Hop:

Bonté d’Rhum ! J’avais plus une goutte dans le sang et j’voyageais à bord d’une Goélette qu’j’avais évidemment emprunté pour l’plaisir du voyage. Quelques Pommes, un tonneau rempli d’eau et des tâches d’moussaillon à mener comme un quartier-maître sans matelots ! Parbleu d’tribord d’écrevisse que j’avas perdu l’chemin d’la maison : Le Bar.

Sept voiles, une vive allure et rien au large depuis des heures, j’m’arrêtais sur des îles désertes pour m’reposer la nuit. Quatre îles en presque cinq jours et pas un crabe à m’coller sous la dent, de l’au d’noix d’coco pour seul nectar, ça m’donnait assez la gerbe pour vomir mes tripes sur l’poisson que j’avais choppé ! Un but, un objectif ? J’voguais au gré du vent, au gré d’mes envies, j’pillais les Navires que j’croisais mais personne avait d’Rhum, que d’la binouze d’nobles qui f’sait guide s’pisse par chez nous ouais !

L’soleil montait hait dans l’ciel bleu, quelques nuages par-ci par là et un vent agréable, qu’voulait dire la liberté. J’avais atteint des eaux qu’j’avais jamais exploré avant, et nom d’un cornichon que j’savais pas comment retourner sur mes pas haha ! Quelques pas sur l’plancher grinçant de mon Vaisseau que j’apercevais un rafiot m’passer à côté avec une vitesse qu’j’avais jamais cru possible ! Il avait l’fantôme du Kraken au fesses ou j’m’y connaissais pas en récit Pirate hahaha !

Tiens, j’prenais ma longue vue lorsqu’j’croisais deux naufragés en Mer. Un sourire accueillant alors que l’instant d’après j’leur tendais la main pour faire monter les deux matelots qui étouffaient sur l’Pont, ça tombe bien j’avais besoin d’éplucheurs de patates pour m’faire des chips, une pierre, trois coups haha !
Mon regard redevenait plus sérieux, gardant ce sourire tandis que j’les regardais s’remettre de leur bain de santé.

« Bien l’bonjour M’ssieurs les nageurs, qu’est-ce qui s’passe-t-il donc pour vous aujourd’hui haha !? »

Ma question allait droit au but, et les deux zigotos s’agitèrent en voyant ma tenue d’Pirate, mais déglutirent en voyan qu’j’étais assez armé pour zigouiller deux potirons sortis d’la mer comme des asperges ! L’plus raisonnable s’exprima d’abord, j’l’écoutais en m’posant sur un tonneau d’Rhum.

« Il faut... que vous nous aidiez ! Notre bateau et sa marchandise ont été volés par une horde de Pirates, il faut absolument les rattraper ! »

« Et pourquoi j’ferais ça pour vous, matelots ? »

Le regard plongé dans les leurs, j’me méfiais des coups dans l’dos comme la peste, une habitude qui m’tenait fort la cheville depuis trente ans d’ma vie Parbleu ! Le second larron s’décida à m’causer l’mandarin que j’comprenais pas, j’lui collais une paire de baffe pour l’réveiller l’garçon, ptet qu’il avait encore d’l’eau dans les poumons, fallait qu’ils s’rincent le gosier et j’savais c’qui leur fallait, un bon r’montant d’mon cru haha ! Hop, une bouteille pour les deux ! Gratuit, j’avais dépouillé mes derniers ennemis d’leur cargaison héhé !

Une rasade d’Rhum plus tard, les deux loustiques reprirent d’manière plus professionnelle en titubant.

« V’serez récompensé… HIC Y transportent… d’la bonne ! Ca s’revend cher, très cher… blurps… à Tsuchi… »

Et hop, l’premier moussaillon venait d’gerber ses tripes par-dessus bord hahaha ! Efficace, simple, requinquant mais c’tait pas pour les donzelles moi j’vous l’disais ! L’second était plus vaillant, il f’sait du cloche-pied comme un piaf unijambiste mais y parlait ma langue quand z’étaient beurrés et bien graissés du boyau par l’saint nectar, un bonheur !

