Depuis quelques jours Kumogakure no Sato est en effervescence, tous les shinobis sont réquisitionnés pour faire face à la "crise", la plupart sont alors envoyés dans tous les coins du pays afin de régler de nombreux et divers conflits. Aujourd'hui encore, bien que Sayuri rentre tout juste de mission, décide de repartir. Pourquoi ? La question ne se pose même pas, la Mojuzuka est connue pour se donner à fond pour protéger sa nation, ce n'est plus une surprise, pour aucune personne la connaissant un minimum.
De ce fait, la brune se lève une nouvelle fois de bonne heure, sachant très bien qu'elle va devoir courir quelques kilomètres aujourd'hui. La seule question "est avec qui ?" Et ça malheureusement pour elle, que Sayuri le veuille ou non, il faudra faire avec ladite personne. De nouveau dans le bureau des missions de l'unité Mihari, la Mojuzuka récupère son parchemin et zieute direct le niveau de la mission : C. Elle peut enfin souffler... les deux premières missions qui lui ont été confié étaient toutes deux de rang B et bien qu'accompagnée de chunin, cela fut plutôt rude et éprouvant. Cette fois, Sayuri peut respirer... bien qu'une mission rang C ne veut pas pour autant dire "tranquille".
Bon, maintenant qu'elle connait à peu près la difficulté de sa mission, la dompteuse lit le reste du parchemin, prenant conscience de ses objectifs... mais aussi de sa partenaire. En lisant son nom, la jeune dompteuse grince des dents, serre les points, puis ferme les yeux avant de lâcher un énorme et interminable soupir. Finalement, Sayuri se tourne rapidement afin de contester auprès de son camarade lui ayant refilé cette quête. "Hey, Kei ! Y'a moyen que tu m'arranges... Juste aujourd'hui ?" Il l'observe attentivement, Sayuri se plaint rarement après tout. "Tu veux bien me changer de partenaire... ou de mission... mais je ne peux juste pas travailelr avec elle..." Kei se met soupirer à son tour, puis se frotte l'arrière du crane. "Erf, désolée Sayu, mais je peux rien faire pour toi là... on est bien trop débordés et cette genin est disponible en même temps que toi. Va falloir avec, au moins pour cette fois !" Le gars retourne à ses affaires, laissant la Mojuzuka dans l'embarras.
Elle plaque ses deux mains violemment contre son visage, complètement désespérée. "Tout mais pas elle..." grogne-t-elle insatisfaite de la réponse de Kei. Traînant les pieds, Sayuri finit par accepter son sort et marche à reculons jusqu'à la sortie du village caché de Kaminari no Kuni. Puis lorsqu'elle l'aperçoit, la Mojuzuka prend une pause avant de s'avancer à nouveau. Priorité à la mission. "Yo." Ah ouais nan mais là... faudra pas en demander plus venant de sa part. "Besoin d'un p'tit récapitulatif de la mission ou c'est bon ?" Elle plante son regard, sévère, dans celui de la Yotsuki. L'objectif ? Ne pas s'entre-tuer en chemin... ce serait con de foirer la mission pour un crépage de chignon !
Mission:
Intitulé : Les mercenaires d'Houjun sont plutôt réputés dans le village. Connus pour porter secours aux plus démunis, il semble qu'ils soient versatiles. Certains les adorent, les considèrent comme des modèles, d'autres s'en plaignent. Kumo a reçu un rapport selon lequel les mercenaires seraient à la botte de monsieur tout le monde. En bref, il suffirait de se payer leurs services pour qu'ils s'en prennent à la population qu'ils sont censés protéger. Autrement dit, les gens qui les prennent pour des héros peuvent parfois subir leurs violences pour des vendettas personnelles, ou autres sombres motifs.
Vous êtes envoyées sur place pour mettre un terme à cette mascarade : les mercenaires ne sont pas la police, encore moins quand ils sont aussi corruptibles.
Objectifs : - Rallier Houjun - Constater les faits qui sont reprochés aux mercenaires - Faire cesser ce cycle de loi du plus riche
Récemment rentrée de la mission avec Mishima Seika, Kaori s'était attendue à etre remise au placard quelque temps avant de rempiler, mais sa surprise fut totale lorsqu'un nouvel ordre de mission la rappelant au front lui parvint. C'est donc sans se faire prier que la jeune femme prépare à nouveau son sac. Enfilant son accoutrement habituel de mission, l'adolescente se jette hors de sa masure et rejoint le flot incessant et mouvementé des shinobi de kumo dans leur ballet aérien. Arrivée rapidement aux portes du village, elle prends connaissance des détails de son affectation avec le poste de garde. Puis manque de peu d'éclater de rire à la découverte de son binôme.
