primordiale. Non, c'était même nécessaire. Alors quand bien même une petite voix lui suppliait de ne pas y retourner, la ninja avait prit ses affaires et était partie. Kuidouraku méritait de ne plus être un cauchemar, mais une lueur d'espoir. Et la Mujitsuame comptait bien y contribuer. Cependant, elle ne s'attendait pas à ce qu'il se passait au village. La jeune femme aurait pensé que l'endroit serait totalement désert de toute menace, après le passage de l'armée Mizujine. Mais ce n'était pas du tout le cas.
Au contraire, certains bandits s'étaient réfugiés dans les marais avoisinants et avaient sagement attendu le départ du peloton des soldats de l'Eau pour venir s'installer au village désormais brisé, une pâle ombre de ce qu'il était auparavant. Cette révélation, la jeune femme l'avait eût dès son arrivée au village, en constatant que toutes marchandises qui entraient ou sortaient étaient vérifiées, fouillées par une sorte d'autorité locale. Se renseigner fut donc la première chose que la jeune femme entreprit. Il restait quelques visages familiers de son dernier séjour au village de Kuidouraku, dont Haru, le fils d'Hatsuharu. Ce dernier est à ce jour l'exploitant avec le plus de terres au village. Les jours étant compliqués pour les habitants, Yūsei prodiguait ses soins dans les différentes demeures. Mais elle logeait, par la gentillesse de ce dernier, chez l'exploitant principal. Cela permit donc à la jeune fille de découvrir ce qui se passait vraiment au sein du village.
Elle apprit donc que cette bande organisée était constituée principalement des ex-prisonniers qui étaient restés, mais également de racailles locales qui les avaient rejoints afin de faire plus de profit et de ne plus être seuls et éparpillés, mais plutôt dans un groupe uni et hiérarchisé. Les plus forts régnaient en haut, et commandaient les plus faibles. Chacun avait une part du butin, mais plus haut la personne était, et plus elle ramassait. Ils semblaient, d'après les dires de la famille Maruyama chez qui la jeune femme était logée, bien orchestrés. Personne n'était vraiment capable de leur faire face de front. La révolte était une possibilité, mais après ce qu'avaient vécu les habitants du village, c'était trop dangereux. L'esprit combatif et revanchard était brisé, et entretenu dans une terreur constante, par ces énergumènes qui taxaient tout le monde.
Appeler des renforts était une autre option. Mais qui ? Beaucoup avaient déjà à faire ailleurs, et il était inutile de penser à l'armée principale. Le Daimyo la gardait proche de lui à tout moment. Yūsei ne se sentait pas de taille à faire face à de telles personnes, et ses capacités étaient clairement destinés à soutenir les siens, si elle n'avait pas quelqu'un à soutenir, elle n'avait pas grande utilité en combat. Heureusement de ce côté là, le fils de l'exploitant semblait motivé. Haru Maruyama avait un katana qu'il entretenait bien et auquel il s'entraînait en secret. Il avait une haute rancœur envers ces gens qui terrorisaient son village natal. Mais était-ce bien suffisant, deux jeunes adultes, contre un groupe de bandits expérimentés ? Il y avait une solution, une possibilité, en tout cas.
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Le démantèlement. Il y avait là plusieurs manières d'opérer, mais pas de grande marge d'erreur. Les anciens prisonniers n'étaient pas des gens dupes, et si certains de leurs membres disparaissaient ou étaient retrouvés morts, les premiers à en payer le prix seraient les habitants de Kuidouraku. Ce n'était pas le but, le village avait assez souffert comme ça. En fait, c'était compliqué de mettre en place un plan. Car peu importe à ce que pensait Haru et Yūsei, il manquant toujours quelque chose. Peu importe l'angle d'attaque et les diversions, la menace semblait trop grande, comme inatteignable. Il fallut quelques semaines afin d'avoir une ouverture, une nouvelle possibilité. Mais qu'avait fait la jeune femme pour justifier sa présence au village pendant ce temps là ? Et bien, elle avait prit son rôle de médecin à cœur.
Celle-ci passait de maisons en maisons, y comprit celles des hors-la-loi afin de veiller à leur bien être. Même si les terres étaient ravagés, la kunoichi avait pour habitude de garder sur elles des produits naturels afin de concocter des légers antidotes ou baumes qu'elle avait apprit avec le temps. Ici, l'Assimilatrice n'en était pas une. C'était quelque chose qu'on lui avait évoqué, son affinité particulière avec le Suiton, mais elle cachait également sa formation ninja. En effet, elle était plus à même d'être cataloguée comme un risque si elle savait se battre et manipuler son chakra plutôt que la médecin d'un village paumé pour lequel elle se faisait passer. La Mujitsuame préférait se vendre comme une victime, et la jouer, pour pouvoir mieux s'infiltrer. La demoiselle avait donc jouée pendant plusieurs semaines une médecin indépendante qui avait été subitement réquisitionnée par les bandits sur place plus comme une servante qu'une réelle médecin. Elle était souvent ordonnée de se présenter pour faire le service lors de repas ou afin d'aller chercher des provisions et autres tâches assez ingrates. Bien vite, ses capacités en médecine furent oubliées pour son apparence physique.
