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Kaizen Utara [Terminé]
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Kaizen Utara
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Errant
Kaizen Utara
Grade / Profession : Errant
Kaizen Utara
Rang : B
Kaizen Utara
Messages : 52
Kaizen Utara
Expérience : 327

Kaizen Utara
Personnage
Nom(s) : Kaizen
Prénom(s) : Utara ou “Tara”
Age : 32 ans
Kekkei Genkai : Aucun
Pays de naissance: Mizu no kuni (Pays de l’eau)
Avatar : Haliberu Tia (Bleach)
Derrière l'écran
Pseudo : Yutampo
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Un dernier mot : Ceci est un reroll de Tachibana Kinki, merci d’avance !

Description
Délurée, Utara a l’esprit vif, aussi vif que son corps athlétique n’agit au final. Enfant, elle avait eu en partie le luxe de pouvoir être flemmarde et peu ordonnée, mais son expérience depuis l’a endurcie, au point qu’elle ne tolère plus être ni l’un ni l’autre. Toujours au souci d’étendre ses compétences, elle n’hésitera pas à plier le genoux sous un ennemi plus fort pour être épargnée et s’améliorer, sans prendre vraiment grief d’avoir été vaincue par ailleurs. Elle appréhende le jour ou quelqu’un de plus fort ne s'arrêtera pas en la voyant défaite, mais fait tout ce qu’elle pour que ce jour n’arrive jamais.

La blonde n’a aucun compa moral bien défini, sa vie avec des bandits lui ayant appris que l’injustice existe de bien des manières et que les sociétés tendent à créer des idées utopistes inconcrétisable ou tout le monde est toujours responsable et attentionné. Dans son monde, celui qui veut changer les choses doit le faire, ceux qui veulent subir n’ont qu’à se taire et ceux qui veulent l’en empêcher n’ont qu’à agir, le bien et le mal n’étant dans tout cela que très secondaire au final.

Du reste, Utara est une femme charmante, avec des atouts physiques non négligeable qu’elle met en valeur de manière a déconcentrer ses adversaires potentiels. Sa peau est foncée, ses yeux verts acides et porte ses cheveux longs attachés, composés en de multiples mèches par divers accessoires. Sur son visage elle inscrit parfois deux marques bleues en forme d’éclairs, un vestige de ce que son père faisait avant chaque combat ou mission. Sa tenue est généralement simple, de blanc et de noir, souvent agrémenté d’une cape pour cacher son apparence quand elle voyage. Elle est en général armée d’un grand couteau de combat, de la taille d’une petite machette ou d’un coutelas.


Background
Perception
Le continent ne l'a jamais vue, la plupart des gens auront donc souvent la même idée qu’elle que de tout shinobi lambda, si ce n’est que son apparence pourra susciter des commentaires. les Kumo-jin pourront reconnaître à son teint et sa chevelure une appartenance au moins de sang à leur patrie.
Pour les brigands des côtes de Mizu qui la connaissent, il s’agira sûrement d’une traîtresse, et pour les autres d’une concurrente potentielle.
Pour les libérateurs de mizu (les gens désirant faire front autant aux bandits qu’au Daimyo et sa régence), en fonction de leurs informations, il s’agira soit d’un des lieutenants de la troupe des trois serpents, soit d’une criminelle désertrice de la dite troupe, donc probablement un danger ambulant.
Pour les fidèles de mizu (Les gens encore sous l’influence et révérant le Daimyo actuel), de la même manière que les libérateurs, ils pourront au choix croire que c’est un brigand, soit ne pas savoir de qui il s’agit.

Du reste son apparence peut de toute manière étonner légèrement.

Histoire
C’était la panique, tout le monde fuyait et souvent dans des directions erratiques. Pour sa part Utara ouvrait à peine l'œil, ayant veillé tard il était logique qu’elle se lève tard de même, mais impossible de rester au lit avec l’impression que le monde entier est en feu. La donzelle se leva donc à la volée, enfilant un hakama et un gi ainsi qu’une cape à la hâte sans se soucier des sous-vêtements et se précipita, mais pas trop, vers l’entrée de sa tente.

Un rapide coup d'œil encapuchonné au dehors révéla un chaos ambiant, causé par un groupe visiblement important de pillards, sans doute les mêmes que ceux qui avaient rasé son village quand elle et son peuple l’avait abandonné à son triste sort avec les vieillards et les vétérans. A peine le temps d’attraper un couteau qu’un type faisait irruption dans la tente par l’arrière et à grand coup de hache. La chance de la débutante sûrement, la hache avait visiblement un faible pour le tissu déchiré de la tente et tentait à présent d'empêcher son manieur de la séparer de son étreinte nouée.
-Putain de merde ! jurait le bûcheur de villageois en jetant des petits coups d’yeux pour éviter la surprise d’un poignard dans la tête.
-Hmph, amateur. se moqua Utara à voix basse, comme pour imiter un homme avant de décamper par l’entrée.

Elle tourna à gauche, vers là où il lui semblait que le moins de dangers était présent, histoire de réussir à fuir, encore. Elle entendit la frustration de la hache qui se séparait de son amour dans un grand déchirement, puis celle du meurtrier qui avait perdu sa proie. Alors elle se jeta sur sa gauche, encore une fois, pour se cacher entre deux tentes. Comme imaginé, les pas du tueur se firent entendre, il marquait une pause devant la tente, sans doute pour chercher la piste, et au son de son allure qui reprenait, il l’avait vite trouvé.
-Tch...

La femme soulevait la toile de la tente devant elle pour se glisser en dessous. Fort heureusement, le bûcheron ne la vit qu’au dernier instant et son projectile frustré embrassa cette fois le sol. Utara se retrouvait dans une tente qu’elle ne connaissait pas et fonça rapidement de celle-ci à la suivante en tailladant les toiles au couteau.
-Tu ne m'échapperas pas ! gueula le type sur ses talons en déchirant la toile derrière elle à main nue.
-Tara ! Par là !

La femme s’arreta de foncer tout droit pour bifurquer vers la voix, un des hommes du village armé d’une lame de serpe redressée à la masse l’attendait.
-Casse-toi, laisse le moi et va chercher les gosses !
-Comme tu voudras, mais gagne... s’il te plait.

L’homme pouffa avant de se remettre en position. Utara ne pouvait pas le regarder mourir là et décampa comme indiqué. Elle arriva sans autres encombres à la tente des enfants qu’elle ouvrit à la volée juste le temps de se glisser à l’intérieur. Les mioches se précipitèrent sur elle pour enserrer ses jambes de leurs petits bras.
-Arrêtez, on a pas le temps. signala-t-elle gentiment en les repoussant vers le fond. Vous vous souvenez de ce qu’on a dit ? Si on est attaqué, il se peut que vous ayez à fuir sans certains d’entre nous. Ça veut dire..?
-Pas de jérémiade, pas de cris, pas de larmes, tant qu’on est pas en sécurité, chaque effort compte… récita l’entièreté du groupe.
-Yosh, yosh... les rassura la femme en continuant de les repousser jusqu’au fond de la tente ou seul un couchage était présent. Il fait encore jour, signala-t-elle, alors vous devrez attendre qu’il fasse nuit pour vous enfuir.