Visiblement, ces pérégrinations allaient cette fois la mener dans la province d'Houjun, fief des grands de la nation des nuages. Bien qu'elle n'y fusse jamais allée en personne, la kunoichi avait déjà eu vent de la beauté de la région, prisée par les riches marchands, propriétaires et autres noblions qui avaient fait de cet endroit leur lieu de villégiature privilégié. Mais apparemment, l'administration de Kumo avait eu vent de problèmes majeurs avec la population, si bien que la zone était catégorisée comme soumise à forte influence anti-kumo. Un détail qui jouerait sûrement un grand rôle dans la mission du jour. Enfin, au moins aussi grand que la kunoichi l'accompagnant dans cette délicate affectation: Mojuzuka Sayuri.
Si les deux femmes avaient déjà eu le plaisir - plus ou moins - de faire connaissance, et avaient même déjà fait une mission en tandem, leur dernière rencontre avait été dans l'arène. Si l'affrontement avait techniquement été remportée par la basanée selon le jugement officiel du jury, l'adolescente quand à elle avait considéré avoir été totalement annihilée par la dompteuse et portait encore aujourd'hui une cicatrice cuisante dans son égo. Néanmoins, si elle était de nature particulièrement rancunière, la basanée tenait encore plus à son image professionnelle qu'à ses griefs personnels. De fait, elle aborderait donc l'affectation en question de la manière la plus sobre qui soit: avec sympathie et sans à priori négatifs. Après tout, Sayuri avait déjà fait étalage de ses capacités de sonsorielle et s'avérait être un atout indispensable pour toute mission. Une qualité respectée par la basanée, qui décrocha un sourire à la Kunoichi lorsqu'elle se présenta enfin devant elle.
Son ton était sec, cassant. Antipathique même. Visiblement, elle non plus n'avait pas digéré leur affrontement dans l'arène et pour être tout à fait honnête, voir la Mojuzuka ainsi consternée de devoir faire équipe avec quelqu'un qui avant tenté d'abattre son rapace l'amusait grandement; au point même de penser à laisser tomber tout désir de vengeance. Quoiqu'il en fut, il était clair que la jeune femme en voulait à sa collègue, et c'était son droit. Néanmoins, l'adolescente ne s'estimait nullement responsable d'aucune faute: elle avait visé la victoire et agi en conséquence. Cependant, l'occasion était trop belle pour ne pas l'asticoter légèrement, tout en gardant en tête la réussite de la mission bien sûr. C'est donc d'un ton amusé qu'elle lance, à son tour:
" Salut, Sayuri. Ouh, je te sens tendue. J'ai les infos nécessaires. On fait comme avec Echo et tu prends le lead? Des idée pour comment engager la mission? ".
Si un regard pouvait tuer, Kaori serait déjà sans doute si pieds sous terre à présent. Le regard noir de son aînée ne rencontra toutefois aucune animosité de la part de sa cadette, mais plutôt de l'hilarité. L'hilarité de savoir qu'elle avait été aussi affectée par le coup de sang de sa comparse vis à vis d'Eiji sans doute. La mission promettait d'être divertissante.
Tout n'est qu'hypocrisie chez elle, Sayuri ne peut s'empêcher de tourner en boucle cette phrase dans son esprit lorsqu'elle l'écoute parler. Kaori ose lui parler avec nonchalence, voire même pire puisqu'elle semble amusée. La Mojuzuka grince des dents, mais elle ne doit pas oublier une chose : c'est une adolescente. Une sale gosse en somme. Bon, même si ce détail calme ses nerfs, Sayuri ne détend aucune de ses expressions. Donc d'un ton toujours aussi sec, froid limite glacial, elle ignore la partie qui la concerne et rentre dans le vif du sujet. "Faisons ça."
Puisque Kaori est tenue au jus de leur mission respective, aucun besoin de perdre plus de temps en déblatérant des absurdités. Ayant déjà travaillé ensemble par la passé, les deux kunoichis s'organisent de la même manière, à savoir la sensorielle devant et "l'autre" derrière. Sayuri est clairement sur ses gardes, peut-être est-ce dû à l'objet de sa mission... ou du fait d'être avec la Yotsuki. Ou p't'être les deux d'ailleurs, c'est même sur. Dans tous les cas, il faut bien mettre ses sentiments et ressentiments de côté ! Oui car leur mission risque de ne pas être de tout repos et d'un GRAND minimum esprit d'équipe pour mener à bien leurs objectifs.
