Sendai Ryuji. C'était peut être lui la clé pour la libération de Nami. Un Awadatsu ayant migré à Konoha, c'était une trop belle opportunité pour ne pas la saisir dans notre bataille contre l'oppresseur à la tête de l'archipel.
L'Hokage allait probablement le contacter dans cette optique pour un départ imminent mais j'avais besoin de voir et comprendre par moi même qui était ce type et s'il avait les épaules pour m'accompagner. La mission avec ma pseudo team s'était bien passée mais aussi parce que j'avais Yamato comme garde-fou. Cette fois, j'y serais en solo avec le jeune Awadatsu et il n'était pas question qu'il risque d'y laisser sa peau dans un contexte si dangereux et a double tranchant pour le pays. Je voulais autant garantir sa sécurité que celle de notre Nation et ça passait par un comportement pro et irréprochable.
C'était pour cette raison que, sitôt sortie du bureau de Genkishi, je m'étais mis en quête de l'adresse du jeune homme en fouillant dans les dossiers des shinobis du village après avoir échappé à la vigilance des surveillants avec mes talents. 18 ans …. grand et brun.... blablabla peu souriant... blablabla... prêt à rendre service... blablabla... tatouage de dragon qui enroule son bras... ah voilà ! Il avait grandi à Hi no Kuni , ses parents s'étant exilés de Nami. Ce gamin n'avait sans doute jamais mis les pieds dans le pays de son clan mais peut être avait-il entendu parlé de certaines infos qui pourraient nous être utiles. Son père les avaient a priori abandonnés pour partir en rébellion sur place sans jamais revenir mais sa mère devait également savoir des choses. C'était dans une lecture en diagonale et succin de part ma pseudo infiltration que j'avais appris ces informations, repartant bien vite l'air de rien avec son adresse en tête.
Sur place, bien qu'éreintée par mon retour de mission, je finis par tomber face à une échoppe de sculptures que je pensais, au premier coup d'oeil, en verre ou en cristal. Je compris cependant que je me trompais en voyant ma cible du jour en train d'en façonner une toute nouvelle a partir de bulles. Ce spectacle aurait pu se montrer fascinant si je n'étais pas aussi pressée.
Les cheveux toujours rougeoyants sous mon apparence d'Amasami, je m'approchais pour engager la conversation, sans détour.
« Ryuji ? C'est l'Hokage qui m'envoie. Parles moi de Nami. »
Une petite journée tranquille. Pour une fois, cela faisait beaucoup de bien de ne pas avoir à travailler. Enfin travailler est relatif, je bossais à la boutique créé par ma mère pour essayer de subvenir à nos besoins. En réalité, créer des sculptures faites de bulles de savon durcies offrant toutes une palette de couleur irisées était plus un loisir qu’un véritable boulot pour moi. Du coup aujourd’hui, journée libre, j’avais décidé, comme chaque fois que je le pouvais, d’ouvrir la boutique pour travailler les bulles et créer une nouvelle œuvre d’art originale.
J’étais assis dans le coin atelier quand quelqu’un entra. Une jeune femme au visage calme et aux cheveux rouges entra. Je la saluai calmement comme à mon habitude quand je recevais un client, même si je ne souriai pas, mon ton était doux et engageant. "Bienvenue aux Atelier Sendai, que puis-je pour vous ?" La réponse fut directe, implacable. Je perdis mon entrain, prenant un visage bien plus fermé. Nami. Ce pays qui avait fait tant de mal à ma famille. Je serrai le poing discrètement. Je soupirai et je répondis sur un ton clair. Elle avait été directe et franche, je le serais tout autant. "Je ne connais pas particulièrement Nami, je suis né à Hi. Je n’en sais que l’essentiel. Si c’est sur mon clan, je sais qu’ils se battent contre le Despote à la tête du pays depuis des décennies. Le reste, je ne pourrais vous dire." Même pas la peine d’évoquer mon père. Cette histoire était inutile et elle n’avait pas besoin de savoir.
