La capitale de Yûdashi semble être un endroit calme sans réels conflits. La prospérité du clan Nobasu et leur histoire au sein du pays, est populaire auprès des Amejines. C’est la raison pour laquelle, quand il y a des soucis, ils se tournent naturellement vers le clan manieur de caoutchouc. Depuis quelques temps, cela se fait de plus en plus. De nombreuses plaintes partent des ouvriers travaillant dans une même industrie parmi celles que comportent le pays. Cette industrie de métallurgie, utile dans la confection d’armes ou d’armures, a plusieurs entrepôts dans le pays, près de la ville de Yûdashi. Les ouvriers y travaillant se plaignent de plus en plus de leur condition de travail.
L’un d’eux, Mitsumasa, se fait la voix de cette colère depuis le début des mésententes avec leur chef. Il y a quelques jours, il s’est fait violemment rouer de coups par un petit gang de trois personnes alors qu’il allait à son travail. Depuis, il n’a pas été en mesure de retourner travailler et vit dans la peur que ce gang le retrouve. Mauvaise rencontre fortuite ou réel harcèlement ?
Le clan Nobasu vous envoie tous les deux mener votre enquête afin de savoir ce qu’il s’est réellement passé. Probablement des histoires d’argent, d’après eux.
Tâches du contrat
Cette fois, c’était du lourd, du très très lourd. J’allais rencontrer la famille des copains ! Enfin, c’était presque comme ça. C’était que j’allais travailler pour elle. J’étais presque tentée de faire ça gratis, juste pour le copain, mais Ishiyato se retournerait dans sa tombe, et ça, ça sera pas lui rendre hommage. Déjà que je bossais avec Sena sur les tables de multiplication…
Donc, j’étais avec Moto à la capitale du Pays de la Flotte. J’avais trop rien dit, mais j’aimais pas, être mouillée tout le temps, et au printemps, ça flottait quand même grave. Mais j’espérais que Moto était content, lui.
Mais par contre, moi, j’étais pas contente de ce que les gens se faisaient entre eux. Depuis quand ils se foutaient à trois pour ruer de coup quelqu’un ? Depuis quand les gens voulaient plus travailler ? Limite la grève ? Tous des syndicalistes, c’est ça qu’aurait dit Ishiyato, bien évidemment. Mais du coup, notre boulot, ça serait de mettre une attelle au syndicaliste malmené, voir si les syndicalistes qui disent bosser vingt-heure par jour avec des cafards, c’est fondé, et si c’est pas, les bouter. Enfin, même si ils étaient dans des conditions dégueux, je crois bien qu’on d’vra les bouter. Mais dans c’cas là… Ca s’rait plus compliqué. J’aime pas, quand les gens sont exploités.
- T’est près, Moto ? On va faire les gentils ensemble, et c’est vachement cool j’trouve.
J’lui fis un grand sourire. On était devant la baraque de notre bonhomme, Mitsu-masa, j’crois qu’il s’appelait, enfin, j’espérais que Moto avait une meilleure mémoire que moi pour ces choses là.
Je frappai trois coups secs, bombant le torse pour essayer de me rapprocher de l’épaule beaucoup trop haute du clown. On devait avoir l’air sacrément drôle, tout les deux. Un grand avec un nez, une p’tite avec des cornes. Les Chiens Rugissants, troupes itinérantes, ouais.
Une femme entrouvrit la porte ; la quarantaine, l’air triste et méfiant, la chainette qui retenait le panneau de bois lui barrait le visage, ce qui donnait un aspect encore plus dramatique à la chose. Pourquoi tout les gens ils avaient l’air si triste. J’avais l’air si triste, moi aussi ?
- Qui êtes-vous ?
Sa voix était méfiante, pleine de rancoeur. Eh beh… Faudrait au moins les brochettes Spéciale Sora, pour la dérider.