Tandis que Sayuri se met immédiatement en route pour Houjun, son regard ne quitte pas l'horizon, cherchant un moyen de calmer ses nerfs pour réussir à collaborer avec sa "camarade". Ca risque d'être compliqué, surtout si cette nana se moque de la brune à chaque échanges qu'elles auront. Peut-être que changer le ton qu'elle emploie y joue... La Mojuzuki lâche un soupir, long. Très long. Puis elle finit par se reprendre, Sayuri est là pour une raison commune à Kaori, il faut donc prendre sur soi et faire preuve de professionnalisme ! De ce fait, elle reprend de nouveau la parole tandis qu'elle court à bonne allure. "On a aucune interdiction, mais si nous pouvons régler cette affaire sans en venir aux poings, cela devrait être réglé sans empirer la situation." Si elle dit ça, ce n'est pas pour rien... Sayuri connait très bien l'esprit combatif de la Yotsuki, un combat ne la dérange pas, bien au contraire ! "L'appât du gain est important à ces mercenaires..."
Sayuri repense au parcours de roturière qu'a vécu sa partenaire et se tourne alors dans sa direction -toujours d'un regard sévère hahaha-. "Une idée de comment les faire changer d'avis ?" La Mojuzuka replace son sugegasa d'un simple réflex quotidien avant de reprendre la parole. "Pour ma part, j'aimerai les observer. Voir les relations qu'ils entretiennent avec les civils. Notre arrivée qui va réclamer quelques changements risquent d'en déplaire à certains. il faut éviter que ça ne dégénère à cause de ça, bien au contraire. L'opinion publique doit rester positive..." Sayuri a bien quelques idées ou propositions à faire pour les mercenaires, mais le seul bémol, c'est de parvenir à les convaincre.
La frustration dans l'air était palpable lorsque les deux femmes se mirent finalement en mouvement. Visiblement extrêmement remontée, encore plus que Kaori ne se doutait, Sayuri prit a nouveau la direction des opérations. Probablement pas pas gaieté de coeur ceci dit, mais plus par professionnalisme. Une qualité que la basanée respectait et si elle allait continuer à lui balancer quelques piques de temps à autres, la situation délicate dans laquelle les kunoichi se précipitaient n'était nullement à prendre à la légère, et il leur faudrait une pleine coopération pour pouvoir s'en sortir sans heurt. Ainsi, la plébéienne décida d'adoucir le ton à son tour afin d'optimiser leurs chances de réussite. Après quelques temps, la dompteuse finit par lancer un profond soupir avant de rouvrir la conversation. Un effort qui semblait lui avoir coûté d'ailleurs, mais qu'elle était disposée à faire pour renouer le contact - aussi volatil qu'il soit -. L'aînée proposa de tenter de régler la situation sans pour autant recourir à la violence, soulignant qu'ils étaient bien plus ouverts aux gains monétaires.
Une observation assez correcte selon l'adolescente. La Mojuzuka enchaîna ensuite avec sa propre vision de l'approche à adopter avec sa collègue, soumettant une période d'observation avant toute prise d'initiative. Raisonnable, comme toujours. Cependant, certains points embêtaient la cadette, qui ne se priva pas de prendre la parole, mais sur un ton professionnel cette fois:
" Je suis d'accord pour la période d'observation, mais en même temps, n'oublie pas que selon les estimations du village, la population là bas n'est plus très coopérative avec l'armée Kumojin. Surtout si ces connards se font passer pour les nôtres. En plus, comme tu dis, ils en ont après l'argent, ils ne vont pas gentiment se casser et abandonner leurs poules aux oeufs d'or juste parce qu'on leur demande avec un grand sourire, aussi mignonne que tu puisses être ". et hop, une petite remarque assez honnête, innocente et pourtant inattendue vu la tension qui régnait entre les deux genin. Envoyer des signaux contraires: fait. Elle reprend alors le fil de sa pensée, avec un petit sourire en coin, Tu compte les faire partir comment si ce n'est pas avec la force? Les payer? Si c'est le cas, je ne pourrais pas vraiment participer malheureusement, je doute que le village accepte de négocier avec des terroristes. QUand à moi, je n'ai ni les moyens ni l'envie de le faire.
