Harder, Better, Stronger | Ft Mekata Nanabe Depuis son arrivée à Kumo à son ouverture et le schisme avec son ancienne existence, l'ancienne paysanne n'avait encore jamais douté de la validité de son choix de se tourner vers l'apprentissage du ninshu. Si elle avait connu le doute et le questionnement, elle s'en était jusqu'à lors toujours félicité; et ce, malgré le faible rang et l'apprentissage constant avec lequel elle devait s'arranger chaque jour. Sans équipe fixe, la jeune femme avait hérité plus souvent des tâches ingrates insignifiantes que de réelles missions et elle ne pouvait raisonnablement pas savoir quand est ce qu'elle prendrait réellement son envol en temps que combattante. Pourtant malgré cela, elle avait continué à persévérer dans la pratique assidue, drastique et quotidienne du renforcement physique. Pis encore, elle prenait à présent ses exercices comme moyen de vanter sa frustration de ne pas aller plus vite, au point qu'elle devait à présent porter de manière quasi-permanente des bandages autour de ses deux mains, remontant jusqu'au coude pour cacher l'état peu enviable de ses dernières. Couvertes de cals, de bleus, d'ecchymoses et de cicatrices, la genin estimait qu'ils représentaient ses convictions profondes en temps que soldat et se sentait fière de leur pitoyable état, mais elle reconnaissait également qu'elles envoyaient une image négative aux civils qui eux, ne voyaient généralement que la partie émergée de l'iceberg que représentait l'aptitude d'un ninja. Ainsi avait elle décidé de les cacher afin de garder l'apparence la plus lisse possible.

Du moins, aussi lisse que possible. Du fait de son faible rang social et ses faibles revenus en tant que Genin - et de faible rang de surcroît -, la jeune adolescente ne roulait pas franchement sur l'or. Ce faisant, elle n'avait nullement les moyens de se payer le luxe de la frivolité. Un énième point qu'elle se poussait d'ailleurs à ignorer. Mais lorsqu'elle avait quitté l'appartement une pièce -plus proche du cagibi qu'autre chose d'ailleurs - en cette matinée d'hiver, ce n'était pas pour réaliser une autre mission alimentaire. Cette fois ci, l'excitation pouvait se lire sur on visage car elle irait travailler sur la pratique directe du Taijutsu plutôt que les sombres théories de l'académie ou s’échiner à remplir – parfois à contre cœur – son devoir de shinobi. En effet, en ce nuageux matin de la saison fraîche, elle irait rencontrer son premier véritable instructeur pratique et s’entraîner à maîtriser une technique de relativement haut niveau. Ou plus précisément, sa première véritable instructrice. De fait, la jeune soldate avait demandé officiellement à l’état major de lui appointer des entraînements particuliers de temps à autre, le temps d’être intégrée à une équipe pérenne.

Et c’est ainsi qu’elle avait reçu quelques jours auparavant son premier planning. Pour le moment, son instructrice désignée s’avérerait être une autre Genin plus expérimentée répondant au nom de Mekata Nanabe. Il ne lui en fallait pas plus pour raviver encore plus la flamme de l’ambition. Et pour preuve, contrairement à son habitude, Kaori s’était rendue avec plus d’une heure d’avance sur le terrain d’entraînement qui leur avait été alloué. Incapable de cacher son impatience, elle avait hâtivement enfilé son accoutrement d’entrainement constitué d’un simple haut sans manches particulièrement usé d’une couleur verte caca d’oie agrémenté d’une simple ceinture noire où trônait l’emblème du bandeau frontal de Kumo, surplombant un simple pantalon en lin recouvrant jusqu’à ses mollets et évasés sur le bas.

Si l’on faisait abstraction du bandeau frontal immaculé trônant au niveau de sa taille, la jeune femme ressemblait plus à n’importe quelle va nu pieds avec son allure svelte voire maigrichonne malgré une musculature bien dessinée, ses cheveux mi-longs ébouriffés et son teint mât hérité des nombreuses générations de Yotsuki s’échinant à la tâche sous le soleil de l’océan et de la campagne. Pourtant, dès que l’on croisait son regard d’émeraude, n’importe qui pouvait y lire une ambition malsaine et démesurée empreinte de frustration et de colère. Pis encore, alors qu’elle entamait ses katas pour s’échauffer, son appartenance au corps armé ne faisait plus aucun doute. Ses katas de base témoignaient des dizaines voire des centaines d’heures de répétition. Qu’il vente ou qu’il pleuve, l’aspirante combattante les répété encore et encore, jusqu’à en faire des mouvements reflexes. Et tandis que son corps se mettait lentement mais sûrement à la tâche, son esprit se mit à divaguer, ignorant toute notion de temps ; uniquement fixé sur une idée : dominer.

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L'hiver était là et avec lui les nuages de Kumogakure no sato se colorait de la grisaille de cette saison. Bien sûr, l'automne avait eu son long de journée grise et pluvieuse, mais on y voyait plus souvent le soleil qu'en hiver. Voilà déjà une semaine que l'on n'avait pas vu un rayon de soleil transpercé le ciel du pays de la foudre, en tout cas par ici au sud de Kaminari no kuni.
Ce n'était pas particulièrement un problème pour Nanabe son moral, sa détermination et son énergie était au beau fixe qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige. D'ailleurs, il était cinq heures du matin et aujourd'hui, elle avait devant-elle quatre bonnes heures à tuer. Qui comme chaque fois qu'elle avait des heures à tuer en matinée lui servirait à s'entraîner. C'est donc après un petit-déjeuner costaud, mais pas trop lourd qu'elle enfila sa tenue d'entraînement qui était pour ainsi dire la même que sa tenue de combat et que sa tenue de mission. Une fois repus, laver et saper la genin prit la route des plateformes d'entraînement.

Une... deux... Une... deux... Une... deux... Une... deux... C'est toujours au pas de course que la kunoichi se rendait à l'entraînement. Décidé à en découdre avec elle-même et ses limites. Jusqu'à neuf heures du matin seulement malheureusement, car elle était booker pour un cours de taijutsu. C'était son énième en un mois, c'est vrai que le premier cours particulier qu'elle avait donné à Sayuri Mojuzuka c'était bien passé, mais de là à lui en mettre à la pelle. Il faudrait qu'elle s'entretienne avec Waibe, ce n'était plus possible elle avait moins le temps pour elle et elle avait peur de régresser.
En tout cas à neuf heures, allait encore se pointer un mou du genou sorti des bancs de l'école qui avait des difficultés en taijutsu. Ce qui est pourtant la base des arts shinobi. Depuis Sayuri, elle n'en avait pas vu un seul qui était potable. Alors, bien sûr en ressortant de son cours certains avaient appris des choses, mais peu avait eu le courage de revenir et de persévérer. Elle en avait touché déjà deux mots à Waibe qui supervisait les plannings des plateformes d'entraînement. Au final, ils ressortaient du cours en ayant mal aux abdos, mais de là à imprimer des techniques. Non, les genins qui lui étaient envoyés n'étaient pas assez motivé, il n'y pas à tortiller du cul pour chier droit, il fallait une volonté de fer !

En tout cas, elle commença sa routine d'échauffement une fois sur place. Quelques étirements pour réveiller les muscles et articulations. Enfin, le vrai travail allait débuter. Jumping Jack. Fente. Squat. Pompes. Burpees. Planche. Gainage. Crunch. Mountain Climber. Superman. Et tant d'autres qui suivirent...


À huit heures, il y avait déjà quelques habitués des terrains d'entraînement sur place. Nanabe n'était plus seule, mais elle avait son petit coin habituelle alors, elle était tranquille. Par contre, elle vit une tête qu'elle n'avait vu que dans une fiche d'identité. C'était Kaori Yotsuki, elle avait une heure d'avance. Une adolescente comme la native des montagnes, à peine plus jeune qu'elle, un an d'écart. Elle semblait dure, excitée et déterminée. À peine arrivée, elle commença à s'échauffer puis faire des katas. En voilà une qui prenait son entraînement au sérieux pas comme tous ces fainéants qu'elle avait vu ces dernières semaines. Peut-être que le cours serait intéressant cette fois-ci.

Une fois l'heure fatidique arrivée, Nanabe cessa sa propre session d'entraînement pour approcher Kaori, il est neuf heures :

Bonjour, tu es Kaori, questionna la Mekata ?