« Il faut rattraper c’bateau, mais fait’ttention ! L’Capitaine qui a provoqué l’mutinerie est fort ! Suffira pas d’les rattraper, on a essayé d’le battre mais rien à faire ! »

Nobu était un homme d’honneur qui faisait absolument tout en grandes pompes, et avec le sourire, un sourire qu’il adressait aux naufragés qui s’étaient retrouvés sur son navire.  Ni une ni deux, le Flibustier dégaina son sabre et coupa l’Ancre avant de se rendre compte de son erreur, il avait perdu la moindre chance de s’arrêter pour amarrer sur le quai d’une île. Il riait de sa bêtise là ou les naufragés le regardèrent comme une bête curieuse.

« Pas d’soucis moussaillons, un vrai Marin sait s’passer d’Ancre haha ! »

Un Pirate ne jetait surtout jamais son Ancre par le fond ! le vaisseau se mit en route, privé du poids qui le retenait sur place jusqu’à maintenant. Humidifiant son doigt avec un peu de salive et le levant vers le ciel, le Pirate au Tricorne rouge put constater que le vent soufflait en poupe et leur donnait une bonne vitesse. Mais le rafiot devant eux avait prit trop d’avance pour lui donner la course et l’attraper. Une autre idée germa dans l’idée du Pirate.

« M’saillons ! Est-c’que vot’navire fait tout l’temps le même trajet ? »

« Oui, z’y pars t’jours tou’droit vers Cha no Kuni et r’vient dans.. bleuuurgh »

Hop ! Second matelot à l’eau les tripes lui sortant d’la gueule ! le Namijin prit la sage décision de boire un peu de Rhum pour l’aider à trouver une digne solution : une solution de fourbe flibustier ! Quelques grammes de Rhum dans le sang et barre à Tribord toute ! Le bateau dévia de sa course originale et fit halte entre deux gros rochers, de là ou ils pourraient la fois d’après surprendre leurs cibles et les aborder sans leur laisser le temps de se retourner pour comprendre, la lame du sabre de la bête leur aura déjà caressé le bide !

Nobu avait un parcours qui pouvait facilement le qualifier de bête humaine. Pourtant, il avait ce don de réussir à sourire, à attirer la sympathie des autres pour rire, profiter de la liberté de s’exprimer, de voguer sur les Mers, de se battre aux côtés de camarades : c’était ça son trésor. Au fil des heures, les rires sur le Pont se firent tandis que le Rhum coulait à flot et l’apéritif était servi alors que le soleil faiblissait, laissant passer ses derniers rayons avant un repos bien mérité.

Le flibustier reprit un air plus sérieux en fixant les deux mathurins qui lui servaient de matelots et de partenaires de beuverie. Il était temps de parler stratégie, aussi Nobi se posa sur un caisson qui trainait et déploya une carte des eaux de la région.

« Matelots, tracez moi l’itinéraire d’ces fientes de mouette ! Parole d’Pirate que j’les enverrai par le fond et que j’vous  rendrai votre place sur c’rafiot ! »

Malgré lui, le Pirate avait cette aura qui montrait sa loyauté et sa main tendue envers ses camarades de route, une qualité qui lui valait d’être apprécié en général.  Il arborait un sourire et avait des épaules sur lesquelles ses amis pouvaient se raccrocher en cas de problème, chose qui fit collaborer les deux matelots.

Nobu observa l’itinéraire tracé et arbora un sourire en ricanant légèrement.

« On va les attraper c’te nuit ces gredins d’eau douce ! Y vont plus vite qu’nous mais j’pourrai j’y introduire si j’leur tire en poupe et qu’ça atteint la trajectoire de leur navire avec l’boulet de canon ! Filons droit Moussaillons, cette nuit v’z’êtes artilleurs ! On va r’cupérer votre équipage haha ! »

Ainsi le plan se précisait et la nuit tomba, un voile d’obscurité respecté par l’équipage de Nobu, qui restait dans l’obscurité la plus totale, comptant néanmoins sur les rayons de Lune pour les guider dans cet abordage surprise.