Ce qui m'étonne plutôt, c'est que Houjun est connue pour être le repaire des nantis, des domaines et de ceux qui ont les bourses aussi pleines que leur bide. Certains de ceux là pourraient même engager une petite armée de mercenaires pour chasser les indésirables. Or, pourquoi les chasser si ils peuvent les acheter? Maintenant, ils peuvent contrôler les armées des Daimyôs de part leur statut, et pense contrôler une partie de Kumo avec leur argent. Mon instinct me dit que quelqu'un veut salir le nom du village, et je ne vais pas laisser passer ça sans une punition sévère. "
Le ton menaçant qu'avait pris sa voix était particulièrement violent et Sayuri connaissait à présent suffisamment son binôme pour savoir qu'elle allait mettre cette menace à exécution. Toutefois, elle n'avait toujours pas proposé sa propre version de leur approche, chose qu'elle répara rapidement:
" On devrait cacher le fait que nous soyons des vrais ninja de Kumo. S'ils nous prennent pour de simples civils, ce sera plus simple de les prendre par surprise. En plus, la population ne nous enverra pas directement chier à la vue de nos emblèmes. "
Sayuri s'accorde sur certains points que mentionne sa partenaire, si les ryos sont le seul objectifs de ces sois-disant protecteurs de la ville, il risque d'être fortement compliqué de leur demander d'arrêter tout ça sans une contrepartie plutôt... couteuse. Toutefois, comme Kaori, la Mojuzuka ne souhaite pas mettre ne serait-ce qu'un seul ryo dans les poches de ces mercenaires et nul doute que, vu son passé, la Yotsuki ne souhaite et ne puisse tout simplement pas participer. Kaori tente d'amadouer la sensorielle avec des flatteries, mais Sayuri n'étant pas dupe et connaissant davantage l'autre kumojin, elle se doute que tout cela n'est fait que pour amadouer ou adoucir la compteuse. Sauf que c'est raté, Sayuri ne travaille pas avec l'autre kunoichi pour son plaisir, elle ignore donc ses propos, les prenant limite comme une pointe d'ironie... comme elle a su si bien le faire quelques instants plus tôt.
La Yotsuki commence alors à supposer qu'une tierce personne dirige la crise à Houjun dans l'ombre, la question est qui ? Sayuri sait pertinemment qu'une ou plusieurs personnes payent ces mercenaires, leur objectif n'est pas de découvrir qui, mais de faire cesser tout ceci... bien que connaitre la source peut certainement aider déjà pour comprendre leurs buts, mais aussi pour arrêter ce cycle dangereux. Kaori annonce donc qu'elle souhaite voir punie ces personnes, ce que peut comprendre la sensorielle, mais ne peut approuver ces propos. Elle fronce les sourcils, à croire que Sayuri ne sait faire que ça pour manifester son désaccord sans le mentionner. Sa collègue poursuit, la raison pour laquelle elle ne relève pas, du moins pas encore.
Kaori souhaite dissimuler le fait que toutes deux soient kumojin et donc des ninjas en enlevant leur bandeau afin de tendre une embuscade, que ce soit pour les mercenaires que pour les citoyens. "Tout d'abord, je n'ai jamais proposé de payer quoique ce soit, je souhaite trouver une alternative à ce système, pas en prendre le control par le même biais. Ceci n'aurait aucun sens." Dit-elle en se frottant le front. Puis elle reprend. "Enlever nos bandeaux, pourquoi pas, mais tous les citoyens ne sont certainement pas en accord avec la situation, donc certains pourraient nous déranger dans la procédure, mais pas tous. La plupart n'ont pas eu de soucis en particulier concernant les shinobis de Kumogakure." De ce qu'elle sait du moins.
Continuant leur course, Sayuri sait pertinemment que le trajet est long et moins elles perdent de temps et mieux c'est. Bien que la Mojuzuka ne soit guère satisfaite de travailler aux côtés de l'adolescente, il y a tout de même du bon. Kaori n'est peut-être qu'une tête brulée, mais elle n'est pas du genre à perdre son temps. "Bon, faisons ça... mais pendant un court lapse de temps, seulement lors de la phase d'observation. Nous ne pouvons pas agir délibérément en notre nom seulement, nous intervenons au nom de Kumogakure et en représentant le village." Cela lui semble important de le rappeler à sa camarade. "Ils doivent savoir qui nous sommes et pourquoi nous sommes là, tous. Mais je suis tout de même d'accord pour dissimuler ce fait, le temps de récolter toutes les informations possibles."