Harder, Better, Stronger | Ft Mekata Nanabe Trop absorbée par sa routine, Kaori ne remarqua pas tout de suite la présence qui se dirigeait dans sa direction. Constant l'arrivée progressive de nombreux usagers venus occuper la zone à leur tour, elle s'était littéralement emmurée dans sa bulle. L'air frais et l'exercice matinal avaient fait leur office et la jeune femme se sentait prête à enchaîner sur les hostilités lorsqu'elle entendit une voix énoncer son nom. Se tournant vers l'origine de l'appel, elle déposa les yeux sur une vision pour le moins inhabituelle, mais pas dénuée d'un certain... panache. La femme qui lui faisait à présent face arborait le même teint basané qu'elle, signe d'une vie passée au grand air. Légèrement plus grande que son élève du jour, la dénommée Mekata Nanabe ne semblait pourtant pas beaucoup plus vieille, cependant les deux femmes partageaient visiblement le même goût pour la simplicité et la praticité au delà de l'esthétisme au vu de son accoutrement. Un choix louable et raisonnable pour une spécialiste du taijutsu, mais force était de constater que la musculature plus marquée de la sensei tranchait délicieusement avec des atouts féminins fermement enlacés derrière ce qui semblait être des bandages en lin au niveau de la poitrine et des bras. Son regard, d'une couleur rouge inhabituelle, tranchait délicieusement avec une chevelure d'un blanc nacré du plus bel effet. Bien malgré elle, Kaori se surpris à afficher un demi sourire tandis qu'elle dévorait du regard cette délicieuse créature alliant puissance, férocité et féminité.

Puis, se rappelant brutalement la raison de leur entrevue, elle feint de tousser un instant et reprends ses esprits. Elle se redresse brusquement, muscles en alerte et effectue une révérence respectueuse face à son instructrice avant de lui répondre d'une voix égale:

" En effet. Yotsuki Kaori, pour être précise. Comme vous pouvez le constater, je souhaite me spécialiser dans le Taijutsu à mains nues. Je tiens à vous remercier pour le temps que vous allez me consacrer. "

Les présentations d'usage faites, elle se redresse en garde à vous et se fait un point d'honneur à soutenir le regard rouge avec ses propres yeux d'émeraude, en attente de ses premières instructions. L'ex-paysanne espérait seulement que son instructrice ne prenne pas cela pour un défi, il s'agissait purement et simplement du seul moyen qu'elle avait trouvé pour ne pas la reluquer de manière trop... flagrante.


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La dénommée Kaori était donc approximativement de l'âge de son senseï du jour, le teint halé comme elle. Elle possédait une musculature dessinée à l'image de celle de Nanabe bien qu'elle soit beaucoup plus fine. Le regard de la kunoichi était dur, profond et ses iris couleur d'émeraude transperçait déjà la Mekata. Un regard plein de motivation, mais aussi d'autre chose. Elle semblait examiner Nanabe sous toutes les coutures, reluquant carrément son physique. Elle surprit même Kaori à mater ardemment sa poitrine plus généreuse, ses fessiers et l'ensemble de ses muscles. Peut-être était-elle une amoureuse des corps bien faits, mais ce n'était pas une raison pour être aussi grossière.
Enfin, la combattante n'avait rien à dire puisqu'elle se surprit à son tour à reluquer son élève. Depuis peu, elle avait remarqué cette fâcheuse tendance que son regard avait. Il était inexorablement attiré par ses collègues, il y avait eu Muku, Sayuri puis même la Shodaime Raikage. Et ça c'était seulement la liste des femmes, elle ne se l'était pas avoué, mais elle avait bien remarqué le beau physique de Daiki puis celui de Waibe Teka aussi le juunin. Enfin, bref elle commençait à devenir une femme et ce n'était pas un truc qui lui plaisait. Pourtant, encore aujourd'hui, elle n'était pas insensible au charme de Kaori. Elle trouvait sa petite poitrine mignonne, ses hanches affriolantes et son cul particulièrement hypnotisant.

Nanabe sortie de sa torpeur, de ses pensées lorsque la Yotsuki se mit au garde-à-vous et planta son regard dans le sien. Elle confirma être la bonne personne et être venu pour un cours de taijutsu. Il allait falloir s'y mettre :

Bien, dit-elle pour définitivement clôturer cette séance de reluquage. Puisque tu sembles avoir les qualités physiques requises, avoua la genin en jetant un dernier regard à la cambrure de son élève. Je te préviens, tu vas souffrir, ce sera dur, mais ce sera bon pour toi. On va commencer par vérifier que tu tiens le choc, tes muscles auront fort à faire avec moi. On va commencer par cinquante tours de piste au trot, mais je ne suis pas le genre de professeur à te laisser bosser seule. On fera tout ensemble et je ne te ferais pas faire ce que je ne ferais pas, c'est parti, gronda-t-elle en commençant à courir.

Harder, Better, Stronger | Ft Mekata Nanabe Si l'élève du jour tentait de retenir tant bien que mal ses hormones, il semblait que son interlocutrice elle non plus ne se privait guère d'avoir le regard baladeur. Ayant remarqué à son tour une lueur de lubricité à peine perceptible dans ce regard au reflet sanguin, elle relâche imperceptiblement sa posture, signifiant qu'elle avait légèrement baissé sa garde. Point trop non plus car la jeune femme gardait tout de même en tête la différence d'expérience manifeste qui existait entre les deux consœurs malgré leur grade équivalent. Elle note cependant dans un coin de son esprit qu'il lui faudrait garder le nom de son équipière du jour bien au chaud, avec un peu de chance, elles partageaient plus de choses en commun que leur passion du combat au corps à corps. Pour l'heure, elle conserve une attitude militaire et écoute la tirade sans broncher. Selon l'autre femme, elle allait d'abord commencer par évaluer les aptitudes physiques basiques son son apprentie du jour - prévisible -, que l'entraînement allait être ardu mais bénéfique -rien de spécial à nouveau -; et qu'il allait commencer immédiatement avec une cinquantaine de tours de piste.

Sur ces mots, les yeux de la Yotsuki s'élargissent de stupeur. Cinquante. Tours. Elle jette un regard en biais à la piste en question: à vue de nez, elle devait faire entre 400 et 600 mètres de long; soit à la louche environ une trentaine de kilomètres au trot. L'exercice en lui même ne représentait pas un énorme défi pour des shinobis spécialisés dans le domaine physique comme les deux protagonistes du jour, mais il existait tout de même une variable de taille entre cinquante tours de piste et 30km de course: la répétition. Parcourir une distance de 30km permettait à l'esprit de divaguer, de s'évader; on pouvait admirer le paysage sur la route pour ignorer la fatigue. En sus, il était facile de voir et d'évaluer les progrès vis à vis de son objectif. Inversement, faire cinquante fois le tour d'une même piste était ennuyeux, ne permettait quasiment aucune évasion et épuisait de manière exponentielle la patience du coureur de telle sorte que; à ne plus pouvoir se concentrer sur autre chose que l'effort fourni, ce dernier finissait par prendre une telle place qu'il épuisait toute force mentale et, par extension, toute force physique bien plus rapidement que n'importe quelle distance en balade.  

La jeune brune pousse un juron intérieur alors même que Nanabe s'engage sur la piste au petit trot. D'abord hésitante car désireuse de garder ce postérieur dans son champ de vision pour lui donner une distraction pendant les prochaines dizaines de minutes que dureraient cet échauffement, elle finit néanmoins par rejoindre son instructrice, jugeant que ce serait donner une mauvaise image de son professionnalisme que de tenter de se faciliter la tâche. Et c'est alors que le duo s'élance dans une foulée commune.

Une dizaine de minutes plus tard, Kaori commence déjà à avoir du mal à maintenir le rythme: la jeune femme commence à s'ennuyer et veut en finir rapidement. Pourtant, elle savait pertinemment que changer la cadence reviendrait à l'épuiser sur le long terme. Elle s'efforce donc de faire preuve d'une volonté stoïque et se borne à maintenir le rythme de son instructrice malgré une frustration grandissante.

Cet echauffement allait être long. TRES. Long.


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Kaori n'a pas l'air enchanter du début de ce cours, mais elle s'exécute et c'est bien tout ce que lui demande Nanabe pour le moment. Puisqu'elle s'en sort bien, c'est arrivée au trentième tour que la Mekata accélère le rythme volontairement afin de boucler les vingt tours restants :

Allez Kaori, tu me remercieras quand tu auras maîtrisé la technique que je vais t'enseigner, précisa la kunoichi tout en enchaînant les foulées au pas de course.

Toutes les deux finirent les cinquante boucles du terrain puis Nanabe regarda à nouveau Kaori dégoulinante de sueur, le souffle court. Elle aussi était dans le même état, c'est bien Nanabe se disait que cette kunoichi était peut-être fait du même bois qu'elle-même. Alors, pour ne pas laisser refroidir ses corps en sueurs, elle fit signe à son élève du jour :


Allez, on enchaîne avec un objectif, cent pompes, cent squats et cents abdominaux. Allez, c'est parti ma belle ! Une, deux, trois, quatre, cinq, six... quarante-deux, quarante-trois, quarante-quatre... soixante-dix, soixante et onze, soixante-douze... quatre-vingt-dix-huit, quatre-vingt-dix-neuf et cent. Aller squats !