Je pensais soudain à ma mère. Malgré son état ces dernières années et les améliorations sur son état de santé, je pourrais l’interroger sur cette affaire, mais je ne voulais pas la mêler à ça, pas après tout ce temps. Je regardai la femme devant moi. Je ne sais pas ce que je devais faire. C’était sans doute le signe que j’attendais. Je rêvais trop souvent de mon père ces derniers temps pour ne pas y voir un signe. Serrant encore plus fort les poings, je faillis la renvoyer. Mais finalement je lâchai un soupir. "Et merde. Pourquoi pas après tout." Mes pensées me firent lacher un soupir d’agacement. Je repris toujours avec ce ton direct, mais il était encore plus inamical que quelques minutes auparavant. "Si vous souhaitez vraiment avoir des infos sur les Awadatsu et Nami. Faudra voir avec ma mère. Elle saura vous renseigner. Je vais vous accompagner. Mais attention, elle est fragile depuis la mort de mon géniteur. Je ne vous laisserais pas la bousculer, on est d’accord ?"
Après avoir eu la réponse de la femme, j’allais fermer la boutique. Pui, je la guidai vers l’étage. Un escalier était caché dans le fond de l’atelier pour permettre de rejoindre les pièces de vie sans avoir à quitter le magasin. Une fois à l’étage, je la menai vers la cuisine, lieu où ma mère était assise.
A sa gestuelle et sa communication non verbale, je compris que le sujet ne le laissait pas indifférent. C'était même plutôt irritant. Quant aux informations qu'il pouvait me fournir... elles étaient nulles. Rien de ce qu'il me disait ne m'était inconnu. A vrai dire, ce jeune homme me laissait même une première impression plutôt discutable. Pas vraiment le genre que l'on voulait se trimballer dans une mission périlleuse et non moins importante pour le pays.
Finalement, il parla de sa mère, fragile, qui avait connaissance d'informations sur Nami et les Awadatsu bien qu'il me demandait de ne pas la brusquer. J'étais compréhensive de la situation mais il allait devoir en faire autant et pour une échelle bien plus importante.
« Ecoutez. Je comprends que vous vouliez la protéger mais de ces informations dépendent l'avenir de notre pays et même probablement le sort de Nami. Je ferais en sorte de ménager votre mère en me montrant aimable mais comprenez bien que la situation presse et que je ne peux passer a côté de ce qu'elle sait que nous ignorons. »
Les choses étant dites, je suivis l'Awadatsu vers l'étage, me trouvant face a face avec sa mère, presque léthargique, dans la cuisine. J'attendis que Ryuji me présente auprès d'elle – même si je ne lui avais même pas dit mon nom – pour m'incliner respectueusement et prendre place à table pour me retrouver à sa hauteur afin de discuter.
« Plus que quiconque vous êtes au fait de la situation à Nami et des vôtres, Madame. Konoha a récemment rendu visite au pays pour constater la situation déplorable sur place et se rapprocher de la rébellion en place. Nous avons pu établir le contact et nous souhaiterions leur venir en aide pour défaire le tyran à la tête du pays, seulement, actuellement, ils semblent peu nombreux et il est impératif pour le village de la Feuille de prendre contact avec les têtes pensantes de cette rébellion pour espérer mener notre opération commune a bien. C'est pourquoi, j'ai besoin de toutes les informations dont vous pourriez disposer concernant les Awadatsu et leur emplacement à Nami, si vous avez une idée de leur nombre désormais et toute autre information susceptible de nous aider pour établir le contact plus facilement auprès d'eux et les retrouver. »
Konoha n'était plus la bienvenue sur les terres Namijins par décision du Daimyo, en nous y rendant une nouvelle fois nous prenions un grand risque. Discrétion et manipulation serait de mise pour parvenir à nos fins...
Ma première réponse fut claire, je ne savais rien sur Nami. Réellement. J’avais eu quelques histoires étant enfant, mais rien de réellement utile. J’aurais pu la renvoyer, mais je tenais sans doute une occasion de faire ce qui me trottait finalement dans la tête depuis quelques temps déjà : Venger mon père. Je lui proposai donc de rejoindre ma mère. J’espérai qu’elle serait loquace aujourd’hui. L’envoyée de l’Hokage me répondit avec des arguments qui ne me convainquirent pas particulièrement. Mais avais-je d’autres idées ?
