- Et je vous paye assez grassement pour que vous me retrouviez cette salope et que vous la forciez à me rendre mon pognon.
Il fit de grands signes de la main droite, sa main gauche lui servant à éponger la transpiration sur son front aussi gras que le reste de son corps. Il avait accueilli les trois shinobis dans ses appartements, ses riches appartements, au cœur d’Itsuminai, capitale de Tsuchi no Kuni. Marchand fortuné travaillant dans la menuiserie, il avait tout pour lui : une famille, de l’argent, le soutien du gouvernement, un superbe appartement idéalement situé. Mais il avait un péché mignon, un côté sombre qu’il tentait de cacher à tous : il avait un penchant pour le jeu.
Or, depuis quelques mois, une nouvelle attraction – illégale – attirait les riches parieurs de tous bords : des combats clandestins entre shinobis, dans des arènes de fortune dressées pour quelques combats avant de disparaître totalement. Ces combats échappaient – étrangement – aux autorités Tsuchijines, et les shinobis qui y participaient étaient décrits comme des « créatures inédites ».
Evidemment, il avait été dans les premiers à assister à ces combats spectaculaires. Le dernier, en revanche, lui laisse un goût amer : il affirme avoir misé une grosse somme dans un combattant qui a gagné, mais que l’organisatrice de ces jeux a refusé, cette fois-ci, de lui payer la somme due et a mis à mal « son honneur et sa dignité d’honnête gens » selon ses dires.
Membre d’une espèce de confrérie de parieurs, il est évidemment convié à tous ces combats clandestins, et le suivant se déroulera au cœur de Asahi no Mori, une grande forêt au nord du pays…
Vous rencontrez le commanditaire dans ses appartements au cœur de la capitale de Tsuchi, qui vous donne les détails sur ce qu’il attend de vous, à savoir vous rendre aux combats clandestins pour réclamer l’argent qui aurait dû lui revenir.
Kanato voulait sauver la face d'un bon ami en assignant Saxa à cette tâche, il se chargeait de lui donner l'adresser de son appartement pour qu'elle puisse le rencontrer et entendre sa version des faits. Son chef insistait sur la discrétion et le tact que nécessiterait ce petit coup de main. La kunoïchi acceptait de se rendre dans ce quartier assez riche d'Itsuminai pour y rencontrer ce marchand fortuné. Saxa avait également été mise au courant que d'autres seraient sans doute au rendez-vous pour aider l'homme à régler son problème. En effet, il y avait bien deux autres personnes, un homme... D'une apparence assez singulière et... Qu'on aurait du mal à prendre au sérieux, surtout avec cet accoutrement de clown... Puis il y avait cette femme, svelte et gracieuse... Mais ses oreilles... La Tsuchijin fronçait un peu les sourcils en les regardant, mais détournait aussitôt le regard pour ne pas paraître grossière.
L'histoire de l'homme ne la surprenait pas vraiment... Comme tous les riches de Tsuchi, il trempait dans des activités illégales... Peut-être qu'en étant directement mêlée à l'une d'elles, Saxa pourrait parvenir à y mettre fin et ainsi, ceci compterait comme une victoire pour le bien-être du Pays. Enfin, c'était un objectif que se fixait l'Hougyoku pour la tournure des évènements. Le riche marchand voulait simplement récupérer la somme qui lui était due et par la même occasion, sans doute laver son honneur, car un tel coup devait avoir blessé son orgueil d'homme. Il ajoutait même qu'il avait été invité au prochain combat ninja et leur donnait même l'emplacement où se dérouleraient ces jeux illégaux. L'Hougyoku fronçait les sourcils, ceci lui donnait une idée... Seulement, il fallait en discuter avec les autres membres de l'équipe.
_Je me doute bien que vous ne participerez pas à ces jeux cette fois... C'est plus insultant qu'autre chose de recevoir une telle invitation après vous avoir fait un coup comme celui-ci. Je maintiens vos paroles en affirmant qu'il s'agit bien d'une belle salope. Ne vous inquiétez pas, cette somme vous sera rendue et peut-être par la même occasion, votre honneur. S'exprimait Saxa d'un ton affirmé et courtois. Le menton levé et les épaules reculées, la kunoïchi regardait les deux étrangers. Une bien étrange équipe... Mais qui pouvait avoir son potentiel pour une telle mission... Infiltrer ce genre d'évènement nécessitait des moyens et des connaissances qu'avait Saxa... Ainsi ils auraient un ticket d'entrée... Mais pour la suite, les autres devaient sans doute avoir certains atouts à joindre lors de cette mission.
_Au fait, mon oncle vous fait ses salutations. La demoiselle souriait doucement au marchand en baissant un peu la tête à son intention avant de regarder ses deux acolytes. La jeune femme ne voulait pas vraiment jouer le rôle de chef ou de médiatrice, mais se permettait tout de même une première invitation.
_Je propose qu'on se rejoigne aux portes de la ville pour discuter d'une stratégie. Je suis sûre que nous avons tous notre petite idée de la situation et qu'elles méritent d'être entendues. Saxa ignorait si sa façon d'entreprendre les choses allait plaire à ses coéquipiers. Elle attendait donc leur réponse et s'ils acceptaient, la jeune femme les suivrait jusqu'aux portes de la capitale pour ainsi écouter ce qu'ils avaient à dire et proposer. Ils ne se connaissaient pas du tout et ignoraient donc de quoi ils étaient capables... Ils devraient donc commencer par se présenter et parler un peu d'eux, ils n'étaient pas ennemis pour cette mission, donc ils devraient pouvoir se faire confiance et savoir un peu ce dont ils sont capables pour une bonne mécanique sur le terrain... Même si le sujet semblait simple... Ceci ne signifie pas pour autant qu'ils sont à l'abri de tout danger, l'équipe devait se montrer ingénieuse et ils devraient apprendre à collaborer sur le terrain.
Tsuchi pouah ! Motobaro n'était pas très fan de la capitale, il trouvait l'endroit lugubre sans vie et carrément chiant à mourir. Les rues étaient souvent peu peuplées et les commerces redondants. De l'alimentation, des laveries, des bric-à-brac enfin rien de sympa ou de coloré. Le clown déambulait dans les rues de sa démarche chaloupée, cadencée, il se rendait au bureau d'un gros bonnet du commerce. Un pauvre imbécile qui s'était fait rouler dans la farine par un imbécile plus intelligent que les autres, mais pas tant que ça, car le premier imbécile avait assez de thunes pour engager des types comme le Nobasu. Les types comme Motobaro, c'était des shinobi, des mercenaires et il en avait engagé trois. Autant dire, qu'il pouvait se payer de quoi se venger, mais il ne payait que pour récupérer sa thune. Un brave type peut-être, pas rancunier.
Aujourd'hui, il était vêtu d'un polo marin rayé blanc et rouge. Il avait un pantalon vert-gris, des sandales noirs et ses traditionnels gants blancs. Maquillé comme à son habitude, rouge à lèvres rouge, eyeliner du même vert-gris que son pantalon et il s'était dessiné deux pièces d'or sous l'œil gauche en guise de larmes. Un maquillage très à-propos pour l'occasion. Rendu au bureau du notable tsuchijin, on le fouilla comme si c'était nécessaire et le garde énuméra les objets qu'il avait trouvé dans ses poches, sa sacoche :
Une dizaine de kunai, une dizaine de shuriken, du fil de fer, des parchemins, un rouleau de papier toilette, un canard en plastique jaune qui couine, une allumette déjà craquée, une mini-trompette qui fait pouette pouette quand on appuie dessus, une sonnette de bicyclette, un recueil de poésie et un crayon fantaisie à tête de licorne, finit-il par énuméré l'air amusé, mais un petit peu inquiet.
Motobaro regarda le garde avec un grand sourire en banane, puis passa la porte. Arrivée dans le bureau après l'appel du commanditaire, il se trouva en présence de tout ce beau monde. Il surplombait tout le monde d'une bonne tête pour le plus grand des gorilles du marchand. Lui était carrément gros. Et les deux jeunes femmes devaient être les kunoichi prévues pour la mission. Sagement, Moto écouta ce qu'on avait à lui dire dans le bureau puis les trois shinobi sortirent de là avant d'être interpellé par la plus bavarde du groupe. Longue chevelure blonde, bien habillée et maniérée, elle leur demanda de la rejoindre aux portes d'Itsuminai. Plutôt bien disposé, Motobaro ne pipa pas un mot et se rendit sur place où la discussion allait commencer :
Nous-ça Nobasu. Motobaro Nobasu., commença le clown de sa voix si particulière.Ça intéressant d'utiliser vous-ça snob, hum... Utiliser nous-ça drôle pour infiltration, oui. Et vous-ça faire quoi ? Oui, elle-ça faire quoi, interrogea le Nobasu presque pour lui-même tout en pointant du doigt l'autre jeune femme à la peau pâle ?Vous-ça avoir idée pour retrouver l'argent du ventripotent, demanda de nouveau le shinobi en souriant ?
Résumé:
Motobaro suit Saxa et Moe si elle suit aussi, expose son point de vue et questionne.
Ah ça lui plaît pas trop de répondre aux ordres d’un grand – gros ? – du pays, à Moe. Elle trouve ça hypocrite, voire complètement déplacé. Surtout que, quand elle a vu l’ordre de mission, elle a réfléchi un bon moment avant de se décider. Des combats de shinobi clandestins, sur lesquels les gens misent parfois beaucoup, beaucoup trop d’argent. Ces pratiques ne lui plaisent pas le moins du monde, lui rappellent ses origines, lui donnent envie de mettre la clé sous la porte. Mais une autre partie d’elle se souvient qu’il faut bien commencer quelque part. Quoi de mieux qu’une mission pour un Tsuchijin important – tout est relatif – auprès des pires sphères de ce monde ? C’est une aubaine avant d’être un calvaire. C’est sur cette conclusion que Moe s’est emparée de la missive et s’est mise en route. Yuga ne l’a pas suivie : ils ont tous deux divers chats à fouetter, maintenant. Et puis, quoi de mieux qu’une hybride chauve-souris pour infiltrer ce genre de sphères ? Elle n’est pas taillée pour la bagarre, mais elle a aussi ses propres capacités. Reste à voir de quel bois seront faits ses compagnons du jour.
Arrivée à Itsuminai, Moe a vite fait de se faufiler entre les rues. Entièrement recouverte d’une cape qui couvre les trois-quarts de sa bouille, elle passe presque totalement inaperçue. Les gens ne reconnaîtraient pas l’esclave de la cloche, mais ils la regarderaient. Quelque chose lui dit que ses oreilles attireraient, ou les stigmates un peu partout sur son corps. Ce n’est pas encore le moment de s’assumer, ni de braver les regards d’autrui. Ça … Elle verra plus tard.
Ses pas la mènent jusqu’à la bâtisse du commanditaire, où elle entre sans aucun problème. Les gardes lui demandent de vider ses poches, la fouillent un peu. Ils trouvent des armes rudimentaires, qui ne casseraient pas trois pattes à un canard. Des couteaux de lancer, une dague, rien de bien fascinant. Ils les conservent pour le moment, le temps de la réunion – sait-on jamais, n’est-ce pas – et la laissent se rendre dans la pièce du rendez-vous. Deux autres personnes sont déjà là. Une femme magnifique, aux cheveux d’une longueur vertigineuse. Un blond impeccable, soigné, qui impressionne véritablement Moe. Elle l’observe un instant, muette, avant de réaliser ce qui se passe. Aussitôt, la métamorphe ôte sa capuche, ouvre légèrement sa cape. Elle dévoile une crinière blanche maintenue par deux baguettes chinoises dans un chignon maladroit. Mal fait, mais stable, il n’en faut pas beaucoup plus pour la séduire. L’autre membre de leur troupe – et ce terme est parfaitement approprié – est un clown. Purement et simplement. Ses vêtements, son maquillage, tout en lui lui rappelle d’autres victimes du cirque. Et d’autres, moins des victimes, davantage des bourreaux. Moe ne s’attarde pas longtemps dessus, se contente d’écouter le gros plein de soupe qui leur raconte sa vie.
Les jérémiades du type, elle n’en a rien à faire. Il pourrait avoir perdu son chien aux paris, ça ne changerait rien à son humeur, ni à ses objectifs. Ce qu’il pense, ce qu’il ressent, peu importe. Les informations concrètes, par contre, retiennent toute son attention. Il y a des combats clandestins de shinobis, organisés ici et là dans le pays, malgré la « vigilance » – ça la ferait presque rire – des autorités. Dans ces combats se donnent en spectacle des « créatures inédites », étranges. Des êtres comme Moe ? L’information reste bien ancrée dans sa mémoire.