Elle se mit en position squat :

Allez petit cul, on enchaîne même s'ils n'ont rien à envier à personne montre moi que tu peux muscler ses jambes et ce postérieur ! Une, deux, trois, quatre, cinq, six... quarante-deux, quarante-trois, quarante-quatre... soixante-dix, soixante et onze, soixante-douze... quatre-vingt-dix-huit, quatre-vingt-dix-neuf et cent. Aller abdominaux !

De nouveau, elle changea de position, dos à terre et mains au niveau des tempes :

On lâche rien Kaori ! Une, deux, trois, quatre, cinq, six... quarante-deux, quarante-trois, quarante-quatre... soixante-dix, soixante et onze, soixante-douze... quatre-vingt-dix-huit, quatre-vingt-dix-neuf et cent.

Enfin, elles avaient terminés ces séries qui pouvaient sembler interminable, mais la fatigue musculaire était essentielle au cours d'aujourd'hui.

Maintenant, le vrai travail va commencer, annonça la Mekata.

Harder, Better, Stronger | Ft Mekata Nanabe Cette femme était une bête. La jeune adolescente avait jusque là pensé qu'elle avait maintenu une forme physique plus qu'impressionnante même comparée à certains de ces collègues plus haut gradés - du fait notamment de sa spécialisation au corps à corps - mais elle se rendait à présent compte, dans la douleur, qu'il existait toujours meilleur que soit. A bout de souffle et de patience après avoir dû supporter la cinquantaine de tours de terrains elle suait déjà à grosses gouttes, avait déjà insulté l'autre femme, ses ancêtres, et toute sa généalogie suffisamment pour faire pâlir de honte le plus rude des charretiers et s'était même payé le luxe de souhaiter mourir là et tout de suite. Bien entendu la pauvre petite tentait de conserver une façade neutre, et n'avait pas dit un mot à voix haute, cependant, ses tremblements, son souffle court, sa posture penchée ne mentaient pas: Kaori avait déjà largement tapé dans ses capacités physiques alors que Nanabe semblait avoir tout juste fait un petit foorting matinal. Entre deux râles luttant pour reprendre son souffle, l'ancienne bouseuse jette un regard envieux à un robinet à quelques mètres d'elle, recherchant le courage et la volonté nécessaires pour bouger son popotin et se désaltérer.

Mais avant même qu'elle ne puisse réaliser ce rêve qui lui paraissait si loin, son instructrice lui intime de reprendre la cadence en dévoilant le reste du menu de ce matin: pompes, squats, abdominaux. Encore une fois rien de particulièrement rebutant, mais dans un contexte où la jeune femme sentait déjà ses jambes comme deux énormes bouts de viande lancinants, l'exercice allait sans doute être pesant. Mais, tenant une fois de plus à préserver les apparences, elle s'exécute à la suite de l'autre, adaptant toutefois son propre rythme à sa condition physique visiblement largement moins développée que celle de la montagnarde. Et tandis qu'elle réalise l'entraînement, son regard se fixe sur le corps de l'autre avec une vision différente entre l'admiration, le désir et la curiosité. L'adolescente l'avait déjà remarqué auparavant, mais Nanabe avait un physique plus qu'attrayant, et visiblement, elle s'entraînait comme une véritable dératée pour le maintenir en tip top condition; au point de laisser une de ses collègues de la même spécialisation largement loin derrière. Ce point l'intriguait d'ailleurs car elle avait toujours été fière de sa forme physique, héritée de son travail aux champs. Or, la Mekata était capable de bien plus sans sourciller, laissant supposer que l'endroit où elle avait vécu, voire même son mode de vie, l'avait soumise à une nécessité d'adapter sa forme physique à un point extrême.

Laissant son imagination gambader sur cette question, la Yotsuki réalise les exercices sans trop en souffrir. En effet, le renforcement musculaire constituait également la grande majorité de son work out quotidien là où l'endurance et le cardio qu'elle avait développé n'était que la résultante de ses autres pratiques. Au final, cela faisait de Kaori une kunoichi avec une force de frappe conséquente, mais à au cardio relativement limité - du moins comparé aux autres spécialistes de son art de prédilection -.

Après avoir réalisé à son tour l'échauffement, quelques minutes après on instructrice, Kaori finit par se relever. Elle perle la sueur, ses muscles d'ordinaire finement dessinés à présent pleinement visibles suite à l'échauffement. En sus, son souffle est plus maîtrisé, le travail au sol l'ayant permis de récupérer la majeure partie de ces capacités pulmonaires. Sans dire un mot, elle adresse un hochement de tête à sa compère d'entraînement, curieuse de savoir à quelle sauce elle serait mangée cette fois.




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Bon, déjà, tu me fais plaisir à finir les exercices sans rechigner, c'est preuve d'entretient et de force mentale. Il va t'en falloir pour la suite, aujourd'hui, je vais t'apprendre à résister à une attaque par la seule force de ton physique, précisa la kunoichi avec un sourire. J'ai lu ton dossier, tu maîtrises une technique similaire et cela sera d'autant plus facile à assimiler, reconnu la jeune femme.

Kaori avait peiné pour la course, mais musculairement elle répondait présente et c'était un plaisir. Depuis Sayuri, le professeur de taijutsu n'était pas retombé sur un shinobi ou une kunoichi qui tenait la distance. Pourtant, le niveau globale physique de Nanabe devait être parmi les plus importants du village au dire de Waibe qui voyait défiler tous les kumojin de Kumogakure no sato. En terme de sport pur et dur, elle égalait des jonin et Waibe lui avait proposer de s'inscrire en équipe au Défi CrossFit des plateformes.

L'échauffement que je t'ai concocté était en partie pour tester ton niveau physique, donc pour savoir si tu étais capable d'apprendre cette technique. C'était aussi pour moi un moyen de fatiguer ton corps, car tu devras être en mesure d'utiliser cette technique à tout moment, expliqua la kunoichi. Elle n'est pas sans risque et imparfaite, mais elle peut te sauver la mise, car extrêmement rapide d'exécution, lorsqu'on la pratique correctement, continua Nanabe.

Elle laissa un silence afin que Kaori imprime bien tout cela dans son esprit :

Je sais que tu as la capacité d'injecter du chakra dans et autour de ton corps afin de renforcer celui-ci. Une capacité qui ressemble beaucoup à la mienne, originaire du clan Mekata, je suis capable de contrôler la densité de mon corps, commença par expliquer la native du clan des montagnes. J'ai ainsi la possibilité de diminuer la densité de mon corps, mais surtout de l'augmenter. Étant plus dense, il peut résister à des assauts d'une puissance élevée. Ta technique consiste un peu à faire la même chose, mais avec l'ensemble de ton chakra, énergie spirituelle et physique, continua la kunoichi.

Une pause puis elle reprit :

Enfin, tu dois savoir que ce n'est pas sans risque, car certaines offensives comme celles émanant du bukijutsu des armes tranchants, sabre, kunai, shuriken et cétéra sont efficaces face à ce genre de technique de renforcement. D'autres techniques comme les techniques tranchantes futon ou le katon peuvent être problématiques, insista la kumojin. Hors avant de te l'apprendre n'oublie pas ces règles, même si la technique atténue quand même les effets de ces techniques dites "traversantes".

Nanabe se mit à une distance de cinq mètres de son vis-à-vis puis fit un signe de la main :

Allez ! Attaque moi de toutes tes forces, vas-y à fond. Je vais te monter, affirma la genin.

Harder, Better, Stronger | Ft Mekata Nanabe La récemment promue ne pipa mot pendant que son instructrice du jour détailla les raisons d'une telle entrée en matière. Fixant son regard avec déférence, elle se contentait d'étirer nonchalamment des muscles qui commençaient à être parfaitement chauds pour la vitesse supérieure. Sans grande surprise, Nanabe avait déjà sélectionné le contenu de son apprentissage en fonction des capacités innées de son élève du jour et visiblement, il allait concerner une technique défensive. Kaori comprit rapidement que la base sur laquelle la montagnarde allait consolider ses connaissances se révélait être son Pillar man. Une technique de niveau intermédiaire qu'elle avait mis au point pour pâlier à son manque de mobilité en combat. Se concentrant uniquement sur la maîtrise du chakra et les capacités physiques de son utilisateur, sa propre version se contentait de booster la résistance musculaire pour faire face à différents assauts.