Sayuri accélère le pas, pressée d'arriver pour en finir rapidement. "Plutôt que de les acheter, je préfèrerai influencer l'opinion publique qui conçoit ces actions." Reprend-t-elle pour revenir aux moyens à employer. "Si la violence est necessaire..." La Mojuzuka plonge durement son regard dans celui de Kaori. "On en fera usage. Mais s'il est possible de l'éviter, on l'évitera." Sur ce point-là, Sayuri n'en démord malheureusement pas, surtout après avoir compris que cela a tendance à dégradé leur image, plus qu'elle ne l'améliore. "Profitons-en pour découvrir qui paye les mercenaires et mettons leur un gros coup de pression. Qu'on leur fasse peur avec la violence, sans les blesser, pourquoi pas. Mais j'imagine plus quelque chose d'autre." La droite venant se poser sur son menton, elle s'explique. "Déjà en remontant jusqu'à eux, on prouvera notre professionnalisme et savoir faire, on saura les identifier et on pourrait leur promettre la prison si ça ne cesse pas." Puis elle repense aux mercenaires et se dit que le mieux est soit de les recruter au sein de la police, soit les dégager du coin. Mais ceci est une problématique qu'elle décide de mettre de côté pour l'instant, préférant connaitre l'avis de sa partenaire sur ce qu'elle vient de dire.
Le trajet est long, mais elles se rapprochent. C'est l'occasion de se préparer de A à Z, ainsi sur place elle pourront agir efficacement et rapidement.
Etait ce de l'optimiste ou de la naïveté déplacée? Si les intentions de la dompteuse s'avéraient louables et nobles - comme toujours ? - les deux jeunes femmes n'avaient nullement le luxe de prendre leur temps en ces temps de crise, il leur fallait revenir au village le plus rapidement possible; d'autant que si l'approche frontale n'était sans doute pas la meilleure compte tenu du contexte socio-économique de Houjun, force était de constater qu'elle serait sans doute la plus efficace à très court terme. Une observation qu'elle ne tarda pas à noter d'un ton sarcastique:
" En temps normal, je serais tout à fait d'accord avec ton approche, mais on a pas le luxe du temps. Outre le fait qu'on a aucune idée précise de ce que les habitants pensent de nous en ce moment, on a ni le temps ni les ressources pour combattre leur propagande anti kumo. Notre mission consiste à les arrêter, point barre. Réparer les relations publiques, ce sera le boulot d'une autre équipe, pas la nôtre.
Et même, admettons une seconde qu'on arrive à les retrouver et entamer une discussion avant que je ne leur fracasse le crâne pour avoir sali notre bandeau, tu vas leur foutre la trouille avec quoi pour les convaincre? Ils ont de l'argent, de l'influence et peut être même le soutien du peuple. Rajoute à cela le fait que Kumo est littéralement en crise en ce moment et que du coup ils n'ont pas grand chose à craindre de la part des ninjas supérieurs qui seraient éventuellement nos seuls moyens de pression. "
Elle s'arrête de parler un instant, sentant la frustration la gagner à son tour.
" Rappelle toi qu'ils agissent eux aussi au nom de Kumo, et aux dernières nouvelles les villageois n'ont aucune raison de nous croire plus qu'eux. Tout ce qu'on a comme preuve qu'on vient vraiment de Kumo et pas eux, ce sont nos belles paroles, nos bandeaux et les papiers officiels de mission qui, soit dit en passant, pourraient très bien être falsifiables - voire même peut être achetés - pour peu qu'on y mette le prix. On a que dalle à part nos poings: pas d'argent, pas d'influence. elle soupire de dépit avant de rajouter, Maintenant, je t'ai dit que je suivais ton lead, et je vais le faire, j'ai tout autant envie que toi de réussir la mission. Mais si on a l'occasion d'en finir vite et bien avec eux avec un bon vieux tabassage en règle, je ne te demanderais pas la permission. "
La dernière phrase avait été prononcée de manière impérative et ne souffrait d'aucune contradiction. Plus que la volonté de protéger les civils, c'était leur fierté de shinobi qui était en jeu. Une affaire personnelle.
