Ʃkaemp はは  

Le voyage avait été plus long que je l’aurais cru depuis Shukuba, mais au moins nous avions pu être discrets au moment de prendre le petit navire pour Nami. Je ne l’aurais pas cru, mais j’étais meilleur navigateur que je le pensais. Heureusement ma mère m’avait donné quelques cours pour naviguer. Mais tout était resté théorique jusqu’à ces quelques jours de voyage. En arrivant près des côtes de la crique désignée par ma mère, je souris en pensant aux derniers jours.

Le soir après la venue de la Shinobi aux cheveux rouges, j’avais demandé à ma mère comment elle avait pu retrouver tout son allant juste en entendant les plans de Konoha au sujet de Nami. Elle m’avait souri et m’avait dit avec sa chaleur retrouvé et surtout ce sourire qui m’avait tant manqué.
"La douleur de vivre sans ton père m’était insupportable et je n’avais aucune envie de batailler pour rien. J’étais attentif à tout ce que tu faisais pour moi. Je suis longtemps resté sous le choc d’avoir perdu celui que j’aimais, mais j’ai réalisé que tu avais besoin de moi quand tu es devenu shinobi. Je savais que le jour viendrais où tu voudrais aller à Nami pour défaire ce monstre de Moriko. J’ai attendu le signe et il est venu aujourd’hui. Je sais que tu vas aller là-bas. Je ne te retiendrais pas, car toi aussi tu as besoin de ça. Mais fais attention, le Daimyo est un être redoutable et vicieux. Il n’hésitera pas à te mettre à mort si tu te fais attraper."
Je lui avais promis de me tenir et je comptais bien respecter cette promesse. Le lendemain j’avais préparé mes bagages et surtout l’essentiel.

J’étais fier d’avoir reçu cette mission. Même si je savais que je ne le devais qu’à mes capacités claniques. Je n’aurais jamais été envoyé sur une mission aussi dangereuse si cela n’avait pas été indispensable. Sur le bateau j’avais un peu discuté avec ma partenaire. Je saurais me tenir à carreau pour ne pas créer de conflits et surtout ne pas dévoiler notre présence à Moriko. Sa fin arriverait bien assez tôt.

J’avais eu cette idée de naviguer nous-mêmes à bord d’un petit bateau de pêche en mer pour réussir à ne pas être repéré en approchant furtivement de l’Isolée Nami. Le voyage s’était, pour le moment, bien déroulé. Nous étions plus trop loin de l’archipel des Vagues. Je décidai de proposer ma stratégie une fois que nous serons en vue de notre cible.
"Voci ce que je te propose quand nous serons en vue de la crique. On met le bateau au mouillage assez loin du rivage. Une fois en place, on plonge dès le début, ça limitera les risques de repérage depuis la côte. Si jamais ils surveillent. Une fois prête, je te créerai une bulle pour que tu puisses respirer, elle durera une dizaine de minutes. Faudra qu’on se dépêche. Ca te convient ?"
Je prenais sans doute trop d’initiatives. Mais avait-on beaucoup d’autres possibilités ?

Mission:

Je languissais de ce moment.
Retourner à Nami pour avoir plus de chances d'élaborer notre stratégie  et, à terme, sauver tout ces gens... plus vite ce serait fait et mieux ça vaudrait !
Entre temps, l'examen Chûnin international avait eu lieu et, avec elle, le mécontentements des populations qui ne voyaient là qu'un spectacle inutile orchestré par les Grandes Nations aux frais de la Princesse alors qu'ils vivaient tous dans la peur depuis les récents événements et le banditisme qui s'était accru un peu partout. Le pays avait donc tout intérêt a revoir sa stratégie tout en s'entourant des bons alliés. C'était justement ce pourquoi j'étais partie en mer avec le jeune Awadatsu de Konoha.