La brune leva cependant un sourcil à l'évocation de la capacité spéciale de Nanabe: le contrôle de la densité. A sa connaissance, cette forme de pouvoir n'était pas courante dans le village des Nuages; ou du moins pas dans les archives officielles. Cela laissait supposer qu'il s'agissait soit d'une capacité si rare que les utilisateurs étaient épars, soit d'un pouvoir émanant d'un autre pays que celui de la Foudre. Mais au delà de ces considérations, un adepte du combat au corps à corps pouvant varier à loisir la densité de ses membres ouvrait la voie à de nombreuses utilisations créatives du don. Mais l'adolescente n'a pas le temps de divaguer dessus, la voix de son instructrice se montrant particulièrement impérative lorsqu'elle lui annonça les failles de son arcane: le bukijutsu tranchant et certaines attaques élémentaires. Cela faisait sens, sa propre version inachevée disposait des mêmes travers.

L'instant d'après, les feux femmes étaient en garde l'une face à l'autre. Ayant pour mission de tenter de la blesser, Kaori prit une seconde pour réfléchir à la meilleure façon de faire. Jusqu'à présent, son maigre répertoire de techniques ne reposait que sur la défense et le déplacement pour compenser les failles de son style de combat, ses opportunités d'attaque, elle, se basaient principalement sur les attaques basiques de corps à corps. Ce faisant, elle ne possédait paradoxalement que d'une technique dont l'objectif était d'infliger des dégats, et encore, il s'agissait d'un mouvement basique enseigné même aux membres de l'académie. Malgré un sentiment de honte persistant de ne pas pouvoir montrer de réelles attaques dignes de ce nom à Nanabe, Kaori  finit tout de même par engager l'assaut. Ramenant son bras gauche en arrière, elle lui décoche un coup d'estoc, paume ouverte à l'image d'un combattant sumo, visant l'estomac de son interloctrice. La technique était simple, stupidement simple en vérité... mais c'était tout ce dont elle était capable. Enfin, plus ou moins.




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Visiblement, Kaori était prête à envoyé son attaque. Elle avait été très attentive tout au long des explications de la kunoichi, maintenant elle verrait la pratique. Comme prévue, elle allait envoyer une attaque de taijutsu aucune chance qu'elle égratigne ne serait ce qu'un peu la Mekata avec la technique qu'elle se préparait à effectuer.
Nanabe prenait position en prenant la pose habituelle. La garde de la Mekata se présentait ainsi, main forte en avant paume face à son visage et dos face à l'adversaire. Main faible en protection face à l'abdomen, pied faible en appuie au sol à l'avant et enfin pied fort légèrement en arrière pour pouvoir envoyer des coups de latte violents. Elle était prête à recevoir le coup de la Yotsuki.

Envoie, gronda-t-elle.

Kaori ramena son bras gauche en arrière puis lui envoya un coup paume ouverte visant l'abdomen. Volontairement, Nanabe laissa passer la main de Kaori sous sa garde. Concentrant son chakra elle augmenta instantanément la densité de son corps tout entier. De ce fait, elle s'alourdit au maximum de ses capacités actuelles faisant légèrement craquelé le sol sous ses pieds. La paume de la genin vint frapper où elle avait visé pour rencontrer littéralement un mur inébranlable. La native des montagnes ne bougea pas d'un iota et ne ressenti d'ailleurs rien du tout. Elle ne s'attendait d'ailleurs pas à ressentir quelque chose, mais elle remarqua à la position des bras de Kaori que le coup n'était pas à la hauteur de sa technique. Il n'aurait pas été violent même sans se défendre. Avait-elle peur de l'abîmer ?


Bon voilà, la démonstration n'est pas très parlante comme cela, car ce n'est pas quelque chose de très visible, avoua-t-elle presque gêné alors qu'au sol, le terrain était lézardé de multiples fissures.

Nanabe pesa ses mots avant de reprendre :

Tu sais je ne suis pas dupe Kaori, tu n'as pas mis beaucoup de force dans ce coup n'est-ce pas, interrogea la kunoichi ? Je ne suis pas en sucre, tu sais.

La kunoichi fit signe à Waibe qui bien sûr était toujours là fidèle au poste sur les bords des terrains d'entraînement :

Je te présente Waibe, c'est l'iryô-nin, le ninja médecin responsable des plateformes d'entraînement, dit-elle alors qu'il arrivait. Dis Waibe ça ne te dérange pas de me porter un de tes coups de taijutsu surpuissant qui font ta réputation, toi qui a une excellente maîtrise du chakra, demanda la genin à son supérieur ?

Eh bien... tu sais, je dois surveiller, expliqua le juunin.

S'il te plaît, j'essaie d'apprendre une technique de renforcement défensif à Kaori, mais visiblement, elle n'ose pas frapper fort. Il faut bien que j'en fasse la démonstration, insita la yamajin.

Bien, je suppose qu'en une minute, il n'arrivera aucune catastrophe. C'est ok, accepta le shinobi.

Waibe se tint devant la kunoichi qui avait reprit sa position de garde. Il envoya un coup puissant qui vint impacter Nanabe au même endroit que la paume de Kaori quelques minutes plus tôt. La technique de la Mekata fissura un peu plus le sol tandis que le coup de Teka Waibe fit carrément souffler un vent de nord sur les plateformes d'entraînement. Nanabe restait là stoïque, cette fois, elle avait senti le coup, mais rien de bien méchant grâce à sa technique.


Bien à toi, prépares toi à recevoir l'un de mes coups Kaori et montre moi ce que tu sais faire, proposa la genin.

Harder, Better, Stronger | Ft Mekata Nanabe

" Aouch "

Pour la première fois depuis plusieurs heures, Kaori avait fini par laisser échapper un son de sa bouche, et c'était un misérable jappement. Pour sa défense, le fracas de sa paume contre l'abdomen de l'autre femme lui avait fait le même effet que si elle avait frappé une dalle de béton. Secouant sa main pour tenter de faire passer la sensation, Kaori passe en revue ce qu'elle savait de la technique en question. Du peu qu'elle avait pu observer jusqu'à lors et de ce que Nanabe lui avait dévoilé, le principe de la technique était en effet similaire au Pillar man, mais fonctionnait différemment en pratique du fait de sa capacité spéciale. La où Kaori devait créer des couches superposées de chakra "neutre" pour amortir les chocs, l'autre femme elle, utilisait directement les propriétés particulières du sien pour altérer son physique.

Perdue dans ses pensées, elle adresse un hochement de tête au nouveau venu, avant de remarquer la déception de NAnabe que son élève n'y soit pas allée un peu plus violemment. Une remarque qui pousse Kaori à lui adresser un sourire. En effet, elle n'avait pas vraiment considéré le fait d'utiliser la seule technique de niveau avancé qu'elle connaissait alors contre une alliée, à cause de sa violence. Cependant, sa fierté avait été piquée au vif par le léger ton de défi que la montagnarde avait laissé échapper. En tant que spécialiste du noble art du corps à corps à mains nues, elle ne pouvait décidément pas laisser passer ce genre de provocations. Se positionnant à bonne distance du duo de démonstration, la brune se mit à ronger son frein, en attendant la prochaine opportunité qui lui serait donnée de briller.

Mais lorsque l'eseinin se mets à frapper à son tour, Kaori est suprise par la violence de l'onde de choc, la forcant à faire un pas en arrière pour rattraper son équilibre et éviter de se retrouver les quatre fers en l'air. Mais plus que la résilience particulièrement étonnante dont avait fait preuve Nanabe face à un coup aussi effroyable, c'est la force dont avait fait preuve le médecin qui l'avait vraiment époustouflée. Comment était il possible que quelqu'un capable de déployer un tel potentiel de destruction reste à l'arrière? C'était tout bonnement fascinant. La femme en rouge n'était pas en reste non plus ceci dit, elle avait pu prendre l'attaque de front sans sourciller grâce à la combinaison de sa capacité spéciale et de sa technique. C'est avec un grand sourire et une motivation renouvelée que l'adolescente prend la parole :

" Okay, si vous êtes d'accord, je voudrais bien retenter le coup à mon tour un peu plus tard. C'est vrai je n'y suis pas allée vraiment à fond par précaution. Mais vu ce que vous venez d'encaisser, je n'ai plus aucun doute HA ! Pour l'instant, vous m'avez montré la vôtre, voici la mienne. "

Elle se met en place, les deux mains levées face à elle, se préparant à activer sa propre version du blocage - légèrement inférieure à celle de son instructrice -. Dès que l'autre se mettrait à l'assaut, Kaori serait prête à l'encaisser.






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Nanabe avait tout de même souri lorsque Kaori avait exprimé son "Aouch" alors qu'elle venait de frapper le mur d'abdominaux de son professeur du jour.
La réponse de la jeune femme après avoir vu la démonstration à deux de Nanabe puis de Waibe, plu beaucoup à la native des montagnes. Elle voulait essayer à nouveau de frapper contre la technique de renforcement de la yamajin. Cette fois, elle irait plus fort selon ses dires et c'était tant mieux, car Nanabe était curieuse de connaître sa puissance réelle.