Le temps où elles auraient pu être complémentaire est désormais révolu, ni Sayuri, ni Kaori ne sont capables d'accepter de travailler de telle ou telle manière. Le seul problème dans tout ça, c'est la mission. Si les deux kumojin sont incapables de travailler ensemble comment la mission pourraient être menée à bien ? Bonne question. Sayuri ne bronche pas en écoutant les propos de sa partenaire, mais si elle ne dit rien, ce n'est pas pour autant qu'elle est d'accord avec les paroles prononcées. La Mojuzuka se fait violence pour éviter de rebrousser chemin et la laisser se démerder avec sa fierté mal placée. Froncement de sourcil, mâchoire serrée, Sayuri accélère le pas. Un plan ? Au diable. La sensorielle n'est pas en mesure de tenir en cage le lion qu'est Kaori et ce n'est ni son taff, ni son désir. Si la Yotsuki souhaite en venir au mains, qu'elle se débrouille, toutes deux travailleront chacun de leur côté, Sayuri ne leadera personne si ce n'est elle-même.
Il faut se rendre à l'évidence, une telle mission où les tensions du pays sont en effervescence, travailler ainsi sans aucune cohésion d'équipe, ça ne peut pas fonctionner. Sayuri le sait, elle le savait, mais on lui a refusé de changer de partenaire. Que peut-elle faire d'autre ? La brune repense à Danseitai Hiroki et se rappelle leur première rencontre, tout comme elle, il souhaite éviter au maximum d'user de la force. Sayuri ne peut pas avoir tord en voulant régler cette affaire sans violence. Kaori est encore jeune, peut-être trop. Elle ne comprend peut-être pas l'étendu de l'influence que peuvent avoir les shinobis de Kumogakure no Sato. Combien même certains ne les apprécient guère, en venir au poings avec eux n'aidera pas le pays à se relever. Ne voit-elle donc pas que c'est justement à cause de toute cette violence que les problèmes du pays s'accumulent ?
Tant pis. Sayuri n'a plus rien à dire à une tête de mule aussi inconsciente que détestable, la Mojuzuka ne peut PAS travailler dans ces conditions. De ce fait, elle ralentit le pas, puis finit par s'arrêter. "Continue seule et démerde toi. Tu ne comprends pas l'importance de notre venue et de l'impact que peut avoir la violence sur le pays. Je ne te parle pas de politique, au diable la politique. Si nous sommes envoyées aussi loin à cause de certains problèmes causés par ceux qui n'aiment pas Kumo, que crois-tu qu'il va se passer en devenant violent ? Toujours plus de haine. Donc toujours plus de travail ! Si tu ne souhaites pas comprendre, continues seule. Je ne m'associe pas à une inconsciente." Dit-elle sèchement et déterminée.
"Si tu veux n'en faire qu'à ta tête, qu'à cela ne tienne. Trace ta route, je rejoindrai Houjun seule et me démerderai seule. Si tu penses être capable de mener à bien cette mission seule avec ta violence, alors vas-y, on a plus rien à faire ensemble. Je ne cautionnerai pas une telle imprudence et tu seras seule responsable de toute la merde occasionnée par tes méfaits. C'est toi qui ne comprend l'urgence du pays, tu veux privilégier la rapidité que la qualité, mais plus tu bâcles ton taff, plus il y en aura à faire. Mieux tu le réalises et moins nous en avons !" Mouais, c'est quitte ou double. Sayuri tente de la raisonner et si ça ne fonctionne pas, elle saura à quoi s'en tenir. La sensorielle ne doute pas que Kaori est totalement capable de tracer sa route, quitte à prendre le risque de ruiner la mission si sa fierté en dépend. Dans tous les cas, les mots sont dits et Sayuri ne reviendra pas dessus.
Si elles doivent travailler séparément, qu'il en soit ainsi. Mais si par miracle la Yotsuki venait à comprendre que leur objectif à toute les deux est le même, alors elles seront capables de travailler ensemble, combien même Sayuri garde en elle une extrême rancoeur envers sa camarade. Pour l'instant, tout ce qu'elle souhaite c'est réaliser sa mission avec brio et le plus efficacement possible.
Pendant quelque temps, il semblait que la discussion était close, les deux kunoichi évoluant dans le pays sans échanger un mot. Supposant que le sujet serait à nouveau abordé une fois arrivées sur les lieux de la mission, Kaori avait accueillit cette pause avec joie, lui offrant l'occasion de se calmer les nerfs et éventuellement prendre du recul pour le bien de leur affectation. Pourtant, au bout d'un moment, la Mojuzuka s'immobilise brusquement. Surprise par cet arrêt, la Yotsuki s'arrête à son tour, perchée sur sa branche quelques mètres devant sa collègue. Cependant, avant qu'elle ne puisse articuler le moindre mot, l'autre femme se mets à aboyer les mêmes paroles qu'auparavant y ajoutant cette fois un véritable ultimatum: continuer seule ou rebrousser chemin.