Les plus gros poissons de la mare s'étaient installés dans les maisons les plus opulentes qui étaient restées après leur passage, et certains d'entre eux commençait à évoquer leur désir de s'approprier la demoiselle comme compagne. Yūsei qui jusque là, avait clairement été contente de son rôle par lequel elle pouvait glaner beaucoup d'informations, était tout de suite beaucoup moins à l'aise. Son petit jeu venait de prendre des dimensions sérieuses qui l'inquiétait. Mais, elle était loin de se douter que c'était cette même situation qu'elle redoutait avec appréhension qui lui ouvrirait une porte vers une grande opportunité. Un meurtre. Le mal attire toujours le mal. Dans cette situation, cette bataille d'égo entre coqs qui souhaitaient s'approprier pour leur seul profit la compagnie de la demoiselle au joli minois, elle, se sentait comme un poisson dans une eau entourée de requins. Et plus le temps passait, plus ils devenaient fous. Il suffisait donc de verser quelques gouttes de sang dans la zone afin de laisser le carnage opérer.
Dès qu'elle le pouvait, la demoiselle relayait les informations qu'elle avait à la famille Maruyama. Un soir, elle fut prise à part par l'une des pointures du village en terme de banditisme, un de ceux qui s'en mettait le plus dans les poches. Il avait pour but d'éliminer un concurrent. En fait, il s'était présenté comme "un sauveur". Quelqu'un qui aiderait la Mujitsuame à se débarrasser d'un, je cite, "gros porc qui ne pense qu'à te baiser". Lui, à contrario était une sorte de chevalier blanc qui aurait aider la kunoichi et qui méritait récompense en retour. En somme, il n'était pas mieux. Il voulait s'assurer que le meurtre soit fait par la demoiselle au cas où il serait repéré, elle serait donc prise pour cible. Et si tout fonctionnait, il récupérait Yūsei et une partie des parts de celui qui venait de décéder. C'était parfait pour lui. Mais ça n'allait pas se passer comme tel.
Dernière édition par Yūsei Mujitsuame le Mer 21 Avr - 10:27, édité 1 fois
Enfin, pas tout à fait. La kunoichi ne pouvait se permettre de changer totalement ce qui était prévu par le bandit, elle ne pensait pas en avoir les moyens et surtout son but était de rester discrète. Or, plus elle s'éloignait de ce qui était prévu de base et plus elle risquait de rencontrer des imprévus, surtout dans un endroit qui ne lui était pas familier. Même si elle côtoyait déjà la majeure partie des bandits -surtout ceux de haut vol-, elle n'était là que depuis quelques semaines et ne pouvait s'imaginer tout prévoir. Après cette petite discussion avec l'homme, elle finit par trouver un moment afin de rejoindre les Maruyama. Elle fit part de ce qu'elle venait d'apprendre à Haru et à son géniteur.
Le fils voulu agir directement après l'empoisonnement, en constatant la brèche. Mais c'est le responsable de la famille qui eût le plus sage commentaire. Autant attendre. Si la jeune fille réussissait à empoisonner la cible comme prévu et qu'elle n'était pas remarquée, c'était déjà un bandit en moins. Si, ensembles, ils réfléchissaient à un plan bien monté pour éliminer les deux en même temps et ne pas être soupçonné, c'était encore mieux. Et c'est ce que le petit groupe fit pendant une longue soirée. Rappelée le lendemain à ses tâches habituelles de médecin mais aussi de servante de bas rang qu'on courtisait pourtant, Yūsei savait que ce jour même, elle devait savoir le dit jour où l'assassinat se déroulerait. Et surtout, il fallait qu'elle donne sa réponse. Elle avait été hésitante lorsque l'homme l'avait approchée avec ce plan macabre.
Elle usa donc d'une certaine timidité naturelle afin de poser des questions à l'homme. Des questions bête d'un point de vue d'une kunoichi, mais des questions légitime pour une enfant du pays, une médecin qui n'avait chercher qu'à aider les gens depuis le début et à qui on demandait désormais d'ôter la vie d'une personne. "Pourquoi", "où", "quand", "comment". La manipulatrice du Suiton jouait le rôle de celle qui voulait être rassurée. Mais le bandit ne donna pas toutes ses informations. ll restait vague et se cachait derrière son plan de "chevalier blanc" pour se justifier. Elle accepta, et il répondit qu'il lui annoncerait la date la veille où l'assassinat se ferait. Communiquant ses informations au fur et à mesure, elle fit finalement contactée afin de s'exécuter. Le commanditaire de l'assassinat avait été invité par ce "gros porc" chez lui pour quelques discussions, et Yūsei avait été réquisitionnée afin de les servir et faire un peu de cuisine. C'est là qu'elle devait empoisonner l'homme. Dès le début des évènements, elle semblait un peu nerveuse.