Kaori ne se démonta pas et décida de montrer sa maîtrise du renforcement. Elle se mit en position et demanda à ce qu'on l'attaque. Waibe laissa la place à la Mekata qui prépara son offensive. La kunoichi n'irait pas de main morte et enverra son meilleur coup. En effet, c'est à un coup de cette puissance que la technique qu'elle comptait enseigner à Kaori était censée résister.
Nanabe utilisa son contrôle sur la densité afin de d'augmenter la résistance et le poids de son bras droit. Elle serra le poing et frappa la jeune femme l'impactant au niveau de l'abdomen exactement au même endroit que la propre attaque qu'elle lui avait porté plus tôt. La jeune femme encaissa le coup, mais valdingua à un ou deux mètres plus loin s'étalant au sol. Néanmoins, nul doute qu'elle avait grandement atténué la puissance de l'impact de la kunoichi des montagnes.

Bravo, ton renforcement est impressionnants, admit la kumojin. Cependant, je vais te faire élever le niveau. Tu utilises ton chakra n'est-ce pas pour parer le coup ? Je suppose que tu l'expulses à l'extérieur de toi pour aller à la rencontre de l'agression, imagina la genin. Là, il s'agirait presque de ne surtout pas l'expulser, mais de le concentrer tout autour de ton corps et surtout au sein même de tes fibres musculaires. Cela demande un contrôle précis du chakra, mais je suis certaine que tu peux y arriver, encouragea-t-elle.

Elle laissa un silence :

Allez, dès que tu es prête on reprend, proposa la sensei.

Une fois que Kaori accepta de reprendre, Nanabe concentra à nouveau son contrôle sur la densité pour reproduire la même offensive de précédemment puis frappa au même endroit.

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A la seconde même où le poing fermé de Nanabe entra en contact avec son torse, Kaori avait instinctivement senti la différence de force physique entre son maigre coup de paume et le coup de poing qu'elle avait dégusté. Malgré ses bras disposés de côté pour maintenir son équilibre, ses muscles renforcés avec sa technique de défense et sans effet de surprise, le choc de l'impact fut tel qu'il se propagea tout au long de son corps, traversant sa poitrine et repoussant jusqu'aux appuis pourtant solides de ses pieds. Le souffle coupé, Kaori se senti partir en arrière et assista, impuissante, au basculement de son centre de gravité. Elle observa le monde changer de sens alors que la vibrante sensation de douleur et d'engourdissement se diffusait peu à peu depuis son poitrail vers le reste de son anatomie. Si le choc n'avait duré que le temps d'un battement de cil, la genin, par le prisme de son impuissance et de la surprise, l'avait vécue comme une chute de plusieurs minutes durant lesquelles sont attention ne fut concentrée que sur cette sensation de douleur sourde naissant au milieu de son tronc. Malgré le fait qu'elles soient encore sur le terrain d'entrainement en pleine journée, tous les sons semblaient s'être tûs, l'univers lui, se mouvait au ralenti. Elle se sentait flotter brièvement dans les airs, transportée par le choc du coup.

Puis soudain, comme pour reprendre ses droits sur le monde, le temps reprit son cours. Le choc du sol contre son dos, l'engourdissement et le vertige, le fracas de son atterrissage, le goût oxydé de l'air passant difficilement dans ses poumons vidés par l'assaut. Toute ses informations lui vrillèrent le crâne en même temps. Elle était encore consciente, et, malgré le fait qu'elle soit allongée de tout son long dans la poussière de l'arène, la brune affichait un grand sourire. Frustration? Satisfaction? Sans doute un mélange des deux. Kaori se doutait que l'autre n'irait pas de main morte, et elle était contente d'en voir la preuve. Mais en même temps, elle espérait tout de même que la technique dont elle était fière serait plus efficace. Elle lève les bras devant ses yeux et constate qu'ils tremblent encore. Elle tente de refermer les poings, mais l'exercice s'avère impossible pour l'instant. De dépit, elle finit par les baisser alors que la voix de Nanabe lui parvient.

Un contrôle plus précis et purement interne. L'idée lui avait également traversé l'esprit, mais l'exercice serait plus compliqué à réaliser. Elle reste quelques secondes à terre, fixant l'azur en se demandant comment il serait possible de réaliser cela. Lorsque son corps finit par arrêter de trembler, elle se reposte finalement sur son derrière et se relève sans trop de peine. Visiblement, sa propre technique avait atténué le gros du choc. Sans cela, elle aurait sans doute souffert de séquelles graves au niveau des os.

" Oui, je pense aussi. J'ai déjà la moitié du travail de fait, il ne me reste plus qu'à modifier légèrement le fonctionnement de ma technique. Donnez mois quelques minutes. "

Sur ces mots, la jeune femme se remets en position, concentrant cette fois son attention sur le contrôle précis de son chakra. Son jutsu de défense se basait sur trois principes fondamentaux: concentrer, diffuser et ajouter plus de matière. Elle se représentait l'exercice comme ouvrant un robinet d'eau puis diriger le courant avec des barrages. Une fois les barrages en place et distribuant tous les endroits nécessaires, elle ouvrait plus violemment les vannes pour former plusieurs couches de protection extra dermiques. Le défi qui allait s'imposer à la jeune femme cette fois, c'était d'appliquer cette seconde couche de protection à l'intérieur même de ses muscles, et ce, au dessus de la couche déjà appliquée.

Elle tente d'appliquer la méthode et passe quelque temps à se concentrer avant de donner le top départ à son instructrice. Elle ferme alors les yeux alors que l'autre femme arme son coup, prête à encaisser à nouveau le choc frontal.

" Intérioriser... intérioriser... inté... "

Cette fois ci-le choc avait été bien plus violent. Alors qu'elle s'écrasait à nouveau sur le sol, Kaori senti cette fois ci le gout du sang perler dans sa bouche tandis qu'une douleur sourde et un craquement sinistre se fit entendre au niveau de sa poitrine. Alors qu'elle tentait de se relever, la jeune femme laissa échapper un hurlement de douleur avant de se tenir le flanc gauche avec une grimace. Trop concentrée sur la gestion de son chakra, elle n'avait pas pu activer la technique à temps et avait encaissé le coup sans protection. Résultat: quelques côtes brisées et un début de commotion cérébrale...

Elle resta allongée sur le sol, pliée en deux, trop crispée pour bouger. Heureusement, l'eseinin n'était pas trop loin.



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WAIBE, appela vivement la genin alors que Kaori venait de crier de douleur après le dernier coup reçu.

Nanabe avait à nouveau frapper son élève avec son coup-de-poing, bien sûr, elle ne frappait aucun point vital pour éviter de grosses blessures. Cependant, en cas de rater Kaori ne pouvait que déguster, c'était la condition ou le prix à payer pour devenir plus forte. Alors que sa technique Niku to daichi no ma, entre chair et terre avait impacté l'abdomen de la jeune combattante Nanabe avait senti son ossature céder. Elle avait dû lui briser plusieurs côtes et provoquer, on ne sait quels autres dégâts.
Le juunin accourait sur le terrain d'entraînement la mine grave tournée vers l'enseignante comme un reproche, elle le regarda en haussant les épaules :

Oui et bien presse-toi, tu critiqueras mes méthodes d'entraînement plus tard toubib, grommela la jeune femme.

Elle se permettait les familiarités avec lui, car ils étaient devenus plus proches de ces derniers temps malgré leur différence de grade.

Kaori avait échoué, mais elle progressait et ne restait pas sur ses acquis, c'était une bonne chose. La jeune femme hurlait de douleur, mais pourtant, son regard était encore plein de détermination. Aucun doute, malgré la souffrance, elle réfléchissait déjà à ce qui avait péché puis au moyen d'y remédier sans doute.

Alors, c'est grave, demanda la genin à son supérieur ?

Trois côtés brisés, une légère commotion cérébrale qu'elle a dût se faire en retombant. Rien d'insurmontable, je vais la remettre sur pied, affirma l'iryô-nin. Par contre, l'entraînement est fini pour aujourd'hui, vous reprendrez plus tard, ordonna Waibe d'un ton ferme.

Ce n'était pas plus mal comme ça Kaori pourrait s'exercer au contrôle du chakra en se concentrant uniquement sur cela avant de revenir voir Nanabe :

Bon, je vais te laisser au bon soin de Waibe. Une fois que tu seras rentrée chez toi, tu vas t'exercer au contrôle du chakra. Je me doute que tu dois déjà savoir adhérer aux parois ou marcher sur l'eau, mais tu vas devoir trouver un moyen d'améliorer encore ta concentration et la façon dont tu manies ton chakra. Il n'y a pas de recette miracle, seul le travail paye, précisa le professeur de taijutsu. Bon courage, je suis tous les jours sur les plateformes de six heures à onze heures et si je ne suis pas là, c'est que je suis en mission. Bosse bien ma belle, dit-elle en guise d'encouragement.

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Alors qu'elle gisait sur le sol, l'esprit embrumé par les signaux de douleurs et les vertiges, Kaori peste contre son échec tonitruant. Bien qu'ayant conscience de la diffulté à adapter un jutsu de niveau supérieur, elle se trouvait victime de son sa propre arrogance, une tare qu'elle ne connaissait que trop bien sans pour autant pouvoir se départir de ce trait de personnalité qu'elle traînait depuis bien longtemps déjà. Si elle pouvait sentir ses côtes brisées et sa conscience vaciller, les blessures de son égo lui semblaient toutefois bien plus cuisantes que celles de sa chair. Avisant du coin de l'oeil la présence sur les lieux du médecin, elle finit par fermer les yeux et ne tarde pas à sentir la présence de son sauveur du jour avant de soupire d'aise à l'inoculation du chakra médical. Restant immobile le temps de l'administration des premiers soins, elle ouvre un oeil alors que Nanabe lui procure ses derniers conseils pour la journée. Poussant un grognement approbatif, la brune repose finalement sa tête au sol, en attendant d'être remise sur pieds.

Après avoir passé quelques heures en observation dans le dispensaire du dénommé Waibe, Kaori est finalement autorisée à rentrer chez elle au crépuscule, non sans avoir toutefois écopé de quelques jours d'interruption totale de travail et par extension d'activité physique intense le temps que son organisme se remette correctement du choc. Si la jeune fille est de prime à bord ennuyée par une telle restriction, elle réalise finalement qu'il s'agissait là sans doute d'une manière pour l'eseinin de l'aiguiller dans la bonne direction à suivre pour la maîtrise du jutsu à l'étude. Après tout, ils en avaient longuement discuté afin d'éclaircir les circonstances de l'incident et, si elle s'était montrée trop fière pour accepter des conseils explicites, elle donnait également trop de valeur à l'uniforme pour ignorer les ordres d'un individu plus haut gradé.

Bien décidée à combler ses carences dans la maîtrise du chakra et sa redistribution, la Yotsuki se plie donc aux ordres du médecin et passe les journées suivantes enfermée dans son appartement. Elle tente dans un premier temps de passer son temps à méditer, ignorant tous les stimulus extérieurs pour se concentrer uniquement sur le flot de son énergie intérieure. Mais très vite, la jeune femme réalise l'ampleur dantesque de l'entraînement qui l'attend. D'un naturel impulsif, colérique et belliqueux malgré un self control impressionnant, la patience était une vertu dont elle était démunie, ce qui lui rendit la tâche de rester immobile pendant de longues périodes quasiment impossibles. Ajoutez à celà la pratique du renforcement musculaire et du Taijutsu comme seuls véritables exutoires à sa frustration grandissante et la jeune femme se changea très vite en une brute irascible au tempérament sauvage. Cloitrée entre quatre murs à faire les cent pas, la basanée est prête à exploser de rage à la moindre contrariété. Le jour, elle enchaîne les vaines tentatives de méditation tandis que la nuit, sa frustration l'empêche de trouver un sommeil réparateur. Une spirale infernale qu'elle vit pendant quelque jours, allant jusqu'au point où la jeune femme finit par se demander si elle est prête à apprendre une technique de niveau aussi avancé. Mais lorsqu'après un énième échec elle se mets à feuilleter ses anciens livres d'académie pour se changer les idées, Kaori finit par tomber sur une alternative à la forme de méditation habituelle: la visualisation.

Dans les grandes lignes, cette méthode consistait visiblement à coordonner son esprit et son flot de chakra de sorte que chaque mouvement visualisé influe sur l'énergie qui traversait son enveloppe charnelle. Le livre détaillait la manière dont il lui fallait sentir chaque parcelle de chakra pour reconstituer mentalement son corps. Cependant ce double mental étant uniquement lié à la capacité de manipulation du chakra, pour être capable de le mouvoir, l'élève devait être capable de juguler le flot de manière précise dans sa propre jambe. Un flot trop important de chakra signifiait un membre disproportionné tandis qu'un flot trop faible le faisait purement et simplement disparaître. Intriguée par cette méthode, la Yotsuki se rendit à la bibliothèque pour en apprendre un peu plus et, après avoir emprunté des ouvrages plus précis, se jeta à l'eau le soir même.

La première séance d'entrainement ne fut pas une partie de plaisir. Bien qu'il ne s'agissait que d'une méthode parmi tant d'autres, le contrôle général du chakra de la Yotsuki était si désordonné et chaotique que la première fois qu'elle put enfin visualiser un corps, ce dernier tenait plus du blob vaguement humanoïde que d'un corps humain. Cependant, lorsque la jeune adolescente relâcha finalement sa concentration, elle était en nage, mais satisfaite de ses maigres progrès. Elle voyait enfin une lumière au bout du tunnel, une semaine après l'incident du terrain d'entrainement.

Il lui fallut encore une semaine à alterner entre l'entrainement physique et la méthode de visualisation pour être enfin capable de produire une projection mentale humaine à peu près stable dotée de quatre membres plus ou moins égaux, mais son contrôle sur le flot de chakra s'était déjà considérablement affiné.

Lorsqu'elle repointa finalement le bout de son nez face à Nanabe, au début de la troisième semaine depuis l'accident, c'était une jeune femme ragaillardie, ayant repris du poil de la bête et prête à en découdre. Comme l'avait demandé son instructrice, la Genin se présenta sur le terrain d'entrainement de bon matin, s'échauffant dans l'air frais du matin en attendant sa comparse. Cette fois ci, le résultat serait différent.


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Trois semaines passèrent avant que Nanabe ne revoie la silhouette sexy de Kaori Yotsuki foulée la terre rocailleuse des plateformes d'entraînement. Rien de moins que vingt et un jour, mais ce n'était pas un mal. Si, la jeune femme était revenu trop tôt cela aurait signifié qu'elle n'avait pas été sérieuse quant à son entraînement. Hors, trois semaines étaient une base plutôt solide pour avoir éveillé une autre forme de conscience de son propre chakra. En matière de physique, le professeur n'avait rien à lui apprendre, Kaori était une petite machine dans son genre. Bon, la Mekata elle était carrément une grosse machine en sport, mais elle pratiquait ces exercices physiques depuis qu'elle savait marcher. Ça marchait comme ça au sein du clan des montagnes de Yama no kuni, un corps sain et fort. Un esprit sain et éduquer. Pourtant, la brune de la famille Yotsuki n'était pas en reste, loin de là.
Hors, Nanabe espérait l'avoir vu progresser spirituellement et non physiquement. La première leçon avait servi à déterminer son niveau et ses besoins. Celle d'aujourd'hui servirait à mesurer ses progrès et pourquoi pas à enfin mêler l'énergie physique et spirituelle afin d'obtenir le renforcement nécessaire à la technique souhaitée.

Oh ! Je vois que tu es de retour, Kaori. J'espère que tu as trouvé comment travailler ton contrôle du chakra et que tu le maîtrises mieux, questionna de manière rhétorique la jeune femme ?

Elle ne laissa pas le temps à la Yotsuki de répondre à cette fausse question où de lui expliquer ce qu'elle avait fait exactement. Pour l'heure, il allait falloir lui montrer les résultats et non pas la méthode, chacun la sienne tant que cela marche correctement. Alors, Nanabe enchaîna :

J'espère que tu es venu échauffer, cela nous fera gagner du temps, continua la Mekata ?

Une fois la réponse prise, puis l'échauffement terminé s'il y en eu un, elle lança :

Bon, inutile de te remontrer la méthode. Tu l'auras compris, c'est chacun la sienne le tout est de comprendre ce qu'il faut faire. Alors, maintenant, prépare-toi à subir le coup de la dernière fois. Désormais, tu le connais, concentre-toi, ordonna-t-elle en se mettant elle-même en position.

Une fois que Kaori fit signe qu'elle pouvait y aller, Nanabe densifia instantanément son bras droit puis vint frapper au niveau de l'abdomen de Kaori avec une puissance similaire à celle utilisée quelques semaines plus tôt.

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Les retrouvailles avec son instructrice furent plutôt sympathiques. Acceuillie avec ce qui semblait être une réelle bonhommie de la part de son aînée, Kaori stoppa rapidement ses propres enchainements pour lui adresser un sourire chaleureux. Comme elle l'avait précisé plusieurs semaines auparavant, Nanabe espérait voir des progrès chez son élève temporaire dans le domaine de la maîtrise de son énergie intérieure. La cadette se contente de hocher la tête sans dire un mot, après tout, ces trois dernières semaines avaient été fructueuses pour elle. Et alors qu'elle s'apprête à épiloguer sur le pourquoi du comment, la montagnarde lui tourne le dos, enchaînant sur l'échauffement. Une attitude qui tira un léger sourire amusé à la pêcheuse. Visiblement, la méthode lui importait peu tant que les résultats étaient au rendez vous, ce qui, étonemment, n'étonnait absolument pas la récente genin.