Une fois que les explications du type sont finies, c’est la blonde qui prend la parole. Ses mots sont acérés, tapent pile là où il faut. L’air satisfait du gros confirme à Moe que c’est une des pires races de ce monde. Son visage reste parfaitement impassible, alors qu’elle laisse volontiers la jeune femme prendre le leadership des troupes. Elle se débrouille juste comme il faut, de quoi plaire aux pires comme aux meilleurs.
Ils terminent leur entrevue et se mettent en route. La blonde a proposé de se rendre aux portes de la capitale, où ils établiront un plan. En bon petit soldat, Moe ne s’y oppose pas et s’y rend dans le plus grand des silences. Elle rabat sa capuche sur sa tête et marche jusqu’à sa destination. Là, le premier à se présenter est Nobasu Motobaru. Ni l’un, ni l’autre de ces noms ne signifie quelque chose pour Moe. Ça l’arrange, au fond. C’est un homme de « ce monde », bien qu’il n’y appartienne … Pas vraiment ? Elle hoche la tête. Il parle un peu bizarrement, rajoute des syllabes là où il n’y en a pas besoin, mais il se fait comprendre. C’est au tour de la chauve-souris de parler.
Elle pose ses yeux sur l’un, puis l’autre.
« Moe. »
Y a pas de nom avec. C’est juste Moe.
« Mi-femme, mi-chauve-souris. »
Moe la chiroptère. Ça dresse bien le portrait. Elle ramène ses iris sur Saxa, à qui elle adresse un signe de tête respectueux.
« Je vous suis, madame. »
Cette femme a l’air d’être assez à l’aise pour traiter les questions qui vont suivre, ou établir un plan. Elle est naturellement devenue la tête de ce trio, alors autant la laisser faire, non ? Moe est un soldat, elle applique, pas encore assez au fait des coutumes de ce monde pour pouvoir s’en servir et y naviguer. Peut-être que rester avec Saxa, au moins pour cette mission, lui permettra de comprendre un peu mieux les réalités de cet univers … Et les méthodes pour y survivre. Pour qu’un jour, la survie devienne la vie … Et ce monde le cimetière de tous les esclavagistes.
Résumé:
Moe écoute, puis suit. Elle se contente de se présenter, sans rien ajouter.
Le voyage jusqu’à l’orée de la forêt fut rapide : trois shinobis de leur genre avançaient rapidement dans les plaines de Tsuchi. Ils se reposèrent, au choix dans une auberge ou à la belle étoile, avant de reprendre leur route et d’arriver à Asahi no Mori au crépuscule, quelques heures seulement avant le début des combats.
A peine eurent-ils dépassé les premiers arbres qu’ils furent abordés par un homme au grand sourire, de grande taille, au nez aquilin et aux petits yeux de fouine.
- Si vous venez pour l’arène, c’est à vingt minutes par là.
Il montra une direction, s’inclina légèrement et repartit vers un autre homme qui était arrivé en catimini derrière eux aussi. Il tint le même discours et repartit à nouveau. En prêtant davantage attention, les trois shinobis purent voir que de nombreuses personnes, finalement, se dirigeaient tous vers la même direction.
Au bout d’une vingtaine de minutes, ils purent apercevoir un attroupement devant ce qui ressemblait à un immense stade en bois duquel provenait un grand brouhaha. Des panneaux indiquant l’emplacement des bookmakers, visiblement nombreux.
A écouter les conversations environnantes, le dernier combat du jour allait être incroyable, du jamais-vu. Il ne fallait absolument pas le louper…
Le trio ne perdait pas son temps pour quitter les appartements de monsieur afin de se réunir en dehors de la capitale prenant en direction des bois. Ils étaient assez loin pour ne pas être entendus par les passants, ainsi, l'homme au style atypique prenait la parole d'une façon toute aussi particulière, Saxa fronçait les sourcils à son écoute. Il s'exprimait étrangement, mais elle parvenait à le comprendre malgré tout. « D'où nous vient cet étranger ? » Se demandait la kunoïchi en essayant de trouver la provenance de ce genre de dialecte primitif. « Peut-être s'agirait-il d'un simple d'esprit ? » Enfin... La demoiselle portait une attention particulière sur sa mention d'infiltration. La couverture qu'avait choisi l'organisatrice était assez particulière... Un cirque et cet homme avait tout d'un véritable de clown et pas que son apparence. Il aurait sans doute une facilitée de s'y introduire sans éveiller le moindre soupçon.
Maintenant au tour de la jolie demoiselle à sa droite. Elle avait l'air timide et se contentait de très peu pour se décrire. Son nom, Moe, son talent, se transformer en chauve-souris. Saxa haussait un sourcil, elle avait déjà entendu parler de ninjas capables de se transformer en bête, mais elle n'en avait jamais vue en vrai, ce serait donc une première pour elle. « Une chauve-souris... Voilà quelque chose d'intéressant pour le repérage. » Pensait la Tsuchijin en réfléchissant quelques instants à l'ébauche d'un plan. La voix de Moe la ramenait à la discussion. Ses deux partenaires la regardaient et tout donnait l'impression que son rôle de meneur lors de cette mission avait été rapidement établi. « Bien... » La kunoïchi relevait la tête pour s'adresser à Moe et Motobaro.
_Saxa Hougyoku, je maîtrise le cristal. Disait-elle simplement pour commencer sa présentation. La kunoïchi ne voulait pas être assommante et ne voulait pas assommer ses partenaires avec de longs discours verbeux.
_Ma famille a une certaine réputation et les moyens de participer à ce type d'évènements... Personnellement, je n'encourage pas de ce genre d'activités crapuleuses, même que je trouve cela réducteur et barbare. Donc, si vous êtes du même avis que moi... J'aimerais porter un plus grand coup sur son organisation. Pas seulement restituer l'or de celui qui nous a engagé, mais atteindre la réputation de cette femme pour nuire à ses affaires si on ne parvient pas à mettre fin à ses activités criminelles. Saxa marquait une pause pour regarder ses coéquipiers avant de reprendre.
_Je ne connais pas cette organisation crapuleuse, donc je n'aie aucune idée de quel genre de personnes elle s'est entourée, mais pour organiser des combats ninjas, il serait donc prudent de s'attendre à ce qu'il y en ai avec elle. Alors que pouvez-vous apporter à l'équipe? Je suis plutôt offensive. Je peux nous protéger, mais je suis principalement équipée pour le combat corps à corps et à distance.
Pour ne pas perdre de temps avec les explications et les propositions, l'Hougyoku invitait les deux à la suivre alors qu'elle partait en direction de la forêt. La nuit allait bientôt tomber et hors de question de dormir dehors, Saxa prenait donc la liberté de se rendre à une taverne à l'orée de la forêt, la kunoïchi payait pour trois chambres différentes, celle-ci distribuait les clés et faisait signe de la suivre à l'étage pour se rejoindre dans sa chambre pour l'instant afin de poursuivre la conversation. Une fois les trois ensembles dans cette chambre qu'on qualifierait de normale pour l'emplacement de la taverne.
_Donc... J'ai pensé à une stratégie... Ou deux... Vous me direz si cela vous plaît ou si vous avez mieux. Je veux en savoir plus sur vous et votre vision de la situation. Alors, ma première idée étant que Motobaro, tu partes avant nous. Que tu rejoignes la troupe d'animation du cirque... Ainsi tu serais nos yeux et nos oreilles dans les coulisses. À moins d'avoir le matériel nécessaire ou une capacité quelconque pour communiquer ensemble, j'ai bien peur que tu sois seul à devoir te débrouiller et à t'occuper de nos arrières. C'est risqué, mais si c'est bien joué, les gens devraient se douter de rien. De plus, il n'est pas impossible qu'on nous ai vue entrer ici ensemble. Si jamais ça pose un problème, on peut toujours s'en ternir à une version simple du parfait gentleman qui escorte deux jeunes femmes en pleine nuit. La Tsuchijin lui offrait un petit sourire avant de se retourner vers Moe.
_Une chauve-souris, ça a ses utilités, alors j'ai deux idées à te proposer. Donc, ma première étant... Peut-être réductrice à ton égard... Je m'en excuse, mais comme il s'agit de combats clandestins de ninjas, je pourrais être ta porte d'entrer en te faisant passer pour mon combattant. Le but n'est pas de te jeter dans l'arène et te laisser dévorer par les loups, aucunement. C'est juste que comme ça, je pourrais peut-être parvenir à attirer l'attention de l'organisatrice et pouvoir me retrouver avec elle. Mais si tu as un problème avec mon idée, je ne veux pas te forcer. C'est pour ça que tu pourrais décider d'être le petit oiseau... Enfin, la petite chauve-souris entre Motobaro et moi et un autre moyen de reconnaissance. Mais, ça aussi c'est risqué. Il y a peut-être des ninjas sensoriels dans leurs rangs et je ne voudrais pas risquer qu'on mette la main sur toi sans le savoir. La kunoïchi s'appuyait enfin contre le mur en croisant les bras et haussant les épaules.
Saxa se présente et vous invite à en dire un peu plus sur vos capacités pour en savoir plus sur nos rôle à jouer dans cette mission. Une fois à l'auberge, Saxa paie les chambre et vous la rejoignez dans la sienne pour discuter d'un plan. Ainsi lorsque ceci sera établie, tous pourront regagner leurs chambres pour se reposer et à vous de jouer pour la suite des événements suivant les indications de la narration =D BISOUS
Moe était une toute petite femme aux airs angélique dont la peau est presque aussi blanche que l'est sa chevelure. Enfin, à côté de Motobaro, tout le monde est petit alors, il ne se faisait pas très souvent une bonne idée de la taille réelle des personnes qu'il rencontrait. Elle avait de drôle d'oreille, mais ce n'était pas bizarre ou moche simplement atypique. Et puis, il y avait ses cornes un peu spéciales aussi, mais tout cela lui allait bien. Un regard clair et fin, un tout petit nez et une petite bouche. Visiblement, dans son cas, l'habit fait le moine, car au premier abord, on eut dit qu'elle était timide comme son apparence le suggère. Ou alors c'était tout simplement une femme de peu de mots qui ne s'exprime que pour dire des choses intéressantes et rien d'autres. Dans les deux cas, c'était des personnalités que Motobaro ne voyait pas souvent dans son métier. Néanmoins, il avait appris à se méfier des gens calmes et discrets sans pour autant leur exprimer du ressentiment. Ils étaient parfois les plus dangereux.
Moe, juste Moe expliqua être une hybride entre deux espèces, humaine et chauve-souris. Ce qui expliquait par voie de conséquence son physique particulier. Elle était sans doute comme Kimitsu la louve, une Hetai ou en tout cas, elle devait en avoir les attributs génétiques. En tant que mercenaire, ce n'était donc pas la première fois qu'il croisait ce genre de shinobi animal, mais une hybride chauve-souris, c'était une première pour le coup.
L'autre était une tsuchijin manipulatrice de shoton, pwouah la tsuchijin, pensait le clown. En fait, il se fichait complètement des tsuchijin ou même des Hougyoku. Bien qu'il ait eu un différent une fois avec un membre du clan des cristallins. C'était réglé depuis longtemps, non. Par contre, vu que les Nobasu sont souvent décriés par la populace tsuchijin pour cette vieille rancune datant de plusieurs centaines d'années. Motobaro a donc été élevé avec la conviction de devoir se méfier des tsuchijins et du retour de bâton qui viendrait peut-être un jour. Saxa ressemblait plus à une jeune femme de la haute société qu'à une kunoichi pure et dure. Elle avait le phrasé d'une aristocrate et les manières d'un artiste-peintre en vogue qui parlerait avec un pinceau entre les doigts en train de goûter sur le parquet. Par contre, elle en avait dans le ciboulot et ne comptait pas laisser les choses se passer tranquillement. Apparemment, le traitement accordé au shinobi de ces arènes l'intéressait et surtout la rebutait. Son idée était de taper dans la fourmilière, foutre les pieds dans le plat, prendre la dernière part de gâteau, fouzy les doigts Saxa, quoi.
Moto était loin de ces considérations, enfin d'ordinaire, c'était un mercenaire. Un gars cupide qui était shinobi pour l'argent qu'il rapportait au clan, pas pour défendre la veuve et l'orphelin. Néanmoins :
Souffrance, nous-ça connaître. Ténèbres, nous-ça connaître, nous-ça pas souhaiter ça à qui que ce soit, non, admit le grand clown de sa voix nasillarde.Contrat, c'est contrat. Argent, c'est argent, mais shinobi, c'est shinobi. Motobaro, shinobi. Il est gentil Moto, dit-il signifiant qu'il était ok avec l'aristo à la blonde chevelure.
