C’est le printemps, les cerisiers sont en fleur, les oiseaux reviennent tout doucement de leurs migrations dans les pays du Sud pour s’installer dans les montagnes, les hommes du Raikage vaquent à leurs occupations. Pour ma part, après avoir grandement développé mon endurance au combat, j’ai reçu quelques congés, l’occasion pour moi de célébrer l’anniversaire de ma petite sœur, la cadette de la famille qui va avoir treize ans. Demain, à cette heure-ci, je serais avec mes sœurs, entre Suibaku. Afin que tout soit parfait, j’ai demandé de l’aide à un ami pour le gâteau. Hiroki devrait bientôt arriver. Mon père aussi doit passer, pour s’assurer que tout se passe bien et discuter de la fête de demain, mais de ses propres mots, il a « confiance en moi » pour que tout se passe bien.
C’est en partie pour cela que j’ai invité Hiroki le maître pâtissier : pour que tout se passe bien. J’aimerais beaucoup que mon père soit fier de moi et que ma sœur passe un bon anniversaire, j’ai fait de grosses courses, suffisamment pour refaire le gâteau une fois ou deux si nous ratons la première fois, même s’il n’y a aucune raison que ça ne marche pas dès la première tentative. J’ai un moulin entier de farine, des montagnes d’œufs, des tonneaux de crème, une vache entière de lait, assez de sucre pour donner une crise de foie au clan Akimichi. Sans compter les fruits, j’ai dévalisé la moitié du marché pour me procurer les groseilles, les mures, les pommes. Ils coûtent cher à Kumo, le village est en altitude.
On toque à la porte de ma maison. J’ouvre à Hiroki.

« Mon ami, comment vas-tu ? Entre je t’en prie, je vais te faire visiter. » Le temps qu’il se déchausse et enlève sa veste, et nous voilà en visite, « tu veux un verre d’eau ? » Je lui montre la cuisine, puis le salon. « Mais j'en oublie mes manières, raconte-moi ta journée. »

Pendant une journée ensoleillée, Hiroki dégustaient des éclairs à la crème, bien girly, nappage rose, petites pailletes argentés. Bref déjà que les boulangeries et pâtisserie c'est pas commun à Kaminari, on est plus foudre et katana que pains aux raisins et éclairs. Autant dire qu'on voit tout de suite que c'est fait maison, impossible de trouver ça dans une boutique du coin. Hiroki savoure sa douceur, son air d'enfant qui s'empiffre fait tache avec son physique de colosse, vision troublante pour le commun des ninjas. Malgré cela, une jeune femme l'a approché, visiblement intriguée par son œuvre. La bouche trop pleine pour répondre, le glouton lui tend un éclair, le plus naturellement du monde. L'autre but de la pâtisserie, c'est aussi de partager et de voir l'air satisfait des personnes qui les dégustent. Visiblement, elle a apprécié, car elle a directement proposé au colosse de venir chez elle le lendemain pour l'aider à faire un gâteau d'anniversaire. Dans l'armée, ses talents culinaires étaient appréciés, mais comment dire, les éclairs roses, les gâteaux dignes d'un anniversaire d'une gamine de 5 ans sur le thème des princesses, na ce n'était pas le lieu. Puis il n'avait pas vraiment l'équipement ni le temps, à l'armée ou il se déplaçait tout le temps, il ne pouvait pas se poser et faire des petites recettes peinard. Mais maintenant qu'il est posé au village, il a un peu plus de temps pour lui. Alors il accepte volontiers, exciter comme un gosse.

Malgré le fait que son "apprenti" à précisé qu'elle a tout ce qu'il faut chez elle, le géant à préparé une tonne d'équipement et d'ingrédients, juste au cas ou. Les sacoches remplies, chargé comme une mule, il se dirige d'un pas enjoué vers la résidence de Momji, tout sourire.

L'appartement de la jeune fille est un peu plus grand que le sien vu de l'extérieur. Hiroki a eu un appartement basique, il n'as presque plus la place de bouger avec tout le bordel qu'il y a. Momji lui ouvre la porte presque immédiatement, et il ne se fait pas prier pour rentrer.

"Excuse-moi, j'ai pris deux trois bricoles, en me disant que ça pourrait servir, on ne sait jamais."