D’un coup de couteau la femme perca un trou dans le toit de la tente puis commença à fixer une fausse toile devant les enfants.
-Ils ne vous verront pas et ne doivent pas vous entendre, vous devez rester sage jusqu’à qu’il n’y ait presque plus de lumière dehors. Si votre ventre commence à être creux, appuyez dessus lentement, si vous devez faire pipi ou autre chose, retenez-vous même si cela fait mal.

La femme traca un signe au sol dans l’espace d’occupaient les enfant, un rond avec un trait à l’intérieur.
Vous fuyez dans cette direction, il y a un village très très loin, quand vous y arriverez, dites leur ce qui c’est passé. Tout ira bien si aucun d’entre vous ne fait de bêtise, vous comprenez ?

Elle n’eut pour réponse qu’un “oui” faiblard et timide. Elle lâcha un “courage” puis ferma la fausse toile. Tout désormais dans la tente ressemblait à une simple chambre quelque peu austère. La femme savait que pour que le plan fonctionne au mieu, elle devait être capturée ou tuée sur place, histoire d’éviter la suspicion. Elle entrouvrit légèrement l’entrée pour apercevoir le carnage. Le type qui l’avait poursuivi avait été abattu, et celui qui l’avait défendu était maintenant aux prises avec deux autres bandits. D’un côté et de l’autre des gens mourraient, souffraient. Une méthode transparaissait néanmoins dans cet assaut. La rafle était en train de s’organiser alors que les derniers combats retentissaient. Les bandits rentraient dans les tentes, sortaient les gens qui se cachaient, liaient leurs poignets avec de la corde et plantaient une torche devant l’habitation. Elle alluma une torche dans la tente, la planta devant elle puis s’affaira à se lier les poignets avant de tirer sur la corde avec les dents. Elle attendit le bon moment pour se jeter au dehors et planter la torche rapidement avant que quelqu’un ne remarque son manège. Elle baissa la tête, attendant qu’on la cueille tout en jetant des regards furtifs vers la rafle en cours. Les hommes sortaient les gens sans ménagement d’un peu partout, c’était une chance de plus qu’il n’aient pas décidé de commencer par la tente où elle était. Elle n'espérait plus qu’une chose, c’était que personne ne l’ait vu fuir. Ses yeux s'écarquillèrent soudain au son et à la vue de son protecteur qui tombait devant elle. Il n’était pas mort, mais il lui manquait désormais un bras et l’autre s’affairait à ramper vers elle avec un regard insistant. Il voulait savoir si elle avait eu le temps, mais elle fît non de la tête, les yeux humides de larmes de le voir gésir. Elle n’avait pas eu le choix que de lui mentir gestuellement, sinon quoi les quelques deux pillards qui l’avaient vaincu auraient pu prendre vent de la supercherie. Elle ferma les yeux et se recroquevilla tandis que les deux bandits malmenaient le corps agonisant. L’un d’entre eux leva son arme projetant son ombre sur Utara, et…
-C’est assez ! Je l’ai déjà assez dit, on n’achève pas les vaincu, on les ramasse, on les intègres, et si ils font pas l’affaire on les revends ou on les pends.
-Mais il a un bras en moins !
-Tu veux une jambe en moins pour comprendre à quel point je me moque que toi ou lui soyez amputés ?
-Nan..
-Alors forme un rang avec l’encapé et appelle un satané médecin. L’autre va aider les trainards.
-Oui Genmui, acquiesça fermement le laquet qui avait répondu. Pas comme si j’avais le choix, tête d’enflure de catin, ajoutait-il à demi-mot en traînant le blessé au sol.

Les capturés avaient un objectif, cela allait de soi. Survivre était une priorité, mais tuer les chefs et fuir étaient deux autres prérogatives. Utara évaluait la valeur du leadership du meneur qu’elle pouvait contempler.

Il s’agissait d’un grand type, bien bâtit, plus noir de peau qu’elle ne l’était, aux cheveux noirs. Il allait torse découvert sur des épaules agrémentées d’un haori blanc. Son pantalon était en peau de requin visiblement, et ses bottes, en serpent. A sa taille tenait presque à l’oblique dans son fourreau, une machette aux proportions démesurées. Il contemplait sa prise de bataille d’un œil presque absent, les sens à l’affût d’une embuscade malgré son arme au repos. Un type plus fin mais tout aussi grand vin lui tapper sur l’épaule avant de rire à gorge déployée. D’habits plus austères, il avait la culotte simple d’un bandit traînant pieds bandés par faute d’avoir des chaussures, au haori noir et blanc jumelé probablement subtilisé à une femme de goût. Lui portait son sabre dans son dos, suspendu à une épaule pour pouvoir le transvaser sur le côté rapidement. Vu la taille, il devait s’agir d’un sabre d’anti-cavalerie.
-Pas de pôt Genmui, visiblement le blondin n’avait pas d’enfant. Je sais à quel point tu aime confronter ta propre espèce ! Hahahahaaaaa..
-Que veux-tu, Datta, la qualité supérieure est plus rare, c’est dans l’ordre des choses. tacla l'intéressé.

Le tueur de cavalier fît mine d’être mortellement blessé, comme tranché par une lame avant d’éclater de rire.
-Les dernières forces sont vaincues, annonça un homme qui sortait d’entre deux tente.

Il avait lui aussi l’air singulier comme les deux autres “supérieurs”. Un air plein d’ironie tragique, la tristesse qu’il affichait ne contrastait pas avec son accoutrement sombre, presque funèbre. Il était fin, probablement plus petit que Utara et était intégralement gainé d’un cuir noir au multiples bandelettes flottantes librement. Cet attirail accueillait nombres de dagues de jets et hachettes de lancer, mais également des aiguilles et une sarbacane en bambou laqué.
-Personne n’a réussi à fuir, je gage de ne pas avoir vu d’autres toisons d’or.
-Tu ne vas pas t’y mettre toi aussi, Jin. se plaignit le colosse noir.

Datta éclata de rire, accompagné cette fois-ci de certains de ses compères. Utara baissa la tête, puis l’envoya en arrière pour découvrir sa tête. Ils cherchaient des blonds pour une raison qu’elle ignorait, et si ils les tuaient sur place autant que cela se termine vite, pensait-elle.
-Blonde repérée ! s’exclama le type qui se chargeait de ligoter son protecteur.
-Hooh ? s'étonna Genmui comme tous les autres.

Piqué d’un intérêt soudain, il s’approcha sans les autres leaders. Il avait une main sur un coude et l’autre sur son menton, comme en pleine réflexion.
-Tu es la fille du type resté en arrière avec les autres, c’est ça ?
-Vous l’avez tué ? demanda-t-elle, pas sûre de vouloir la réponse.
-Il s’est bien battu, même si je lui ai signifié qu’il n’était pas nécessaire de mourir pour sa cause.