La Yotsuki n'avait cependant pas encore eu le loisir de commencer les échauffements de Nanabe, et, si elle en comprenait l'utilité, force était de constater qu'il s'agissait bien de quelque chose dont elle se serait passée, afin de sauter directement à l'étape intéressante. Néanmoins, elle se douta que l'autre femme ne lui lâcherait pas la grappe. C'est donc avec une certaine résignation que l'adolescente se mets à trottiner.

Quelques heures et bouteilles d'eau plus tard - elle y avait pensé cette fois - les deux partenaires se mettent en place l'une face à l'autre. Tandis que la femme en rouge arme son poing comme elle l'avait déjà fait auparavant, celle en vert se concentre sur son chakra. Ayant travaillé d'arrache pieds au cours de ces deux dernières semaines, elle parvenait à présent à contrôler précisément son flot d'énergie, et pouvait maintenant construire sa projection mentale en une fraction de secondes. Et alors que les appuis de la Mekata changent pour enclencher son geste, la projection se mets en mouvement à son tour.

Kaori avait déjà pris un peu d'avance et réfléchi à la manière de parvenir au résultat demandé par son instructrice. Si cette dernière s'était révélée relativement avare en terme de conseils pratiques, la jeune adolescente avait toutefois compris que le secret pour adapter la technique de sa sensei du jour résidait dans son Pillar man et... celle là même qui allait la faucher dans les secondes qui suivraient. Pour réaliser le Pillar man, la genin construisait ses couches de protection depuis l'intérieur de son corps vers l'extérieur, comme un flot de liquide continu. Cela permettait de créer une protection correcte avec l'avantage de nécessiter relativement peu d'énergie, rendant la technique efficace jusqu'à un certain point de résistance. En inversant le processus - donc éjectant beaucoup plus de chakra vers l'extérieur avant de le condenser à l'intérieur de ses muscles, la protection s'en retrouvait bien meilleure. De fait, augmenter drastiquement la densité du chakra - à l'image de ce que l'autre femme faisait avec son corps au final - lui permettait d'en améliorer les capacités défensives.

Un principe relativement simple au final, sur lequel la genin travaillait déjà depuis quelques jours. Et, si elle parvenait déjà à reproduire la technique, cette dernière n'était pas encore utilisable en l'état car son corps ne l'avait pas encore assimilé pour pouvoir l'utiliser de manière instinctive. Cependant, ce n'était qu'un menu détail car, tout comme le pillar man, elle ne doutait pas qu'il ne s'agissait que d'une question de temps. Heureusement pour elle, pour l'apprentissage, les conditions étaient idéales pour qu'elle puisse démontrer sa maîtrise de la technique en question: Kaori savait d'où venait l'attaque contre laquelle elle devait se défendre, connaissait plus ou moins l'ampleur du choc qui l'attendait, et avait en mémoire le bon timing. Tout était parfait. Elle commença à éjecter le chakra alors que le poing de l'instructrice s'élançait.

Mais alors qu'elle se sentait prête à démontrer ses progrès, alors que tout était en place, le monde se mit à ralentir subitement. Les sons autour d'elle s'étaient tus, le jour se changea en pénombre et le monde lui même semblait peser sur ses épaules. Le poing de l'autre femme, qu'elle avait pourtant déjà affronté auparavant, s'était changé en un mur destructeur menaçant la genin de toute sa hauteur. Médusée par cette vision cauchemardesque, le flash d'un souvenir lui vrille le crâne: une douleur fantôme dans l'abdomen, le gout métallique du sang dans la bouche, l'odeur du sable. Sueurs froides. Le souvenir de la frustration, de la peur? Toute sa volonté s'écroule en un instant et, prise de panique, la jeune femme, dans un élan de panique, se laissa aller à l'instinct plutôt que la reflexion.

Elle fut ainsi projetée dans les airs, s'écrasant à nouveau quelques mètres plus loin, le souffle coupé. Elle se relève cependant immédiatement avec un juron énervé, pas tout à fait indemne, mais loin de de nécessiter des soins. Kaori était peut être prête physiquement et mentalement à réaliser la technique, mais elle devait affronter cette fois un obstacle imprévu: le traumatisme que lui avait causé le précédent choc. N'ayant jamais affronté de blessures sérieuses ni même la mort pour l'instant, l'inconscient de l'adolescente avait visiblement associé le choc de leur dernier entraînement à la terreur. Au point que, si elle n'avait pas été traumatisée au point de refuser de l'affronter à nouveau, la peur de subir l'attaque était suffisante pour gêner sa raison.

C'est d'un ton rageur et déterminé qu'elle lève la voix:

" Ca va, rien de cassé... apparemment j'ai encore un peu d'appréhension. Ne t'inquiètes pas. Encore, s'il te plait ! ".

Elle n'allait pas laisser un réflexe stupide s'installer durablement. Il lui fallait triompher de sa peur et de son appréhension pour avancer.
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La combattante Yotsuki ne tremblait pas jusqu'à ce que le poing de la Mekata arrive à quelques millimètres à peine de l'abdomen de la jeune femme. A ce moment-là Nanabe, elle ne vit rien du doute qui habitait son élève, puisqu'elle frappa et envoya valser Kaori au loin. Persuadée d'avoir à nouveau blessé celle-ci, elle eu le réflexe d'entamer une course pour se précipiter à son chevet. Et alors qu'elle allait lever le bras pour faire appel immédiatement à un ninja médecin de garde. La jeune Yostuki se releva avec l'air de se sentir bien au point de jurer avec force.
La jeune femme mit d'elle-même le doigt sur le problème cette fois-ci. Elle parlait d'appréhension, alors c'était cela, la blessure sévère de leur dernière séance avait fragilisé légèrement son mental. Rien de grave visiblement, car elle en redemandait. Le regard de Kaori voulait tout dire, il était profond, résolu et transpirait la détermination à réussir :

Bien, j'aime voir ce genre de comportement. Tu n'es pas loin du résultat escompté, sans aucun doute. Tu manques sans doute de timing, mais j'ai quelque chose pour régler cela, affirma la native du clan Mekata.

Nanabe se mit en position. Elle prépara sa garde habituelle, la main-forte tendue vers l'adversaire, paume dos à l'adversaire. La main faible en opposition au niveau de l'abdomen prête à défendre la partie basse de son buste. Jambe forte en arrière, armée prête à frapper. Jambe faible en avant bien ancré au sol pour un appui solide :

Pour bosser le timing rien de mieux qu'un petit combat, montre-moi ce que tu sais faire et applique mes enseignements ainsi que tes découvertes sur la maîtrise de ton chakra au bon moment pour me montrer que tu maîtrises bien cette technique de renforcement, défia la kunoichi originaire des montagnes.

Sur ces mots, elle s'élança en direction de Kaori avec la ferme intention de lui faire bosser le timing de sa concentration de chakra. Arrivée à son niveau, elle commença par une série de coups de poings enchaînés suivit d'un croc-en-jambe, mais la genin esquiva ce dernier. Sans prévenir, Nanabe envoya un de ces fameux coup-de-poings direct au niveau du plexus solaire de son élève.

* Voyons, si en plein milieu d'un combat, elle peut se caler sur le rythme, pensait la kunoichi. *

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Se contentant d'acquiescer face aux conseils de son instructrice, Kaori se relève une fois de plus. En avisant l'imminence d'une séance de sparring avec sa collègue, la jeune femme retrouva subitement tout son aplomb. Peu de choses en effet, ne lui donnaient plus de plaisir et de satisfaction qu'une bonne joute. En voyant la garde experte de sa future adversaire, elle aborde également la nouvelle étape avec un où l'excitation se mêle à la détermination. Le premier poing levé en extension en face d'elle, le second près de son visage, dans le même axe, formant une ligne pouvant basculer en un instant de l'offensive à la défensive. Les jambes disposées de la même façon que celles de la Mekata.

Après un hochement de tête pour signifier qu'elle était prête, l'autre femme engage immédiatement les hostilités avec un enchaînement maîtrisé de coups de poings que la genin parvient correctement à bloquer ou esquiver, sans pour autant répondre. Du coin de l'oeil, elle a tout juste le temps de voir le mouvement de jambe de Nanabe, et parvient de justesse à lever sa jambe pour éviter l'assaut. Kaori est maintenant radieuse. Elle sourit, finalement capable de montrer de quoi elle était faite à la kunoichi.