Deux trois bricoles, plutôt une armada d'instruments et de denrées alimentaires en tous genres. Il pose ses sacoches où elle lui indique, mais elle ne pourra pas l'aider à tout enlever, une seule sacoche doit être trop lourde pour elle.

Honnêtement, le petit nit douillet de son hôte est sûrement plus masculin que son propre taudis. Mais Hiroki est tout de suite captivé par la table de la cuisine, avec plus de matière première qu'il pourrait rêver avec ses moyens actuels, et lâche un soupir d'admiration, occultant la question de son hôte.

"Tous ces ingrédients, c'est génial, on va faire de l'art aujourd'hui !"

Dit-il en se frottant les mains.

« Oui ! Un gros gâteau. » Avec des paillettes, un joli nappage aux fruits rouges et de la crème, un bon gâteau pour se régaler en famille.

Il faudra aussi en faire un pour Hiroki, s’il n’a pas été invité, je le vois mal repartir les mains vides après m’avoir aidé. Ce ne sera que la moindre des choses, pour toute l’aide qu’il aura apporté à la confection du gâteau.

« Tu peux poser les outils sur le comptoir de la cuisine, en attendant j’ai sorti le livre de recette et la balance. Je songeais à faire quelque chose de massif pour ma petite sœur, qu’elle en ait encore pour plus tard. » J’observe les instructions, puis les ingrédients, puis l’outillage.

Aujourd’hui, nous allons nous improviser pâtissiers, mais dans les règles de l’art. Je ne compte pas faire un gâteau indécent, je compte faire quelque chose qui restera dans les mémoires et fera plaisir à l’œil comme au palais. C’est pour cela que j’ai sollicité l’aide de mon collègue, pour faire le plus grand des desserts. Un bref coup d’œil sur le livre de recette m’indique que nous allons avoir besoin de crème en forte quantité, du lait concentré, de la pâte à chou, de la crème au beurre, de la crème pâtissière, j’ai un hochement de tête. Nous avons toute la journée et par les dieux, qu’elle va être longue. Jamais il ne me serait venu à l’esprit que ce gâteau se faisait en de telles proportions, deux fois.

« Hiroki, je vais avoir besoin de ta force pour le lait concentré, il faut en faire une grosse casserole. Tu pourrais m’aider avec ça ? Il faut que je prépare la pâte à chou en attendant. » Je lui tends plusieurs bouteilles et un gros sac de sucre. « Merci ! »

Chacun de notre côté, nous nous attelons à la préparation du gâteau, prenant soins à suivre scrupuleusement la recette. J’aimerais bien faire une petite pièce montée au sommet du gâteau, rien d’extraordinaire, le symbole du clan Suibaku, mais pour cela, il faut déjà une certaine habilité en pâtisserie que je doute avoir, contrairement à Hiroki.
Maintenant que j’y pense, il faut que je le prévienne : nous risquons d’avoir de la visite aujourd’hui, mon père passe à la maison voir si les préparatifs avancent bien.

« Au fait, mon père va passer. Il vient me rendre visite, discuter un peu du gâteau. Il est un peu froid au premier abord, mais tu verras, il est très gentil une fois qu’il connaît les gens. C’est juste qu’il est un peu réservé. Ne t’inquiètes pas s’il est distant, il l’est avec tout le monde au début, il n’aime pas trop montrer ses sentiments. Il dit que ce n’est pas le rôle d’un homme que de montrer ses émotions, qu’ils doivent être virils. » Je vérifie la consistance de la pâte à chou. « Mais je pense que ce sont des balivernes, si les hommes étaient plus sensibles, nous aurions moins de querelles au sein du clan. »

Quand Hiroki entend qu'elle compte faire un gâteau massif, il est enchanté, moins quand elle lui demande de faire du lait concentré. ça prend des heures pour en faire, heureusement qu'il a apporté sa réserve d'ingrédients.

"Heum. Momji, tu sais que le lait concentré, ça prend des heures à faire ? Heureusement pour nous, j'ai pensé à prendre des ingrédients de secours."

Le maître pâtissier sort deux énormes pots de lait concentré de ses sacs, ça va leur facilité la vie.

"TADA !!!!! Déjà prêt, Occupe toi de préparer la pâte à choux, je t'aiderais ensuite à la façonner."