C'était une vérité camouflée par un mensonge, un mensonge différent du point de vue de chacun. A l'oral, elle se justifiait que servir les deux hommes et surtout faire un peu de cuisine pour eux était stressant, qu'elle ne savait pas s'ils allaient apprécier. Les compliments fusèrent, quelques remarques grasses. Ce mensonge là, c'était pour cacher son jeu avec le commanditaire de l'assassinat face à la cible. Mais derrière ce mensonge, le commanditaire savait qu'elle était stressée car elle devait verser la dose de poison à un moment donné dans le repas du "gros porc". En réalité, c'était encore plus que cela. La kunoichi allait se débarrasser des deux, en même temps. Et c'est ça, qui était stressant. Leurs deux morts allaient devoir se justifier d'elle-même, une lutte entre deux requins pour le même territoire qu'était la jeune femme, et quelques richesses en plus.
Dernière édition par Yūsei Mujitsuame le Mer 21 Avr - 10:27, édité 1 fois
En plus, il y avait une possibilité que le plan ne fonctionne pas comme prévu. Une solution de secours avait été envisagée, tout était au bon vouloir de l'un des deux hommes. Mais d'abord, elle devait empoisonner cet homme. Le poison devait faire effet, selon les paroles du bandit et la légère expérience de la médecin sur ce dit produit, en une bonne dizaine de minutes après ingestion avant qu'il ne fasse vraiment effet. Le commanditaire n'avait qu'à faire semblant, à continuer leur discussion pendant que son vis-à-vis digérait la dose fatale. Et c'est ce qui se déroula. Avec une certaine appréhension, l'assimilatrice cacha la dose de poison dans le verre du "gros porc" tandis qu'elle servait ensuite les verres aux deux hommes. Pas d'engueulades, de grands gestes. Apparemment, il n'avait rien repéré. Puis, le dessert arriva.
Et c'est là que tout allait partir en cacahuètes. Yūsei fit des biscuits assez traditionnels du Yukan, un mélange de farine de blé, de blanc d'œuf, un peu de beurre et du sucre glace qu'elle avait elle-même battu avant le repas. Elle avait préparé deux gros biscuits craquants et épais avec les culturelles citations ou prédictions pour le futur à l'intérieur. Toujours un peu stressée et se justifiant à haute voix que le dessert avait été préparé entièrement par ses soins, elle disparut après avoir prit une main aux fesses. Elle resta dans la cuisine et s'occupa de quelques tâches qui ne requérait pas entièrement son attention. Elle écoutait ce qui se passait dans le salon où, sur deux coussins épais et séparés d'une table très basse, les deux bandits mangeait. Il ne fallut pas attendre longtemps pour que l'hôte ayant invité son assassin s'excuse de se retirer pour des besoins naturels. Le commanditaire prit cela, peut-être, comme un signe que le poison faisait effet. Passant juste à côté de la cuisine, le "gros porc" croisa le regard d'une Yūsei qui, au comble du stress, avait la position et l'attitude physique marquée de certains signes de peur. Elle hocha doucement et légèrement la tête. Tout se liait.
Il disparut dans le couloir. Elle entendit une porte s'ouvrir, et quand il réapparu de nouveau dans le couloir, en direction du salon et son attention clairement tournée vers ce dernier. Il était déterminé, le pas preste. Entre ses mains, les doigts et paumes serrées, le manche d'un katana dont la lame pointait vers le haut. Mais elle n'y resta pas longtemps. Le commanditaire fut surpris de voir l'hôte débarqué de la sorte et après un cri de stupeur, le son d'une lame et le bruit de quelque chose qui se faisait trancher retentit. Puis, le son de quelque chose de lourd tombant sur le sol, suivit du même bruit mais en plus métallique. Lorsque la forme de l'ombre d'un homme se dessina du salon, approchant vers la cuisine grâce à la lumière accrochée au plafond et éclairant le salon, la jeune femme déglutit avec beaucoup d'appréhension. Et maintenant ?
Lorsque la forme se dévoila enfin, la médecin vit le "gros porc" dans le couloir, juste avant l'encadrure de la porte qui menait à la cuisine. Sous stress intense, Yūsei attendait à sa place avec une certaine terreur dans l'esprit, dominée par son désir d'accomplir le plan, et sa mission ici d'une manière plus générale. Une mission personnelle, aussi bien que pour le village et son pays. L'homme s'approcha, alors qu'une goutte de sang coulait de son nez, qu'il ne remarqua point. Toute son attention était sur la demoiselle dont il fit bien vite au contact. Il leva ses mains, mais avec beaucoup de douceur.
Dernière édition par Yūsei Mujitsuame le Mer 21 Avr - 10:27, édité 1 fois
Demandait l'homme, alors que ses mains arrivaient à présent au niveau du visage de la Mujitsuame. Elle déglutit, s'imaginant qu'avec les palmes qu'il avait, il pouvait lui briser le crâne. Mais elle le fixait dans les yeux, essayant d'y lire ses émotions. Sa réponse fut de nouveau un hochement de tête, léger. Il toussa subitement en décalant sa bouche sur son épaule. Du liquide pourpre vint tâcher le tissu alors qu'il renouait le contact visuel avec elle. Ca y est, elle pouvait enfin lire dans ses yeux ce que cet homme éprouvait.
C'est triste, mais c'est ainsi. C'est la vie que j'ai choisis de mener, et j'imagine que c'est le prix que je dois payer.