Alors que nous naviguions depuis déjà un petit moment en direction de Nami, je me mis a observer la dague signée de Mori, le forgeron qui faisait parti de la Résistance sur place. C'était sans doute un laissé passer qui me serait utile pour faire valoir notre position.
Et, pour éviter que les gardes ne reconnaissent celle qu'ils avaient chassé sur ordre de sa grande Tyrannie, j'avais opté pour une coupe beaucoup plus longue et tressée pour la chevelure flamboyante d'Amasami. Impossible pour une personne normale d'atteindre une telle poussée en si peu de temps. Peut-être que cela étonnait aussi Ryuji d'ailleurs.
Je n'avais de cesse de penser à la suite.
Me faufiler discrètement vers le repère que j'avais noté sur la carte confiée par la mère de Ryuji ne me posait aucun problème : j'étais passée maître dans la discrétion et l'infiltration. Mais, une fois de plus à Nami, je n'étais pas seule. S'approcher trop près des côtes seraient bien trop dangereux. Nous nous ferions facilement repérés. Après tout, Moriko aussi possédait plusieurs shinobis dans sa garde, nous le savions, et nul doute que certains étaient dotés de capacités sensorielles, tout comme moi. Nous devions bien nous préparés.

« Je pense même que nous devrons plonger bien avant d'apercevoir la crique. Si on parvient à la voir c'est qu'ils sont susceptibles de nous repérer aussi et ça, même si on fait en sorte de longer les côtes a bonne distance pour nous retrouver au nord de l'archipel. »

Depuis notre départ de Shukuba nous faisions en sorte de remonter au nord comme pour nous rendre vers Kaminari car la ligne droite nous mènerait droit vers Doyagai, la capitale de Nami, et nous avions tout intérêt à ne pas nous approcher du centre névralgique du pays. Remonter l'archipel pour accéder à son extrémité nord, c'était ça notre objectif.
L'avantage de notre embarcation de pêcheurs c'était justement que voir ce genre de bateau immobilisé en pleine mer n'avait pas grand chose de suspect pour s'adonner à son activité. Mais si on pouvait éviter d'attirer l'attention tout court ce serait encore mieux.

« Dix minutes tu dis ? A la nage depuis si loin c'est impossible que l'on arrive a rejoindre la planque des Awadatsu en si peu de temps. Tu penses être capable de renouveler la bulle d'oxygène une fois sous l'eau ? »

Sur la terre ferme comme en suspension dans les airs j'étais parfaitement à l'aise mais sous l'eau... je n'avais aucune prise ou presque pour me permettre d'avancer plus rapidement via mes capacités.

« Il vaudra mieux aller en profondeur avant de se diriger vers notre destination. Ça limitera les possibilités des senseurs. D'ailleurs, encore mieux, est-ce que tu ne saurais pas aussi nous faire progresser plus rapidement sous l'eau ? »

Après tout c'était son élément.
Je laissais passer un instant de flottement avant de lui parler de manière plus personnelle.

« Comment tu te sens ? Pas trop paniqué a l'idée de rencontrer ton clan ? »

Parce que au delà de cette mission c'était surtout une grande première pour lui.
Un plongeon vers l'inconnu.

« Ne te prends pas trop la tête. Il n'y a rien de pire pour gâcher une mission »

Et pour augmenter ses chances de crever.

« Je ne peux pas le garantir » , « On verra » … Des a peu près qui ne me plaisaient pas vraiment. Si jamais il n'était pas capable de nous faire respirer un long moment sous l'eau ça ne me donnait pas envie de foncer en apnée dans un élément dans lequel je n'avais aucun contrôle ou presque.
Cela dit il avait au moins les idées claires sur la conduite a tenir avec les membres de son clan. Après tout, ce n'était que des étrangers pour lui, inutile de s'attendre à quoi que ce soi de leur part.
Et puis c'était loin d'être notre priorité pour l'instant. Tout en parlant à Ryuji, j'observais les côtes encore lointaines mais qui me paraissaient étrangement calme, sans véritable population à vrai dire... C'était d'autant plus étrange si on considérait la politique de Nami et son côté réfractaire avec l'extérieur : la sécurité aurait dû être renforcée.
En plus, de cela, les remous inquiétants se faisaient voir et sentir sous notre bateau de part les vagues certes légères mais néanmoins beaucoup plus perceptibles par rapport à tout à l'heure.

«  En effet. J'avais remarqué... »

Usant de mon chakra après quelques mudras rapides, j'affinais mes sens pour tenter de repérer de potentielles présences dans les profondeurs, voir sur le bord du rivage si j'y parvenais, le tout avec un mauvais présentiment.