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Plus tard dans l'auberge où le groupe avait décidé de passer la nuit, Motobaro s'était vu inviter à passer un moment dans la chambre de la belle Saxa. La mignonne petite Moe était là, elle aussi. Et le grand dadais au milieu se retrouvait bien con avec cette soirée pyjama improvisé. Il était gentil Moto, mais il n'avait jamais été invité à une soirée pyjama surtout pas avec des filles. Alors, il s'était pointé en pyjama, enfin dans son pyjama. Il portait une grenouillère blanche avec des petites grenouilles bleu en motif, la grenouillère disposait d'une fenêtre arrière à boutons pressions. La dite "fenêtre" située donc en face de son arrière-train. Hors, cela faisait des années que le bouton-pression de droite ne s'enclenchait plus. Par voie de conséquence, Motobaro se retrouvait donc dans la chambre de Saxa avec une grenouillère au motif enfantin qui laissait voir une partie la lune en intérieur. Enfin, bon de toute façon, il n'avait que ça alors, il était venu nature.
La cheffe d'équipe autoproclamée, mais jamais contestée jusqu'ici lança les hostilités. Elle avait un plan de bataille apparemment et elle comptait bien en faire profiter ces petits camarades. Le rôle de Moto serait donc de jouer les espions en coulisse. C'est vrai que son look particulier lui permettait de jouer un rôle d'infiltration pour ce contrat, l'idée n'était pas bête. C'est d'ailleurs plus ou moins ce qu'il avait en tête lors de leur départ d'Itsuminai :
Ça bien joué, elle-ça intelligente. Nous-ça pouvoir renseigner, nous-ça pouvoir découvrir où eux-ça froisser et cacher, expliqua-t-il en parlant des ryos volés à leur commanditaire.Si elle-ça veut pas, Moto pourra, précisa le clown.
L'idée de Saxa concernant le troisième membre de l'équipe était intelligente aussi. Quant à elle, elle serait au contact direct avec la cible. Trois shinobi, trois théâtres, une seule pièce.
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Arrivée tout près d'Asahi no Mori, au vu de la discussion d'hier soir et également du fait qu'il commençait à y avoir de plus en plus de monde sur la route. Motobaro après un mot ou deux à ses camarades s'éclipsa pour rejoindre le cirque un peu plus tôt. Enfin, surtout sans les deux jeunes femmes pour éviter d'éveiller les soupçons. Il avait bien vu le grand type au nez semblable à un bec d'aigle qui était sur le point de les accoster, mais était partie juste à temps. Il était entré par l'entrée des artistes comme on dit en se faisant passer pour un clown aux multiples talents, acrobate, jongleur et musicien. Et il n'avait pas menti, ce n'était pas la première fois qu'il se présenterait devant un public. Il jonglait souvent avec ses propres balles de caoutchouc. Le clown de la bande avait bien cru qu'on ne le laisserait pas passer, mais malgré son phrasé inhabituel qu'il avait fait passer pour une mise en condition, il était passé :
Nous-ça fort, nous-ça artiste, affirma le clown.Nous-ça mettre en condition, nous-ça déjà personnage, baratina le shinobi et il n'était pas difficile de la croire tellement il était habité par son propre personnage enfin de compte.
En coulisse, il s'évertuait à faire semblant de s'échauffer tout en observant discrètement et en tendant l'oreille, espérant apprendre quelque chose d'intéressant...
Résumé:
Motobaro quitte les filles avant d'arriver aux arènes et s'infiltre dans les coulisses en tant que clown pour amuser la galerie. Une fois en place, il fait mine de s'échauffer tout en observant discrètement et en tendant l'oreille.
La dernière membre de leur groupe se prénomme Saxa. Une enfant de bonne famille, selon ce que comprend Moe. Forcément, quand elle pose cette donnée comme ça, sans rien derrière, la chauve-souris plisse le nez. Elle a bien l’air de ce milieu, oui, ça explique assez aisément ses facilités, mais … Est-ce que ça veut dire que … ? La blonde enchaîne rapidement sur son opinion au sujet de ces activités. Elle ne les encourage pas, va jusqu’à les considérer « crapuleuses et barbares ». Bon. Bon point pour Saxa. Moe se méfie toujours, mais moins. Elle se dit qu’il y a peut-être des gens intéressants dans ce pays. Des gens qui, comme elle, veulent mettre à mal le monde gangrené qu’ils foulent au quotidien. Il y a peut-être un espoir.
La réflexion se poursuit plus loin, se fait plus violente encore : Saxa veut réellement atteindre les affaires de cette femme. Nuire à sa réputation, faire fermer la boutique : tous les moyens sont bons. Maligne, la demoiselle. Très maligne. De plus en plus intéressante.
L’équipe s’articulera donc autour de Saxa, la combattante, manipulatrice du cristal, douée à la fois dans l’art du combat au corps-à-corps et versée dans les arts de la lutte à distance. Une femme polyvalente, intelligente, à l’apparence plutôt très plaisante. Qu’a-t-elle pour déplaire ? À force, la question commence à réellement émerger, même pour Moe qui n’y connaît rien. Sur le papier, Saxa a tout de la femme parfaite, à tel point que c’en est perturbant. Qu’est-ce qui se cache sous sa robe ? Sous ses airs de princesse ? Est-ce qu’elle a déjà réduit des gens à l’esclavage ? Est-ce qu’elle est brutale sans raison ? Est-ce qu’elle est sadique ? Non, non, non. Moe fout tout dans un coin de sa tête et se concentre sur la conversation. Elle se rendra vite compte des vices cachés de leur leader, de toute façon. Pas besoin de paniquer.
« Je sais pas très bien me battre. »
C’est une évidence, mais il faut bien qu’ils soient au courant.
« Je suis douée pour traquer. »
Spécialiste du pistage, du repérage. En bref, une chauve-souris en bonne et due forme, qui n’a rien de spécial ni d’exceptionnel. Ça lui permet de se fondre un poil dans la masse.
« Et je peux vous porter pour nous envoler si besoin. »
Ça, c’est basique, aussi, mais tout le monde sait que voler, c’est bien. Oh, ça, oui. Drôlement pratique pour fuir.
***
Une auberge. Un endroit où dormir, seule. Loin de Yuga. Ça lui fait bizarre, à Moe. Elle n’a pas l’habitude d’être aussi loin de son partenaire. Elle se dit que c’est normal, qu’il faut bien qu’ils s’émancipent un peu, qu’ils vivent d’autre chose. Qu’ils embrassent leur liberté difficilement acquise. Mais Yuga, c’est Yuga. Et son monde n’a pas la même saveur quand il n’est plus là.
Moe s’assoit au bout du lit, en tailleur. Un long pantalon en toile couvre la totalité de ses jambes, jusqu’à faire disparaître ses pieds sous le tissu. Elle porte un t-shirt bien trop large, avec des motifs abstraits, qu’elle ne comprend pas très bien. Le tout est noir et fin, de quoi craquer facilement si elle a besoin de revêtir sa forme animale.
Face à elle, Saxa, en véritable princesse. Les bonnes habitudes ont la vie dure, hein ? Motobaro, lui, a troqué ses vêtements de la journée pour une grenouillère bleue, parcourue de batraciens. On dirait presque un enfant, habillé comme ça. Lui, pas besoin de se poser de questions sur sa perfection apparente : il a un sacré pète au casque et ça se voit. Au moins, Moe sait à peu près où elle va en le suivant : il est bizarre, il fera forcément des choses bizarres. Heureusement pour elles, il semble que le troisième larron ne soit pas bien méchant. Juste … Particulier.
La blonde expose son plan : Motobaro sera le clown du trio, il ira s’infiltrer au cirque pour récolter des informations, pendant qu’elles deux … Le cœur de Moe manque un battement. Elles deux seront membres de l’exposition. Membres ?
Saxa semble prendre des pincettes : elle n’impose pas à Moe. Elle lui propose. Alors, oui, sa proposition la dérange un peu, quand même, mais elle ne lui donne pas envie de fuir. Saxa sera là, derrière, pour s’assurer que tout va bien. Et ça leur permettra de s’infiltrer pour, peut-être, taper plus fort auprès de l’organisation. Enfin, en théorie. Pris sous cet angle, ce plan lui semble moins horrible. Tant qu’elle ne lui fait pas de mal, tout ira bien.
Assez difficilement, Moe décide de s’y résoudre. Elle n’en souffrira pas et ne sera pas remise en cage. C’est ce qu’elle se dit pour ne pas sombrer, pour être capable d’accepter. Si elle ne plonge pas dans le nouveau monde, elle ne pourra pas y agir. Et le nouveau monde n’est pas qu’un énorme ramassis de monstres esclavagistes qui veulent sa peau.
« D’accord. Je serai ton combattant. »
Pas plus, pas moins. Quand ils se séparent pour retourner chacun dans leur chambre, Moe reste les yeux dans le vide un instant. La liberté, c’est accepter d’être l’outil de quelqu’un ? Elle n’aime pas cette situation, mais elle lui semble idéale vu ce vers quoi ils se lancent. Peut-être que ça leur profitera. Peut-être.
***
Moe progresse aux côtés de Saxa, toutes deux légèrement dépassées par Motobaro, qui a pris les devants. Le chiroptère ne peut s’empêcher de réfléchir à tout ça. À ce qui se joue sous ses yeux, sous l’impulsion de l’Hougyoku. L’ironie de la situation est assez amusante : l’hybride est le combattant de la blonde, alors que l’une et l’autre savent pertinemment que la chauve-souris est incapable de lutter. Pour autant, Moe a fait sa paix avec les activités du jour : elle n’est pas prisonnière, elle est là en âme et conscience, elle a accepté ce qui va se passer. Ce n’est ni une contrainte, ni une obligation. C’est un choix. En cela, la chauve-souris s’affranchit un peu plus de sa condition d’esclave.
Un homme arrive à proximité, juste après que le clown se soit séparé du trio. Il leur indique que l’arène est à vingt minutes de leur position, en leur donnant une indication. Bon. Vingt minutes avant de savoir à quelle sauce ils seront mangés.
Tout autour, les visiteurs affluent et pour cause : le combat du jour fait grand bruit ! Il paraît que c’est du jamais-vu et qu’il est immanquable. Pourquoi ? Qu’est-ce qui va se battre dans cette arène ? Qui est-ce qui va se battre ?
Cette information crée une boule dans l’estomac de l’hybride, qui n’est pas sûre de la direction qu’elle a choisie. Que va-t-elle voir, ici ? D’un côté, ça la conforte dans son idée initiale : il faut qu’elle se mêle à la foule pour sauver d’autres gens. D’autres personnes qui, comme elle, auront vécu derrière des barreaux pendant des lustres. D’un autre, ça lui fait peur : elle n’est pas certaine de vouloir voir ce qui va suivre. La réalité est parfois bien plus amère que les songes.
Sans s’en rendre compte, Moe a accéléré le pas, entre curiosité malsaine et crainte. Elle a envie de savoir. Non. Elle a besoin de savoir. Quitte à devoir y laisser les ailes.
Résumé:
Moe explique être douée en sensorialité, mais nulle en combat. Elle indique à ses partenaires qu'elle peut s'envoler avec eux si nécessaire. Dans l'auberge, elle accepte de suivre le plan de Saxa et d'être son combattant. Une fois "sur place", elle accélère le pas suite à la rumeur du "combat immanquable" qui arrive.
- Tu repars déjà, Haneko ? - Ouais, j’ai encore des choses à faire. Je reviens vite, promis.
Elle n’était revenue que depuis quelques jours dans ce qu’elle appelait « chez elle ». Mais elle n’était pas du genre à rester cloîtrée dans une maison, aussi confortable soit-elle : c’était un oiseau libre qui exécrait rester en cage.
Haneko partit très tôt ce matin-là, en direction d’Asahi no Mori. Saluant la femme avec qui elle vivait, elle arriva à l’orée de la forêt en fin d’après-midi, retrouvant sur place de nombreuses personnes qui s’affairaient et qui s’inclinèrent légèrement lorsqu’elle arriva, lui faisant un rapport sur les avancées de l’arène. Tout était en ordre : parfait. Jamais ils n’avaient conçu telle arène, tel édifice : c’était excitant, et ça le valait. S’avançant dans les couloirs, elle retrouva un homme, deux fois sa taille, la peau mate, le crâne chauve, tatoué de partout et des muscles laissant présager d’une force colossale. Agenouillé sur un tapis, il semblait prier.
- Hum, hum…
Lorsqu’il la vit, il posa son regard sombre sur elle, mais interrompit tout de même ce qu’il faisait pour se tenir droit devant elle.
- Haneko-Sama… - T’es prêt pour ce soir ?
Il se contenta d’acquiescer, déclenchant le sourire de la jeune femme. Parfait : ces créatures commençaient à être presque banales, il fallait leur donner encore plus…
******************
- Désolé mesdames, mais aucun combattant n’est autorisé… Vous êtes spectateurs et parieurs, ici, pas participants.