Du regret. C'est la première émotion, tellement présente qu'elle empêchait presque la jeune femme de lire les autres derrière. Cet homme, était emplit de regrets. Après tout, c'était normal s'il mourrait. Tout le monde avait son lot de mauvaises décisions, il en regrettait sûrement quelques unes. Mais la kunoichi trouvait cela bizarre venant d'un hors-la-loi. Il toussa de nouveau, plus grassement alors que ses pouces frottaient délicatement les joues de la manipulatrice du Suiton. La voix du "gros porc" s'éleva de nouveau.
Tu ressembles à ma femme, quand elle était plus jeune. Je suis veuf, je n'ai aucun enfant. J'étais un soldat dans l'armée de Mizu, avant. J'ai passé tant d'années à servir mon pays que je ne me suis jamais vraiment occupé de celle qui m'avait marié. Je suis revenu à la maison en plein milieu d'une mission car elle était malade. Mon salaire de misère ne pouvait pas payer les soins. Alors, j'ai basculé de l'autre côté.
Tristesse, colère. Il regrettait que la vie se soit déroulée ainsi, il aurait sans doute aimé être plus présent, pouvoir construire une famille et vivre comme tel. Toutes ces années, il avait servit sa patrie fidèlement mais n'avait jamais pensé au bonheur de sa dulcinée qui l'attendait. Comme un compte à rebours, la vie avait finit par lui faire comprendre que son devoir avait changé. C'était donc ainsi, que cet homme était devenu un malfaiteur ?
J'ai... fais des atrocités, pour l'argent. Pour elle, pour sa santé. J'ai réussis à l'entretenir pendant quelques mois, mais le traitement n'était qu'un moyen de survie et de jour en jour, elle était de moins en moins capable. Après une année entière dans le banditisme, elle est morte, dans mes bras. Et moi, je suis partis à Arashi. Quand nous avons été libéré, il était trop tard pour que j'intègre de nouveau les rangs de l'armée, et je n'en avais pas envie. Plus envie. Et une fois les pieds pris dans toutes ces activités, il était contraignant de se stopper.
Il toussait encore, mais cette fois sur le sol tellement le relent qu'il eût fut violent. Yūsei constatait l'efficacité de ce poison de près. Une flaque de sang venait de s'installer sur le sol, et il commençait à couler du sang de son nez. Il reprit.
Quand je t'ai vu arrivée, tu m'a tout de suite rappelée ma femme, Lida. Elle était bonne, aimante, elle ne souhaitait que donner aux autres. Comme toi. Je... j'avais prévu de quitter Kuidouraku avec toi, d'ici quelques jours. Je t'aurai fais ma proposition, et nous serions partis loin, vers une île où personne ne nous connaît afin de mener une nouvelle vie. J'aimerai tellement t'embrasser, mais je ne suis pas sûr que ce soit sain avec ce que tu as mis dans mon corps.
La jeune femme était silencieuse, tout du long. Elle ne faisait que suivre du regard l'homme et l'écouter. L'une de ses mains lâcha le visage de la demoiselle et se porta à son ventre. Le mâle se plia en deux à cause de la douleur qu'il avait, constatée également par le gémissement intense et rageant de douleur qu'il laissait sortir d'entre ses lèvres.
Dernière édition par Yūsei Mujitsuame le Mer 21 Avr - 10:28, édité 1 fois
Rhaaaa ! Haa... Yu...Yūsei. J'aurai aimé faire de toi ma nouvelle femme, mais la vie me fait payer encore une fois pour ne pas avoir trouvé l'équilibre.
Un nouveau relent sembla pulser dans son corps alors qu'il vomissait du sang sur le sol, juste à côté. Il se redressa en tremblant, gardant toujours assez de force pour caresser le visage de la demoiselle de ses doigts épais.
Hggrn..! J-je vais mourir, putain. J'ai tellement de regrets, tellement de choses que j'aurai aimé changé. Mais c'est trop tard. Jeune fille, peu importe ce que tu as envie de réaliser dans cette vie, sache tu en as le pouvoir. La décision est tienne, mais choisis bien. Aha, c'est poétique pour les derniers mots d'un bandit de grand chemin, non ? Ghhrrraaa ! Aah ! Bordel de merde !
Son envie de rire secoua son intérieur et provoqua une nouvelle vague de douleur. Interdite, la demoiselle ne bougeait pas. L'homme continua de se plaindre, de geindre, alors qu'il finit par tomber à genoux ôtant ainsi tout contact physique avec la kunoichi. Il n'eût plus la force de parler, ou estimait qu'il avait dit tout ce qu'il désirait. Il se tordait de douleur, crachant en quantité abominable du sang. La jeune femme se rappela soudain sa mission. Et pour éviter de continuer à voir ces images toujours aussi horribles, elle se mit en mouvement. Elle alla saisir la prédiction qui était restée sur la table du côté de celui qui, à quelques mètres de là, vivait ses derniers instants. Quelques gouttes d'eau coulèrent sur le visage de la demoiselle alors qu'elle enfonçait le papier dans sa bouche afin de le mâcher. Il y avait d'écrit à la hâte sur ce dernier "Je suis désolée, il m'a demandé de vous empoisonner". Et elle alla chercher dans ses vêtements un petit bout de papier identique qu'elle posa à l'endroit où elle avait prit le premier. Sur le deuxième, on lisait "Vos véritables ennemis n'hésitent jamais à vous faire face".