Une fois à l’étage, nous entrions dans la cuisine et ma mère leva les yeux vers moi. Elle me sourit et je le lui rendis. Elle regarda la jeune femme aux cheveux rouges qui m’accompagnait et ma mère dit calmement. "Ryuji, tu me présentes enfin ta petite amie ?" Devant ces propos gênants, je levai les yeux au ciel en soupirant. Je secouai la tête puis, j’entamai une rapide présentation. "Maman, je te présente une ninja de Konoha qui souhaiterait te parler de Nami. Madame, voici Heiwana, ma mère." Après avoir entendu parler de Nami, les yeux de ma mère se figèrent une demi-seconde, puis elle se tourna calmement vers la femme qui lui expliquait la situation. Ma mère se redressa et je vis quelque chose que je n’avais pas vu depuis des années dans son regard. Un regard d’une colère brûlante. Une violente envie de se battra apparut. Et sa voix se fit forte et dure, une voix que je n’avais plus entendue depuis bien longtemps. "Vous souhaitez trouver les membres des Awadatsu ? Sans vouloir vous manquez de respect, pour trouver le village, si vous ne savez pas nager, vous ne pourrez pas le trouver. La dernière tentative de génocide nous a poussés à nous cacher. Vous avez besoin de nos jutsus pour entrer dans notre village. Mais je peux vous donner ce que vous voulez." Ma mère sortit de la cuisine quelques instants et revint avec une grande boite en bois ouvragée. Elle l’ouvrit et sortit une carte. Elle la déroula et montra à la Kunoichi qui m’accompagnait un point au nord de l’archipel de Nami. Ce point se trouvait à quelques centimètres de la Terre. Et reprit. "Le village de notre clan est ici. Il est posé au fond des eaux. Ça nous protège de la sauvagerie de ce monstre. De manière plus simple, notre village est à une vingtaine de mètres du rivage environ. Une fois assez profond, vous ne pourrez manquer la bulle protectrice. Mais vous aurez besoin d’un Awadatsu pour entrer. Mais je ne vous accompagnerai pas." Heiwana referma la carte et me la tendit. Je la saisis et elle me la donna avec un sourire que je n’avais vu depuis des années. Puis elle se tourna vers la personne que j’accompagnai. Elle reprit. "Je ne sais pas qui dirige la rébellion, mais le chef du clan le saura sûrement. Promettez-moi de tuer ce monstre." Ma mère ferma son coffret et retourna le ranger. Je regardai l’envoyée de l’Hokage et je lui tendis la carte en disant. "Prenez-la, vous en aurez besoin. Juste une chose. Si vous partez réellement à Nami pour tuer le Daimyo, je veux en être. Visiblement vous aurez besoin de moi pour entrer dans le village." J’attendais la réponse de l’envoyée de Genkishi.
Heiwana, l'Awadatsu semblait effectivement affaiblie mais avec de la ressource en elle, je pouvais le sentir à la vibration de son chakra, moi qui y était sensible. Je fronçais presque les sourcils à ses paroles lorsqu'elle commença par me dire que si je ne savais pas nager je ne risquais pas de trouver leur emplacement. J'avais reçu un entraînement militaire, rester un moment en apnée faisait partie de l'entraînement basique de ma formation, mais je compris rapidement que ce n'était pas là ce qu'elle sous entendait. Au final, j'étais déjà certaine qu'ils se cachaient sous l'eau. Ça paraissait logique et le vieux forgeron de Nami avait bien parlé d'une planque dans les égouts alors que nous communiquions de manière détournée. C'était un endroit bien moins accessible que sur la terre et cela même pour Moriko. Pour accéder à leur repaire, il me faudrait le soutien d'un Awadatsu, la nage seule n'était pas suffisante. Finalement, ça paraissait presque beaucoup plus simple que de devoir les chercher sur la terre ferme sans se faire repérer par les gardes qui nous avaient éjecté de Nami avec la promesse de ne plus y mettre les pieds sous peine de représailles.
La mère de Ryuji se leva après quelques instants pour revenir avec une carte rangée précieusement dans un coffret de bois. L'emplacement d'exil des Awadatsu y était noté : je n'aurais pas pu rêver mieux comme information. C'était donc légèrement au nord des côtes de l'Archipel, à une vingtaine de mètres, qu'ils se cachaient du tyran, au fond de la mer. C'était à la fois ingénieux et tellement curieux.