N'en croyant pas ses oreilles, la basanée passe la main sur sa figure dans un geste d'agacement avant de poser son popotin couleur caramel sur sa branche. Elle passe quelques instants dans le silence à chercher ses mots. Convaincre Sayuri de travailler avec elle serait inutile, elle refuserait tout en bloc. Essayer de la convaincre? AUcune chance non plus, elle était bien campée sur ses positions. A la rigueur, la dernière possibilité de dialogue passait seulement par la tentative de compréhension. Autrement dit, s'accorder de manière cordiale sur le fait qu'elles n'étaient pas d'accord, mais travailler néanmoins à trouver un compromis sans mettre leur mission en danger. Hors, le pire scénario était en train de se dérouler et, visiblement incapable de trouver le moindre compromis, la dompteuse était prête à jeter la mission aux oubliettes pour un caprice.
Avant de parler à son tour, Kaori prit le temps de prendre une grande inspiration avant de lancer avec la voix la plus neutre possible, tenant tant bien que mal de cacher sa lassitude extrême:
" Bon. On va mettre les choses au clair, Mojuzuka. Tu ne m'aimes pas, bouhou, ça me fait une belle jambe. T'aimes pas mes méthodes, pareil. La seule putain de chose qui compte c'est qu'on a une mission à accomplir et elle consiste à stopper des fils de pute qui salissent notre village. T'as regardé la carte d'opinion publique au QG ? la grande majorité des gens à Houjun peuvent déjà plus nous voir en photo. Tu t'attends à ce qu'ils t'accueillent à bras ouverts? Moi je m'attends à des gens qui sont prêts à nous lyncher sur place publique parce des petits malins ont trouvé ça marrant d'usurper notre nom et apparemment ils sont plutôt bons à ce petit jeu. Tiens pire même, je m'attends à ce que les mêmes qui nous usurpent se dressent contre nous à la seconde même où on est découvertes et qu'ils soient en plus soutenus par la population qui nous aura déjà diabolisé.
Si on avait le temps et les moyens de jouer les gentils petits émissaires, je me prendrais peut être au jeu, mais c'est pas ce qu'on nous a demandé. Tu veux ignorer les ordres ? Tu te prends pour qui? Sans déconner, t'es Jônin? T'es diplomate? T'es la Raikage? Non. T'es une putain de Genin comme moi. Tout ce qu'on nous demande c'est d'exécuter les ordres. On ne nous demande pas notre avis, mais d'accomplir notre mission avant tout. Maintenant, on doit faire avec les cartes qui nous sont données et là, on est dans une impasse toi et moi.
Soyons réalistes une seconde. Si on se mets toutes les deux sur la mission avec chacune une approche différente, on offre non seulement une mauvaise impression, mais en plus on risque de se saborder l'une l'autre. Et je refuse de rater une mission pour une raison aussi stupide qu'un désaccord entre les deux ninja. Si t'es pas prête à faire un pas vers moi, alors je vais le faire pour le bien de la mission: Je n'ai ni le temps ni l'envie de jouer aux gentils petits émissaires, MAIS je suis prête à le faire pour cette fois parce que tu me balances un putain d'ultimatum dans la gueule.
Donc voilà ma proposition: On fait cette mission parce qu'on a pas le choix de toute façon. On le fait à ta manière, et je m'engage à pas moufter un mot plus haut que l'autre, mais de participer quand même au mieux de mes capacités pour qu'on puisse la mener à son terme. Tu veux qu'on se la joue gentils Kumojin en évitant au maximum la baston? BON. Une fois que c'est fini, basta. On espère ne jamais avoir affaire à nouveau l'une à l'autre.
La détermination de Sayuri l'empêche d'accepter certaines idées de la Yotsuki, bien fermée elle préfère continuer seule plutôt que d'être associée à l'autre kumojin. Cette dernière semble avoir beaucoup à dire d'ailleurs et elle le fait sans attendre. Ce qui suit ne va en rien apaiser les tensions, bien au contraire, mais cela va tout de même faire avancer cette mission qui importe tout de même aux deux genins. La dompteuse l'écoute donc, se rendant bien compte que sa coéquipière n'a strictement rien comprit. Sayuri est bien la dernière a outrepasser les ordres et à se croire plus haut qu'elle ne l'est, penser le contraire est vraiment ironique. Elle la laisse cependant continuer de se fourvoyer, ce que Kaori pense d'elle n'a que peu d'importance à ses yeux.