Elle se redressa en laissant la prédiction là, et jeta un coup d'œil sur le corps sans vie du commanditaire originel de l'assassinat. Allongé juste à côté de l'arme du crime, son visage avait été fracassé, coupé en deux par le coup et la lame s'était sûrement enfoncée dans le cortex avant de ressortir, fraîche du sang du meurtre. Derrière, l'Assimilatrice entendait l'homme chercher avec ardeur ses dernières respirations. Elle se retourna alors afin d'aller dans la cuisine. Là, elle observa l'homme les deux mains sur sa gorge comme si elles l'aidait à accumuler plus d'air. Elle trouva la force d'élever la voix, quelques larmes continuant de couler.
- Je suis désolée. J'ai fais ça pour ce village et ce pays que j'aime tant, j'espère que vous comprendrez. J'espère que vous allez rejoindre votre femme qui vous a pardonné depuis bien longtemps. Adieu, Hiroo.
Elle n'eût aucune réponse si ce n'est d'ultimes respirations avant que la vie ne s'en aille à jamais du corps de l'homme au sol. Yūsei finit par tomber doucement sur les fesses et plongea la tête entre ses jambes repliées sur elle-même, qu'elle entoura ensuite de ses bras pour s'isoler comme dans une carapace. Après quelques minutes, un homme débarqua dans la maison. Il s'agissait de l'un des bandits qui avait entendu le cri final de celui ayant été découpé au visage. La jeune femme était toujours dans sa position, choquée qu'elle ait prit la décision d'enlever la vie à quelqu'un qui avait si bon fond sans rien en savoir. Le nouvel arrivant se mit à beugler en voyant les corps des deux hommes, et après quelques instants d'autres personnes avaient rejoint le bâtiment, dont quelques têtes d'affiches.
Et bien vite, le constat suivant eût été fait.
Tentative d'assassinat sur Hiroo par son invité via empoisonnement, ce dernier en lisant une prédiction et sûrement en sentant le poison faire effet est allé se saisir de son katana avant d'éliminer l'homme. La jeune médecin/servante est innocentée aussi rapidement en voyant son état, de par l'évidence des faits et surtout car personne ne la pense capable d'orchestrer un plan pareil. Son témoignage sur les derniers mots d'Hiroo l'innocente complètement. Ce dernier avait fait part à ses collègues qu'il souhaitait partir d'ici peu, que Yūsei accepte ou non sa proposition.
Dernière édition par Yūsei Mujitsuame le Mer 21 Avr - 10:29, édité 1 fois
Pour la cause de Kuidouraku, c'était une grande victoire. Enfin, pour celle de revoir Kuidouraku libre et indépendante des malfrats, contrôlée seulement par ses habitants et l'autorité du Daimyo. Mais pour la jeune fille, c'était une victoire amère. La mort d'Hiroo lui laissait vraiment un arrière-goût, comme si ce plan n'avait pas été bon. Elle se demandait si elle aurait pu éviter sa mort, que ce soit par patience ou en décidant de l'interroger. Mais à chaque fois qu'elle s'interrogeait sur cette question, l'argument de sa vie de bandit faisait toujours surface. Il était un malfrat, quelles que soient ses intentions récentes, il avait commit du mal. Cet homme avait sûrement volé, tué, pillé, comme le reste l'avaient fait. Et cela, c'était inadmissible. Malgré les causes de son arrivée dans le mauvais camp, Hiroo avait fait ce choix et surtout, l'avait assumé jusqu'au bout. Il l'avait dit lui-même, il méritait sûrement son sort. Tout de même, mourir des mains de la personne dont il était le plus attiré juste avant sa mort, c'était cocasse. Et il fallait que cela tombe sur la petite tête bleu qu'était Yūsei. Mais tous ces questionnements n'étaient que passagers. Si elle avait eût du temps elle y aurait encore sûrement pensé, mais le temps n'était pas une donnée qu'elle pouvait se permettre de gaspiller.
La kunoichi et les Maruyamas devaient encore se débarrasser de d'autres pointures, et cela tombait à pic. Après la mort de deux d'entres elles, l'appât du gain se fit sentir. Les petits prédateurs de la mare voulaient rejoindre la cour des requins, maintenant que deux d'entre eux avaient disparus. Une lutte était alors obligatoire. Formée de complots ou frontale, cette guerre allait arrivée. C'était palpable, ou presque. Mais les conspirateurs qu'étaient les habitants courageux de Kuidouraku et Yūsei pouvaient le ressentir et le voir. Les hors-la-loi étaient plus en proies au stress, plus méfiants. Et tout s'enchaînait. Les plus gros poissons se méfiaient désormais des petits, et cette anticipation, cette anxiété faisait comprendre au plus petits prédateurs qu'il y avait une brèche. Si quelqu'un avait peur, c'est qu'il avait une raison. Il suffisait donc juste d'aller trouver cette raison. Mais c'était clair comme de l'eau de roche pour tous. La mort de deux importants ex-prisonniers et leurs parts. Deux assassinats. Bizarrement, cette affaire écarta la manipulatrice du Suiton de ses affaires de servante pendant quelques temps. Elle avait beau être innocentée, elle était liée directement à leur mort, ayant été sur place. Elle était comme une ombre de la mort, et en ce moment, les poissons étaient dans cette sorte d'angoisse. Ils souhaitaient être le plus loin possible de la mort, tant elle avait été proche.