La nuit tombait et j’tais prêt à sabrer les cloportes qui avaient l’feu au derrière Parbleu ! Bouteille de Rhum enfilée et qui t’nait grâce à ma ceinture d’tissu, mon sabre de l’autre et un équipage de joyeux lurons prêt à l’abordage ! Il n’fallût pas longtemps pour apercevoir la course d’un navire qui était celui que nous r’cherchions filer droit avec une vitesse incroyable et pourtant y f’sait nuit ! Pleines voiles levées, j’agitais mes bras pour balancer du courant d’air et faire avancer l’rafiot plus vite, l’bateau avançait en fandant les eaux dans un bruit tellement tumultueux qu’les zouaves devant nous pouvaient nous entendre arriver d’au moins trente nœuds qu’j’étais pas serein si j’pouvais les rattraper haha !

« Hisséo Matelots, l’vent plein poupe droit d’vant ! Tendez bien l’voiles ! »

On prenait d’la vitesse, assez pour rattraper le rythme des bachibouzouks qui nous filaient droit d’vant. Ni une, ni deux que j’leur jetais les bouteilles de Rhum qui m’revenaient à la gueule nom d’un crabe mal voilé ! L’visage bien rouge, j’repartais alimenter les voiles avec des coups d’vent  pour perdre des nœuds entre ces crapules et nous mais la partie allait pas être d’tout repos tou’confort moussaillon !

La poursuite s’passait bien lorsque soudain, une embuscade, un guet-apens, un procédé d’fieffé troufion m’passa devant l’nez : des tonneaux d’rhum disséminés pour m’empêcher d’passer et la collision avec la boisson imminente, bordel d’nom d’une couille qui roule qu’j’prenais mon meilleur élan pour sauver c’petits naufragés en bois qu’contenaient l’saint Nectar. Hop ! Un puis deux puis trois tonneaux j’tés sur le Pont d’notre caravelle pour les sauver du gâchis . Est-c’que ces gens avaient une âme pour faire ça à des tonneaux sans défense, MEME PAS VIDES ??! Oh la belle fiente de mouette que j’allais leur coller dans l’coin d’la gueule si j’leur fichtrais la main d’ssus Mille milliards de tonnerre de putain de brest !! Couards !! Escargots !! Putois d’ver !! C’allait pas s’passer comme ça.

J’hurlais d’rage et j’m’arrosais d’rhum comme un vrai Pirate, ma peau vira roug’tomate que j’commençais par mettre les canons sur l’Pont, bien au centre pour qu’ça aille plus vite, les matelots assis sur les canons, tout au centre ! L’équilibrage des poids de  je sais pas quel concept inventé par un sorcier mais qui marchait plutôt bien puisqu’on rattrapait ces j’teurs de trésors en Mer. Il m’fallait pas plus d’une raison comme ça pour leur refaire l’portrait et graver l’visage de ces pleutres dans l’bois d’leur rafiot ! Grâce au vent d’mes mouvements, et qu’j’avais même fini mes j’ter les canons d’mon navire par le fond pour ça, l’navire rattrapa l’leur et j’me j’tais du haut d’mon mat avec la corde accroché à leur Vigie… qui tomba à l’eau !

M’vaise prise Sacrebleu ! S’cond essai et enroulé autour du mat : l’cordage était parfait que j’me jetais d’une traite en gueulant comme un Flibustier mon arrivée !

« Pouic Pouic Pouic !! HUMBA !!! »

L’code Pirate savait pas s’passer des bonnes conv’nances et moi, j’savais pas m’passer d’ma vengeance qu’j’envoyais deux Mathurins par l’fond. Z’avaient tous des têtes à s’appeler Mathurin, ou Jean Bon, ça m’donnait la dalle ! J’dégainai mon sabre dans la s’conde qu’j’appelais l’Capitaine de c’te bordel de foutre de thé à s’montrer !

« Qui a j’té les tonneaux de Rhum à la mer comme des mal léchés ?! Qu’il s’montre ce troufion que j’le refasse comme un sou neuf avec sa génitrice !!! »

J’étais rouge, j’étais écarlate, j’étais le Rhum, j’étais la vengeance, pour la sainte sacrée boisson !

