Une nouvelle mission et surtout avec le gamin que j’avais rencontré dans les bains, cela pouvait surement s’avérer quelque peu amusant, mais pas assez pour me dérider. Comme toujours vêtu de ma seule tenue, qui était un kimono noir, avec un col en fourrure blanche, j’étais parti retrouver Kyoshiro pour la nouvelle mission qui était particulièrement intrigante. On nous avait demandé de rejoindre la ville de Zousenjo et son chantier naval, afin de nous lancer sur une enquête, à propos d’un incendie de l’un des entrepôts. L’une des raisons qui avaient surement dû pousser les personnes en charge de donner les missions à me la confier, c’était que grâce à ma forme sensorielle, j’allais pouvoir enquêter en me repérant à mes facultés olfactive.

Pour une fois, j’étais parti pour commencer la mission sous forme humaine, on m’avait fait remarquer plusieurs fois que j’allais devoir prendre plus souvent la forme humaine, cela posait quelques soucis au sein du village. Il semblait que certaines personnes n’apprécient pas de voir un être homme-singe se balader dans la ville. C’est pour cela que malgré ma réticence, j’avais accepté de faire un petit effort et d’aller à cette mission en gardant au maximum, ma forme animale.

Après avoir pris mes affaires pour la durée de la mission, j’étais partie rejoindre l’entrée du village. C’était à cet endroit que mon compagnon de mission m’attendait pour faire cette dernière. Arrivant rapidement sur place, je me suis de nouveau présenté à lui :

« Kyoshiro, ravie de te revoir. Je pense qu’il faut y aller. »

Je n’avais comme toujours peu parler, mais quand j’avais vu le petit animal en compagnie de son invocateur, je me suis tourné vers lui, avant de lui dire.

« Alors comme ça, tu nous accompagne frère lémurien ? »

Je lui avais parlé dans la langue des singes et associés. En tant que lémurien, Booba devrait surement comprendre la langue unique du peuple singe, n’attendant pas spécialement de réponse du compagnon de Kyoshiro, j’avais invoqué ma queue de singe, afin de faciliter mon trajet, je pourrais m’accrocher aux arbres avec, afin de me balancer plus aisément.

« Si tout le monde est prêt, je pense qu’on peut y aller »

Alors que le lémurien était sur mon épaule, je l’avais regardé avec un sourire très léger, avant de lui dire calmement :

« Accroche toi, petit frère »

Une fois, j’avais invoqué mes pieds de singe en plus de ma queue, afin d’avoir beaucoup plus de facilité à me déplacer. Les pieds d’un singe ressemblaient beaucoup à ses mains, il y avait quatre doigts et des pouces opposables. C’est pour cela qu’il était aussi aisé de se déplacer sur les branches. Aucun singe ne pouvait chuter tant qu’il avait ses mains, ses pieds et sa queue.

Alors que je me déplaçais avec beaucoup d’aisance entre les branches, me servant de la totalité de mes attributs de ma race, j’avais un sentiment profond de liberté. Tantôt, j’attrapai une branche avec ma queue, avec de me donner une puissante impulsion, tantôt, mes pieds s’agrippèrent à un tronc pour me permettre de me propulser plus loin encore. J’étais un homme-singe et rien qu’en cela, je resterais à jamais à ma place dans les forêts du pays. De plus, grâce à tout cela, j’étais quand même plus rapide que Kyoshiro et je pouvais continuer de maintenir une allure aussi rapide sans trop me fatiguer.

Alors que nous arrivions dans la ville, j’avais perçu la remarque de Kyoshiro et j’avais poussé un léger grognement simiesque, avant de lui répondre :

« En effet, ma Nature d’homme-bête est extrêmement pratique et je ne maîtrise pas encore totalement tout ce que je peux faire avec cette nature. Mon père, qui était aussi un homme-singe était capable de lancer plusieurs techniques en même temps, en se servant de ses mains et de ses pieds. »

Je le regardai à peine, avant de lui d’une voix calme :

« Nous arrivons. Il est préférable de garder une certaine discrétion. Je vais me transformer complétement »

Le Lémurien sauta de mon épaule et rapidement, je me suis mis en position. Dans un panache de fumée, je me suis transformé en un chimpanzé d’une trentaine de centimètre. J’avais toujours une tenue ressemblant beaucoup à celle que j’avais sous forme Taïjutsu, sauf que celle-ci était réservé à la sensorialité.

« Sous cette forme, je vais passer pour un vrai singe, peut-être même pour une invocation, ce qui permettra d’être plus discret encore. »

Debout à côté du lémurien, j’avais attrapé une puce qu’il avait dans le pelage, avant de la manger.

« J’adore les insectes »

En route pour Zousenjo, le Genin de la Feuille s’amusait à observer la relation qui se développait entre l’homme-singe, qui démontrait dans les tréfonds des forêts de Hi tous ses talents et Bouba le Lémurien qui s’était aventuré sur l’épaule de Mizaru et semblait différent de toutes les fois où les envies de plaisanter avec le genre humain lu venait – c’est-à-dire bien trop de fois ! – Le membre du clan Kobayashi s’attardait un peu sur le physique de son coéquipier, sur ses tics, sa personnalité. Les yeux curieusement dotés de motifs que l’on pouvait retrouver au morpion se posèrent sur un homme bien bâti et extrêmement agile, qui semblait trouver ses marques et sa place au milieu de ces forêts denses et agréables, un sentiment que Kyoshiro partageait et qui le fit sourire, en retrait de quelques mètres mais suivant sa course vers le lieu de la mission.

Le Genn aux cheveux argentés, alors que les deux Konohajins pénétrèrent dans la ville en question, répondit non sans pousser un grognement qui attira une fraction de secondes le regard du Shinobi vers son partenaire avant de se reposer sur le Lémurien qui semblait s’être endormi sur l’épaule du musclé. Une pratique qu’il disait ne pas maitriser totalement, malgré l’agilité et la forme physique dont il venait de démontrer les mérites ? Qu’allait donner cet art, maitrisé et peaufiné jusqu’à ses dernières limites ?

« Je suis sûr que tu deviendras un réel atout pour Konoha, si ce n’est pas déjà le cas Mizaru. En tout cas, je te respecte déjà pour arriver à faire dormir sur ton épaule un Lémurien, qui n’est pas connu pour accorder sa confiance aux êtres humains facilement… Peut-être que tes capacités claniques lui facilitent le lien, c’est intéressant ! » ajouta le Genin au haut de Kimono bleuté en souriant maigrement.

Ses yeux se posèrent rapidement sur leur destination, le bâtiment et quartier général des autorités locales de Zousenjo leur tendait les bras. D’un pas tranquille, le Genin épousa la structure et l’architecture des lieux d’un vif coup d’œil. Du bois de très bonne qualité pour les parties qui en étaient constituées et un métal que le Kobayashi ne savait qualifier, n’ayant aucune réelle expertise dans l’architecture si cela s’éloignait de l’élément naturel de son clan.

« Un QG plus calme que celui de Tanzaku à première vue, un bâtiment respecté et soigné, aucune trace de vandalisme… C’aurait été trop simple d’avoir des pistes là-dessus hein... ! » pensa intérieurement le fils des Forêts.

A peine approché du fameux bâtiment qui s’imposait peu à peu dans le paysage urbain qui se dessinait au fur et à mesure des pas effectués, Mizaru prit une nouvelle initiative et sous le sourire amusé de Kyoshiro, se déguisa en un chimpanzé d’une trentaine de centimètres, vêtu d’un accoutrement qui le ferait certainement remarquer à plus de vingt bornes, au point de provoquer un rire étouffé dans l’œuf de la part du jeune moqueur qui reprit son sérieux et laissa aller le débordement d’imagination de son collègue qui venait de lui remettre les batteries d’aplomb à l’aube d’une enquête sérieuse et cruciale.

Mizaru le chimpanzé reprit place à côté de Bouba, qui sortait d’un léger sommeil et attrapa quelques puces dans le pelage du Lémurien avant de les croquer à pleines dents sous le regard du Genin qui menât la marche vers les autorités locales avec un certain pour les visages des locaux face à ce spectacle digne d’intérêt.

« Ça devrait aller côté discrétion, ils attendent notre arrivée pour mener l’enquête, restons concentrés sur nos objectifs Mizaru. » affirma le Kobayashi.

Arrivant devant les portes du bâtiment, le Konohajin ouvrit discrètement l’entrée avant de s’immiscer dans un hall d’accueil tout ce qu’il y avait de plus classique, mené d’une main de standardiste… par une standardiste qui semblait, aussitôt le bandeau de Konoha en visuel, appeler quelqu’un. Le responsable des lieux ? Plus de temps gagné, plus de temps pour enquêter !

Allignant quelques pas, Kyoshiro se postionna face au bureau en question, posant son regard dans celui de la demoiselle en charge de l’accueil.

« Bonjour Mademoiselle ! Kyoshiro, du village de Konoha. Nous sommes envoyés pour… »

« Enquêter avec nous sur l’affaire qui vous mène ici, bienvenue jeunes gens, je suis Itsuki, le commanditaire de votre mission ! » compléta sagement Itsuki, l’officier en charge de l’enquête.

Le pas militaire, une tenue académique, stricte mais efficace et un visage juvénile, la vingtaine à première vue. Le membre des autorités s’approcha lentement avant de désigner du plat de la main, le bout des doigts orientés vers la direction menant à son bureau du rez de chaussée à ses deux invités.

« Suivez-moi je vous prie… On m’avait dit que vous seriez deux pour cette mission… » souligna l’homme bien vêtu en posât son regard curieux sur le chimpanzé et le Lémurien et formaient un duo du tonnerre !

« Mizaru se trouve à ma gauche, le Lémurien à droite est mon invocation et un excellent pisteur, j’ai jugé bon de l’amener avec nous. » compléta à son tour le Genin qui emboîtait le pas du commanditaire de cette mission.

Rapidement installés, Itsuki ne perdit pas de temps, et laissa à disposition des deux Shinobis, et de Bouba, un dossier contenant quelques photographies et des témoignages divers, voir anodins des Civils qui se trouvaient à proximité le jour J. Le dossier contenait également les propres conclusions des autorités locales qui se soldaient par la cause de l’accident. Y avait-il autre chose à découvrir dans tout ce remue-ménage d’informations ?