Il était donc impossible pour Moe d’entrer en scène ou de paraître pour une combattante. Mais ils pouvaient entrer sans aucun souci dans les tribunes…
******************
L’heure venue, les tribunes étaient pleines à craquer. Elle en reconnut, des nobles un peu péteux qui venaient dépenser tout leur argent. Ça l’amusait d’autant plus de les voir là, montrant un visage qu’ils s’efforçaient de cacher le reste du temps. Ce pays était vraiment pourri jusqu’à la moelle. Passant dans les coulisses pour s’assurer que tout fonctionnait, elle vit une espèce de clown qui amusait la galerie. Elle s’avança vers un des gardes.
- Heu… Je peux savoir ce qu’il fait là ? Foutez-moi ça dehors.
Pendant que deux gardes s’avançaient vers Motobaro pour l’emmener, trois cages étaient tirées, dans lesquels on y voyait ce qui ressemblait à des… humains ? Mais le clown, avant d’être mis à la porte, put clairement voir que ce qui étaient sans doute des Hommes étaient défigurés, et surtout traités comme des animaux. Haneko se tenait à côté de son colosse, et entra dans l’arène pendant que le bruit des participants se taisait.
Elle ne prit pas la peine de cacher son visage : tout le monde, de toute façon, la connaissait ici. Haneko, organisatrice de combats clandestins. Ils savaient de toute façon qu’ils avaient plus à perdre qu’elle. Elle fit son discours et présenta le programme : aujourd’hui, les créatures n’allaient pas se battre entre elles.
- Aujourd’hui, un titan a accepté de relever le défi. Qui ressortira vainqueur du combat opposant trois créatures à ce colosse ?
Il se tenait droit à ses côtés, les yeux fermés, les mains jointes devant lui. Les créatures furent sorties de leurs cages, toujours attachées cependant, se dévoilant sous les murmures et les cris des spectateurs. Les créatures avaient une forme humanoïde, sauf que leurs traits, leurs visages, leurs corps même, semblaient déformés, transfigurés, monstrueux. Un spectacle qui fascinait la majorité du public mais ne les étonna pas : visiblement, la présence de ces choses n’était pas inédite pour eux.
- Mesdames, messieurs… Le combat commence dans vingt minutes. Les paris sont ouverts.
Elle afficha un grand sourire. Ces combats, Haneko, ça l’amusait. Enormément. Mais il valait mieux qu’Elle ne l’apprenne pas.
Son plan avait rapidement été accepté, bien, ils en avaient donc terminé pour aujourd'hui. Les deux retournaient dans leur chambre pour s'y reposer, une fois seule, Saxa éteignait la lumière pour dormir. Le lendemain matin, elles quittèrent l'auberge après Motobaro. Un homme sur leur chemin s'empressait de les informer du temps de marche qui leur restait avant d'arriver à l'arène. Saxa souriait en fermant les yeux et inclinait dignement la tête en le remerciant. Une fois qu'elle avait passée son chemin, celle-ci fronçait les sourcils. «Ils ne se cachent même pas... Ils n'ont peur de rien. » Se demandait la kunoïchi. « Soit ils sont plus gros que je me l'imaginais... Sois le Daimyo a quelque chose à y gagner... » La demoiselle se retournait pour regarder Moe... « J'espère que tout ira pour le mieux et pour Motobaro aussi. » C'était un terrain inconnu pour Saxa, alors elle avait quelques inquiétudes.
Les deux jeunes femmes arrivaient devant la porte de ce ''cirque''. En fait, ceci n'avait rien à voir avec un cirque, pourquoi est-ce qu'ils avaient appelés ça comme ça ? « Bravo Saxa. » Elle s'était plantée en prenant cette information pour acquis. Enfin... La jeune femme gardait son sourire pour se présenter à l'entrer avec sa combattante. On lui refusait l'accès à l'arène, seuls les parieurs et les spectateurs étaient autorisés, L'Hougyoku soupirait en fouillant dans sa bourse faisant sûre qu'on remarque le bon paquet de ryos avant de sortir l'argent pour deux billets d'entrer.
_Je vois. Alors, ce sera deux entrés, ça lui permettra d'apprendre. La kunoïchi faisait un joli sourire à la personne qui s'occupait de l'entrer avant de passer la porte. On les fouillait et on les passait au peigne fin. Hors des bijoux, une bourse bien remplit et un éventail à sa taille pour se rafraîchir, on ne trouvait rien sur la jeune femme, blanche comme neige.
_Attentions où vous mettez vos sales pattes manant ! Reprochait-elle à celui qui s'occupait de l'inspecter. La jeune femme passait la porte en affligeant le rustre d'un air dégoûté. Une fois dans l'amphithéâtre, l'Hougyoku soupirait et observait autour d'elle. Il y avait beaucoup de visages connus, des hommes qu'elle avait croisés lors d'évènements chez le Daimyo, ou bien même avec Kanato. Il y avait beaucoup d'étrangers également et de jolies femmes qui accompagnaient ces imbéciles pour avoir un bon salaire. Sans doute une ambiance normale pour ce genre de rassemblement. L'endroit n'était vraiment pas comme elle l'avait imaginé... « J'espère que Motobaro se porte bien. » Comme le premier plan avait échoué... Peut-être que la seconde proposition qu'avait fait Saxa pour Moe serait plus adaptée...
Celles-ci devaient logiquement se diriger vers les gradins, il y avait beaucoup de rangs, des podiums VIP... « Qui faut-il payer pour être à l'une de ces tables ? Se trouver dans ces belvédères attirerait sans doute l'attention.» Au coup d'oeil rapide autour d'elle avant de regarder Moe en lui souriant.
_Allons à la salle de bain tu veux bien. La jeune femme se dirigeait à la salle de bain des dames tel qu'indiqué et se plaçait devant le miroir pour se regarder et placer ses cheveux. Elle restait silencieuse et sortait de sa besace un peu de rouge à lèvre pour retourner son maquillage qui n'en avait pas du tout besoin. C'était seulement une façon de passer le temps afin qu'elles se retrouvent enfin seule dans la salle de bain. La demoiselle avait levée les yeux pour voir s'il n'y avait pas de signe apparent de caméra ou de quoi dans le genre. « On est jamais trop prudent... » Se disait Saxa en faisant couler l'eau du lavabo pour se laver doucement les mains comme si elle dédaignait tout ce qu'il y avait autour d'elle.
_Bon, ce n'est pas du tout ce que j'avais imaginé, je suis désolée. Je suis sûre que Motobaro n'a pas peut se faufiler comme on l'avait imaginé hier... Tu crois que tu pourrais t'éclipser et le retrouver ? Maintenant qu'on doit improviser, il ne faut surtout pas perdre contacte. Je vais essayer d'avoir une place VIP dans les gradins si jamais tu me cherches plus tard. Saxa s'étirait pour attraper du papier afin de s'essuyer les mains avant de fermer le robinet avec. Si Moe avait une meilleure idée, Saxa l'écouterait sur le chemin du retour vers la réception et se conformerait à son idée. Sur le chemin, ils entendaient la voix d'une femme. Curieuse, la kunoïchi s'approchait de l'arène pour y voir une dame en train de vendre son tournoi et annoncer le commencement dans les prochaines vingt-cinq minutes.
Son allure... Il y avait quelque chose de familier... Non pas de familier, car Saxa ne l'avait jamais vue au par-avant. En av ait-elle déjà entendu parler ? Il lui faudrait poser des questions à ce sujet. L'Hougyoku allait donc voir les membres de l'organisation pour s'informer au sujet de ces places de choix de la haute société souhaitant grandement pouvoir y siéger pour les combats. Sa bourse conséquente pouvait être un bon moyen d'avoir une chance de s'y installer. Aussi, il lui fallait partir à la recherche des ''bookmaker'' afin de parier sur le bon cheval. N'ayant jamais participé à ce genre d'évènements, il était facile de jouer les débutantes, les cibles faciles. Surtout vue son âge, on pouvait y voir une jeune femme en quête d'attention de la gente masculine peut-être. Tous ces vieux friqués avaient sans doute des conseils et des renseignements à lui offrir. Il était temps d'aller à la pêche aux infos sans être trop insistante et prévisible. Le rôle de la princesse innocente lui allait très bien.
Saxa fait entrer Moe en tant que spectratrice. Elle s'inquiète du sors de Motobaro et attire donc Moe dans la salle de bain pour lui proposer la 2ieme option si elle l'accepte pour savoir ce qu'il se passer avec lui et s'il a besoin d'aide. De son côté, Saxa cherche à avoir une place VIP dans les gradins, un peu d'informations pour savoir sur qui parier avec son air naïf et innocent. Par la même occasion. Qui est cette femme dans l'arène, quelqu'un sait qui elle est ?
Occupée à tendre, l'oreille Motobaro remarqua l'arrivée d'une femme plutôt autoritaire qui semblait donner les ordres dans le coin. Dès qu'elle aperçut sa trogne de clown, elle se mit en pétard et fustigea les gardes des coulisses en demandant à ce que Moto soit foutu dehors. Inutile de faire un esclandre Motobaro était repéré et se mettre à fuir dans un moment pareil ne ferait qu'attirer plus l'attention sur lui. Autant continuer à jouer le rôle de l'artiste incompris qui était là par erreur, hasard ou autres.
Tandis que le shinobi voyait approchés deux molosses dans sa direction, derrière se tenait un tout autre spectacle. On sortie plusieurs cages occupées par des hybrides... Non ! Des humains, mais à l'apparence plutôt horrifique. En réalité, ils semblaient défigurés, déformés et bien que leurs silhouettes soient humanoïdes eux n'avaient que peu de chose de l'être humain. Le clown était difficilement impressionnable, mais ce qu'il vit n'était vraiment pas jojo. Le traitement était inhumain en tout cas et on traitait ces... créatures comme des animaux. Avait-elle été humaine un jour ou était-ce l'inverse ?
Mais nous-ça clown, nous-ça artiste, se plaignit le shinobi alors que les molosses de la jeune femme autoritaire l'emmenaient plus loin.Nous-ça sensé nous produire, conclut-il pour rester dans son rôle.
Puis le clown fut jeté à l'extérieur des coulisses manu militari, il retomba sur le sol dans la poussière. Moto attendit un instant prostré sur le sol jusqu'à ce que les gardes de l'événement s'en aille. Là, au sol, il réfléchit que faire, sa mission d'infiltration était une catastrophe, il n'avait appris que deux choses. Que les combattants de ce soir seraient sans doute ces créatures humanoïdes déformées et que la patronne du coin était sans doute cette fille aux cheveux roux/roses avec du caractère. Il fallait absolument que le clown avertisse ces partenaires, il avait peut-être identifié leur cible, la voleuse de thune. Jeune femme dans la vingtaine, chevelure rousse/rose, de type caucasienne, gros nœud noir dans les cheveux et tatouage tribal sur l'épaule droite.
Par contre comment les rejoindre sans être repéré dans la foule comme le fauteur de troubles des coulisses. Motobaro se releva puis fit mine d'aller pisser dans les bois aux alentours, il se mit derrière un arbre. Enfin, il commença à essuyer son maquillage l'eye-liner, le rouge à lèvres puis enfin les deux-pièces d'or sous l'œil gauche dessiné la veille. C'était le moment d'enlever son nez, il posa deux doigts sur le nez rouge :
On l'enlève, questionna-t-il en parlant tout seul ?Non, répondit-il en enlevant les deux doigts de la surface de son faux nez.Si nous-ça l'enlever, plus prudent. Sans ça pas reconnaître Moto, oui. On l'enlève, se convainc-t-il cette fois avant de retirer son nez de clown une bonne fois pour toute.
Il avait un peu la tremblote et il se sentait vraiment tout nu sans son nez rouge.
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Quelques minutes, plus tard, Motobaro s'était décidé si le plan avait fonctionné Moe devait être dans les coulisses à attendre son tour pour combattre. Et si c'était le deuxième plan qui avait été plébiscité alors elle ferait la navette entre Saxa et lui pour partager leurs informations respectives. Il fallait retourné non loin des coulisses. Moto avait retourné ses vêtements, son polo rayé blanc et rouge avait une doublure noire sur l'autre côté et c'était la même chose pour le pantalon. Il portait également un bonnet pour cacher ses cheveux bleu, et puis merde c'est l'hiver. Ainsi, à la faveur de la nuit démaquillé et changé. Voilà notre Moto qui se ballade autour de l'arène en extérieur à essayez de trouver une entrée discrète. L'idée étant de chercher un peu au petit bonheur la chance, des informations ou l'emplacement du coffre content la recette des événements et l'argent dût au commanditaire ventripotent. Il finirait bien par trouver Moe dans les coulisses où elle finirait bien par le trouver, là il lui confierait ce qu'il avait apprit.