Cela eût donc pour effet qu'elle ne pouvait avoir aucun renseignement supplémentaire. Mais c'était aussi une bonne chose. Elle avait plus de temps pour passer dans les différentes habitations du village qui appartenaient aux natifs de Kuidouraku. Elle pouvait passer des messages discrètement. Ces morts était une faille, et la situation actuelle prouvait à ces braves gens qu'ils pouvaient faire quelque chose. Mais il fallait être patient, ne pas se jeter dans cette mare infestée de prédateurs. Car avec le sang qui venait de couler, ils allaient tous devenir fous. Les petits allaient essayer de se manger entre eux, ou manger les grands. C'était impossible à savoir de ce côté là. Et même chez les requins, il y avait cette possibilité. Il était plus probable qu'ils essayent de cohabiter, de s'entraider pour résister aux plus petits et ainsi fortifier leur statut de prédateur au sommet de la chaîne. Mais il y avait également une possibilité qu'ils s'entre-tuent aussi, leurrés par l'appât du gain. Bientôt, l'eau de la mare ne serait plus claire, mais pourpre.
Dernière édition par Yūsei Mujitsuame le Mer 21 Avr - 10:29, édité 1 fois
Il ne fallut pas attendre très longtemps. Une semaine et demi après la mort orchestrée des deux anciens résidents d'Arashi, un mort fut découvert. Un bandit de bas étage touchant une basse commission sur les taxes avait voulu prendre la place d'un plus gros poisson que lui, mais avait échoué dans l'exercice. C'était une aubaine. Tout ce que le groupe des résistants souhaitait, c'était un passage à l'acte. Un seul. Mais il en fallait un. Et c'était ainsi que tout allait vraiment démarrer. Les braises avaient été ravivées par la mort des deux têtes d'affiche, mais cette tentative était un souffle de flamme.
Quelqu'un avait tenté. C'était cela, vraiment cette chose qui allait tout enclencher. Si quelqu'un avait tenté, alors les autres allaient sûrement le faire aussi. Mais cet homme là, c'était non seulement un point de départ mais un exemple. Il avait tenté et échoué, il était donc mal-préparé. Donc, il fallait se préparer. Et c'est là que tout le jeu d'alliances et trahisons allait prendre place. Les natifs du village ne devait montrer aucun signe de révolte. Pas un seul. Ils devaient être les moutons apeurés, et chaque bandit peu importe son rang un loup affamé et dangereux. Les responsables des taxes devaient se sentir supérieurs pour ne pas prendre le village comme une menace directe. C'était possible, mais il fallait se parer à l'éventualité qu'ils se douteraient d'une tentative de révolte. Après tout, c'était logique. Et les malfrats le savaient. Si eux s'entre-tuaient, la menace devenait moins grande, il y avait des failles. Et les civils auraient probablement envie de profiter de ces failles pour se révolter.
Il fallait se taire et rester terrer. Le village de Kuidouraku devait se transformer en terrain de chasse pour ces prédateurs, un théâtre d'acharnement et de guerre pour la loi du plus fort. A qui en aurait le plus, c'était là, la question. La pression dans la vie du village était désormais constante et bien palpable. Les bandits étaient systématiquement sur leur garde. Les taxes s'effectuaient toujours mais il y avait plus de prises de têtes, de désaccord. Ils étaient tendus, les esprits s'échauffaient à cause de la situation. C'était l'occasion qu'il n'allait pas falloir louper. Mais le plus compliqué, c'était le timing. Les hors-la-loi fomentaient entre eux seulement, et ne partageaient rien avec les villageois.
Même Yūsei n'avait aucune information. Elle passait toujours dans les maisons des malfrats, et les servaient, mais elle était seulement inclue dans les discussions banales et sans intérêts désormais. Ils allaient devoir rester à l'affut, les révolutionnaires. Car à chaque instant, tout pouvait partir en vrille. C'était un stress qui leur pesait dessus, mais qui était doublement plus lourd pour les responsables des taxes. C'est sur eux que le chrono jouait réellement. Il s'agissait d'un jeu de patience pour les villageois. C'était de la torture, mais c'était le bon moyen. Ils avaient espérés depuis tellement longtemps qu'une telle occasion se présente et ils devaient encore faire preuve de patience ? C'était horrible. Tous souhaitaient agir, mais il était nécessaire de laisser les prédateurs se manger entre eux. Car si les petits poissons qu'étaient la famille Maruyama, les autres habitants et Yūsei se révoltaient effectivement d'un coup, alors les prédateurs se réuniraient pour les faire taire, et leur implosion serait grandement retardée voir annulée.
Dernière édition par Yūsei Mujitsuame le Mer 21 Avr - 10:29, édité 1 fois
Alors il fallait attendre, coûte que coûte. Même si chaque âme résonnait à l'envie de vouloir prendre une arme et agresser ceux qui leur avaient causé tant de tords la nuit tombée. Même si, les voix des morts les suppliaient de les venger. Même si la mémoire des leurs, et chaque tombe que les survivants avaient creusés les imploraient de mettre à mort ces bêtes assoiffées de sang et de pouvoir, il fallait faire preuve de patience. Yūsei comprenait leur douleur, puisqu'elle la partageait. Ce n'était pas totalement vrai. Elle n'était pas née ici, elle n'avait pas vu ses proches mourir sous ses prunelles ici même.