Quand la Yotsuki termine son petit discours, Sayuri lâche un soupir. "Je n'ai jamais refusé ton idée de cacher nos bandeaux, mais de le faire un temps et non tout le long. Le fait que tu ne comprennes pas l'importance d'agir officiellement sous notre véritable identité, c'est ce qui m'interpelle le plus. A croire qu'être kumojin est une épine dans ton pied." Oui, camoufler son identité le temps des interrogatoires les aidera sans aucun doute, agir par la suite en la dévoilant prouvera que Kumo est utile aux civils et, surtout, fidèle à ses principes. Ceux qui se trompent sur Kumo seront bien obligés d'accepter la vérité... et ce n'est pas en agissant entièrement sans cette identité que le binôme redorera le blason kumojin aux yeux de la population. Kaori semble tout aussi têtue que la sensorielle, sans leur confrontation au tournoi kumojin, peut-être que la situation du jour aurait été différente, qui sait ? Le fait que Kaori soit persuadée que Sayuri agisse sous l'influence de ses ressentiments envers la Yotsuki est problématique, puisque la seule chose qui l'influence c'est sa fidélité à Kumogakure no Sato. Certainement pas une gamine sanguinaire.
"Bref." Commence-t-elle, saoulée de se savoir aussi incomprise. "On peut se remettre en route." La Mojuzuka prend son bandeau frontal et le fourre dans sa besace, puis la seconde qui suit elle se remet à courir en direction de Houjun. La mission prend un très mauvais départ, à voir si cela s'améliorera ou si elles seront confrontées l'une à l'autres encore et encore. Dans l'immédiat, Sayuri est tout de même d'accord avec l'autre brune sur un point. L'espoir ne jamais plus recroiser cette adolescente... même si elle l'espérait depuis leur dernière rencontre déjà. Le fait que Kaori soit du même avis désormais est une bonne chose, elle se rend enfin compte qu'elles ne sont finalement PAS compatibles.
Outre toutes ces tensions, la distance entre le duo et leur destination se rétrécie de plus en plus, les rapprochant de leurs objectifs du jour.
Il semble que les deux femmes soient finalement parvenues à un consensus. Aussi étonnant que cela puisse paraître, la dompteuse ressasse à nouveau la proposition de sa consoeur, soulignant que la basanée semblait prendre le fait d'être Kumojin en grippe. Une remarque qui a comme effet étonnant de déclencher un petit rire amusé chez l'adolescente, probablement pas la meilleure réaction, mais elle relève tout de même:
C'est peut être ça l'origine de notre incompréhension tiens. Je ne ne partage pas ton niveau de patriotisme, Mojuzuka. Non seulement je ne suis pas native de Kumo, mais je suis un soldat d'abord, et une Kumojin ensuite. Contrairement à toi qui semble donner toute une dimension émotionnelle à la chose, je ne fais que mon devoir, ni plus, ni moins; un nuance certes, mais qui a de l'importance. A la rigueur, de mon point de vue c'est à Kaminari en général que je dois un patriotisme à toute épreuve, pas seulement Kumo mais vu la situation actuelle, difficile de dire qui est le plus à plaindre. Je respecte le village pour ce qu'il a fait de moi et je paye ma dette avec mon temps, mon sang et ma sueur. Au final, c'est une transaction où tout le monde est gagnant: on m'apprends à faire ce que j'aime et en retour, je suis payée pour faire exactement ça. Win-Win.
Visiblement, la dompteuse est finalement décidée à reprendre le cours de la mission. Après avoir retiré son bandeau de sa ceinture à son tour et l'enfourner dans son sac de voyage, la basanée saute à la poursuite de sa collègue. Elle allait sans doute entendre parler de son laïus sur le patriotisme, tôt ou tard, mais l'adolescente ne craignait nullement de revenir sur le sujet. Assumant pleinement ses positions, elle se contenterait de répéter plus ou moins la même chose, précisant peut être certaines positions ici et là.
Du reste, elle allait agir comme elle l'avait promis: aider l'autre au maximum de ses capacités et se retenir autant en paroles qu'en actes jusqu'à la fin de la mission. C'était sans doute juste un mauvais moment à passer. Du moins, c'est ce qu'elle espérait...
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