Heiwana ne souhaitait pas venir avec moi, certainement que ses souvenirs étaient encore trop marqués en elle pour qu'elle accepte de les affronter. Je ne pouvais que comprendre moi qui n'avait franchi le pas que récemment. Néanmoins, Ryuji semblait vouloir prendre part à la bataille et j'avais de toute façon besoin d'un Awadatsu. Il me confia la carte que j'acceptais avant de les remercier tous les deux.
« Merci pour votre aide Madame. Quant à toi, Ryuji, concentres toi d'abord sur l'examen Chunin international qui va bientôt avoir lieu. Je ne repartirais à Nami qu'une fois l’événement terminé. »
Je devais néanmoins mettre les choses au clair.
« Destituer le Daimyo de Nami est prévu mais cela ne se fera pas sur un coup de tête. Comprends bien que nous retournons à Nami pour prendre contact avec la rébellion et établir un plan d'action. Ce sont des préparatifs et non une mise en application directe. Cette opération ne peut être faite sans être mûrement réfléchie car les retombées pourraient être dramatique pour Konoha et plus largement Hi. Nous ne pouvons pas prendre ça à la légère. C'est pourquoi, si jamais tu m'accompagnes à Nami, je te demanderais de te montrer irréprochable. Il en va de l'avenir de Nami tout comme de notre propre Nation. »
Un pas de travers et c'était probablement l’effondrement de la Feuille.
« Chaque chose en son temps. Moriko sera destitué mais il est primordial de ne pas te laisser submerger par ta rancœur. C'est bien compris ? »
Mon regard tout comme mon ton se montra plus dur, renforçant la gravité de mes propos, avant que je ne reporte mon attention sur sa mère en la gratifiant de bienveillance.
« Je vous assure qu'il paiera pour tout le mal qu'il a causé et que, bientôt, les Awadatsu n'auront plus a se cacher. »
C'était une promesse que je comptais bien honorer.
J’avais été étonné depuis le début de voir ma mère ainsi réagir en entendant parler de défaire le tyran de Nami. Je la pensais toujours dans un état de tristesse infinie mais son regard vif et la colère qui semblait poindre dans ses yeux me montrèrent que cette femme que je croyais anéantie ne l’était pas tant que ça. A moins que la colère et la perspective de venger son époux défunt avait eu raison de son mutisme.
Ma mère ramena les informations nécessaires à la femme que j’avais présentée à ma mère. Elle me remit la carte menant aux Awadatsu. Mais je ne pensais pas que j’aurais cette occasion. Je dis juste que je souhaitais être de la partie pour aller éliminer ce monstre. La femme me mit en garde. Je la regardai en l’écoutant. Puis je répondis avec calme, presque sans la moindre chaleur. "Je sais que mettre à bas le Daimyo d’un pays ennemi ne se fera pas du jour au lendemain et je ne suis pas encore formé à l’art de l’assassinat. De ce fait, je suivrais les instructions et ce qui est prévu jusqu’à obtenir justice. J’ai attendu 8 ans que cette occasion apparaissent, je peux attendre encore plusieurs années. Dites-vous simplement, que votre objectif à terme est le même que le mien actuellement et qu’il ne sert à rien de foncer tête baissée." Je n’avais jamais eu dans l’idée de foncer. Je n’avais ni la puissance, ni les capacités actuellement de tuer un homme aussi bien protégé que le Daimyo. Il avait une armée à sa solde et il était hors de question que je fasse foirer ma seule chance de rendre justice à ma mère. J’aiderais et servirais sans hésiter si ça me permet un jour de voir Moriko face contre terre mort.
En entendant ses propos, Heinawa sourit une fois de plus et dit avec ce calme qui la caractérisait tant. "La mort de Moriko est la seule chose que je demande. Mon clan se terre depuis trop longtemps et m’a obligé à fuir. Je n’ai aucun intérêt pour leur avenir. Même si leur libération sera un bon point. Essayer de me ramener mon fils en vie." Elle déposa un baiser sur ma joue et partit en direction de la boutique en chantonnant, chose que je ne l’avais pas vu faire depuis la disparition de mon père. Je regardai une dernière fois la femme et je dis avec un sourire en coin. "J’espère que les infos obtenues vous conviennent. A bientôt."
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