La femme ferma les yeux, baissant de nouveau la tête.
-Mais non, signala le colosse qui projetait son ombre sur elle, je ne l’ai pas tué. A bout de force, légèrement mutilé, il a préféré écourter sa propre vie. Je ne t’ai pas vu lutter parmi les tiens, pourtant tu possédais une dague, était-ce pour abréger ta vie, comme ton père ? Ou plutôt, dois-je couper tes mains par peur que tu ne fasse des bêtises ?

D’un coup de pied, il écrasa un pan de la lame au sol pour l'envoyer en l’air et l’attrapa agilement de sa main qui caressait à l’instant d’avant son menton, puis la rangea dans son pantalon. La femme considéra ses options rapidement, ses yeux défilant de droite à gauche. En un geste elle se releva et d’une torsion des poignets se libéra, elle n’avait pas serré fort de toute manière. Genmui toisa le ligoteur des yeux, celui-ci n’avait rien fait pour mériter cela mais avait tout de même esquissé un geste de recul.
-Ton père s’est présenté, malheureusement je ne me souviens plus de son nom, j’ai tendance à oublier les choses du passé. Tu vas sans doute me le rappeler…
-Je ne vois pas pourquoi je le devrais, il appartient au passé… lâcha simplement la blonde avec un ton de défi.

Cela lui faisait mal de sortir des mots aussi injustes envers son propre père, mais entrer dans le jeu des bandits était sa seule priorité si elle voulait survivre, cela n’impliquait pas que le respect dû aux morts bien entendu, mais pour l’instant c’était le sujet évoqué.
-Hoooh ? s'étonna avec allègrement le colosse. Tu aimes ces jeux d’esprit, native de Kumo ?
-Mon sang vient de Kumo, mais mon corps est natif du pays de l’eau.

La main du grand blond effleura le visage de la captive, détaillant son minois par delà le col de la cape pour éviter de montrer une faiblesse d’esprit.
-Alors c’est ton nom que je dois entendre, pas celui de tes ancêtres.
-Utara.
-Je comprends mieux ton aisance de verbe… Tu l'as fouillée ? questionna-t-il en détournant le regard de sa prise.

Le ligoteur était en train de maintenir l’estropié pendant que le médecin bandit s’occupait du moignon. Il regarda Genmui quelques secondes en plein effort pour bloquer l’épaule du blessé, puis ouvrit la bouche pour répondre. Utara agit au quart de tour détournant le regard du leader en jetant sa cape d’un geste, puis déchira son gi et détacha son hakama. Sa nudité lui faisait quelque peu honte, mais elle eut le mérite de clouer le bec de celui qui pouvait faire capoter la sauvegarde des enfants. Genmui tira sa machette, puis accrocha la cape du bout de l’arme avant de la ramener à lui. Il rengaina et couvrit la blonde.
-Suis moi.

Elle remonta son hakama et fît un pas mais le second fut empêché par son protecteur. Genmui se retourna, evalua le blessé, puis la femme, et décrocha le couteau d’Utara de son pantalon et lui tendit.
-Coupe lui l’autre bras, j’ai peur qu’il perde l’équilibre sinon.

La blonde attrapa le couteau sous les “non” des autres villageois, planta son regard dans celui de son protecteur haletant, suant, blême, presque à demi mort. Il était possible qu’il ne s’en sorte pas, tout comme il était possible qu’elle soit exécutée sur le champ pour sa désobéissance. Lui lâcha la jambe de Utara, eu un mouvement de recul quand celle-ci s’empara de son épaule, puis il tenta de fuir en hurlant, se tortillant au sol pendant que le couteau découpait ses chairs, déboitant le bras à vif. Le choc suivit, coupant la conscience du supplicié pendant que les bandits jubilaient. La blonde avait envie de pleurer et vomir, écoeurée, mais elle restait concentrée par peur de mal faire, par peur de finir comme lui. Elle se releva pour se tourner vers le bandit qui les avait conquis, un bras sanglant dans la main, le visage à demi rouge comme ses yeux aux bords des larmes. Genmui tendit une main pour récupérer le couteau, une autre pour le bras. Il jeta l’arme au leader aux bandelettes, puis frappa Utara dans le ventre d’une manière fulgurante. Il avait visé précisément pour causer l’inconscience, et après son geste, s’était empressé de bazarder le membre coupé par-dessus son épaule avant d'accueillir la blonde dans ses bras.
---

Son repos ne fut que de courte durée, la douleur se chargea de la sortir du cauchemar enfiévré qu’elle faisait pour la plonger dans un autre bien plus réel. Une grande tente, mais pas une de celles qu’ils avaient utilisées. La tenture était rouge, non pas blanche et il y régnait une odeur d’encens relaxants.
-Ce genre de sommeil n’est que rarement réparateur, souligna Genmui avec un sourire, mais cela devait ponctuer ton agonie d’alors.

Utara se redressa avant de poser une main sur son ventre endolori. Une crème avait été appliquée et sa main était maintenant en partie poisseuse. Un baume fait à partir de plantes à l’odeur mentholée, doucement enivrante.
-Je t’ai entendu répéter mes mots, aussi j’espère que tu sauras faire l’effort de mettre ton ancienne vie là où est sa place et que tu ne tiendras pas rigueur de ce qui a pu arriver par le passé.

Chose facile à dire pour les vainqueurs, toute cette situation était bien plus difficile à accepter pour les vaincus, en particulier Utara.
-Si je ne dois pas ressasser le passé, alors j’imagine que je devrais me tourner vers l’avenir, la question se pose d'elle-même. Qu’est ce que vous attendez de moi ?
-La défiance est naturelle, nous étions ennemis après tout, mais pour répondre à ta question, il me faut savoir qui tu es.
-Je n’ai pas d’expérience en combat, pas d’expérience particulière, je viens tout juste de devenir adul...
-On ne découpe pas un bras sans vomir si l’on a pas vu la mort en face. decreta Genmui avec un nouveau sourire. Je veux bien faire semblant de croire un tant soit peu à une histoire aussi loufoque, mais rend la plus acceptable je te prie.