Actions:
Motobaro continue à fouiner autour de l'arène et cherche une entrée plus discrète pour les coulisses, il espère en apprendre plus, entendre, voir et/ou localisé la thune. Il s'est changé en retournant ses vêtements, il est maintenant tout vêtu de noir et porte un bonnet.
@Fukashigi Moe si tu retrouves Moto, tu peux estimer qu'il te donne les informations qu'il a collecté à savoir, la description d'Haneko qu'il soupçonne d'être la pétasse qui a volé la thune et les combattants peut-être des humains modifiés ?
Le plan d’infiltration ne fonctionne pas très très bien. L’exhibition ne concerne pas les participants potentiels, uniquement les parieurs. Arrivées jusque-là, Saxa et Moe se heurtent à un mur colossal, qui ne leur laisse aucune chance. Elles n’ont pas le choix : il faut abdiquer et adopter une autre approche. La blonde choisit de faire de Moe la petite apprentie, qui vient ici pour se cultiver. La chauve-souris ne dit rien, se contente de regarder au loin. Elle s’en fiche un peu du rôle qu’on lui met sur les épaules, tant qu’on ne la contraint plus à se battre. Au fond, ça l’arrange un peu, il faut l’admettre.
L’approche suivante fonctionne : les bourses pleines de pièces font leur effet et le type accepte de les laisser entrer. Il est beau, le monde. Il suffit d’agiter un peu d’argent pour que les problèmes se résolvent. Vraiment beau, le monde. Moe ne lâche pas un mot, pas une expression faciale : son attitude est parfaitement passive, comme le bon chien qu’il faut qu’elle soit. Pour le moment, hors de question de se mouiller, elle ne connaît pas encore la situation ni les forces en place. Peu douée pour la bagarre, l’hybride choisit de la jouer aussi fine que possible. L’infiltration est sa meilleure solution, au moins pour le moment.
Le type se met à les fouiller, tâte un peu partout pour s’assurer qu’elles ne causeront aucun trouble. Si Saxa se montre revêche, capable de lui râler dessus ouvertement, Moe se planque dans un coin de son esprit. Le contact des mains de l’homme sur sa peau lui donne envie de dégainer sa paire d’ailes pour s’enfuir. Ça fait mal à son âme d’esclave affranchie, l’impression de retourner à la case départ. Il finit son œuvre et les laisse partir.
Elles progressent toutes deux jusqu’à la salle de bain, où la blonde fait mine de se laver les mains pour donner les directives suivantes au chiroptère. La métamorphe hoche doucement la tête, sans trop se poser de questions. Elle doit partir à la recherche de Motobaro, qui s’est probablement mangé le même mur, lui aussi. Il faut qu’elle le ramène, pour s’assurer qu’il ne lui arrive rien. Ils ne sont pas venus ici pour perdre un membre de leur trio.
« D’accord. »
Moe attend que la blonde ait fini et, une fois qu’elles semblent prêtes à se séparer, le chiroptère se remet aussi vite en route. En chemin, elle aperçoit l’intérieur de l’arène, où évoluent plusieurs personnes, dont une femme. Sa voix s’élève au milieu de tout, en réduisant tous les spectateurs au silence. L’hybride se focalise sur elle, tente de savoir ce qui l’anime, tente de comprendre qui se cache derrière une telle manipulation. Ses yeux passent sur l’organisatrice supposée, puis ailleurs. Et l’ailleurs lui met une claque monumentale.
Elle voit un homme, plutôt massif. De gros muscles, des tatouages. La peau mate. Il a les yeux fermés, les mains croisées. Est-ce qu’il est vraiment venu relever le défi ? Enfin, en un sens, oui, évidemment qu’il est là pour ça. Mais est-ce qu’il l’est de son plein gré ? A-t-il décidé de se pointer ici pour combattre ? Y a-t-il été contraint ? Quand Moe pose ses yeux sur les cages autour, elle doute. Il n’est probablement pas là par plaisir, ni par envie. Il y a sûrement été amené de force, pour se donner en spectacle. Pour le plaisir d’une poignée de personnes riches, qui n’en ont rien à faire de l’humain.
Trois cages. Un être par cage. Ses jambes se dérobent, son cœur accélère. C’est le marathon dans son organisme, elle a l’impression que tout va exploser. Ça recommence. Alors qu’elle pensait que ce n’était pas si terrible, Moe réalise que le monde est peut-être encore plus gangrené qu’elle ne l’imaginait. Assise par terre, les jambes pliées, les yeux rivés sur le spectacle qui se joue, Moe ne parvient plus à se relever. Son monde s’effondre, ses convictions disparaissent, broyées par l’inhumanité qui lui fait face. Assez inconsciemment, l’hybride remue pour s’approcher de la sortie, pour voir tout ça de plus près. Petite forme peu visible, postée à la sortie – ou à l’entrée ? – de l’arène, elle observe la scène, incapable de faire autre chose.
Face-à-face avec une réalité qu’elle pensait avoir quittée, Moe semble … Fascinée. Une fascination morbide, pénétrante, inarrêtable, qui l’empêche de faire quoi que ce soit. Elle aurait envie de se lever, d’y aller, de hurler, de mettre un terme à cette mascarade, mais rien n’y fait : plus aucun de ses membres ne lui répond. Silencieuse, tétanisée, l’hybride regarde la scène sous ses yeux avec horreur. Qui sont ces gens ?
Maintenant qu’elle est un peu plus proche de la scène, elle parvient à voir ce qui se joue dans la cage. La jolie demoiselle, présentatrice et probablement organisatrice de ce spectacle des horreurs, est une jeune femme qui a l’air pleine de vie, dont le visage est illuminé par un sourire radieux. Elle serait belle, si elle n’était pas le chef d’orchestre de cette mauvaise comédie. Moe déglutit. Dans les cages se trouvent des êtres mi-humains, mi-autre chose. Qu’est-ce qui leur est arrivé ?
Son cœur tape si fort dans sa poitrine qu’elle en a mal. Elle a l’impression que toute cette histoire n’est qu’une mascarade : elle quitte un point pour y revenir, inexorablement, alors que l’horreur ne fait que croître.
Qui sont les gens dans la cage ? Comment sont-ils arrivés ici ? Pourquoi les fait-elle combattre ? Pourquoi les gens aiment regarder un tel spectacle ? Qu’est-ce qui cloche chez l’humanité ? Qu’est-ce qui l’a poussée à devenir aussi immonde ? Aussi désintéressée ? Suffisamment abrutie ou insensible pour regarder des gens se battre dans une arène, alors qu’ils mettent de l’argent sur les combattants.
Vingt minutes. Vingt minutes avant le combat. Vingt minutes avant de pouvoir comprendre ce qui se passe, pour de bon.
Ou pas. Vingt minutes d’une errance insupportable, qu’elle n’est pas sûre de pouvoir supporter.
Moe déglutit. C’était une mauvaise idée de venir ici. Pourtant, maintenant qu’elle y est, elle est incapable de repartir. Elle a besoin de voir, besoin de savoir. C’en est devenu viscéral. Elle ne partira pas tant qu’elle n’aura pas la réponse à sa question.
Résumé:
Alors normalement, ça aurait dû bien se passer. Mais Moe étant Moe, quand elle part pour retrouver Motobaro et qu'elle tombe sur le cirque des horreurs, se trouve incapable de bouger. Elle tombe, puis "rampe" (elle est sur les genoux) jusqu'à "l'entrée" de l'arène. (l'espèce de point d'où arrivent les artistes) Elle n'en bouge pas, complètement tétanisée. → Petit PTSD des familles, elle ne sert donc à rien pour ce tour, oopsie x)
Vingt minutes durant lesquelles la foule fut en effervescence. Ses sbires s’étaient répartis dans les tribunes et alentours pour pouvoir aux paris les plus fous, les plus exorbitants, les plus audacieux. Elle patiente, discutant avec quelques habitués, s’assurant que tout se passe bien, recadrant même certains nobles se croyant dans leur juridiction. C’était chez elle, ici. C’était sa loi qui régnait.
Elle ne vit donc pas cette jeune Hetai qui se fascinait pour la scène qui se déroulait sous ses yeux. Elle ne vit donc pas ce clown transformiste qui furetait aux alentours de son arène en essayant de glaner une information pouvant l’aiguiller. Elle ne vit donc pas cette princesse Hougyoku flâner auprès des nobles Tsuchijins, tentant elle aussi d’avoir des informations, sur les paris certes, mais surtout sur elle.
Malheureusement, aucun d’eux ne trouva la moindre information utile. Tous n’avaient que le combat en tête, un combat avec des « créatures » qui avaient l’habitude d’être dans l’arène selon leurs dires. Elles étaient décrites comme des humains hybrides aux pouvoirs étranges, un peu plus « exotiques » que ceux que peuvent avoir les shinobis.
Puis, vint le moment du combat. En vingt minutes pile, les tribunes s’étaient de nouveau remplies. Le silence s’installa. Haneko était encore au centre de l’arène.
- Mesdames et messieurs… Que le combat commence !
D’un bond, elle sauta pour se repositionner dans les tribunes, laissant le colosse seul face à trois cages qui s’ouvrirent simultanément. Lentement, presque craintives, les créatures sortirent de cage, exposant au monde leur monstrueuse allure. Est-ce qu’elles se rendaient compte qu’elles étaient épiées, moquées, mises en spectacle comme de vulgaires jouets ? Personne ne put le dire. Deux d’entre elles marchaient normalement, la troisième, elle, rampait difficilement. Le silence dans l’arène, seulement brisé par les quelques râles d’agonie des monstres qui allaient se battre.
Puis, le combat commença. Elles s’énervèrent, s’activèrent même, à la vue du titan qui était resté d’un calme olympien. Dans un déluge de feu, de foudre et d’épines, les créatures exposèrent à l’arène l’étendu de leur talent. Des pouvoirs effectivement assez poussés pour ce qui ressemblaient à peine à des humains. Les attaques, simultanées, parvinrent toutes à la fois sur l’homme qui n’avait pas bougé d’un pouce. La poussière et la fumée s’invitèrent, brouillant la vue au public qui gardait son souffle.
Mais quand la vision revint enfin, ce qui ressemblait à une divinité avait pris dans ses bras réconfortants l’homme pour le protéger. La forme de chakra était noire, aux traits terrifiants : une manifestation de Shinigami, à n’en pas douter.
- Je vous donnerai le sacrifice que vous méritez, Kami-sama.
Sur ces mots, prononcés dans une voix d’outre-tombe, il se remit droit, faisant face à ses adversaires. Une fois de plus, après des mûdras rapidement exécutés, la divinité se manifesta, plus dangereuse, plus grande, plus sombre. Et alors qu’elle se tenait, menaçante, derrière le colosse, lui refit de nouveau des mûdras. Le moine eut un léger sourire.
- Shinigami… SOIS TRANSCENDE !
La figure divine s’illumina alors, prenant littéralement feu au milieu de l’arène, illuminant l’ensemble des spectateurs qui restèrent sans voix face à ce déferlement de puissance. La divinité moine venait de s’assimiler en flammes.
*********************
Le spectacle avait été de toute beauté, comme elle s’y attendait. Finalement, le moine avait réussi, au prix de blessures et d’efforts colossaux, à vaincre les trois créatures qui gisaient sur le sol. Les spectateurs s’en étaient allés. Il ne restait qu’elle et son équipe. Elle regarda les cadavres de ce qui avaient été ses bêtes, d’un air triste et désolé : elle les voyait, maintenant qu’ils étaient morts, comme des humains.
- Emmenez-les et enterrez-les dignement.
Elle finit par se retrouver seule dans l’arène, au centre, un sourire aux lèvres.
Saxa avait beau tenter de s'informer sur cette femme, tout ce qu'on en disait, c'est qu'elle était l'organisatrice et qu'elle était forte de caractère... Rien d'important, rien qui l'aiderait davantage, c'était embêtant... La kunoïchi n'avait plus qu'à espérer que Moe et Motobaro en aient appris plus et surtout, qu'ils étaient en sécurités. Le temps défilait et le combat allait bientôt commencer. La Tsuchijin ne souhaitait pas vraiment regarder, mais si elle voulait garder sa couverture, il le fallait bien. Cette dernière avait trouvé une personne capable de lui vendre l'une de ces places VIP dans un belvédère dans les gradins. Un point assez haut et mit en évidence pour que Moe la repère facilement.
D'un pas décidé et la tête haute, la demoiselle se rendait à son perchoir pour s'installer et commander une bouteille de champagne pour décorer sa table et salir un verre sans en prendre la moindre gorgée. Ils n'étaient pas venus ici pour boire un coup. Cette Haneko se retrouvait une nouvelle fois au centre de l'arène avec son micro. Celle-ci annonçait le début des hostilités avant de bondir pour se rendre à sa place dans les tribunes. Saxa fronçait les sourcils. Bien évidemment il s'agissait d'une kunoïchi, autrement, comment pouvait-elle mettre en cage de telles créatures et avoir un géant en guise de titan de combat ? Si ce n'était pas elle les gros bras, ses molosses faisaient tout le boulot. Ne sachant pas vraiment à quoi s'attendre de ces shinobis, valait mieux ne pas tenter de frapper lors de cet évènement.
Les cages s'ouvraient dans un grincement déchirant le silence qui s'était installé dans l'arène. On pouvait les entendre gémir, à leur apparence et à leur démarche... Ces, ces... Ces créatures avaient l'impression de souffrir à chacun de leurs pas. Saxa grimaçait en tournant la tête sur le côté observant la scène que d'un coin de l'œil. « C'est quoi ces horreurs ? » Se demandait-elle en regardant ces erreurs de la nature, des mutants. S'ils avaient déjà été humains, il n'en était rien aujourd'hui. « C'est elle qui leur a fait ça ? » Se questionnait la kunoïchi en regardant Haneko sur son siège. Néanmoins, ces bêtes savaient se battre et user de leur chakra, il y avait du feu, de la foudre et des épines qui déferlaient sur le titan. Il se prenait les attaques, mais ne bronchait pas et ne se défendait pas.
Saxa se cachait le visage derrière ses bras lorsqu'il y eut une explosion dans l'arène faisant lever la poussière et la fumée, les spectateurs criaient et semblaient excités à la vue de ce combat immonde, pour la kunoïchi, ce n'était que du dégoût et du mépris. « Comment est-ce que des gens saints d'esprits peuvent s'extasier devant une telle barbarie. » Une fois la fumée dissipée, la jeune femme se raclait la gorge. Une sorte d'aura divine avait enlacé le titan pour le protéger. C'était magnifique, mais à la fois effrayant. « Qu'est-ce que ? » Cette fois, la jeune femme observait plus attentivement ce qui ce déroulait devant ses yeux. Il déblatérait quelque chose d'inaudible avant d'écraser ses ennemis comme si de rien était. Les yeux de la jeune femme s'écarquillait. Heureusement que Moe n'avait pas été acceptée comme combattant, dans le cas contraire, même Saxa n'aura pas peu grand-chose en s'interposant entre eux dans l'arène, en soit, c'était une bonne chose que cette partie du plan échoue.
Donc, pour l'issue de cette mission, valait mieux se la jouer discret et ne même pas songer à engager le moindre combat. Avec un tel atout dans sa botte, Haneko n'était pas à sous-estimer, l'erreur de Saxa dès de début de cette mission. Ce fut rapide, les gens quittaient l'arène une fois terminé pour encaisser leur argent s'ils avaient perdu, Saxa regardait son ticket. « Au moins quelque chose qui ce passe bien. » Pensait-elle en remarquant sa petite victoire. Il ne restait plus que Saxa dans les gradins et les hommes d'Haneko emportaient les corps de ces créatures en dehors de l'arène laissant l'organisatrice seule. La femme se levait et descendait les marches pour l'y rejoindre en portant son plus beau sourire, elle applaudissait pour attirer son attention.
_Je ne veux pas paraître impolie, mais comme c'est ma première fois je tiens à vous dire que le spectacle était juste... Impressionnant ! Vous donnez souvent ce genre de spectacles ? Oh pardonnez-moi, Hougyoku Saxa. Lui disait-elle en lui tendant sa main pour se présenter avec politesse. Ainsi seules toutes les deux, les coéquipiers de Saxa pourraient facilement les remarquer et juger bon de partir de leur côté pour trouver comment mettre la main sur cet argent. De son côté, Saxa tenterait d'occuper Haneko en laissant son billet gagnant bien en évidence. Peut-être que ceci donnerait envie à la femme de la frauder à son tour.
_Je demande parce que je crois que je pourrais vraiment prendre goût à ce genre de combats. Ce n'est pas le genre de choses qu'on a la chance de voir tous les jours. Vous présentez souvent ce genre de spectacle à Tsuchi, car c'est la première fois que j'en entends parler. Poursuivait-elle en décrochant son éventail pour se faire une petite brise en attendant patiemment la réponse de la femme.
Saxa assiste au combat et est horrifiée à la vue de ces combattants déformés, mais décide de jouer le jeu de la jeune femme naïve et impressionnée pour distraire Haneko.
Depuis un petit moment, le clown furetait aux alentours de l'arène sans trouver la moindre entrée dérobée ou le moindre indice sur quoi que ce soit. L'argent pas trouvé. L'entrée pas trouvée. Un moyen de faire chanter la patronne pas trouvé. Une ouverture pas trouvée. C'était vraiment le pire contrat de Motobaro jusqu'ici, il manquait vraiment de compétence pour ce genre de tâche. Autant espérer que les deux coéquipières du shinobi s'en sorte mieux, mais toujours aucune trace de la petite hybride. Motobaro n'avait donc réussi à communiquer aucune information à ses partenaires pour l'heure. Cependant, il n'était pas du genre à désespérer et continuait avec acharnement. Lorsqu'il entendit depuis l'intérieur du cirque la voix de cette mégère aux cheveux roux/roses qui l'avait fait virer des coulisses. L'autre avec ses tatouages qui étaient sans doute la cible de leur contrat, elle annonçait le début des combats. Le public applaudit sans discontinuer pendant un long moment quitte à ne rien trouver autant que le clown apprenne quelque chose de ses combats. Alors, il infusa du chakra dans ses pieds afin d'escalader la paroi de l'arène.
Arrivée en haut, il passa seulement là-haut de sa tête couvert de son bonnet noir et ses yeux au-dessus du parapet pour observer le centre de l'arène. La patronne Madame Loyale venait de laisser place à une montagne, un golgothe que disons nous un géant. Il était sans doute plus grand que Motobaro qui faisait pourtant un bon mètre quatre-vingt-dix. Large d'épaule, il faisait peur à voir l'armoire. Les trois créatures faisaient peine à voir, elles étaient horribles, mais le Moto compatissait à leur état. Il crut voir qu'elles avaient le regard triste et ça lui remua les tripes au gentil Moto. Enfin, elles décidèrent de se venger pour leur traitement apparemment, car elles envoyèrent un déluge katon, raiton et épineux sur le colosse.
Lui, il encaissa sans rien dire puis lorsqu'il parla d'une voix à réveiller les morts, ce fut pour condamner ses agresseurs par une menace. Une aura divine et malfaisante avait protéger le costaud. Là, feu d'artifice, du feu, de la lumière comme au Puy du Fou, c'était fou. Les créatures étaient mortes.
* Nous-ça espérer Saxa pas payer cher, pour trente secondes de combat. Eux-ça stupide, pensa le clown pour lui-même alors que les spectateurs s'extasiaient pour avoir perdu leur argent devant ça. *
Motobaro resta jusqu'au bout et comprit que Saxa allait manœuvrer pour occuper cette femme. Les gorilles de la patronne ramassèrent les corps, ils allaient être occupés un petit moment. Allez, c'était à son tour d'agir à nouveau. Le clown toujours fixé aux parois de l'arène se déplaça sur celle-ci afin de retourner à l'entrée des artistes. Arrivée depuis le haut des parois de l'arène, il entra en marchant sur les murs puis sur le plafond. Nickel Ezéchiel. Il était à nouveau dans la place.
Les recherches méticuleuses coin par coin, pièce par pièce du clown l'amenèrent à ce qui ressemblait à un bureau. La pièce était éphémère comme l'arène, il n'eut pas de mal à entrée. Il commença donc à chercher dans toute la pièce, tiroir du bureau, étagère, armoire, et même sous le tapis. Il tapota du pied le sol de bois pour déceler un endroit vraiment creux, susceptibles de cacher une trappe, un coffre ce genre de chose...
Actions:
Motobaro profite de la diversion de Saxa pour fureter partout dans les coulisses de l'arène, il fouille toutes les pièces et recoins qu'il croise. Il finit dans un bureau et fait de même, il fouille tout ce qu'il est possible de fouiller.
Je t’en supplie, arrête. Une plainte venue du fond du cœur. Un hurlement des entrailles, qui ne parvient pas à s’élever dans la réalité. Pas un son, pas un mouvement. Juste une profonde douleur qui l’empêche de bouger. Elle ne parvient pas à lever un bras, une jambe, rien. Elle est là, assise à même le sol, à ne pas savoir quoi faire. Et il y a ces créatures, là, qui n’ont rien demandé, qui ne sont rien de plus que de la chair à canon. Et ça ne va pas mieux, ça ne va pas mieux, ça ne va pas mieux. Ça va même de mal en pis, jusqu’à ce qu’elles s’écroulent toutes les trois sous la puissance de l’autre être.
Ils sont tous démesurés, sont tous incroyables : pas étonnant que tout le monde ait tenu à les voir se livrer en spectacle. Non, vraiment, ce n’est pas une surprise. Dans une autre situation, un autre contexte, avec un vécu différent, peut-être qu’elle aussi aurait pu apprécier cette bagarre ? Peut-être qu’elle aurait pu la regarder différemment, elle aussi ? Être comme les autres, se fondre dans la masse ?
Un silence. L’impression de ne plus pouvoir respirer. Les membres tremblent, les larmes roulent sur ses joues.
Ce n’est que le même cycle infernal, elle en est certaine maintenant. Elle a l’impression qu’elle ne s’en sortira jamais, qu’il y aura toujours la haine qui reviendra. La haine de l’autre, suffisamment puissante pour en faire un sous-humain. Suffisamment répandue pour qu’elle soit acceptée, vue comme un divertissement. Comment l’Homme a pu atteindre une telle indécence ?
Moe se relève difficilement. Saxa, apparue dans l’arène pour aller parler avec l’organisatrice, lui permet de comprendre ce qui se passe ici. Ça lui remet un coup de fouet : elle n’est pas venue seule ici. Elle a une mission, un rôle à jouer. Elle doit faire quelque chose. Récupérer l’argent auprès de cette malade, qui s’amuse à faire combattre des gens et, en plus, à voler de l’argent. C’est-y pas formidable ?
La métamorphe se frotte les yeux et se remet en marche. Il faut qu’elle trouve des informations, des papiers, de l’argent, n’importe quoi. Il faut qu’elle fasse ça, oui.
Mais ce n’est pas ce qu’elle fait.
Il y a quelque chose en elle qui hurle d’aller ailleurs, de partir chercher quelque chose de nouveau, de différent. Quelque chose de plus intéressant, qui calmera les hurlements dans sa tête. Qui lui permettra de s’apaiser, elle aussi.
Seule dans les coulisses, Moe se met à tout fouiller. Tout. Elle cherche des informations sur les victimes qu’elle a pu voir. Des dossiers, des images, des papiers en apparence insignifiants. Elle fouille partout, sans discrétion, sans chercher à comprendre ce qui se passe autour. Quelques trucs tombent ici et là, sans trop de fracas, mais quand même. Son éclat de folie la mène un peu partout, sans distinction, juste pour calmer ses pulsions. Calmer sa colère. Calmer ses doutes. Et comprendre une bonne fois pour toutes ce qu’elle a vu, là, lors de ce combat.
Résumé:
Dans la continuité de "Moe ne sert à rien", je vous présente : Moe fouille PARTOUT dans les coulisses pour trouver des infos. Elle fout un peu le bordel, mais c'pas gênant, si ? :3 - mea culpa omg, j'ai vraiment pas le bon perso pour cette mission xD
Elle regarda la jeune femme s’avancer. Propre sur elle, les jolis vêtements, la coiffure impeccable, un discours attendu et téléphoné ; sans doute encore l’une de ces pimbêches qui confondent la vraie vie avec les dîners mondains auxquels ils ont l’habitude d’assister.
- C’est courant, oui. Etrange que vous ne le découvriez que maintenant, c’est plutôt populaire dans votre… monde ?
Elle s’arrêta cependant un instant : « Hougyoku ». Cette dame n’était sans doute pas n’importe qui, et n’étais pas là par hasard. Intéressant : la journée avait eu son lot de rebondissement et d’amusement, et le ciel décidait de lui en fournir davantage. Haneko sourit.
- Dites-moi, mademoiselle Hougyoku, comment avez-vous appris pour ces jeux ? Ce n’était pourtant pas les plus… médiatisés. Seuls les habitués ont été invités à venir. Comment cela se fait-ce que ce sont vos premiers ?
Haneko lui faisait face, plongeait son regard dans le sien. La question, aux allures innocentes, ne laissait aucun doute : c’était une demande pressante et insistante. Saxa devait sentir que la moindre incartade, la moindre réponse hors de propos pouvait lui coûter très chère.
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Dans les coulisses, Motobaro et Moe finirent par se retrouver ensemble, à force de fouiller, pendant que la manipulatrice de cristal occupait leur cible principale. Ils évitèrent le peu de « gardes » restés pour l’occasion facilement, et se retrouvèrent dans une pièce qui ressemblait à un bureau, mais qui ne semblait pas utiliser pour autre chose qu’un débarras.
Rapidement et discrètement, ils purent tout de même mettre la main sur un dossier, au milieu d’armes, d’outils, de planches et autres objets inutiles. La chemise rouge ne comportait aucune indication, mais était remplie de plusieurs feuilles, attachées en quatre groupes par des trombones.
En ouvrant le dossier, ils purent voir qu’il s’agissait de dossiers médicaux ; quatre au total. La première page comportait la photo de l’homme s’étant battu et ayant remporté le combat dans l’arène. Son nom, son prénom, sa provenance : tout y était indiqué. Un moine-guerrier du temple de Shinigami. Il était également indiqué qu’il avait été mis en prison à Arashi pour « rébellion », à la suite d’un désaccord avec le moine en chef du temple dont il dépendait. Un cadre sur la fin révèle que c’était un prisonnier modèle, priant le plus clair de son temps, ne parlant que très peu. La deuxième page, quant à elle, n’était que la première de nombreuses autres, et avait comme titre « expérimentations ».
Les deux compères furent cependant arrêtés dans leur lecture par un bruit venu de l’extérieur : deux gardes se dirigeaient dans la pièce dans laquelle ils étaient tous les deux.
Le premier contacte était établie avec cette femme mystérieuse. Celle-ci lui portait une brève attention et se donnait la peine de lui répondre. Peut-être pouvait-elle parvenir à l'occuper quelques instants pour laisser plus de temps à ses coéquipiers. Son petit air naïf et ce sourire assuré l'aiderait sans doute. Cette dame lui confirmait que ce n'était pas la première fois qu'ils se donnaient en spectacle à Tsuchi. D'un air surpris et quelque peu embarrassée, Saxa haussait les épaules en se mordant un peu la lèvre.
_Et bien, je dois admettre qu'on m'a toujours tenu à l'écart de ce genre d'activités. La jeune femme se mit à regarder un peu autour d'elles comme pour évaluer les lieux. Son interlocutrice se permettait une question à son tour. Comment avait-elle été mise au courant pour les jeux, pourquoi était-ce sa première fois. La femme semblait intriguée, mais à la fois pressée. « Je dois parvenir à attiser sa curiosité. » Il fallait toutefois être rapide pour ne pas qu'elle se doute de quoi que ce soit. Un escroc de sa trame devait avoir l'habitude des grands parleurs. On apprend pas à un vieux singe à faire des grimaces.
_On ne m'a pas invitée. Se contentait-elle de dire tout simplement. La kunoïchi décrochait son éventail de sa taille pour se faire un peu de vent avant de reprendre.
_Mon oncle préfère de loin croire que je suis sage au domaine loin de toute distraction. Disons qu'il est assez lourd. Saxa arrêtait de se faire du vent pour fermer son éventail à l'intérieur de son autre main qui tenait toujours le billet gagnant.
_Mais heureusement que j'ai trouvé l'invitation sur son bureau. Tu parles d'un hypocrite. Disait-elle d'un ton hautain en roulant les yeux avant de regarder vers les bottes de la femme. Des bottes classes, mais pas trop, elles avaient cet aspect militaire, une paire de bottes pratiques, mais qui s'agence bien à sa tenue lui donnant ce look rebelle et désinvolte. Il n'y avait que ce nœud papillon sur sa tête qui adoucissait l'image de dure à cuir qu'elle donnait. Toutefois, on avait pas l'envie de la sous-estimer.
_Puis-je me permettre de vous demander votre nom ? Question de savoir à qui je m'adresse et peut-être, dans l'éventualité, recevoir une invitation avec votre signature pour les prochains jeux. Cette petite victoire m'a ouvert l'appétit. Est-ce que vous organisez toujours que des combats ? Ou s'il y a d'autres genres d'évènements qui seraient susceptibles de m'intéresser ? La demoiselle cherchait aussi à en apprendre plus sur ces activités clandestines. Toujours avec cet air de gosse de riche gâtée ayant l'habitude qu'on lui dise toujours oui, Saxa décidait de calmer un peu ses ardeurs en riant doucement.
_Pardonnez mon audace, je vais peut-être un peu trop loin. On me le reproche souvent. Il ne fallait pas risquer de la faire fuir avec ses questions... Enfin, manquait plus qu'à voir si l'Hougyoku était parvenue à attiser sa curiosité et entamer un début de conversation. Elle comptait bien flatter sa nouvelle amie dans le sens du poil sans que cela ne semble trop évident. Les manières mondaines et les tendances hypocrites de la noblesse la refroidirait sûrement.
Le père Motobaro furetait toujours dans le bureau lorsqu'il tomba nez à nez avec la petite Moe qui semblait toute retournée. Aucun doute pour le clown, elle avait vu un truc pas jojo et ça l'avait bien énervée :
Elle-ça voir les pauvres, questionna Motobaro ?Elle-ça voir les difformes, pauvres créatures, dit-il d'un air attristé supposant qu'elle avait assisté au combat tout à l'heure.Elle-ça fouillé comme Motobaro, hum. Se dépécher, se dépécher. Nous-ça trouver l'argent l'Hougyoku parle avec la patronne, vite, vite, pressa le shinobi.
Le Nobasu comprenait que la vision de ces pauvres bougres mi-humain mi-créature puisse choqué. Au delà de leur condition difforme, la manière dont ils étaient traités. Réduit à l'esclavage dans des cages, traiter comme des animaux de cirque qui soit dit en passant ne mérite pas eux non plus d'être traité ainsi. Forcés à se battre, pour une femme avide d'argent ou de sensation forte qui sait, non, le clown n'aimait pas ça lui non plus. Raison de plus pour voler la thune de cette garce aux cheveux roses, il invita une nouvelle fois Moe à chercher avec lui d'un geste de la main. En farfouillant les dossiers dans le tout petit bureau ou le débarras, ils mirent la main sur un dossier rouge. Moto reconnu tout de suite le baraqué qui avait combattu dans l'arène, il y avait tout un tas de données médicales sur lui. Il y avait son nom, sa photo et son historique. Le type venait d'Arashi, mais Moto aussi venait d'Arashi. Enfin, ils y avaient été enfermés. Le clown chercha dans sa mémoire, sans véritablement se souvenir de quoi que ce soit.
Motobaro jeta un regard à Moe pour vérifier si elle avait bien remarqué les mêmes informations que lui. Une seconde page titrée « expérimentations »... Un bruit, putain. Machinalement, Motobaro fourra tout le dossier dans son futal, dans le dos. Recouvert par ses vêtements. Des gardes, n'ayant plus l'apparence de tout à l'air avec sa tenue noir, son bonnet noir et son visage démaquiller le shinobi pouvait peut-être leurrer.
Elle-ça restez ici, proposa le clown en murmurant puis il fit un clin d'œil entendu à la jeune femme en lui tendant le dossier finalement pour qu'elle le prenne.Nous-ça perdu ! Si si nous-ça perdu, commença-t-il par tonner après être sortie du débarras en titubant.Eux-ça où sont ? Eux-ça où sont les toilettes ! Nous-ça pipi. Si si, nous-ça pipi, dit-il en jouant les hommes avinés !
Il se jeta dans leur bras comme le ferait un type complètement bourré qui ne tient pas sur ses jambes. Espérons que la diversion suffira à donner le temps à Moe de chourer un maximum d'informations, après ça le clown risquait de se retrouver en mauvaise posture.
Informations:
Motobaro file les dossiers à Moe et tente d'éloigner les gardes pour laisser une chance à Moe.
Mea culpa pour la qualité des enregistrements qui n'est vraiment pas top. Je règlerais ça, j'éditerais peut-être pour en faire des meilleurs. Le RP non plus n'est pas folichon, désolé.
Il est difficile à comprendre, Motobaro. Mais il n’a pas de mal à comprendre lui-même. Moe hoche doucement la tête quand il fait mention des combats qui ont eu lieu plus tôt. Oui, c’est ça qui lui a fait tant de mal. C’est ça qui la laisse, là, dubitative face à la réalité qu’elle s’imaginait. Le monde lui semblait bien moins immonde, cachée dans sa cage. Là, elle est face à face avec le vrai, le réel, le concret. Dans sa cage, elle pouvait l’imaginer un peu plus doux, un peu plus rose. Un peu plus comme ce pauvre arlequin, là, qui n’est ni joyeux ni triste, qui reste au milieu à fureter un peu comme elle. Moe doit avouer ne pas trop cerner ce personnage, sans pour autant avoir envie de le repousser. Il est là, à la remettre sur les rails et lui rappeler la mission qu’ils doivent remplir.
La métamorphe se remet au travail assez rapidement. Elle a tout foutu en l’air jusqu’à arriver à l’endroit où se trouve le clown, pour mettre la main sur des dossiers. Et quels dossiers, eh bien ! Son regard se perd sur les lignes, les pages. Quand elle voit « Expérimentations », Moe fronce les sourcils. Elle le fait d’autant plus quand elle voit toutes les feuilles à la suite, qui s’empilent encore et encore, signalant l’étendue de l’horreur. Ce sont les gens de l’arène. Tous des gens modifiés d’une manière ou d’une autre, jusqu’à devenir ces étranges engeances. Quatre hommes. Hommes ? Créatures. Quelque chose. Quatre entités manipulées jusqu’à devenir quelque chose de différent. De plus puissant ? Elle n’en sait rien. Ça lui fait tourner la tête. Oh, là, oui. Ça fait vraiment, vraiment beaucoup.
Une profonde inspiration pour ne pas repartir en crise. De quoi rester lucide encore quelques instants, au moins le temps que Saxa gère la demoiselle de l’arène. Le temps qu’ils trouvent des réponses. Parce qu’il y a les actes, oui. Difficile de faire plus explicite, moins sombre. Mais il n’y a rien de plus. Pourquoi avoir mené toutes ces expérimentations ? Pourquoi avoir tenté autant de choses sur des êtres humains ? Ne méritaient-ils pas d’être traités normalement ? Pourquoi être allé aussi loin dans l’horreur ?
Moe ne parvient pas à mettre le doigt sur le « pourquoi » derrière toute cette engeance : ça la frustre. Est-ce qu’il y a une « bonne raison », derrière tout ça ? Est-il seulement possible d’y attribuer une réponse au moins satisfaisante ? Elle n’en est pas certaine, mais elle n’a pas non plus envie de se fermer cette porte. Alors elle fouille, encore et encore, jusqu’à ce que des bruits de pas l’alertent.
C’est Motobaro qui s’en mêle le premier. Il fourre les dossiers dans son pantalon et se rend directement vers les types, alors que l’hybride reprend ses fouilles. Au-delà des dossiers trouvés plus tôt, elle cherche à obtenir des éléments pour comprendre. Savoir, c’est bien, mais ça ne lui suffit pas. Elle retourne un peu tout, cherche l’argent, cherche des dossiers, n’importe quoi. Moe s’assure de faire aussi peu de bruit que possible, pendant que les gardes sont occupés avec Motobaro. Soulève des papiers, pousse des objets, en ramasse d’autres, les observe un instant. Certains sont intéressants, d’autres moins, évidemment.
Elle tente de mettre la main sur un coffre, une boîte, n’importe quoi qui pourrait avoir cette forme, pour récupérer le magot. Si encore il y a un magot.
Dans le doute, elle regarde toujours par-dessus son épaule, au cas où son compagnon ne parviendrait pas à retenir les loubards assez longtemps. On ne sait jamais, ils pourraient avoir envie de l’envoyer balader : un pauvre clown qui a envie de pisser, perdu là, bon. C’est crédible, mais ça peut aussi les irriter. Il faut qu’elle ait une explication à tout ça, mais laquelle ?
Moe regarde tout autour d’elle. Peut-elle, elle aussi, se faire passer pour un de ces monstres ? On l’a prise pour ça pendant une bonne décennie, voire plus, alors pourquoi pas ? Ouais. Ce sera son excuse si on lui demande.
Plus ou moins rassurée, la métamorphe se remet au travail. Une boîte, une boîte, une boîte. Ou peut-être un dossier avec les transactions ? Quelque chose comme ça. Ils en avaient un, au cirque. Ils en ont peut-être un ici aussi ?
Résumé:
Moe lit les dossiers et se met à en chercher d'autres. Quand elle entend les gardes et que Motobaro s'en occupe, elle se met à farfouiller plus discrètement à la recherche d'une boîte ou d'un dossier comprenant toutes les transactions.
Elle avait été stupide. En plein milieu de Tsuchi no Kuni, là, qu’est-ce qu’elle pouvait croiser d’autres que des nobles guindés qui s’excitent à la moindre incartade aux lois ? Forcément, eux, ces freluquets sans intérêt s’enivrant dans la bourgeoisie mondaine et perfide, ça les intéressait. Et puis, ils se croyaient tout permis, intouchables : venir s’adresser à elle, qui ne payait pas de mine, et qui organisait des jeux clandestins, c’était presque comme s’ils lui faisaient une fleur.
Haneko soupira. Saxa n’était qu’une pimbêche de plus.
- Haneko. Et pour les évènements, ça dépend des moments. Actuellement, c’est plutôt ce genre de combats, oui.
Ca lui permettait de s’extirper de la morosité quotidienne, de gagner beaucoup d’argent et de se faire un nom, tout en récoltant, parfois, des informations. Sa « mère » désapprouverait, certes, mais elle n’était pas obligée de tout savoir. Elle avait déjà bien assez à faire. On ne sauve pas le monde en passant ses journées à trainasser et à procrastiner.
- Quant aux suivants… Je l’ignore pour le moment. Ce genre de… créatures… ne se trouve pas aussi facilement qu’on ne le pense.
Elle devait attendre que ses sbires dégénèrent – un temps qui oscillait énormément d’un individu à l’autre. Ah, si seulement Shikeishu pouvait dégénérer rapidement, elle ferait de lui l’apothéose de ses jeux.
- Mais… Si votre oncle a des invitations, surveillez son courrier, vous en saurez sans doute plus.
Puis elle tourna les talons, pour retourner dans les entrailles de l’arène. Il lui fallait désormais la démonter.
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- Hey, hey, bouge de là. - Ahahahaha, avec un peu de chances il va même te pisser dessus. - Ferme-la et viens plutôt m’aider à le dégager d’ici. Si Haneko voit qu’un débile traîne ici, on va encore se faire défoncer.
Encore hilare, le deuxième homme prêta main forte à son collège et prirent Motobaro par les aisselles pour l’emmener vers l’extérieur, de quoi permettre à Moe de fouiller encore quelques minutes. Elle ne trouva rien d’intéressant, si ce n’est une veste noire ornée d’un symbole en forme de lune, et d’une liasse de ryos qui ne valaient sans doute pas tout ce qu’il aurait voulu récupérer… Le temps offert par Motobaro et par Saxa touchait à sa fin : les gardes n’allaient pas tarder. Haneko également.
Spoiler:
Potentiellement la fin pour moi (sauf rebondissement évidemment) puisque Saxa est laissée seule dehors, Motobaro est mis dehors et Moe peut s’enfuir sans problème.
Pour information, si vous prenez la peine de décortiquer le dossier, vous obtiendrez les informations suivantes au sujet des prisonniers d’Arashi : - Des expériences étaient menés sur des shinobis pour les « améliorer » ; - C’étaient des expériences atroces, inhumaines et extrêmement douloureuses (les résumés détaillés sont très équivoques sur ce qu’ils ont tous les quatre subi) ; - Les expériences ont créées des « hybrides » capables d’utiliser plusieurs KG différents en même temps.
Outre les insultes et autres moqueries proférées par les gardes de l'arène éphémère de Tsuchi no kuni, le type de droite avait plutôt les mains douces. Lorsqu'il passa ses mains sous les aisselles du clown, celui-ci se fait la remarque en pensée. Il continuait à jouer son rôle afin que sa partenaire Moe puisse finir de fouiller ce petit bureau merdique. Motobaro commençait à en avoir marre de ce contrat à chier, il n'y avait rien ici. Le pécule de l'autre grassouillet de commanditaire n'était pas ici, entreposé ailleurs ou pire directement sur la cible. La patronne aux cheveux roux/roses. Peut-être même qu'elle avait scellé son fric à l'aide d'un fuinjutsu, moins de chance de se faire voler comme cela. Il n'y a pas dire le shinobi du clan Nobasu n'avait rien su faire de bon dans cette mission par contre, il avait des informations. Elle pouvait peut-être intéresser quelqu'un. Hakushi serait peut-être heureuse de les posséder, les chiens rugissants aussi. D'autres devraient payés pour avoir ses informations-là se disait déjà le clown alors qu'il était traîné à l'extérieur de l'arène.
Jeté comme un mal propre, il fit mine de ramper vers un arbre plus loin comme pour aller s'épancher contre celui-ci. Et lorsqu'il fut certains que les gardes étaient repartis vaquer à leur occupation, il prit directement le chemin du point de rendez-vous convenu après leur besogne accompli. Que faire de plus, continuer à fouiner alors que les combats étaient terminés bof, un coup à se faire prendre bêtement. La princesse pète-sec et la petite hybride auront peut-être plus de chance que lui. De toute manière, il lui tardait de rentrer, ce ne serait pas la première fois qu'un Nobasu n'exécute pas à un contrat. Par contre, Moto devrait peut-être songer à assassiner son commanditaire pour éviter que ne s'ébruite le fait qu'il est échoué à réaliser un contrat. Ne pas faire les choses, c'est une chose, mais échouer s'en est une autre fit remarquer le clown pour lui-même en pensée :
Contrat bidon. Nous-ça pas trouvé. Elle-ça pas de fric, pas de blé, pas de flouze, pas de ryos, pas de monnaie, pas de billet, pas de trésor, non. Pas de fortune, pas de bourse, ça non, s'emporta légèrement le shinobi alors qu'il était seul à parler au milieu de la forêt.
Il attendrait ses partenaires au point de rendez-vous pour aviser de la suite et partager les informations récoltées.
Remerciements:
Motobaro se rend au lieu de rendez-vous et vous attends @Hougyoku Saxa et @Fukashigi Moe. Considérez qu'il partage ses informations si l'envie vous prend.
Merci au narrateur et à mes partenaires, le RP était un peu frustrant, mais cool dans l'ensemble.
Il semble que la diversion menée par Motobaro soit efficace. Il offre à Moe un temps précieux pour fouiller la pièce de fond en combles, tout ça pour … Pour … Elle arque un sourcil. Un manteau ? Avec une lune dessus ? Le chiroptère prend le temps de bien s’imprégner du dessin qui lui fait face. Une sorte de lune avec un rond. On dirait plus un symbole qu’un simple dessin. Que signifie-t-il ?
Le bruit des pas, qui se faisait de plus en plus lointain jusqu’à lors, finit par revenir, de plus en plus fort. Sans plus de réflexion, Moe embarque tout l’argent trouvé sur le bureau, qu’elle fourre dans une poche. Elle en profite pour dérober le dossier qui contient les informations sur l’homme qui a combattu. Ça aussi, ça peut lui être utile. Pour s’assurer de ne pas se faire attraper, l’hybride se met très rapidement en route et s’éclipse hors de l’arène. Pas question qu’ils mettent la main sur elle : le risque de subir pareils supplices est trop grand. Retourner en cage n’est pas une option.
Dès lors, Moe se dirige vers le point de rendez-vous qu’ils ont décidé avant d’arriver ici. Elle y trouve Motobaro, qui n’a pas l’air content, bien au contraire.
« Hé, le clown. »
Arrivée à sa hauteur, elle penche la tête. Pourquoi qu’il est tout grognon, celui-là ? Il a pas aimé se faire jeter ? Bon, il l’a cherché, non ? ‘fin, c’est à ça qu’il jouait pour lui donner du temps, non ? Moe farfouille dans sa poche et dégaine une jolie liasse de billets, qu’elle lui tend tranquillement.
« Pas sûre qu’il y ait le compte, mais c’est déjà ça. »
Elle fait la moue.
« Je veux pas lui rendre l’argent, moi. »
Pas par cupidité, pas pour le garder : Moe s’en fiche un peu, de l’argent, au fond. Non, elle veut juste rien rendre à une telle crapule.
« Est-ce qu’on peut pas juste le tuer ? »
Ce serait quand même beaucoup, beaucoup plus simple.
Alors qu’elle laisse ses idées les plus sombres prendre forme, Moe revient sur le symbole qu’elle a vu dans le bureau.
« Au fait. Un symbole de Lune, ça vous dit quelque chose ? »
Ses yeux se posent successivement sur Motobaro, puis Saxa, qui a fini par les rejoindre. Elle le mime avec ses doigts pour leur donner une idée, faute d’avoir du papier. Comment ça, le papier du dossier ? Hors de question d’y toucher. Elle le garde précieusement. Il est trop important ! Il faudra faire avec les mimes de piètre qualité. Et tant pis si ça ne sert à rien : elle l’a gardé en mémoire et pourra le réutiliser à loisir.
Résumé:
Moe subtilise l'argent sur le bureau et prend le dossier avec elle avant de quitter les lieux. Elle retrouve Motobaro au point de rendez-vous, suivie peu de temps après par Saxa.
Elle était froide, Saxa n'arriverait pas à la faire parler, du moins, pas de cette façon. Haneko n'était pas le genre de femme à s'ouvrir facilement, ce qui n'était pas surprenant, les gens de sa trempe avaient ce genre de réputation. Donc, sa tentative de la retenir plus longtemps en tentant d'attiser sa curiosité avait échoué. Cette femme refusait même de lui envoyer une invitation à son nom, c'était assez insultant, Saxa en fronçait les sourcils. Sans vraiment avoir le temps de lui répondre quoi que ce soit, Haneko avait déjà tournée les talons pour disparaître. La kunoïchi soupirait. « J'espère que Motobaro et Moe s'en sont bien sortis. » Il était temps de rejoindre le point de rendez-vous en forêt.
Sur son chemin, l'Hougyoku voyait revenir deux gros bras, ils semblaient rigoler et se moquer de quelque chose ou de quelqu'un, celle-ci relevait le menton avant de les croiser et continuait son chemin. La demoiselle quittait le site de l'arène en suivant la route, la femme prenait soin de ne pas être suivie avant de bifurquer vers le bois et s'y enfoncer pour rejoindre ses coéquipiers. Ils étaient au point de rendez-vous avant elle, c'était une bonne chose, malgré le peu de temps qu'elle avait peut retenir Haneko, ceux-ci s'en étaient sortit à temps visiblement. Ils discutaient, sans doute de ce qu'ils avaient trouvé.
Saxa s'immisçait entre eux pour écouter. La petite chauve-souris en avait plus à dire que Motobaro, elle n'avait pas l'air si satisfaite de la tournure de la mission... Tellement qu'elle songeait même à éliminer leur employeur. La Tsuchijin fronçait les sourcils et tournait un peu la tête pour la regarder d'un air méfiant. En fait, cette Moe n'était pas aussi douce que ce qu'elle laissait paraître. Ensuite, voilà que la demoiselle mimait une forme, selon elle, il s'agissait d'un logo, un emblème... Il se trouvait sur un manteau retrouvé dans les effets personnels d'Haneko... Enfin, par supposition. L'Hougyoku secouait la tête.
_Je ne crois pas avoir déjà vue ce genre de symbole. Du moins pour l'instant... Car Saxa était loin de se douter que ce symbole allait bientôt être connu à travers le Yuukan. La jeune femme croisait les bras et regardat ses coéquipiers l'un après l'autre se souvenant toujours des propos de Moe.
_Pour ma part, cette femme s'appelle Haneko, tout me laisse croire que c'est elle qui organise ces jeux et trouve ces... Malheureuses créatures... Disait-elle avec un certain malaise se souvenant de leurs gémissements d'agonies.
_Personnellement, je crois qu'il ne s'agit pas que d'une petite escroquerie, mais qu'un vrai réseaux se cache derrière tout cela. Ce n'est pas vraiment la faute de notre employeur s'il nous a envoyé sur un contrat beaucoup plus important qu'on ne l'imaginait... Saxa marquait une pause avant de reprendre.
_Tu crois vraiment que l'éliminer est une solution ? Questionnait-elle Moe en espérant une réponse de sa part et ainsi, peut-être la position de Motobaro à ce sujet. Personnellement, la jeune femme ne comprenait pas cette envie soudaine d'éliminer leur employeur. Oui, il s'agissait d'une personne particulièrement désagréable, mais lorsqu'on en a l'habitude, on n'y fait même plus attention. Ces gens devraient s'y habituer s'ils souhaitaient prospérer, car les plus fortunés sont ceux qui font vivre les gens comme eux. Pour sa part, l'Hougyoku se contenterait uniquement de faire comprendre à l'homme que la tâche demandée n'est malheureusement pas de leur niveau parce qu'il s'agit là de plus grands enjeux. Argent remis et plus de problème, voilà... Mais ses coéquipiers ne voulaient peut-être pas rendre l'argent déjà versée pour le contrat. Était-ce là leur motivation ?
Saxa n'arrive pas à retenir Haneko plus longtemps et ne lui soutire aucune information vraiment importante. Elle vous rejoint bredouille et tente de comprendre ce qui pousse Moe à vouloir tuer l'employeur.
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