Hiroki remarque le symbole du clan Suibaku griffonné sur un carnet, et devine les intentions de la jeune apprentie.

"Laisse-moi deviner, tu veux le symbole du clan en haut du gâteau, c'est ça, ne t'inquiète pas ! J'ai ce qu'il faut !"

Se précipitant sans attendre l'avis de Momji, il prend de la pâte d'amande et commence à créer le symbole, totalement absorbé par la création de son œuvre. Mais il garde quand même une oreille attentive à son amie, qui lui explique que le paternel va débarquer.

"Ne t'inquiète pas pour moi, j'ai déjà reçu quelques railleries dans l'armée pour mes goûts inhabituels, deux trois réflexions ça va pas me tuer. N'empêche qu'après les moqueries, généralement tout le monde était content de manger ce que je préparais. Le nombre de fois qu'on m'a dit que je ferrais une parfaite épouse, haha ! Quand on réussissait à chopper de la farine et du sucre, c'était la fête. J'étais quasiment toujours de corvée de cuisine. Alors dés qu'il aura goûté à la préparation crois moi ses doutes volerons en éclats. Ensuite, on ne peut pas dire que j'ai grandi quand un clan, mais dans un groupe, c'est bien d'avoir aussi des personnes plus réservé capable de garder leur sang-froid. Je suppose que c'est une question d'équilibre. Si ton père tient à toi, c'est ce qui compte, non ?"

« Oui bien sûr, mon père tient à moi, mais il est… Attentif à mes fréquentations. »

Il n’est pas invasif et respecte mon intimité. Toutefois, je me souviens la première fois que mon amoureux est passé à la maison : c’était juste avant qu’il ne devienne mon ex-copain. Papa est devenu tout rouge en le voyant et lorsqu’il a appris qu’il était assistant chez un fleuriste, eh bien… Peut-être qu’il ne vaut mieux pas en parler, selon lui l’académie était trop dur pour lui. Papa a fait une remarque comme quoi si sa princesse avait réussi, son gendre aussi réussirait et…

« Ne t’inquiètes pas Hiroki, tout va bien se passer. Je vais préparer la pâte à chou. » La cuisine est plus relaxante.

Mon père aime bien la cuisine, surtout les gâteaux. Mais il est aussi très ancien et très vieux jeu, s’il est un chef tout à fait honorable, il préfère déléguer aux femmes. Comme quoi l’homme doit cuisiner seulement le dimanche, pour les belles occasions. J’hésite à le surnommer « patriarche » de ma famille, mais le connaissant, il y trouverait à redire, comme quoi en échange de tous les talents que lui ont donné les dieux, ils lui ont donné pour mission de marier quatre filles ravissantes. Pour l’instant, il n’a casé personne et parfois, ça le travail. Il veut quatre gendre parfaits pour ses quatre princesses et les esprits m’en sont témoins, il a en refoulé un bon nombre, quand il ne s’est pas assurée en personne que nous retournions au célibat pour des prétextes plus ou moins compréhensibles.
Si Hiroki est un ami, je crains un petit peu (beaucoup) la réaction de mon père en le voyant. Je prie qu’il soit de bonne humeur en le voyant et qu’il se laisse soudoyer par le gâteau prévu pour demain. Ça où alors, Hiroki va avoir des problèmes et je vais devoir m’interposer.

« La pâte à chou est prête. Aide moi avec le lait concentré, je vais ouvrir la porte, mon père devrait bientôt arriver. »

Hiroki veut sincèrement écouté Momji, mais il est en trance, complètement dévoué à la pièce monté en pâte d'amande. Il peaufine sa coupe, délicatement avec ses doigts énormes et potelés, difficile de croire qu'une telle finisse, une maîtrise pareille sors d'un gabarit comme le sien. Il dépose son œuvre délicatement sur le côté, et pense à la suite. Le maître jette un coup d'œil vite fait à la pâte à choux de Momji, pas dégeu, elle a fait du bon boulot. Maintenant, c'est au tour de la garniture. Lait concentré, fruits, ok. Il va commencer à faire la préparation. Mais en ouvrant le pot un peu trop brusquement, il renverse une partie par terre, et ne peut que s'exclamer dans un élan de panique

"Pardon, j'en ai mis partout !"