Mais alors que l'adolescente se prépare à lancer ses propres attaques, la montagnarde se braque et arme ce fameux coup de poing. Celui là même qui l'avait brisée quelques semaines plus tôt. Un sentiment d'impuissance se glisse sous sa peau, tandis qu'un écho douloureux lui prends les entrailles. Mais cette fois, elle est prête. Mûe par la fierté et par sa détermination, Kaori se lance à nouveau dans la visualisation de son flot de chakra. Le poing de Nanabe est maintenant lancé, et se dirige directement vers le torse de son élève. Cette dernière quand à elle, se force à rester droite. Elle combats ses instincts et visualise tout son corps remplit de chakra. Puis elle le condense. Encore. Encore. Un maillage similaire à un filet de pêche, mais toujours plus resserré.

Lorsque le poing entre en contact avec la genin, elle est à nouveau propulsée... mais parvient à se ratraper après quelques pas. Cette fois ci, elle n'avait pas été projetée à plusieurs mètres. Kaori y est presque, elle le sent. Sa technique s'était améliorée et avait absorbé la quasi totalité du choc, mais ce n'était pas encore assez. Elle devait pouvoir se tenir debout sans bouger, tel un chêne enraciné. Mais c'est pourtant avec un grand sourire qu'elle lance:

" J'y suis presque! presque ! a mon tour, prépare toi, Nanabe. Je ne te l'avais pas montrée la dernière fois, mais voici MA technique de prédilection. "

Sur ces mots, la Yotsuki lève le bras, tentant de saisir le cou de son adversaire dans le creux de son coude. Puis, avec un hurlement de joie et de défi, elle pousse de tout son corps en faisant levier avec son coude pour destabiliser l'autre femme et l'encastrer littéralement dans le sol avec une force inouïe, créant un cratère fissuré à l'endroit de l'impact tandis qu'un nuage de poussière se soulève. Cet assaut était particulièrement violent, et les quelques rares l'ayant subi en ressortaient généralement avec le crâne fracassé ou la colonne vertébrale en miettes. Mais elle avait confiance en sa consoeur du jour, elle saurait sans doute s'en sortir sans séquelles. S'écartant la zone de l'impact dans un mouvement souple, Kaori attend patiemment que la Mekata se relève.

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Spoiler:

Parant, bloquant ou esquivant l'ensemble de ses coups-de-poing Kaori était tout de suite rentrée dans le match. Elle esquiva le croc-en-jambe de Nanabe en relevant simplement ses propres jambes, elle vit tout de même venir de ce dernier coup-de-poing de la série qui n'était pas comme les autres. Ainsi, comme le lui avait apprit la Mekata et son entraînement personnel réalisé lors de ces trois dernières semaines, elle utilisa les prémisses de sa nouvelle technique de renforcement défensif. La Yotsuki prit de plein fouet le coup-de-poing renforcé de la native de Yama no kuni. La kunoichi recula, mais ne flancha pas une seconde et garda son équilibre et sa vigueur. Enfin, elle n'était pas loin de maîtriser l'Ōku no ne, les racines du chêne. Une technique que Nanabe songeait à rebaptiser plus sobrement Tetsueidan, la garde de fer. Bref, passons...

Kaori semblait fière d'elle et elle avait de quoi. Le combat se transformait maintenant en démonstration, car la jeune femme voulait montrer absolument de quoi elle était capable à son professeur. L'élève du jour leva son bras à hauteur d'épaule se préparant à envoyer un genre de coup de la corde à linge.

* C'est la technique de Juro, pensa la kumojin en repensant à ses affrontements avec le genin à l'aura raiton. *

Une technique qu'elle avait donc déjà subit ou plutôt un mouvement, car Kaori ne l'utilisait pas de la même façon apparemment. Bien sûr Nanabe aurait pu esquiver cette technique, mais le ton de défi dans la voix de son élève l'avait boosté. Elle voulait vraiment voir de quoi était capable la jeune femme alors elle se prépara à subir la technique, sûre de ses propres capacités.
Nanabe gonfla son chakra qui se diffusa dans l'ensemble de son corps afin d'augmenter la densité de celui-ci de manière importante. Devenue aussi dur que du roc, la native des montagnes encaissa le lariat de Kaori. Une formidable puissance émanait de cette attaque et lorsque le creux du coude de son élève vint impacter le haut de son torse et son cou. La kunoichi eut un mouvement de recul incontrôlé qui faillit la faire vaciller, mais elle réussie à garder l'équilibre en forçant sur ses jambes et en se cramponnant à ses appuis. Résistant à l'attaque de Kaori, Nanabe ne comptait pas en rester-là. Elles étaient encore en apprentissage.

Désormais, au contact, les deux jeunes femmes se retrouvaient à quelques centimètres voir millimètres l'une de l'autre. Et cette proximité plaisait à Nanabe, mais l'excitation du combat ne lui permit pas de prolonger le moment. La jeune femme arma un coup de boule qu'elle tenta d'asséner à son adversaire, puis renvoya son fameux coup-de-poing en visant l'abdomen de sa comparse en y mettant toute sa puissance. Kaori allait-elle finalement maîtriser cette défense ?

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Harder, Better, Stronger | Ft Mekata Nanabe

Jusque là, chaque fois que la basanée avait pu caler son Lariat, l'adversaire avait dégusté violemment le contact poussiéreux du sol de manière plus ou moins violente. Il s'agissait, pour elle, de la démonstration ultime de sa philosophie de la vie et du combat: dominer les obstacles qui s'opposaient à elle sans retenue, sentiments ni émotions. Elle visait l'oblitération pure et simple par la plus pure forme de pouvoir qui soit, la force brute. Mais cette fois ci, elle faisait face à une adversaire capable de faire face à cette notion qui lui était si chère. Alors que son coude rentrait en contact avec le cou de Nanabe, elle tira avec toute la force dont elle était capable, excitée de mesurer cet atout dont elle était si fière à la défense de roc de l'autre jeune femme. Et tandis que la montagnarde semblait commencer à vaciller, le mouvement s'arrêta brusquement, provoquant une onde de choc à cause de l'impact entre les deux femmes.

Et pourtant, la Mekata se tenait là, toujours debout et résolument ancrée au sol tel un chêne majestueux. Si Kaori se doutait de ce résultat, elle peinait toutefois à le voir de ses propres yeux, et laisse échapper un grand éclat de rire malgré son échec. Cette fraction de seconde d'inattention suffit pour l'autre à lui donner un grand coup de tête, s'écrasant directement dans son tarin. Repoussée de quelques centimètres par l'assaut, Kaori laissa échapper un jappement, plus de surprise que de douleur. Lorsqu'elle releva les yeux, le poing de la Mekata était déjà prêt à fuser une fois encore.

Mais cette fois, c'était différent. Kaori était galvanisée par la démonstration de son instructrice, elle était excitée par sa propre incapacité à lui infliger le moindre dégât. Sa motivation avait à nouveau atteint des sommets, et son corps, réveillé par la douleur lancinante dans son nez, était prêt à réagir au quart de tour. Cette fois-ci, c'était la bonne.

La paysanne mobilise une grande quantité de chakra et le condense. Encore. Toujours plus serré. Toujours plus ferme. Elle ouvre sa garde, laissant son torse à découvert. Les vrilles de la terreur menacent d'assombrir une fois de plus ses pensées, mais l'égo, le plaisir de la joute, l'adrénaline la rend muette. Kaori devait s'élever pour devenir un monstre apte dominer. Et cette idée lui permets de pousser ses propres limites. Elle ne faillirait pas. Pas cette fois.

Le choc est gargantuesque. Nanabe n'y était pas allée de main morte. Une sensation particulièrement désagréable parcouru l'intégralité des membres de Kaori tandis que la vibration causée par l'onde de choc soulève des volutes de poussières du sol de l'arène.

Elle n'a pas failli. Alors que la poussière retombe, Kaori se tient debout, les bras grands ouverts en croix face à Nanabe, tandis que le poing de cette dernière semble délicatement posé sur son abdomen. Le Visage de Kaori, quand à lui, trahit une certaine appréhension à cause d'une grimace enfantine et les yeux fermés, mais pourtant elle avait réussi cette fois. Elle avait encaissé l'attaque sans broncher. Lorsqu'elle se risque enfin à ouvrir un oeil et regarder en bas, la jeune adolescente sourit enfin, et sans dire un mot, pousse un énorme soupir de soulagement.

Si énorme qu'en fait, elle tombe sur son derrière, relâchant enfin la tension accumulée. Elle y était enfin parvenue, après presque un mois à pencher uniquement sur cette technique, elle y parvenait enfin. Et finalement, elle lève les yeux vers sa collègue, un grand sourire au lèvres et lui adressant un grand pouce levé:    


" AH ! J'AI REUSSI ! Merci Nanabe ! "  



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