S'il y avait bien une chose que je maîtrisais avec mon affectation secrète c'était l'anticipation pour préparer au mieux le terrain que je m'apprêtais a arpenter. La précipitation était incompatible avec le statut d'assassin. Patience, analyse, discrétion et précision étaient les maîtres mots dans l'art de l'éradication rapide... mais aussi dans la survie.  
Des mots parfaitement adaptée à la situation qui nous faisait face en ce moment...

Spoiler:

Sous l'action de mon chakra, les choses s'éclaircirent. Les présences et les remous sous le bateau venait d'une dizaine de bestioles sous marine assez imposantes pour poser problème surtout en milieu marin alors que ce n'était clairement pas mon terrain, même si j'étais certaine de pouvoir me débrouiller car, après tout, ce n'était que des gros poissons ou mammifères marins. J'avais affronté bien pire et puissants parmi les manieurs de chakra.
Pour autant la prise de réflexion était là : ce banc de poiscailles géantes... qu'est-ce qu'il foutait là ? Etait-il seulement naturel ou l'oeuvre d'un shinobi : les reléguant au rang d'invocation protectrice des mers ? Et puis pourquoi est-ce que je percevais si peu de présences sur les côtes de Nami ? Leur placement me faisait penser à deux soldats montant la garde et un actif, en pleine ronde. Un bien maigre comité de surveillance. Etaient-ils liés à ces poissons miradors ?
La situation sur la plage était relativement intrigante mais nous n'avions pas besoin de nous confronter au peuple Namijins ni même de risquer de nous faire repérer ou affronter les forces du Daimyo. Ça serait contre productif avec notre mission qui était justement de rassembler des bras capables de nous aider a faire tomber le Tyran de l'archipel, par la suite.
Pour moi l'option viable restait toute trouvée : il fallait filer en direction des fonds marins pour retrouver les Awadatsu sans perdre de temps. Si les créatures marines étaient effectivement dû à un shinobi, il se trouverait forcément dans le coin pour les contrôler ou en faire survenir d'autres. Et s'il s'agissait simplement de bestioles de la mer sans lien chakratique alors peut-être même qu'elles nous laisseraient tranquilles sinon... tant pis pour elles, elles finiraient en sashimi.

« On a une dizaine de bestioles marines sous les pieds qui semblent prêtes a nous tomber dessus et sur la plage... pas plus de trois présences qui agissent comme des soldats en surveillance. C'est intriguant mais on a pas besoin de s'attirer de problèmes avec les Namijins. Occupons nous de la poiscaille. Qu'en penses-tu ? »

J'étais déjà bien décidée dans mon plan mais je voulais malgré tout son expertise. Et m'assurer qu'il serait capable de gérer là dessous.

« Elles sont résistantes tes bulles d'oxygène ? Ça nous englobe que la tête ou notre corps est aussi protégé avec ? Parce qu'on va en avoir besoin. S'ils se montrent hostiles je ne vais pas y aller par quatre chemins. Ce n'est pas des bestioles sous marines qui vont nous arrêter. Faut juste être certains que tu puisses gérer la partie « alimentation en oxygène » dans ce merdier. »

Surtout que s'il y avait des senseurs sur la plage et qu'ils ne nous avaient pas encore repérés ça allait vite changer avec le déploiement de nos jutsu pour nous frayer un chemin.

« J'espère que t'es prêt parce que va falloir se magner. Si tu avais un bon tourbillon suiton qui pourrait nous propulser pour nous faire progresser plus vite et éviter de gaspiller nos forces contre le banc de poissons ou les autres emmerdes ça serait aussi pas mal ! »

Tout en énonçant mes recommandations, je m'étirais brièvement afin de me préparer pour le grand plongeon.