Je lançais un regard plein d’entrain à Moto et lui calai un p’tit coup de coude sur le bras. C’était à toi, mon poulain. Comme on avait répété. Comme Ishiyato avait répété pour moi. Donne tout.
Tired Mustache avait rendu l'âme pas dans le sang, les larmes et la sueur simplement comme n'importe quel gratte papier qui manque de condition physique. Le cœur de pierre de l'alpha toutou avait finit par céder face à la pression d'une entreprise en pleine expansion. Les chiens rugissants avaient l'espace de quelques jours cesser de rugir pour mieux glapir ou japper d'un air triste. Pourtant, c'est de la petite cornue, la plus proche du boss que vint le retour des rugissements qui sont plutôt propres aux grands félins qu'aux petits canins. Elle reprit la boutique et Motobaro, qui avait des atomes crochus avec la jeune femme, se laissa aller à l'idée de la suivre dans ses aventures. Le principe restait le même Moto donnait de sa personne en échange l'entreprise lui trouvait des contrats. Pour le mercenaire qu'était le Nobasu, cela diversifiait la demande et lui évitait de passer trop souvent par le pays de la pluie. Toujours considérer comme un paria par bon nombre de membres du clan Nobasu, les relations n'étaient pas super entre eux et lui.
Aujourd'hui, pourtant, il se retrouvait sous une grosse averse à Yûdashi pour un contrat commandé à l'origine par le clan Nobasu lui-même. Hakushi avait fait appel au service du petit frère, mais c'était différent là, c'était le clan, le commanditaire, pas seulement un intermédiaire. Une tension aveugle montait sous les pluies diluviennes d'Ame no kuni, assez pour inquiéter la grande sœur. Ce n'était donc plus vraiment pour l'argent, mais pour régler un problème interne. Les tensions entre amejins se font de plus en plus fréquentes d'après le rapport et sous ses airs de grand benêt avec des difficultés d'élocution, Moto est inquiet. Qu'est-ce qui se cache derrière tout ça ?
Devant le logement d'une victime d'agression très actif parmi les contestataires, Sora se montra très optimiste et heureuse de partager ce contrat avec le clown. Devant la petite trogne mignonnette de la rouquine Moto se dérida et répondit un sourire par son propre sourire affiché en banane sur son visage :
Nous-ça gentil, oui. Gentil avec les gentils, précisa le grand bonhomme au nez rouge.
Sans plus d'attente, la petite frappa plusieurs fois à la porte. Celle-ci s'ouvrit dévoilant la moitié du visage d'une femme d'un âge moyen, le visage barré par l'accablement et la suspicion. Elle demanda ce que ce drôle de couple venait foutre ici. L'image devait être amusante ou étrange de voir une gamine haute comme trois pommes avec de petites cornes sur la tête et un grand baraqué au look enfantin affublé d'un nez de clown. Sora encouragea sa recrue à parler à cette dame. Pourtant, la petite savait que ce n'était pas le fort du gentil géant de tailler la bavette, enfin son coup de coude acheva de décider le shinobi à s'exprimer :
Hm... vous-ça Tiramisu, interrogea le clown innocemment en tentant de prononcer le nom de la victime de l'agression ?
C'est pas une pâtisserie, ici... monsieur, répondit la femme encore plus méfiante que précédemment.
Si, si vous-ça victime. Vous-ça agresser, surenchérit le Nobasu.Nous-ça contrat pour le clan Nobasu. Enquêter, enquêter, pas inquiéter. Nous-ça aimé les gâteaux, pourtant, assura le shinobi comme si c'était véritablement logique de conclure son argumentaire sur ce point précis.
La femme eut un temps d'arrêt comme étonné par le discours de son interlocuteur puis elle regarda tour à tour le clown puis la petite, le clown puis la petite et encore une fois avant de leur claquer la porte au nez.
Vous-ça Misutira, essaya le mercenaire en verlan sans plus de succès.