Mais elle avait perdu des compagnons d'arme, des personnes avec qui elle avait travaillée pendant des mois. Des gens bons, réellement bons. Ils étaient morts, à cause de la soif de pouvoir d'autres personnes. Des dizaines et dizaines d'innocents étaient morts sous ses yeux parce que ces animaux étaient emplis d'une rage, d'une soif de sang insatiable. Ce qu'ils avaient commit était horrible. La jeune fille en tremblait. C'était de la frustration accumulée sur des dizaines de mois. Combien de temps avait-elle rêvée de venger les siens ? Depuis le début. Depuis la première seconde où leur vie s'était échappée et que la mort avait prise sa place. Mais si elle avait répondu à cet appel, toutes ces fois où des personnes innocentes ou des gens qu'elle appréciaient étaient morts, elle les auraient rejoint aussi tôt.
Elle n'était pas une guerrière. Elle était un pilier de soutien. Elle ne pensait pas autant d'elle-même, elle se considérait comme une aide dans l'effort de guerre mais rien de plus extravaguant. Et c'était ce qu'elle était, d'un point de vue. Quelqu'un qui aidait. Mais elle aidait tellement, elle donnait sa si précieuse énergie pour reconstruire ce que tant de personnes avaient perdus, et ce que elle, avait aussi perdu. Car Kuidouraku, ce n'était que la première étape. La première vengeance. Une fois la situation réglée ici -car elle en était sûre, ils allaient triompher-, elle se rendrait à Netami, dans son village natal. Là-bas, elle chasserait chaque personne ayant fait partie de ce raid et qui ait été assez folle pour restée. Assez inconsciente, pour penser que ces terres étaient désormais siennes. Elle n'aimait pas infliger du mal. En combat, la demoiselle préférait soutenir les siens. Mais pour ces personnes là, elle ferait une exception. Certains membres de sa famille étaient morts, des amis d'enfance et beaucoup de gens qu'elle connaissait avaient rendu leur dernier souffle le jour de cet assaut brutal. Elle leur ferait payer, c'était sûr. Mais il restait également tant de destination qu'il fallait aider. Des bandits à faire disparaître, des âmes à ravivées, un esprit de combat à conserver. Il s'agissait là d'une fierté dont elle était fière et qu'elle voulait conserver et même agrandir.
Aujourd'hui, Yūsei allait aider ces braves gens à reprendre ce qui leur appartient de droit. La possession totale de leurs terres, et de leur liberté. Leur argent, et leur paix. Leurs bâtiments, leurs filles et leurs fils. La mémoire des leurs. Bientôt, ils retrouveraient tout cela et ces deux ans de calvaire ne seraient qu'un mauvais souvenir. L'heure de la vengeance approchait à grands pas. Tous les villageois pouvaient l'entendre. Elle arrivait. Dans l'ombre, chacun bouillonnait. Bientôt, ils allaient enfin pouvoir faire quelque chose contre ce qui se passait. Ces taxes ne seraient qu'un mauvais souvenir. Ils allaient tout reconstruire, et le village de Kuidouraku serait le premier à être libéré. Il serait un exemple, en Hiver de l'an 150.
Ca avait éclaté dans la nuit. Des heures après que la majeure partie des gens soient endormis. Des cris, puis des bruits. Yūsei avait été réveillée par Haru, qui avait attendu ce moment depuis des mois, mais plus intensément depuis des jours. Il avait son katana en main par le haut du fourreau, paré à l'action, alors que la jeune femme se relevait dans une tenue ample et confortable pour le combat. Un peu de cuir par-ci par-là. Elle enfila des vêtements qu'elle portait au jour le jour mais dans les tons sombres, et vérifia que ses cheveux étaient bien noués et n'allaient pas lui traîner dans les pattes. C'était rare que la jeune fille s'attache sa chevelure bleutée, mais elle ne pouvait pas se permettre d'être gênée par un quelconque détail à ce moment si crucial.
Désormais levée et s'échauffant l'esprit comme le corps par quelques mouvements basiques appris à Genjikyouren, la manipulatrice de Suiton finit rapidement ses mouvements pour prendre quelques affaires dans son gros sac. Lui, fidèle compagnon était resté dans la demeure des Maruyama depuis le début. Son rôle de servante tombait ce soir, et ce fidèle allié la fournissait en armement. Quelques kunaïs, fumigènes. Elle serra également autour de son ventre par une ceinture sa trousse de soin médicaux, désormais dans son dos. Là-dedans, elle avait de quoi faire. Et après ce soir, il était certain qu'elle aurait du boulot. Mais elle n'allait pas pouvoir compter sur ses réserves de chakra. Elle allait devoir tout donner au moment des confrontations. Ce matériel était donc précieux, chaque bandage allait sûrement être utilisé, vu comment ça partait. Haru pressa la demoiselle qui finissait de se préparer.
Et bientôt, ils étaient tout trois partis dans les ombres, sortant derrière la maison alors que le doyen de la famille prenait une autre direction que les deux jeunes. Le duo passa discrètement entre les bâtisses en se rapprochant peu à peu du bruit. Et peu à peu, en écoutant autour des maisons et en restant cachés dans tout ce chaos ambiant, ils avaient compris qu'un grand groupe de petits poissons s'était formé. Une alliance, un banc. Il serait sûr d'être brisé au moment où sa tâche serait accomplie mais pour l'instant, ils s'unissaient afin d'aller déloger les requins et prendre leur place. La majorité des bandits de bas étage s'étaient ralliés, mais certains étaient restés du côté des gros poissons, sûrement par peur de représailles au cas où les autres échoueraient. Il était difficile de concevoir que ces gens là puissent être fidèles, alors la peur était un motif convaincant.
Ainsi, un gros groupe s'était formé puis divisé pour que l'attaque soit simultanée, partout. Les gros poissons n'auraient alors pas le temps de se rassembler et pris par surprise, n'aurait pas forcément le temps de réagir contre la force de frappe organisée. C'était en théorie. Dans la pratique, certains avaient attaqués avant d'autres et le même bruit qui avait alerté les villageois avait également réveillé les prédateurs. Yūsei et Haru s'étaient dépêchés de rejoindre les maisons qui se faisaient attaqués. Le village de Kuidouraku était désormais un champ de batailles, littéralement. Plusieurs affrontements avaient éclatés entre les dominants. Et le duo lui s'était infiltré là-dedans pour commencer à éliminer le plus de bandits possibles. Ils avançaient de maison en maison, attendaient à chaque fois le moment propice pour attaquer, c'est-à-dire en plein combat quand les bandits qui se lacéraient entre eux étaient concentrés sur leurs propres combats.
C'était stratégique, mais assez lâche. Mais ils ne pouvaient pas décemment s'annoncer et y aller de front. C'était la solution la plus rentable de rester cachés jusqu'au moment opportun. Ils s'en sortaient plutôt bien, personne les avaient repérés pour l'instant et Haru n'avait que des blessures mineures. Mais tous les endroits où ils passaient n'étaient pas forcément en pleine bataille. Certains affrontements avaient déjà été terminés et les vainqueurs s'étaient regroupés ailleurs. Mais leurs forces s'affaiblissaient petit à petit.
Malgré la volonté d'avoir voulu exercer une attaque coordonnée et un effet de surprise, pas mal de requins s'étaient préparés à un assaut surprise, visiblement. Car l'une des plus grandes demeures de l'un d'entre eux avait été choisie comme lieu de regroupement afin qu'ils puissent lutter ensembles. C'était malin, et facilement constatable. Le toujours assez grand groupe de petites frappes s'était réunit devant la demeure principale sans compter ses morts. Ils semblaient tous être sensés se regrouper à un point précis, mais il avait changé en voyant que les bandits de haut vol s'étaient alliés. Le duo profita de ce moment pour prendre pause, eux qui depuis deux bonnes dizaines de minutes avaient donnés de leur énergie afin de rapidement enchaîner les lieux de combat et se débarrasser du plus grand nombre d'ennemis possibles. L'Assimilatrice avait donné de son chakra pour soigner Haru et lui guérir quelques blessures superficielles.
Hatsuharu lui, avait été chargé de regrouper tous les natifs de Kuidouraku. Ils avaient été prévenus -tous les volontaires-, de tous pouvoir trouver une arme afin de se révolter. Tout le monde était là. Enfin tous ceux en capacité physique d'intervenir de manière pertinente. Les autres s'étaient regroupés dans un bâtiment consacré aux rizières et quelques membres avec une bonne condition physique se chargeait de surveiller l'endroit au cas où ils seraient menacés. Il ne fallait pas laisser les membres à la constitution physique plus faible que le reste sans protection. Sinon, c'était le carnage assuré. Et même avec ceux qui étaient armés, motivés et en forme, rien n'était gagné.
En face, des bandits bien rôdés et assoiffés de sang ainsi que de pouvoir, des gens habitués à se battre, et surtout à tuer. Eux, n'auraient aucune hésitation. Alors il ne fallait pas en avoir du côté des révolutionnaires. Mais il n'y eût nul besoin de discours motivant, de tirade élongé sur la fierté et l'honneur. L'intensité d'une détermination féroce se lisait dans chaque regard. Homme ou femme, aucune différence. Tout le monde était motivé pour se venger, et reprendre le contrôle de ce qui leur avait été volé pendant deux ans entiers. Le peuple en avait marre. Et ce soir, le peuple allait reprendre le contrôle.
Alors le groupe se mit en marche, se séparant en V afin d'aller de chaque côté de la structure et de pouvoir encercler tous les bandits restant à Kuidouraku. Ils allaient tous périr, ce soir d'Hiver. Et Kuidourakou serait de nouveau libre, de nouveau entre les mains du peuple et non des tyrans. C'était déjà un énorme boucan là-dedans. Des bruits de combats en tout genre, des cris d'agonies et de meurtres. Des bruits sourds, et d'autres évoquant l'usage du ninjutsu. Ca allait être compliqué, mais ils pourraient le faire. Non. Ils devaient le faire.
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