Ʃkaemp はは  

Ma camarade Amasami avait, elle aussi, vu le souci. Elle se lança dans une technique sensorielle. Chose que j’étais assez incapable de faire malheureusement, il me faudrait pas mal d’entraînement pour réussir un jour à avoir son niveau. Peu après avoir lancé sa technique, elle put me faire un rapport complet. Je hochai la tête. J’étais déterminé, mais visiblement, la détermination ne suffisait pas pour ce genre de missions. Il fallait aussi s’adapter et surtout se préparer. Et moi j’étais bien moins prêt que ce que j’espérais ou que je pensais. Pourtant, j’allais me préparer et devenir malgré tout efficace. Créer des bulles étaient ma spécialité et je savais m’en servir aussi bien que n’importe quel membre de mon clan, enfin c’est ce que je pensais, n’ayant connu que ma mère comme Awadatsu. Hochant la tête, je répondis déterminé mais sur un ton qui restait quand même amical.
"Mes bulles couvrent la tête et marche comme un scaphandre. Mais je peux au besoin les étirer sur le corps entier. Je peux même faire une bulle pour deux. En maintenant mon chakra, elles résisteront à toutes attaques physique qui n’utilisent pas de chakra."
Pour ce qui était du Suiton, je n’étais pas la bonne personne, je maîtrisais le Raiton. Ce n’était donc pas une bonne idée. Je repris toujours en réflexion.
"Je suis un manipulateur du Raiton. Dans l’eau, mauvaise idée. Sinon, je peux utiliser mon jet haute pression, dans un état suspendu, ça va nous propulser. Je ne pourrais pas rendre la bulle imperméable aux attaques physiques et utiliser ce jet. Mais ça peut nous faire gagner un temps précieux."

Je serrai le poing en réaffirmant intérieurement ma détermination. Les yeux sérieux et prêt, je savais que la mission était dangereuse, si je devais classifier cette mission, je dirais qu’on n’était pas loin de la Rang A. Je savais que la mission serait difficile, je l’avais dit à Amasami. Il était temps de montrer que j’avais les épaules pour gérer cette situation. Je parlai d’une voix déterminée, cette voix ne me quitterait plus de toute la mission.
"Je devrais être rapide pour tout gérer. Je suis là pour ça. Tu comptes sur moi. Ton job est notre défense, la mienne est de nous amener en vie au village des Awadatsu. Alors je suis prêt. Dis-moi ce que tu préfères : juste la tête ou une bulle entière ? Je ferais sans de suite et on pourra y aller."
La kunoichi de Konoha était ma supérieure et je suivrais ses ordres. Je signai mes mudras et je commençai à créer une bulle pour le premier scaphandre.

HRP:

«  Elles résisteront à toutes attaques physique qui n’utilisent pas de chakra »

Ah. Il fallait donc espérer que les poissons qui s'agitaient en dessous n'étaient seulement que ce qu'ils prétendaient être... S'ils balançaient des jutsu : plus de bulles. Et plus de bulles : plus d'oxygène. Ce n'était clairement pas rassurant, surtout vu la situation sur la plage : j'étais persuadée que les soldats de la plage contrôlaient le banc de poisson comme des tourelles pour s'informer du danger imminent.
Nous ne disposions pas d'énormément d'option. Il était centré Raiton, ce qui était évidemment hors de question dans le contexte et si je pouvais me charger de lacérer ce qui se trouvait là dessous il fallait que mon coéquipier du jour puisse gérer la partie «  apport en oxygène » pendant ce temps. Ce n'est pas que je n'avais pas confiance en lui mais je ne voulais pas non plus compter sur ses seules capacités pour ma survie, donc, le plus simple était encore de semer ce banc de poisson dans un premier temps a vitesse grand V et d'assurer notre défense ensuite, si ils arrivaient à nous suivre.

« Si tes bulles d'oxygène sont si fragiles nous n'allons pas risquer de les voir éclater au moindre impact de chakra. Mieux vaut utiliser ta technique pour nous propulser en cas de pépin et tenter de les semer en retenant notre respiration. Une fois éloignés, nous ralentirons pour que tu puisses nous donner de nouveau de l'oxygène. Si on peut éviter une confrontation qui nous fera perdre inutilement du chakra tant mieux. Je compte sur toi pour gérer.  »

Là dessus, et armés de nos protections sommaire, nous nous élancions pour le grand plongeon.
Les poissons se retournèrent comme un seul homme, nous avisant en se rassemblant avant de nous foncer dessus. Leur comportement n'avait effectivement rien d'ordinaire. Ils n'étaient pas naturels ou étaient contrôlés par une force extérieure. Ils cherchaient à nous atteindre et, plus intelligemment, a détruire nos bulles.
Pour les repousser, et voir leur réaction, j'allongeais mes cheveux écarlates sous l'action de mon chakra et en durcissait la fibre pour venir trancher tous ceux a proximité.
Sans perdre un instant, mon regard se tourna vers Ryuji, lui intimant de passer à la suite du plan : nous enfoncer à toute allure dans les profondeurs, sans alimentation en oxygène pour quelques instants, afin de les semer.

Spoiler: