Pour le reste du monde Kanzaki a l'air d'un enfant un peu rêveur. Pour son clan, c'est un être qui aurait du être détruit depuis bien longtemps, ou du moins, il aurait du resté dans son "placard". Il ne doit sa survie qu'à sa parenté avec l'ancien chef du clan.
L’humidité d’un souterrain et le crépitement des flambeaux accrochés aux murs… Lorsque l’on rentre dans cette pièce, il n’y a qu’une passerelle qui s’avance, le reste n’étant que du vide. À l’extrémité de cette passerelle se trouve un buste ainsi qu’une tête baissée… Ni bras, ni jambes…
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Le vent souffle sur les dunes de sables de Kaze tandis qu’une escouade de shinobis s’avancent à la lueur de la lune. Le village à beau avoir été fermé, certaines taches internes doivent être réglé dans la plus grande confidentialité. « Aucun témoin » est la directive qui a été donné aux quatre ninjas pour leur mission. Leur objectif : le chef d’un clan de caravaniers. Ils finissent par arriver au campement et observent.
Kanzaki vient observer avec attention le camp, notant l’emplacement des gardes dans sa tête. Son chef d’équipe explique le plan à suivre, mais il ne semble pas écouter, préférant hocher la tête de manière répétée et sur un rythme constant, telle une machine. Finalement, le dirigeant de l’escouade finit par claquer des doigts devant le rêveur.
-Kanzaki, concentres toi… Tu as compris ce que tu dois faire ?Le jeune garçon hoche la tête avant de sourire en direction de ses coéquipiers.
-Oui, on doit éliminer la cible et ne laisser aucun témoin.Les membres du quatuor hoche la tête puis en un instant, ils passent à l’attaque.
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De longs cheveux viennent couvrir le buste sans vie. De longues chaînes accrochées aux murs viennent s’enrouler autour de lui. Ce dernier gesticule toutefois par moment, visiblement les chaînes qui le maintiennent suspendus semblent le gêner.
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Les ninjas passent à l’attaque, autant dire que les caravaniers n’ont aucune chance. Kanzaki vient plonger dans le sable, ses doigts viennent s’allonger et ses ongles se déploient. Il commence alors à creuser telle une taupe. Des cris surviennent au-dessus de lui, les siens ont commencé les hostilités. Il surgit alors d’un seul coup sous les pieds d’un garde avant de lui adresser un sourire. Le bras de l’Itsuru vient quitter le corps de son propriétaire, s’élançant vers la gorge du garde, la broyant. Après un craquement d’os, le cable relié au bras vient tirer celui-ci pour le refixer au reste du corps. Les combats sont brefs. Les marchands n’ont pas l’ombre d’une chance face à des assassins du clan Itsuru.
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D’étranges mécanismes ne demandent qu’à s’enclencher, malheureusement les sceaux présents sur l’ensemble du buste viennent s’allumer pour stopper les mécanismes. Un cri de douleur vient alors émaner de cette chose enchaînée.
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Le camp est en feu, les caravaniers jonchent le sol. Les ninjas s’apprêtent à partir qu'en un incident survint : une attaque. Une déflagration vient arracher la tête d’un des ninjas. Les regards viennent se poser sur Kazanki qui conserve son sourire tout en venant diriger son canon brachial en direction d’un autre membre de son clan.
-Mais… Kanzaki !
-Il ne doit rester aucun témoin.Un combat s’enchaîne entre l’Itsuru et ses coéquipiers jusqu’au matin. Aux premières lueurs de l’aube le combat vient à cesser après la fuite du dernier combattant. Kanzaki se tient là, debout au milieu des décombres, un bras mécanique en moins. Après quelques minutes de réflexion, il décide de reprendre la route de la maison.
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Les lourdes portes en métal viennent s’ouvrir. Une femme vient pénétrer sur la passerelle et marche en direction du prisonnier. En s’approchant, elle peut discerner le visage de ce dernier, visiblement il n’a plus d'yeux dans ses orbites.
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Toujours est-il qu’à son arrivée au clan, ce fut pas moins d’une vingtaine des siens qui l’accueillir, ainsi que son père : Itsuru Kadeki.
Mais pourquoi ? Pourquoi donc ? Lui qui avait réussi sa mission, pourquoi finissait-il par terre ? Était ce parce qu’il n’avait pas réussi à abattre l’intégralité des témoins ?
-Mais père j’ai…Puis tout devient noir… À son réveil, Kanzaki était dans cette pièce sombre et lugubre, enchaîné. Avec le temps il apprit le nombre de pierres que comptaient les murs ainsi que le nombre de secondes entre deux repas…
Le temps. C’est amusant de voir comment il passe et les dégâts qu’il laisse sur les individus. L’Itsuru a pu ressentir les dégâts de ce dernier sur ses gardiens. Ne pouvant les voir, il les a entendus. Il a entendu leur voix se détériorer, leur souffle se changeait. Les plus amicaux d’entre eux lui confiaient les vicissitudes de leur vie. C’est comme ça que le ninja a pu garder quelques nouvelles sur le monde qui n’était plus le sien. Car même le corps du monde subit les outrages du temps.
Quant à celui de Kanzaki, il est resté tel quel. Bien entendu, l’humidité a rongé les extrémités de son corps qui accueillait autres fois ses prothèses, mais les changements interne à son buste on maintenu la jeunesse de l’adolescent. Mais il serait mal venu d’affirmer que le temps n’a pas causé des dégâts sur l’Itsuru. Enfermé un être vivant sans la moindre occupation et sans réel repère temporel et vous verrez son esprit se briser en petit morceau. Rajoutez en plus à cela un garçon qui à l’age d’être votre grand-père et vous obtenez une bombe à retardement.
Il faut cependant prendre garde aux esprits brisés, surtout lorsqu’il s’agit de celui d’un Itsuru. Car l’esprit tout comme le corps est modulable, changeant. Il suffit d’avoir les bonnes prothèses...
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La femme s’approche de l’oreille du condamné murmurant ces quelques mots…
-Tu as de la visite… Quelqu’un de Suna.