Une jambe d’fer pour seul attrait physique que j’pouvais garder en tête à cause des bruits quand y s’déplaçait, le Cap’tain de ce rafiot s’tenait devant moi alors que j’vais d’envoyer trois d’ses hommes par le fond et que j’préparais à l’y envoyer c’forban des eaux ! Quelques pas pendant lesquels j’prenais la température de c’qui m’attendait. Il avait un sabre, et d’après les mouvements que j’voyais là, le flibustier savait s’battre c’était pas l’souci, l’vrai problème c’était tous ses matelots, maigrichons, ils n’avaient qu’la peau sur les Os à tel point qu’un cannibale passerait l’chemin en disant qu’il avait pas b’soin de cure-dents mais d’barback.

Voilà l’secret d’un navire rapide ? J’restais silencieux pendant que la scène s’passait, m’approchant d’un des matelots qui avait d’un rameur qu’le corps devenu cadavre après l’effort.

« Pas même une lichett’d’Rhum pour tes hommes… »

Retirant les mains du brave qui s’accrochait à la rame comme à sa vie qui l’avait quitté, j’reposais l’mathurin sur l’parquet lui fermait ses yeux pour qu’y puisse trouver l’bon chemin sur les Mers, pas c’t espèce d’esclavagisme. J’me relevais lentement,l’long manteau qui tenait sur les épaules tomba sur la dépouille d’un flibustier mort comme un chien. Dans les mains qu’y tenait un p »tit médaillon en argent, j’l’avais vu, cette famille qui l’attendait à la maison.

R’posant l’manteau et posant l’médaillon dans sa main que j’repliais sur son cœur, j’me relevais, sabre brandi en direction de cette fripouille de bas étage qui s’complaisait d’vant le spectacle et riait aux éclats en regardant l’intrus.

« Alors on s’prend d’affection pour les autres, Pirate ? T’es comme moi, piller, tuer, violer, dépouiller, on à ça dans le sang ! »

« T’as oublié la valeur essentielle à l’existence même d’la Piraterie l’hurluberlu. C’est pas les richesses qui font d’un Pirate un être complet, c’est la liberté, la volonté, et voguer vers l’futur  comme les Mers qu’on affronte chaque jour en visant l’lendemain. Toi, t’es qu’un imposteur et un escargot d’gouttière que j’vais tuer ici ! »

J’posais mon regard froid sur c’bonhomme en oubliant même pas de sourire. C’type-là ne l’méritait pas. Aussitôt que j’me jetais sur l’damné mangemerde en lui faisant écouter l’sifflement d’ma Lame qui caressa ses oreilles avant d’croiser le fer en donnant un mouv’ment circulaire à mon swing pour éviter son coup d’sabre ! J’visais qu’une chose, sa tête, le faire couler pour de bon et rendre à ces oiseaux qui ramaient la liberté qu’ils méritaient d’goûter plus que quiconque ici pour tout l’travail de chien que c’te fieffé traître à la cause leur faisait faire !

D’la main droite j’donnais des coups d’sabres et la gauche m’servait à dévier ses attaques, l’jeu de jambes jouait dans un combat à l’Epée et j’t’tais pas en reste à tel point qu’concentré sur la Lame, il voyait pas la balle d’vent que j’lui projetais entre les deux yeux avant d’lui enfoncer la Lame dans l’bide et d’la dégager par l’côté droit en f’sant voler les glaviots et l’bordel organique de c’te mouette à terre !

Après une heure d’combat j’tais trempé d’sang d’la tête aux pieds que j’les fixais en soufflant plus lourd’ment qu’au début, r’lâchant mon souffle tandis qu’ma peau arrêtait d’virer rouge. L’combat était terminé, et l’équipage de poids plume f’sait la holà en pleurant d’joie, z’avaient r’trouvé la valeur essentielle pour des matelots c’te nuit-là que j’vous disais : la liberté.

J’étais d’venu leur ami et j’comprenais aussi que la planque a thé était en fait d’la bonne farine à renifler pour voir des sirènes à tout vent hahaha ! En r’merciement, j’ramenais les marins à leur domiciles sur Cha no Kuni et j’gardais précieusement la récompense : de la farine pour mes crêpes !

Une bouteille d’Rhum et ça r’part à l’aventure Moussaillon !