Il préparait des herbes visiblement destinées à une pipe en bois pleine de gravures, il ne prêtait même pas attention à la captive qui aurait pu, au choix, tenter d’attraper la machette posée dans la pièce en évidence.
-Mon père m'a appris ce qu’il a gardé en mémoire de son expérience à Kumo, je suis formé aux arts ninja. Je n’ai pas d’expérience, sinon celle d’un autre.
-Et pour ta féminité, tu as emprunté la verge de ton père aussi ? ricana Genmui.
-A vrai dire, vous m’avez probablement fait tuer mon premier homme.
-Je comprends mieux son entêtement à vouloir te voir, bien que je le soupçonnais. Tragique…
-Nous ne sommes plus ensemble. signala Utara.
-Tu dis cela pour que je ne le persécute pas pour te faire obéir, ou parce que tu veux partager ma couche ?
-On parlait de moi, ni de vous ni de lui, mais si vous voulez que l’on parle de vous, alors qui êtes vous, Genmui ?
-Hooh ? J’aurais préféré que l’on parle de nous deux, mais soit. Je suis un ancien paysan qui en avait marre de récolter mes plantes chaque matin et qui à préféré vivre de l’air en volant ma nourriture des mains de ceux qui travaillent, prendre les filles des pères qui les élèvent, et enrôler leurs fils. Satisfaite ?
-Et vos talents ?
-Mes talents ?
-Vous savez qui je suis, inutile de me mentir, je sais bien que l’on ne devient pas chef de bandits sans un minimum de talent, et votre corps n’est pas assez marqué par les coups reçus pour que vous ayez survécu avec votre unique vigueur de paysan.
-On étudie mon corps, dois-je me sentir impudent ?

Utara haussa les épaules, ajustant ensuite la couverture. Genmui enfourna les herbes dans la cavité de la pipe puis saisit un tison court sur le braséro pour l’allumer.
-Vous avez changé de sujet, vous ne me faites pas confiance ? demanda Utara.

Le colosse termina de tirer sur sa pipe, puis attendit un long moment avant d’expirer une fumée blanche.
-J’ai probablement servi après ton père à Kumo, peut-être pas dans le même clan et peut-être pas pour la même cause.
-Si c’est pour recevoir des peut-être, je ferais mieux de m’imaginer moi-même qui vous êtes.
-Je ne te fais pas confiance, mais j’aimerais.

Utara décidait de ne pas s'éterniser en palabres inutiles, il ne lui dirait probablement jamais qui il était, et avoir cinq ou six versions différentes n’allaient pas l’aider. Elle se leva en appuyant sur la couverture, il faisait frais malgré le brasero, sans doute que la nuit commençait à tomber, ou alors le vent avait tourné et venait de la mer. Genmui lui tendit sa pipe d’une main, elle haussa un sourcil.
-Cela te permettra d’ignorer la douleur un moment.

Elle n’avait probablement pas le choix de toute manière, alors elle tendit une main, le colosse eut une réaction vive et lui saisit le poignet avant de se redresser. Il tira sur le membre de la femme jusqu’à qu’elle s’appuie sur son torse nu, puis il la força à essuyer sa main poisseuse.
-Ce serait dommage d'abîmer un objet comme celui-ci. indiqua-t-il.

Utara regardait sa main en contact avec l’homme, presque furieuse. Lui parut à moitié amusé, à moitié énervé.
-Tu pensais peut-être que je te ménagerais ?
-...
-Je suis un brigand, désormais tu en es un aussi que tu le veuille ou non, la seule raison est celle du plus fort dans cette troupe. Et si tu veux refuser mon étreinte il suffit de la briser.
-C’est étrange… commença Utara.
-Quoi donc ?
-Depuis que vous êtes arrivés, vous ne cessez de dire que nous avons tous le choix, qu’il suffirait de désobéir pour faire ce que l’on veut, mais chacune de vos demandes sonne comme un ultimatum à mes oreilles.
-Je vous forcerais tous la main si c’est ce que je désire, c’est comme cela que marchent les choses ici. Et si je veux plus que ta main, tu t’inclinera, ou je t’y forcerai.

Le colosse s’inclina sous la douleur. Un coup de genoux avait vite atteint la zone la plus délicate de son anatomie. L’apprentie kunoichi se libéra de l’emprise du Kumojin et évalua ses options.
-Urgh… souffla Genmui en pliant les genoux.
-Fumez, cela vous permettra d’ignorer la douleur un moment. se moqua Utara avec un sourire sadique.

Le colosse obtempera avec un rire jaune entrecoupé de souffrance, puis après avoir tiré sur la pipe poussa une petite boîte de l’autre main vers la femme.
-Cela devra… être à ta taille. Ma… Mais enlève le bau.. aume avant de l’enfi… eeeeh..
-Détourne le regard, ordonna Utara impérieusement.

Genmui obtempéra de nouveau, toujours endolori et probablement en passe de se faire de nouveau aggresser si il désobéissait. Cela marchait bien comme il lui avait indiqué, et la femme pu ouvrir la boîte après s’être essuyé le ventre avec la couverture. La tenue était luxueuse, il y avait un obi, mais elle ne comptait pas laisser quiconque l’entraver avec une ceinture aussi restrictive. C’était un habit de princesse, de reine ou de concubine de luxe tout de noir et de blanc. Elle enfila le kimono et le haori et se contenta de faire une boucle simple au obi avant de cacher le surplus à l’intérieur, pas question que l’on attrape le bout de sa ceinture pour la faire toupiller ou la traîner par terre. Genmui toussa et se redressa avant de se retourner.
-Vous devriez mettre du baume, je ne me suis pas retenue.
-Une femme inférieure pourra le faire, répondit le brigand en attrapant son arme avant de déposer la pipe sur le présentoir, encore fumante.

Utara eut un mouvement de recul et envisagea de lui envoyer la boîte désormais vide au visage d’un coup de pied. Il se retourna et leva un pan de la tente pour regarder au dehors.
-Je ne parlais pas de toi, tu décide de te battre, je décide de respecter cela, peut-être que tu me feras grâce de tes charmes si je te vainc à la régulière.

Régulière ? Entendait-il la battre, ou la séduire ? Nul ne le savait à part lui. Ce qui était sûr c’était que pour cette nuit il ne demanderait probablement pas son reste et sortit de la tente. Utara soupira et se laissa tomber sur place, ses yeux s’emplissent de larmes, tout ce qu’elle avait refoulé durant la journée arrivait maintenant. Elle n’avait pas la tête à penser à des stratégies, à des tactiques pour se sortir de son problème désormais personnel. Non, elle pleurait juste tout le torrent d’émotion qu’elle ressentait, la mort de son père, la cruauté dont elle avait dû faire preuve, son courage, l’horreur de l’acte qu’elle avait perpétré, et sa honte personnelle. C’est dans ce bouillon froid que naissait une nouvelle fureur, tournée contre elle alors qu’elle regardait de ses yeux larmoyant les taches humides causés par sa cascade émotionnelle.
-Que vas-tu devenir, Kaizen Utara ? Une vulgaire pillarde ? Une trainée des camps de bandits ? L’amante soumise d’un chef ? Qu’est-il advenu de ce en quoi ton père croyait ? Du village qui ta élevé dans un concept de paix ?

D’une main rageuse, elle envoya la boîte bouler dans le reste des présents que lui avait fait Genmui en lui laissant la tente.
-Qu’ils aillent se faire foutre ! Tous ! Les bandits et leur code stupides, les villageois et leur morale utopique ! Tout le monde n’en a que pour lui-même, ne s’occupe que de ses propres besoins. Je ne vois pas pourquoi je devrais subir leurs envies, je ferais ce que désire, un point c’est tout ! Que les bandits aillent se faire mettre, que les villageois partent se faire trousser, et toi… Kaizen Utara, tu ne mérite pas mieux...
-Tara…

Dans son accès de rage, elle releva les yeux comme une prédatrice pour apercevoir son premier homme, le malheureux qui n’avait plus de bras, le regard et l’expression figée entre la joie de la revoir et l’horreur d’être arrivé au mauvais moment. Refroidissant légèrement, le femme baissa les yeux, se sentant légèrement honteuse d’avoir été découverte en train de maudire tout le monde y compris elle.
-Je… Tu..

Utara redescendait lentement de ses émotions, les muscles courbaturés lui indiquèrent qu’elle avait fait des faux-mouvements, aussi attrapa-t-elle la pipe et la ralluma avant d’inspirer longuement. Elle se laissa partir en arrière et s'allongea sur les coussins épars avant de contempler l’estropié.
-As-tu mal, Mokuto ? demanda-t-elle.
-Plus, non… Sinon à l’intérieur de mon cœur.
-Ils m’ont déjà atteint, déclara-t-elle avec peine. Ce qu’ils m’ont dit, ce qui a été fait, enfin… tu m'as entendue.
-Je reste Mokuto, indiqua celui-ci avec détermination.
-Tu vas mourir, Mokuto, lui dit-elle.
-Je sais, j’ai décidé de mourir au moment où je t’ai protégé.
-C’était ta décision.
-Je ne compte pas t’accuser, évidemment que le fait que ce soit toi m’a influencé dans ma décision, mais même si ils te corrompent, tu restera Tara…

Le relaxant faisait effet, elle fuma un peu plus avant de poursuivre sa conversation.
-Je ne sais plus qui est Tara, indiqua celle-ci. Tout cela, cette bataille incessante contre un groupe de pillards, puis un autre, et un autre, et un autre, c’est sans fin. Quand bien même je pourrais m’en sortir et rejoindre de nouveau un village, combien de temps avant que cela ne recommence ? Alors peut-être qu’il vaut mieux que Tara disparaisse, parce que Tara n’est plus grand chose.
-Mon premier amour, répondit simplement Mokuto.
-Que veulent-ils faire de toi ? détourna Utara pour éviter de partir sur le sujet.
-Ils comptaient se servir de moi pour du bât. Porter des sacoches, des butins, des armes. La logistique était heureuse que tu n’ait pas ôté l’épaule.
-J’ai du mal à croire que tu sois toujours en vie après ce que je t’ai fait subir.
-Ils n’ont pas que des moyens traditionnels, certains d’entre eux sont des anciens shinobi. Leurs soins dépassent de loin ce que n’importe quelle troupe de bandit habituel peut s’offrir, même si d’après certains d’entre eux cela reste archaïque par rapport aux moyens d’un clan ou d’un village.
-C’est comme cela que Genmui a obtenu son expérience de combat… souffla la femme en comprennant. Il n’est pas particulièrement doué, il a l'expérience des années et les soins ont masqué ses batailles. Il exhibe son torse pour abaisser la vigilance de ses ennemis.
-Il t’a ..?
-Il voulait, probablement, il décidé de se retenir quand je lui ai démoli sa fierté d’un coup de genoux. Mais je ne devrais pas me reposer trop sur l’idée qu’il n’osera rien, lui ou les autres d’ailleurs, même si son intérêt pour moi pourrait en dissuader les moins forts, chacun fait ce qu’il veut si il est puissant, ici, de ce que j’ai compris.

Un sourire s’esquissa sur le visage de l’estropié, puis il baissa les yeux.
-Je vais fuir, j’imagine que tu vas devoir me ratrapper pour m’achever.
-Tu ne veux pas de cette vie… comprit tragiquement Utara.
-Sans toi elle n’a pas d'intérêt. Et sans mes bras, je n’ai que peu de chance de t’avoir à mes côtés. J’y ai réfléchi dans la fièvre de ce que je croyais être mon agonie, tout mon être n’aspire qu’à te revoir auprès de moi, mais si cela ne m’est pas permis, alors je te ferais cadeau de la dernière chose qu’il me reste, ma vie.
-Je n’ai pas envie de te faire du mal, Mokuto, mais paradoxalement, si je ne te tue pas, tu souffriras plus encore… compatis la blonde.

Elle retourna la pipe dans sa main et la tendit vers l’estropié qui s’agenouilla pour tirer dessus. Elle chercha des yeux une arme quelconque.
-Cela apaisera ta douleur, je crains de ne pouvoir faire plus, cela devra suffire.

Mokuto exprima son assentiment en hochant la tête pendant une quinte de toux puis il se releva et commença à partir. Elle ne trouva pas d'armes sur place alors elle ouvrit la tente et sortit dans le crépuscule. Le camp avait l’air plein de vie, les gens s'affairaient à jouer, à aiguiser des lames, à refaçonner des armures, à peler des légumes ou des fruits ou même à cuire de la viande dans une ambiance clémente et rieuse. Seuls quelques tout juste enrôlés avaient un visage affligé d’une certaine tristesse. Les trois leaders discutaient autour d’un braséro, chacun une main sur une bouteille de spiritueux. Quand Genmui croisa son regard, il eut un sourire avant de plaquer une main sur son entrejambe dans une expression de douleur feinte. Un sourire s’épanouit malgré elle sur son visage avant qu’elle ne tourne la tête pour chercher Mokuto. Elle l'aperçut en train de regarder d’un côté puis de l’autre pour voir si personne ne le verrait fuir, puis il s'élança. Utara eut une hésitation, puis s’approcha d’un patrouilleur pour lui dérober rapidement sa dague de secours avant de s’élancer à la poursuite de son premier homme.
-Hé ! C’est à moi ! gueula le patrouilleur.
-Je te la rendrais ! s’excusa la blonde avant de s'arrêter brutalement pour lancer l’arme dans le dos de son ami.
-Euaaarh… fît Mokuto en tombant sur le ventre pour rouler.

La femme s’approcha d’un pas rapide en reprennant son souffle sous les yeux des brigands qui ici rigolaient, là avaient un air serieux et suspicieux. Quand elle arriva devant Mokuto, elle le vit en pleurs, paniquant. Elle allait récupérer la dague pour l’achever quand une ombre se profila sur elle et son premier homme, elle eut le réflexe d’esquiver vers l’arrière, mais pas l’agonisant. Genmui tomba du ciel, sa machette pointée vers le sol, empalant et l’ami d’Utara et le sol sur plusieurs centimètres dans une onde de choc brutale. Il posa ensuite son pied sur la victime et retira son énorme glaive avant de le libérer du sang par un geste vif pour ensuite le remettre au fourreau. Il se retourna, appuya de l’index sur le ventre d’Utara pour lui faire reprendre sa respiration suite à la douleur car le choc lui avait momentanément coupé le souffle, puis il repartit vers ses compagnons sans lui jeter un regard.

Elle restait plantée là tandis que le garde venait récupérer son arme et se plaindre. Quand il prit conscience qu’elle était perdue dans sa tête, il laissa tomber et retourna à son poste. Les messages avaient été clairs pour les dominés, quiconque fuyait subirait le même sort, et Utara était passée à l’ennemi. Mais pour Tara, c’était la dernière volonté de Mokuto qui tournait dans sa tête. Il lui avait offert sa vie, mais c’était Genmui qui l’avait prise. Il lui avait fait confiance et elle avait foiré. Elle ferma les yeux sous la colère, serra ses poings impuissants et laissa des larmes couler de nouveau. Elle retourna à sa tente ou personne ne la dérangea de la nuit.

---

Au petit matin, un type vint faire sonner une cloche devant sa tente, puis déclara que Genmui voulait la voir. Elle avait mal dormi, ca allait de soi avec l’infamie qui devait régner la nuit dans ce groupe de bandits et elle avait arrêté de fumer par peur de se détendre un peu trop. Elle se leva donc, déjà habillée, se coiffa rapidement à l’aide de ses mains et sortit. Genmui avait un regard insistant, puis disparu dans une tente. Si cela sentait le guet-apens, il n’en était rien, les trois leaders attendaient dans la tente.
-Pourquoi moi ? demanda Utara, consciente qu’il devait s’agir d’une histoire de village en voyant la carte sur la table.
-Les autres sont moins fiables, mais nous envisageons également que tout cela ne soit qu’un coup monté, signala Datta.
-Nous connaissons le coin, c’est juste pour t’intégrer un peu plus à notre force, completa l’enrubanné.
-A ton avis, la côte ou le village intérieur ? demanda Genmui en tapotant la carte.

La blonde se pencha et regarda la carte aux multiples inscriptions. Elle faisait mention des villages, mais aussi des caches de certaines, de leurs campements secrets, et des routines de pillage. Les villages dont faisaient mention les trois compères étaient faibles comparé à ce qu’elle avait vu de la force de frappe des bandits, ils n’auraient aucune chance. Néanmoins elle était tentée de proposer le village côtier, puisque l’intérieur serait celui où les enfants avaient pu fuir si ils avaient réussi. Puis soudain elle prit conscience d’une chose.
-Pourquoi devrions nous attaquer qui que ce soit maintenant ? Manquons-nous de provisions ou de ressources ?
-Non, mais leurs ressources pourraient nous appartenir également, déclara Genmui en haussant les épaules.
-Les frapper maintenant n’aurait que peu d’intérêt, insista Utara.
-Parce que ?
-Nous ne manquons pas de ressources, ce que nous ne consommons pas ne sert à rien. Ce qu’ils vont faire des ressources que nous leur laisserons les fera prospérer, ils seront plus riches quand nous les assaillerons. En plus, la fumée de l’assaut a dû les prévenir que quelque chose s’était passé, ils seront probablement aussi prudents que lors de votre assaut sur mon village.
-Tu vois, je t’avais dit qu’elle passerait ce genre de test aisément, indiqua Genmui à Jin qui lança quelques pièces. La vérité Utara, c’est que nous n’avons pas besoin de planifier quoi que ce soit, tout est déjà écrit la dessus. Bien sûr cela ne nous évite pas les imprévus, mais les soldats de ce pays sont trop occupés pour venir ici, c’est bien plus facile qu’à Kumo.

Genmui attrapa quelque chose en contrebas de sa chaise et le lança sur la table vers Utara. Une grosse pièce pour un couteau de chasse, au mieux le mélange sordide entre une épée courte et un coutelas. Elle attrapa le fourreau sans cérémonie.
-Tu participera aux entraînements du matin, de l'après-midi si tu le souhaite, si tu faiblis tu sais ce qui arrivera, si tu fuis pareil, indiqua le colosse.
-Je n’ai pas besoin de dessin, Mokuto s’en est occupé… lâcha l'intéressée avec une pointe de regret dans la voix.

---

Les entraînements n’étaient pas particulièrement durs, d’autant que les bandits faisaient rarement s’affronter les femmes et les hommes, d’après Genmui pour éviter d’attiser la pression du soir. Jin était chargé de remettre les gens dans le droit chemin si ils abusaient trop de leur pouvoir sur les autres. De tout ce qu’elle avait pu voir, il était jusqu’alors imbattable. La faute à son passif d’assassin, il était de ceux qui pouvaient défaire un ennemi sans sourciller, sans arme et même avec un certain style. Ses motifs étaient plus sombres, nébuleux, même les autres leaders n’arrivaient pas à cerner ses désirs, néanmoins sa propension à régler les différends, à éviter les débordements semblait indiquer qu’il gardait un esprit pragmatique quant à l'emploi de ses forces. Genmui cherchait les plaisirs de l’homme, sexuel et gustatif, simplement vivre comme il l’entendait et se frayer un chemin avec sa machette au besoin. Datta était plus sadique, il était forgé dans le même moule que les bandits traditionnels, avec un sadisme latent, une envie de voir les autres souffrir. Quant à elle, elle évoluait vers une position somme toute proche de celle de Genmui, moins ouverte sur ses envies, plus tolérante mais tout aussi brutale si contrariée. L’absence visible de relation d’Utara lui donnèrent une réputation d’intouchable, quand bien même en réalité c’était probablement faux, et le respect de Genmui se traduisit sous les yeux des autres brigands en une sorte de relation père fille. Cela était presque une émotion acide pour la blonde, mais en partie vrai au final, il l’avait bel et bien chaperonnée sur ce nouveau monde qui s’offrait à elle. Utara s’était faite aux usages des brigands, des fêtes aux pillages, à l’esclavagisme, prostitution des autres, et à l’enrôlement de force de tout élément montrant un potentiel. Elle avait vu d’autres femmes comme elle, s’en tirer sans ecchymoses, sans mal, même sans tuer leurs proches, mais cela restait relativement rare. Nan, le plus commun était la solidarité entre les maillons faibles qui se soutenaient les uns les autres en sachant que parfois, il valait mieux sacrifier un des leurs pour apaiser les plus puissants que se serrer les coudes en toute circonstance.

---

La blonde finit par avoir un peu plus de liberté et sa propre unité tant le groupe de bandit s’épanouissait, aussi quand Genmui lui proposa de se débrouiller toute seule pour un raid avec son équipe, elle accepta sans sourciller. Elle n’était plus la femme qu’elle avait été, mais un leader fort du groupe, plus à l’écoute de sa bande de bandit qu’elle n’avait écouté les villageois de l’époque ou elle était encore une jeune fille. Néanmoins une chose restait dans son cœur, les enfants qu’elle avait sauvés étaient-ils épanouis ?

Elle étala la carte et pointa le village où elle les avait envoyés en disant qu’elle n’aurait besoin que de deux ou trois de ses pairs pour faire la reconnaissance. Deux femmes et un homme furent sélectionnés. Elle approcha donc du village avec une charrette de vivres maigre et un peu d’argent, pour évaluer les ressources dont disposait le village, c’était somme toute une supercherie facile et courante. Le reste de son groupe allait au choix faire du repérage autour du village, surveiller le dit-village ou étudier les routes secrètes.
Elle menait son bœuf jusque sur la place du village, une dizaine de petites habitations la cernait, pas très florissant pour un village dans les bois.
-Osu voyageur, l’interpella un bûcheron qui faisait du bois pour le feu du soir. Il vous faut quelque chose ?

La blonde retira sa capuche histoire de révéler son identitée aux potentiel enfant ayant grandis, aucune réaction ne se fît sentir, mis à part celle du regain d’interêt parce que c’était une femme.
-J’ai de quoi manger, j’ai de l’argent aussi, malheureusement je manque d’eau, vous auriez de quoi me désaltérer ?
-Bien sûr, deux secondes.. L’homme partit chercher une outre dans sa maison, ressorti avec deux enfants qui se précipitèrent jusqu’à la charrette pour caresser le bœuf.
-Excusez les, ils adorent les bœufs de la ferme un peu plus loin sur la route.

La femme attrapa l’outre et posa des pièces dans la main de l’homme avant de la débouchonner et de boire une gorgée.
-J’ai du foin si ils veulent le nourrir.
-Vraiment ? demanda un des enfants.

La blonde tira de dans la charrette une poignée de foin et la tendit avant de regarder l’homme. Il n’avait pas le visage d’un des enfants qu’elle avait sauvé.
-Vous devez avoir beaucoup de chance dans le coin.
-Pourquoi dites vous cela ? s'inquiéta l’homme.
-Eh bien, les groupes de bandits sévissent dans votre région, mais n’attaquent jamais ici.
-Oh, c’est bien normal, nous n’avons rien de valeur… Enfin, le bois que nous coupons peut aussi être coupé par eux, ils peuvent nous le voler, cela nous apauvrirait, mais n’a aucun gros intérêt puisqu’ils ne pourraient pas le revendre à la scierie qui connaît nos têtes.
-J’ai entendu quelqu’un du village sur la côte, à l’ouest d’ici, dire qu’il avait envoyé les jeunes au votre il y a de cela quoi, une dizaines d'années. Vous savez ce qu’ils sont devenus ?

L’homme baissa la tête, puis la releva avec un air contrit pour dire à ses enfants de retourner à la maison, puis il se tourna vers Utara.
-Beaucoup de village côtiers font cela parce qu’ils savent que personne n'attaque jamais ce village ci. Ce qu’ils ne savent pas ou qu’ils décident d’ignorer, c’est que nous ne les accueillons pas. J’aimerais sincèrement pouvoir vous dire que je les ai accueillis ou que nous les avons envoyé avec des vivres ailleurs. Mais nous n’avions rien à leur offrir, comme aux autres, sinon la direction d’une autre ville plus loin. Nous ne sommes pas attaqués parce que nous sommes personne, et nous ne sommes personne parce que nous n’aidons personne. Si nous les avions aidés, ils seraient restés, ils auraient prospéré, nous aurions eu besoin de développer de nouveaux métiers, de nouvelles ressources pour que chacun y trouve son compte, mais les bandits auraient aussi trouvé le leur.
-C’est vraiment triste, mais vous n’avez pas eu le choix… Je peux comprendre, mentit Utara.
-Si vous voulez vous recueillir, sachez qu’il y a plusieurs tumulus vers l’est… Je n’ai jamais pu me faire à l’idée que mes enfants pourraient voir les cadavres de tant d’enfants esseulés, comme mes parents, et les leurs avant eux.
-Je comprends, ressassa la blonde d’un ton blanc, intérieurement furieuse. Il va falloir que je me remette en route, si vous voulez bien. Encore merci pour l’eau.

La femme fît signe à l’homme puis partit dans la direction des tumulus. En chemin, elle se changea rapidement, équipant son couteau et ses habits habituels. Elle vit une série de grosses buttes avec des entrées creusées à l’intérieur et étayées avec des pierres. Un de ses subalternes arriva devant elle depuis un arbre voisin. Aya, douée en jet de couteaux, rien de plus, rien de moins. Elle avait ce physique ingrat de fille de seconde zone qui était toujours celle qui couchait parce que la plus jolie était en général plus exigeante.
-Déjà fini ? s’enquit Aya.
-Ils n’ont rien d'intéressant, l’homme du village pourrait se débrouiller avec une hache, ils ont des enfants et ne s’attendent pas à être attaqués. Mako reviendra avec aucune piste secrète, ils se croient intouchable.
-Mais en soit si ils n’ont rien, qu’ils ne valent pas grand chose, ils ont raison..
-En vérité, c’est faux, ils ont cela, déclara Utara en frappant du pied contre la grille en bois.
-Ce vieux tumulus ? Tu sais réveiller les morts ? se moqua Aya.
-Nan mais je sais ce qu’ils représentent. Viens avec moi.

Les deux entrèrent dans le sanctuaire, pas entretenus, jonchés d’ossements jetés là au petit bonheur.
-Ca fait beaucoup de morts pour un si petit village, constata Aya.
-Et aucun n’est des leurs, tu peux en être sûre.
-Ils doivent massacrer quoi, des dizaines de personnes tous les mois depuis des années ? Ils ont un vétéran ?
-Le plus sordide de tous, la faucheuse elle-même.
-Qu’est ce que tu veux dire ?
-Tu es au courant comme nous tous que les enfants sont souvent envoyés en dernier recours à ce village. Et bien voilà, personne ne va jamais vérifier plus que la teneur en ressources de ce satané village.
-Quelle importance ? Je veux dire, qu’on y fasse quelque chose ou pas à ce village, ils mourront quand même.
-Ce n’est pas aussi simple, mais il nous faut détruire ce village de toute manière.
-Pourquoi ? Parce qu’ils laissent mourir des enfants ? Ton âme de justicière refait surface, fifille à Genmui ?
-Nan, c’est plus compliqué que cela. Si l’on détruit ce village, les autres villages n’enverrons plus les enfants, ils seront obligés de recourir à une des deux autres solutions. Les cacher sur place, ce qui est plus facile pour nous, ou les envoyer dans le prochain village à assaillir.
-Tu veux des mioches ? Tu sais il te suffit de cou…

La blonde avait giflé sa subalterne.
-Je préfère que l’on récupère ses mioches qui auront une chance de vivre, même si ils pourront devenir aussi conne que toi, plutôt que de les savoir mourir.
-Bon courage pour convaincre les autres, soupira Aya après avoir massé sa joue endolorie.

Utara balança un coup de poing dans l’abdomen de sa subalterne. La surprise s’afficha un instant sur le visage d’Aya.
-Je ne comp… rend pas, déclara la femme.
-Si tu survis, peut-être que tu comprendra un jour… Mais pour l’instant ce n’est pas le sujet dont tu devrais te préoccuper. Transmet mes amitiés à Genmui si tu le revois.

Utara partit à grandes enjambées vers la sortie, ferma le grillage de bois et bousilla la poignée. Elle eut le temps de voir Aya la fusiller du regard en coulissant sur le mur depuis les ombres.
-Adieux.

Elle arriva au village rapidement, elle avait mis le feu à la charrette au dernier moment mais le bœuf lui, l’était depuis qu’elle avait pris la route inverse. C’est à demi-calciné qu’il rentra dans le mur de la maison de l’homme du village. L’homme du village, le plus fort et généralement celui qui se tappe tout travail vraiment physique si aucune force n’est vraiment demandée dans le village pour les activités quotidiennes. Mais dans un village vivant du bois, les bûcherons étaient quelque peu légion. Les femmes d’ici maniaient en général la serpe pour produire des champignons et cueillir des herbes.
-Qu’est ce que.. AU FEU ! gueula le père de famille quand il aperçut des flammes en plus du mur tombé.
-Ferme là.. soupira Utara.
-Quoi ?

Le couteau traversa l’espace les séparants et sépara l’homme d’un demi centimètre de chair, juste assez pour mourir dans une lente agonie en se tenant la gorge. Sa fille se précipitait sur lui et son fils brandissait un balais.
-Tu ferais mieux de fuir, toi et ta sœur.

Il attaqua, elle esquiva simplement le coup pour latter son torse violemment d’un coup de pied dévastateur. L’enfant tomba sur le bœuf et prit feu pour mourir dans la seconde par un couteau, cette fois envoyé par un subalterne.
-Tara, je ne te savais pas si violente, est ce que tu peux m’expliquer ?
-Et toi si prompt à achever les mourants, Mako.
-Qu’est ce que tu fais ?
-Je détruit ce village.
-Hmm, mais qu’est ce qu’on y gagne ?
-Ma sympathie.
-Mais encore ?

La blonde s’approcha de la fille en panique et l’attrapa par les cheveux pour la traîner vers son couteau.
-Ce village ne recueille pas les enfants envoyés par les villages voisins pour sauvegarder son immunité à nos assauts.
-Et ?
-Et les punir me permet de nous débarrasser d’eux et de canaliser les enfants là où ils doivent êtres canalisés.
-Je suis pratiquement sûr que tu as besoin de l’aval des autres lieutenants pour détruire un village, nous ne faisons pas cela d’habitude.

La blonde leva son couteau mais Mako interrompit son geste en attrapant son bras. Elle répliqua d’un coup de pied dans l’abdomen, il recula, et elle découpa la fille avant de la jeter comme une poupée molle dans le feu.

Des bûcherons étaient sortis depuis quelques secondes, ainsi que leurs femmes, armes au poings, mais hésitants. Personne ici ne les entraînait à cela, personne ne redoutait ce qui se passait sous leurs yeux et la plupart étaient écœurés du spectacle.
-Démon !
-Monstre !
-Abomination !

Les mots fusèrent et ce n’étaient là que les plus jolis. La dernière membre du groupe de bandit arriva et interrogea Mako des yeux.
-Je sais pas Pani, elle est devenue folle, elle veut détruire le village.
-Mais elle peut pas faire cela !

La blonde attrapa un bout de bois enflammé pour le jeter sur une autre maison avant de regarder ses subalternes avec un air de défi.
-Je vais prévenir les autres ! Essaie de l’en empêcher ! déclara Pani.

Pani était plutôt belle mais aussi un peu idiote, il lui arrivait souvent de dire ce qu’elle pensait sans réfléchir au préalable et c’est quand son amant Mako succomba presque d’un couteau dans les côtes pour l’avoir protégée qu’elle se rendit compte de son erreur.
-Ce…. Ce… Ce n’est pas la peine de me tuer… Je, je bouge pas, je vais rien faire… Conti… nue...
paniqua la femme avant de tomber inconsciente.

Les gens se précipitèrent au puits après un moment d’hésitation. Quelques-uns encerclaient les trois brigands. Utara haussa les épaules et attaqua de toutes parts. Quelques minutes plus tard, c'en était fini du village. Tout ce que l’on pouvait voir, c’était une grande colonne de fumée noire s’échapper de la forêt, pointant vers le ciel pour indiquer à tous le malheur qui s’était produit. Les futurs enfants auraient peut-être un avenir, peut-être pas, le problème de ce village ne se posait plus en tout cas. Utara regarda les lueurs des flammes un moment, repensant à son histoire. Elle en avait marre de ce pays où tout le monde “fait avec”, marre des justifications stériles, et elle avait en tête de mettre un coup de pieds dans la mécanique bien huilée de ce monde qui ne tournait pas rond, juste par espoir qu’il soit un tant soit peu remis dans le droit chemin.

Avec cette idée, elle laissa les blessés de son unité sur place et partit seule dans l’inconnu. Sans doute qu’ils comprendraient un jour, Genmui serait de toute manière là pour rappeler les règles de base de leur clan. Elle avait rendu son dernier service, il saurait le reconnaître, du moins elle espérait.


Alternative : nous vous proposons si vous le souhaitez d'au moins répondre au trois questions ci-dessous :
→→ Qu'est-ce qui a poussé votre personnage à s'engager sur cette voie ?
→→ Que pense-t-il de la destruction de la prison ?
→→ Quelles sont ses motivations ?



Une question ? N'hésitez pas à vous référer au Guide du nouvel arrivant
Kaizen Utara
(#)Jeu 22 Avr - 0:02
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Kaizen Utara
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Kaizen Utara
Errant
Kaizen Utara
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Kaizen Utara
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Kaizen Utara
Messages : 52
Kaizen Utara
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Normalement c'est terminé, merci d'avance !
Kaizen Utara
(#)Jeu 22 Avr - 0:02
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Inu Sora
Inu Sora
Inu Sora
Errant
Inu Sora
Grade / Profession : Mercenaire
Inu Sora
Rang : B
Inu Sora
Messages : 279
Inu Sora
Expérience : 980
Validation de ta présentation
Bienvenue sur Shinobi no Jidai,

Eh beh ! Si ça c'est pas une entrée fracassante, j'sais pas c'que c'est ! Une histoire bien ficelée qu'on prend plaisir à lire, en tout cas hâte de voir ce que la ch'tite Utara va devenir dans ce monde de brute /pan
En tout cas, elle a la classe 8D

Te voilà donc validé Nukenin de rang C !
Tu seras ajouté à ta faction et obtiendra ta couleur d'ici peu. Concernant ta Fiche Technique, celle-ci est accessible ici et tes accès te seront envoyés sous peu.
N'oublie également pas de mettre à jour les liens présents dans ton profil.

Bonne journée et bon RP sur SnJ.
Inu Sora
(#)Jeu 22 Avr - 12:46
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