Le gaffeur relève la tête, il en y en a aussi partout sur..... Momji. La, c'est plus la panique, c'est l'apocalypse

"BORDEL, J'EN AI MIS VRAIMENT PARTOUT !"

S'agitant, nerveux, il donne des serviettes à la pauvre fille et commence à se diriger vers le balai et la serpillière, mais la porte ce fait défoncer d'un grand coup, voltigeant à travers l'appartement, et une silhouette massive rentre dans l'appartement.

"TOUT VA BIEN MOMJI J'AI ENTENDU DU BRUit....."

C'est sûrement le père de Momji, massif, énorme, pire que Hiroki, et surtout, le visage livide, les mots ne pourrait exprimer les émotions qui semblent se dégager de son visage, les veines sont visibles sur son faciès, son expression est indescriptible, comme un grand vide, un silence avant la tempête, ses poings crispés au possible, le pauvre Hiroki à soudain les jambes qui tremblent, immobile devant l'aura patriarcale qui ce dégage du démon ne lui voulant aucune autre chose que sa pure destruction. Il voudrait se défendre, mais il ne peut pas, il ne peut même pas lever les bras.

Hiroki le géant, caillou, il termine la pâte d’amande et sort le pot de lait concentré pour préparer la garniture. Mais le pot lui résiste, une fois, deux fois, il s’essuie les mains contre son pantalon, prend une inspiration et y met toute sa concentration. Je m’agenouille à côté d’un tiroir pour sortir des casseroles et une spatule. Jusqu’au moment où caillou réussit enfin à ouvrir son pot de lait concentré et que je me retrouve éclaboussé au visage. J’ai l’instinct de fermer les yeux au dernier moment, voyons le bon côté des choses : je vais pouvoir goûter le lait concentré au moins. Je passe un doigt et goûte le produit avant d’hocher la tête : au moins il est bon. J’attrape une serviette et commence à m’essuyer le visage en me fendant d’un bref commentaire, amusée par la situation.

« Tu m’en as mis plein le visage Hiroki, j’ai cru devenir aveugle l’espace d’un instant. » J’ai un gloussement. « Au moins il a bon goût. La prochaine fait attention. »

La porte s’ouvre, j’entends la voix de mon père ainsi que son pas ferme et déterminé qui progresse jusqu’à la cuisine. Je finis de m’essuyer le visage et en me voyant en compagnie d’Hiroki, j’ai un peu de mal à comprendre sa saute d’humeur. Il devient tout rouge, une veine perle sur son front et ses yeux s’injectent de sang d’un seul coup. Je pince les lèvres, incertaine de ce qui pourrait arriver.

« Salut papa. » Pas de réponse.

Mon père prend une grande inspiration en fermant les yeux. Il se concentre, fait le vide dans son esprit et retrouve une teinte normale, il s’apaise, la veine sur son front disparaît et il rouvre les yeux. Ils sont bruns, calmes, brillants d’une détermination froide qui lui fait joindre les mains. Il murmure brièvement une prière à l’attention des kamis, me regarde, puis observe caillou avec un hochement de tête. Il a une moue réprobatrice.
Je m’avance pour faire les présentations.

« Papa…
-Oui. » Répond mon père sans me laisser le temps de dire quoi que ce soit. Il m’attrape par les aisselles, me soulève comme si j’étais un vase de porcelaine et me pose sur le côté, hors du chemin. « Voilà. » Il se concentre sur Hiroki et marche vers lui, le détaillant du regard en quête du moindre indice sur sa personnalité. Ses pas sont lents, déterminés et il le jauge tout en avançant.

Je comprends ce qui arrive : il croit que Caillou est mon petit ami, un amoureux où que sais-je encore. Il l’évalue et je sais que dans quelque secondes, si ce n’est pas déjà fait, il va tenter d’annihiler toute la testostérone que Caillou peut avoir en lui.
Il offre une poignée de main froide, arctique à Hiroki.

« Donc…
-Papa, » il faut que je m’interpose sinon…
« Chht, laisse les hommes parler, tu peux continuer de faire le gâteau. » Sans rompre le contact visuel, mon père reprend. « Donc c’est toi l’ami de Momiji. Tu comprends que je suis son père et que j’ai des responsabilités envers elle. Pas de bêtise, sinon ça va faire tellement mal que même ta mère le sentira, compris ? Je suis poli, je te préviens. »